20170601 Plaquette expo JUBERT 2017

1 juin 2017 - Durant l'année 2017 (entre mars et décembre), présenter aux collégiens et .... En 1929, ils font un don de deux chaises pour la chapelle de ...
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CENTENAIRE DE LA GRANDE GUERRE

1916 - 2016 Centenaire de la bataille de Verdun

Rédacteur : Thierry MAQUET (Réserviste citoyen)

1917 - 2017 Centenaire de la mort du sous-lieutenant Jubert à Verdun

Exposition consacrée au

sous-lieutenant Raymond Jubert

Né à

Charleville en 1889,

combattant à Verdun de mars à mai 1916, auteur au printemps de 1917 d’un des premiers récits de cette bataille. Mort pour la France à Verdun en août 1917.

1916 - 2016 Centenaire de la bataille de Verdun Exposition consacrée au

sous-lieutenant Raymond Jubert Né à Charleville en 1889, combattant à Verdun de mars à mai 1916, auteur au printemps de 1917 d’un des premiers récits de cette bataille. Mort pour la France à Verdun en août 1917.

1917-2017 Centenaire de la mort du sous-lieutenant Jubert Initiateur du projet : La Délégation Militaire Départementale des Ardennes Partenaire : L’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre des Ardennes Thèmes : L’éveil poétique d’un jeune ardennais pour la vie et pour sa terre Son engagement patriotique pour défendre son pays La bataille de Verdun vue par cet écrivain combattant ardennais L’héroïsme et l’humanisme de cet officier de troupe de l’infanterie Support de l’exposition : Une dizaine de panneaux toilés (80 x 120 cm) présentent son parcours, illustré par des documents, des cartes, des photos ainsi que des extraits de son récit et de ses poèmes. Buts de l’exposition : But principal : Durant l’année 2017 (entre mars et décembre), présenter aux collégiens et lycéens de CharlevilleMézières (soit 17 établissements publics et privés – liste ci-après), le parcours à la fois méconnu mais élogieux de ce jeune homme, natif de Charleville. Voici quelques propositions pour faire réfléchir les élèves sur ce parcours, de différentes matières et en fonction des programmes de chaque niveau de classe, selon l’appréciation des professeurs : -

Français : étude de texte ou de poème Education civique : engagement et devoir patriotique Histoire-géographie : histoire de la Grande Guerre

Raymond Jubert : Ardennais Raymond, Armand, Alexis Jubert est né à Charleville le 5 novembre 1889 dans une famille d’industriels. Il fait ses études à l’institution Saint-Remy à Charleville. La famille est originaire d’Issoudun dans l’Indre. Son grand-père et son grand-oncle s’établissent dans les Ardennes, alors en plein essor industriel, vers 1850. Ils s’y marient à deux sœurs ardennaises. Ils y fondent en 1858 une société spécialisée dans la ferronnerie, la clouterie et la boulonnerie. Implantés pendant près d’un siècle rue Longueville à Charleville, les établissements Jubert marquent la vie économique et sociale de la ville. Démolie en 1977, l’usine Jubert laisse place, au début des années 80, à un square apportant un brin de verdure dans le centre de Charleville. Raymond Jubert : poète Dès l’âge de quatorze ans, il écrit des vers. C’est un poète amoureux de son terroir natal et de sa patrie : « Pour cela, nous suivrons l’exemple de nos pères, Et, portant fermement le drapeau, nous irons Défendre notre foi, le pays et nos frères, Et s’il le faut, nous périrons. » Il a 17 ans lorsqu’à l’automne 1906, il dédie à la comtesse de Noailles un recueil de 31 poèmes intitulé « Jeunesse fervente » sous le pseudonyme de Raymond d’Aurevallis. Raymond Jubert : avocat Après le lycée, il entame des études de droit et devient avocat au barreau de Reims. En 1909, appelé au service militaire comme tous les garçons de sa classe, il est réformé car il a une trop faible constitution. Dans l’ambiance patriotique de la IIIe République, c’est une véritable honte que de ne pas servir sous les drapeaux. Raymond Jubert : soldat volontaire Fuyant l’avancée de l’armée allemande, en août 1914, il accompagne ses parents et son frère de 19 ans, qui se réfugient à Paris, où la famille s’installe dans le VIIIe arrondissement. Il aurait pu reprendre une fructueuse carrière d’avocat dans la capitale, loin des risques du front, mais il ne se résout pas à l’inactivité. L’armée vient de se couvrir de gloire sur la Marne en stoppant l’avance allemande. Raymond se rend au bureau de recrutement et convainc les médecins qu’il pourra être un bon soldat. Les pertes des premiers mois de guerre ont été effrayantes et les critères d’acceptation du corps médical sont moins stricts qu’en temps de paix. Raymond Jubert est admis à signer un engagement comme volontaire pour la durée de la guerre, à la mairie de son arrondissement, le 26 décembre 1914. Il est incorporé au 91e régiment d’infanterie, le régiment de Mézières, le 29 décembre 1914.

Nommé aspirant le 2 avril 1915 à la fin de la période d’instruction, il quitte ce régiment quelques jours plus tard pour rejoindre le 151e RI, régiment de Verdun, affectation prémonitoire… Il est promu souslieutenant de réserve à titre temporaire, le 16 novembre 1915. Cette année 1915, il la passe sur le front d’Argonne, un des fronts qui défendent la ville de Verdun. Il y connaît la terrible guerre des mines et les combats en forêt. Le 1er juillet 1915, dans le secteur de Bagatelle, il est blessé par une balle dans le pied et de multiples éclats d’obus dans le bras. Les 13 et 14 juillet 1915, le front français d’Argonne subit un violent assaut allemand dans le secteur de Bolante-La Fille Morte. C’est dans ces combats que disparaît Maurice Jubert, son unique frère cadet. Engagé volontaire comme lui, mais en devançant l’appel, il était caporal au 91e RI. En 1916, il participe aux combats de Verdun et de la Somme. En 1917, il prend part au printemps à l’offensive du Chemin des Dames et en août à l’attaque visant à dégager Verdun. Le 9 avril 1916 Le courage dont a fait preuve le 151e RI et la compagnie du sous-lieutenant Jubert, a certainement inspiré, en partie, le célèbre ordre de la IIe Armée, du 10 avril 1916 : « Le 9 avril est une journée glorieuse pour nos armes. Les assauts furieux des soldats du Kronprinz ont été partout brisés. Fantassins, artilleurs, sapeurs et aviateurs de la IIe Armée ont rivalisé d’héroïsme. Honneur à tous. Les Allemands attaqueront sans doute encore. Que chacun travaille et veille pour obtenir le même succès qu’hier. Courage, on les aura. » Pétain « Le général commandant la IIe Armée cite à l’ordre de l’armée : la 11e compagnie du 151e Régiment d’infanterie : le 9 avril, est montée à l’assaut dans un ordre admirable, les hommes riant et chantant. A ainsi franchi sous un feu violent de mitrailleuses et d’obus de gros calibre, les quatre cents mètres séparant la tranchée de départ de la tranchée à conquérir. Y est parvenue malgré ses pertes et s’y est maintenue pendant trente-six heures sous un bombardement furieux. » Nivelle Raymond Jubert : écrivain Alors qu’il est à l’hôpital maritime de Brest, en mai 1917, après une blessure reçue au Chemin des Dames, il termine la rédaction de ses notes sur la bataille de Verdun. Il leur donne pour titre : Verdun – mars, avril, mai 1916. Son texte sera publié, dès 1918, en deux fois, dans la prestigieuse Revue des Deux Mondes. M. Henri Welschinger, de l’Académie des sciences morales et politiques, présente le récit complet publié en un livre, lors de la séance du 1er février 1919 : « J'ai l'honneur d'offrir à l'Académie les impressions du souslieutenant Raymond Jubert sur les exploits qui ont immortalisé la défense de Verdun. Il est peu de livres qui offrent autant de détails émouvants et précis sur les faits nobles et réconfortants de cet épisode, le plus beau peut-être de cette grande guerre. »

Henri Dacremont, dans le 7e numéro de l’année 1918 de La Nouvelle revue, écrit au sujet du livre de Jubert : « La sensation directe, violente y palpite à toutes les lignes (…). Dans la si nombreuse littérature de guerre, il atteint un pathétique inégalé. Raymond Jubert, intellectuel, lettré, poète, observateur délicat, tout à coup plongé volontairement dans l'atroce, dans la misère, dans la boue, dans les tranchées de Verdun, y conserve son intelligence, sa poésie, son tact, ses facultés d'observation, et par conséquent plus profondes et plus aiguës ses facultés de souffrir comme il savait écrire, il a su dire ce que fut, ce qu'est l'infanterie française il faut lire ce livre ; tout ce qu'on sait, tout ce qu'on dit, ce n'est pas assez ; ce livre fait savoir plus, connaître davantage et il faut qu'ils sachent, ceux qui n'ont pas vu, qu'ils sachent, pour admirer, et se taire.» Sorti de l’oubli par le Mémorial de Verdun, cet ouvrage est réédité en 1989 par les Presses Universitaires de Nancy avec une préface de l’historien Gérard Canini. Raymond Jubert : mort pour la France Le sous-lieutenant Jubert participe à la grande offensive du 20 août 1917 à Verdun. Il s’agit de repousser l’ennemi à son point de départ du 21 février 1916. Il est tué le 26 août 1917 au Nord de la ferme des Chambrettes. « C’était à l’aube. Sa section devait attaquer à cinq heures. Quelques instants avant le signal, l’officier donnait à ses hommes ses dernières instructions qu’un d’entre eux a rapportées : « Encore vingt minutes mes enfants et l’on part. Cent mètres à faire d’ici la tranchée boche. Ayez soin de vous tenir en liaison à droite et à gauche. Quand vous serez dans la position, il faudra la consolider à cause de la contre-attaque. Je ferai avoir la croix de guerre à tous ceux qui ne l’ont pas et j’ai une bouteille et demie de gnôle à distribuer après l’attaque… Cinq heures ? Mes amis, rappelez-vous que vous êtes de la IIe. Du courage et en avant ! » Tous s’élancent. L’objectif, la tranchée du Chaume est atteint en quinze minutes. C’est alors que le sous-lieutenant, debout sur le parapet, tombe frappé d’une balle à la tête. Il est tué sur le coup. Un sergent le ramasse. Blessé lui-même, il doit abandonner le corps qui n’a pu être retrouvé. » (Récit cité par Paul Bourget) Ses citations Le 5 avril 1916 à l’ordre de la 42e Division. Le 19 mai 1916 à l’ordre du 32e Corps d’Armée pour l’action du 9 avril. Après l’offensive du Chemin des Dames, en 1917, il est promu chevalier de la Légion d’Honneur avec cette citation : « Sous-lieutenant à titre temporaire (réserve) au 151e régiment d’infanterie, 4e compagnie : brillant officier, d’une haute valeur morale, véritable entraîneur d’hommes. S’est fait remarquer en Argonne, à Verdun et dans la Somme par sa belle conduite au feu. Deux fois cité à l’ordre. Le 16 avril 1917, a brillamment entraîné sa section à l’assaut. Blessé, a néanmoins contribué à diriger la progression et ne s’est laissé évacuer qu’après en avoir reçu l’ordre. » Après sa mort, en 1917, citation à l’ordre de l’Armée : « Officier de devoir, dont la bravoure et l’audace allaient jusqu’à la témérité, et sachant par son exemple et sa parole surexciter tous ceux qui l’entouraient. Le 26 août 1917 devant Verdun, après une série de travaux pénibles en première ligne sous le bombardement, a conduit sa section dans des conditions excessivement difficiles à l’assaut de la position allemande. Tué glorieusement en arrivant sur la position. »

Aucune sépulture Au drame de perdre leurs deux enfants, Raymond en 1917 et Maurice dès 1915, s’ajoute, pour les parents, le drame de ne jamais avoir pu retrouver leurs corps. En 1929, ils font un don de deux chaises pour la chapelle de l’Ossuaire de Douaumont et en 1930 pour la construction du phare du même monument. Comme pour tant d’autres familles, ce tombeau géant est le seul endroit de souvenir et de recueillement pour leur fils, Raymond, disparu à Verdun. Raymond Jubert : premier hommage en 2014 Pour commémorer le centenaire de l’engagement des armées dans la Grande Guerre, l’Etat-Major des Armées a organisé en septembre 2014 une commémoration simultanée, dans tous les départements de France, intitulée « 100 villes, 100 drapeaux, 100 héros ». L’objectif était de rendre un hommage national aux armées engagées dans la guerre, en organisant simultanément 100 prises d’armes, chacune placée sous l’autorité d’un officier général, dans une ville de garnison de l’époque, en mettant à l’honneur une unité ou un régiment historique au travers de son drapeau, et un héros de la guerre natif de chaque département. Dans les Ardennes, la cérémonie a eu lieu le 7 septembre 2014. Charleville-Mézières, chef-lieu des Ardennes, a été honorée en accueillant cette cérémonie, car le département avait mobilisé plus de 20 000 hommes* en août 1914 pour défendre la France. Le drapeau historique du 28e régiment de dragons, régiment de cavalerie stationné à Sedan, a reçu les honneurs des troupes lors de cette prise d’armes. Le héros honoré par les Ardennes était le sous-lieutenant Raymond Jubert.

(*) En août 1914, 9 régiments, 4 états-majors et plusieurs unités élémentaires représentant 20 000 hommes sont mobilisés dans les Ardennes pour défense la France : - 91e et 291e RI (régiments d’infanterie) à Mézières, 147e et 347e RI à Sedan, 148e et 348e RI à Rocroi et Givet, états-majors de la IVe division et de la 7e brigade d’infanterie à Mézières. - 28e et 30e régiments de dragons à Mézières et Sedan, 3e régiment de cuirassiers à Vouziers, états-majors de la IVe division et de la 4e brigade de cavalerie à Sedan. - Les unités d’artillerie et d’infanterie de forteresse provenant des 40e RAC (régiment d’artillerie de campagne), 5e RAP (régiment d’artillerie à pied), et 45e RIT (régiment d’infanterie territoriale) sont mobilisées aux forts de Givet et des Ayvelles.

Charleville : ville impériale à l’heure allemande La ville est devenue ville impériale, de septembre 1914 à août 1916, par la présence de l’empereur Guillaume II et de divers rois et princes allemands. L’empereur réside dans un hôtel particulier, place de la gare, puis au château Renaudin à Bélair. Les ministères, les services de l’Etat et les ambassades, notamment celle des États-Unis, encore neutres en 1916, s’installent notamment sur l’actuel cours Briand. C’est de la préfecture, siège du Quartier-Général des armées allemandes, que l’empereur et son étatmajor général décident, puis suivent la bataille de Verdun, menée par le Kronprinz Wilhelm, fils de l’empereur, héritier de la couronne impériale. La gare de Charleville voit passer les convois de troupes et de matériel alimentant la bataille, de même que les convois de blessés et de permissionnaires de l’armée de Verdun, retournant en Allemagne. Le département des Ardennes et Charleville sont occupés par les Allemands durant 50 mois : de septembre 1914 à novembre 1918. Verdun : un point central durant toute la Grande Guerre Le Traité de Francfort de 1871 amène la frontière allemande à 40 km de Verdun. Premier et dernier obstacle naturel sur la route du cœur de la France, le général Séré de Rivières y fait construire des forts qui sont sans cesse améliorés et modernisés jusqu’à la guerre. En septembre 1914, privilégiant leur avance vers le Sud, les armées allemandes évitent de perdre du temps en entreprenant le siège de la place. Après la bataille de la Marne, le front, à l’ouest de Verdun, remonte et se stabilise à hauteur de Varennes en Argonne, mais le front est conserve la marque de l’avance allemande jusqu’à SaintMihiel. C’est ainsi que se constitue le saillant de Verdun. 1915 Pendant toute l’année 1915, les Allemands tentent sans succès d’encercler la ville par des offensives en forêt d’Argonne et aux Éparges. Fin 1915, le haut-commandement de l’armée allemande cherche la décision sur le front ouest. Considérant l’importance stratégique et historique de Verdun pour la France, celle-ci verserait jusqu’à sa dernière goutte de sang pour conserver cette position. Les Allemands préparent donc une offensive pour y « saigner » l’armée française ou créer une ouverture qui conduirait jusqu’à Paris, amenant ainsi les dirigeants français à accepter une paix dictée par l’Allemagne. 1916 : « La » bataille de Verdun Ainsi, de part et d’autre de la Meuse, dans un secteur étroit de 24 kilomètres, durant dix mois, entre le 21 février (début de l’offensive allemande) et le 18 décembre 1916, les armées allemandes et françaises tentent de s’écraser mutuellement sur place. 1917 Il faut attendre août 1917 pour que Verdun revienne dans l’actualité des offensives. Alors que l’armée française sort convalescente des mutineries, le général Pétain, devenu commandant en chef, lance une offensive. Bien que limitée dans le temps (du 20 août au 7 septembre) mais bien préparée, celle-ci est couronnée de succès : elle permet de reconduire les Allemands au front qu’ils tenaient en février 1916. Au total, plus de 50 millions d’obus y sont tirés et plus de 350 000 Français et Allemands y trouvent la mort. Il faut ajouter à cela des centaines de milliers de blessés, mutilés ou gazés. 1918 En 1918, les Français et leurs alliés redoutent une nouvelle offensive des Allemands à Verdun, mais rien ne bouge. C’est finalement les alliés qui reprennent l’initiative générale entre septembre et novembre 1918, entre la mer du Nord et Verdun. Verdun demeure ainsi le pivot qui doit absolument tenir durant ces grandes opérations. Ainsi, le front à Verdun au 11 novembre 1918 reste pratiquement celui du 7 septembre 1917. C’est encore autour de Verdun que la 1ère armée américaine du général Pershing se montre à la hauteur des espoirs que le commandement français avait placés en elle. D’abord dans le dégagement de la hernie de Saint-Mihiel, et ensuite dans l’offensive d’Argonne qui la conduit jusqu’aux portes de Sedan, au moment de l’armistice.