et les changements climatiques

maurice et les changements climatiques. Quand le chaud (et sensuel) el Niño se pointe sur les côtes équatoriales de l'océan Pacifique, la température grimpe !
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maurice et les changements climatiques À moins d’avoir passé les dix dernières années dans une hutte de la forêt amazonienne ou au fin fond de la Sibérie, tout le monde a entendu parler des changements climatiques... même maurice.

Texte Noémie Larouche Illustrations Martin Patenaude-Monette

C'est un fait. La planète fait de la fièvre, mais à qui la faute ? El Niño ? Quand le chaud (et sensuel) El Niño se pointe sur les côtes équatoriales de l’océan Pacifique, la température grimpe ! L’eau devient anormalement chaude, les vents changent et les précipitations sont aussi affectées. Mais le phénomène ne dure pas dans le temps et n’a aucun effet sur le climat à long terme.

Le principal coupable, donc, c’est lui : Maurice ! C’est ce qu’affirment 97 % des scientifiques de la planète. Les 3 % restants…

La température moyenne de la planète (terre et océans) a augmenté de 0,85  °C entre 1880 et 2012. Et si rien n’est fait (si on continue à rouler en Hummer et à couper la forêt amazonienne comme de la mauvaise herbe), les scientifiques prévoient une hausse moyenne des températures de 4,8 oC d’ici 2100. Et comme ces changements seront plus prononcés au fur et à mesure qu’on s’approche des pôles, le Québec doit s’attendre à un réchauffement plus élevé que la moyenne. Et ça, ça fait vraiment plaisir à Maurice… Plus besoin de partir en Floride l’hiver…

Mais Maurice profite moins de son chalet sur le bord du fleuve près de Sept-Îles. En 10 ans, l’eau a déjà grignoté 13 mètres de terrain. Les glaciers des montagnes, du Groenland, de l’Antarctique et de la banquise arctique… fondent et s’écoulent dans la mer.

L’air plus chaud peut contenir plus de vapeur d’eau. Cette vapeur se condense et augmente les quantités de précipitations. Résultat ? Une hausse prévue du niveau de la mer de 29 à 82 cm (du plus optimiste au pire des scénarios) d’ici la fin du 21e siècle.

Le méthane alors ? Le méthane est un gaz très puissant ! Il contribue aussi à augmenter l’effet de serre. Sur un siècle, il est 21 fois plus « réchauffant » que le dioxyde de carbone (CO2). Mais son impact est moindre que celui du CO2, 200 fois plus présent dans l’atmosphère ! Et pour ceux que ça inquiète… vous pouvez continuer à péter sans remords.

curium décembre 2015

C’est vrai : la Terre a connu des épisodes de réchauffement/refroidissement. Mais, cette fois-ci, les données scientifiques démontrent clairement que la planète se réchauffe parce qu’il y a trop de CO2 dans l’atmosphère.

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Le dioxyde de carbone, mais aussi la vapeur d'eau et le méthane, sont naturellement présents dans l’atmosphère. Ces gaz emprisonnent la chaleur (les rayons infrarouges) et empêchent qu’elle ne s’échappe toute dans l’espace. Sans eux, la vie sur Terre serait drôlement moins confortable… En fait, il ferait environ 33 oC de moins… Brrr…

Le pied de glace disparaît. Ce dépôt de glace qui s’accumule sur les rives agit normalement comme un bouclier et protège les berges de l’action des vagues.

Le CO2 émis par la nature est absorbé par les océans et les végétaux. Ce cycle permet de maintenir l’équilibre à la surface de la planète. Mais on ne peut pas en dire autant des émissions humaines qui ont élevé les quantités de CO2 à des niveaux records !

Ajoutez à ça quelques bonnes tempêtes et conditions météorologiques extrêmes (en raison du dérèglement de la circulation atmosphérique) et Maurice peut dire adieu à son chalet.

curium décembre 2015

Mère Nature ?

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Les scientifiques estiment que, pour éviter le pire, les émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES) doivent être réduites de 25 à 40 % sous les niveaux de 1990, d'ici 2020. Pour le Canada, c’est un tour de force. Pendant ses dix ans au pouvoir (2005-2015), le gouvernement Harper a fait preuve d’un désolant je-m’en-foutisme. Le Canada est le seul pays à s’être retiré du Protocole de Kyoto. Pas question, non plus, de toucher à l’industrie pétrolière ! À elle seule, l’Alberta est responsable de 73 % de la hausse de GES observée au pays depuis 25 ans. Et pourtant, l’exploitation des sables bitumineux de la province est toujours grassement subventionnée.

Et c’est sans compter l’acidification des océans, l’aggravation des îlots de chaleur, la dégradation du pergélisol, la détérioration de la qualité de l’eau, la migration des espèces, etc. Stop !!!! Maurice est découragé… Allez, Maurice, un peu de courage. On se retrousse les manches. Ce n’est pas complètement irréversible.

Résultat ? Le Canada est un des plus grands pollueurs de la planète. Bref, un piètre élève…

Des solutions… il y en a !

Non. De VRAIES solutions. Cette année, une soixantaine de chercheurs canadiens ont publié un document à cet effet. Les scientifiques proposent une série de mesures, qui feraient très mal à l’industrie pétrolière, mais qui permettraient de contenir le réchauffement.

Les propositions des scientifiques

Mais maintenant, c’est le temps de passer à l’action. Fin novembre, Paris accueille la COP21, une conférence mondiale sur le climat, à laquelle participeront 195 pays. L’objectif : conclure un accord universel sur le climat pour maintenir le réchauffement climatique sous la barre des 2 °C.

En plus de 20 ans de négociations aux Nations Unies, les gouvernements ne sont jamais parvenus à s’entendre. Mais cette fois-ci, ce n’est plus le temps de jouer. Le président américain Barack Obama, lui-même, l’a dit : « Nous sommes la première génération à subir les conséquences du changement climatique et nous sommes la dernière à pouvoir faire quelque chose contre ce changement. » Que dira le nouveau gouvernement canadien ?

curium décembre 2015

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Et Maurice, lui, qu’en pense-t-il ?

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