4 pour 1000 Séquestration du carbone dans les sols pour la sécurité ...

permettrait, en théorie, de stopper l'augmentation actuelle de la quantité de CO2 dans l'atmosphère, à condition de stopper la déforestation. LES MOYENS : LA ...
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4 pour 1000

la séquestration du carbone dans les sols

DES SOLS POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET LE CLIMAT Pouvoir nourrir 9,5 milliards d’humains en 2050 dans un contexte de changement climatique dépendra de notre capacité à garder les sols vivants et en bonne santé. LA MENACE : L’EFFET DE SERRE Les activités humaines (industrie, transports, agriculture) émettent d’énormes quantités de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère, ce qui renforce l’effet de serre et accélère le changement climatique.

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LA DÉGRADATION DES SOLS MENACE PRÈS DE LA MOITIÉ DES TERRES ÉMERGÉES

LE CONTEXTE : LA DÉGRADATION DES SOLS Grâce aux plantes et aux organismes vivants, les sols contiennent deux à trois fois plus de carbone que l’atmosphère. Riche en carbone, la matière organique des sols est essentielle : elle retient l’eau, l’azote et le phosphore, indispensables à l’agriculture. Mais l’alternance de phases de dessèchement et de précipitations intenses renforcent les phénomènes érosifs. À terme, près de 30 millions d’hectares de terres arables pourraient être perdus chaque décennie.

LA SOLUTION : STOCKER LE CARBONE Augmenter chaque année le stock de carbone des sols de 4 pour 1000 dans les 40 premiers centimètres du sol permettrait, en théorie, de stopper l’augmentation actuelle de la quantité de CO2 dans l’atmosphère, à condition de stopper la déforestation. LES MOYENS : LA GESTION DES SOLS ET L’AGROÉCOLOGIE Les pratiques agricoles et forestières favorisant le stockage du carbone dans les sols et dans la biomasse (couverture permanente des sols, utilisation de produits organiques, systèmes de cultures diversifiées, agroforesterie...) contribueront à la préservation des ressources naturelles et de la biodiversité, à l’augmentation des rendements et à leur stabilité face aux aléas climatiques. L’OBJECTIF : LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE MONDIALE L’augmentation de la quantité de carbone dans les sols contribuerait donc non seulement à stabiliser le climat mais également à renforcer la sécurité alimentaire et l’adaptation au changement climatique.

Les effets théoriques du « 4 pour 1000 » de séquestration annuelle du carbone dans les sols. Les flux annuels de carbone et les stocks de carbone sont exprimés en GtC (milliards de tonnes métriques) avant (figure A) et après (figure B) la mise en œuvre complète d’une séquestration annuelle du carbone dans les sols de +0,4 % et de l’arrêt des émissions nettes dues au changement d’usage des sols (Land use change). La figure B montre l’équilibre de CO2 anthropique tel qu’il serait si la cible de la séquestration du carbone par la terre pouvait être atteinte en un an. Modifié d’après l’Atlas Mondial du Carbone, 2014

L’initiative « 4 pour 1000 » propose d’améliorer la teneur en matières organiques et d’encourager la séquestration de carbone dans les sols, à travers la mise en œuvre de pratiques agricoles et forestières.

4 POUR 1000, COMMENT S’Y PRENDRE ? Les agricultures du monde doivent donc évoluer et des solutions concrètes existent déjà. Les bénéfices de ces nouvelles pratiques sur la sécurité alimentaire et le climat nous concernent tous.

570 millions de fermes dans le monde et plus de 3 milliards de personnes en zone rurale pourraient mettre en place ces pratiques.

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PRATIQUES À DÉVELOPPER

On trouve des exemples en Europe. Le fond carbone portugais a ainsi évalué depuis 2009, le stockage de carbone obtenu par la restauration de prairies dégradées à 1 million de tonnes, les actions entreprises étant le semis de mélanges graminées-légumineuses et l’apport de phosphore pour la restauration du sol. Ce qu’ils ont fait : ils ont ressemé des plantes fourragères adaptées, ils ont apporté une fertilisation adéquate et ils ont obtenu une croissance végétale forte ce qui a permis d’apporter beaucoup de matière organique au sol et donc un stockage de carbone accru. » Jean-François Soussana, Inra

• Éviter de laisser le sol à nu pour limiter les pertes de carbone • Restaurer les cultures, les pâturages et les forêts dégradées • Planter arbres et légumineuses qui fixent l’azote atmosphérique dans le sol • Nourrir le sol de fumiers et de composts • Conserver et collecter l’eau au pied des plantes pour favoriser la croissance végétale

Appliquée à l’horizon de surface des sols mondiaux, soit à un stock d’environ 860 milliards de tonnes de carbone, la cible 4‰ se traduirait par un stockage annuel de 3,4 milliards de tonnes de carbone dans le sol qui contrebalancerait l’augmentation du CO2 atmosphérique. Cette mesure serait étendue, au-delà des sols agricoles, à la plupart des sols et usages y compris les forêts.

LE COÛT

POUR LES CULTURES, 20 à 40 dollars US par tonne de CO2 POUR LES PRAIRIES ET LES FORÊTS, 50 ou 80 dollars US par tonne de CO2

L’accumulation de carbone dans les sols se poursuivrait vingt à trente ans après la mise en place des bonnes pratiques, si celles-ci sont maintenues.

Conception et réalisation : Studio graphique - Inra-UCPC / Photo : © Fotolia

Quantifier les stocks de carbone des sols, adapter les pratiques agricoles à chaque pays, trouver des mesures pour inciter à les adopter... Agriculteurs, acteurs économiques, associations, collectivités territoriales et états sont mobilisés auprès des chercheurs autour de l’initiative 4 pour 1000 pour la sécurité alimentaire et le climat. Cette initiative fait partie de l’agenda du Plan d’Actions Lima-Paris.