de RACINE

Objet d'étude : le théâtre, texte et représentation. .... des personnages ? Bref, il s'agit de prendre en compte la spécificité du genre théâtral. Annonce du plan.
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Bérénice de RACINE L’œuvre à l’examen Par Cécile Lignereux

Corpus bac : Objet d’étude : le théâtre, texte et représentation. Racine, Phèdre, acte I, scène 4, v. 269-288. Racine, Britanicus, acte II, scène 2, v. 385-409. Racine, Bérénice, acte IV, scène 5, v. 1103-1153. Questions préliminaires Indications pour répondre à la question n° 1 : Rappelons la définition des quatre types de discours (types de discours qui se combinent entre eux) : Le discours narratif raconte des faits, généralement au passé. Le plus souvent, il est à la troisième personne (mais l’histoire peut aussi être racontée à la première personne). Il fait généralement intervenir des repères temporels et des verbes d’action soulignant le processus qui fait passer d’une situation initiale à une situation finale. Le discours descriptif s’attache à caractériser des êtres (c’est le cas du portrait) ou des objets. Il est à la troisième personne. Il recourt généralement au présent et à l’imparfait. Quel que soit le point de vue adopté, ce discours utilise le champ lexical du regard, donne des précisions spatiales, et recourt fréquemment aux démonstratifs, aux verbes d’état et aux adjectifs. Le discours explicatif vise à faire comprendre quelque chose au destinataire. C’est pourquoi il se caractérise par la présence de nombreux liens logiques, qui ont pour but d’assurer la cohérence et la clarté du propos. Le discours argumentatif vise à emporter l’adhésion du destinataire. Pour défendre sa thèse, le locuteur, généralement très présent dans son discours, utilise des arguments – soit pour persuader son destinataire en s’adressant à sa

sensibilité grâce à des arguments affectifs, soit pour le convaincre en s’adressant à sa raison grâce à des arguments logiques. Indications pour répondre à la question n° 2 : Parmi les procédés de style caractéristiques du registre lyrique (qui consiste en l’expression des sentiments, des émotions et des états d’âme), citons : en ce qui concerne l’énonciation : la prédominance du « je », en ce qui concerne le lexique : l’utilisation des champs lexicaux des sentiments et des émotions, en ce qui concerne la syntaxe : la syntaxe semble mimer les mouvements intérieurs des personnages, épousant leur rêverie, leur remémoration ou leur imagination, en ce qui concerne la ponctuation : la présence d’exclamations et d’interrogations, en ce qui concerne les figures de style : le recours fréquent à l’hyperbole et aux répétitions pour insister sur les sentiments éprouvés, en ce qui concerne les rythmes et les sonorités : les évocations lyriques se caractérisent souvent par des recherches poétiques visant à faire partager au spectateur l’émotion du locuteur. b) Travaux d’écriture Sujet 1 : Commentaire Introduction : Présentation de l’esthétique élégiaque de Bérénice, une pièce pleine de « tristesse majestueuse » visant à faire éprouver au spectateur « le plaisir de pleurer et d’être attendris » (préface). Mise en situation du passage. La tension ne cesse de croître au cours de l’acte IV. Les personnages apparaissent de plus en plus menacés par des forces qui les dépassent. Progressivement, l’étau tragique semble se resserrer autour de Bérénice, dont les espoirs amoureux semblent de plus en plus improbables. Tandis que les trois premiers actes la montraient encore désireuse de croire en l’avenir, le IVe acte la représente broyée par la décision de Titus. Le seul véritable espoir pour Bérénice reposait sur un éventuel revirement de Titus. Or

celui-ci, dans la longue scène 5 qui fait s’affronter les deux amants comme dans un duel, réaffirme sa décision de se séparer de sa maîtresse et ne cède pas à ses arguments. L’action culmine donc lors de cette explication tant attendue entre Titus et Bérénice, que toutes les autres scènes de l’acte ne font que préparer ou prolonger. Hypothèse de lecture. Il s’agit de comprendre par quels moyens stylistiques Racine confère à cet entretien une tonalité profondément pathétique, c’est-à-dire propre à susciter la compassion du spectateur pour des personnages dont la souffrance et l’aliénation tragique sont plus manifestes que jamais. Annonce du plan Plan possible pour le développement : I – L’affrontement de deux amants confrontés à l’idée d’une rupture inéluctable A) Un dialogue conflictuel tout en surprises et en revirements (nombreux changements d’attitude de Bérénice et de Titus) B) Une circulation de la parole qui fait apparaître les dissensions entre les deux interlocuteurs (contradictions, objections) II – Le désespoir de deux amants qui n’obéissent pas à la même logique A) Bérénice et la logique du bonheur B) Titus et la logique du devoir III – La confrontation pathétique de deux victimes du conflit tragique A) Des personnages prisonniers du regard de Rome B) L’évocation élégiaque du déchirement lié à l’éloignement Conclusion : Bilan du commentaire. Il s’agit d’insister sur le double intérêt de cette scène, qui constitue bien le sommet de la pièce. D’un point de vue psychologique, elle permet au spectateur de mieux connaître les motivations mais aussi et surtout les tergiversations des héros. D’un point de vue dramatique, si cette confrontation

se termine par l’affirmation de la décision inébranlable de Titus, elle n’en montre pas moins les hésitations de ce dernier. L’intérêt dramatique est donc maintenu, puisque le spectateur, qui est ainsi à plusieurs reprises témoin des accès de faiblesse et de la souffrance de l’empereur, peut encore espérer un revirement de la part de Titus. Ouverture. La tonalité élégiaque des vers célèbres prononcés par Bérénice, qui repose à la fois sur l’harmonie tendre et plaintive de l’expression et sur les motifs récurrents de l’errance, du chagrin et de la solitude, constitue l’un des principaux aspects de la poésie racinienne dans Bérénice – poésie qui est à l’origine de ce que certains ont pu appeler le « mythe » de Bérénice, tel qu’il a pu inspirer par exemple Louis Aragon ou Françoise Sagan. Sujet 2 : Dissertation Pour introduire : Pour amener le sujet. On peut partir du fait que le monologue, moyen d’expression privilégié de l’intériorité d’un personnage, fait souvent l’objet d’appréhensions non seulement de la part des metteurs en scène et des comédiens mais aussi de la part des spectateurs ! C’est qu’une telle pause introspective semble s’inscrire en porte à faux avec les exigences du spectacle théâtral. Pour formuler une problématique. L’analyse des termes du sujet soulève une question essentielle : attendons-nous principalement d’une pièce de théâtre qu’elle nous donne accès à la vie intérieure des personnages ou bien, au contraire, le principal intérêt d’une pièce est-il ailleurs que dans la psychologie des personnages ? Bref, il s’agit de prendre en compte la spécificité du genre théâtral. Annonce du plan I - Le spectacle théâtral semble moins approprié que d’autres genres pour exprimer les subtilités de la vie intérieure : il est d’abord action (drama en grec) A) Le langage théâtral par rapport au langage romanesque B) Le langage théâtral par rapport au langage poétique II - Pourtant, l’échange théâtral peut se révéler propice à l’expression de la vie intérieure A) Les différentes formes de l’échange théâtral et le cas particulier du monologue

B) Les éléments visuels peuvent être mis au service des caractères (les costumes, les accessoires, les gestes, les mimiques, les déplacements, le débit et les intonations des acteurs, mais aussi le décor visuel et sonore, qui peuvent avoir une signification symbolique) III – Le personnage de théâtre comme révélateur d’une certaine conception de l’homme A) Le personnage comme être de langage B) Le personnage comme fonction au sein d’un réseau de relations humaines et comme force agissante Pour conclure : -Bilan. L’écriture dramaturgique dispose de nombreux moyens de donner accès à la vie intérieure du personnage. Pourtant, là n’est sans doute pas sa vocation première. De fait, plus qu’une individualité singulière et autonome, le personnage de théâtre est d’abord un être qui doit être pensé en terme de fonction et de force, inscrit au cœur de réseaux langagiers, affectifs, sociaux, politiques. En cela, le théâtre insiste sur l’une des données fondamentales de la condition humaine, à savoir le fait d’exister parmi et avec les autres. - Ouverture. Le théâtre du XXe siècle a fortement critiqué la notion de personnage, allant parfois jusqu’à mettre en scène des êtres sans consistance, sans individualité, sans cohérence. Une telle contestation du personnage traditionnel, motivée notamment par le refus de l’illusion réaliste et de la vraisemblance, s’inscrit d’ailleurs dans la remise en question par les sciences humaines de l’homme comme sujet fondateur de ses actes. Sujet 3 : Écriture d’invention Pour écrire cette tirade, il est conseillé : d’ancrer la scène de rencontre racontée dans un cadre spatio-temporel précis, de recourir au champ lexical du regard, des sensations et des émotions, d’alterner le discours narratif (pour raconter la rencontre) et le discours descriptif (pour décrire le lieu de la rencontre et faire le portrait de la femme aimée), de donner à cette tirade un ton lyrique (par l’expression détaillée des sentiments éprouvés lors de cette rencontre).