LACTEUR 14


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#14 - Septembre 2016

LE DOSSIER

PRENDRE EN COMPTE LES NOUVELLES ATTENTES SOCIÉTALES REPORTAGE

UNE INSTALLATION INNOVANTE EN NORMANDIE

L'ENTRETIEN P.4 Vincent Prolongeau, Directeur général de DPFF

LE DOSSIER P. 4 à 11 Les nouvelles attentes sociétales

REPORTAGE P. 12 et 13 Une installation innovante en Normandie

LA VIE DES RÉGIONS P. 14 et 15

REPÈRES P. 16 à 19 Enquête Danone à l'écoute des producteurs européens

LA VIE DES USINES P. 20 et 21

PARLONS-EN P. 22 Gervais devient Danonino

REPORTAGE P. 23 Biodiversité et nouvelles techniques culturales

Lacteur, le magazine des producteurs de lait

édité par Danone Produits Frais France, 150 Boulevard Victor Hugo – 93589 Saint-Ouen Cedex Revue semestrielle, 2900 exemplaires Rédactrice en chef : Noëlle Poisson - Directrice de la publication : Sophie Godet Morisseau - Coordinatrice de rédaction : Salima Mejjaoui Correspondants régionaux (ARP) : Philippine Autric, Josiane Dumarest, Corinne Lembeye, Frédérick Sanchis, Vincent Cramilly, Denis Meunier Rédacteurs externes : Agence Appaloosa - Crédits photos : Danone, Appaloosa, Fotolia, Istock, CNIEL Conception-réalisation : Agence Appaloosa ISSN : 2426-1025 - Dépôt légal : septembre 2016 Retrouvez-nous sur

www.danone-lait.com 2

# LACTEUR N°14, magazine des producteurs de lait Danone • Septembre 2016

L’ENTRETIEN

Cultivons le dialogue Vincent Prolongeau a été nommé en début d’année Directeur général de Danone Produits Frais France (DPFF). Fort d’une expérience internationale de 25 ans dans des grands groupes comme PepsiCo, il rejoint DPFF à une période clé. Interview.

fluctuations du marché international. Danone peut aider à cette réflexion et contribuer au développement de la filière. Nos producteurs partenaires seront incontournables pour atteindre cet objectif. Autre enjeu de taille : la responsabilité sociétale et environnementale (RSE). En co-construction avec les éleveurs, nous devons réussir à réduire notre empreinte environnementale avec des objectifs chiffrés.

Pourquoi avoir choisi Danone ? D’abord, parce que Danone est le 1er groupe agroalimentaire français. Le double projet économique et social m’a séduit car il est vécu profondément au sein de l’organisation et est très ancré dans l’origine du groupe et son développement. Enfin, Danone est en transformation aujourd’hui et j’espère pouvoir apporter ce que j’ai appris dans des groupes anglo-saxons. C’est un moment important pour Danone auquel je souhaite contribuer.

Qu’attendez-vous des producteurs de lait sur ces sujets et quel rôle peuvent-ils jouer ? Nous attendons qu’ils soient des partenaires stratégiques pour établir un dialogue sur tous ces sujets complexes. Il nous faudra fixer ensemble des objectifs ambitieux, mesurer les progrès au fur et à mesure par des indicateurs clés et puis aussi jouer ce rôle d’entraînement par rapport à l’ensemble de la filière. Danone pèse 4 % de la collecte de lait en France et nous sommes convaincus que nous pouvons être pionniers dans un certain nombre de domaines. Mais nous ne pourrons pas le faire seuls ! Nous avons besoin des producteurs sur toutes ces dimensions, qu’elles soient économiques, sociétales et environnementales.

Quels sont les enjeux auxquels DPFF doit faire face ? Notre catégorie de produits laitiers doit renouer avec la croissance. Danone, en tant que leader, se doit d’initier un changement. L’objectif est de continuer à développer une catégorie déjà très mâture dans un pays développé, mais où il y a encore de nombreuses opportunités. Quel regard portez-vous sur la filière lait en France et sur la relation entre Danone et les producteurs ? Je trouve très gratifiant de rejoindre une entreprise comme Danone qui a une réelle ambition dans l’approvisionnement en lait. Le groupe prend ses responsabilités dans la gestion long terme de cette filière qui souffre d’un déséquilibre conjoncturel entre l’offre et la demande. Il est impliqué très concrètement, y compris au plan financier, pour réduire la volatilité du prix du lait et contribuer à la réussite de l’évolution du secteur laitier.

Comment voyez-vous l’avenir pour Danone et ses producteurs ? Un avenir plein de dialogue, de partenariat et de transformation co-responsable ! Les produits laitiers tiennent une place majeure dans le groupe Danone et les éleveurs sont des partenaires stratégiques et essentiels pour nous. Ils l’ont toujours été et avec notre nouvelle politique d’approvisionnement laitier, ils le seront encore plus. Retrouvez l'intégralité de l'interview sur danone-lait.com

L’entreprise s’est engagée auprès des producteurs de lait dans la réduction de la volatilité des prix du lait, quel est le bilan ? Notre stratégie vise à donner de la visibilité aux producteurs Danone pour leur permettre d’assurer la pérennité de leur exploitation. Nous ferons le bilan dans 5 ans, après des périodes de baisse et de hausse sur le marché laitier. Nous sentons qu’elle correspond à une attente profonde des producteurs et également de la filière. Selon vous, quels sont les autres enjeux communs à relever avec les producteurs dans les prochaines années ? Outre la réduction de la volatilité des prix, chacun doit travailler à accroître sa productivité, au niveau de l’entreprise Danone et dans les élevages laitiers. Sur les marchés européen et mondial, les acteurs de la filière laitière française doivent augmenter leur compétitivité afin de répondre aux

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LE DOSSIER

Les Français vis-à-vis de l’élevage laitier : "Tout ce qui la qualité des produits les intéresse"

Quelles sont les nouvelles attentes sociétales ? Noëlle Paolo est responsable études consommateurs et stratégie, au Centre national interprofessionnel de l’économie laitière (Cniel). Tous les ans, elle pilote une enquête sur ce sujet réalisé par l’Ifop auprès d’un panel de Français.

Quel est l’objet de l’enquête commandée par le Cniel à l’Ifop (Institut français d’opinion publique) en 2015 ? Nous commandons ce baromètre d’image de la filière tous les ans depuis 2010. Il s’agit d’une étude quantitative réalisée auprès d’un échantillon représentatif de 1000 Français. Elle a été complétée en 2015 par une enquête qualitative. Cette étude nous permet de mesurer la manière dont les Français perçoivent la filière laitière. Nous en déduisons ensuite les points sur lesquels il pourrait être intéressant de communiquer. Quelle est l’image de la production laitière chez les Français ? Les Français donnent une note positive de 7,2 sur 10 à l’élevage laitier et accordent une grande confiance aux éleveurs laitiers (7,5/10). Cependant, nous constatons une érosion de ce capital confiance. Cette bonne image est due

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Noëlle Paolo, responsable études consommateurs et stratégie au CNIEL.

à la relation forte qu’entretient l’éleveur laitier avec ses vaches, qu’il trait deux fois par jour et aussi au fait qu’elles sortent dans les champs. Les conditions de vie des animaux sont un sujet d’intérêt pour les consommateurs. Nos concitoyens perçoivent l’élevage laitier comme traditionnel et familial avec des fermes qui sont en voie de modernisation. Ces améliorations sont bien vues car elles participent à l’amélioration des conditions de travail de l’éleveur dont le métier est perçu comme étant difficile. D’une manière générale, le niveau de connaissance sur la production laitière n’est pas très élevé. Les Français ne connaissent pas bien les conditions d’élevage ni le fonctionnement d’une ferme laitière mais ils savent les bienfaits des produits sur la santé. Côté taille, ils pensent que la ferme laitière moyenne compte une centaine de vaches, soit un chiffre supérieur à la réalité, les plus petites étant autour de 40 et les plus importantes, autour de 300…

LE DOSSIER

"71% des citoyens considèrent que l'impact environnemental de l'élevage laitier est un sujet important, en particulier la mise au pâturage (56%)” Noëlle Paolo

Quelles sont les attentes des citoyens vis à vis de l’élevage laitier ? Les personnes interrogées se placent avant tout en tant que consommateurs. Tout ce qui, pour eux, peut impacter la qualité des produits constitue une réelle préoccupation. Par exemple, le consommateur ne peut imaginer un élevage avec des vaches qui ne sortent pas et ne pâturent pas. Les conditions de vie et l’accès au pâturage, la qualité de leur alimentation sont des attentes fortes qu’ils relient directement à la qualité du lait. 71 % des citoyens considèrent que l’impact environnemental de l’élevage laitier est un sujet

important, en particulier : la mise au pâturage (56 %), la qualité de l’alimentation des vaches (53  %) et la bientraitance des animaux (47 %). La traçabilité pour identifier d’où vient le produit (incluant même l’origine de l’alimentation donnée aux animaux au maximum produite sur la ferme) correspond également à un besoin d’information tout comme les traitements médicamenteux utilisés. Concernant la taille des élevages, les Français acceptent l’agrandissement des exploitations laitières par regroupement de producteurs mais jusqu’à un certain point. .

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LE DOSSIER

Et en Europe

Des sujets communs Les attentes sociétales vis-à-vis de l’élevage en Europe sont-elles les mêmes qu’en France ? Un article vient d’être publié dans la revue technique NESE du ministère de l’Agriculture. Il a été rédigé par un collectif de chercheurs* qui a conduit une étude sur 5 pays européens du Nord et du Sud : l’Allemagne, le Danemark, les Pays-Bas, la France, l’Italie et l’Espagne. Résumé… L’étude menée met en exergue des sujets communs dans les sociétés européennes. Cependant, les risques pour la santé humaine, le bien-être animal et l’environnement sont des préoccupations plus fortes pour les populations d’Europe du Nord (Allemagne, Pays-Bas, Danemark). En Espagne, les préoccupations qui émergent dans les débats traitent principalement de la santé humaine et de l’antibiorésistance. Les Italiens, eux, expriment un attachement fort à la sécurité alimentaire des produits qu’ils relient à la proximité.

Un bien-être animal très présent aux Pays-Bas Aux Pays Bas, la densité animale est forte. Le bien-être animal représente aujourd’hui une problématique importante qui se focalise autour de la notion de pâturage qui avait diminué au fil des ans. Pour répondre au consommateur, les signes de qualité néerlandais mettent d’ailleurs en avant les conditions d’élevage, dont le pâturage. La santé au Danemark Au Danemark, outre l’environnement et le bien-être animal, les sujets de débat qui montent au sein de la société sont les risques pour la santé humaine, l’éthique et l’antibiorésistance. Le pâturage et la taille des troupeaux en Allemagne Les manifestations de citoyens sont courantes en Allemagne sur les thèmes de la taille des troupeaux, du bienêtre animal, de l’antibiorésistance ou des OGM. Le confinement des animaux est un sujet de préoccupation croissant pour les consommateurs.

Qualité et bien-être animal

Des produits locaux et sûrs en Italie En Italie, ce qui ressort, c’est le besoin d’assurance des consommateurs dont l’attente est d’accéder à une offre de produits locaux, gage à leurs yeux de sécurité alimentaire.

La Commission européenne édite régulièrement des eurobaromètres. Le dernier en date est issu d’une enquête réalisée auprès de 27 000 Européens. 9 personnes sur 10 considèrent l'agriculture et les zones rurales comme des enjeux importants pour le futur. Offrir une diversité de produits de qualité (42 %, + 4 points par rapport à 2013) et assurer le bien-être des animaux d’élevage (35 %, + 8 points) sont les principales responsabilités attendues par les Européens. Plus de la moitié des Européens pense que les principaux objectifs de l'Union européenne en matière de politique agricole et de développement rural devraient être de s'assurer que les produits agricoles sont de bonne qualité, sains et sans danger (56 %). Source : Les Européens, l’agriculture et la Pac - Eurobaromètre spécial 440 Vague EB84.2 – TNS opinion & social – Commission européenne

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L’antibiorésistance en Espagne En Espagne, l’impact environnemental de l’agriculture, le bien-être animal, les modèles d’élevage sont des thèmes de débats au sein de la sphère scientifique. L’antibiorésistance est la préoccupation majeure exprimée par les consommateurs. *C  hristine Roguet de l’Ifip, Pascale Magdelaine de l’Itavi, Delphine Neumeister et Anne Charlotte Dockes de Idele Source : "Les débats de société sur l’élevage en Allemagne, aux Pays Bas et au Danemark, analyse et confrontation avec le sud de l’Union européenne et enseignements". Article paru dans la revue NESE en juin 2016.

LE DOSSIER

Formation d’éleveurs aux attentes sociétales De la prise de conscience à la prise de parole

Jean-Marc Bèche, service Élevage et société au Cniel.

Jean-Marc Bèche travaille au service Élevage et société du Cniel. Il anime des groupes d’éleveurs pour les sensibiliser aux nouvelles attentes sociétales et les préparer au dialogue depuis 15 ans. Retour sur une expérience riche et utile au quotidien pour ces producteurs. Pourriez-vous nous expliquer la démarche de formation des éleveurs aux attentes sociétales initiée il y a une quinzaine d’années ? Suite à la crise médiatique de 2000, subie de plein fouet par l’agriculture et l’élevage, les interprofessions comme le Cniel et l’Interbev ont décidé de préparer les éleveurs à prendre la parole. C’est la Confédération nationale de l’élevage qui porte cette démarche depuis 2002. L’objectif était de se préparer à être interpellé sur nos modes d’élevage. Nous sommes partis du principe qu’il fallait une prise de parole par les éleveurs eux-mêmes pour expliquer leur métier. D’où la décision collective de former un groupe de producteurs volontaires.

Qu’est-ce que cela apporte aux éleveurs dans leur quotidien ? D’abord, cela les prépare à des prises de paroles. Nous sommes régulièrement contactés par les médias sur divers thèmes liés à l’agriculture. Nous sollicitons ces éleveurs pour des interventions. Ils ont aussi leur place lors de colloques ou de débats liés à l’agriculture. Sur leur territoire local, comme lors d’un conseil municipal ou sur des salons, la formation aide aussi ces éleveurs à prendre la parole. Au plan personnel, c’est un enrichissement et un épanouissement : ils se sentent mieux et confiants dans le dialogue.

Comment travaillez-vous avec eux, concrètement ? Le groupe composé d’une quarantaine d’éleveurs se réunit deux fois par an. Ce sont des sessions intensives de deux jours, composées d’interventions extérieures, de débats et de formation à la prise de parole devant les médias. Nous débriefons ensuite collectivement afin de comprendre ce qu’il faut améliorer. Mais surtout nous travaillons sur le fond des messages pour que chacun se les approprie à sa manière. Nous ne donnons aucune réponse toute faite. Notre travail consiste à sensibiliser aux nouvelles attentes sociétales en apprenant à l’éleveur à se mettre à la place du consommateur. Et préparer les agriculteurs à des prises de paroles.

Ce travail d’analyse et de compréhension des attentes sociétales a-t-il fait évoluer certains dans leurs pratiques ? Oui, car pour se mettre à la place du consommateur, il faut commencer parfois par remettre en cause ses convictions. C’est par exemple difficile au départ pour un producteur d’accepter l’idée que ses vaches réchauffent la planète en dégageant du méthane… Le travail sur des sujets comme celui-là peut amener les éleveurs à chercher des solutions pour améliorer leurs pratiques.

Sur quels thèmes travaillez-vous en particulier ? Le thème majeur abordé en ce moment est le statut animal. Cela touche à son bien-être, aux conditions d’élevage, au confinement et aussi à la mort de l’animal. Nous traitons également de l’impact environnemental de l’agriculture : la participation des vaches au réchauffement climatique, la durabilité des produits laitiers… L’industrialisation et la modernisation de l’agriculture font aussi partie des sujets importants avec notamment la taille des exploitations, l’usage de robots, l’utilisation des antibiotiques… Nous n’avons pas de question taboue !

Les producteurs formés sont souvent sollicités pour des interventions dans les médias.

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LE DOSSIER

Témoignages de producteurs En France, de nombreux producteurs laitiers s'engagent pour faire connaître leurs pratiques. D'autres cherchent à les améliorer. Lacteur vous propose quatre témoignages de producteurs pour mettre en lumière ces initiatives.

“Expliquer aux enfants l’origine du lait” Gaec du Lariquet à Monceaux L’abbaye (Oise) Membres du réseau Bienvenue à la ferme, Marie-Agnès et Jean-Luc Tourneur, producteurs Danone dans l’Oise, ouvrent les portes de leur ferme aux enfants depuis 13 ans. Un engagement placé sous le signe de l’échange. Pourquoi êtes-vous engagés dans cette démarche ? Nous avons besoin de contact avec des personnes en dehors du monde agricole. Nous souhaitons vulgariser et défendre le métier d’agriculteur. Lorsqu’ils viennent à la ferme, les enfants découvrent les bases de la production laitière. Nous répondons à des questions simples comme  : "Pourquoi

la vache produit-elle du lait ?" Les visites pédagogiques se déroulent de mai à mi-juillet pendant les périodes plus calmes. Qu’est-ce que cela vous apporte dans votre métier au quotidien ? La satisfaction de faire connaître et reconnaître notre métier dans sa globalité. C’est important pour nous d’expliquer que nous prenons soin de notre environnement et des paysages : les prairies, les haies, les champs… Ce sont les agriculteurs qui façonnent le territoire : il faut l’expliquer. Sans compter que l’activité agricole induit une dynamique économique dans les régions rurales et attire les entreprises en lien avec le milieu. Nous devons donc nous ouvrir sur l’extérieur pour faire comprendre que les agriculteurs sont des acteurs locaux indispensables.

"Réduire notre impact environnemental" Hubert Majesté à Sedzère (Pyrénées-Atlantiques) Hubert Majesté, producteur Danone dans les PyrénéesAtlantiques, fait partie d’un Groupement d’intérêt économique et environnemental (GIEE) labellisé en 2015. Les essais techniques, réalisés sur son exploitation, vont permettre de quantifier l’impact économique de pratiques respectueuses de l’environnement. "Avec plusieurs producteurs du Sud Ouest, nous avons créé l’association CLEFS du sol* pour préparer la transition agro-écologique sur nos exploitations" explique Hubert Majesté, l’un des fondateurs de l’association. "Par cette démarche, nous souhaitons quantifier l’impact économique de nouvelles pratiques d’élevage destinées à réduire notre empreinte environnementale." Après un audit poussé des services de l’Etat, l’association a pu bénéficier du label GIEE en 2015. Les subventions associées ont permis

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la mise en place d’essais techniques chez les producteurs-membres. Former et diffuser Autonomie protéique, préservation et sauvegarde des sols, réduction des gaz à effets de serre et de l’utilisation des produits vétérinaires… Le programme est ambitieux. "Chaque élevage est diagnostiqué sur ces problématiques pour déterminer le type d’essais à réaliser. L’objectif est de trouver des solutions qui soient les plus adaptées techniquement et économiquement à nos élevages." Pour les aider, le GIEE peut s’appuyer sur plusieurs organismes de recherche qui pourront exploiter et diffuser les résultats. "La formation de nos membres, le progrès technique engendré par les essais ont été moteurs de notre démarche" déclare Hubert. "Mais à terme, nous espérons surtout qu’elle nous permettra de transformer de futures contraintes environnementales en atouts économiques pour nos exploitations." * Collectif Laitier Expérimental Fourrages et Sauvegarde du Sol

LE DOSSIER

"Donner une image positive de l’agriculture" Caroline Piat à Delepierre à Roncq (Nord) Caroline Piat est productrice de lait Danone à Roncq près de Tourcoing. Elle adhère à Savoir vert, une association régionale qui regroupe 110 exploitations ouvrant leurs portes aux écoles. "Pour éduquer les enfants à connaître leur alimentation, je pense qu’il faut communiquer sur notre métier dès le plus jeune âge" explique Caroline Piat. L’adhésion à Savoir Vert lui donne la possibilité de réagir face aux critiques en donnant une image positive de l’agriculture. De février à fin juin, Caroline et son mari reçoivent des classes de tous âges sur la ferme des Quatre Vents... Caroline a appris à s’adapter aux besoins et aux objectifs pédagogiques des enseignants. "Tous les agriculteurs adhérents à Savoir Vert doivent se former à l’accueil et connaître les programmes scolaires" explique-t-elle. L’activité de ferme pédagogique prend beaucoup de temps. "Il y a les visites ainsi que leur préparation avec les enseignants, les formations, les réunions de l’association… mais cette ouverture m’apporte beaucoup."

Graines d’avenir Engagée, passionnée et fière de représenter la profession agricole, Caroline assure la promotion du monde rural au quotidien : "Ouvrir nos fermes est le meilleur moyen d’échanger sur notre métier et faire évoluer la perception de la société sur notre activité." C’est dans ce cadre qu’en avril 2016, la ferme des Quatre Vents a accueilli l’événement Graines d’avenir destiné au grand public et organisé par les Jeunes Agriculteurs de la région. Sur la thématique de la diversification et de l’agriculture locale, l’événement a attiré plus de 10 000 visiteurs venus découvrir le monde agricole et partager un moment convivial sur l’exploitation de Caroline.

Producteur et maire, un engagement de tous les instants Jean-Marie Roussies à Saint Médard Nicouby (Lot) Jean-Marie Roussies est producteur de lait Danone à Saint Médard Nicouby. Amoureux de son pays, il est aussi responsable d’association et maire de sa commune… Son mandat est pour lui l’opportunité de faire converger les intérêts du territoire et de l’agriculture dans une même direction. Dans une région comme le Languedoc Roussillon Midi Pyrénées, où l’activité agricole occupe près de la moitié du territoire, la communication entre le monde agricole et le grand public est indispensable. Jean-Marie Roussies, producteur Danone et maire de Saint Médard Nicourby, le constate au quotidien. Faire les bons choix "Nourrir est une noble tâche pas assez reconnue" affirme l’élu. "Mon mandat communal et intercommunal me permet d’expliquer ma profession d’éleveur au plus grand nombre." Il n’est pas toujours simple de jongler entre son métier et ses responsabilités politiques. Cela exige une grande organisation au quotidien. "C’est un choix personnel à la fois exigeant et

exaltant. Pour organiser mes journées, je dois anticiper, être efficace et faire les bons choix" précise-t-il. "Mais quand les projets sont partagés par mes équipes, cela devient passionnant." Épanouissement professionnel et personnel "La réflexion, la discussion, le partage et le respect sont des valeurs importantes pour moi. Et si mon métier m’apporte un épanouissement professionnel, l’engagement politique donne un sens à ma vie personnelle." Sur ce territoire rural, production laitière et politique convergent vers des objectifs communs. Produire un lait de qualité, s’impliquer dans la filière laitière, pratiquer une agriculture raisonnée tournée vers l’avenir… Pour sa région, l‘élu souhaiterait que ses convictions d’éleveur s’inscrivent dans un partenariat gagnant-gagnant entre la filière et les producteurs.

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LE DOSSIER

Flore Augé, Directrice RSE

Responsabilité Sociétale et Environnementale Danone s’engage !

Après 6 ans au marketing chez Danone, Flore Augé est Directrice RSE (Responsabilité Sociétale de l’Entreprise) depuis deux ans et demi. Zoom sur les engagements de Danone pour répondre aux attentes sociétales. Pourquoi les attentes sociétales constituent-elles un enjeu important pour Danone ? Danone est la marque alimentaire préférée des Français. Elle est reconnue comme le spécialiste des yaourts en France et est présente dans presque tous les réfrigérateurs ! C’est pourquoi nous souhaitons être au cœur des attentes de la société. Cela constitue bien sûr un enjeu en termes de réputation, de crédibilité et de ventes. Les questions auxquelles nous devons répondre sont nombreuses. L’élevage et l’amont agricole sont au cœur de ces préoccupations. L’impact environnemental, l’emploi, le bien-être animal, nos relations avec les producteurs sont autant de thèmes attendus et sur lesquels nous travaillons. Le grand public a besoin d’être informé et parfois rassuré sur ces sujets. Quels sont les engagements de Danone ? Danone a pris des engagements RSE auprès de ses partenaires autour de 4 grands piliers. Le premier d’entre eux s’intitule "Entreprendre autrement" et consiste à travailler avec nos nombreuses parties prenantes en échangeant régulièrement avec eux. Par exemple, nous avons créé un Comité Danone Lait durable, composé d’experts de l’amont laitier de différents horizons, pour échanger et orienter de manière pertinente les projets Danone. Le 2e pilier est en

lien avec notre mission et nous engage "pour une alimentation plus saine" Dans ce cadre, nous menons des actions concrètes visant à promouvoir de bonnes habitudes alimentaires auprès de nos salariés, nos consommateurs et d’autres publics comme les écoles. Dans une approche responsable et durable, Danone formalise ses engagements au plan environnemental dans un 3e pilier, une attente forte des citoyens-consommateurs. L’ambition de notre Groupe est de réduire fortement son empreinte carbone. Avec la démarche "Objectif zéro net carbone à horizon 2050", au niveau mondial et pour l’ensemble de nos activités (eau, alimentation infantile, nutrition médicale et produits laitiers frais), le groupe s’engage à réduire de 50 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030… en première étape. Pour ce faire, nous sommes à l’écoute des experts et des bonnes pratiques sur le terrain. Nous souhaitons trouver des solutions adaptées à chacun qui nous permettent d’atteindre cet objectif, en particulier au niveau des exploitations laitières. Enfin, Danone poursuit ses engagements en faveur de ses salariés d’aujourd’hui et de demain en visant le "zéro accident", et en promouvant la diversité, la parité homme/ femme, la formation…. Et pour l’avenir, Danone s’engage plus particulièrement pour l’insertion des jeunes.

Danone au SIA 2016

Partageons plus qu’un yaourt ! Lors du Salon international de l’agriculture du 27 février au 6 mars 2016 à Paris, Danone a invité les visiteurs à entrer dans un yaourt pour vivre une expérience sensorielle unique. A l’occasion d’un parcours sur le cycle de vie du produit, Danone a communiqué sur les secrets de fabrication d’un yaourt de qualité, en valorisant son approvisionnement laitier. Ce temps fort permet aussi à Danone d’expliquer ses engagements sociaux et environnementaux à l’ensemble des parties prenantes, le grand public bien sûr mais aussi le monde des médias. Ainsi, nous avons accueilli plus de 30 000 consommateurs, fait déguster 32 000 produits. Côté média, cela a donné lieu à un cahier spécial dans le Parisien avec plus de 2,4 millions de lectures et un partenariat avec Europe 1 avec 4,5 millions d’auditeurs par jour entre autres.

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Sur le stand Danone au SIA, les visiteurs ont découvert la fabrication du yaourt.

LE DOSSIER

Le résumé du dossier en chiffres…

En France :

Les consommateurs français ont des attentes fortes sur les pratiques d’élevage. Les principales sont pour :

71%

la maîtrise de l'impact environnemental

51%

des Français estiment que consommer "autrement", c'est consommer responsable et plus durable (35% en 2010).

75%

des 15-24 ans pensent que le développement durable est une nécessité.

56 % la mise au pâturage

Sources : Étude IFOP pour le CNIEL, juin 2015 Étude Ethicity Greenflex 2016 "Les Français et la consommation responsable"

En Europe :

9 / 10

9 Européens sur 10 pensent que l’agriculture et les zones rurales sont des enjeux importants du futur. Source : Eurobaromètre Spécial 440, janvier 2016

53 %

la qualité de l'alimentation des vaches

47 %

la bien-traitance des animaux

Les principaux enjeux, selon les citoyens européens, sont pour :

42 % offrir des produits de qualité

35 %

assurer le bien-être animal

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REPORTAGE

Jeunes agriculteurs

Une installation innovante en Normandie Pour installer leur fils Thomas et leur belle-fille Charlène, tous deux jeunes agriculteurs, Agnès et Jean-François Fourdinier ont quitté la ferme familiale située dans le Pas de Calais. Ensemble, ils reprennent une exploitation en Haute Normandie en 2015, l’EARL Les Champs de Bray. Danone les a accompagnés.

"

P

our Thomas comme pour moi, les vaches sont une passion qui remonte à l’enfance" explique Charlène Fourdinier, l’une des quatre associés de l’EARL Les Champs de Bray. "Laitières ou allaitantes, peu nous importait tant que notre future exploitation nous permettait d’aller au bout de cette passion." Ce détail est important quand on découvre l’histoire plutôt atypique de ces deux jeunes agriculteurs novices en production laitière.

Un projet mûrement réfléchi

Après leurs études d’ingénieur en agriculture, Thomas et Charlène Fourdinier deviennent respectivement responsable de cultures à l’extérieur de la ferme familiale et animatrice en production biologique. Pendant 4 ans, ils mûrissent leur projet d’installation initialement prévue sur la ferme familiale. Cependant, ils finissent par se tourner vers la reprise d’une autre exploitation à 1h30 de l'un des parents, qui, fait amusant, les faisait rêver quand ils traversaient la région. "Les anciens exploitants produisaient du lait et avaient un beau potentiel de développement" précise le couple. Le projet de reprise est familial. Agnès et Jean-François Fourdinier, les parents de

Thomas, revendent les parts de leur propre exploitation à leurs neveux pour suivre leurs enfants dans l’aventure. "À plus de 50 ans, repartir de zéro dans une autre région, c’est courageux" précise Charlène Fourdinier. "Si mes beaux-parents ne nous avaient pas suivis, nous ne nous serions jamais lancés en production laitière. À quatre, nous pouvons nous aménager du temps libre plus facilement."

Transmission de contrat

Au moment de la reprise, l’exploitation est sous contrat Danone. Clémence Douville, Animatrice Relation Producteur (ARP) Danone, se souvient de leur première rencontre : "Ce n’est pas tous les jours que l’on assiste à une reprise d’exploitation hors cadre familial, couplée à l’installation de deux jeunes agriculteurs." Transmission du contrat, adhésion à l’organisation de producteurs, primes de qualité du lait… tout le fonctionnement avec la laiterie est nouveau pour les quatre exploitants. "Clémence Douville a pris le temps de tout nous expliquer" se rassure Charlène Fourdinier. "Comme nous sommes tous deux jeunes agriculteurs, nous avons pu prétendre à une augmentation de notre droit à produire auprès de Danone". Pour cela, Charlène et Thomas Fourdinier ont présenté en détail leur projet. Il est cohérent et est donc accepté par la laiterie. "Avec la mise en place de l’atelier allaitant destiné à la vente directe, cette augmentation nous permet de dégager assez de travail pour quatre personnes." Danone a incité lors de la reprise de l’exploitation les producteurs à changer leur tank à lait. "Maintenant, nous sommes équipés pour la collecte 72h. C’était le seul investissement nécessaire lors de notre installation" souligne Thomas.

Voir la vidéo sur danone-lait.com

Retrouvez ce témoignage en vidéo sur : www.danone-lait.com

Thomas et Charlène Fourdinier ont pu compter sur l’appui de leur ARP, Clémence Douville, pour les accompagner.

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Les associés de l’EARL des Champs de Bray favorisent le pâturage sur l’exploitation.

"La production laitière était nouvelle pour nous." Thomas, Charlène, Agnès et Jean-François Fourdinier

À chacun ses responsabilités

Un an après leur installation, chaque associé a trouvé ses marques. Si tout le monde participe à l’ensemble des tâches d’astreintes, les affinités de chacun ont désigné des responsables d’atelier. Ainsi, Agnès Fourdinier gère la comptabilité et la vente directe, Jean-François Fourdinier est devenu responsable de l’atelier allaitant et accompagne Thomas dans le suivi des cultures tandis que Charlène Fourdinier s’est tournée plus naturellement vers l’atelier lait. "Deux générations différentes qui travaillent ensemble, ça s’apprend" met en garde le jeune couple. "La Chambre d’Agriculture nous a d’ailleurs dispensé une formation à laquelle nous avons participé tous les quatre. Ainsi, nous nous réunissons tous les lundis matin pour nous répartir les tâches." Les quatre producteurs très dynamiques ont aussi su trouver leur place dans cette nouvelle région : "Nous avons été très bien accueillis. Au bout de deux mois, nous participions déjà aux ensilages de maïs avec nos voisins."

EARL Les Champs de Bray à Avesnes en Bray, Haute Normandie

Thomas, Charlène, Agnès et Jean-François Fourdinier

90 vaches laitières 25 vaches à viande Blondes d’Aquitaine 198 ha de Surface agricole utile dont 60 ha de pâtures

Des projets en nombre

Tous les indicateurs sont au vert pour les projets de l’exploitation. "Même si la production laitière est nouvelle pour eux, la qualité est là" précise Clémence Douville. Les deux jeunes agriculteurs, riches tous les deux d’une expérience en Nouvelle-Zélande et en Australie, ont ramené dans leurs bagages de nouvelles idées pour leur troupeau. "Nous avons cette chance d’avoir des pâtures à proximité. Abreuvoirs, clôtures, chemins… Nous avons choisi d’investir pour développer le système herbager." Autre projet pour le couple : les vêlages groupés. "L’idée est d’atteindre un pic de production au printemps afin de bénéficier des primes de régularité d’été accordées par Danone et de mieux organiser le travail." Mais les exploitants ne comptent pas s’arrêter là : développement de la vente directe de viande, diversification des cultures de rente, production de légumes… Les projets ne manquent pas car comme conclut très bien Charlène Fourdinier : "Cette installation, c’est avant tout le commencement d’un projet de vie…" Agnès, Thomas et Charlène Fourdinier : "Il a fallu apprendre à travailler tous les 4".

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LA VIE DES RÉGIONS

Sud Est

Les premiers prix d’Écriture Premiers prix de section au concours du Salon de l’agriculture 2016 de Paris et au concours Montbéliard Prestige 2016, Grande championne au concours interdépartemental d’Hauterives dans la Drôme : la vache Montbéliarde Écriture collectionne les plus prestigieuses récompenses à la grande joie de son heureux propriétaire, Julien Gentil du Gaec de Sarapin en Isère (38). Pour l’éleveur, la passion des concours, c’est une histoire de famille initiée par son grand-père : "En 1981 déjà, il avait remporté le prix de la meilleure laitière au concours Montbéliard Prestige." Plus qu’une passion, les concours sont pour Julien une belle aventure partagée avec ses collègues du syndicat Montbéliard, qui participent tous aux préparatifs. "C’est une belle occasion de montrer le dynamisme de notre équipe et de notre région."

Basse Normandie

Arrivée de nouvelles citernes de collecte Optimisation de la collecte sur la zone du Molay-Littry grâce aux trois nouvelles citernes à pompage électrique de 30 000 litres récemment livrées.

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Leur grande capacité permet le retrait d’un ensemble de collecte un jour sur deux ainsi que la réduction des distances parcourues en journée. Résultat : une collecte optimisée. Sécurisées par des radars de détection d’obstacle, les citernes seront aussi plus respectueuses des abords des laiteries grâce à un essieu suiveur et à un essieu releveur. Ces dernières, totalement électriques et rechargeables pendant le transport, permettent l’arrêt du moteur pendant le pompage des tanks. Ce système réduit de façon non négligeable les consommations électriques et de carburant. Enfin, ces citernes faciliteront les suivis qualité grâce à un système de prise d’échantillons automatique et au suivi du cycle de nettoyage par automate intégré. Économies, environnement, qualité et sécurité… De nouveaux équipements qui répondent aux engagements durables de Danone.

LA VIE DES RÉGIONS

Haute Normandie

Collecte de nuit opérationnelle Depuis le 9 mai dernier, la collecte s’effectue de jour comme de nuit en Haute-Normandie. Les tournées, de 7h à 17h et de 17h30 à 3h00, sont

réalisées avec les mêmes ensembles de collecte pour optimiser leur taux d’utilisation. Leur nombre a ainsi pu être réduit de 19 à 11 unités. Cette nouvelle organisation améliore donc significativement l'efficacité de la collecte. Pour garantir des conditions de sécurité optimales, les citernes et les tracteurs ont été équipés de matériels spécifiques à la collecte de nuit tels que des éclairages supplémentaires. La collaboration de chacun (chauffeurs, producteurs, Organisation de Producteurs et l'usine du Pays de Bray qui réceptionne de nuit) a participé à la réussite de cet ambitieux projet pour notre zone de collecte.

Nord Première journée Jeune Agriculteur En février dernier, Danone a accueilli au sein de l’usine de Bailleul (59) un groupe de producteurs récemment installés pour marquer ses engagements réciproques avec ses jeunes partenaires. Chacun est venu présenter son projet à l’image de Dominique Vaesken, 30 ans, installé depuis peu sur le Gaec familial. Au lendemain de l’arrêt des quotas, Danone encourage de jeunes exploitants comme Dominique Vaesken dans leurs ambitions de développement. La viabilité et la durabilité de leur projet sont des enjeux fondamentaux pour l’entreprise. "Je répondais à des critères précis qui m’ont permis de bénéficier de l’accompagnement de Danone et de mon Organisation de Producteur (OP)" explique le producteur. Ainsi, outre la solidité financière, son projet devait répondre à des critères techniques, environnementaux et sociaux. "Évoquer mon projet dans sa globalité avec Danone m’a permis de prendre du recul." Pour ce jeune producteur, cette journée très conviviale a été l’occasion de rencontrer et de tisser des liens avec d’autres jeunes agriculteurs. "C’est motivant de constater le dynamisme et l’envie qui nous anime."

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REPÈRES

Enquête

Danone à l’écoute de producteurs européens Mieux connaître ses fournisseurs de lait et renforcer la relation avec les producteurs est une priorité pour Danone. C’est pourquoi pour la première fois, Danone a souhaité interroger l’ensemble des producteurs qui approvisionnent ses usines en France, Espagne, Allemagne, Belgique, Pologne et Roumanie. Retour sur les résultats de l'enquête en France.

Répartition des réponses en fonction des zones de collecte

45,5% 38%

Au total, 33,5% des producteurs européens interrogés par mail ont répondu à l’enquête. En France, ce résultat est supérieur avec un taux de réponse de 40 %, soit 585 répondants sur les 1465 producteurs interrogés par mail.

Bailleul Pays de Bray

Molay-Littry

33,6% Zone de collecte

Villecomtal sur-Arros

37,7%

St-Just Chaleyssin

Usines

Continuer le lait

Si la plupart des producteurs sont inquiets sur l’avenir de la filière, 97% déclarent vouloir continuer leur atelier lait dans les cinq prochaines années. La grande majorité des producteurs envisage même d’augmenter sa production laitière (46%) dans les prochaines années. Une tendance que l’on retrouve dans les autres pays européens.

3%

Quel avenir pour l'atelier lait des producteurs français ? Souhaitent continuer la production Souhaitent continuer, voire développer la production Envisagent de réduire ou d'arrêter la production

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46%

51%

REPÈRES

Confiance et fierté En France, ils sont 87% à faire confiance à l’entreprise Danone et 75% à déclarer être fiers de travailler avec Danone. Comme en 2010, l’image de Danone auprès du grand public est importante pour les producteurs. 80% des interrogés pensent que Danone peut contribuer, grâce à sa marque, à améliorer l’image des éleveurs auprès des consommateurs. Un résultat qui témoigne du lien fort qui unit Danone et les producteurs.

L'image de Danone auprès des producteurs français 100% 90%

13%

80%

5% 7%

70%

8% 1% 4%

27%

60%

Tout à fait d’accord Plutôt d’accord

44%

3% 4%

50%

11% 3% 6%

48%

47%

Plutôt pas d’accord

40% Pas du tout d’accord

30% 45%

20%

43%

0%

Je ne sais pas

32%

28%

10% 2% Je suis satisfait de mon partenariat avec Danone

Je suis fier que Danone utilise mon lait pour ses produits frais

J’ai confiance en Danone

Danone peut contribuer à améliorer l’image des producteurs auprès des consommateurs

Profonds changements de la filière Les profonds changements de la filière laitière française, vécus par les producteurs depuis 2011, impactent la qualité de leurs relations avec Danone. Ainsi, 50 % des producteurs français sont satisfaits de la relation qui les unit à l’entreprise. 37 % la considèrent acceptable. 47 % estiment que cette relation s’est dégradée ces dernières années et 40 % considèrent ne pas avoir suffisamment de contact avec l’entreprise. Près de la moitié des éleveurs Danone (42%) n’ont d’ailleurs jamais visité d’usine. Enfin, 55 % des producteurs français réclament une meilleure compréhension des réalités de leur métier d’éleveur de la part de leur partenaire. Ces résultats interviennent dans un contexte marqué par la mise en place de la contractualisation et la fin du système régulé des quotas laitiers.

Quelles sont vos relations avec Danone ? 100% 90%

3% 7%

14% 20%

54% 37%

60%

30% 20% 10% 0%

10%

46% 35%

33% 33%

50% 40%

12%

21%

80% 70%

6%

45%

Très Bonnes Bonnes

45% 37%

33%

37%

47%

Excellentes

27%

Acceptables

44% Mauvaises

45% 26%

17% 17%

18% 2%

2%

FRANCE

ESPAGNE

ALLEMAGNE

27% 9% POLOGNE

BELGIQUE

ROUMANIE

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REPÈRES

Les défis des 5 prochaines années selon les producteurs français 22%

Embaucher et former des salariés

23%

Transmission de l’exploitation

25%

Conserver le foncier agricole

26%

Produire un lait de haute qualité

33%

Agrandir l’exploitation Être compétitifs

42%

Volatilité du prix et des coûts de production

58%

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

Parmi les défis majeurs identifiés des cinq prochaines années, l’ensemble des producteurs européens mentionne principalement la maîtrise de la volatilité des coûts de production ainsi que la qualité du lait. Les producteurs français citent également la compétitivité comme un enjeu important pour leur métier. Cependant, la grande majorité des producteurs européens exprime en parallèle des inquiétudes quant à l’avenir de la filière laitière, principalement en France, en Allemagne et en Espagne en raison de l’incertitude sur les prix. Face à ces inquiétudes, les producteurs sont en attente d’un accompagnement de Danone en lien avec les enjeux de la filière et sont ouverts à de nouvelles voies collaboratives. 21 % des producteurs seraient intéressés pour rejoindre un réseau réunissant d'autres producteurs afin d'échanger sur des sujets en lien avec les pratiques d'élevage.

Des prix moins volatils Pour un prix du lait moins volatil, 81% des producteurs Danone en France se déclarent favorables à une nouvelle formule de prix prenant en compte les coûts de production. Un résultat qui conforte le travail de co-construction en cours mené avec les producteurs et leurs représentants pour définir en concertation une composante "coûts de production" dans le calcul du prix du lait.

Seriez-vous ouvert à de nouveaux modèles de prix ? En FRANCE

En EUROPE

Pas d’opinion

Non

5%

Pas d’opinion

14%

Non 81%

Oui

17%

4%

79%

Oui

Trois axes d’amélioration En conclusion, les résultats de l'enquête permettent d’identifier trois axes d’amélioration possibles du partenariat entre Danone et les producteurs : • Poursuivre la mise en place d’une relation durable et équilibrée qui répond à nos enjeux communs, à savoir un approvisionnement en lait de qualité, la réduction de l’impact de la volatilité et l’amélioration de la compétitivité tout au long de la chaîne. • Augmenter la fréquence des contacts et des échanges entre Danone et les producteurs afin d’échanger sur les réalités des métiers de chaque partie. • Développer un accompagnement adapté et innovant pour aider les producteurs à faire face aux défis de la filière. D'autres informations sur danone-lait.com

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REPÈRES

Qui sont nos voisins ?

Panorama des exploitations Danone en Europe Taille, production… L’enquête réalisée auprès des éleveurs livrant à Danone en Europe a permis de dresser le profil des exploitations par pays. Présentation.

ALLEMAGNE

BELGIQUE

• 30% des producteurs ont moins de 40 ans • 89% atelier lait spécialisé

• 18% des producteurs ont moins de 40 ans • Atelier lait spécialisé

POLOGNE

FRANCE

• 37% des producteurs ont moins de 40 ans • 91% atelier lait spécialisé

• 35% des producteurs ont moins de 40 ans • 37% Atelier lait spécialisé • 61% Polyculture-élevage

ROUMANIE • 54,5% des producteurs ont moins de 40 ans • 90% atelier lait spécialisé

ESPAGNE • 38% des producteurs ont moins de 40 ans • 95% atelier lait spécialisé

Taille du cheptel (% d'exploitations agricoles)

Production de lait moyenne par vache (% d'exploitations agricoles)

Moins de 50 vaches

Moins de 7 500 kg

50-300 vaches

7 500 - 9 000 kg

300-1000 vaches

9 000 - 10 500 kg Plus de 10 500 kg

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LA VIE DES USINES

Villecomtal

L’usine ouvre ses portes pour ses 60 ans En 2016, l’usine de Villecomtal fête ses 60 ans. Fondée par Léonce Salat sur les bords de l’Arros, cette laiterie familiale commence une longue collaboration avec Danone dès 1961 en devenant une filiale de la branche Produits Frais du groupe BSN Gervais Danone. En 2000, Villecomtal devient une des 6 usines Danone en France ce qui lui permettra de bénéficier d’une modernisation continue. Au cours de ces 60 ans, des générations de salariés se sont ainsi relayées et ont contribué tant au développement de Villecomtal qu’au rayonnement économique de toute une vallée.

Saint Just Chaleyssin

De nombreuses activités Ces 60 ans ont été l’occasion de nombreuses manifestations et activités : rencontre avec les consommateurs pour le lancement de Danonino, table ronde lors de la journée de la femme, participation active des salariés à la semaine du développement durable… Ancien salarié, producteur, rendez-vous maintenant aux portes ouvertes de l’usine qui se tiendront au mois d’octobre pour découvrir nos installations et les évolutions de l’usine.

Une nouvelle ligne Danette à la conquête de l’Europe Les travaux de la nouvelle ligne Danette dans l’usine de Saint Just Chaleyssin ont commencé. Cet important investissement inscrit l’usine comme la plateforme européenne de Danette. "Situé dans le Grand Est, au cœur du bassin européen de consommation et d’une vaste région laitière, l’emplacement de l’usine la rend stratégique" souligne Pascal Sagot, Directeur de l’usine. "Elle a su décrocher de nouveaux marchés européens comme la Hongrie, la Tchéquie, la Slovaquie et l’Italie." Chocolat saveur banane, chocolat blanc… De nouveaux parfums Danette vont pouvoir être développées sur cette nouvelle ligne. "Nos équipes ont la capacité de réussir ce développement important pour le site" se félicite le Directeur. "La sécurité, la qualité et la performance sont au cœur de ce projet de développement. Ce sont des enjeux stratégiques qui nous permettront de pérenniser l’environnement économique de l’usine."

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LA VIE DES USINES

Le Molay-Littry

Les 2 Vaches continuent leur développement La marque Les 2 Vaches étoffe sa gamme de produits avec deux nouveaux desserts au cacao de Tanzanie et au Café de Colombie. Fabriqués à l’usine du Molay-Littry, à partir de lait bio de Normandie, ils sont distribués depuis le mois d’avril 2016. Sous la marque Les 2 Vaches, nos voisins espagnols vont aussi pouvoir goûter les yaourts Les 2 Vaches brassés nature, nature 0% et myrtille également fabriqués à l’usine du Molay-Littry. Gamme innovante et nouveaux marchés à l’export, la demande en croissance constante est un défi que comptent bien relever les équipes des 2 Vaches. Regroupant 24 producteurs, la laiterie va donc renforcer ses approvisionnements dans les prochaines années grâce à une dizaine d’élevages actuellement en conversion à l’agriculture biologique. Les 2 Vaches recherchent toujours de nouveaux éleveurs intéressés par la production biologique. Si vous souhaitez intégrer cette démarche et que vous êtes situé en

Basse-Normandie, vous pouvez contacter la Direction Lait à l’usine du Molay-Littry.

Bailleul

Danette saveur Brownie : le grand retour ! Disponible depuis le mois d’avril 2016, la Danette saveur Brownie revient dans les rayons ! Pas moins de 2 500 tonnes de ce dessert seront produites à l’usine de Bailleul pour les marchés français et espagnol. Son grand retour sera accompagné par le lancement de la Danette Chocolat saveur Banane produite à l’usine de Saint-JustChaleyssin. Le succès devrait être au rendez-vous pour cette réédition. Crème à la saveur atypique, Danette saveur Brownie avait déjà séduit nombre de gourmands à sa première sortie. Sa texture onctueuse et son goût délicieux en avaient d’ailleurs fait la Danette officielle de l’équipe de France de football en 2008.

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PARLONS-EN

Gervais devient Danonino Une marque qui plaît aux enfants et aux parents

Depuis le 1er mars 2016, la marque Gervais est devenue Danonino. Objectif : plaire autant aux enfants qu’aux parents. Le dinosaure bleu, Dino, est la mascotte d’une marque qualitative, ludique et utile ! "Grandir ensemble" c’est le message qui s’affiche sur la page d’accueil du site de la marque Danonino. Il résume bien l’esprit de la nouvelle marque familiale par excellence. La gamme des produits Danonino a été élaborée pour s’adapter à tous les moments de consommation : pour le dessert, à boire, à emporter, à la paille… L’ambition de Danonino est de contribuer à développer l’autonomie de l’enfant. Un objectif qui fait écho aux attentes des deux cibles : les parents et les enfants ! Comme un grand Les produits de la gamme Danonino sont destinés aux enfants de 3 à 6 ans. À cet âge, ce sont encore les parents qui choisissent les produits. Le parent est donc la première personne à qui la marque doit s’adresser pour convaincre des bienfaits du produit. Cependant, le consommateur final c’est l’enfant. La mission de Danone a donc été de viser un parfait équilibre entre goût, qualités nutritionnelles, facilité de consommation, texture et portions. L’idée est bien sûr que l’enfant puisse manger les produits comme un grand ! Ludique et pédagogique Autre point fort de la personnalité de la marque Danonino : l’aspect ludique et pédagogique. Cela commence par les pots collectionnables et la présence de la mascotte Dino. L’expérience se prolonge sur la plate-forme ludo-pédagogique danonino.fr avec des dessins animés, des jeux et des

activités d’apprentissage pour aider les enfants à gagner en autonomie. De nombreuses astuces sont également proposées aux parents. Les contenus éducatifs et les activités ont été créés, testés et approuvés par une équipe d’experts de la Faculté des sciences de l’éducation de l’Université internationale de Catalogne (UIC). Une application mobile a même été développée pour amener partout avec soi le kit d’activités.

Les produits Danonino Rien ne change sauf le nom !

Danonino continuera de proposer une gamme de produits laitiers adaptés aux enfants pour les aider à bien grandir. Danonino est source de calcium et de vitamine D, nécessaires à la croissance et au développement osseux des enfants. Produits :

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Yaourts à boire Mon yaourt rigolo Gourde

Fromage blanc maxi-panaché Yaourt paille

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REPORTAGE “La terre se porte mieux et mon travail est plus facile.“ Frédéric David

Biodiversité et nouvelles techniques culturales "Mes sols sont plus vivants"

Frédéric David, producteur Danone en Basse-Normandie, utilise les Techniques culturales simplifiées (TCS) depuis 15 ans pour favoriser la biodiversité de ses sols. Travail, facilité et rendements intéressants récompensent sa pugnacité. Frédéric David, associé de la Société civile laitière de la Félière, a fait le choix d’approches nouvelles dans ses pratiques culturales. En 2001, au départ en retraite de son père en charge des cultures, il se tourne vers une conduite plus respectueuse de son sol qui a souffert des labours. "Ces pratiques, et la nature argileuse des terres, ont favorisé le compactage de nos sols au fil des ans. En outre, pour des raisons environnementales, nous devions nous passer de labour en hiver. Il nous fallait absolument trouver des alternatives."

Encourager la vie du sol

Frédéric adopte donc les Techniques culturales simplifiées (TCS), méthodes de cultures limitant le travail du sol tel que le labour. Les TCS encouragent les producteurs à laisser les débris de végétaux, les chaumes et pailles dans les champs. L’ensemble de ces mesures favorise la biodiversité du sol. Cette microfaune lui est bénéfique à l’image des vers de terre, indicateurs de la vie du sol et qui l’ameublissent. "Décompactage, semis direct… Avant de trouver l’itinéraire cultural le plus adapté, il a fallu plusieurs étapes et années" souligne Frédéric. "Aujourd’hui, nous privilégions le travail peu profond pour conserver la matière organique en surface et ne pas trop bouleverser les différentes couches qui composent le sol."

Résultats visibles et réguliers

Après plusieurs années, les résultats sont visibles. Les sols ont retrouvé leur microfaune et absorbent plus facilement les excès d’eau grâce au maintien des couverts végétaux qui préviennent aussi l’érosion et limitent le ruissellement. "Les micro-organismes aèrent le sol. La terre se porte mieux et mon travail est plus facile" remarque le producteur. À condition de bien maîtriser le désherbage, les résultats sont également plus réguliers qu’en labour. "Les premières années,

les bienfaits se ressentent en particulier sur les cultures d’automne comme le blé ou le colza. Le choix du couvert végétal et l’intervention dans de bonnes conditions sont les deux facteurs de réussite des TCS appliquées au maïs." Il a pourtant fallu se débarrasser de quelques habitudes : "Il ne faut pas intervenir trop tôt au risque de ralentir le chantier et surtout accepter des parcelles moins jolies en surface mais plus vivantes en profondeur."

SCL de la Félière à Missy (14) Frédéric, Richard, François et Thierry David 210 vaches laitières 2,2 millions de litres produits 75-80 taurillons laitiers sortis par an 595 ha de Surface agricole utile dont 377,5 ha de céréales et oléagineux (blé, colza, orge, méteil) 156,5 ha de maïs, 59 ha d’herbe et de luzerne

Après plusieurs années de TCS, les sols ont retrouvé leur microfaune.

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