Anticosti et pétrole - Nature Québec

26 mai 2016 - de forage. cet équipement est installé à l'extrémité d'une tige de forage et traverse la roche sous l'effet d'une force entraînant un mouvement en ...
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Anticosti et pétrole FAITS - ENJEUX - PERSPECTIVES D’AVENIR

Nature Québec, 2016. Anticosti et pétrole : Faits, enjeux et perspectives d’avenir Mai 2016 Équipe de rédaction : Marie-Eve Deshaies, agente de projets Aires protégées Sophie Gallais, chargée de projets Aires protégées Comité réviseur : Sylvain Archambault, M. Sc. Biologie Danièle Morin, technicienne en aménagement de la faune à l’île d’Anticosti Révision linguistique et mise en page : Laurie Drouin Crédits photographiques (page couverture) © Antoine Verville Citation : Nature Québec. 2016. Anticosti et le pétrole : Ce qu’il faut savoir. Faits, impacts et perspectives d’avenir. 68 p. © Nature Québec, 2016 870, avenue De Salaberry, bureau 207, Québec (Québec) G1R 2T9

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TABLE DES MATIÈRES © Antoine Verville

Avis au lecteur ................................................................................................................5 SOMMAIRE

................................................................................................................6

INTRODUCTION ................................................................................................................9 L’ÎLE D’ANTICOSTI .............................................................................................................. 10 Patrimoine naturel et culturel ..................................................................................................... 11

Anticosti : joyau naturel ou désastre écologique ?................................................. 11



Un patrimoine culturel méconnu................................................................................. 13

Aspects sociaux et économiques............................................................................................... 14

DU PÉTROLE À ANTICOSTI ?.......................................................................................... 16 Aspect géologique........................................................................................................................... 16 Historique de la recherche pétrolière....................................................................................... 18 L’exploration pétrolière aujourd’hui.......................................................................................... 19

Qui détient les permis....................................................................................................... 19

Travaux de 2014 à 2016................................................................................................... 20

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L’exploration pétrolière à Anticosti : des risques réels................. 21 Techniques d’exploration du pétrole de schiste................................................................... 21 Impacts potentiels.......................................................................................................................... 25

ÉVALUER D’ABORD LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX................................. 37 Quelles obligations pour les promoteurs?.............................................................................. 37 Évaluation environnementale stratégique spécifique à Anticosti.................................. 38

Impacts socio-Économiques des activités pétrolières.................... 40 Que disent les chiffres des estimations pétrolières.............................................................. 40

Des retombées pour qui ?............................................................................................................. 42

Cohabitation avec les activités touristiques?......................................................................... 47

L’AVENIR D’ANTICOSTI..................................................................................................... 49 Un patrimoine naturel à protéger.............................................................................................. 50 Une réflexion à faire......................................................................................................................... 52 L’accessibilité à Anticosti................................................................................................. 52

CONCLUSION

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.............................................................................................................. 54

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AVIS AU LECTEUR © René Bourque

Le 13 mai 2016, une mise à jour des activités d’exploration pétrolières prévues à l’été 2016 a été rendue publique. Hydrocarbures Anticosti S.E.C. a décidé de réaliser les trois forages en 2016, sous réserve d’obtention des permis et autorisations gouvernementales. Par contre, les opérations de fracturation hydraulique et d’essai de production sont reportées à l’été 2017. 1 À la lecture du présent rapport, vous constaterez que les opérations de fracturation hydraulique sont mentionnées dans le calendrier de l’été 2016. La modification n’a pas été apportée dans l’ensemble du document. Néanmoins, le lecteur doit être averti que ces opérations sont maintenant planifiées pour l’été 2017.

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SOMMAIRE © Antoine Verville

« Anticosti, la plus grande île du Québec, est une histoire, une légende, un mirage et le lieu de tous les émerveillements. Le paysage est grandiose, la géologie exceptionnelle, la faune aussi abondante qu’incongrue et sa population toujours aussi fragile dans un destin indécis. »  Robert Laplante2

Anticosti, c’est un des visages du Québec. Un visage qui ne s’oublie pas. Vaste comme 16 fois l’île de Montréal, l’île d’Anticosti constitue un immense territoire naturel accessible par bateau ou avion. Port-Menier, qui occupe l’extrémité ouest de l’île, est le seul village de l’île. Reconnue pour sa chasse au cerf de Virginie, l’exceptionnelle diversité de ses fossiles et ses rivières à saumon, elle recèle de richesses naturelles à l’origine même de son économie. L’île d’Anticosti est donc un site unique où le défi est de maintenir un équilibre entre la conservation et la mise en valeur de ses ressources. Située au cœur du golfe du Saint-Laurent, Anticosti est liée depuis longtemps à la question des hydrocarbures. Convoitée depuis le début des années 1960, nombre de travaux d’exploration pétrolière et gazière ont été effectués sur le territoire de l’île.3 Parmi ceux-ci, on compte notamment 1 400 km de levés sismiques, une vingtaine de puits d’exploration avant 2012 et plusieurs prélèvements d’échantillons.4 Depuis 2012, une quinzaine de sondages stratigraphiques visant le shale de Macasty ont été réalisés. Actuellement, la quasi-totalité du territoire de l’île est visée par des permis de recherche de pétrole, de gaz naturel et de réservoir souterrain. La majorité des permis sont détenus par Hydrocarbures Anticosti S.E.C., société en commandite dont Ressources Québec (une filiale d’Investissement Québec) est actionnaire principal. Junex et Transamerican Energy possèdent les autres permis. En 2011, une étude réalisée pour le compte de Pétrolia et Corridor Resources par la firme Sproule Inc. estime à 33,9 milliards le nombre de barils pouvant potentiellement être contenus dans la partie du sous-sol d’Anticosti sur laquelle ces deux entreprises ont des permis.5 Une mise à jour en 2015 évaluait à la baisse ce volume, avec 30,7 milliards de barils.6 En 2011, Junex Inc. commandait une analyse semblable à la firme Netherland, Sewell and Associates Inc. pour ses propres titres, dont les

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analyses chiffraient à 12,2 milliards de barils de pétrole le potentiel pétrolier.7 Globalement, le potentiel total d’Anticosti serait évalué à 42,9 milliards de barils. Malgré ces évaluations optimistes, comme le précisent maintes fois les experts de Sproule Inc., aucun pétrole exploitable n’a encore été découvert dans la formation de Macasty et l’évaluation des ressources est basée sur des données limitées.8 Ces quantités d’hydrocarbures en place estimées sont exprimées en barils équivalents pétrole. Cela comprend la quantité de pétrole et la quantité de gaz. Toutefois, les estimations ne permettent ni de connaître la proportion exacte entre le pétrole et le gaz, ni la quantité d’hydrocarbures techniquement récupérables. En 2015, le gouvernement du Québec a, quant à lui, estimé la quantité de pétrole et de gaz récupérables.9 Les experts du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste ont dénoncé des erreurs méthodologiques majeures dans cette estimation réalisée par le gouvernement du Québec. Ces erreurs doublent ainsi de façon artificielle les stocks potentiellement exploitables sur l’île.10 Hydrocarbures Anticosti S.E.C tente présentement de confirmer le potentiel pétrolier et gazier de l’île en réalisant des travaux d’exploration. Trois forages d’exploration avec fracturation hydraulique sont d’ailleurs prévus en 2016, faisant suite à une campagne de sondages stratigraphiques menée en 2014 et 2015.11 En raison des caractéristiques géologiques de l’île, ces trois forages prévus en 2016 devront être réalisés en partie sur un axe horizontal en utilisant la fracturation hydraulique, une méthode controversée, coûteuse et très exigeante en termes de volumes d’eau.12 Anticosti présente des contraintes majeures à l’exploitation des hydrocarbures, notamment en raison de sa capacité d’approvisionnement en eau pour les forages13 et de son éloignement. Les circonstances actuelles veulent que les consultations publiques dans le cadre du processus d’évaluation environnementale stratégique (EES Anticosti) soient réalisées au même moment (plutôt qu’en amont) où se déroulent des activités d’exploration incluant des sondages stratigraphiques

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sur Anticosti. Ces consultations ont d’ailleurs débuté, bien avant que l’ensemble des études commandées par le gouvernement du Québec n’aient été rendues disponibles. Plus récemment, le gouvernement, par la voix de son premier ministre, s’est dissocié du projet de mise en valeur des hydrocarbures sur l’île.14 Pétrolia, de son côté, le somme de respecter l’entente qui les lie.15 Dans l’attente du rapport final de l’EES spécifique concernant Anticosti et de la décision du gouvernement du Québec de poursuivre ou non les activités d’exploration pétrolières prévues pour 2016, l’avenir de l’île et de ses résidents est incertain.

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INTRODUCTION © Antoine Verville

La question du développement des hydrocarbures est complexe. Afin d’aider le lecteur portant un intérêt pour l’avenir énergétique du Québec, ce rapport propose de concentrer les débats sur des bases factuelles. Ce rapport offre de contribuer aux réflexions en énonçant un ensemble de faits concernant l’état de situation du développement des hydrocarbures sur l’île d’Anticosti, les méthodes d’exploration employées, les bénéfices réels et, en contrepartie, les impacts attendus des activités de développement. Il vise, dans un esprit critique, à répondre à certaines perceptions qui pourraient être erronées. À la lumière de cette contribution, le lecteur, de quelque horizon qu’il provienne, pourra se forger sa propre opinion sur la question du développement des hydrocarbures à Anticosti.

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SECTION 2

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L’ÎLE D’ANTICOSTI © Antoine Verville

Île d’Anticosti25

Les Premières Nations fréquentaient l’île d’Anticosti il y a 3 500 ans.16 Les Innus

Superficie : 7 943 km2

l’appelaient « notiskuan », l’île « où l’on chasse les ours », et pour les Micmacs,

Longueur : 220 km

c’était « natigostec », ce qui signifie « terre avancée».17 En 1534, Jacques

Largeur : 56 km (point le plus large)

Cartier découvre l’île et la nomme « île de l’Assomption », faisant référence

Altitude moyenne : 126 m

au jour de sa découverte, le jour de l’Assomption. Vers 1586, on raconte que les Premières Nations la nommaient « Naticousti ».18 Ce n’est qu’au début des années 1600 que l’île prend le nom d’Anticosti, forme francisée du nom autochtone d’origine.19 Plusieurs surnoms ont été attribués à Anticosti en raison des nombreux naufrages qui sont survenus aux abords de l’île. Elle est ainsi appelée « cimetière du golfe » ou  « île aux naufrages ». La présence de larges plates-formes rocheuses autour de l’île, parfois recouvertes d’à peine quelques mètres d’eau, serait notamment responsable de ces naufrages.20 Longer les côtes et approcher l’île d’Anticosti s’avère donc un exercice périlleux. Grand explorateur et cartographe, Louis Jolliet s’est vu offrir en récompense la seigneurie d’Anticosti, en 1680. Il devint ainsi le premier seigneur de l’île et s’y installa avec sa famille.21 Plusieurs propriétaires se sont succédés par la suite. Le marin Louis-Olivier Gamache, personnage mythique d’Anticosti surnommé le « Sorcier de l’île », y vécut avec une partie de sa vie avec sa famille jusqu’à sa mort en 1854. Il fut notamment gardien du dépôt de provisions établi dans l’île pour secourir les naufragés.22 C’est en 1895 que l’île d’Anticosti fut acquise par Henri Menier pour en faire un paradis de la chasse et de la pêche.23 C’est à Menier que l’on doit l’introduction du cerf de Virginie et d’autres espèces animales, qui font depuis la renommée de l’île mais qui ont fortement altéré l’écosystème forestier (Voir la section : Anticosti : joyau naturel ou désastre écologique ? ). Son ami, Georges-Martin Zédé, s’occupa de développer la coupe de bois, l’agriculture, la pêche et la mise en boîte du homard et du saumon. En 1926, l’île d’Anticosti est vendue à Anticosti Corporation devenue plus tard la Consolidated Bathurst, qui exploitera la forêt. Finalement, en avril 1974, le gouvernement du Québec rachète l’île d’Anticosti pour 23 millions de dollars afin d’y développer l’industrie du tourisme de chasse et de pêche. En 1982, le gouvernement a débuté la cession des immeubles résidentiels et commerciaux aux résidents ainsi que la municipalisation de l’île. Le premier conseil municipal de Port-Menier a été formé en 1984.24 Page 10

Patrimoine naturel et culturel  Anticosti : joyau naturel ou désastre écologique ? Au nord-ouest du golfe du Saint-Laurent, Anticosti se situe dans la région boréale. Elle fait partie du domaine bioclimatique de la sapinière à bouleau blanc où dominent l’épinette blanche, le sapin baumier et l’épinette noire.26 Des tourbières occupent la partie est de l’île. La dynamique forestière de l’île est fortement influencée par la présence du cerf de Virginie. Introduit à la fin du XIXe siècle, il n’est pas établi avec certitude le nombre de cerfs de Virginie. Selon les auteurs, cela varie entre 100 et 220 individus.27 Après son introduction, la population de cerfs de Virginie a augmenté rapidement en raison de l’absence de prédateurs et de la grande adaptabilité de l’espèce.28 Elle a atteint 160 000 individus en 2008 (soit une densité de plus de 20 cerfs/km2).29 Ces hautes densités de cervidés portent atteinte à l’intégrité écologique de l’île en nuisant à la régénération naturelle de la végétation. Le broutement des semis de sapin compromet la régénération des sapinières, qui cèdent la place aux épinettes blanches, une essence peu intéressante pour le cerf. Depuis cent ans, la superficie des sapinières a ainsi diminué de 50 %.30 Le broutement du cerf de Virginie est tel qu’il empêche les sapinières de se renouveler.31 De plus, certaines espèces d’arbustes et d’arbres auraient été presque éliminées, comme dans le cas du cerisier de Pennsylvanie, du bouleau à papier, du peuplier fauxtremble et du sorbier. La strate herbacée est également affectée par le broutement du cerf.32 La Chaire de recherche industrielle CRSNG en aménagement intégré des ressources de l’île d’Anticosti recommande d’atteindre une densité de cerfs de Virginie de l’ordre de 15 individus/km2 afin de maintenir un équilibre entre la régénération de la végétation et une chasse sportive de qualité. Même si la chasse sportive est une des mesures préconisées par les scientifiques pour réduire la population de cerfs, elle est insuffisante pour atteindre cet objectif. 33 L’introduction du cerf de Virginie a également des impacts sur la faune indigène. La disparition de l’ours noir sur Anticosti pourrait être causée indirectement par ce cervidé. Le broutement intensif du cerf a provoqué la quasi-disparition des arbustes à petits fruits, qui constituent une source d’alimentation importante pour l’ours noir à l’automne.34 Henri Menier : un homme qui a transformé Anticosti, 35 À l’arrivée de Menier, la faune de l’île ne compte que sept espèces de mammifères : l’ours noir, la loutre, le renard roux, la martre d’Amérique, la souris sylvestre et deux espèces de chauves-souris (la petite chauve-souris brune et la chauve-souris nordique). C’est dans l’espoir de créer un lieu de renommée dédié à la chasse et la pêche qu’Henri Menier, un riche homme d’affaires français, a fait introduire à partir de 1896 plusieurs espèces de gibier, dont le cerf de Virginie qui a connu une croissance démographique fulgurante, l’orignal, le lièvre d’Amérique, le castor et le rat musqué. L’introduction du bison et du wapiti n’a toutefois pas été couronnée de succès. Aucun amphibien ou reptile n’était présent sur l’île d’Anticosti. Toutefois, pour éliminer les moustiques très présents sur l’île, Menier fit également introduire des grenouilles dans les lacs. Aujourd’hui, trois espèces sont présentes : la grenouille verte, la grenouille léopard et la grenouille du Nord.36 page 11

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Au-delà des impacts écologiques liés à l’abondance du cerf de Virginie sur Anticosti, l’île présente une biodiversité d’un grand intérêt. Elle est remarquable du point de vue floristique. Le frère Marie-Victorin a d’ailleurs consacré un ouvrage à la Flore de l’Anticosti-Minganie. En effet, Anticosti présente des espèces endémiques comme l’Aster d’Anticosti ou certaines espèces de verges d’or. Elle compte également des espèces alpines ou sub-arctiques ainsi que des espèces cordillériennes, caractéristiques des Rocheuses. L’île suscite toujours la curiosité des botanistes qui y font encore de nouvelles découvertes. En 2003, une espèce d’orchidée (le cypripède tête-de-bélier) a été découverte sur l’île. En 2007, le carex de Back a été identifié ce qui constitue la mention la plus nordique de son aire de répartition dans l’est du continent.37 Anticosti présente également une grande diversité aviaire. Environ 220 espèces d’oiseaux y sont recensées.38 Les parois souvent rocheuses au pourtour de l’île offrent des conditions favorables pour de nombreux oiseaux marins coloniaux.39 On y trouve notamment une impressionnante colonie de mouettes tridactyles comptant plus de 11 270 individus, une colonie de fous de Bassan ainsi que de nombreuses colonies abritant des petits pingouins, des guillemots à miroirs, des goélands et des cormorans.40 Enfin, quelques macareux moines sont connus pour y nicher également.41 Avec ses 560 km de côte, l’île d’Anticosti est aussi une halte migratoire de choix pour les oiseaux de rivage.42 Une quinzaine d’espèces dont le tournepierre à collier et les bécasseaux sanderling, semipalmé, minuscule et à croupion blanc sont connus pour fréquenter les habitats littoraux de l’île. Au niveau des oiseaux terrestres, Anticosti présente une riche diversité comme en témoigne la présence de 7 pics sur les 8 espèces qui peuvent être observées au Québec.43 Elle abrite également plusieurs couples d’aigles royaux nicheurs44 et une des plus importantes populations de pygargue à tête blanche du nord-est de l’Amérique du Nord. Ces majestueux oiseaux fréquentent surtout les côtes.45 L’île d’Anticosti et l’archipel de Mingan abritent à eux seuls 30 % de la population nicheuse du Québec.46 Les rivières d’Anticosti sont favorables aux salmonidés avec leurs eaux fraîches et cristallines. En plus du réputé saumon atlantique, les espèces les plus courantes sont l’omble de fontaine, l’anguille d’Amérique, l’épinoche à trois épines et le fondule barré.47

Quatorze espèces de mammifères marins fréquentent les eaux marines d’Anticosti : le béluga, le dauphin à nez blanc, le dauphin à flancs blancs, l’épaulard, le globicéphale noir de l’Atlantique, le marsouin commun, le rorqual commun, le petit rorqual, le rorqual bleu, le rorqual à bosse, la baleine noire, le phoque commun, le phoque du Groenland et le phoque gris. L’observation de ces mammifères marins a lieu à différents moments de l’année. Au printemps, la mue de milliers de phoques gris sur les plages du sud de l’île est un spectacle remarquable.48 Plusieurs espèces de poissons fréquentent les eaux côtières d’Anticosti comme le capelan, la morue franche, le merlu argenté, etc.49 Le homard y est également très abondant notamment autour de la pointe est de l’île.50 Aussi, les zones ouest et nord de l’île d’Anticosti ont été identifiées par des experts du ministère des Pêches et des Océans du Canada comme des zones d’importance écologique et biologique (ZIEB) du golfe du Saint-Laurent. Ce sont des zones très productives et exceptionnelles en ce qui concerne l’abondance des œufs et des larves de poissons et de crustacés.51

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Des caractéristiques

Toutes ces caractéristiques écologiques font de l’île d’Anticosti un lieu où

géomorphologiques remarquables

la biodiversité est remarquable, et ce, malgré l’introduction et les impacts causés par l’abondance du cerf de Virginie.

Anticosti est une destination de choix pour la spéléologie. En effet,

Un patrimoine culturel méconnu

l’île présente des phénomènes karstiques exceptionnels comme le

L’île porte les traces d’un passé des navigateurs. Sept phares agrémentent

karst de la rivière aux Saumons. Aussi,

ses rives.53 L’île d’Anticosti et les Îles-de-la-Madeleine présenteraient aussi

la Grotte-à-la-Patate est la grotte la

une des plus grandes concentrations d’épaves en Amérique du Nord.54 Plus

plus connue et fréquentée d’Anticosti avec ses 570 mètres de galeries. La Grotte-des-Trois-Plaines est la

de 450 naufrages sont recensés aux alentours de l’île d’Anticosti. Bien que peu de vestiges ait été retrouvés, Anticosti présente le plus grand potentiel

seconde grotte d’importance en

archéologique en matière d’épaves du Québec.55 Des sites préhistoriques

longueur avec ses 419 mètres. Cette

d’intérêt sont également présents à la pointe sud-ouest et au centre-sud

grotte possède des caractéristiques

d’Anticosti.56 L’île constituerait aussi un des sites les plus riches en fossiles,

remarquables dont des stalactites, et des draperies.52

témoin de la vie marine du Paléozoïque : « Nous retrouvons sur l’île la succession sédimentaire la plus fossilifère, la plus complète et la mieux préservée au monde, à la frontière de l’Ordovicien et du Silurien. Elle est en fait une fenêtre ouverte sur l’un des plus grands bouleversements de la biosphère, avec près de 85 % de toutes les espèces qui disparurent des écosystèmes marins à cette époque. »57

© Antoine Verville

« Mer, air pur, air salin, vent, faune, flore unique, lien direct avec la nature, activités de plein-air, patrimoine, légendes, histoire unique, tranquillité, sécurité, silence, paix, immensité, vue, panorama, géologie unique, faille, résurgence, fossile, grotte, canyon, cap, falaise, strate sédimentaire, famille, ancrage »,58 les attraits ne manquent aux yeux des résidents d’Anticosti pour évoquer les paysages grandioses de leur île, sertie dans l’écrin du Saint-Laurent.

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Aspects sociaux et économiques À Anticosti, le patrimoine naturel et culturel est générateur de retombées économiques. D’ailleurs, les activités des pourvoiries d’Anticosti (chasse, pêche, piégeage) génèrent des retombées économiques de 12 millions de dollars annuellement.61 Le Plan d’affectation du territoire public de la CôteNord précisait d’ailleurs la vocation d’utilisation prioritaire récréotouristique, en visant notamment à adapter les pratiques de gestion du territoire et des ressources naturelles dans les pourvoiries avec droits exclusifs, afin de maintenir un milieu propice aux activités récréatives et de préserver les habitats essentiels au maintien du potentiel faunique.62 La majorité des emplois sont saisonniers, de la mi-mai au début décembre.63 En décembre, 60 % de la population se retrouve au chômage.64 Trois pourvoiries accueillent les chasseurs : Lac Geneviève d’Anticosti à l’ouest de l’île, Safari Anticosti à l’est et Sépaq Anticosti, la plus grande pourvoirie de l’île (Voir la figure 6 : Carte de localisation des pourvoiries et aires protégées). Cette dernière est gérée par la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) et offre des activités de chasse, de pêche et de villégiature sur le reste de l’île. Emblème de l’île, le cerf de Virginie marque le paysage d’Anticosti. En 2012, la chasse au cerf de Virginie d’Anticosti occasionnait des dépenses annuelles de 10 millions de dollars, avec l’émission de 3 876 permis.65 Ce sont plus de 4 000 chasseurs qui fréquentent chaque année l’île.66 La pêche au saumon atlantique attire également de nombreux adeptes. On estime à 1,73 million de dollars les dépenses annuelles associées à cette activité sur l’île d’Anticosti.67 Permise sur les 24 rivières de l’île jusqu’à 2002, la pêche sportive a dû faire l’objet de mesures contraignantes afin de minimiser les risques de surexploitation. Dorénavant, elle est permise seulement sur les rivières Jupiter, à la Loutre, Ferrée, de la Chaloupe et aux Saumons.68 La population de saumon atlantique de l’île d’Anticosti est désignée « en voie de disparition » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) depuis novembre 2010,69 bien qu’elle ne détienne aucun statut de protection en vertu de la Loi sur les espèces en péril du Canada ni de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables du Québec. page page 14 14

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Portrait d’une vie insulaire à Anticosti59 Anticosti, c’est…

 Un peu plus de 200 habitants; 60  Un seul village, PortMenier;  Une école pour les jeunes (éducation préscolaire jusqu’en secondaire II);  Des services pour les activités courantes (marché d’alimentation, caisse populaire, dépanneur/ quincaillerie, centre de réparation mécanique, station-service, dépôt pétrolier, bureau de poste, restaurant, radio communautaire, service communautaire de télévision par câble, centrale thermique pour la production d’électricité, dispensaire, église);  Des services publics (aqueduc, égouts, cueillette des ordures et matières recyclables, sécurité incendie, premiers répondants en santé);  Des équipements de loisir (gymnase, patinoire couverte, centre de conditionnement physique, bibliothèque municipale, centre d’accès communautaire aux technologies de l’information, curling et musée);  Une vie au rythme des activités de plein-air (randonnée, chasse, pêche, motoneige, etc.).

Les amateurs de plein air se donneront rendez-vous au parc national d’Anticosti, créé en 2001, pour s’adonner à la randonnée pédestre ou à la pêche. Parmi ses nombreux attraits se trouvent le canyon et la chute Vauréal, le canyon de la rivière Chicotte et celui de la rivière Observation. L’exploration de la grotte à la Patate, un des plus grands espaces souterrains connus au Québec70 ravira les spéléologues, tant amateurs que professionnels, qui pourront observer le résultat du phénomène de l’érosion. L’île d’Anticosti a fait l’objet de coupes forestières de façon intermittente dès le début des années 1900. L’aménagement forestier a cessé en 2013, avec la fermeture de Produits forestiers Anticosti qui opéraient depuis 1995.71 L’activité forestière a repris en 2014 avec l’arrivée de Gestion forestière Solifor Anticosti S.E.C. (qui réalise un aménagement forestier et faunique considérant le cerf de Virginie72) dont le bois est acheminé à l’usine du Groupe GDS de Grande-Vallée, en Gaspésie. Le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs annonçait en août 2014 que les activités d’aménagement forestier permettraient de créer 75 emplois saisonniers et de maintenir 40 travailleurs de l’usine en Gaspésie.73 Ces activités généreraient toutefois le mécontentement de près de la moitié des citoyens de l’île qui demandaient un moratoire, considérant que les coupes devaient être réalisées dans un secteur naturel fréquenté par les résidents, en plus de n’apporter que de faibles retombées économiques pour le village de Port-Menier.74 Le caractère insulaire d’Anticosti en a fait un laboratoire idéal pour la recherche. Les chercheurs de la Chaire de recherche industrielle CRSNG en aménagement intégré des ressources de l’île d’Anticosti, créée en 2001 à l’Université Laval (Québec, Canada), se sont donnés pour objectif de développer des méthodes d’aménagement forestier et faunique qui tiennent compte des hautes densités de cerfs de Virginie.75

© Québec couleur nature 2007, Gérald Pelletier

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section 3

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© Antoine Verville

DU PÉTROLE À ANTICOSTI ?

Aspect géologique L’île d’Anticosti est composée de roches calcaires qui se sont formées au Paléozoïque, principalement entre l’Ordovicien et le Silurien (490 à 417 millions d’années), et se caractérise par la succession de différentes formations rocheuses issues de la sédimentation de dépôts marins à cette époque. Elle présente une unique roche-mère, la Formation de Macasty, qui consiste en un shale noir siliceux et bitumineux occupant la sous-surface de presque tout le territoire de l’île. 76 Une roche-mère est une « roche sédimentaire poreuse constituée de dépôts fins, dans laquelle la matière organique s’est transformée en hydrocarbures sous l’effet de la pression, de la chaleur et du temps ».77 La Formation se retrouve à une profondeur croissante du nord-est (350 m de la surface) au sud-ouest (2 300 m de la surface).78 Son épaisseur augmente d’est en ouest, avec une épaisseur maximale de 125 m à la pointe ouest d’Anticosti.79

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Quelle est la différence entre un gisement conventionnel et un gisement non-conventionnel?80

Un gisement conventionnel est un « gisement dont l’exploitation se fait par simple forage vertical, puisque la porosité naturelle de la roche réservoir permet la migration des hydrocarbures vers le puits. Ainsi, lors de l’extraction, le pétrole ou le gaz naturel (souvent les deux) tendent à migrer vers le puits vertical et à remonter naturellement vers la surface. Cela les rend relativement peu coûteux à exploiter et nécessite des technologies relativement peu sophistiquées pour amener la ressource à la surface. » Il faut préciser que pour remonter vers la surface, le pétrole est couramment pompé.81 Un gisement non conventionnel est constitué d’« hydrocarbures emprisonnés dans les couches peu perméables du bassin sédimentaire, dont la mise en valeur passe par la fracturation hydraulique, ainsi que les sables bitumineux dans lesquels les hydrocarbures se présentent sous forme visqueuse ou solide, intimement liés à du sable et de l’argile. » Ce type de gisement concerne, par exemple, le méthane associé à des lits de charbon, les sables bitumineux, les hydrates de gaz, ainsi que les shales pétrolifères et gazéifères (gaz de shale ou gaz de schiste).82 La figure 1 présente les différents types de ressources de pétrole et de gaz ainsi que les puits de production associés. Surface

Méthane de houille

Couche im pe rm Gaz de réservoir étanche éab le /

Gaz conventionnel Pétrole conventionnel

Ro ch ec ou ver ture

Sh ale pé tro lifè re o u

Pétrole de réservoir étanche Grès

gazé ifère

Figure 1 : Schéma illustrait les différents types de ressources de pétrole et de gaz ainsi les puits de production associés Source (Adapté de EPA, 2015)83

Les bassins sédimentaires du sud du Québec présenteraient un potentiel de pétrole ou de gaz naturel. Il y aurait quelques gisements conventionnels potentiels et deux gisements potentiels non conventionnels : le shale d’Utica dans les Basses-Terres du Saint-Laurent et le shale de Macasty à Anticosti.84 Dans le cas d’Anticosti, ce potentiel demeure encore spéculatif.85 Ainsi, comme il n’y a pas de réserves exploitables démontrées, on parlera de « gisement non conventionnel potentiel » ou même de « prospects ». Page 17

© René Bourque

Historique de la recherche pétrolière Anticosti attire les chercheurs d’or noir depuis plus de 50 ans.86 Les principaux forages ont été réalisés dans les années 1960 et 1970, et ont recommencé à l’approche des années 2000. Durant cette période, environ 1 400 km de levés sismiques ont été réalisés et une vingtaine de puits ont été forés par Imperial Oil, Consolidated Paper, Atlantic Richfield, New Associated Developments, Gamache Exploration and Mining, Soquip (Société québécoise d’initiatives pétrolières), Shell, Encal, HQPG (Hydro-Québec Pétrole et Gaz), Pétrolia et Corridor Resources.87 À cette époque, la recherche de pétrole issu de gisement conventionnel était ciblée à Anticosti. Toutefois, ces recherches n’ont pas été couronnées de succès.88 En 2010, Pétrolia et Corridor Resources ont prélevé un échantillon des shales de la formation de Macasty. Depuis ce moment, la formation de Macasty est devenue la cible des activités d’exploration. En 2012, Pétrolia et Corridor Resources ont réalisé trois sondages stratigraphiques dans cette formation afin de mieux connaître la formation de Macasty.89

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L’exploration pétrolière aujourd’hui Qui détient les permis Trois entreprises détiennent des permis de recherche sur Anticosti : Transamerican Energy Inc., qui a obtenu un permis de recherche pour la portion de territoire située au sud-est de l’île, Junex inc. qui détient cinq permis de recherche pour la portion sud de l’île, et Hydrocarbures Anticosti S.E.C. dont les 38 permis de recherche couvrent le reste du territoire de l’île.90 La figure 2 présente les différents détenteurs de permis de recherche sur Anticosti.

Figure 2 : Localisation des permis de recherche de pétrole, de gaz naturel et de réservoir souterrain (Source : MERN, 2015)

Hydrocarbures Anticosti S.E.C. rassemble quatre partenaires par une entente signée en 2014 sur l’ensemble des permis dont il est détenteur. Comptent parmi ses rangs Ressources Québec (filiale d’Investissement Québec) dont la participation se chiffre à 35 %, Pétrolia inc. à 21,67 %, Saint-Aubin E&P (Québec) inc. (une filiale de Maurel & Prowm et MPI) à 21,67 % et Corridor Resources Inc. à 21,67 %.91

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Travaux de 2014 à 2016

© René Bourque

Pétrolia Anticosti agit depuis 2014 à titre d’opérateur du projet pour le compte d’Hydrocarbures Anticosti, société dont elle est actionnaire minoritaire. Elle a réalisé des sondages stratigraphiques (faits par voie de forages) afin de mieux caractériser la formation de Macasty. Douze forages ont été complétés en 2014 et 2015 (voir la figure 3).92 Afin de vérifier les potentiels en gaz et pétrole, la poursuite des activités d’exploration prévoit trois forages avec fracturation hydraulique, d’une profondeur allant de 1 550 à 1 800 mètres, en 2016. Dans le sous-sol, les forages horizontaux pourraient être réalisés sur une distance de 1 000 à 2 500 mètres selon le promoteur. Pour des raisons techniques, il est probable que la section horizontale soit d’une longueur d’environ 1 600 m.93 Trois secteurs sont visés : les secteurs Canard (secteur Sainte-Marie), Jupiter et La Loutre.94 Les aménagements planifiés devraient occuper en surface environ 100 mètres par 200 mètres. Ces sites sont localisés dans des secteurs forestiers et récréotouristiques. Le projet inclut l’utilisation d’un incinérateur (ou d’une torchère) pour brûler le gaz naturel recueilli et évaporer les eaux de reflux.95

Figure 3 : Carte de localisation des forages et sondages stratigraphiques sur l’île d’Anticosti (Source : MERN, 2015; EES sur les hydrocarbures, 201696 et Hydrocarbures Anticosti sec, 201697) Page Page20 20

section 4

section

L’exploration pétrolière à Anticosti : des risques réels © René Bourque

Le processus de recherche et d’exploitation des ressources pétrolières requiert du temps, une expertise et beaucoup de ressources financières et humaines pour déterminer si un potentiel s’avère être réel et rentable. Les techniques d’exploration sont brièvement discutées ici afin de bien comprendre ce qu’implique la recherche de pétrole. Des enjeux associés à cette recherche sont également présentés.

Techniques d’exploration du pétrole de schiste La recherche d’hydrocarbures implique différentes étapes dont les impacts peuvent être très variables. Certaines pratiques peuvent donc avoir des effets faibles, voire négligeables, sur le milieu naturel. D’autres présentent des effets importants, voire irréversibles. La connaissance des techniques d’exploration doit permettre une évaluation juste des impacts potentiels et mener vers une gestion adéquate des risques.

Les levés géochimiques et géophysiques L’exploration du sous-sol par le moyen de levés géochimiques ou géophysiques peut avoir des impacts importants sur le milieu naturel étudié, selon les types de levés dont il s’agit. Dans le cas des levés géochimiques98, des observations directes, par exemple de suintements d’hydrocarbures à la surface du sol, ou indirectes, comme l’observation de gaz ou de bactéries caractéristiques d’une accumulation d’hydrocarbures sous la surface du sol. Pour y arriver, des échantillons de gaz ou de sol sont prélevés et analysés en laboratoire dans le but de détecter la présence d’indices d’intérêt. De façon générale, les levés géochimiques utilisent le plus souvent les routes existantes et ne nécessitent un déboisement localisé que pour accéder à certains sites forestiers. Ainsi, les levés géochimiques ont peu d’effets négatifs sur le milieu. Les levés géophysiques99 visent à acquérir des connaissances sur les propriétés physiques des roches, notamment par l’étude des variations de densité de la roche, des champs électriques et magnétiques à la surface de la terre, et de la résistance à la circulation des courants électriques. Page 21

Les levés sismiques réflexion100, qui correspondent à un type de levés géophysiques, présentent toutefois un potentiel d’impacts supérieur aux levés géochimiques et autres levés géophysiques (levés gravimétrique, magnétique et magnétotellurique). Ils reposent sur l’analyse du comportement des ondes sonores (ondes acoustiques) qui sont propagées dans le sol grâce à une source émettrice. Elles permettent de connaître la structure des couches rocheuses sédimentaires qui sont des pièges à hydrocarbures, et donc, là où des forages devraient être effectués. Comme cette pratique peut faire intervenir des explosifs ou des camions vibrateurs qui émettent des ondes par leurs plaques vibrantes, elle peut causer des dérangements en termes de bruit (forage pour insérer les explosifs dans le sol, vibrations, explosions, etc.) et d’empreinte écologique (déboisement important, érosion, changements hydrologiques de surface, risques de déversements, etc.).101

Les sondages stratigraphiques La réalisation de sondages stratigraphiques102 consiste en un prélèvement de carottes de roche à de grandes profondeurs pour mieux connaître la nature de celle-ci (composition en minerais, en matière organique, propriétés physiques et géomécaniques). Cette opération constitue une autre source de préoccupations. Les sondages stratigraphiques n’impliquent pas des moyens et des investissements aussi importants que les forages pétroliers. De plus, le diamètre des trous de forage des sondages stratigraphiques est plus petit que celui de forage pétrolier.103 À la différence du forage pétrolier, aucuns travaux de stimulation, de fracturation ou de tentatives d’extraction de pétrole ou de gaz ne sont réalisés lors d’un sondage stratigraphique. Toutefois, dans les deux cas, des risques de migration des hydrocarbures par les puits forés demeurent présents.104

© Québec couleur nature 2007, Dany Leblanc

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Sondage ou forage, quelle différence ?  En juin 2014, le ministre des Ressources naturelles a publié un « arrêté concernant les conditions et obligations auxquelles sont subordonnés les travaux de recherche de pétrole, de gaz naturel et de réservoirs souterrains sur les terrains de l’Île d’Anticosti qui sont réservés à l’État ». Ainsi, dans cet arrêté, le ministre distingue les sondages stratigraphiques des forages pétroliers. Dans le premier cas, l’industrie est exempte de demander un certificat d’autorisation mais doit seulement transmettre au ministre différents documents pour approbation (programme des travaux, plan d’atténuation, plan de mesures d’urgence, etc.) au plus tard 15 jours avant le début des travaux. Cet arrêté et les conditions exigées ont donc permis à Pétrolia de démarrer rapidement ses opérations à Anticosti au cours de l’été 2014 puisqu’aucun certificat d’autorisation n’est maintenant exigé pour des sondages stratigraphiques.

Titre

Les lignes directrices publiées en juillet de la même année ont confirmé cette distinction entre « sondage stratigraphique » et « forage ». Elles précisent en effet qu’un forage consiste à « forer un trou dans une

Sous-titre

formation géologique. Cette expression désigne aussi l’ensemble des techniques permettant de creuser un puits gazier ou pétrolier. Un sondage destiné exclusivement à la collecte d’échantillons, de carottes et autres données géologiques et géophysiques n’est pas considéré un « forage » au sens des présentes lignes directrices. »105

Les forages exploratoires avec fracturation hydraulique Afin de vérifier si le shale de Macasty contient du pétrole et de connaître les caractéristiques de la roche mère, deux technologies sont envisagées en combinaison : le forage horizontal et la stimulation par fracturation hydraulique.

Le forage Le forage consiste à creuser un trou qui peut atteindre plusieurs kilomètres de profondeur. Un trépan est utilisé comme outil de forage. Cet équipement est installé à l’extrémité d’une tige de forage et traverse la roche sous l’effet d’une force entraînant un mouvement en rotation. Des boues de forage ou fluides de forage sont injectés en continu dans le trépan afin d’emporter les débris de roche, de refroidir et lubrifier le trépan, etc. La composition des boues de forage varie selon la nature de la roche forée, la profondeur, la pression et la température. Le forage est réalisé en différentes sections. À la fin de chaque section, un coffrage en acier est installé et cimenté.106 Après avoir foré verticalement la roche, il est possible de réaliser un forage horizontal en faisant dévier progressivement le trépan jusqu’à une trajectoire horizontale. Le forage horizontal peut atteindre jusqu’à 2 km.107 Cette technique de forage horizontal permet de creuser plusieurs puits à partir d’un seul site.

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Pétrolia à l’oeuvre

La fracturation hydraulique

En 2008, Pétrolia annonçait avoir

Une fois le puits réalisé, il est possible d’augmenter la perméabilité de la roche

réalisé un levé géochimique et

visée (stimulation), permettant une meilleure circulation des fluides. Parmi les

géomicrobien sur l’ensemble

différents procédés existants, c’est la fracturation hydraulique108 qui soulève le

de l’île d’Anticosti. Après avoir

plus grand potentiel d’impacts. Il est actuellement prévu d’utiliser ce procédé

réalisé des levés sismiques, des

de fracturation à Anticosti à l’été 2016. On entend par « hydraulique » l’utilisation

sites susceptibles de contenir

sous pression d’eau ou de tous autres types de liquides.109 Ce procédé implique

des hydrocarbures ont été

l’injection à haute pression de fluides pour effectuer des fractures dans la roche.

identifiés.

Ces fluides peuvent être de l’eau, du propane liquéfié (gélifié) ou encore du

118

Au total, 1 700

échantillons ont été prélevés

dioxyde de carbone (phase hypercritique).

afin d’analyser leur contenu en molécules d’hydrocarbures

Généralement, le fluide de fracturation est composé de 90 % d’eau, de 9,5 %

légers dans les argiles du sol

de sable ou d’autres agents à la granulométrie fine et de 0,5 % d’intrants de

ainsi que la concentration de

fracturation.110 Le sable ou la céramique est injecté pour s’assurer de conserver

bactéries qui métabolisent ces

les fractures ouvertes une fois que la pression de fracturation diminue. La

gaz légers contenus dans l’eau

fracturation hydraulique se fait en plusieurs étapes. Pour un puits horizontal

du sol. Ces analyses permettent

de 1 600 m, 13 étapes de fracturation peuvent être réalisées.111 Chaque étape

de circonscrire les réservoirs

de fracturation hydraulique nécessite beaucoup d’eau (1 670 m³ par étape,

potentiels de l’île.

soit 21 710 m3 par puits112). C’est ce type de fracturation qui soulève le plus de préoccupations quant à ses impacts potentiels sur l’eau, les sols et la biodiversité.

À l’automne 2012, trois sondages stratigraphiques ont été réalisés

Dans le cas de la fracturation au propane, qui nécessite des volumes réduits

afin de prélever des échantillons

d’eau, ce sont les risques d’explosion qui suscitent de vives préoccupations,

de roche allant de la surface

malgré une industrie qui se veut rassurante en affirmant que de grandes

jusqu’à la formation Macasty.119

précautions sont prises pour l’utilisation de ce produit inflammable.113 Une

Des analyses en laboratoire ont

éruption a d’ailleurs été observée en 2011, alors qu’une douzaine de travailleurs

permis d’acquérir davantage de

albertains s’apprêtaient à effectuer une fracturation hydraulique sur le site du

connaissances sur la nature des

puits Husky, qui contenait différents types de fluides incluant du propane.114

hydrocarbures présents dans la

La compagnie Gasfrac Energy Services Inc. a confirmé suite à cet évènement

roche et de les comparer à celles

qu’une fuite de propane par le puits a pris feu et engendré une explosion avant

d’autres puits, sur Anticosti et sur

même que la fracturation ait débuté, blessant les travailleurs. Il faut mentionner

d’autres formations comme celle

qu’en 2015, la compagnie Gasfrac Energy Services a fait faillite.115 Elle a vendu

de l’Utica en Ohio. En 2014 et

ses équipements et sa technologie à la compagnie Step Energy Services Ltd.116

2015, 12 autres sondages ont été

Toutefois, la même année, cette entreprise a finalement décidé de délaisser la

réalisés.

fracturation au propane, notamment en raison du coût de cette technologie (22 millions de dollars par puits).117

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Impacts potentiels Des risques de déversements : sommes-nous prêts ? Les activités de développement des hydrocarbures comportent des risques pour la communauté d’Anticosti comme pour son milieu naturel. Or, à l’heure actuelle, les moyens existants pour gérer des états d’urgence restent à être clarifiés. À ce jour, aucune règlementation au Québec ne prévoit des exigences concernant l’évaluation du risque et l’établissement d’un plan d’urgence, tant lors des étapes d’exploration que d’exploitation.120 Afin de combler en partie cette lacune, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques a rendu public, en 2014, les Lignes directrices provisoires sur l’exploration gazière et pétrolière qui précise qu’un plan de mesures d’urgence environnementale doit être conçu en concertation avec les autorités locales. Un arrêté du ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles du 30 juin 2014 obligeait le titulaire d’un permis de recherche de pétrole, de gaz naturel et de réservoir souterrain à se doter d’un plan de mesures d’urgences et d’un plan de protection des forêts contre le feu. Toutefois, en l’absence de règlementation claire concernant des objectifs à atteindre et des normes à respecter en analyse des risques et en planification des mesures d’urgence, une urgence environnementale pourrait avoir des répercussions catastrophiques. Dans une situation d’urgence environnementale, l’article 9 du Règlement sur les matières dangereuses prévoit que les responsables d’un rejet accidentel d’une matière dangereuse dans l’environnement doivent, sans délai, faire cesser le déversement, aviser le ministre de l’Environnement, récupérer la matière dangereuse et enlever toute matière contaminée qui n’est pas nettoyée ou traitée sur place. 121 Il est toutefois utile de préciser que, en cas de déversement de substances toxiques, l’éloignement d’Anticosti constitue une contrainte à l’arrivée rapide des équipes d’urgence.

Des déversements fréquents : Entre 2006 et 2012, l’agence de protection environnementale des États-Unis (EPA) a répertorié et caractérisé les déversements liés à la fracturation hydraulique dans 11 États. Ainsi, 151 déversements concernant le fluide de fracturation ou les produits chimiques ajoutés ont été comptabilisés. En moyenne, le volume déversé était de 1 600 l par incident. La principale raison de ces déversements était liée à un bris d’équipement (corrosion, obturateur de refoulement défectueux, valves défectueuses, etc.). Durant cette même période, 225 déversements concernaient les eaux de production ou de reflux de fracturation pour un volume moyen de 3 750 l.122 Page 25

Risques de contamination de l’eau et des écosystèmes aquatiques Les additifs chimiques La fracturation hydraulique, avec l’injection sous pression dans le sol de nombreuses substances chimiques, présente des risques à différentes étapes du processus. Avant leur utilisation, les différents produits utilisés sont très toxiques car ils contiennent des composés chimiques en concentration très élevée, non dilués.123 C’est le cas de l’acide chlorhydrique. La manipulation et l’entreposage de ces produits nécessitent donc les meilleures précautions afin de contrôler les risques de fuites et de déversements vers les eaux de surface et les eaux souterraines. Lors de leur injection dans le sol, ces substances sont toutefois diluées et, pour la plupart, seraient peu toxiques, non bioaccumulables et biodégradables. Cependant, d’autres substances utilisées soulèvent toujours des préoccupations importantes. C’est le cas du solvant naphta aromatique lourd, de l’octaméthylcyclotétrasiloxane et du chlorure d’ammonium triméthylique d’octadécyle, qui présentent des potentiels de persistance, de bioaccumulation et de toxicité. Les distillats de pétrole C9-C16 présentent aussi un potentiel de bioaccumulation dans les organismes aquatiques et de persistance dans l’environnement, et le 1,2,4-triméthylbenzène, un potentiel de toxicité et de persistance dans l’environnement.124 Ces substances doivent donc faire l’objet d’un suivi afin que les volumes et concentrations employées dans les fluides de fracturation et retrouvées dans les eaux de reflux ne résultent pas en des impacts indésirables. De plus, il est mentionné que l’information est manquante pour évaluer les risques de toxicité, bioaccumulation, persistance dans les milieux aquatiques pour de nombreux composés susceptibles d’être utilisés comme intrants de fracturation.

Les intrants à la fracturation hydraulique et la santé  En 2013, le ministère de l’Environnement du Québec a analysé le potentiel de danger de 54 composés chimiques utilisés dans les opérations de fracturation hydraulique. Dans le cadre de l’EES actuellement en cours, 48 autres composés ont été analysés en regard de leur toxicité, leur bioaccumulation, etc. Aux États-Unis, l’agence de protection environnementale a, quant à elle, recensé 1 076 produits chimiques utilisés dans la fracturation hydraulique. Les propriétés physico-chimiques de 453 d’entre eux ont été analysées. Il ressort de cette étude que la majorité d’entre eux sont persistants à long terme dans l’environnement. Seulement 90 des 1 076 composés chimiques sont documentés pour les conséquences de l’exposition sur la santé humaine. Les données disponibles sur les composés chimiques font ressortir plusieurs enjeux pour la santé humaine : potentiel cancérigène, effets sur le système immunitaire, changements de poids corporel, changements dans la composition du sang, cardiotoxicité, neurotoxicité, toxicité hépatique et rénale, et toxicité pour la reproduction et le développement.125

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La gestion et le traitement d’énormes quantités d’eaux usées font partie des enjeux importants pour la population, la municipalité concernée, le gouvernement et même pour l’industrie pétrolière. Le fluide et les boues récupérés en surface après une ou plusieurs opérations de fracturation hydraulique contiennent des substances diverses où on peut trouver des résidus plus ou moins dégradés des fluides de fracturation, des débris de forage, des résidus d’hydrocarbures, des additifs chimiques et des substances recueillies au contact de la roche-mère (métaux lourds). La composition de ces effluents est variable selon les caractéristiques de la roche-mère et des fluides de fracturation employés. Les Lignes directrices provisoires sur l’exploration gazière et pétrolière126 ont identifié 14 contaminants chimiques dont la présence doit être contrôlée par leur traitement adéquat. Les eaux usées non traitées présentaient, tant aux États-Unis qu’au Québec, des contaminants en concentration supérieure aux exigences de rejet, justifiant la nécessité de traiter ces eaux. Parmi ces substances, notons le baryum, les chlorures, les hydrocarbures pétroliers C10-C50, les matières en suspension, les solides dissous totaux, les substances phénoliques totales, le strontium, les sulfures totaux et le radium 226.127 Puisqu’aucune fracturation hydraulique n’a encore été réalisée à Anticosti, il n’existe pas de données disponibles concernant les eaux usées résultant du forage dans la formation Macasty.128 Ces liquides, composés des fluides de forage (boue), des déblais de forage et de l’eau de fracturation, doivent être envoyés vers des sites où ils seront traités avant d’être rejetés aux sites appropriés129 ou réutilisés pour des fins industrielles, par exemple pour la fracturation hydraulique, à condition d’être gérés et entreposés de façon sécuritaire.130

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Il est important de préciser que l’île d’Anticosti ne dispose actuellement d’aucune station d’épuration des eaux municipales qui pourrait accueillir et traiter les eaux usées.131 Pour l’instant, la municipalité de l’île d’Anticosti (secteur Port-Menier) ne dispose que d’un dégrilleur pour traiter ses eaux domestiques.132 Le dégrilleur permet de « traiter » (enlever les gros débris solides) 156 m3 d’eaux usées par jour, qui sont par la suite jetées en mer dans la baie Gamache, également connue sous le nom de baie Ellis.133 Le système est conçu pour traiter les eaux générées par 352 personnes, ce qui pose une contrainte importante pour le traitement potentiel des imposants volumes d’eau provenant des activités de développement des hydrocarbures. Pour les trois forages prévus en 2016, Pétrolia a prévu des modalités encore peu précises pour disposer des déblais de forage ainsi que de l’eau de fracturation (eaux de reflux). Pour ce qui est des déblais de forage, il est prévu de les décontaminer « dans un lieu de traitement autorisé » ou de les déposer « dans un lieu d’enfouissement sécuritaire autorisé.» 134 En ce qui concerne l’eau de fracturation, il est d’abord prévu de séparer les composantes solides du liquide en passant à travers plusieurs filtres. Ensuite, l’eau, l’huile et le gaz seraient séparés. L’eau serait alors stockée dans des bassins excavés avant traitement. Le gaz serait acheminé vers un incinérateur. L’huile pourrait être entreposée ou brûlée à l’incinérateur. Il est également envisagé de vaporiser les eaux de reflux avec l’incinérateur.135

La profondeur du Shale de Macasty : un enjeu réel pour la qualité de l’eau La Formation de Macasty, dans laquelle se concentre l’exploration pétrolière actuelle, n’est pas présente à la surface de l’île. Elle se retrouve à une profondeur variable (voir figure 4) : au nord de l’île, le shale de Macasty est relativement près de la surface (environ 350 m) alors qu’au sud, elle se situe plus en profondeur (2 300 m).

Figure 4 : Carte iso-contour de la profondeur du toit de la Formation de Macasty établie à partir des données de forage (Daoust et al. 2014), tirée de Séjourné et Malo, 2015136 page 28

La profondeur du forage pour atteindre le shale de Macasty est un enjeu important en ce qui concerne la qualité de l’eau. En effet, lors des opérations de fracturations hydrauliques, les fractures peuvent se propager dans le soussol. En fait, les fractures peuvent s’étendre de plusieurs centaines de mètres en remontant vers la surface. Si ces extensions de fracturation atteignent la nappe phréatique, il peut donc y avoir contamination de l’eau. Ainsi, plus le forage a lieu en profondeur, moins il y a de risques que les extensions de la fracturation n’atteignent les sources d’eau potable. D’ailleurs, Fisher (2010) rapporte que dans le cas des forages du shale de Marcellus (Pennsylvanie), la distance entre le haut des extensions verticales de la fracturation et la surface était d’environ 1 mile (1,6 km) ce qui d’après l’auteur crée une marge de sécurité pour éviter la contamination de l’eau. En effet, la distance entre la base de l’aquifère et le haut des extensions verticales de la fracturation est d’environ 1 km.137 Malheureusement, le gouvernement du Québec a adopté un règlement qui stipule qu’une opération de fracturation est interdite à moins de 400 m sous la base d’un aquifère (Lignes directrices - Article 40 du Règlement sur le prélèvement des eaux et leur protection). Considérant le fait que la fracturation remonte de plusieurs centaines de mètres, cette distance est insuffisante pour protéger les ressources en eau. Rappelons d’ailleurs que dans le cadre de l’enquête du Bureau des audiences publiques sur l’environnement concernant les enjeux liés à l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans le shale d’Utica des basses-terres du Saint-Laurent : « La commission d’enquête constate que la zone de 400 m dans laquelle il est interdit de procéder à la fracturation sous un aquifère ne constitue pas une zone tampon, mais bien une zone dans laquelle les fractures peuvent se propager. Bien que cette occurrence soit peu fréquente, il arrive, dans des shales aux propriétés similaires à celles observées dans le shale d’Utica, que les fractures soient plus longues que cette distance, allant jusqu’à près de 600 m. Elles pourraient donc atteindre les aquifères utilisés à des fins d’alimentation en eau potable ».138 Il n’y a donc aucune marge de sécurité au Québec.

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Présence de phénomènes karstiques : une vulnérabilité naturelle 139 L’île d’Anticosti présente une particularité naturelle importante qui peut accroître les risques de migration des contaminants vers l’eau souterraine. En effet, plusieurs phénomènes karstiques se retrouvent sur l’île. Ces phénomènes seraient les plus importants à l’est des Rocheuses, à des latitudes comparables.140 Les deux plus grandes zones karstiques de l’île se retrouvent dans les bassins versants des rivières aux Saumons et Jupiter.141 Toutefois, les structures karstiques d’Anticosti sont encore très peu documentées.142 Les phénomènes karstiques sont liés au développement de fissures et d’ouvertures par la dissolution des roches carbonatées. Un acide, formé par l’eau atmosphérique et le gaz carbonique, s’attaque au calcaire pour former du bicarbonate de calcium, qui est la véritable forme de migration du calcaire.143 Ce phénomène peut se manifester de différentes façons : présence de dolines, lacs à niveaux variables, pertes et résurgences de cours d’eau, grottes et canyons. 144 Ainsi, la présence de zones karstiques influence l’écoulement et la chimie des eaux de surface et souterraine. Considérant le manque de connaissances des structures karstiques à Anticosti et le rôle qu’elles peuvent jouer dans la dynamique hydrologique de l’île (débit des rivières, etc.), les rivières d’Anticosti sont très vulnérables à des prélèvements d’eau importants145, comme ceux associés à la fracturation hydraulique. De plus, le document de consultation des évaluations environnementales stratégiques sur les hydrocarbures précise que « les contaminants peuvent facilement voyager dans un aquifère karstique et être dispersés rapidement et sur de longues distances. »146 Les écosystèmes aquatiques d’Anticosti sont donc particulièrement à risque de contamination suite aux activités pétrolières, notamment les forages avec fracturation hydraulique.

Un système de failles peu connu Une autre caractéristique de l’île d’Anticosti appelle à la prudence quant à la préservation de la qualité de l’eau : la présence de plusieurs failles, fractures et plis qui affectent la roche en surface ou sous la surface. Il existe des incertitudes concernant le lien de ces failles avec la surface.147 Toutefois, une équipe de géologues a trouvé un monticule calcaire près de la rivière Chaloupe. Ce monticule aurait été formé à partir d’eau salée, que l’on retrouve en profondeur. L’eau salée serait remontée à la surface ce qui peut indiquer la présence d’une faille importante. Les activités de fracturation hydraulique pourraient entrer en interaction avec cette faille et permettre la migration des hydrocarbures vers l’eau souterraine ou l’eau de surface. Ce phénomène aurait des conséquences écologiques importantes.148

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Menace pour le saumon atlantique La plupart des populations de saumon du golfe du St-Laurent sont considérées en situation préoccupante ou en voie de disparition.149 C’est le cas de la population de saumon atlantique de l’île d’Anticosti, désignée depuis 2010 comme « en voie de disparition » par le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Une étude présentée par le COSEPAC confirmait une diminution moyenne de 43 % du nombre de saumons atlantiques adultes de 1993 à 2007.150 Bien que l’abondance ait augmenté en 2006, elle aurait de nouveau diminué en 2011 et 2012. Ainsi, depuis 2006, la population de saumon atlantique à Anticosti est estimée à environ 3 500 individus.151 Le saumon atlantique est une espèce migratrice qui passe une partie de son cycle de vie en mer et une partie en eau douce. La connectivité des habitats est un facteur crucial pour cette espèce. 152 La reproduction du saumon atlantique dépend en effet de l’accès des poissons matures à leurs rivières d’origine pour le frai. Dans le cas d’Anticosti, le saumon atlantique ne revient pas nécessairement à sa rivière natale, mais peut frayer dans une autre rivière de l’île. En effet, une étude a démontré que le saumon de l’île d’Anticosti ne présente pas de différences génétiques significatives entre les rivières de l’île.153 Il est donc important de maintenir une connectivité et un accès à toutes les rivières de l’île afin de conserver la structure de la population de saumon atlantique d’Anticosti.154 Le saumon atlantique est également une espèce exigeante qui a besoin d’une eau claire, bien oxygénée et fraîche en eau douce.155 En ce qui concerne la température, le saumon adulte préfère migrer vers des rivières qui se situent entre 14 et 20°C.156 Cette espèce est adaptée aux variations naturelles de débit et de température, mais plus difficilement aux variations trop importantes. Les conditions hydrologiques à Anticosti mettent à l’épreuve les capacités d’adaptation du saumon atlantique. En effet, les rivières d’Anticosti connaissent de fortes variations naturelles du niveau d’eau et la présence de structures géologiques particulières influence les écoulements d’eau.157 L’utilisation intensive de l’eau dans la fracturation hydraulique est une menace pour le saumon atlantique à Anticosti car elle accentuerait les variations du niveau d’eau, et notamment les étiages sévères.158 Page 31

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De plus, les différentes étapes du développement d’un site pétrolier (défrichement, excavation, construction de routes, etc.) peuvent avoir des impacts sur la qualité des cours d’eau et l’habitat du saumon atlantique, mettant lourdement à l’épreuve sa capacité d’adaptation. Selon une revue de la littérature réalisée aux États-Unis, le régime hydrique, le régime sédimentaire et la qualité de l’eau de surface subissent les impacts les plus importants sur l’eau de surface des activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures.159 Le saumon atlantique d’Anticosti serait donc très à risque. Des déversements accidentels d’hydrocarbures peuvent générer d’importants impacts sur l’habitat du saumon, mettant la viabilité des populations en péril. La littérature160 concernant les salmonidés révèle que dans les premiers stades de vie, une exposition a des concentrations sous létales d’hydrocarbures serait responsable de retards de croissance, d’une diminution des réserves énergétiques, de dysfonctionnements cardio-vasculaires et d’une dépression du système immunitaire, affectant indirectement la survie des salmonidés lorsqu’ils entreprennent de migrer en mer.161 La capacité des adultes à retrouver leur lieu de reproduction et leur condition physique s’en trouve aussi affectées. Aussi, une récente étude s’est intéressée aux impacts de la marée noire du pétrolier Exxon Valdez sur le saumon rose en Alaska. L’étude conclut que l’exposition des embryons à de très faibles concentrations de pétrole brut a entraîné des anomalies cardiaques chez les juvéniles et une diminution des facultés cardiorespiratoires. Cela a eu pour conséquence d’augmenter la mortalité de ces cohortes et pourrait expliquer le lent déclin de la population de saumon rose dans la baie de Prince-Williams.162

Contrainte d’approvisionnement en eau pour les forages Le prélèvement d’importantes quantités d’eau est nécessaire dans le processus de fracturation hydraulique. Les besoins en eau de l’industrie ont été évalués à 21 710 m3 pour l’ensemble des 13 étapes de fracturation d’un puits horizontal d’une longueur typique de 1 600 m.163 En réalisant deux étapes par jour, un volume moyen de 3 340 m3 par jour serait nécessaire dans un site de forage, ce qui équivaut à un débit moyen quotidien de 38,7 litres par seconde.164 L’analyse des cours d’eau ayant le potentiel d’alimenter un site a récemment conclu que seuls deux bassins versants sur les 49 de l’île pourraient convenir : celui de la rivière aux Saumons aurait la capacité de subvenir aux besoins d’un unique site de forage et celui de la rivière Jupiter, de trois sites.165 Or, à eux seuls, ces deux bassins versants accueillent 40 % de la population de saumons atlantique de l’île d’Anticosti.166 Les rivières aux Saumons et Jupiter figurent parmi les cinq seules rivières exploitées pour la pêche sportive sur Anticosti, lesquelles génèrent des retombées économiques de 1,73 million de dollars annuellement.167 Environ 30 % des habitats potentiels pour la reproduction et la croissance et 30 % des saumons adultes se retrouvent dans la rivière Jupiter, suivie des rivières aux Saumons et de la Chaloupe où se retrouvent environ 20 % des habitats et des effectifs de saumons adultes.168 Il est intéressant de noter que déjà pour les trois forages prévus en 2016, Hydrocarbures Anticosti S.E.C a identifié 13 prises d’eau potentielles dans les lacs ou cours d’eau pour effectuer les prélèvements.

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Figure 5 : Carte de localisation des principaux bassins versants de l’île d’Anticosti (Source des données : CEHQ, 2015)

Menace pour la santé des communautés humaines La santé de la communauté d’Anticosti et des travailleurs de l’industrie pétrolière constitue un enjeu prioritaire dans le cadre des activités de développement des hydrocarbures. Les menaces les plus susceptibles d’affecter la santé de la population par une contamination de l’eau au pétrole brut sont les évènements accidentels, tels que  le déversement de pétrole à partir d’un navire ou d’un quai de chargement et la contamination de la nappe phréatique lors des opérations de forage.169 Les fluides de forage, de stimulation des puits et de résurgence (saumures) constituent aussi un risque advenant qu’ils entrent en contact avec de l’eau destinée à la consommation humaine, notamment par des fissures agissant comme voies de migration des hydrocarbures vers les sources d’eau potable. L’exposition à une eau contaminée par le pétrole brut résulte en de nombreux désagréments, dont des céphalées, des irritations de la peau, des muqueuses (surtout du nez et de la gorge) et des yeux, divers problèmes respiratoires (comme la gêne respiratoire et la toux).170 Ces manifestations sont dites « aigues » car les symptômes apparaissent dans les heures ou les jours suivants l’exposition. Elles sont en général réversibles. L’existence limitée de données ne permet toutefois pas d’évaluer le caractère chronique des séquelles potentielles. Certaines études reposant sur l’utilisation de marqueurs biologiques ont cependant permis d’observer la présence d’anomalies enzymatiques et cellulaires ou de mutations chromosomiques chez des individus exposés à du pétrole brut à long terme.171

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Les activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures sont la source d’émissions de plusieurs polluants de l’air, comme des particules fines (PM2.5, dont le diamètre médian est < 2,5 µm), des NOx, des SOx et des COV (comme le benzène, le toluène, les xylènes et les éthylbenzènes).172 Si des gaz sont brûlés, du sulfure d’hydrogène peut s’ajouter à la liste. Ces émissions peuvent toutefois varier s’il s’agit d’extraction de gaz, de pétrole, d’extraction conventionnelle ou non conventionnelle. L’exposition à ces différents contaminants est variable selon la proximité ou l’éloignement des communautés et des sites d’activités ou de l’intensité des activités. Peu d’études ont été menées auprès des populations situées près des sites d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures. Des effets cardiorespiratoires et des cancers sont associés aux contaminants de l’air produits par les activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures.173

Pollution atmosphérique et contribution à l’effet de serre Lors d’essais d’extraction du pétrole de schiste, il est nécessaire de procéder à la séparation du pétrole liquide et du gaz contenus dans la roche-mère. Les liquides extraits sont emmagasinés dans un réservoir, tandis que les gaz sont brûlés.174 Pour les trois forages prévus en 2016, Pétrolia envisage d’envoyer le gaz vers un incinérateur.175 En raison du manque de données sur les émissions de polluants atmosphériques issus des gisements de pétrole de schiste au Québec, il a fallu utiliser celles concernant les gaz de schiste. Les activités de développement du gaz de schiste sont à l’origine d’émissions atmosphériques, tant au cours des phases d’exploration (forage, fracturation, complétion, brûlage à la torchère et camionnage) que d’exploitation (brûlage à la torchère et compresseur ou turbine). Le brûlage à la torchère est une pratique classique dans les installations pétrolières qui consiste à brûler des rejets de gaz naturel. Cette pratique contribue à grande échelle au réchauffement global en raison de la grande émission de CO2 et également du gaz naturel non brûlé. Le dioxyde de carbone (CO2) et le méthane (CH4) constituent les deux principaux contributeurs à l’effet de serre.176 D’autres émissions, résultant de la combustion de gaz naturel, sont également relâchées, comme le monoxyde de carbone (CO), l’oxyde d’azote (NOx), le dioxyde de soufre (SO2) et des particules.177 Le benzène, le formaldéhyde, l’acroléine, le méthanol et l’acétaldéhyde s’ajoutent à la liste des polluants atmosphériques, ceux-là considérés comme toxiques. page 34

À Anticosti, les émissions de gaz à effet de serre sont évaluées à 1,4

Tous les gaz ne sont pas égaux

million de tonnes en équivalent de CO2, si les infrastructures permettant de récupérer et de transporter les gaz sont présentes dès le début de la

Tous les types de gaz ne

phase d’exploitation en 2020. Ces émissions correspondraient à environ

contribuent pas de façon égale

2 % des émissions du Québec par rapport à la cible visée pour 2020.178

aux dérèglements climatiques.

Dans le cas où la mise en place des infrastructures de récupération des gaz

Selon le Groupe d’experts

tarderait en 2022-2025 et que les gaz seraient brûlés à la torchère entre

intergouvernemental sur l’évolution

temps, les émissions s’élèveraient à 2 millions de tonnes en équivalent de

du climat, certains gaz joueraient

CO2, Ces estimations s’élèveraient à 4 millions si les infrastructures étaient

un rôle plus important dans le

plutôt mises en place entre 2024-2027.179 Un raccordement tardif des puits

réchauffement de la planète.

aux infrastructures de raccordement des gaz de schiste correspond donc

Ainsi, le méthane fossile aurait

respectivement à 3 % et 6 % des émissions du Québec par rapport à la

un potentiel de réchauffement

cible en 2020. Ces estimations d’émissions pourraient être revues à la hausse

planétaire de 85 fois supérieur au

considérant qu’elles sont calculées en considérant que 100 % des gaz sont

dioxyde de carbone sur 20 ans.184

brûlés à la torchère.180 Or, l’efficacité d’une torchère est moindre, elle varie de 80 à 98 %.181 Cette combustion incomplète émet d’autres gaz que le CO2 dans l’atmosphère, ce qui peut participer à l’effet de serre. Dans le document de consultation de l’EES, il est indiqué qu’ « il n’est pas possible, dans l’état actuel des connaissances, de procéder aux mêmes évaluations pour établir l’importance de ces émissions par rapport au bilan québécois des GES. »182 D’importantes fuites pourraient également aggraver le bilan environnemental des sites d’exploration et d’exploitation de gaz et de pétrole. À titre d’exemple, un site destiné à la production de gaz naturel et de pétrole, localisé en Utah dans le comté de Uintah, émettrait du méthane dans une proportion correspondant en moyenne à 9 % du gaz naturel produit chaque heure.183 Dans cette étude, la quantité de méthane retrouvé dans l’air a été calculée lors d’un survol aérien incluant ainsi toutes les sources de fuites. Ces fuites constituent des enjeux en termes de perte économique, de sécurité et de pollution de l’air. Elles obligent à remettre en question les bénéfices d’utiliser du gaz naturel dans un contexte où le Québec s’est engagé lors de la Conférence de Paris sur le climat à réduire ses émissions de gaz à effet de serre pour contribuer à la lutte mondiale contre les changements climatiques.

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Tout a une fin, même un puits pétrolier Au terme de sa vie productive, le titulaire du permis doit veiller à la fermeture définitive d’un puits. Pour ce faire, il doit notamment former un bouchon de ciment d’au moins 30 m au fond du puits. Le Règlement sur le pétrole, le gaz naturel et les réservoirs souterrains exige que le puits soit laissé dans un état qui empêche les fuites de liquides et de gaz à l’extérieur du puits (art. 61, chapitre M-13.1, r. 1). Malgré ces bonnes intentions, l’incertitude persiste quant à la durée de vie de ces ouvrages. Un rapport du Conseil des académies canadiennes mentionne que « le ciment et l’acier n’assurent pas une intégrité à très long terme lorsqu’ils sont utilisés dans des matériaux géologiques ».185 La détérioration du ciment d’un puits peut-être très lente ce qui nécessite une surveillance à perpétuité de ces ouvrages. En effet, même après qu’une fuite ait été réparée sur un ancien puits, les réparations du ciment peuvent elles-mêmes se détériorer.186 D’ailleurs des statistiques issues du golfe du Mexique révèlent que plus un puits vieillit, plus le risque de fuites est important. À partir de l’âge de 15 ans, 50 % des puits présentaient des fuites.187

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section 5section

ÉVALUER D’ABORD LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX © Québec couleur nature 2007, Renauld Parissée

Les activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures ont le potentiel de perturber les écosystèmes d’une île telle qu’Anticosti. Cette réalité soulève la nécessité pour le Québec de se doter de mécanismes d’évaluation des impacts de l’ensemble des pratiques de l’industrie des hydrocarbures. Cette section présente les moyens utilisés par le gouvernement du Québec pour s’assurer que les projets ne se réalisent pas aux dépens des écosystèmes fragiles de l’île et de sa communauté humaine.

Quelles obligations pour les promoteurs? Au début de janvier 2016, Hydrocarbures Anticosti S.E.C. a fait l’annonce dans Le Nord-Côtier de la tenue d’une consultation publique le 28 janvier 2016 auprès des citoyens et organisations de l’île d’Anticosti afin de leur faire part de leur intention d’effectuer durant l’été trois forages avec fracturation dans les secteurs Canard (secteur Sainte-Marie), Jupiter et La Loutre. Cette action découle de l’obligation, lorsqu’on veut effectuer des opérations de fracturation, de préalablement informer et consulter le public en vertu de l’article 7.1 du Règlement relatif à l’application de la Loi sur la qualité de l’environnement (chapitre Q-2, r. 3). Il faut noter que les trois forages prévus en 2016 ne sont pas assujettis à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement (chapitre Q-2, r. 23), ces travaux ne peuvent donc pas être examinés dans le cadre d’une procédure menée par le Bureau des audiences publiques sur l’environnement. Le promoteur a toutefois l’obligation de demander un certificat d’autorisation en vertu du Règlement relatif à l’application de la Loi sur la qualité de l’environnement (Article 2.6).

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Évaluation environnementale stratégique spécifique à Anticosti Une évaluation environnementale stratégique (EES) est définie comme une approche analytique et participative de la prise de décision stratégique qui vise à intégrer les considérations d’environnement dans les politiques, les plans et les programmes et à évaluer leurs interactions avec les considérations d’ordre économique et social.188 Le gouvernement du Québec avait mis en place en 2009 une EES concernant les activités d’exploration et d’exploitation d’hydrocarbures en milieu marin. Le processus d’évaluation environnementale stratégique en milieu marin s’est déroulé de 2009 à 2013, pour toute la zone de l’estuaire et de la partie québécoise du golfe du Saint-Laurent. Le ministère des Ressources naturelles et de la Faune ajoutait alors que « l’évaluation environnementale stratégique est une méthode mondialement reconnue. Elle est un outil privilégié de développement durable qui se situe en amont des projets. L’EES ne se substitue pas aux travaux du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE). Au contraire, elle sert à dresser la toile de fond sur laquelle pourraient être menées les études d’impact sur l’environnement sur des projets spécifiques de développement pétrolier et gazier en milieu marin et qui feront par la suite l’objet d’audiences du BAPE. »189 Toutefois, dans le cas du développement des hydrocarbures à Anticosti, le processus d’évaluation environnementale stratégique présente plusieurs lacunes. Annoncée en 2014, l’EES se déroule au moment où des activités d’exploration étaient également prévues. On ne peut donc pas parler d’évaluation en amont des projets alors que l’exploration est bien réelle sur l’île, avec la poursuite d’activités d’exploration en 2014 et 2015 (une douzaine de sondages stratigraphiques réalisés), et une suite déjà planifiée en 2016 (forages avec fracturation hydraulique). Aussi, l’EES est un outil qui permet d’évaluer différentes options de solution et leur pertinence.190 Il aurait été souhaitable que la présente EES compare un scénario alternatif à celui du développement des hydrocarbures. Toutefois, le gouvernement a indiqué être « favorable au développement de la filière des hydrocarbures, mais la sécurité des personnes doit être assurée et l’environnement protégé. »191 La portée de l’EES aurait du être plus large pour considérer l’option de ne pas exploiter les hydrocarbures. De plus, le processus de consultation et de participation du public au processus d’EES à Anticosti est déficient sur plusieurs points. L’EES est un processus participatif qui doit promouvoir la transparence et la consultation du public à différentes étapes.192 Des consultations publiques se sont bien tenues du 16 au 19 novembre 2015 au sujet d’un document de consultation visant l’EES portant sur l’ensemble de la filière des hydrocarbures et l’EES propre à l’île d’Anticosti. Par contre, le document de consultation et plusieurs études ont été rendues publiques le 28 octobre 2015193, laissant ainsi peu de temps pour en prendre connaissance avant les audiences publiques. Qui plus est, plusieurs études promises dans le plan d’acquisition de connaissances additionnelles n’étaient pas encore disponibles. Quelques jours avant le début des consultations publiques, 10 études portant sur les enjeux environnementaux commandées dans le cadre de l’EES propre à Anticosti n’étaient pas accessibles.194 Quatre semaines après la fin des séances de consultation publique, 5 des 29 études spécifiques à Anticosti manquaient toujours. Ces circonstances ne favorisent pas une participation du public. page 38

Rendues publiques en juillet 2014, les lignes directrices provisoires sur

Un encadrement adéquat ?

l’exploration gazière et pétrolière visent à encadrer les travaux de forage autorisés en vertu de la Loi sur les mines ainsi que les opérations de

En 2010, la vice-première

fracturation autorisées en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement.

ministre, ministre des Ressources

Les lignes directrices visent entre autres objectifs à « présenter les balises

naturelles et de la Faune et

environnementales et les attentes du MDDELCC aux opérations de forage et

ministre responsable du Plan

de fracturation de façon à prévenir la détérioration de l’environnement et à

Nord, Nathalie Normandeau, et

protéger la santé humaine ». Il est important de mentionner que les lignes

le ministre du Développement

directrices n’ont pas force de loi; elles renvoient plutôt à des normes ou des

durable, de l’Environnement et des

exigences légales en vigueur et précisent les balises environnementales et les

Parcs, Pierre Arcand annonçaient

attentes du MDDELCC quant aux activités d’exploration des hydrocarbures.

conjointement les actions prévues pour assurer le développement

Les lignes directrices abordent l’ensemble des activités liées à l’exploration et l’exploitation d’hydrocarbures, soit l’aménagement du site d’exploration (construction des routes d’accès, préparation du terrain, installation des équipements), le forage (forage, installation et cimentation des tubages), la complétion du puits (préparation du puits, fracturation et essais de production), la fermeture du site et remise en état des lieux et les activités inhérentes aux travaux mentionnés précédemment (prélèvements d’eau, gestion et traitement des eaux usées sur place et hors site, installation d’équipements de brûlage des gaz, gestion des matières premières et des produits chimiques utilisés, gestion des matières résiduelles).196  Sans procéder à une analyse exhaustive des lignes directrices, certains éléments susceptibles d’être objets d’appréhension sont soulevés ici : - Ne distingue pas les hydrocarbures issus de gisement conventionnel de ceux issus de gisements non conventionnels alors que les techniques d’extraction sont différentes.197 - Ne s’applique pas aux opérations de fracturation qui nécessitent l’injection de moins de 50 000 litres de fluides dans une formation géologique. Il y a donc une absence de réglementation dans ce cas alors que des risques de contamination sont présents.198 - Prévoit une distance minimale de 500 m entre un site de forage/ sondage stratigraphique et un site de prélèvement d’eau potable. Toutefois, la littérature identifie que cette distance est insuffisante.199 - Prévoit un suivi insuffisant concernant la détection des fuites de gaz (au moins une fois par trimestre). page 39

durable de l’industrie du gaz de schiste.195 En mai 2016, le projet de Loi sur les hydrocarbures promis en 2010 est toujours attendu. Entre-temps, en 2014, le ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques rendait publiques les Lignes directrices provisoires sur l’exploration gazière et pétrolière afin de baliser en termes de protection environnementale les activités d’exploration des hydrocarbures. © Québec couleur nature 2007, Renauld Parissée

section 6

section

Impacts socio-Économiques des activités pétrolières © Concours photo Nature Québec Renauld Parissée

Depuis le début des années 1960, plusieurs entreprises pétrolières dont Shell, Hydro-Québec, Corridor Resources et Pétrolia, ont entrepris des forages sur Anticosti afin d’évaluer le potentiel pétrolier de l’île. Jusqu’à maintenant, aucun baril de pétrole n’a encore été récolté sur le territoire. Ce ne sont que des travaux d’exploration qui ont lieu présentement.

Que disent les chiffres des estimations pétrolières En 2011, un rapport commandé par Pétrolia Inc. et Corridor Resources Inc. auprès de la firme de consultants Sproule Associates Limited faisait une estimation des ressources d’hydrocarbures présentes dans le sous-sol d’Anticosti. Selon ce rapport, les volumes de pétrole initialement en place étaient évalués à 33,9 milliards de barils de pétrole pour les portions de territoire occupées par les permis de Pétrolia Inc. et Corridor Resources, les deux principaux détenteurs de permis de recherche.200 Ce volume a toutefois été corrigé à la baisse en 2015, se chiffrant maintenant à 30,7 milliards de barils de pétrole équivalent.201 En 2011, Junex Inc. recevait les résultats de l’évaluation de la firme Netherland, Sewell and Associates Inc. qui chiffrait le potentiel pétrolier de ses titres à 12,2 milliards de barils de pétrole initialement en place.202 Cette valeur n’a pas été actualisée et elle est basée sur peu de données considérant que seulement deux puits d’exploration ont été réalisés sur le territoire couvert par les permis de Junex.203 Le potentiel total de pétrole sur l’île d’Anticosti serait donc évalué à environ 42,9 milliards de barils de pétrole. Malgré des estimations avantageuses, la firme Sproule Associates Limited concluait malgré tout qu’aucun pétrole exploitable n’a encore été découvert dans la formation de Macasty et l’évaluation des ressources est basée sur l’interprétation et la cartographie de données limitées.204 De plus, compte tenu de la nature non conventionnelle du pétrole qui pourrait potentiellement résider dans le sous-sol de l’île et de la nécessité de poursuivre des projets de recherche afin d’identifier et évaluer les volumes récupérables, il est prématuré de spéculer si la formation Macasty contient réellement une ressource exploitable.205

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Le ministère des Finances, dans ses évaluations des retombées économiques des différents scénarios d’exploitation à Anticosti206, fait référence aux observations de la U.S. Energy Information Administration concernant les taux de récupération des hydrocarbures aux États-Unis, chiffrant entre 20 et 30 % celui du gaz de schiste et entre 3 et 7 % celui du pétrole de schiste.207 Des estimations de cet ordre, soit entre 2 et 5 %, sont présentées par le Gouvernement du Québec dans son document de consultation traitant des enjeux énergétiques du Québec alors qu’il aborde la question du pétrole de schiste à Anticosti.208 Toutefois, ces chiffres sont très optimistes, car lorsque l’on regarde plus précisément les taux de récupération du pétrole de schiste dans trois des plus grands gisements en production aux États-Unis, on remarque que ce taux est nettement inférieur : Bakken 1,2 %, Eagle Ford 1,0 %, Niobrara 1,4 %.209

Du pétrole ou du gaz ? À partir des estimations de pétrole en place de 42,9 milliards de barils équivalent pétrole, le ministère des Finances a réalisé différents scénarios de production des hydrocarbures. Ces scénarios sont basés sur une production de pétrole (22,5 %) et de gaz (77,5%). Les proportions estimées de pétrole et de gaz étant inconnues, elles ont été déterminées en se basant sur les données de la formation de l’Utica, en Ohio.210 En avril 2016, un rapport publié par la Commission géologique du Canada211 apporte une évaluation indépendante des ressources en place et du rapport entre le pétrole et le gaz. Les estimations en hydrocarbures s’élèveraient à 42,1 milliards de barils équivalent pétrole. Toutefois, cette estimation porte sur l’ensemble de l’île d’Anticosti (environ 7 900 km2) alors que les estimations de 42,9 milliards de barils équivalent pétrole ont été calculées sur la superficie des territoires sous permis détenus par Pétrolia et Junex soit 7 334 km2. Ainsi, la Commission géologique du Canada évalue à la baisse la quantité d’hydrocarbures en place. De plus, la proportion de pétrole et de gaz est diamétralement opposée. En effet, le rapport parle de 78 % de pétrole et de 22 % de gaz. Alors que dans l’étude du ministère des Finances, la production d’hydrocarbures à Anticosti était essentiellement un projet gazier, l’étude de la Commission géologique du Canada envisage plutôt un projet pétrolier. Ces nouvelles informations mettent en doute la fiabilité de l’étude présentée dans l’EES propre à Anticosti.

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Titre

Une surestimation des hydrocarbures sur Anticosti dénoncée par des experts Dans une lettre ouverte datant du 25 novembre 2015, le Collectif scientifique sur la question du gaz

Sous-titre

de schiste critique la méthodologie utilisée pour estimer le volume d’hydrocarbures.212 Le rapport du ministère des Finances213 doublerait artificiellement le potentiel en hydrocarbures en additionnant deux équivalences. Cette erreur élémentaire de calcul serait passée sous le radar des huit membres du comité d’évaluation environnementale stratégique et des six membres du comité aviseur externe.214 Selon le Collectif, qui regroupe 170 scientifiques indépendants (rattachés à une institution d’enseignement supérieur ou à une structure de recherche indépendante de l’industrie gazière et pétrolière), ce rapport devrait être retiré, et l’ensemble des études et rapports devrait subir une mise à jour conséquente avec les importantes corrections à apporter à ce rapport.215

Des retombées pour qui ? Rentabilité des projets Le Ministère des Finances a réalisé une étude216 qui évalue la rentabilité du projet commercial. En se basant sur le scénario de développement « optimisé » (voir tableau 1), il conclut que l’ « exploitation commerciale pourrait s’avérer rentable pour les promoteurs et le gouvernement et que les retombées économiques et fiscales qui y sont associées pourraient avoir un impact important sur l’économie du Québec.»217 Toutefois, la rentabilité commerciale est dépendante de nombreux facteurs qu’il est complexe d’évaluer. Une analyse des avantages et des coûts (AAC) d’un éventuel développement des hydrocarbures à Anticosti, réalisée par le MDDELCC, confirme d’ailleurs l’importance de l’estimation de prix et de volumes initiaux pour évaluer les bénéfices attendus, cet exercice impliquant une grande part d’incertitude.218 Cette étude remet même en question la rentabilité de ce projet pour l’entreprise privée : « l’analyse de sensibilité a révélé que les valeurs de référence retenues initialement (taux d’actualisation, volumes initiaux et prix du gaz et du pétrole) dans la présente AAC ne permettaient pas d’obtenir une valeur privée positive.»219 Une étude publiée par le Canadian Energy Research Institute en novembre 2015 fait état des avantages et désavantages concurrentiels de l’exploitation des hydrocarbures au Québec.220 Leur analyse fait ressortir une importante différence dans les estimations du coût de production du pétrole. Alors que le Gouvernement évalue ce coût à 66 $ par baril de pétrole (scénario impliquant une production initiale élevée), l’Institut estime plutôt qu’il en coûterait environ 95 $ par baril. Or, à ce prix, la rentabilité de l’exploitation du pétrole serait impossible. Le Canadian Energy Research Institute souligne l’importance pour les gouvernements et les entreprises de considérer avec prudence les risques et bénéfices avant de s’engager dans le développement des hydrocarbures. page 42

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Scénario « plus » Nombre total de puits

6 800 puits forés

Scénario « optimisé »

Scénario « moins »

4 155 puits forés

4 155 puits forés

Nombre maximum de puits en activité simultanément

3600

2187

3600

Nombre total de plateformes

712

445

445

Nombre maximum de plateformes en activité simultanément

385

245

385

75 ans

75 ans

57 ans

52 %

33 %

33 %

Durée d’exploitation Superficie du territoire sous permis de l’île d’Anticosti

Tableau 1 : Les trois scénarios de développement concernant l’exploitation des hydrocarbures à Anticosti (Source : Ministère des Finances, 2015) Emplois221 Le développement des hydrocarbures requiert beaucoup d’argent et d’expertise. Du côté de la main-d’œuvre, la phase d’exploration et de développement serait moins créatrice d’emplois que la phase d’exploitation. Les emplois spécialisés tels que ceux de gestionnaires de plateforme et de spécialistes en forage et en fracturation hydraulique seraient très bien rémunérés. Toutefois, l’industrie des hydrocarbures est encore jeune au Québec. Pour cette raison, les emplois seraient d’abord occupés par une main-d’œuvre spécialisée provenant des régions où l’industrie est bien implantée. Par la suite, la place occupée par des Québécois sur le marché du travail dans le domaine des hydrocarbures pourrait augmenter, à condition que soient offertes des opportunités de formation adéquates. Quelle qualité de vie? Les Anticostiens bénéficient d’une tranquillité, d’une proximité avec la nature et avec les membres de la communauté, d’une absence de pollution visible qui contribue à leur qualité de vie.222 Toutefois, leur situation insulaire fragilise la communauté en contribuant à divers stress, notamment par l’isolement médical, le manque d’emplois, l’inquiétude quant à la possibilité de sortir de l’île au moment voulu.223 En 2014, la municipalité comptait 205 résidents, résultat d’une tendance au déclin depuis plusieurs années.224 Un développement serait donc nécessaire pour freiner la diminution de la population, stimuler la création d’emplois et ralentir la migration des habitants, afin de réduire la vulnérabilité de la communauté.225

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Le scénario incluant le développement des hydrocarbures, à première vue, peut séduire les partisans d’une diversification de l’économie de l’île d’Anticosti. S’il fait miroiter une augmentation de la population et la création d’emplois, il soulève aussi d’importants risques concernant la sécurité des personnes (accidents, déversements, circulation accrue), le développement de maladies respiratoires (qualité de l’air), la contamination de l’environnement (eau), la santé psychologique (anxiété, isolement, suicide, etc.), l’augmentation d’abus de consommation de drogues et d’alcool, ou encore l’augmentation de problèmes de violence et de prostitution.226 Le scénario excluant le développement des hydrocarbures fait craindre une poursuite de la dévitalisation de la communauté et la réduction de l’offre de services pour ses habitants.227 Des craintes ont d’ailleurs été exprimées quant à la difficulté de retrouver un état d’équilibre à Port-Menier, que le développement ait lieu ou non. Quel que soit le scénario choisi (avec ou sans développement des hydrocarbures), la communauté anticostienne pourrait éprouver des difficultés à prendre son propre développement en main.228 En effet, un manque de cohésion sociale, des divisions au sein de la communauté et des difficultés liées au leadership et à l’esprit entrepreneurial poseraient des défis importants à cette prise en charge.229D’ailleurs, la communauté serait déjà confrontée à une baisse de l’implication des résidents, une diminution du nombre de résidents aptes à s’impliquer, la fatigue des leaders de la communauté et le contrôle historique du développement de leur communauté par des décideurs externes, réduisant sa capacité d’auto-organisation.230 D’importantes similitudes ont été constatées entre le cas d’Anticosti et d’autres communautés rurales, ouvrant la porte à un partage des expériences.

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© Québec couleur nature 2007, Renauld Parissée

« Je soutiens le

L’effet « boom and bust town »232

développement

On appelle l’effet « boom and bust town » (prospérité et dépression des

de l’industrie

villes) lorsqu’une industrie extractive s’implante dans une ville, engendre

pétrolière, car c’est

des changements rapides et déstabilise les communautés qui y sont établies. Des bénéfices et des inconvénients lui sont associés. Il existe un

la seule option de

certain consensus scientifique concernant le fait que les inconvénients

développement

surpasseraient toutefois les bénéfices.233

sur la table. Si on

Bénéfices

m’offrait une autre

 Prospérité économique

option moins

 Augmentation des emplois

dommageable, c’est sûr que je l’appuierais. » Propos d’un(e) résident(e) d’Anticosti231

 Baisse du chômage  Hausse du revenu des ménages  Augmentation des recettes fiscales Inconvénients  Inégalités sociales et une scission au sein de la communauté (liée à l’arrivée de nouveaux habitants dont le revenu est plus élevé que celui des résidents déjà en place)  Concurrence pour les logements  Décrochage scolaire (lié à l’attrait des emplois bien rémunérés et demandant peu de qualifications)  Demande croissante et soudaine pour des services municipaux (école, garderie)  Dévitalisation communautaire, faiblesse de la culture entrepreneuriale, requalification professionnelle et chômage, étiolement du secteur des services associés à l’industrie extractive (lors de la phase « bust »)

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Une expansion démographique démesurée : le cas du Dakota du Nord234 La découverte de la formation de Bakken place le Dakota du Nord, État limitrophe aux plaines de l’Ouest canadien, sur la carte des plus grands états producteurs de pétrole, juste après le Texas. Le tout premier puits a été mis en place en 2004 par la compagnie Continental Ressources. En 2013, 8 000 puits étaient présents. En 2014, 1 million de barils de pétrole par jour étaient extraits du sous-sol pour gagner les marchés. Cette production était favorisée par un prix élevé du pétrole et des avancées technologiques dans le domaine de la fracturation hydraulique. L’extraction d’hydrocarbures a multiplié les opportunités d’emplois bien rémunérés, notamment pour les ingénieurs géologues, les techniciens en forage, les travailleurs de la construction et pour les camionneurs (la région n’étant pas dotée de réseaux efficaces de pipelines). Dans une région marquée auparavant par un dépeuplement, la ville de Watford City, de 1 700 habitants en 2010, en comptait 6 000 en 2012. Le taux de chômage était très bas, et même inférieur à 1 % dans la ville de Williston.235 Cette expansion coûte toutefois plus cher qu’il n’y paraît. Les besoins en main-d’œuvre, par exemple, fluctuent au rythme des forages. Les emplois créés ne sont donc ni stables ni de longue durée. Les travailleurs provenant de l’extérieur de l’État continuent de payer leurs impôts à leurs États d’origine, et non là où ils se sont enrichis. Les infrastructures peinent à répondre aux besoins de la main-d’œuvre grandissante pour se loger. Résultat : une augmentation de la valeur des loyers et des maisons qui n’a pas suivi les revenus des habitants qui ne bénéficient pas de l’effet « Boom » (ex. : enseignants).236 Les travailleurs sociaux du Dakota du Nord considèrent d’ailleurs que l’accessibilité au logement est une problématique majeure qui a des effets sur différents enjeux sociaux, dont l’augmentation de l’itinérance.237 On note également une augmentation des recours aux services de protection de l’enfance et de familles d’accueil, une hausse de la violence conjugale, etc.238 Des inégalités dans la redistribution de la richesse alors que les propriétaires du sous-sol du Dakota du Nord ne sont pas toujours les mêmes que ceux de la terre de surface.239 Si les propriétaires des titres miniers (sous-sols) décident de procéder à des forages, ceux de la surface, souvent des fermiers, ont peu à dire. En effet, les titres miniers ont préséance sur les titres de surface.240 On prévoit pour les propriétaires de surface des dédommagements. Le montant des dédommagements doit être établi d’un commun accord entre les propriétaires de surface et ceux qui exploitent les ressources du sous-sol.241 En 2016, le Dakota du Nord commence à vivre la phase « Bust » du développement des hydrocarbures. Avec un faible prix du baril de pétrole (30$ US), l’exploitation pétrolière dans cet État est au ralenti. Les camps de travailleurs se sont vidés. Les restaurants, et les hôtels sont à moitié vides et de nombreuses propriétés sont à vendre.242 Le gouverneur de l’État a réalisé les plus importantes coupes budgétaires de l’histoire du Dakota du Nord pour éponger un déficit de 1 milliard de dollars. Pour y parvenir, 500 millions de dollars d’un fond de prévoyance ont été réquisitionnés.243

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© Antoine Verville

Cohabitation avec les activités touristiques? Depuis 1980, le tourisme associé aux activités de chasse principalement, mais aussi de pêche et de villégiature, est au cœur de l’économie de l’île d’Anticosti.244 Les activités de développement des hydrocarbures auraient le potentiel de perturber les activités phares qui font la renommée de l’île, notamment la chasse au cerf de Virginie, la pêche au saumon atlantique et le parc national d’Anticosti. Ces attraits génèrent d’importantes retombées économiques. La Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq), qui gère la pourvoirie Sépaq Anticosti et le parc national d’Anticosti, figure parmi les acteurs clés du développement d’Anticosti en étant le principal employeur de l’île.245 Avec des centaines de plateformes pétrolières et des centaines de kilomètres de chemins et de pipelines, l’exploitation des hydrocarbures pourrait radicalement modifier le paysage de l’île. 246 En pleine période de pointe de production, ce sont environ 1 000 puits qui pourraient être actifs simultanément247 sur les quelques 3 500 km2 de la pourvoirie Sépaq Anticosti.248 Des plates-formes pétrolières seraient ainsi présentes dans 17 bassins versants situés dans la pourvoirie, dont celui de la rivière Jupiter. La Sépaq évaluait que parmi les 31 secteurs de chasse de la pourvoirie, 21 seraient affectés par les activités pétrolières, dont 18 de façon importante.249 Les meilleurs secteurs de chasse au cerf de Virginie et de pêche au saumon étant situés dans le sud de l’île, où une partie importante des activités pétrolières est prévue. Cette situation est susceptible de créer de nombreux conflits d’usage. La rivière Jupiter étant convoitée par l’industrie comme un des deux uniques cours d’eau de l’île capable d’approvisionner en eau ses activités, de lourdes préoccupations subsistent quant à l’avenir de la population de saumons qui y trouvent refuge.250 Des risques d’écoulements d’hydrocarbures ou de contaminants font également craindre pour la qualité de l’eau.

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Les lieux de villégiature fréquentés par une clientèle à la recherche de tranquillité et d’isolement risquent aussi d’être affectés par les activités de

« On se demande

développement susceptibles de faire ombrage aux beautés exceptionnelles

si le pétrole et

de la nature sur l’île.251 De plus, l’intensification du trafic et la présence des

l’exploitation

plates-formes de production et des pipelines pourraient être considérés

forestière ne vont

comme des sources de danger potentielles.252 Le parc national d’Anticosti, un joyau naturel bien gardé légalement de toute activité d’exploration et d’exploitation, n’est pas à l’abri de tous risques. Bien que les bassins versants visés par les activités pétrolières et gazières ne s’écoulent pas vers le parc, la contamination par voies souterraines ou de surface constitue un enjeu potentiel susceptible d’affecter l’intégrité écologique en cas de fuites ou de déversement d’hydrocarbures.253

Figure 6 : Localisation des pourvoiries et des aires protégées sur l’île d’Anticosti

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pas tuer la chasse et le tourisme. » Propos d’un(e) résident(e) d’Anticosti 254

section 7

section

L’AVENIR D’ANTICOSTI © Concours photo Nature Québec Renauld Parissée

La décroissance démographique et la dévitalisation d’Anticosti sont une source d’inquiétude importante pour les résidents. L’un d’entre eux mentionnait : « Port-Menier a atteint un seuil critique en dessous duquel il n’est pas possible de descendre sans risquer la fermeture du village ».255 Cette situation appelle à un développement durable qui place les Anticostiens et leur environnement comme des éléments clés de leur prospérité. De l’avis des Anticostiens, la prise en charge et la diversification des activités économiques via des projets créateurs d’emploi et le développement de l’offre touristique sont des incontournables.256 Toutefois, des défis existent quant à la capacité de la communauté à prendre son développement en main en raison notamment de divisions au sein des résidents concernant la réalisation de projets d’exploration pétrolière, d’un manque de cohésion sociale, du manque de sens entreprenarial, etc.257 À l’heure actuelle, les investisseurs du secteur des hydrocarbures se proposent comme solution unique aux enjeux d’Anticosti. Or, la recherche de voies alternatives au pétrole et au gaz pourrait offrir des opportunités de développement plus durable et en accord avec les valeurs de ses habitants. La figure suivante illustre bien le fait que les résidents considèrent d’autres voies de développement que le pétrole pour la communauté.258

Figure 7 : L’avenir d’Anticosti tel que perçu par les résidents de Port-Menier (tiré de Cuvillier 2015)

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Les aires de confinement du cerf de Virginie à Anticosti : Actuellement, 99 % de l’île d’Anticosti est reconnu comme aire de confinement du cerf de Virginie en vertu du Règlement sur les habitats fauniques.265 Même si ce territoire n’est pas une aire protégée, plusieurs mesures

Un patrimoine naturel à protéger La conservation et le tourisme sont perçus comme des filières d’avenir pour les résidents. En effet, le secteur touristique est au cœur de l’économie actuelle d’Anticosti. Et lorsque les Anticostiens ont été questionnés sur des propositions de développement alternatif à l’industrie pétrolière, plusieurs réponses ont été formulées vers ce secteur d’activités : développement du tourisme hivernal, ornithologie, plongée sous-marine, croisière aux baleines, etc.259

de conservation s’appliquent.

Pour y parvenir, il est essentiel de mieux protéger la biodiversité de l’île.

Le Règlement sur les habitats

Actuellement, la conservation de l’île d’Anticosti est assurée par le parc

fauniques prévoit notamment que

national d’Anticosti (572 km2, soit 7,2 % de l’île), reconnu pour ses falaises

les activités d’exploration gazières

abruptes, ses imposants canyons et ses puissantes chutes. Deux réserves

et pétrolières (sondage, levé,

écologiques, celles du Grand-Lac-Salé (23,39 km2) au centre sud de l’île et

forage de puits) sont soumises à

de la Pointe-Heath (18,69 km2) à l’extrémité est, protègent des éléments

plusieurs conditions (Article 12).

exceptionnels de l’île, respectivement la plus grande lagune et le plus

À titre d’exemple, les activités

grand marais salé de la région Anticosti-Minganie260 ainsi que les tourbières

doivent être réalisées du 1er mai

ombrotrophes et minérotrophes en environnement maritime.261 Auparavant

au 1er décembre, l’empreinte des

inscrites au Registre des aires protégées du Québec, les aires de confinement

activités ne doit pas s’étendre

du cerf de Virginie à Anticosti ont été déclassées en 2007. En effet,

sur plus de 5 ha d’un seul tenant,

l’exploitation forestière commerciale et la présence de permis de recherche

etc.

de pétrole, de gaz naturel et de réservoir souterrain sur une grande partie

266

© René Bourque

des aires de confinement du cerf de Virginie sont incompatibles avec les critères de l’UICN et du Québec en matière d’aires protégées.262 Avec moins de 8  % d’aires protégées, l’île d’Anticosti présente encore beaucoup d’éléments de sa biodiversité qui ne sont pas protégés. Depuis 2012, le MDDELCC a donc collaboré avec les intervenants de la région de la Côte-Nord pour déterminer des territoires d’intérêt pour la création d’aires protégées en fonction de l’analyse de carences 263 et des propositions régionales reçues. Finalement, trois territoires ont été retenus comme zone d’étude pour la création d’aires protégées : les extrémités ouest et est de l’île et le bassin versant de la rivière Jupiter.264 Il est important de préciser que le statut de « réserve de biodiversité » envisagé pour ces trois territoires permet de maintenir un libre accès pour la population ainsi que la poursuite des activités de chasse, de pêche et de piégeage (figure 7).

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Titre Sous-titre

Figure 8 : Aires protégées et zones d’étude pour la création d’aires protégées sur l’île d’Anticosti (Source : MDDELCC 2015)

Des bâtons dans les roues de la conservation Au Québec, toute exploitation minière, gazière ou pétrolière est interdite dans les aires protégées (Loi sur la conservation du patrimoine naturel, chapitre C-61.01). La présence de titres miniers ou de permis de recherche de pétrole, de gaz naturel et de réservoir souterrain freine tout effort de protection du territoire, puisque les droits accordés à l’industrie ont préséance sur la création d’aires protégées. Il y a encore peu de temps, l’île d’Anticosti n’était pas ouverte à l’industrie minière, pétrolière ou gazière. En 1974, Anticosti a en effet été soustraite au jalonnement (Arrêté numéro 1605-74 du 8 mai 1974, règlement 74-218). Cette situation aurait pu permettre plus facilement de protéger certains secteurs de l’île. Toutefois, en 2009, la ministre des Ressources naturelles et de la Faune a levé en grande partie ces interdictions. Dans un arrêté ministériel, il est ainsi mentionné que sur « les terrains réservés à l’État, […] le pétrole, le gaz naturel et les réservoirs souterrains peuvent faire l’objet de recherche et d’exploitation minière ».267 Le Gouvernement devrait se doter des mécanismes et outils nécessaires afin de récupérer les permis associés à des sites représentant des éléments remarquables du patrimoine naturel de l’île d’Anticosti.

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Une réflexion à faire L’accessibilité à Anticosti « Le premier obstacle? Le transport, l’accès à l’île à un coût raisonnable. Le développement est directement lié à l’accessibilité. »268 L’accessibilité à l’île et les coûts de transport individuel et de marchandises sont perçus comme des freins à toute forme de développement.269 Il semble y avoir un large consensus dans la nécessité d’implanter un système de transport fiable, abordable et régulier. Les résidents souhaiteraient que le gouvernement du Québec intervienne dans ce dossier avec la municipalité et la Société des traversiers du Québec.270 En janvier 2016, le ministre des Transports du Québec a annoncé des mesures pour améliorer le transport de passagers et de denrées périssables à Anticosti pendant l’hiver. L’entreprise Relais Nordik inc. prolonge ainsi la desserte de l’île d’Anticosti, avec son navire le Bella Desgagnés, jusqu’au premier février 2016. Par la suite, le transport aérien prend le relais et le programme de réduction des tarifs aériens a été bonifié pour favoriser l’accessibilité économique à ce moyen de transport en l’absence d’un lien maritime.271 Toutefois, les efforts doivent se poursuivre pour faire en sorte que le caractère insulaire d’Anticosti ne soit pas synonyme d’isolement. La transformation du cerf de Virginie est une activité qui a un potentiel de développement intéressant. La transformation de la viande de chevreuil, la mise en conserve, la congélation sous vide, la conservation de la viande de gibier sauvage permettraient de mettre en valeur les produits du terroir. Il est mentionné que des démarches ont été faites dans le passé pour concrétiser un projet en ce sens. Toutefois, des obstacles ont bloqué ce projet : « Le MAPAQ bloque la transformation, parce que la nourriture consommée par le chevreuil n’est pas contrôlée. Ça prend un protocole d’abattage, de transport, de transformation. Ce n’est pas parce qu’on n’a pas essayé. On a travaillé là-dessus pendant deux ans. Alors en exclus on sait que ce serait possible. Mais alors, qui le fait? Comment faire pour que ce soit rentable? C’est surtout le MAPAQ qui met constamment les bâtons dans les roues. »272

© René Bourque

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En 2014, le gouvernement du Québec avait annoncé un projet pilote qui prévoyait qu’une dizaine de restaurants pourraient offrir sur leur menu du gibier sauvage, notamment du cerf de Virginie de l’île d’Anticosti.273 Toutefois, ce projet n’a pas vu le jour suite au changement de gouvernement. Pourtant, cette pratique existe ailleurs au Canada, notamment à Terre-Neuve où la vente de gibier sauvage est autorisée et réglementée.274 Les citoyens ont également suggéré des idées comme le commerce des petits fruits sauvages, la transformation des produits de la pêche, mais aussi des produits du bois.275 Plusieurs exemples peuvent illustrer le succès de la commercialisation de produits de niche, identitaires d’une île, associée à une image de marque : l’Islande et les huiles de poisson source d’oméga 3 (LYSI), l’île de Luna et le saumon atlantique (Hiddenfjord)276, les îles Féroé et les moutons, etc. Toutefois, dans le contexte d’Anticosti, des résidents mentionnent le fait que le gouvernement du Québec doit permettre des adaptations de la réglementation pour que les Anticostiens puissent envisager de telles alternatives de développement.277

Île de Fogo : un conte de fées au large de Terre-Neuve278 L’île de Fogo, au nord-est de Terre-Neuve, compte 3 000 habitants. Son économie, basée sur la pêche, a fait vivre de nombreuses générations avant de connaître un triste déclin lié à la rupture des stocks de morue. À l’initiative de Zita Cobb et de ses frères, originaires de l’île, la Shorefast Foundation a été créée afin de donner un second souffle, plus durable celui-là, à l’économie de l’île. C’est ainsi qu’une multitude de projets ont vu le jour tant dans les entreprises traditionnelles que nouvelles et ont encouragé des importants investissements de l’Agence de promotion économique du Canada atlantique et du gouvernement de Terre-Neuve-et-Labrador. Au rang des réussites de l’île, notons la « Fogo Island Arts Corporation » dont le studio et son programme d’artistes en résidence accueillent des artistes talentueux de tous les coins de la planète. Entre autres initiatives, un projet de développement du casier à morue s’est révélé une méthode de pêcher, de transformer et de commercialiser la morue en mer de façon plus durable et facilitant la vente. La Shorefast Foundation offre du microfinancement aux petits projets locaux de développement économique et communautaire, contribuant ainsi à stimuler l’économie locale et à créer des emplois.

page 53

section 8

section

CONCLUSION La question des hydrocarbures soulève les passions des industries, du gouvernement et de la population du Québec. Le 27 novembre 2015, quelques jours avant le début de la Conférence de Paris sur le climat, le Québec a choisi d’appuyer les mesures visant à limiter l’élévation des températures à 1,5 oC par rapport aux niveaux préindustriels en s’engageant à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 37,5 % sous le niveau de 1990 en 2030.279 Le portrait du développement des hydrocarbures se précise, alimenté tant par les avis des groupes d’experts, par les analyses des groupes environnementaux et par les citoyens qui décident d’occuper la place publique pour défendre un environnement sain. Le gouvernement du Québec semble tergiverser dans le dossier de l’exploration pétrolière à Anticosti. S’étant engagé initialement à investir des millions de dollars dans l’industrie du pétrole dans le cadre de son entente avec Hydrocarbures Anticosti S.E.C., le premier ministre du Québec Philippe Couillard affirmait lors d’un point de presse en décembre 2015 que le « délabrement de ce milieu naturel unique [Anticosti] ne portera pas [sa] signature ».280 Le ministre du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques du Québec, David Heurtel, confirmait que les activités d’exploitation des hydrocarbures sur Anticosti soulevaient des préoccupations environnementales sérieuses.281 Le Québec saura-t-il saisir l’opportunité de se démarquer sur la scène nationale et internationale pour assurer un développement à la hauteur de ses ambitions? Sortira-t-il Anticosti du pétrole ? Et qu’adviendra-t-il d’Anticosti et de ses résidents ? Les Anticostiens aspirent à un développement pour leur communauté et le Québec doit les accompagner dans cette voie.

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« Le pétrole, ça nous

À l’issue de ce rapport, nous recommandons :

fait de la publicité

Que le gouvernement refuse l’émission d’un certificat d’autorisation

mais souvent

pour des activités de fracturation hydraulique à Anticosti, considérant

négative. »

le fait que le premier ministre du Québec, M. Philippe Couillard, a déjà mentionné qu’il n’a pas l’intention de développer la filière pour des raisons d’impacts écologiques et que cette dernière est complètement

« Je suis fatigué(e) qu’Anticosti soit

incompatible avec l’atteinte de nos objectifs de lutte contre les changements climatiques.

associée au pétrole. »

Que la communauté d’Anticosti soit impliquée dans le développement

Propos d’un(e) résident(e) d’Anticosti 282

améliorant l’accès de l’île au continent.

d’une vision concertée de l’île, notamment au niveau touristique et en

Que le gouvernement du Québec prévoit un fond de diversification pour l’île d’Anticosti

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RÉFÉRENCES © Antoine Verville

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Anticosti est une île mythique qui fascine les amateurs de chasse et de pêche ainsi que les chercheurs d’or noir depuis le début des années 1960. L’introduction du cerf de Virginie à la fin du XIXe siècle et la forte croissance de cette population ont profondément altéré les écosystèmes forestiers et la biodiversité. Malgré cette dégradation, l’île d’Anticosti présente des caractéristiques écologiques remarquables qu’il ne faut pas oublier et qui méritent d’être protégées. Compte tenu de ce patrimoine naturel, il est nécessaire de se questionner sur les impacts de l’exploration pétrolière sur Anticosti et sur les alternatives de développement pour cette île et ses résidents. C’est ce que vous pourrez découvrir dans ce rapport.

Nature Québec œuvre à la conservation de la nature, au maintien des écosystèmes essentiels à la vie et à l’utilisation durable des ressources. Travaillant depuis 1981 à la protection de la biodiversité, Nature Québec souscrit aux objectifs de la Stratégie mondiale de conservation de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), dont il est membre. Nature Québec regroupe plus de 50 000 sympathisants, donateurs, membres individuels et plus d’une centaine organisations affiliées. Nature Québec est un organisme de bienfaisance reconnu. 870, avenue De Salaberry, bureau 270 Québec (Québec) G1R 2T9 Tél. (418) 648-2104  Téléc. (418) 648-0991 [email protected] www.naturequebec.org