ESSAI 1…

Les sciences de l'éducation sont riches en enseignements. ... d'autoformation guidée et à l'utilisation d'outils numériques pour prolonger la présence, éliminer ...
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ESSAI 1…

En quoi différencier l’enseignement et mettre l'accent sur son apprentissage permet d’améliorer la confiance en soi de l'élève ? L’enseignant dispose de 2 axes pour développer la confiance en soi de ses étudiants :

1. Adapter son enseignement pour le rendre actif, participatif et collaboratif 2. différentier son enseignement pour l’adapter à l’apprenant et le mettre en situation de réussite

1 - Adapter son enseignement pour développer la confiance des apprenants : Vous trouverez ci-dessous une analyse personnelle de ce qu’il est possible de faire pour développer la confiance en soi des étudiants selon 3 niveaux : celui de l’enseignant et de son enseignement, celui de l’étudiant puis celui de la formation.

a) Que faire du côté de l’enseignant et de son enseignement ?

De nombreuses études montrent que l’apprentissage peut être amélioré par des scenarii pédagogiques rendant actifs les apprenants.

L’enseignant doit avoir conscience de la diversité des outils (ou scenarii pédagogiques) dont il dispose pour enseigner. En voici quelques-uns : -

La visite pédagogique : apprendre en explorant L’invité : apprendre de l’autre Le débat : apprendre en discutant Le travail de groupe : apprendre en co-construisant Les travaux pratiques : apprendre en faisant L’exposé : apprendre en enseignant La compétition (ou Battle) : apprendre en s’affrontant ou via un défi L’apprentissage par problème : apprendre via un problème en trouvant des solutions L’étude de cas : apprendre du cas particulier et généraliser Le projet : apprendre en réalisant, concrétiser, donner du sens Le jeu de rôle : apprendre en jouant un rôle La démonstration : apprendre en démontrant La simulation : apprendre via une simulation d’une réalité parfois complexe à rencontrer La critique constructive : apprendre par la critique et construire autour Le cours magistral : apprendre par la transmission d’informations.

Il est à noter que ces scenarii pédagogiques peuvent être réalisés avec ou sans outils numériques pour la plupart. En dehors du cours magistral, ces scénarii permettent à l’étudiant de mobiliser ses capacités dans un but donné.

Lorsque ce but est atteint, l’expérience retirée permet d’augmenter la confiance en soi de l’apprenant. De plus, la collaboration dans la poursuite de ce but permet aussi d’améliorer son « rapport à l’autre » et donc son estime personnelle.

b) Que faire du côté de l’étudiant ?

Les sciences de l’éducation sont riches en enseignements. J’ai par exemple été interpelé par cette illustration sur le taux de rétention moyen d’un élève en fonction de son activité d’apprentissage : JFC – 2013

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Le cours magistral « transmissif » ne passe que de 5 à 20% de son contenu, s’il est accompagné d’un bon diaporama ou d’une vidéo !

Nous constatons une augmentation du taux de rétention liée à l’augmentation de l’activité et à la diversité des sens mobilisés. Ainsi, les séances de TP peuvent transmettre 75% de leur contenu alors que placer les étudiants dans une situation d’enseigner permet de passer l’essentiel du message : Il s’agit du réputé « learning by teaching Britannique » pratiqué dans les Bell-Lancaster Schools (d’Andrew Bell et de Joseph Lancaster) ou « écoles mutuelles ». En effet, pour faire face à une pénurie de professeurs on demande à des élèves avancés de transmettre à leurs collègues les connaissances qu'ils viennent d'assimiler. Cette technique est apparue au XVIIIe siècle et préfigure l’apprentissage par les pairs tel que nous le définissons aujourd’hui. Comment rendre plus actif l’étudiant en tenant compte de ces données?

Nous pourrions commencer par diminuer la prise de notes, pour augmenter la disponibilité et la concentration, donc la participation et l’interaction. Cela conduirait à une amélioration de la considération et développerait la motivation et la confiance en soi. En effet, mettre un élève en situation d’enseigner lui permet de mieux comprendre les rôles de chacun (élève/enseignant/pair), le responsabilise et lui permet d’augmenter son estime et sa confiance en lui.

c) Que faire du côté de la formation ? Partons de trois constats de base : •

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L’étudiant n’est pas forcement disponible physiquement et mentalement au moment du cours. Chaque être humain possède un rythme physiologique qui lui est propre. Le savoir transmis par un pair, est souvent mieux écouté que distillé par un enseignant, dont l’enseignement est peu attractif. L’être humain apprend tout au long de sa vie par l’expérience et par l’échange avec son entourage (apprentissage social).

Lorsqu’un cours très actif et collaboratif est mis en place, il pousse naturellement à une part d’autoformation guidée et à l’utilisation d’outils numériques pour prolonger la présence, éliminer les distances, s’affranchir des limites de temps, et centraliser les ressources.

JFC – 2013

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L’étape suivante semble être naturellement la « formation hybride » et la « classe inversée ».

Les formations sont dites « hybrides » lorsqu’elles intègrent des séquences en présentiel et d’autres à distance. Voici une définition de la pédagogie inversée trouvée sur le site du Cegep de Lévis-lauzon :

« La pédagogie inversée est une stratégie d’enseignement où la partie magistrale du cours est donnée à faire en devoir, à la maison, alors que les traditionnels devoirs, donc les travaux, problèmes et autres activités, sont réalisés en classe. » 1

Pour être réalisés à distance, ces cours magistraux sont produits sous forme de vidéos, de sons, de documents textes de synthèse et d’animations. L’étudiant peut les étudier à son rythme, quand il se sent disponible, d’où il veut et le nombre de fois souhaité. Il n’est donc pas mis en difficulté par le rythme du cours.

L’avantage de la méthode est un gain de temps en présentiel, permettant à l’enseignant d’améliorer l’encadrement, le suivi individuel et l’approfondissement de notions complexes. Si on ajoute à cela l’organisation d’activités multiples en ateliers, l’enseignant pourra davantage se libérer de la contrainte d’un grand groupe pour s’occuper d’un petit nombre et ainsi réaliser de l’apprentissage différentié.

2 - Différentier son enseignement pour l’adapter à l’apprenant et le mettre en situation de réussite

La différenciation trouve tout naturellement sa place dans les modalités de formations hybrides et de classe inversée, et de manière plus générale dans tout scénario d’enseignement actif.

En effet, ces scénarii permettent à l’enseignant de gagner du temps, de segmenter l’apprentissage en ateliers simultanés et ainsi de s’occuper de groupes plus restreints. Cela permet donc d’adapter l’enseignement à l’apprenant en l’individualisant car le temps passé avec chacun est augmenté.

Le « nerf de la guerre » de la différentiation de l’enseignement est une pédagogie « active ». Or la différentiation et la pédagogie active améliorent la réussite. Enfin la réussite étant la principale condition du développement de la confiance en soi et de l’estime personnelle, nous pouvons conclure que différentier un enseignement permet d’agir sur la confiance et l’estime personnelle. Pour conclure je citerai Benjamin Franklin : « Tu me dis, j'oublie. Tu m'enseignes, je me souviens. Tu m'impliques, j'apprends... »

L’implication favorise l’apprentissage, et par effet « boule de neige » l’estime et la confiance en soi dans la réussite.

Site internet du Cégep de Lévis-Lauzon [en ligne] consulté le 10/11/2013 : http://cll.qc.ca/wp/zonetic/approches-pedagogiques/pedagogieinversee/ 1

JFC – 2013

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