CONSEIL DE TUTELLE

Conforrr::ement а l 1 article 99 du regle~ent interieur du Conseil de tutelle, ...... des deux Camerouns, et il а declare que се proЫeme devait recevoir une solution ...... Cette cession sera operee а la diligence du preneur avec l 1 accord du ...
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И

NATIONS

N/

Е

S Distr . GENERAlE

CONSEIL DE TUTELLE

т/1427 23 janvier

1959

FRANCAIS 0 RIGINAL : ANGLAISFRANCAIS

i·.П :3S ICN

DE VIS I'IE Г:F.S NATI0NS ПNШS DANf] LES ТERRITOIRES SCUG 'ЛЛЕLТЕ DE I, ' ЛFЮЛ1JЕ UTIDENTJ\lE (1958 )

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... ....

lc Tcrritoirc et son

1 ::

в.

DEG

SCUS TliТE LI.E DU CAI lorsque les upecistes qui restaient encore dans la region avaient recommence, apres une longue periode d'accalmie relative>

а cowiйettre

des actes de terrorisme ou de pillage contre

des villages entiers et contre des chefs africains et d'autres individusJ constituait un risque serieux pour la paix du Territoire si l'on n'arrivait pas а

contenir et

91.

а

supprimer la rebellion dans la zone de la Sanaga-Maritime.

En janvier 1958 de nouvelles unites de l'armee etaient venues renforcer les

elements deja stationnes en Sanaga-MaritimeJ qui ont ete ainsi portes

а

h1Jit

compagnies; compte tenu de quelques pelotons de gardes auxiliaires de gendarmerie, les effectifs des forces de l'ordre comptaient ainsi dans cette region un millier d'hoшmes

au total.

De

тете,

deux compagnies de l'armee etaient allees renforcer

les forces de l'ordre de la region du Bamileke, ou toutefois les incidents sporadiques

semЫaient

relever d 1 actes de banditisme plutot que d 1 une campagne

organisee pour des motifs politiques. une action systematique tendant en meme tempsJ

а

а

Dans la Sanaga-Maritime on

briser

се

proteger la population et

а

declenche

qui restait des forces de l'UPC etJ а

l'isoler des bandes rebelles en

regroupant leurs villages. 92.

Tout en condamnantJ comme son predecesseurJ les procedes de violence auxquels

les dirigeants de l'UPC continuaient de recourir, le nouveau gouvernement adopte vis-a-vis du parti dissous une attitude beaucoup plus conciliante.

а

S 1 etant

declare en'faveur de l'independance et de l'unification - les mots d'ordre memes de l'UFC - il etait en bonne position pour soutenir la violence.

De plus, le groupe d'Action nationale de

М.

thэse

de la futilite de la

Soppo-Priso, qui avait

toujours preconise une amnistie generale, faisait maintenant partie du gouvernement, et beaucoup d'autres leaders politiques, notamment de

l'AssemЫee

М.

Daniel Kemajou, President

legislative, ont aussi opte pour une attitude plus conciliante.

/

...

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Franqais Page 50

93.

Dans son discours d'investitureJ le 18 fevrier l958J le nouveau Premier

Ministre

а

lance un appel pour l'union de tous les Camerounais.

effectue une tournee dans la Sanaga-Maritime et, dans plusieurs discoursJ il invite les elements dissidents de la population Son attitude

а

а

а

а

reprendre une vie normale.

ete nettement definie dans un discours prononce

23 avril, ou il

а

En avril, il

а EЬolowa

le

declare :

"Si nous voulons atteindre les objectifs qui tiennent а coeur а tous les Camerounais, c'est-a-dire la souverainete de notre paysJ il est indispensaЫe que nous nous unissions et que nous travaillions ensemЫe sans arri8re pensee. Nous pouvons avoir des id8es diff6rentesJ nous pouvons avoir des ideologies differentes, mais nous n'avons pas le droit de disperser nos efforts lorsqu'il s'agit de l'interet superieur du pays. Les uns et les autres, nous devons egalement tout faire pour que notre pays retrouve un calme complet. Avant-hier, mes collegues et moi avons fait une breve tournee dans la region trouЫee de la Sanaga-Maritime. Le long de notre route, nous avons dit et repete aux populations de la Sanaga-1'1aritime que la condition sine qua non pour notre pays d' arriver а son independance, d'arriver а sa souverainete, c'est que le calme regne dans се pays. Si nous avons comme objectif final tous la souverainete de notre pays, je le dis ici cornme je l'ai dit en Sanaga-Maritime : nous ne pouvons pas construire un Cameroun independant sur les cadavres des Camerounais 11 •

94.

Le 12 juinJ lors du debat

celle-ci

а

а

l'Assemb1ee legislative, au terme duquel

formellement demande l'independance,

М.

Ahidjo

upecistes rentraient dans la legalite, il etait pret

а

а

declare que si les

les accueillir

а

bras

ouverts. 95.

Ces appels, faits

а

un moment ou les activites militaires franqaises

obtenaient aussi des resultats, ne

semЫaient

pas rester sans echo.

Alors

qu'entre le ler janvier et le 16 avrilJ 124 upecistes s'etaient ralliesJ on а pu denombrer, du 16 avril au 15 juin, 230 rallies, dont quatre-vingt-deux appartenaient nombre

а

а

des formations paramilitaires.

Parmi les ralliesJ seul un petit

fait l'objet de mandat d'arret, les autres ont pu retourner dans les

villages regroupes.

96.

Ces evenements etaient annonces par le Premier Ministre dans une allocution

radiodiffusee du 22 juin. l'AssemЫee

М.

Ahidjo а egalement annonce que le gouvernement,

et les services du Haut Cornmissariat avaient pris un ensemЫe de

/

...

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mesures pour aider la population de la Sanaga-Maritime nouvelle.

rena1tre

а

а

une vie

C'etai~nt d'abord la creation de la region du Nyong-et-Kelle, la

transformation du poste adrninistratif de lv:akak en

suЬdivisicn,

la mise en

fonctionnement de nouveaux postes administratifs et l'ouverture de plusieurs routes et pistes

carros saЫes.

l'AssemЫee

Pnr nilleurs, le troisicnc plan quadriennal adopte par

legislative prevoyait, pour la region de la Sanaga-Maritime, 264 millions

de francs CFA au titre de l'infrastructure, 72 millions au titre de la production et 22 millions au titre des equipements sociaux.

Enfin, par un arrete du

19 juin, la liberation conditionnelle venait d'etre accordee

а

un certain nombre

de detenus politiques.

97.

La s i tuation s'ameliorait de juin а aout, mais d'une faqon assez lente.

Les

attentats, qui ont beaucoup diminue en violence et en nombre, ont cependant continue : sept dans la Sanaga-Maritime et onze dans le Mungo. qui avaient beaucoup augmente de mai

а

les ralliements,

juin, suivaient maintenant une courbe

oscillante : 161 en juin, 192 en juillet et 174 en aout. , Mais en septembre, un evenement important allait changer radicalement cette situation. м.

Um Nyobe, secretaire general de l'ancienne UPC et qui etait generalement

considere

сот.те

l'ame du mouvement de resistance,

pres de Boumnyebel. dehors du mouvement. м.

Le 13 sept embre,

а

ete

tue par une patrouille

Sa ~ort а ete regrettee par de nombreuses personnes тете en On

а

accueilli la nouvelle avec des emotions mixte s .

Ahidjo, dans une declaration

puЬlique, а

dit que, tout en desapprouvant les

procedes viol~nts et cruels de l'UPC, il regrettait sincerement que l 1 obstination 11 а repete qu'il etait

d'Um Nyobe ait eu pour lui des suites aussi tragiques. pret а collaborer av ec les upecistes rentraient dans la l egalite. puЫique

De meme,

si ceux-ci renon~aien·t а la violence et М.

Soppo-Priso

а

dit dans une declaration

qu'il considerait la mort d 1 Um Nyobe comme un evenement dramatique

pour le Cameroun qui, avec 1 1 avenement prochain de son i ndependance, attendait plus que jamais le denouement de sa longue cris e interieure pour une reconciliation nationale ou le role d ' Um Nyobe aurait pu etre impor tant.

Le chef superieur

d'Eseka, localite la plus serieusement affectee par les trouЫes, а lance un appel aux upecistes pour qu'ils rentrent dans la legalite .

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98. · La mort d 1 Um Nyobe semЫe avoir marque la fin des activites du mouvement de rebellion. le nombre des ralliements а subitement augmente d'une mani ere significative. Il у а eu 272 rallies en septembre, 607 en octobre et 4сб en novembre.

Le

taЫeau

mois de janvier

а

suivant, qui donne le nombre de rallies pendant chaque novembre 1958, met en evidence le rapide declin du mouvement

dans la Sanaga-Maritime et, de l 1 avis non seulement des autorites, mais aussi de nombreux rallies avec qui la Ivlission а parle, marque l'effondrement de l'organisation UPC а l'interieur du Territoire.

... Fevrier ...

Janvier

22 11

Mars •••••• Avril •••••

73

Mai •••••••

92

Juin •••••• Juillet •••

161

Aout ••••••

174

· Septembre.

272

0ctobre •••

607 406

Novembre •• Total 99 .

Rallies

бо

192

2.070

Аи

poste de corr,mandement de la "zone de pacification", le corrmandant а dit а la Jvlission qu'il ne restait plus que de 50 а 100 personnes dans les forets et que le mouvement de rebellion avait pratiquement pris fin. la Nission а

appris p ar ailleurs que la s ituation s'etait egalement amelioree dans la region de l'ouest, Ьien que le :Мungo corr@e le Bamileke soient encore le theatre d'actes de violence sporadiques а cause, d'apres l es renseignements donnes а la Mission, des incursions de bandits refugies au-dela de la frontiere dans la zone britannique. Toutefois, on conside re que ces trouЫes n'ont pas de rapport direct avec la rebellion dans la Sanaga-blaritim e. lC~. la rebellion а ete couteuse, non seulement en raison des prejudices causes par les rebelles а la vie et aux b iens de leurs compatriotes africains, mais

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suЬies

aussi en raison des pertes de vie renseignements officiels fournis

а

par ces rebelles eux-memes.

Selon les

la Mission, le bilan de leurs activites dans la

Sanaga-Maritime pour la periode allant du 5 septembre 1957 au 31 octobre 1958 Ыesses,

ete de soixante-quinze civils tues, de quatre-vingt-dix quatre-vingt-onze enleves et d'environ

2СО

а

de

cases incendiees, les pertes

suЬies

par les rebelles pendant la periode du ler janvier au 31 octobre 1958 etaient beaucoup plus importantes et s 1 elevaient

а

371 tues et

882 personnes ont ete apprebendees et 195 armes

а

а

104

Ыesses.

En outre

feu saisies.

101. Il importe 1 de l'avis de la Mission, de ne pas exagerer les proprotions qu'a prises la rebellion.

а

Celle-ci etait limitee entierement

la region de la

Sanaga-Maritime - une des dix-neuf regions que comportait le Territoire jusqu'a recemment - et presqu I exclusivement Il

у

а

la population Bassa des grandes f'orets.

avait peut-etre deux facteurs essenttels qui ont permis

а

l'UPC de

survivre dans cette region pendant trois ans apr~s sa dissolution par decret.

Ie

premier de ces facteurs etait la personnalite de Ruben Um Nyobe, dont beaucoup croyaie11t qu'il aurait

Ьien

pu deve11ir un dirigeant politique important de son

pays, s'il n'avait pas suivi, et tragiquement persiste dans cette voie, une politique de violence pour atteindre les objectifs g_ue le Cameroun est maintenant sur le point d 1 atteindre sans lui et par des moyens constitutionnels. facteur vient de

се

Le second

que le pays Bassa est mal developpe et ses habitants pauvres.

Ils vont maintenant etre l'objet d'une attention speciale, ainsi g_ue la Mission l'a deja indique, dans l 1 elaboration du plan de developpement economig_ue et social et, avec le

retaЫissement

de l 1 ordre, ils seront autorises

а

quitter

les villages regroupes, s ils le desirent, et on doit les aider а rebatir ceux de 1

leurs villages qui ont ete detruits pour empecher les rebelles de s'en servir. 102. Tous les renseignements dont la Mission

а

pu disposer - et ils lui ont ete

fournis librement par les autorites franqaises et camerounaises hoшmes

соттmе

par des

qui avaient ete soit des dirigeants soit de simples membres du parti

dissous - l 1 incitent

а

croire maintenant que l'UPC sous sa forme organisee et

militante а maintenant virtuellement disparu.

Le fait est du en partie а

l'action militaire et de police engagee contre elle, en partie а la tres forte repugnance g_ue la plupart des Camerounais eproнvaient а l'egard des procedes

/

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de violence} en partie aussi au fait que

l'ensemЫe

.de la population

а

adopte

les objectifs de l'indcpcndance et de l'unification que l'UPC avait ete la premiere

а

preconiser.

Au moment ou elle allait engager son dernier combat}

l'UFC avait ete devancee par les evenemeLts dont son action jusqu'en 1955 avait sans aucun doute contribue

а

pr ~cipiter le cours; ses dernieres batailles ont ete

livrees sur un terrain q_ui se situe loin du courant principal de l'evolution politique du Cameroun; et avec la mort en septembre dernier de son chef effectif} la desintegration du mouvement s 1 est acceleree. 103. L'action de l'UPC et les mesures prises pour la supprimer ont laisGe dans leur sillage, а la fin de 1958) outre les how1nes perdus par les rebelles et outre leurs victimes, des centaines d 1 hommes qui avaient ete ou qui etaient encore incarceres ou qui attendaient d 1 etre juges i:our des actes criminels ou politiques. Ils ont egalement laisse derriere eux des esprits

trouЫes

et) chez

Ьеансоuр}

1

ainsi que la Mission l indiquera dans la partie suivante du present rapport, la conviction qu 1 il fallait encore faire un geste pour effacer l'amertume des souvenirs et refermer les

Ьlessures

des trois dernie res annees et demie.

т/11.J-27

Frcnqo..is Pe.ge 55

II.

DETEШ 1JINATION

DE L' AVENIR :CU TERRI'IOIRE

I11troductio11 104.

3

11 ressort de lc pa.rtie precedente du pre sent rapport que l'evolution

politique et constitutionnelle du Co.meroun, au cours des deux dernieres annees, о.

ete dominee po.r trois

concerno.nt la

шinorit e

proЫemes

: l 1 accession

а

рrоЫеые

l 1 independo.nce, le

rebelle de lo. population et, enfin, l'unification du

Territoire avec le Cameroun sous administration britannique. _ 105.

La Mission

а longueшent

discute de ces

proЫemes

avec le Haut

Co1шnissaire,

avec les representants du gouvernement, avec toutes les commissions et tous les groupes de

l'AssemЫe e

les regions qu 1 elle

а

legislative comme avec la majorite de ses membres.

visitees, de nombreux chefs traditionnels et representants

des conseils municipaux lui ont aussi longuement explique leurs vues. qu elle

а

1

Dans

accordees et les peti tions g_u' elle

а

Les audiences

reques lui ont en outre perrnis de

prendre connaissance de l'opinion d'un grand nombre de personnes ou d'organisations. Nalgre les plaintes que certains

petitionпaires

ont adressees au Conseil de

tutelle en pretendant qu'ils ne pouvaient pas voir la Nission, il faut preciser que, dans la mesure ou elle en avait le temps, la Mission

а

Ьien

requ librement

et sans obstacle des centaines de petitionnaires representant toutes les nuances d'opinion.

Afin que les petitionnaires n'aient aucune raison

plaindre, la Mission

а

106.

Il

у а

а

Quelques petitionnaires ont marche pendant quatre

travers la brousse pour venir lui exposer leurs vues!(

lieu de donner d 1 abord quelques indications sur l'etat des partis

et des groupes politiques au moment du sejour de la l,1 ission. sont le

de se

parfois suggere aux fonctionnaires camerounais ou franqais

de s' absenter des audiences. ou cinq jours

possiЫe

Иouvement

de l 1union

caшerounaise,

Les plus importants

le Mouvement d' action nationale du

Cameroun (lvJANC) et le Parti des democrates camerounais, l'Union sociale camerounaise (USC), l'Evolution sociale camerounaise (ESOCAM), la Coordination des indufendants camerounais (INDECAH) et le Bloc democratique camerounais (BDC). la

Иission а

vu egalement les representants de quatre organisations syndicales du

Cameroun, а savoir la Confederation generale kamerunaise du travail (CGKT), la Force ouvriere (FO), l'Union des syndicats autonomes du Cameroun (USAC) et la

Les auditions sont decrites en plus grand detail

а

l'Annexe I.

/

...

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Fran~ais Page 56

Confederation camerounaise des syndicats chretiens (CCSC), et de ncmbreuses associations traditionnelles, telles que l 1Union des associations traditionnelles du Cameroun (UNA'IRACЛH), le Ngondo et le Kumsze. Beaucoup d 1anciens adheren·i:,s ou syщpathisants de l 1Union des populations du Cameroun (UPC) ont pris contac·t, avec lг. i,;ission, soit а titre personnel, soit au ncm d' organisations qu 1ils avaien°c, recenment constituees, telles que le Ccmite pour le regroupement des forces nationalistes (CRFN), le Comite pour la reconciliation et l'amnistie, et l'Union nationale des meres camerounaises.

Le Haut Collilllissariat avait annonce que toutes

personnes pourraient librement chercher

а

voir la i