Je bloquai mon pied contre le mur et tirai de toutes mes forces. Du bruit dans la chambre. Le claquement de talons aiguilles sur le parquet. Ma mère. Je ramassai en vitesse le talkie-­walkie, la deuxième botte, et toutes les autres choses que j’avais éparpillées par terre, et me mis à claudiquer vers la porte qui menait à la salle de bains, mais des bribes de chuchotements énervés me stoppèrent dans mon élan. Il y avait quelqu’un avec elle. Qui ça pouvait être, merde ? Je m’agrippai à une étagère pour garder l’équilibre et collai une oreille au mur. « Va te faire foutre, je ne te dois rien », disait ma mère. Je sursautai. J’avais toujours cru que ce ton m’était réservé. L’autre personne parla ensuite. C’était un homme. « Tu te crois plus maligne que tout le monde, hein ? dit-­il. 57

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— Plus malin que toi, c’est pas très difficile, rétorqua-­t‑elle. — J’aurais dû te fermer cette grande gueule il y a bien longtemps. » Ils s’éloignèrent de la porte, et leurs voix devinrent quasi inaudibles. Je plaquai tout mon corps contre la paroi mais, même comme ça, je n’arrivais plus à capter que des fragments de ce qu’ils disaient. « … tu crois que je ne vais pas… —  La ferme ! — Ce que tu as fait… — … en toute impunité… — Personne ne saura… — Je n’ai jamais… — … Tessa… — … Adeline… —  Jane. 

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