La sécurité d’approvisionnement et les perspectives

Seul le texte parlé fait foi

de croissance de FMB

Assemblée générale de BKW FMB Energie SA, le 11 mai 2007 Exposé de Fritz Kilchenmann, président du conseil d’administration

1. L’exercice 2006

L’exercice 2006 de FMB a été satisfaisant, j’en veux pour preuve les chiffres clés suivants: La prestation globale consolidée du groupe FMB a augmenté de 19,3 % pour s’établir à 2 373 millions de francs. Le résultat d’exploitation avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (EBITDA) s’élève à 604 millions de francs, ce qui représente une augmentation de 40,2 %. Le bénéfice du groupe a crû de 8,4 %, à 332,6 millions de francs et celui de BKW FMB Energie SA de 35 %, à 275 millions de francs. Certains facteurs extraordinaires doivent être pris en compte, ainsi que vous l’expliquera le président de la direction d’entreprise, Kurt Rohrbach

La situation financière de FMB reste très solide avec une part de fonds propres de 53 % (49,8 % en 2005), soit presque 3 milliards de francs.

La marche des affaires a, elle aussi, été positive au cours de l’exercice sous revue. La production, les ventes en Suisse, mais aussi les ventes en Italie et en Allemagne ont connu une évolution positive, à l’instar des prix du négoce et des rendements correspondants. Le résultat en kilowattheures du négoce physique a légèrement reculé, FMB étant une entreprise verticalement intégrée. Il en va de même pour le résultat du

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négoce des dérivés énergétiques, 17 millions de francs, de loin inférieur au résultat exceptionnel enregistré en 2005 (40 millions de francs).

Aucun incident, notamment météorologique, n’est venu perturber les activités du groupe, et aucune panne de courant majeure n’a été enregistrée.

2. L’actionnariat FMB

Le nombre d’actionnaires FMB a continué à augmenter. Actuellement, 5 700 personnes sont inscrites au registre des actionnaires, contre 1 100 au début de l’année 2003.

L’évolution du cours de l’action FMB est plutôt satisfaisante. Il est passé de 86 francs à 143 francs en 2006. Depuis, il est retombé à 130 francs. La capitalisation boursière de FMB s’élève à environ 7 milliards de francs.

Nous vous proposons une nouvelle augmentation du dividende, de 2,50 francs à 2,70 francs (+ 8 %). Le rendement s’élève ainsi à 2 %, une valeur appropriée au regard de l’augmentation notable du cours de l’action.

Je souhaite évoquer les défis que doit et que devra relever notre entreprise.

3. Sécurité d’approvisionnement et pénurie d’électricité

Les milieux économiques et politiques, ainsi que nos clients, prennent enfin conscience de ce que le secteur de l’électricité annonce depuis

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plusieurs années : la production d’électricité ne parviendra bientôt plus à satisfaire une demande en hausse constante. La Suisse n’a plus construit de grande centrale depuis 1985. Elle s’est en quelque sorte reposée sur ses lauriers, préférant miser sur des contrats de fourniture à long terme avec EDF, sur différents types de petites installations de production et sur la modernisation des centrales hydroélectriques. Une solution que les politiques n’ont d’ailleurs pas remise en question. Si d’importantes mesures d’utilisation rationnelle de l’énergie n’avaient pas été mises en œuvre avec succès, la pénurie d’électricité serait déjà une réalité ; elle se profile actuellement à l’horizon 2015. La consommation d’électricité liée aux secteurs du bâtiment et de l’informatique ainsi qu’aux nouvelles applications utilisées par les entreprises et les particuliers est supérieure aux économies réalisées grâce aux mesures précitées, et elle continue à augmenter.

Sans oublier une chose essentielle : entre 2015 et 2035, les contrats avec EDF arriveront à échéance et les centrales nucléaires en fin de vie. De nouvelles capacités de production s’avéreront alors nécessaires.

Pouvez-vous vous imaginer ce qu’est une pénurie d’électricité ? Il faut avoir voyagé dans des régions du monde sans approvisionnement garanti pour le savoir : des jours entiers sans courant ou seulement quelques heures par jour. En Suisse, il n’y a que de brèves pannes d’électricité, qu’on oublie vite, pour autant qu’elles n’aient pas mis l’ordinateur hors service, faisant perdre ainsi des données importantes. Une pénurie d’électricité swiss made se situerait quelque part entre les deux situations que je viens d’évoquer. Elle ne serait pas permanente, mais il faudrait vivre avec des pannes de courant imprévues et plus fréquentes ainsi qu’avec des interruptions planifiées de l’approvisionnement, et ce, quelle que soit la météo.

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Alors que faire ?

Il s’agit tout d’abord de continuer à optimiser l’efficacité énergétique des applications électriques. Pour cela, il faut promouvoir la recherche et le développement, améliorer les technologies et conseiller les consommateurs. FMB le fait depuis des années.

Les nouvelles énergies renouvelables comme l’éolien, la biomasse et le photovoltaïque ont le vent en poupe. Sans jouer un rôle déterminant, elles peuvent apporter une précieuse contribution à la sécurité d’approvisionnement. FMB est une entreprise leader dans ce domaine en Suisse, et ce de sa propre initiative. Mais sans tirer des plans sur la comète : les installations concernées ne pallieront pas la pénurie annoncée. Ainsi, s’il « suffirait » théoriquement d’ériger 200 à 300 éoliennes sur les hauteurs jurassiennes pour obtenir la même puissance que la centrale nucléaire de Mühleberg, encore faudrait-il pour cela qu’elles produisent du courant en continu. Or elles produisent en moyenne 1000 heures par an à pleine charge, sans aucune possibilité de planifier leur engagement. La CNM, elle, produit de l’électricité en continu pendant 8000 heures par an.

La nouvelle taxe de 0,6 ct./kWh approuvée récemment par l’Assemblée fédérale permettra de dégager jusqu’à 350 millions de francs de subventions chaque année. Payée par les consommateurs, elle devrait rendre les nouvelles énergies financièrement intéressantes. L’avenir nous dira si cette taxe remplira son objectif.

Il est impératif de construire de grandes centrales, les milieux économiques et politiques sont unanimes sur cette question. Mais c’est là que s’arrête le consensus. Les uns entendent construire de nouvelles centrales nucléaires aussi rapidement que possible, les autres souhaitent

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miser sur les centrales à gaz. Et chacun s’oppose avec véhémence à l’autre mode de production. Tous ont de bons arguments et le soutien d’une partie de la population. Si aucun consensus n’est trouvé, il sera difficile aux entreprises d’électricité de construire de nouvelles centrales dans notre pays. Car sans consensus, c’est-à-dire sans un solide soutien du monde politique et de la population, il aurait été impossible de construire les grandes centrales hydroélectriques et les cinq centrales nucléaires que compte la Suisse.

Force est de constater que les procédures de planification, d’autorisation et de recours incroyablement longues ne font qu’aggraver la situation. Tous les types d’installations sont concernés, qu’il s’agisse d’un grand parc éolien ou d’une centrale nucléaire.

Pour mettre toutes les chances de son côté, FMB a donc décidé d’anticiper sans fermer aucune porte.

Elle entretient et procède à l’extension des centrales existantes. Deux faits essentiels se sont produits à ce sujet ces dernières semaines : • Début mars, le Tribunal administratif fédéral a décidé qu’il était possible de supprimer la limitation de l’autorisation d’exploitation de la centrale nucléaire de Mühleberg dans le cadre d’une procédure simple. Cette autorisation, qui arrive à échéance en 2012, ne se justifie que par des motivations politiques. Il n’est donc pas nécessaire d’engager une nouvelle procédure complète d’autorisation d’exploitation, ainsi que l’a affirmé l’administration fédérale. Le Département fédéral de l’environnement, des transports, de l’énergie et de la communication (DETEC) a déposé un recours contre le jugement du Tribunal administratif fédéral au Tribunal fédéral, pour des raisons de procédure. On ne peut qu’espérer, dans l’intérêt de la sécurité

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d’approvisionnement, que le Tribunal fédéral clarifiera rapidement cette question de procédure. Il est temps de remédier à l’injustice criante faite à la CNM par rapport aux autres centrales nucléaires. • Toujours en mars, le Canton de Berne a octroyé à la société Kraftwerke Oberhasli le permis de construire relatif à l’agrandissement du lac du Grimsel. L’augmentation de la capacité du lac de 75 millions de m3 permettra d’accroître de manière substantielle la production et de l’ajuster aux besoins des consommateurs. L’impact sur l’environnement et le paysage sera modéré. L’octroi du permis de construire a été soumis à la mise en œuvre de mesures de compensation et de revalorisation exhaustives. Un pont à l’architecture remarquable prolongera la route du col du Grimsel au-dessus du lac et deviendra le nouveau symbole de la région. Les organisations de protection de l’environnement ont fait appel de la décision d’octroi du permis de construire devant les tribunaux, mais nous sommes confiants.

FMB a également décidé d’investir massivement dans la production d’électricité issue des nouvelles énergies renouvelables. Les projets en cours, construction de nouvelles éoliennes et de petites centrales hydroélectriques dans l’Oberland et dans le Jura, et extension de la centrale solaire du Stade de Suisse, représentent un montant d’environ 155 millions de francs.

FMB projette en outre de construire une centrale combinée à gaz à Utzenstorf, dont la taille n’a pas encore été déterminée. L’emplacement a déjà été défini, il se situe au milieu d’un vaste site industriel. La sévère réglementation adoptée il y a quelques semaines par l’Assemblée fédérale concernant la compensation des émissions de CO2 pourrait

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toutefois considérablement renchérir le projet. FMB évalue actuellement la situation.

Par ailleurs, FMB a acquis plusieurs participations dans des centrales à gaz à l’étranger. Depuis l’an dernier, elle dispose ainsi d’une participation de 200 MW dans une nouvelle centrale construite près de Turin par notre partenaire, E.ON Energie. Nous avons d’autres projets en ligne de mire, en Italie comme en Allemagne, que nous pourrions également réaliser conjointement avec des partenaires. Si les entreprises suisses d’électricité ne peuvent pas construire de centrale en Suisse, elles devront en effet se rabattre sur l’étranger.

Enfin, FMB envisage de construire une nouvelle centrale nucléaire sur le site de Mühleberg. Plus personne ne conteste la nécessité de remplacer les centrales existantes. Les sites actuels sont privilégiés. Celui de Mühleberg, notamment, est particulièrement approprié à l’approvisionnement des clients FMB et de la Suisse romande. Tous les aspects doivent toutefois être pris en compte : technique, finances, environnement, économie et société. On estime que 15 à 18 ans sépareront la planification de la mise en service de la centrale.

Le conseil d’administration estime le montant des investissements précités dans la production à environ 2 milliards de francs, centrale nucléaire non comprise.

Un milliard supplémentaire sera investi dans la maintenance et l’extension des réseaux, tous niveaux de tension confondus. Pour les seules lignes à très haute tension (220 kV à 380 kV), 67 projets sont prévus par la Confédération, projets auxquels FMB apportera sa contribution. Entre le concept et le raccordement au réseau des lignes concernées, la route est toutefois encore longue.

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4. Perspectives de croissance de FMB

Au mois de mars 2007, les Chambres ont terminé le débat sur la loi fédérale sur l’approvisionnement en électricité, qui prévoit l’ouverture progressive du marché de l’électricité. Si aucun référendum n’est lancé, elle devrait entrer en vigueur en 2008. Dès lors, les clients consommant plus de 100 mégawatts pourront choisir leur distributeur. Cinq ans plus tard, soit en 2013, le marché sera libéralisé pour tous les clients, pour autant que, là aussi, aucun référendum ne soit organisé. Ceux-ci disposent par ailleurs d’un « filet de sécurité », puisque leur distributeur local est tenu de les approvisionner.

Difficile d’opter pour une approche plus prudente. FMB est convaincue de réussir à relever le défi de l’ouverture du marché. Elle s’y prépare en effet depuis des années, en procédant notamment aux investissements nécessaires. Pour nous, la libéralisation du marché représente une véritable opportunité en termes de croissance. Les trois conditions suivantes doivent toutefois être remplies : • Comme je l’ai expliqué plus haut, il est impératif de procéder à une extension appropriée des capacités de production. La fiabilité de ces dernières constitue un atout primordial pour garantir la croissance durable de notre entreprise. • Il est également nécessaire de renforcer les partenariats existants et d’en conclure de nouveaux. En 2006, nous avons racheté la société Onyx Energie Mittelland et l’avons intégrée dans le groupe FMB. Un contrat avec la Ville de Thoune concernant l’achat d’une participation de 49 % de la société Energie Thun AG est en préparation. Les deux coopérations, au sein de la plateforme Youtility et avec le Groupe E,

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sont une réussite. Quant à FMB et E.ON Energie, elles travaillent ensemble en Italie. Ces partenariats sont les piliers de la croissance à long terme de FMB, ainsi qu’en témoignent les résultats de l’exercice 2006. • Pour rester compétitifs sur un marché libéralisé, il faut proposer des prix concurrentiels. FMB entend également proposer à ses clients des produits intéressants et une sécurité d’approvisionnement fiable. Dans cette optique, une stratégie de dumping ne serait pas une solution d’avenir.

5. Remerciements

Vous voyez, l’électricité est un secteur exigeant. Les nombreux défis et chantiers en cours représentent des projets ambitieux. Pour les mener à bien, nous avons besoin d’une infrastructure technique fiable et d’un personnel motivé et bien formé à tous les niveaux. La satisfaction des collaborateurs doit être la règle. Au nom de l’assemblée générale et du conseil d’administration, je tiens à remercier chaleureusement la direction d’entreprise, les cadres ainsi que l’ensemble des collaborateurs du groupe FMB pour leur travail, leur engagement de tous les instants et leur précieuse contribution à la réussite de notre entreprise.

FMB s’est forgée une place d’employeur fiable et attractif. En contrepartie, elle attend de ses collaborateurs des prestations de grande qualité, qu’ils fournissent d’ailleurs ! Je suis convaincu que cette politique gagnantgagnant est et restera fructueuse. J’ajoute ici que les collaborateurs sont de plus en plus nombreux à acheter des actions FMB, témoignant ainsi de leur confiance dans l’entreprise.

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Quant à vous, chers actionnaires, le conseil d’administration et la direction d’entreprise vous remercient de l’intérêt que vous portez à notre entreprise. Le soutien que vous apportez aux différents projets que j’ai évoqués revêt une grande importance à nos yeux, car vous faites partie des ambassadeurs de notre entreprise.

Je déclare l’assemblée générale ouverte.