des États-Unis et du Mexique

portent ni fenêtre, ni sépara- tion entre les toilettes et les pièces pour dormir. Ces der- niers n'ont le droit de sortir de ces tentes que pendant une heure.
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Murs, abus et morts aux frontières sud LLa aF Fééd dé érra at tiio on n IInntteerrnna at tiio on na alle ed de es s drrooiittss ddee ll’’H d Hoo m mm me e ((F FIIDDH H)) aa ee ffffee11 ccttuuéé unnee m u miissssiioonn ssuurr lleess vviio ollaattiioonnss ddoonntt soonntt vviiccttiim s meess ddeess miilllliieerrss ddee CCeennttrree-m am a méérriiccaaiinnss qquuii,, eenn quuêêttee dd’’uunn aavveenniirr q meeiilllleeuurr,, m ennttrreepprreennnneenntt llee e llo onngg ppéérriippllee ddee llaa miiggrraattiioonn ddeeppuuiiss llee m noorrdd dduu G n Guuaatteem maallaa jju ussqquu’’aauuxx ÉÉttaattss-Unniiss,, àà ttrraavveerrss llee U Meexxiiqquuee.. M a mission de la FIDH a pu constater qu’au Mexique, les migrants sont de manière quasi systématique victimes d’extorsion par les forces publiques mexicaines. Celles-ci s’accompagnent souvent de menaces, de coups, de harcèlement sexuel, de viols, d’enlèvements et ce en toute impunité. Le rapport de mission rend également compte de la crise humanitaire qui tous les ans laisse des centaines de morts2 par déshydratation ou hypothermie à la frontière sud des États-Unis, dans le désert d’Arizona.

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La dissuasion par la mort

Les autorités étasuniennes ne font rien pour éviter ces morts, au contraire leur politique dite de “prévention par la dissuasion” (prevention through deterrence), initiée au milieu des années 90 constitue une violation grave et

inacceptable du droit à la vie. Cette politique consiste, en effet, à construire des murs dans les zones frontalières où l’accès est le plus facile afin de pousser les migrants vers les zones les plus dangereuses. L’objectif est explicite: que le nombre de morts dissuade les autres migrants. Aux États-Unis comme au Mexique, les migrants, arrêtés parce qu’ils n’ont pas de papier, sont systématiquement mis en détention. C’est avec indignation que la FIDH a constaté l’existence d’une cage dans le désert d’Arizona où sont enfermés pendant plusieurs heures les migrants qui viennent d’être arrêtés et encore plus grave, elle a été informée de l’existence de tentes géantes qui servent de centre de détention à plus de 2 000 migrants dans la Vallée du Rio Grande et qui ne comportent ni fenêtre, ni séparation entre les toilettes et les pièces pour dormir. Ces derniers n’ont le droit de sortir de ces tentes que pendant une heure. De graves problèmes persistent dans ces deux pays concernant les conditions de détention, notamment l’hygiène et l’accès à la santé. En mai 2008, de nombreux scandales ont éclaté à ce sujet aboutissant à la présentation d’un projet de loi qui vise à améliorer cette situation3 aux Etats Unis. Par ailleurs, tant aux États-Unis qu’au Mexique les détentions de personnes sans papiers peuvent avoir une durée indéfinie. Les migrants détenus n’ont pas accès à un avocat ni droit, dans la grande majorité des cas, à un recours effectif devant un juge.

© Laetitia Tura

des États-Unis et du Mexique

San Ysidro, USA, 2004. « Signcutting » est une des techniques utilisées par les agents de la Border Patrol : elle consiste à détecter et interpréter les perturbations du terrain, à suivre ces traces et les effacer au moyen d’une voiture-balai.

Obama : vers une législation plus favorable aux migrants ?

Afin de prévenir toutes ces violations ainsi que d’autres détaillées dans le rapport, la FIDH a appelé les autorités étasuniennes et mexicaines à reconnaître l’échec de la politique migratoire actuelle celle-ci a d’ailleurs un coût colossal - et à complètement réformer la législation sur la migration afin de protéger les droits des personnes migrantes. Cette réforme doit aussi s’attaquer au problème de l’impunité des actes de corruption et de violence commis à l’encontre des migrants sans papiers. La

FIDH a par ailleurs insisté sur la nécessité de garantir le respect des droits des migrants dans le cadre des procédures d’arrestation, de détention et d’expulsion. Le futur président des ÉtatsUnis, Barack Obama a dit, de nombreuses fois, être en faveur de la légalisation de certains travailleurs migrants sans papiers et d’une certaine reconnaissance du regroupement familial. Cependant il n’a parlé du traitement des migrants sans papiers à la frontière sud des États-Unis que pour soutenir la « sécurisation des frontières ». Il faut d’ailleurs rappeler que le sénateur Obama avait voté en faveur de la construction du mur. me en na aR Reeyyeess,, F FIID DH H JJiim

1- Le rapport de cette mission, effectuée par Geneviève Jacques, Claire Tixiere, Vilma Nuñez et Jimena Reyes, peut être consulté sur www.fidh.org/spip.php?article5334 2- Les chiffres officiels oscillent entre 150 et 200 corps retrouvés par an mais de l’avis des autorités elles-mêmes le nombre de personnes qui meurt dans le désert d’Arizona doit être le double voir le triple. 3- Le projet de loi, Detainee Basic Medical Care Act, a été présenté en mai 2008 au Congrès américain

Causes Communes n° 59

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décembre 2008