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11 févr. 2006 - Réal Reid; Roger Samson (REAP); Ron Tiffany; Thomas Welt (STOP) ..... que la géothermie s'applique de façon variable selon le caractère du ...
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COMPTE-RENDU DE RÉUNION DE LA COMMISSION ÉNERGIE Montréal, 11 février 2006

Version préliminaire

Étaient présents : John Burcombe (Mouvement au Courant); Pierre Croteau; René Dansereau; Sophie DeCorwin; Christian de Laët (Resource Efficient Agricultural Production Canada - REAP); Robert Juteau; Joséphine Hénault; Gaétan Lafrance (INRS-Énergie, invité); Nicolas Marceau; Suzann Méthot (Fondation Rivières); Harvey Mead; Martin Poirier (Regroupement des organismes environnementaux en énergie dont Nature Québec est membre); Réal Reid; Roger Samson (REAP); Ron Tiffany; Thomas Welt (STOP)

1. RÉSUMÉ DES ACTIVITÉS DE L’UQCN DEPUIS LA DERNIÈRE RENCONTRE DE NOVEMBRE H. Mead résume les activités de l’UQCN dans le domaine de l’énergie depuis la dernière rencontre de la Commission, en juin 2005.

„ Nature Québec / UQCN est en train de composer un Conseil des partenaires qui regroupera un ensemble d’intervenants dans le secteur de l’énergie et des transports, incluant les entreprises, les groupes de la société civile et des représentants gouvernementaux. L’objectif en est de créer un forum pour des échanges sur les enjeux stratégiques du secteur; les projets assujettis aux processus provincial et fédéral d’évaluation environnementale ne seront pas abordés lors des échanges.

„ Joséphine Hénault a participé pour Nature Québec / UQCN aux sessions de la Conférence des NationsUnies sur les changements climatiques, tenue à Montréal en novembre-décembre derniers, et a préparé des feuillets sur une partie des activités, touchant les secteurs forestier et agricole et leurs rôles comme puits ou sources. Elle préparera dans les prochaines semaines une esquisse des prochaines étapes de la mise en œuvre du Protocole de Kyoto pour permettre à l’organisme de suivre et intervenir selon les situations. Il mentionne que T. Welt a également participé à la Conférence et pourra peut-être collaborer dans la préparation de cette esquisse.

„ Il mentionne une référence fournie par un membre à un discours de Matthew Simmons, banquier dont les investissements sont dans le secteur de l’énergie pour environ 56 milliards de $. Dans le discours, Simmons indique son sens que la planète est à la veille d’atteindre le pic de sa production de pétrole, avec des conséquences « catastrophiques ».

„ Il fait part d’une rencontre de plus d’une heure qu’il a eue en janvier avec le nouveau sous-ministre associé à l’Énergie et aux Mines, du MRNF, et portant sur le projet de stratégie énergétique qui était déposé pour consultation en novembre dernier. La rencontre faisait suite à la publication d’un document d’opinion qu’il a fait paraître dans le journal Le Soleil en janvier et qui soulignait le rôle primordial pour le Québec que jouerait la stratégie énergétique à venir, par rapport au plan d’action sur les changements climatiques du MDDEP, plan qui n’a toujours pas été rendu public, en dépit d’importantes pressions exercées par le milieu environnemental avant et pendant la Conférence des Nations-Unies. L’ordre du jour de la présente réunion a été préparé en tenant compte de ce qui semble être le positionnement du Nature Québec / UQCN — Compte rendu de la réunion de la commission Énergie du 11 février 2006, à Montréal

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gouvernement face à un ensemble de dossiers, clé pour la stratégie énergétique, qui ont été discutés lors de la rencontre.

2. REPOSITIONNEMENT DE NATURE QUÉBEC / UQCN DANS LE DOSSIER DE L’ÉOLIEN H. Mead souligne sa conviction que le gouvernement est ferme dans son intention de restreindre le développement de la filière éolien d’ici 2014 aux 3500 MW déjà annoncés. Il incombe donc à Nature Québec / UQCN de décider s’il y a intérêt à reformuler sa position visant un apport beaucoup plus important de l’éolien, de l’ordre de plus de 10 000 MW pour environ la même période, pour maintenir la pression pour le développement accru de cette filière; l’organisme juge qu’elle comporte des impacts environnementaux beaucoup moins importants que la filière hydroélectrique prônée par le gouvernement. Pour aider à la discussion de cette question, H. Mead et R. Reid ont demandé la collaboration de G. Lafrance, chercheur à l’INRS-Énergie et un des six experts mandatés par le gouvernement pour préparer une expertise au début des audiences de la commission parlementaires de décembre 2004-avril 2005 portant sur le développement énergétique. Les membres prennent connaissance d’une décision de la Régie de l’énergie annoncée la veille de la réunion, à l’effet que le coût d’équilibrage originellement établi pour Hydro-Québec pour la filière, à 0,9 cennes/kwh, est maintenant ramené à 0,1 cennes/kwh. Ils prennent cette décision comme une reconnaissance que la filière éolienne ne doit plus être évaluée en fonction de contraintes (à toutes fins pratiques non existantes) quant à son couplage avec la filière hydroélectrique. M. Lafrance réfère à une présentation qu’il a faite à l’Association des économistes du Québec en février 2005 pour un portrait plus complet de cette situation. En partant de ce constat, la discussion cible plusieurs points qui font consensus : (i)

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La limite de 3500 MW en est une associée à des décisions gouvernementales. Hydro-Québec Production (HQP) est actuellement libre d’acheter l’électricité de quiconque, indépendamment de décisions gouvernementales, et il y a lieu de croire que les projets déjà dans les cartons dépassent la limite gouvernementale et d’autres pourront s’y ajouter. L’intérêt pour le Québec est de développer le couplage de l’éolien et de l’hydroélectrique. Un tel couplage permettrait d’assurer une optimisation de l’apport des deux filières à l’ensemble, tout en assurant une sécurité dans la gestion des réservoirs qui n’est même pas mentionné par le projet de stratégie énergétique du MRNF. Le potentiel pour le développement industriel associé à des décisions de développer la filière éolienne constitue un intérêt qui exige l’établissement de conditions permettant la prise de décision en ce sens. Un membre mentionne une offre d’une firme étrangère d’installer la chaîne de production au Québec, s’il y a une décision d’autoriser l’installation de 3000 MW. L’idée qu’il y a une limite de 10 % de la puissance hydroélectrique installée pour l’ajout de l’éolien est non fondée. M. Lafrance, en se référant à son expertise déposée à la commission parlementaire, souligne que déjà 20 %, ou 8000 MW, est tout à fait faisable. Il n’y a pas de limites techniques, mais plutôt des questions de coûts associés à l’adaptation du réseau de distribution/transport pour que l’éolien contribue à l’énergie disponible; M. Lafrance souligne le coût très limité de ce facteur dans le coût global des grands projets. La Régie a statué, dans la même décision mentionnée plus haut, qu’il n’y a pas lieu d’exclure l’éolien des calculs de puissance installée en raison de son intermittence. Il n’y a pas lieu pour Nature Québec / UQCN d’identifier un objectif de puissance installée pour l’éolien, mais plutôt de revenir sur la nécessité, reconnue par la Politique énergétique de 1996, par un ensemble d’organismes de la société civile, et par M. Lafrance dans son expertise de 2004, d’un recours à la planification intégrée des ressources (PIR) pour déterminer de façon structurée le développement de l’ensemble des filières, et en particulier l’hydroélectricité et

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l’éolien. Les participants excluent le recours au thermique, et sont convaincus que la PIR en ferait autant. Un recours à la PIR exige la révocation de la Loi 116, qui exempte HQP de l’égide de la Régie de l’énergie et empêche toute approche structurée et coordonnée pour la détermination des quantités et de la localisation des nouvelles éoliennes. En dépit d’une section sur la mise à jour du cadre réglementaire dans le projet de stratégie de novembre 2005, il ne s’y trouve aucune référence à un tel geste, le principal qu’il faut poser, selon M. Lafrance et les autres membres. Il est impératif que l’État, par une agence peut-être autre qu’Hydro-Québec, assume un rôle de gestionnaire pour la planification du système. La question de la nationalisation de la filière éolienne reste ouverte pour les participants, mais seulement dans un contexte où une approche systémique sera en place qui permettrait d’optimiser le recours à l’éolien en complément au réseau hydroélectrique existant; la PIR permettrait également de tenir compte du rôle de l’efficacité énergétique dans l’ensemble de prise de décision.. Il y a un urgent besoin de R & D pour le secteur, encore une fois pour éviter des prises de décision sectorielles et de vision limitée. Ce programme devrait inclure un travail concerté impliquant, au moins, l’IRÉQ, Hydro-Québec, l’INRS-Énergie et des intervenants universitaires.

Les participants concluent en soulignant que le développement actuel frôle l’anarchie et compromet une optimisation des ressources énergétiques dont le Québec dispose. L’insistance du gouvernement sur la limite de 3500 MW et sur des appels d’offre au privé sans encadrement constitue les indicateurs de cette situation. À venir : un résume de la position de Nature Québec / UQCN dont une première version sera préparée par R. Reid; réflexion sur la façon d’intervenir publiquement, devant l’importance des enjeux.

3. TARIFICATION DE L’ÉLECTRICITÉ Cette question est à l’ordre du jour de la Commission de façon informelle depuis un certain temps, mais le projet de stratégie énergétique du MRNF indique que le gouvernement va ouvrir un débat de société sur la question, et il a été jugé important que Nature Québec / UQCN s’y penche plus formellement. M. Poirier, expert du Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ), résume brièvement de récentes interventions du ROEÉ devant la Régie de l’énergie pour les dossiers touchant l’efficacité énergétique et la tarification. Le ROEÉ, et Nature Québec / UQCN, se positionnent en faveur d’un signal de prix qu’une hausse de la tarification apporterait. L’intervention du ROEÉ comporte le maintien d’un tarif réduit pour la deuxième tranche de la facture pour les consommateurs « tout à l’électricité » pour éviter les effets pervers d’une hausse des coûts pour les ménages à faible revenu. Elle comporte également une proposition de changement de présentation à la facture pour améliorer l’efficacité du signal de prix et une réponse correspondante du consommateur. Les hausses proposées viseraient l’ensemble des clientèles, en visant une intégration de la tarification du secteur industriel à la grille « normale » de l’ensemble des consommateur. D’autres échanges ont déjà indiqué que seul un « choc tarifaire » permettrait d’attendre les objectifs visés. Les participants discutent du potentiel de une diminution de la consommation et de la facture pour la plupart des consommateurs en réponse à la hausse du tarif. N. Marceau souligne que ses travaux (basés en partie sur ceux du professeur Jean-Thomas Bernard du GREEN de l’Université Laval) sont encourageants à cet égard, mais doivent être poursuivis et confirmés. Les participants discutent également de la question de la substitution de sources si une hausse de la tarification est adoptée. En particulier, il y aurait possibilité que les clients changent pour le gaz comme source de chauffage, principale composante de la facture pour les clients « tout à l’électricité ». Finalement, tous conviennent que l’ensemble d’éléments tels que connus actuellement suggère que des hausses également importantes pour le gaz et le pétrole semblent probables. De toute façon, la proposition du ROEÉ

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enlèverait cet incitatif à la substitution en visant en même temps à éviter les effets pervers sur les ménages à faible revenu. Une discussion porte sur l’impact de la hausse sur les industries énergivores, dont les alumineries, et il est convenu qu’il ne semble pas être dans l’intérêt du Québec de maintenir une subvention qui fausse l’opération du marché; pour plusieurs, ces industries ont un intérêt à rester au Québec même avec une hausse de leur tarification, le Québec répondant aux besoins de base de l’industrie : une infrastructure portuaire en eau profonde; un prix « compétitif »; une stabilité du gouvernement. Une suggestion est faite visant à séparer un soutien possible aux alumineries d’engagements associés aux coûts de l’énergie en cause, pour éviter de fausser la grille tarifaire. H. Mead fait référence à un article de N. Marceau paru dans Le Devoir et distribué aux membres de la Commission, dans lequel Marceau présente un argument qui souligne l’importance de réduire la dette de la province et, pour ce faire, créer un fonds dédié basé sur les revenus provenant de la hausse de la tarification et la vente sur le marché international des excédents de la production électrique. L’ensemble de l’argument irait de paire avec une réduction de la consommation au Québec. Nature Québec / UQCN s’est déjà montré ouvert à la production à des fins d’exportations, mais il n’y a pas de décision prise quant au positionnement de Nature Québec / UQCN sur l’importance de réduire la dette, ou sur la proposition de N. Marceau. H. Mead indique que son orientation comme responsable de la commission Énergie et président de Nature Québec / UQCN, en attendant d’autres échanges, est en faveur de l’argument de N Marceau. À venir : résumé de la position de Nature Québec / UQCN, qui pourrait être celle développée par le ROEÉ dans son document R-3579-2005. H. Mead demandera à M. Poirier, R. Tiffany et N. Marceau à développer le court document.

4. EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE H. Mead rappelle que le projet de stratégie énergétique met un accent important sur une composante visant l’efficacité énergétique, et que la discussion au point 2 sur la tarification a souligné le rôle essentiel, comme complément à toute hausse de tarif, d’un programme à large éventail d’efficacité énergétique. Il souligne qu’il n’est pas évident, par contre, à la lecture du document et selon les échanges avec le MRNF, que cette composante de l’approche gouvernementale vise une réduction de la consommation, alors que le Québec possède un des plus hauts taux de consommation d’énergie per capita de la planète. Il reste que, selon le projet de stratégie, le gouvernement prévoit donner un mandat important — suivant une des recommandations de base du mémoire de Nature Québec / UQCN devant la commission parlementaire — à l’Agence de l’efficacité énergétique pour développer un plan global d’efficacité énergétique. Dans un tel contexte, il est convenu que Nature Québec / UQCN devrait suivre l’évolution des travaux sur ce mandat par l’Agence, en poursuivant l’objectif d’acquisition de connaissances sur le véritable potentiel. Une discussion est entamée, en partie basée sur le document du ROEÉ, sur ce potentiel. Les participants manifestent un scepticisme quant à la détermination du plafond (4 TWh) par Hydro-Québec sur le potentiel de 20 TWh. M. Poirier est convaincu que le potentiel est plus important, et tous se réfèrent aux travaux de Philip Dunsky pour une expertise à ce sujet; Dunsky, à titre de consultant indépendant, est conseiller de plusieurs organismes ainsi que de l’Agence. R. Dansereau fait part de plusieurs tendances actuellement présentes dans le secteur, dont un changement important au Code de construction du Québec. Dès 2008, les nouvelles constructions seront encadrées par la norme Novaclimat et un objectif de réduction de 25 % de la consommation sur un horizon de cinq ans; les normes du Code seront rajustées par la suite tous les cinq ans. Plusieurs soulignent que la norme Novaclimat est peu exigeante, moins que celle de R2000, et il semble convenu qu’un ensemble de « barrières » continue à freiner la mise en œuvre de véritables initiatives d’efficacité énergétique dans le bâtiment en dépit de l’énorme Nature Québec / UQCN — Compte rendu de la réunion de la commission Énergie du 11 février 2006, à Montréal

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potentiel : règlements municipaux; tendances à de plus grandes maisons; tendance à moins de personnes par résidence. Le ROEÉ recommande que le programme Négawatts soit étendu à l’ensemble de la province, ce que Nature Québec / UQCN a déjà recommandé, et on attendra une décision de la Régie à cet égard, ainsi que l’éventuel plan global de l’Agence de l’efficacité énergétique. Le plus grand potentiel en termes de résultats semble se trouver dans les secteurs commercial et institutionnel. Le secteur industriel avance déjà, ayant les ressources pour faire les analyses nécessaires et l’intérêt économique pour chercher des réductions de ses coûts. H. Mead ajoute que pour plusieurs le Protocole de Kyoto ajoute un incitatif additionnel. L’existence de plusieurs programmes d’incitatifs — Hydro-Québec, GazMétro, les gouvernements — semble constituer par contre un marché où la cohérence n’est pas toujours en évidence. À venir : résumé de la position de Nature Québec / UQCN dans le dossier. H. Mead demandera à R. Dansereau et M. Poirier à préparer un court document.

5. LE CHAUFFAGE, LA GÉOTHERMIE ET LES BIOCARBURANTS R. Samson, invité pour la discussion, présente le programme du REAP visant un recours à des graminées vivaces (surtout le Panic érigé) comme source de combustible pour plusieurs types de clients ayant besoin de chauffe à basse température. La discussion permet rapidement de distinguer des programmes comme ceux du gouvernement provincial en soutien à l’éthanol à base de maïs, visant à mettre en place des systèmes de production de combustibles pour les transports, d’autres programmes comme celui du REAP visant d’autres clients. Dans le cas du programme du REAP, le Panic érigé est favorisé pour plusieurs raisons : il possède le meilleur rendement énergétique intrants/extrants (7 :1 Panic érigé : maïs); il est bien adapté à des terres agricoles marginales; il est vivace et ne comporte pas de besoins importants en intrants; les systèmes existent déjà pour convertir sa biomasse en granules pour différents types de chauffage. Les biocarburants pour la chauffe à basse température semblent offrir du potentiel pour les serres, pour les résidences (surtout en milieu non urbain, et en soulignant que les émissions sont beaucoup inférieures à celles venant de la combustion du bois) et, dans certains cas, pour la cogénération, souvent en ayant recours à des résidus forestiers et agricoles de la région. Les participants restent en attente d’une quantification de l’importance de cette filière, en termes de l’occupation du territoire agricole et de l’importance de la clientèle. Plusieurs manifestent un scepticisme quant à la disponibilité de terres pour le Panic érigé, et R. Samson répond que le Panic érigé est plus intéressant que le maïs pour le production agricole, une fois que l’on a séparé le rôle du soutien gouvernemental à la culture du maïs. Se référant à une intervention de M. Poirier, qui a décrit le soutien aux alumineries comme étant une déréglementation du marché en favorisant un suréquipement, du moins pour le Québec, H. Mead interprète le propos de R. Samson à l’effet que les programmes de soutien gouvernemental ont entraîné un « suréquipement » en cultures de maïs dans la province. Il est convenu de continuer les échanges sur cette filière, et de maintenir la position que Nature Québec / UQCN ne favorise pas le soutien gouvernemental à la production de maïs pour l’éthanol. Une discussion sur le potentiel de la géothermie est entreprise par la suite, en voyant que c’est une autre filière pour la chauffe à basse température, alors que le gouvernement s’apprête, dans la stratégie énergétique, à ouvrir un débat sur le remplacement de la chauffe à l’électricité pour une utilisation accrue de gaz naturel. H. Mead rappelle que le MRNF n’a pour le moment indiqué aucune préoccupation pour les obligations du Protocole de Kyoto dans sa présentation de la stratégie énergétique. La géothermie comporte un meilleur rendement énergétique que le Panic érigé, et l’alimentation en électricité provenant de l’hydraulique ou de l’éolien font que les émissions de particules et de GES sont à peu près sans importance. Il restera à voir plus clair dans le rôle que le Panic érigé pourra jouer dans des terres véritablement Nature Québec / UQCN — Compte rendu de la réunion de la commission Énergie du 11 février 2006, à Montréal

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marginales au Québec, offrant une récolte associée à une culture vivace qui comporte des avantages en termes de prévention de l’érosion des sols et de la pollution des cours d’eau. R. Dansereau souligne que la géothermie s’applique de façon variable selon le caractère du sous-sol québécois. Il semble que c’est surtout le secteur institutionnel-commercial qui offre le meilleur potentiel de pénétration. Pour le résidentiel, comme pour les deux autres, la présence de deux ou trois systèmes complémentaires pour le chauffage, selon les conditions, comporte une hausse des coûts, et donc un désincitatif, associés à la nécessité d’installer plusieurs équipements. Il soulève également le risque potentiel que chaque puits utilisé pour une installation de géothermie constitue une atteinte à l’intégrité de la nappe phréatique, en plus de poser des questions en termes des caloporteurs utilisés (certains ayant des incidences importantes comme GES). Comme pour les biocarburants visés pour la chauffe à basse température, il est convenu de maintenir la réflexion sur la filière de la géothermie, sans arriver à un constat pouvant constituer un positionnement de l’organisme. À venir : résume de la position de Nature Québec / UQCN concernant l’ensemble du dossier sur le chauffage à basse température. H. Mead demandera à R. Samson, R. Dansereau et T. Welt à collaborer pour la rédaction d’un court document portant sur les biocarburants et la géothermie, sans trancher dans la question quant à la substitution du gaz naturel pour l’électricité.

6. LES TRANSPORTS Les participants identifient trois composantes de la problématique associée aux transports : les transports en commun; le transport individuel (et le camionnage); la densification des milieux urbains. H. Mead souligne que l’ensemble des ces questions est absent de la stratégie énergétique, alors que Nature Québec / UQCN, avec trois autres organismes, a demandé en novembre 2005 que le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) soit mandaté pour faire une enquête sur la problématique globale. Si la stratégie qui sera rendue publique sous peu reste toujours sans prise en compte de ce secteur crucial pour les changements climatiques et la dépendance énergétique de la province, il sera important pour Nature Québec / UQCN de se positionner de plus en plus clairement, via d’autres forums. Les participants discutent de nombreuses questions, dont le rôle du camionnage, le rôle du transport maritime, la planification et l’aménagement urbains, l’intérêt d’une intervention gouvernementale favorisant un régime de redevances-remises pour les ventes d’automobiles, l’intérêt d’une nouvelle taxe sur les carburants (qui s’ajouterait sur la hausse de prix prévue pour les carburants, mais en fonction d’une approche incrémentale). H. Mead souligne qu’un autre membre de la Commission, Marcel Gaudreau, lui a fait part d’analyses récentes à l’effet que plusieurs des « banlieues » actuelles ont une densité plus ou moins celle de milieux urbains, et qu’il y a lieu de revoir les analyses et les orientations de longue date en ce qui a trait à la problématique de l’étalement urbain. Aucune documentation n’a été fournie pour orienter les échanges et aucun positionnement clair et spécifique ne semble se dégager de la discussion. J. Hénault fait référence à un document développé dans le cadre du Plan d’action sur les changements climatiques du Québec pour 2000-2002, avec lequel elle travaille actuellement. Il s’agit d’un document qui présente une longue liste d’interventions possibles dans le secteur des transports. Elle fournira une copie du document à H. Mead, pour diffusion aux membres. J. Burcombe note qu’il s’agit d’un parmi de nombreux documents développés dans le cadre du processus initié par le Plan d’action; en dépit d’un engagement à rendre publics ces documents, aucun ne l’a été à date, pas plus qu’un bilan du Plan d’action en question. T. Welt insiste, à la fin de la discussion, pour que Nature Québec / UQCN développe une stratégie pour encourager le gouvernement, et la société, à développer une politique et une vision qui tiendraient compte de la situation « post-pétrole ». Il est convenu que ce travail est probablement de longue haleine, mais plusieurs se Nature Québec / UQCN — Compte rendu de la réunion de la commission Énergie du 11 février 2006, à Montréal

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montrent convaincus que des crises viendront possiblement à court terme, faisant référence entre autres au discours de Matthew Simmons mentionné au début de la réunion. À venir : H. Mead s’assurera qu’un document de discussion sera préparé pour alimenter des échanges plus ciblés lors de la prochaine rencontre de la Commission. Il reste toujours possible que la demande d’enquête sur la problématique des transports soit reçue favorablement.

7. LA FILIÈRE DU GAZ : MISE À JOUR R. Tiffany présente un portait de la situation actuelle : deux projets de ports méthanier en discussion (et un troisième qui débute), chacun offrant à approvisionner le Québec d’une quantité de gaz naturel équivalente à sa consommation actuelle. Un seul port méthanier ne pose pas de problème comme incitatif à une augmentation de la consommation du gaz au Québec; l’approvisionnement actuellement venant de l’Alberta est à risque et l’objectif de la construction d’un port pour le gaz liquide serait d’éviter des problèmes d’approvisionnement pour les usages actuels. De toute façon, le gaz sera livré, selon toute vraisemblance et selon les infrastructures déjà en place ou prévues, à Montréal comme noyau du réseau de distribution pour le nord-est de l’Amérique. La proposition pour le port à Cacouna ne comporte pas de projet de gazoduc. Nature Québec / UQCN s’est déjà plaint d’une telle situation, qui empêche une évaluation adéquate du projet de port lui-même, entre autres en fonction de sa justification devant l’existence de deux projets. R. Tiffany souligne que le promoteur de ce port est fort probablement en attente des décisions gouvernementales sur les deux principaux projets de port méthanier, Rabaska à Lévis et Énergie Cacouna à Cacouna. Advenant l’autorisation par le gouvernement des deux projets, le promoteur pour le port méthanier de Cacouna aurait l’option de proposer un gazoduc qui irait directement en Nouvelle-Angleterre plutôt que d’être raccordé au réseau québécois via un gazoduc entre Cacouna et Saint-Nicholas. L’attente est possible puisque la construction des infrastructures portuaires prendra vraisemblablement jusqu’à cinq ans, alors qu’un gazoduc n’exige qu’environ deux ans. En réponse à une question, R. Tiffany informe les membres que des discussions (plus ou moins formelles) sont en cours sur la possibilité d’utiliser l’éventuel emprise de l’oléoduc entre Lévis et Montréal, dont la construction est prévue par Ultramar, pour ajouter un gazoduc permettant de mieux asseoir la distribution du gaz naturel à partir d’un ou des ports méthaniers. H. Mead indique que une équipe a été formée au sein de Nature Québec / UQCN pour préparer la rédaction de mémoires sur les deux projets, dans le cadre d’audiences publiques qui viendront vraisemblablement en 2006. Il invite d’autres qui seraient intéressés à y collaborer à le contacter. À venir : rédaction de mémoire sur les projets Rabaska et Énergie Cacouna, ainsi que sur Pipeline SaintLaurent, le projet d’oléoduc entre la raffinerie d’Ultramar à Lévis et le réseau de distribution à Montréal.

Projet rédigé par H. Mead le 12 février 2006

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