Chef d'atelier en machines de chantier - Chambre vaudoise du ...

A bord de son bus- atelier, il sillonne depuis six ans les routes roman- ... tèmes hydraulique, électrique, élec- tronique ou mécanique, changement de pièces et ...
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24 heures | Vendredi 13 juin 2014

Formation

En collaboration avec le Centre patronal et la Chambre vaudoise du commerce et de l’industrie

Gérer la technique et l’humain Un chef d’équipe

Frédéric Jourdain se sent à l’aise avec les grands engins agricoles.

A la pointe de la technique et capable de superviser une équipe, le chef d’atelier en machines de chantier avec brevet fédéral est un spécialiste recherché et reconnu

F

rédéric Jourdain est heureux. A bord de son busatelier, il sillonne depuis six ans les routes romandes pour aller dépanner excavatrices, chargeuses à pneus, tombereaux, compresseurs, rouleaux compresseurs et tracteurs bouteurs à chaînes. Petites réparations, recherche de panne sur les systèmes hydraulique, électrique, électronique ou mécanique, changement de pièces et services d’entretien, Frédéric Jourdain reste sur place, entre une demi-journée à plusieurs jours selon l’intervention. «J’aime la grandeur et la puissance de ces machines et, surtout, du fait de leur complexité, qu’elles requièrent encore un vrai travail de mécanique», enchaîne-t-il. Mais, à 31 ans, l’envie d’aller plus loin, notamment en hydraulique, le taraude. Soutenu par son employeur, Avesco SA, il entame le brevet de chef d’atelier en machines de chantier à l’automne 2013. En quelques mois, il

constate un profond changement: «Après douze ans de pratique, d’abord sur camions puis sur machines de chantier, je me considérais comme un bon mécanicien, capable de faire preuve d’inventivité. Depuis que j’ai commencé, je suis confronté à une somme de connaissances incommensurable. Grâce aux cours axés sur la construction des moteurs, par exemple, je comprends pourquoi les injecteurs ou les pistons ont été modifiés, pourquoi tel nouveau matériau de composition a été utilisé. Cette nouvelle ouverture d’esprit me dynamise dans mon travail. Je bénéficie aussi d’une sérieuse remise à niveau car, depuis mon CFC, la techno-

PHOTOS OLIVIER ALLENSPACH

logie a fait des pas de géant. Enfin, je récolte déjà les fruits des échanges en groupe.» Frédéric passera les examens en 2016. Il se voit bien en spécialiste appelé à régler les problèmes techniques pointus. Un poste à responsabilités rare mais recherché pour lequel le brevet, aujourd’hui, est obligatoire. Camille Bozonnet Le programme comprend également les machines agricoles et appareils à moteur. Il est complété par un diplôme supérieur de maître mécanicien en machines agricoles/machines de chantier.

Le papier ne fait pas tout U Manager de MBA SA pour la Suisse romande, René Vuagniaux reconnaît au brevet la capacité de développer le côté commercial et relationnel que doit maîtriser un chef d’atelier, la possibilité de former des apprentis, très recherchés dans la branche, et la garantie d’un investissement à long terme dans le métier. Il précise néanmoins que le papier ne fait pas le bon chef d’atelier: «Un sens aigu de l’organisation, du suivi des missions, l’habitude de faire circuler

l’information, l’aisance avec la clientèle et la faculté d’assigner la bonne personne sur une intervention sont des qualités essentielles», insiste-t-il. Il met également en garde contre une pratique insuffisante de l’allemand: «Les grandes entreprises et les sièges étant pour la plupart situés en Suisse alémanique, un poste à responsabilités, une carrière après la maîtrise se trouveront souvent outre-Sarine.»

U Simon Mosimann a choisi la voie rapide: titulaire du CFC de mécanicien en machines de chantier en 2005, il travaille deux ans chez MBA SA, à Villars-SainteCroix, puis entame le brevet en 2007. Nommé chef d’atelier en 2009, il réussit les examens en 2010 et quitte le terrain pour planifier les interventions, commander les pièces détachées, préparer devis et factures, veiller à la bonne marche de l’atelier, former un apprenti et gérer, aujourd’hui, une équipe de dix personnes. «C’est ce qu’il y a de plus dur, confie-t-il. Le brevet nous apporte les connaissances techniques actualisées, un vaste réseau générateur d’opportunités, une bonne vue d’ensemble comptable et commerciale et le papier indispensable pour évoluer au sein de grandes entreprises. Mais composer avec chaque personnalité résulte de l’expérience.»

Simon Mosimann dans son atelier.

En pratique Prérequis: CFC de mécanicien en machines agricoles, machines de chantier et appareils à moteur + 3 ans de pratique professionnelle. Durée: 28 mois. Organisations: Centre patronal, en partenariat avec l’Union suisse du métal (USM) à Aarberg. Soutien financier: www.fonpro.ch Contact: www.romandieformation.ch, Florence Nöding, 021 796 33 48.