4 engagements, 4 secteurs d'opportunités - RNCREQ

26 juil. 2012 - polluants de l'air issus de la combustion des produits pétroliers engendre le développement et l'aggra- vation de problèmes cardiorespiratoires ...
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LA PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT, UNE CONDITION ESSENTIELLE AU DÉVELOPPEMENT DU

QUÉBEC

Comme pour la plupart des campagnes électorales, l’environnement, un thème souvent et malheureusement perçu à tort comme accessoire et marginal, peine à se tailler une place parmi des enjeux comme l’éducation, la santé et l’économie. Pourtant, il s’agit d’un enjeu transversal qui prend racine dans l’éducation et qui conditionne l’économie et la santé. Un environnement de qualité et des ressources naturelles gérées de manière responsable et durable sont garants d’une économie forte et saine, en plus de contribuer à la qualité de vie des citoyens.

Le RNCREQ, qui représente les seize conseils régionaux de l’environnement et qui a pour mission de protéger l’environnement et promouvoir le développement durable, propose ici aux partis politiques 4 engagements stratégiques incontournables qui doivent guider les futures politiques publiques du Québec.

4 ENGAGEMENTS, 4 SECTEURS D’OPPORTUNITÉS 1. 2. 3. 4.

S’affranchir de notre dépendance au pétrole Gérer de façon durable nos ressources naturelles Prendre le virage des transports durables Renforcer le rôle du MDDEP et le soutien aux groupes en matière de protection de l’environnement

La protection de l’environnement, une condition essentielle au développement du Québec Les CRE, des acteurs incontournables pour y contribuer À propos du RNCREQ et des CRE Le Regroupement national des conseils régionaux de l’environnement du Québec (RNCREQ) est un réseau d’acteurs fortement enracinés dans l’ensemble du territoire québécois, les conseils régionaux de l’environnement (CRE). Cela lui confère une vision unique qui prend appui sur les forces et les particularités de chaque région, qu’il s’agisse des enjeux urbains ou ruraux. Le RNCREQ est la seule organisation environnementale qui peut offrir cette perspective et une aussi vaste vision du Québec sur des enjeux divers. Un réseau riche d’expertise, branché sur les réalités régionales Le RNCREQ regroupe les seize CRE répartis sur tout le territoire québécois (à l’exception du Grand Nord). Les CRE sont des organismes autonomes, issus du milieu, qui comptent environ 2000 membres de divers horizons (individus, entreprises, organismes environnementaux, municipalités, etc.) engagés dans la protection et l’amélioration de l’environnement. Par leurs actions et leur rôle de catalyseur et d’influence, les CRE favorisent l’intégration des préoccupations environnementales dans les processus de développement. Ce réseau unique est reconnu pour la rigueur et la pertinence de ses interventions, basées sur un travail de recherche et de réflexion rigoureux, avec le concours de nombreux partenaires. Au fil des années, les CRE ont développé une expertise qui non seulement alimente les consultations et les débats publics, mais leur permet aussi de contribuer aux initiatives locales et d’accompagner les organisations et les décideurs.

Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement du Québec (RNCREQ) 50, rue Sainte-Catherine Ouest Bureau 380 Montréal (Québec) H2X 3V4 514 861-7022 [email protected] www.rncreq.org

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Engagement 1

Les attentes envers le gouvernement du Québec

S’affranchir de notre dépendance au pétrole Depuis quelques années, la dépendance au pétrole se pose comme un enjeu stratégique dans la plupart des sociétés industrialisées. La dépendance au pétrole menace la société québécoise et son économie Le pétrole représente environ 40 % de la consommation énergétique du Québec, soit presque autant que la consommation d’électricité. Or le Québec ne produit pas de pétrole, ce qui signifie qu’il dépense annuellement environ 14 milliards de dollars pour en importer. Comme il s’agit d’une ressource qui s’épuise et dont les prix sont à la hausse, cette fuite de capitaux ira inévitablement en s’accentuant, affectant de plus en plus lourdement le déficit commercial. Autrement dit, nous sommes condamnés à payer de plus en plus cher pour cette ressource et à nous priver ainsi de précieux capitaux pour assurer notre développement et créer des emplois ici. Ce n’est pas tout. Notre consommation de pétrole entraîne d’autres impacts. En effet, l’exposition aux polluants de l’air issus de la combustion des produits pétroliers engendre le développement et l’aggravation de problèmes cardiorespiratoires. De plus, notre dépendance à l’automobile et au pétrole favorise un aménagement urbain qui contribue aux îlots de chaleur, accentue la problématique de l’obésité par des modes de vie moins actifs et provoque la disparition de milliers d’hectares de terres agricoles de milieux humides et de milieux naturels. Le pétrole est responsable de 60 % des émissions totales de GES au Québec.





Adopter une stratégie ambitieuse visant la réduction planifiée de la consommation de pétrole. Faire de cette stratégie le fer de lance du développement du Québec pour les prochaines décennies, consolidant ainsi le leadership international déjà acquis par le Québec en matière de lutte aux changements climatiques. Cette stratégie doit : - favoriser l’investissement dans les énergies renouvelables et l’économie verte, des vecteurs importants pour le développement des régions; - servir de guide à la révision des politiques en matière de transport, d’aménagement du territoire et d’urbanisme, des secteurs qui influencent directement la consommation et la dépendance au pétrole; - comporter des cibles, des moyens et des échéanciers précis qui assureront une véritable transition en matière de production et de consommation de l’énergie.

Une problématique pourtant riche d’opportunités Le Québec a la chance de pouvoir compter sur une foule de ressources pour produire diverses formes d’énergies renouvelables en remplacement du pétrole et aussi pour utiliser l’énergie plus efficacement, notamment dans le secteur des transports. Il peut aussi compter sur l’apport d’individus et d’organisations créatives ayant la capacité d’innover pour créer de la richesse et opérer cette transition énergétique nécessaire.

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Engagement 2 Gérer de façon durable nos ressources naturelles La course mondiale aux ressources naturelles s’accélère Sur la planète, plusieurs facteurs concourent actuellement à stimuler le secteur de l’exploitation des ressources naturelles, qu’elles soient renouvelables ou non. L’un de ces facteurs est la croissance de la population. Nous sommes maintenant 7 milliards d’humains « consommateurs » et ensemble, nous prélevons de plus en plus les ressources alimentaires, minérales et énergétiques de la planète. Or ces ressources sont déjà sous pression et plusieurs se raréfient et s’épuisent. Ces deux facteurs combinés provoquent la hausse de la valeur de ces ressources, et conséquemment, l’intérêt de les exploiter. Le Québec est bien positionné pour mettre ses ressources naturelles au service des Québécois d’aujourd’hui et de demain Dans ce contexte, le potentiel minéral, énergétique et forestier du Québec est de plus en plus reconnu et convoité. Il fait l’envie de nombreux investisseurs québécois et étrangers. Nous ne sommes pas nécessairement contre ce développement, lequel représente 160 000 emplois et contribuent pour 23,8 milliards $, soit 9 % du PIB québécois. 1 Mais celui-ci doit se faire de manière durable et responsable, et pour le moment, les politiques publiques et la réglementation en vigueur au Québec ne le permettent pas.

Les attentes envers le gouvernement du Québec 

Adopter une politique globale de gestion durable et responsable des ressources naturelles de manière à : - respecter la capacité de support des écosystèmes et protéger l’environnement; - contribuer au développement harmonieux des régions ressources et préserver les autres usages du territoire (tourisme, conservation, éducation, chasse et pêche, etc.) ; - compenser les générations futures dans le cas des ressources non renouvelables; - maximiser les retombées de ces activités (redevances, emplois, transformation locale, etc.) de manière à garantir un juste retour sur l’investissement aux Québécois, considérant qu’ils contribuent de diverses façons à ces activités (subventions, infrastructures, réparation des dégâts environnementaux, etc.).

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Ministère des Ressources naturelles et de la Faune, L'importance économique des ressources naturelles au Québec, mis à jour en juillet 2011, consulté le 26 juillet 2012. En ligne : http://www.mrnf.gouv.qc.ca/ministere/economique/inde x.jsp

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Engagement 3 Prendre le virage des transports durables La mobilité au Québec repose sur la place prépondérante de l’automobile, un mode de déplacement très énergivore. Les tendances lourdes font état d’une motorisation croissante, d’une augmentation des distances parcourues et de gains encore peu tangibles en efficacité énergétique. Les transports, avec 43,5 % des émissions de gaz à effet de serre, constituent l’un des secteurs les plus polluants au Québec. Favoriser les transports collectifs et actifs ainsi qu’améliorer la performance énergétique des déplacements facilitera la nécessaire transition vers les transports durables, mais il faudra contourner certains obstacles. Notamment, les réseaux de transport collectif souffrent d’un sous-investissement chronique depuis plusieurs décennies. Seulement dans la grande région de Montréal, les besoins sont de 23 milliards de dollars entre 2011 et 2020. Actuellement, le principal fonds de financement des transports, le FORT, finance à hauteur de 18% les transports collectifs, contre 82% pour le routier. Et le FORT sera déficitaire dans les prochaines années.

Les attentes envers le gouvernement du Québec 







Mieux répartir les fonds en transports en allouant une plus grande part au financement du transport collectif et faire passer le ratio actuel (82 % routier/18% TC) à un ratio 70/30. Maintenir le soutien au développement de l’offre de service en transports collectifs par le Fonds vert. Faciliter la transition vers des automobiles moins polluantes et moins énergivores, notamment par la mise en œuvre du PIEVA et par un programme bonus-malus audacieux pour l’achat de véhicules. Avoir des cibles élevées à moyen et à long terme pour l’électrification des transports individuels et collectifs.

Une transition à haute valeur économique Alors que les dépenses en transports collectifs offrent de grandes retombées (près de trois fois plus d’emplois et de valeur ajoutée qu’une dépense en automobile), la perspective de l’électrification des transports ouvre des créneaux technologiques de pointe pour l’industrie québécoise. Les transports durables ont le potentiel de former un plan de développement économique pour le Québec.

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Engagement 4 Renforcer le rôle du MDDEP et le soutien aux groupes en matière de protection de l’environnement Le régime actuel de protection de l’environnement au Québec a été mis en place il y a près de 40 ans. Malgré de bonnes performances à plusieurs égards, il n'a toutefois pas permis d'endiguer de nombreuses pratiques de développement aux incidences environnementales majeures, par manque d'encadrement réglementaire ou de moyens et de mesures d'application. Il y a certes eu des avancées importantes, notamment dans le secteur de l’eau et des matières résiduelles, mais des lacunes demeurent dans le secteur de l’air et des mines, par exemple. En outre, plusieurs champs de compétence abandonnés ou négligés par le gouvernement fédéral doivent être récupérés par le Québec.

Les attentes envers le gouvernement du Québec  Faire passer de 0,3 à 2 % le budget du MDDEP.  Mettre en œuvre un vaste chantier pour réviser et mettre à jour le régime de protection de l’environnement (lois, règlements, etc.).  Réaliser un portrait de l’état de l’environnement au Québec, le dernier bilan datant de plus de 20 ans.  Accorder un meilleur financement à la mission et aux projets aux organismes locaux, régionaux et nationaux.

Par ailleurs, le MDDEP souffre de sous-financement chronique depuis sa création. Pourtant, il s’agit d’un ministère dont le rôle et les activités sont de plus en plus centraux et déterminants pour le développement du Québec. Dans ce contexte, ce n’est pas sérieux de lui octroyer uniquement 0,3 % du budget de l’État pour :  protéger efficacement l’environnement;  assurer la mise à jour et le respect des lois et des règlements;  coordonner des politiques publiques majeures pour lutter contre les changements climatiques ou pour mettre en œuvre le développement durable;  élaborer des outils d’information, de sensibilisation et de contrôle appropriés. Enfin, les organisations environnementales qui œuvrent dans leur milieu sont des acteurs de premier plan dans la protection de l’environnement et du développement durable de par leur capacité d’induire des changements de comportements. Or celles-ci disposent de trop peu de moyens financiers pour relever les nombreux défis auxquels elles font face. Un financement adéquat de la mission des organismes est pourtant essentiel pour qu’il préserve leur autonomie et améliore grandement leur capacité de se développer et d’élaborer des projets concrets.

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