Engager la jeunesse - Unesco

21 nov. 2012 - interculturel, de la tolérance et de la coexistence pacifique, ainsi que pour le renforcement des communautés. ▷ Les musées seront utilisés ...
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Consultations de la Directrice générale avec les États membres 21 novembre 2012

© ilyaka/ shutterstock

Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

Engager la jeunesse

pour la paix et le développement durable Quel rôle pour l’UNESCO en 2014-2021 ?

Partout dans le monde, les jeunes sont le moteur du changement et revendiquent le respect des libertés et des droits fondamentaux, l’amélioration de leur situation et de celle de leurs communautés, ainsi que des opportunités d’apprendre, de travailler et de participer aux décisions qui les touchent. Dans le même temps, du fait des crises persistantes, un grand nombre de jeunes femmes et hommes sont déconnectés, aux marges extrêmes de la société, et ont perdu tout espoir en l’avenir. Plus que jamais, il est temps aujourd’hui d’améliorer les investissements dans la recherche, les politiques et les programmes, afin de créer un environnement favorable permettant aux jeunes de prospérer, d’exercer leurs droits, de retrouver de l’espoir et le sentiment d’appartenir à une communauté, et de jouer un rôle d’acteurs sociaux responsables. Le point de départ consiste à considérer la jeunesse comme la solution, et non pas comme le problème. Il est vital que les jeunes participent pleinement au changement social. Leur énergie, leur créativité et leur Les jeunes en tant que bénéficiaires

esprit critique qui leur permettent d’identifier des solutions novatrices et d’établir des ponts et des réseaux entre les groupes ont fait leurs preuves dans plusieurs régions du monde. Si on leur fournit un environnement favorable, ils peuvent canaliser cette énergie pour la transformer en actions qui profitent au développement durable, à la consolidation de la démocratie et à une culture de paix, tant pour les générations actuelles que pour les générations futures. L’intégration de la jeunesse parmi les priorités du Programme d’action quinquennal du Secrétaire général des Nations Unies, en janvier 2012, reflète cette position. Depuis 1999, l’UNESCO défend l’idée qu’il importe de travailler avec et pour les jeunes, y compris les plus vulnérables et les plus marginalisés. S’appuyant sur ces fondements, l’Organisation continuera, concentrant plus que jamais ses efforts, à faire participer les jeunes en tant que bénéficiaires, acteurs et partenaires. L’objectif est de leur fournir les compétences et les occasions leur permettant d’être acteurs du changement pour la paix et le développement durable.

Les jeunes en tant qu’acteurs

Les jeunes en tant que partenaires

Les jeunes en tant qu’AGENTS DU CHANGEMENT pour la paix et le développement durable

Focaliser davantage notre action L’un des principaux enseignements tirés des exercices d’analyse du travail accompli à ce jour par l’UNESCO dans le domaine de la jeunesse1 est que le meilleur moyen de focaliser l’action et d’obtenir davantage de résultats tangibles consiste à renforcer le caractère holistique de la réponse apportée aux questions relatives aux jeunes. Dans cet effort, il apparaît essentiel de consolider stratégiquement et efficacement l’expertise et le travail multidisciplinaires de l’UNESCO dans le domaine de la jeunesse, au sein de ses différents axes de travail et transversalement à ces axes  : éducation, culture, sciences et communication. La capacité à apporter une telle réponse multidisciplinaire confère à l’UNESCO une position unique au sein du système des Nations Unies, en lui permettant de traiter la majorité des problèmes liés au développement des jeunes selon une démarche fondée sur des éléments probants, integrée et non fragmentée. Une telle réponse doit également conjuguer les approches ascendante et descendante, qui expriment et maximisent pleinement la mission humaniste de l’UNESCO, sa fonction essentielle, sa nature intergouvernementale et son réseau de partenaires. À partir de ces enseignements, le travail consacré à la jeunesse s’articulerait comme suit, autour de trois axes complémentaires, transversaux et interconnectés : Axe 1

Axe 3

FORMULATION de politiques avec la participation des jeunes

ENGAGEMENT CIVIQUE, PARTICIPATION DÉMOCRATIQUE et INNOVATION SOCIALE

Axe 2 DÉVELOPPEMENT DES CAPACITÉS pour la transition vers l’âge adulte

Parmi tous les axes proposés, on veillera particulièrement à promouvoir l’égalité des genres et à répondre aux préoccupations de la jeunesse africaine. Cette dernière action s’appuiera sur les enseignements tirés de la mise en œuvre de la Stratégie de l’UNESCO pour la jeunesse africaine pour 2009-2013, qui représente un effort majeur pour consolider le travail de l’Organisation consacré à la jeunesse en Afrique et a permis de générer une cinquantaine d’initiatives régionales, nationales et locales dans l’ensemble des domaines de compétence de l’UNESCO. ▶ On peut citer, à l’échelle régionale, l’exemple d’une campagne en ligne élaborée avec l’Union africaine pour sensibiliser les jeunes à la Charte africaine de la jeunesse et mobiliser les jeunes femmes et hommes afin qu’ils mènent des actions de plaidoyer auprès de leurs gouvernements en faveur de sa ratification et de son application.

Le Forum des jeunes de l’UNESCO sera revitalisé pour devenir un processus unique qui, en tant que partie intégrante de la Conférence générale de l’UNESCO, permettra aux jeunes de mettre en valeur les politiques de jeunesse à travers le monde et d’échanger leurs vues à ce sujet, ainsi que d’élaborer des projets d’action spécifiques répondant aux besoins locaux. Cela maximisera le potentiel du Forum, lancé en 1999, en vue de combler le fossé entre les activités de l’UNESCO et les organisations de jeunesse. ▶ À ce jour, le processus du Forum a généré ou facilité indirectement la création de mécanismes de représentation des jeunes dans plus de 40 Commissions nationales pour l’UNESCO. ▶ Parmi les exemples illustrant le potentiel du Forum figure celui de deux jeunes femmes déléguées des communautés rurales de l’Ouganda au Forum des jeunes de l’UNESCO de 2009. À leur retour dans leur communauté, aidées des conseils d’autres délégués des jeunes, elles ont créé en 2010 une ONG locale et élaborent maintenant des programmes destinés aux jeunes femmes vivant dans la pauvreté.

Contribuer aux objectifs primordiaux de la Stratégie à moyen terme pour 2014-2021 : actions specifiques Le travail relatif aux jeunes est au cœur des efforts engagés pour réaliser les deux objectifs primordiaux proposés pour la Stratégie à moyen terme pour 2014-20212. Reflétant la complexité des questions liées aux jeunes, sa nature transversale et interdisciplinaire contribue directement, d’une manière complémentaire, à ces deux objectifs. Le but final est de permettre aux détenteurs d’obligations et aux détenteurs de droits de créer et de pérenniser un environnement propre à permettre aux jeunes d’exercer leurs droits, de prospérer en tant qu’êtres humains, d’être entendus et intégrés dans la société, de participer et d’être valorisés en tant qu’acteurs sociaux. C’est là un élément clé pour libérer leur capacité à contribuer à la promotion d’une culture de paix et de développement durable et à l’élimination de la pauvreté. Dans cette perspective, le travail consacré à la jeunesse permettrait (i) de capitaliser sur la créativité, l’innovation et la capacité des jeunes à impulser le changement ; (ii) de traiter les problèmes qui affectent leur développement, les rendent vulnérables et les empêchent de réaliser pleinement leurs potentialités et (iii) d’atteindre les laissés-pour-compte, ceux qui ont perdu le sentiment d’appartenir à une communauté et l’espoir en l’avenir.

Objectif primordial 1 : Contribuer à  une paix durable…

Approche integrée pour le développement des jeunes

Objectif primordial 2 : Contribuer au développement durable et à l’élimination de la pauvreté…

Les trois axes de travail proposés ont une valeur multiple. En effet, (i) ils se fondent sur le travail déjà accompli et sur le travail en cours, ainsi que sur les enseignements tirés de l’expérience ; (ii) ils apportent une réponse forte, pertinente et complète aux préoccupations des jeunes ; (iii) ils présentent un bon rapport coût-efficacité, en maximisant les ressources et l’expertise existantes au sein de l’UNESCO ; (iv) ils permettent des partenariats larges et une contribution importante de l’UNESCO au travail du système des Nations Unies relatif aux jeunes ; (v) ils ont la capacité de consolider et de maximiser la production de savoirs et la recherche sur les questions liées aux jeunes.

Axe 1 : Formulation de politiques avec la participation des jeunes Les politiques publiques en matière de jeunesse offrent une perspective globale pour la programmation consacrée aux jeunes et concernent des domaines divers, allant, entre autres, de l’éducation à l’emploi, du développement social à la représentation démocratique, de la recherche scientifique à l’innovation ou à la culture, aux sports, à la communication et à la santé. Ces politiques doivent procéder de travaux de recherche fondés sur des éléments probants, être élaborées avec la participation des jeunes, faire l’objet d’un suivi et d’une évaluation réguliers, et d’une révision permettant de les ajuster aux transformations sociales actuelles. L’UNESCO dispose d’une capacité sans équivalent pour consolider l’expertise relevant de ses différents domaines de compétence et pour établir des partenariats avec les entités spécialisées des Nations Unies et les acteurs du développement en vue de l’élaboration, de la mise en œuvre, de la révision et de l’évaluation de politiques publiques inclusives relatives aux jeunes, ainsi que pour assurer une participation représentative des jeunes (par l’intermédiaire de conseils nationaux de la jeunesse, etc.). Ce travail peut contribuer directement à la législation au niveau national, jouant ainsi un rôle normatif. Il s’appuiera sur les directives de l’UNESCO pour la formulation de politiques participatives, élaborées en 2005, et sur les enseignements tirés du travail accompli précédemment sur les politiques, notamment au Cameroun, dans le Pacifique (Tokélaou, Îles Marshall, Nauru et Tuvalu), au Liban et au Brésil. Il intégrera aussi les résultats du Forum sur les politiques organisé par l’Institut international de planification de l’éducation (IIPE) de l’UNESCO sur le thème « Faire participer les jeunes à la planification de l’éducation pour les transformations sociales », l’expertise issue de l’examen des politiques scientifiques, le travail réalisé en amont sur les politiques de l’Enseignement et la formation techniques et professionnels (EFTP) et la programmation dans l’optique de la diversité culturelle. Conformément à la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, ce travail s’attachera également à promouvoir (i)  les mesures de politique culturelle permettant la participation des jeunes aux industries culturelles et créatives et (ii) la participation des jeunes praticiens de la culture à l’élaboration des politiques. Les préoccupations des jeunes seront

Engager la jeunesse

pour la paix et le développement durable

également intégrées dans les efforts normatifs engagés pour mettre en œuvre la Convention de 2003 pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel. ▶ En Zambie, dans le contexte de la Stratégie pour la jeunesse africaine, l’UNESCO mène actuellement la révision de la politique relative à la jeunesse en vigueur, avec la collaboration du gouvernement national et en partenariat avec l’Équipe de pays des Nations Unies et le Programme du Commonwealth pour la jeunesse, ainsi qu’avec le Conseil national pour le développement de la jeunesse et les organisations communautaires de jeunesse. Cette révision, réalisée conformément au Plan cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) en cours, sera suivie d’actions de conseil sur les politiques et de renforcement des capacités en vue de la mise en œuvre des recommandations. L’UNESCO soutient également la révision des politiques en Sierra Leone et au Libéria et la création, au Ghana, d’une Assemblée nationale des jeunes représentative. Des processus semblables seront prochainement lancés en Côte d’Ivoire. ▶ En Mongolie, l’UNESCO soutient la participation des jeunes à la définition de la politique relative à la jeunesse. ▶ Des recommandations en matière de politiques ont également été élaborées à l’intention des pays de la Communauté des États indépendants (CEI) autour des mécanismes permettant la participation des jeunes aux transformations sociales et au dialogue interculturel.

Axe 2 : Développement des capacités pour la transition vers l’âge adulte Ce domaine de travail spécifique sera axé sur le développement de l’ensemble des compétences nécessaires pour donner aux jeunes les moyens de devenir autonomes, de passer sans risque à l’âge adulte et de jouer le rôle d’acteurs sociaux appréciés. L’UNESCO est idéalement placée pour faire face aux trois grandes transitions par lesquelles passent les jeunes  : apprendre pour le travail et la vie, accès au marché du travail et exercice du civisme.3 Dans ce contexte, l’UNESCO renforcera les compétences en matière d’alphabétisation et les compétences de la vie courante, l’EFTP et l’employabilité, y compris dans les secteurs verts et sociaux, les compétences civiques et les compétences interculturelles. Le renforcement des compétences des enseignants, des chercheurs, des formateurs et des travailleurs s’occupant des jeunes sera aussi une action clé de cet axe en tant que moyen de garantir des interventions durables et le développement des capacités nationales. Dans le processus de l’«  Éducation pour tous d’ici à 2015  », l’UNESCO met l’accent sur la promotion des possibilités d’apprentissage et de formation à l’intention des jeunes vulnérables et sur la lutte contre l’abandon scolaire par l’accès équitable à une éducation de qualité à tous les niveaux, la formation des enseignants, le développement des compétences en matière d’alphabétisation et des compétences de la vie courante pour l’employabilité et l’apprentissage tout au long de la vie. L’UNESCO a aussi conduit des activités relatives à l’éducation pour le développement durable, y compris dans le cadre de l’initiative Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE)-UNESCO sur la jeunesse et les styles de vie durables (YouthXChange). S’appuyant sur les expériences actuellement menées dans les États arabes, au Soudan du Sud et en Côte d’Ivoire, l’UNESCO continuera à renforcer l’EFTP et les compétences entrepreneuriales chez les jeunes, y compris en introduisant les compétences entrepreneuriales et de gestion culturelle dans les programmes de l’enseignement supérieur et en offrant une formation à l’entrepreneuriat aux jeunes praticiens de la culture. L’aide aux programmes d’éducation artistique destinés aux jeunes artistes, stylistes et artisans sera poursuivie, en particulier au moyen de bourses pour des programmes d’échange. Reconnaissant le pouvoir de l’information en tant que vecteur de transformation et de développement social, l’UNESCO donnera aussi aux jeunes les moyens d’accéder et de participer à une société fondée sur le savoir, notamment grâce aux technologies de l’information et de la communication (TIC). Cette action consisterait notamment à améliorer l’accès aux sources multilingues d’information et de connaissances, à renforcer la maîtrise de la technologie de l’information et les compétences techniques, à favoriser la participation des jeunes femmes au secteur des TIC et à permettre aux jeunes handicapés d’accéder à une formation aux TIC. ▶ En 2012, l’UNESCO et ONUSIDA mettent en œuvre en Europe orientale et en Asie centrale un projet à long terme axé sur l’autonomisation des jeunes dans les domaines de la sexualité, de la santé et des compétences de la vie courante, en particulier au moyen de l’Internet et des médias sociaux. ▶ En Chine, au Népal et en Mongolie, l’UNESCO met en place un kit pilote interactif sur la violence fondée sur le genre pour renforcer les capacités connexes des jeunes, en particulier des jeunes femmes. ▶ Un kit sur la liberté d’expression et la liberté de la presse destiné aux élèves des lycées et des établissements pré-universitaires vient d’être mis au point pour renforcer les capacités d’alphabétisation des jeunes aux fins de l’utilisation critique des médias et de l’information comme moyen leur permettant d’exercer leurs droits fondamentaux en matière de liberté d’expression. Ce kit peut être incorporé aux programmes scolaires normaux et constitue une bonne ressource pour les activités périscolaires.

Quel rôle pour l’UNESCO en 2014-2021 ?

Principaux bénéficiaires

L’ordre de priorité devra être défini en fonction d’une évaluation des besoins au cas-par-cas

Groupes : les plus vulnérables et les plus marginalisés ; jeunes handicapés ; adolescentes et jeunes femmes ; jeunes leaders et entrepreneurs sociaux ; membres d’organisations de jeunesse. Pays où la présence démographique des jeunes domine ; Priorité Afrique ; Pays les moins avancés (PMA) ; Petits Etats insulaires en developpement (PEID) ; combinaison de contextes permettant de réunir une masse critique (pays à revenu élevé, moyen et faible ; pays en transition, etc.) ; pays dans lesquels l’UNESCO est présente.

La poursuite de la collaboration interagences, dans le cadre du Réseau inter-agences pour le développement des jeunes et au niveau des PNUAD, permettrait de réduire les doubles emplois et de maximiser les résultats avec les mêmes ressources. Par ailleurs, l’UNESCO mènera des actions de plaidoyer et s’engagera avec les parties prenantes clés, dans la sphère publique et dans le secteur privé, en particulier avec les acteurs de la société civile, y compris les ONG de jeunesse, les Commissions nationales, les Chaires UNESCO et les Instituts de l’UNESCO afin de soutenir le programme pour les jeunes et d’en renforcer la qualité et le pluralisme. La coopération avec la Commission programmatique mixte « Jeunesse » sera stratégiquement associée à la mise en œuvre des activités relatives aux jeunes. L’UNESCO s’appuiera aussi sur les réseaux qui ont fait leurs preuves, tels que ▶ l’Association mondiale des jeunes scientifiques (WAYS), la plus grande communauté de scientifiques collaborant à la base et le plus grand réseau social de jeunes scientifiques dans le monde, qui permet aux jeunes chercheurs de promouvoir leurs travaux, de partager des informations, de chercher du travail et de développer leurs connaissances et leurs contacts.

Outre ce qui précède, les activités de développement des capacités feront partie intégrante des actions proposées sous les axes 1 et 3.

Axe 3 : Engagement civique, participation démocratique et innovation sociale L’engagement civique est le processus par lequel les jeunes femmes et hommes exercent leurs droits et assument leurs responsabilités en tant que citoyens et acteurs sociaux. Ils mettent leurs compétences et leur expérience au service de leur communauté en agissant, en s’attaquant directement à une question, en collaborant avec d’autres pour résoudre des problèmes, ou en interagissant avec les institutions de la démocratie représentative. L’engagement civique revêt diverses formes, dont le volontariat, l’innovation sociale, le leadership, l’entrepreneuriat social, les médias des jeunes et la participation à la prise des décisions. Le travail relevant de cet axe est fondamental car il complète les investissements des deux axes précédents et permet également de les maximiser. Il teste les compétences et les renforce ; il forme les compétences civiques, permet l’inclusion sociale, le dialogue et la non-discrimination  ; il cultive et entretient chez les jeunes une culture des droits de l’homme dans laquelle ils sont à la fois détenteurs de droits et d’obligations. Ce travail constitue aussi une stratégie clé pour empêcher les jeunes d’être impliqués dans la violence, soit comme auteurs soit comme victimes. L’UNESCO se concentrera sur trois aspects spécifiques de l’engagement. Participation des jeunes à la prise de décisions et à la consolidation de la démocratie ▶ En Tunisie, l’UNESCO dirige le groupe de travail « Éducation civique », faisant partie du groupe thématique « Gouvernance » de l’Équipe de pays des Nations Unies. Dans ce contexte, s’appuyant sur le « Manuel d’apprentissage de la démocratie pour les jeunes en Tunisie » (2011), qui intègre la perspective de l’égalité des genres, l’UNESCO s’emploie à favoriser la participation des jeunes femmes vulnérables aux processus de plaidoyer et décisionnels.4 Des expériences similaires sont en train d’être mises en place en Égypte, au Maroc et en Mauritanie.5 ▶ En Égypte, à travers des ateliers sur les droits de l’homme et la démocratie pour les jeunes ruraux et urbains, l’UNESCO continuera de soutenir la participation politique à travers l’éducation formelle et non formelle.

Notes 1. Tels qu’émanant de l’analyse croisée : (i) des résultats et recommandations du Groupe de travail thématique sur la jeunesse (2010-2011)  ; (ii) du travail des acteurs internationaux et régionaux de la jeunesse, y compris le système des Nations Unies (2008-2012) ; (iii) de l’évaluation à ce jour de l’action de l’UNESCO en matière de jeunesse, basée sur la revue des documents EX/4 précédents et sur l’information fournie par tous les Secteurs ; (iv) de l’examen de la situation des jeunes au niveau global et de l’évolution des modèles d’organisations de jeunesse  ; (v) de l’évolution de l’approche de la jeunesse par la communauté internationale  ; (vi) de la cartographie des politiques nationales de jeunesse et des structures nationales de représentation de la jeunesse. 2. Objectif primordial 1 : Contribuer à une paix durable […] ; Objectif primordial 2 : Contribuer au développement durable et à l’élimination de la pauvreté […].

Leadership des jeunes, entrepreneuriat et innovation sociale pour promouvoir l’employabilité, les moyens d’existence durables et la réduction de la pauvreté ▶ Au Kenya et en Zambie, l’UNESCO lance un programme sur le leadership destiné à permettre aux jeunes vulnérables vivant dans des contextes ruraux, caractérisés par une grande pauvreté, de mettre en place des projets de renforcement des communautés et de création de moyens de subsistance avec des ressources rurales. ▶ Au Sénégal6, l’UNESCO lance avec l’International Youth Foundation un projet conjoint visant à aider les jeunes innovateurs sociaux à développer leurs entreprises, dans une perspective de culture de la paix. ▶ À Kiribati, l’UNESCO travaille à développer les possibilités de moyens d’existence à l’aide des industries créatives. ▶ Dans plusieurs pays des Caraïbes, le projet Youth Path a montré que l’entrepreneuriat social dirigé par les jeunes, reposant sur le tourisme et la culture, peut générer des emplois et des possibilités de moyens d’existence pour les jeunes. ▶ Dans le domaine de la science, un accent particulier sera mis sur le développement des possibilités d’innovation appliquée dirigée par les jeunes et sur l’employabilité des jeunes grâce aux systèmes de science, technologie et innovation (STI). ▶ Le Fonds international pour la promotion de la culture (FIPC) financera en priorité des projets innovants de jeunes créateurs et/ ou des projets qui aident les jeunes. Des « forums des jeunes sur la culture et la créativité » permettront aux jeunes de s’engager dans la promotion de la diversité des expressions culturelles à travers leur créativité individuelle et collective. ▶ Des possibilités de cultiver la créativité des jeunes en matière de TIC et de promouvoir l’accès aux carrières dans ce domaine seront aussi offertes.

Action des jeunes pour prévenir les conflits et construire et consolider la paix ▶ Sur la base de l’expérience réussie des Écoles ouvertes au Brésil, qui a été reproduite dans cinq pays d’Amérique centrale et en Guinée-Bissau7, l’UNESCO continuera de mobiliser, ou de réinsérer dans la société, les jeunes touchés par la violence, au moyen d’activités artistiques, culturelles, d’entrepreneuriat social, de loisirs et de sport. ▶ Ces dernières années, le Programme d’éducation sur le patrimoine mondial a engagé les jeunes à conduire des projets dynamiques de préservation du patrimoine. La participation et le volontariat des jeunes en matière de sensibilisation au patrimoine en tant que vecteur de dialogue et d’inclusion sociale continueront à être encouragés à travers un programme intégré sur « le patrimoine aux mains des jeunes ». ▶ Le réseau « Le pouvoir de la paix », projet de durée limitée qui a été mis en œuvre en 2010-2011, a offert une plate-forme interactive permettant aux jeunes d’élaborer des produits médiatiques de promotion de la paix. L’UNESCO continuera de stimuler la mise en réseau en ligne des jeunes pour la promotion des valeurs de dialogue interculturel, de la tolérance et de la coexistence pacifique, ainsi que pour le renforcement des communautés. ▶ Les musées seront utilisés comme plates-formes pour l’engagement civique des jeunes afin de stimuler le dialogue et les échanges culturels, contribuant ainsi à renforcer le développement social inclusif.

3. En 2007, le Rapport sur le développement dans le monde élaboré par la Banque Mondiale sur le thème «  Le développement et la prochaine génération  », a examiné les cinq phases majeures de la vie (transitions) qui peuvent faciliter le développement du potentiel des jeunes à condition que des politiques gouvernementales et des investissements adéquats soient mis en place  : apprendre pour le travail et la vie, accès au marché du travail, grandir en bonne santé, constitution de la famille et exercice du civisme. http://bit.ly/RxDE4k 4. Avec le soutien du Royaume des Pays-Bas. 5. Avec le soutien du Royaume d’Espagne. 6. Avec le soutien du Japon. 7. Avec le soutien du Brésil.

Contact Equipe chargée de l’Innovation sociale menée par les jeunes Division de l’inclusion sociale et de la jeunesse Secteur des sciences sociales et humaines UNESCO

[email protected] http://www.unesco.org/new/fr/social-and-human-sciences/ themes/youth/

SHS-2012/WS/1

▶ Des matériels de sensibilisation et des matériels pédagogiques destinés aux jeunes seront mis au point pour ouvrir de nouvelles perspectives sur l’histoire de l’Afrique, la traite des esclaves et l’esclavage, axés sur les expressions et productions culturelles contemporaines et utilisant le potentiel des TIC. Des versions des histoires générales et régionales adaptées aux jeunes, en particulier de « l’Histoire générale des Caraïbes », seront aussi produites. Le « Kit de la diversité pour les jeunes », outil éducatif visant à faire plus largement connaître aux jeunes (12-16 ans) la Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles sera en outre élaboré et mis en œuvre.