des appuis pour nature-qubec

23 mars 2007 - ... avec 15,4 % d'aires protégées contrairement à la Montérégie (3,7 %) ou à ... ministre Stephen Harper et le ministre de l'Environnement John.
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COMMUNIQUÉ Pour diffusion immédiate

870, avenue De Salaberry, bureau 207 ● Québec (Québec) G1R 2T9

M IL IE UX NAT UR E LS DU S UD D U Q UÉB E C : AUC UN ENG AGE ME N T PO L IT IQ UE Québec, le 23 mars 2007 —— Le rôle que jouent les milieux naturels (milieux humides, boisés, etc.) pour notre qualité de vie n’est plus à démontrer. Or, ces milieux disparaissent à un rythme effarant. L’étalement urbain et le développement effréné, particulièrement en périphérie de Montréal, sont responsables de l’importante perte de milieux naturels et de biodiversité. Dans le contexte des élections, peu de partis ont abordé cette question de front, peu ont pris des engagements sérieux à cet égard. A qui faut-il rappeler que les régions périphériques de Montréal sont celles qui subissent actuellement le plus haut taux de développement urbain ? Aux décideurs locaux, davantage soucieux d’attirer de nouveaux résidents et d’offrir leur territoire au développement. Plusieurs d’entre eux refusent de consentir aux efforts minimaux de conservation de leur territoire. En effet, selon le nouveau registre sur les aires protégées, la région naturelle des Basses-Terres du Saint-Laurent ne compte que 4,7 % d’aires protégées. Si l’on regarde ces statistiques en fonction des limites administratives, on constate des inégalités importantes en matière de superficie d’aires protégées. En effet, la région de Montréal obtient, probablement en raison de sa faible superficie, un très bon niveau de protection avec 15,4 % d’aires protégées contrairement à la Montérégie (3,7 %) ou à l’Estrie (2,7 %). Mais c’est la région administrative de Laval qui occupe la dernière position avec 0,7 % d’aires protégées sur son territoire. « Dans certaines régions, la dégradation des milieux naturels est telle qu’il faudra très bientôt penser en termes de restauration de sites afin d’obtenir des superficies significatives de milieux naturels d’intérêt. Or la restauration coûte beaucoup plus cher que la conservation des sites », clame Jean Hubert, ancien directeur de parc et responsable de la commission Aires protégées de Nature Québec / UQCN. Bien que Montréal apparaisse bien nanti en matière d’aires protégées, il faut pousser l’analyse un peu plus loin et ne pas tirer de conclusions hâtives. En effet, 80 % de ces sites sont représentés par des aires protégées de catégorie VI, soit celles offrant une protection minimale. De plus, la majorité d’entre eux sont en bordure ou dans le fleuve Saint-Laurent, laissant les zones terrestres de l’Île démunies en termes de protection. Les boisés urbains subissent sans cesse, les agressions des promoteurs et développeurs de Montréal. Curieusement, bien que le sud du Québec représente la plus large part de l’électorat, les partis n’ont pas pris d’engagements fermes quant à la protection des milieux naturels de ce territoire. Bien sûr, le parti libéral évoque la mise en place de la politique sur la protection des milieux humides. Cependant, selon Charles-Antoine Drolet, responsable de la commission Biodiversité de Nature Québec / UQCN, « les premières directives rendues publiques par le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (MDDEP) inquiètent les groupes de conservation. Les mesures proposées correspondent davantage à un souci d’allègement réglementaire afin de décharger les fonctionnaires régionaux du MDDEP, trop peu nombreux pour répondre aux demandes et écrasés par le fardeau de production de certificats d’autorisation et d’analyses qui y sont associées. Évidemment, cet allègement n’est pas pour déplaire aux spéculateurs fonciers ». Tél. : (418) 648-2104 Téléc. : (418) 648-0991

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Quelques partis se sont engagés à atteindre ou à dépasser les objectifs de la Stratégie québécoise sur les aires protégées (SQAP), soit 8 % d’aires protégées par province naturelle. Par souci d’équité, on ne peut demander aux régions éloignées du Québec d’être les seules à consentir aux efforts de conservation. Selon Jean-Éric Turcotte, directeur des programmes de conservation de Nature Québec / UQCN, « l’objectif de la SQAP doit être atteint également par les régions-centres. Pour Laval, par exemple, qui protège seulement 195 hectares de son territoire selon les normes du registre du MDDEP, il faut que des mesures soient prises rapidement pour atteindre le niveau de protection inscrit dans la SQAP (8 %), soit près de 2 000 hectares, ou pour se hisser au niveau international (12 %) en protégeant près de 3 000 hectares». Investir dans la conservation : aucun engagement à cet égard Plus tôt cette semaine, le premier ministre Stephen Harper et le ministre de l'Environnement John Baird ont annoncé un investissement de 225 millions $ pour protéger des terres d'importance écologique au Canada. Une partie de cet investissement sera faite au Québec. Le prochain gouvernement du Québec doit d’ores et déjà, s’il est sérieux, faire sa part et augmenter le budget alloué à l’environnement. Cet investissement devrait servir non seulement aux mesures de contrôle et d’intervention en région, mais également aux activités de conservation dont l’acquisition de sites d’intérêt, leur mise en valeur et leur gestion. L’acquisition n’est pas la seule voie. Les gouvernements locaux et municipaux ont le pouvoir de freiner les développements mal pensés et de protéger les éléments naturels les plus riches de leur territoire. Il faut pour cela avoir du courage politique. Engagements demandés Les partis politiques doivent s’engager, dès maintenant, à proposer une véritable politique de protection des milieux humides, d’identifier des budgets conséquents visant l’acquisition et la gestion des sites, mais aussi de renforcer les capacités de contrôle sur le territoire, finalement, de veiller à ce que les objectifs de la SQAP soient atteints dans les régions-centres du sud du Québec. Nature Québec / UQCN (www.naturequebec.org) est un organisme national à but non lucratif qui regroupe près de 5 000 individus et 100 groupes affiliés œuvrant dans les domaines de l'environnement et du développement durable. Fondé en 1981, l’organisme s’est prononcé publiquement depuis toutes ces années sur un grand nombre de questions environnementales, dont la gestion du Saint-Laurent, les aires protégées, l’agriculture, l’exploitation forestière et le développement énergétique. – 30 – Information : Jean-Éric Turcotte Charles-Antoine Drolet Jean Hubert

Tél.: (418) 648-2104 poste 2071 [email protected] Tél. : (418) 687-9394 Tél. : (514) 374-5946

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