16 decembre 1946 – 16 decembre 2016

16 déc. 2016 - qui correspondaient aux robes que je projetais : soieries teintes en fils tels que taffetas, faille, satin de duchesse, lainages secs, bref les tissus ...
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16 DECEMBRE 1946 – 16 DECEMBRE 2016 Le 16 décembre 1946, à 9 heures, Christian Dior inaugure sa Maison de couture, accompagné de son « état-major », pour l’assister, et de quatrevingt-cinq employés. Entre la collection à préparer et les travaux d’aménagement à terminer, l’hôtel particulier du 30, avenue Montaigne est une vraie ruche en plein chantier. Jusqu’au matin même du premier défilé, le 12 février 1947.

C’est parti pour deux mois d’effervescence, au 30, avenue Montaigne. Christian Dior est sur tous les fronts. Il doit non seulement superviser la décoration des lieux, mais aussi choisir les mannequins, concevoir le défilé et assurer l’exécution des modèles par les ateliers. Heureusement, il est très bien entouré. Son ami, l’architecte Victor Grandpierre, a pour ordre de créer une atmosphère « décorée mais non décorative ». Il élabore alors un style néo-Louis XVI assez neutre, dans une harmonie de gris et de blanc, pour que ressortent les créations éclatantes qui seront présentées dans les salons. Entre les maçons, les peintres et la poussière, les assistantes et les ouvrières s’affolent dans l’escalier. Marguerite Carré, directrice technique et artistique, va et vient entre les trois ateliers, situés sous les toits, et le studio de Christian Dior, si petit qu’il se retrouve à travailler sur le palier. C’est elle qui traduit en toiles les ébauches de robes que le couturier a griffonnées. Madame Raymonde apporte ensuite des dizaines de rouleaux de tissu, qui s’entassent un peu partout. Monsieur Dior a du mal à faire son choix. « Ils me donnèrent grand mal, dira-t-il. Ils étaient loin encore d’avoir trouvé leur qualité d’aujourd’hui. En outre, ceux qui correspondaient aux robes que je projetais : soieries teintes en fils tels que taffetas, faille, satin de duchesse, lainages secs, bref les tissus qui ont de la “tenue”, étaient alors fort rares. » Vêtu d’une grande blouse blanche, Christian Dior contrôle et vérifie chaque modèle. Avec sa baguette au pommeau d’or, il ajuste, critique, fait changer un nœud, déplacer une couture. On supprime, on retaille, on perd patience… A quelques jours de la présentation, toute la Maison est encore sous pression.