Le changement climatique dans les Pyrnes - ademe midi-pyrenees

19 févr. 2001 - Afin d'apporter une contribution à la connaissance du changement ... document technique intitulé « Impact du changement climatique en ...
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L’impact du changement climatique en Midi-Pyrénées, Exemple de la chaîne des Pyrénées.

Source : ARPE Midi‐Pyrénées 

Réalisé par l’Agence Régionale Pour l’Environnement de Midi-Pyrénées Julien LAVAUD – [email protected] 05 34 31 97 28

 

 

Etude réalisée par l’Agence Régionale Pour l’Environnement, avec le soutien technique de MétéoFrance, le soutien financier de l’Union Européenne (FEDER) et le soutien technique et financier de la Région Midi-Pyrénées et de l’ADEME.

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Résumé : L’origine du réchauffement climatique ne fait plus de doute aujourd’hui. La température moyenne mondiale a augmenté de 0,74°C depuis 1900, augmentation qui s’accélère depuis ces dernières années. Tout le monde est concerné par ce changement, mais certains territoires seront plus sensibles que d’autres, notamment les régions du sud de l’Europe. La région Midi-Pyrénées connait un réchauffement de la température moyenne annuelle de 1,1°C entre 1900 et 2007, soit d’avantage que le réchauffement observé à l’échelle nationale. L’ARPE a débuté une étude fin 2007 avec le soutien de la Région Midi-Pyrénées, de l’ADEME et de l’Union Européenne pour : - rassembler l’ensemble des données aujourd’hui disponibles en Midi-Pyrénées permettant de démontrer que les milieux naturels, la biodiversité, la forêt et l’agriculture sont déjà concernés par le changement climatique ; - préparer les stratégies d’adaptation au changement climatique des secteurs économiques les plus vulnérables comme le tourisme, la sylviculture, l’agroalimentaire et le bâtiment. Des premiers éléments recueillis montrent que l’impact du changement climatique en MidiPyrénées et dans les Pyrénées n’est pas sans conséquence. Les glaciers, indicateur de référence dans l’observation du réchauffement climatique, fondent dans les Pyrénées à un rythme élevé : leur surface a été réduite par 5 en 150 ans. Si la tendance se confirme, d’ici une vingtaine d’année, ils auront complètement disparu en été. La biodiversité, extrêmement riche et sensible dans les Pyrénées, n’est pas épargnée. Une étude récente sur 170 espèces forestières montre une remontée de ces espèces de 64 m entre 1971 et 1993. Une remontée des espèces de 150 m peut être observée pour chaque degré supplémentaire. Le nombre de jours enneigés, facteur dont dépend une bonne partie de l’économie touristique dans les Pyrénées, diminue aussi, mais les données disponibles aujourd’hui ne sont pas encore suffisantes pour quantifier cette réduction. A présent, il faut compléter la connaissance des impacts du changement climatique, notamment dans les Pyrénées où ils se feront plus ressentir. L’économie montagnarde, particulièrement fragile, sera confrontée à des problèmes climatiques, en plus des problèmes économiques existants (déprise agricole, économique…). L’ensemble de la Région Midi-Pyrénées, comme le Sud-ouest Européen, sont concernés par le réchauffement de la température.

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Resumen : Hoy en día, el origen del calentamiento climático no da lugar a dudas. La temperatura media mundial ha aumentado de 0, 74° C desde 1900, progresión que viene acelerándose en estos 15 últimos años. Este cambio nos impacta a todos, pero determinados territorios se verán más afectados que otros, especialmente las regiones del sur de Europa. La región Midi-Pyrénées ha experimentado un aumento de la temperatura media anual de más de 1° C desde 1900, o sea una progresión más fuerte que la que se observa a nivel nacional. A raíz de estas primeras indicaciones, el ARPE, (Agence Pour l’Environnement) de MidiPyrénées, inició un estudio a finales del año 2007, con el apoyo de la Región Midi Pyrénées, de l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) y de la Union Europea, para : -

reunir todos los datos disponibles en Midi-Pyrénées que permitan demostrar que los medios naturales, la biodiversidad, los espacios forestales y la agricultura ya se ven afectados por el cambio climático ;

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preparar las estrategias de adaptación al cambio climático para los sectores económicos más frágiles, como son el turismo, la silvicultura, la industria agroalimentaria y la construcción.

Los primeros elementos recabados muestran que le cambio climático en Midi-Pyrénées y en el Pirineo, no deja de tener consecuencias. Los glaciares, indicadores de referencia en la observación del calentamiento climático, se funden en el Pirineo, a un ritmo elevado : su superficie ha sido dividida por 5 en un plazo de 150 años. De seguir confirmándose esta tendencia, en 20 años habrán desaparecido por completo en verano. La biodiversidad, extremadamente rica y sensible en el Pirineo, tampoco se libra. Un estudio reciente sobre 170 especies forestales de los distintos macizos franceses, muestra que su implantación se ha desplazado una media de 64 metros en altitud, entre 1971 y 1993. Por cada grado de temperatura suplementario puede observarse un desplazamiento en altitud de 150 metros. El número de días con nieve, factor del que depende buena parte de la economía turística del Pirineo, también disminuye, pero los datos disponibles en la actualidad no permiten cuantificar esta reducción. Ahora, es necesario completar los conocimientos que tenemos sobre los impactos del cambio climático, especialmente en el Pirineo, donde estos impactos se experimentarán con más agudeza. La economía de montaña, muy frágil, además de los problemas económicos que ya padece (déprise agrícola), se verá confrontada a problemas climáticos. Todo el territorio de Midi-Pyrénées, al igual que el suroeste europeo está afectado por el calentamiento de la temperatura.

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Sommaire 1. Le changement climatique à l’échelle mondiale ..........................................................11 1.1 Une prise de conscience de 200 ans...........................................................................11 1.2 Observation de l’impact du changement climatique au niveau mondial ......................14 1.3 Les scénarii du GIEC à horizon 2100 au niveau mondial............................................17 1.4 Les impacts attendus du changement climatique selon les simulations du GIEC au niveau mondial....................................................................................................................19 2. Le changement climatique à l’échelle européenne......................................................22 2.1 Observation de l’impact du changement climatique en Europe...................................22 2.2 Les impacts attendus du changement climatique selon les simulations du GIEC .......26 3. Le changement climatique à l’échelle nationale ..........................................................29 3.1 Contexte ......................................................................................................................29 3.2 Observation de l’impact du changement climatique en France Métropolitaine : indicateurs de l’ONERC......................................................................................................30 3.3 Les impacts attendus du changement climatique en France métropolitaine selon les simulations du GIEC ...........................................................................................................42 4. Le changement climatique étudié à l’échelle régionale en France Métropolitaine ...48 4.1 La région Bourgogne ...................................................................................................48 4.2 La Région Rhône Alpes...............................................................................................54 4.3 La région Midi-Pyrénées..............................................................................................55 5. Le changement climatique sur la chaîne Pyrénéennes...............................................66 5.1 Observation de l’impact du changement climatique ....................................................66 5.2 Les études en cours sur la chaîne des Pyrénées et la Région Midi-Pyrénées............73

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L’origine du réchauffement climatique ne fait plus de doute aujourd’hui au sein des experts scientifiques du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). Seuls les doutes concernant les évolutions futures du climat et des écosystèmes, y compris l’avenir de nos sociétés modernes, perdurent aujourd’hui. Afin d’apporter une contribution à la connaissance du changement climatique à une échelle locale, l’Agence Régionale Pour l’Environnement de Midi-Pyrénées, avec le soutien du Conseil Régional Midi-Pyrénées, de l’ADEME, et de l’Union Européenne, publie ce document technique intitulé « Impact du changement climatique en Midi-Pyrénées : exemple de le chaîne des Pyrénées ». Ce document permet de faire une synthèse, non exhaustive, de la connaissance du changement climatique. L’organisation de ce rapport suit légèrement la chronologie de la prise de conscience mondiale de l’impact du changement climatique. Les premiers éléments montrant l’impact de la concentration des GES à l’échelle planétaire sont la fonte des glaces polaires et l’élévation de la température et du niveau des océans. Plusieurs rapports consolident le fait que ce sont bien les activités humaines qui sont responsables des émissions de GES (cf. GIEC). Partant de ce constat, l’Europe décida de s’engager pour relever le défi. Dans un même temps, des stratégies nationales commencent à apparaître en Europe et sur d’autres continents. Cette préoccupation devient régionale et les différents rendez vous internationaux (Sommet mondiale des Régions à St Malo, octobre 2008) et européens (ARE et changement climatique à Limoges en Mars 2009) consolident l’importance du rôle à jouer des Régions pour atténuer et s’adapter à l’effet du changement climatique. La conférence de Copenhague (COP 15 en décembre 2009) renforcera certainement l’engagement et l’importance des politiques régionales pour lutter contre l’effet de serre et le réchauffement climatique. En Midi-Pyrénées, des premiers éléments permettent déjà de quantifier l’impact du changement climatique sur notre région, et dans les Pyrénées. Pourquoi l’exemple des Pyrénées ? Une augmentation de la température est observable plus facilement en altitude qu’en latitude : pour 1 C°supplémentaire, on peut observer une remontée des espèces de 150m en altitude et de 200 à 300 km vers le Nord en latitude. A l’heure actuelle, Midi-Pyrénées connaît déjà un réchauffement de températures de plus d’1°C depuis 1900.

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1. Le changement climatique à l’échelle mondiale 1.1

Une prise de conscience de 200 ans 1

L’observation individuelle jusque dans les années 1990 : - 1787, le naturaliste Suisse Horace Bénédict de Saussure découvre, par un assemblage de boîtes en verre enchevêtrées, l’effet de serre ; - 1824, Joseph Fourier, physicien français, montre que l’atmosphère laisse mieux passer le rayonnement solaire que le rayonnement émis par la Terre ; - 1838, Claude Pouillet, physicien français, désigne la vapeur d’eau et le gaz carbonique comme responsables de l’effet de serre ; - 1896, le chimiste suédois Svante Arrhenius, lauréat du prix Nobel de physique en 1903, estime qu’un doublement de la concentration atmosphérique de gaz carbonique (dû à la combustion d’énergies fossiles) se traduirait par une élévation de la température de la planète de l’ordre de 4°C ; - 1924, le géophysicien serbe Milutin Milankovitch démontre que la Terre est soumise à des cycles de périodes glaciaires et interglaciaires d’environ 100 000 ans qui dépendent de trois facteurs : l’orbite elliptique de la Terre autour du soleil, les variations de l’inclinaison de l’axe des pôles et la précession des équinoxes ; - 1950, les chercheurs américains Julius Charney et John Von Neumann développent le premier modèle météorologique. L’Organisation Météorologique Mondiale (WMO) est créée ; - 1957, l’observatoire Mauna Loa d’Hawaï met en place des mesures systématiques de la concentration de CO2 dans l’atmosphère ; - 1961, l’américain Charles Keeling met en évidence la progression régulière de la concentration du CO2 dans l’atmosphère ; - 1965, des carottages confirment l’hypothèse de Milutin Milankovitch ; - 1982, Sherwood Idso, physicien Américain, publie « Le dioxyde de carbone : ami ou ennemi ? » ; - 1988, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM ou WMO) et le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE ou UNEP) mettent en place le Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (IPCC, International Panel in Climate Change) ; L’observation scientifique s’organise sur le plan international : - 1990, premier rapport du GIEC ; - 1992, « Sommet de la Terre » à Rio de Janeiro (regroupant 170 nations) ; Rédaction de la Convention Cadre des Nations Unis sur le Changement Climatique (CCNUCC). Son objectif est de « stabiliser la concentration de Gaz à Effet de Serre (GES) dans l’atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropique dangereuse du système climatique ».                                                              1

  Sources :  Le  réchauffement  climatique  en  débat,  Ellipses,  2007  ‐    auteur :  Frédéric  Durand ;  Atlas  du  réchauffement climatique, ADEME ‐ Autrement, 2007 – auteur : Frédéric Denhez. 

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En France, mise en place de la Mission Interministérielle sur l’Effet de Serre (MIES) ; -1994, la Convention Cadre des Nations Unis sur le Changement Climatique entre en vigueur ; - 1995, deuxième rapport du GIEC : La Première conférence des Parties (COP 1) sur la Convention cadre des Nations Unis sur le Changement Climatique est organisée à Berlin ; - 1996, COP 2 est organisée à Genève ; - 1997, élaboration du protocole de Kyoto dans le cadre de COP 3. Son objectif est de réduire les émissions de CO2 de 5,2 % par rapport à l’année de référence 1990 d’ici 20082012 ; - 1998, COP 4 est organisée à Buenos Aires ; - 1999, COP 5 est organisée à Bonn ; Publication par trois chercheurs Américains : Mann, Bradley et Hugues de « l’évolution du climat depuis l’an 1000 » ; - 2000, COP 6 est organisée à la Haye. Les Etats-Unis souhaitent pondérer les objectifs du Protocole de Kyoto par la mise en place de mécanismes de « puits de carbone » et de « permis à polluer » ; Les observations sont de plus en plus précises : - 2001, ratification du Protocole de Kyoto par 55 pays (représentant 55 % des émissions de CO2). Le troisième rapport du GIEC conclut que « le réchauffement climatique est très certainement imputable aux activités humaines » (60%) et estime « une augmentation des températures entre 1.4 à 5.8 °C d’ici 2100 ». Juin 2001, COP 6 Bis est organisée à Bonn. Février 2001 : mise en place de l’Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique (ONERC). Novembre 2001, COP 7 est organisée à Marrakech : mise en place d’un marché des « droits à polluer » ; - 2002, COP 8 est organisée à New Dehli et le Sommet mondial du développement durable à Johannesburg. L’Union Européenne s’engage à verser aux pays en développement une contribution de 80,4 millions d’euros pour la mise en œuvre de programmes nationaux contre le changement climatique ; - 2003, COP 9 est organisée à Milan ; mise en place du système d’échanges de quotas d’émissions (dans le cadre de l’Union Européenne) ; - 2004, la Russie ratifie le protocole de Kyoto permettant sa mise en œuvre. COP 10 est organisée à Buenos Aires. Le forage Européen Epica dans l’Antarctique donne des informations sur le climat sur 800 000 ans ; -2005, COP 11 est organisée à Montréal. Février 2005, le protocole de Kyoto entre en vigueur. Juillet 2005, lors du G8 à Gleneagles (Royaume-Uni), les représentants de onze académies des sciences recommandent à toutes les Nations d’entreprendre rapidement des actions afin de réduire les causes du changement climatique. David Stainforth, climatologue de l’université d’Oxford, prévoit un réchauffement de 2 à 8°C en cas de doublement de la concentration en CO2 dans l’atmosphère ; - 2006, publication du Rapport de Nicholas Stern, économiste britannique et ancien président de la banque mondiale. « Si rien n’est fait d’ici 2050, le réchauffement climatique 12   

pourrait coûter plus de 20% du PNB mondial contre 1 % si des mesures sérieuses sont prises ». Novembre 2006, COP 12 est organisée à Nairobi (programme de travail sur les impacts, la vulnérabilité et l’adaptation). Sortie du film « Une vérité qui dérange » d’Al Gore, ancien vice-président des Etats-Unis et prix Nobel de la paix ; - 2007, le quatrième rapport du GIEC conclut qu’« il est très vraisemblable (à 90%) que l'homme soit responsable du réchauffement observé au XXème siècle ». COP 13 est organisée à Bali. Publication par l’Union Européenne du livre Vert sur « l’adaptation aux changements climatiques » ;

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1.2 Observation de l’impact du changement climatique au niveau mondial • Evolution des gaz à effet de serre Entre 1970 et 2004, les émissions globales de Gaz à Effet de Serre ont augmenté de 70 %, avec une nette augmentation entre 1990 et 2004 (+ 24%). Les gaz à effet de serre retenus par le Protocole de Kyoto sont : -le dioxyde de carbone (CO2) qui représente 77% des émissions totales en 2004 -le méthane (CH4) -le protoxyde d’azote (N2O) -trois gaz frigorigènes (HFC, PFC et SF6). La concentration de CO2 dans l’atmosphère était de 280 ppm (parties par million) avant l’ère industrielle (1750). Elle est en 2005 de 379 ppm et en 2008 de 387 ppm (seuil record sur une période de 650 000 années).

Figure 1 : Evolution de la concentration atmosphérique en CO2 Source : Observatoire atmosphérique d'Hawaï 

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• Impact sur la température   La température moyenne mondiale a augmenté de 0,74°C depuis 1900. Depuis cinquante ans, le réchauffement s’est accéléré (+0,13°C par décennie). Depuis 1850, onze des douze années les plus chaudes sont parmi les douze dernières.

Figure 2 : Variation des températures à l’échelle mondiale Source : 4ème rapport du GIEC, 2007 

• Impact sur le niveau des océans   Au cours du 20ème siècle, le niveau de la mer est monté de 17cm. Entre 1993 et 2003, l’augmentation atteint 3 mm par an du fait de l’accélération de la fonte des glaciers terrestres (Rapport du GIEC).

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• Impact sur les glaciers   Le quatrième rapport du GIEC, publié en 2007, mesure la diminution des glaciers continentaux depuis 1500 (graphique de droite) et estime leur contribution à l’élévation du niveau des océans (figure de gauche). Ainsi, la fonte des glaciers de l’Alaska aurait contribué à une augmentation de 6,5 mm du niveau des océans.

Ci‐dessus, la colonne de droite représente  la contribution du glacier en mm à  l’augmentation du niveau des océans. 

  Figure 3a : Contribution des glaciers à l’élévation du niveau des océans.

Figure 3b : Evolution des glaciers terrestres depuis 1500

  Figure 3 : Evolution des glaciers  source : H Oerlemans 

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1.3 Les scénarii du GIEC à horizon 2100 au niveau mondial L’augmentation de la température à horizon 2100 est comprise entre 1,1 à 6,4°C selon six scénarios développés par le GIEC.

Figure 4 : Les scénarii du GIEC Source : 3ème rapport du GIEC, 2001     

Figure 5 : Evolution des températures au niveau mondial selon les scénarii Source : 3ème rapport du GIEC, 2001  17   

- Scénario B1 : il décrit un monde "convergent" (sous l'effet de la mondialisation), où la population culmine au milieu du siècle et décline ensuite, où l'accent est mis sur des solutions mondiales orientées vers une viabilité économique et environnementale, y compris une meilleure équité, mais sans initiative supplémentaire pour gérer le climat. - Scénario A1T : la croissance est très rapide, mais l'économie s'appuie sur des sources d'énergie autres que fossiles et intègre rapidement les technologies plus efficaces. - Scénario B2 : il décrit un monde où l'accent est placé sur des solutions locales, dans un sens de viabilité économique, sociale et environnementale. - Scénario A1B : la croissance très rapide s'appuie sur des sources d'énergie équilibrées entre fossiles et autres (nucléaire, renouvelables). De nouvelles technologies plus efficaces sont introduites rapidement. C'est le scénario qui correspond le plus aux prévisions actuelles de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) pour 2050. - Scénario A2 : il décrit un monde très hétérogène (autosuffisance, préservation des identités locales). La population continue de croître, le développement économique à une orientation principalement régionale. - Scénario A1F1 : il décrit un monde à croissance très rapide qui recourt fortement aux énergies fossiles (charbon, gaz, pétrole). Les scénarii les plus adaptés pour lutter contre le changement climatique sont les scénarii B1 (+2°C en 2100 par rapport à 2000), A1T et B2. Selon le GIEC la solution consiste à ralentir, voir arrêter l’utilisation des énergies fossiles, à développer des nouvelles technologies et à favoriser une économie régionale.

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1.4 Les impacts attendus du changement climatique selon les simulations du GIEC au niveau mondial -impact sur la température : augmentation de la température mondiale comprise entre 1,1°C et 6,4°C d’ici 2100. La variation de l’augmentation de la température est due aux différents scénarii mais aussi aux incertitudes liées aux modèles ; -impact sur le niveau des océans : élévation du niveau des océans (due à la dilatation de l’eau qui se réchauffe et à la fonte des glaces terrestres) comprise entre 18 et 59 centimètres d’ici 2100, soit au minimum autant qu’au XX siècle (17 cm) ; -impact sur les phénomènes extrêmes : accentuation des évènements météorologiques extrêmes (canicules, inondations, sécheresses…) ; -impact sur les écosystèmes : extinction de 20 à 30 % des espèces animales et végétales pour une augmentation de la température de plus de 2,5°C (extinction de 40% des espèces pour une augmentation de 4°C). En parallèle, peut être que de nouvelles espèces apparaîtront. -impact sur les ressources alimentaires : diminution des rendements agricoles pour une augmentation des températures supérieure à 3°C (Afrique, Asie, zones tropicales et subtropicales) ; -impacts sanitaires : augmentation des maladies cardio-respiratoires sous l’effet de l’augmentation de l’ozone troposphérique (polluant secondaire résultant des réactions chimiques avec des polluants primaires tel que le dioxyde d’azote) et des maladies diarrhéiques ; effet meurtrier des canicules, inondations, tempêtes, incendies et sécheresses ; -impacts hydriques : augmentation des inondations pour les régions humides (10 à 40 %) et diminution des disponibilités en eau pour les zones sèches (10 à 30 %) ;

-impact humain : migrations de la population des zones côtières (des deltas africains et asiatiques) dues à l’élévation du niveau des océans ;

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Figure 6 : Les scénarii du GIEC par région Source : 3ème rapport du GIEC, 2001      Ces changements pourraient opérer d’ici 2020, 2050 ou 2100 selon les cas. - L’Afrique : augmentation de la superficie des terres arides et semi-arides de 5 à 8 % d’ici 2080 (75 à 250 millions de personnes concernées) ; diminution de l’agriculture pluviale de 50 % d’ici 2020 ; inondations des basses terres du littoral fortement peuplées (dues à l’augmentation du niveau des océans) ; - L’Asie (60 % de la population mondiale) : hausse des maladies diarrhéiques liées à la raréfaction des ressources en eau douce des grands bassins fluviaux (Centre, Sud, Sud-Est et Est) ; risques accrus d’inondations marines et fluviales dans les grands deltas de l’Asie ; - L’Australie et la Nouvelle-Zélande : mise en péril de la grande barrière de corail et des « Wet Tropics » (tropiques humides) du Queensland d’ici 2020 ; risque accru de sécheresses et d’incendies, provoquant une diminution de la production agricole et forestière ; augmentation de l’intensité et la fréquence des tempêtes et des inondations côtières ; - L’Amérique Latine : modification des précipitations ; disparition des glaciers ; disparition de la forêt tropicale d’Amazonie (remplacée par la savane) ; disparition de la végétation de type semi-aride (remplacée par une végétation de type aride) ; diminution du rendement de certaines cultures (à l’exception du soja des zones tempérées) et de l’élevage ;

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- L’Amérique du Nord : diminution de l’enneigement (Ouest) ; augmentation des inondations hivernales et réduction des débits estivaux ; augmentation des rendements de l’ordre de 5 à 20 % des cultures pluviales ; augmentation des canicules dans les villes ; inondation des zones côtières ; - Les régions polaires (Arctique et Antarctique): réduction de l’épaisseur et de l’étendue des glaciers, des nappes glaciaires ; modification des écosystèmes ; bouleversement des modes de vie traditionnels des populations autochtones ; - Les petites îles : augmentation des inondations et des tempêtes ; blanchiment des coraux et érosion des plages (impact sur le tourisme) ; raréfaction des disponibilités en eau ; invasion d’espèces exotiques en moyennes et hautes altitudes ; -L’Europe : augmentation des inondations continentales et côtières ; érosion du littoral ; recul des glaciers et diminution du manteau neigeux (impact sur le tourisme hivernal) ; disparition de 80 % d’espèces en montagne d’ici 2080 (selon le scénario le plus pessimiste) ; forte augmentation des températures et des sécheresses dans le Sud ; stress hydrique ; diminution des rendements agricoles ; augmentation des vagues de chaleur et des incendies ; augmentation des émissions de CO2 et CH4 due à la fonte du pergélisol (sol gelé en permanence, présent lorsque la température reste inférieure à 0°C pendant plusieurs années).

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2. Le changement climatique à l’échelle européenne En 2007, la Commission des Communautés Européennes a publié le « Livre Vert » sur le changement climatique : il faut réduire les émissions de GES et préparer l’adaptation. Une partie des données présentées par la suite sont issues de ce « livre ».

2.1

Observation de l’impact du changement climatique en Europe

• Impacts sur la température   Depuis 1900, la température en Europe a progressé de 0,95°C contre seulement 0,74°C au niveau mondial. Les huit années les plus chaudes ont été enregistrées à partir de 1990. L’année la plus chaude est 2000. Le réchauffement est particulièrement marqué dans la péninsule ibérique, le Nord-Ouest de la Russie et dans les régions de l’Arctique Européen.

• Impacts sanitaires   La canicule (températures atteignant 20°C la nuit et 35°C la journée) : celle de 2003 a marqué l’Europe Centrale (20 000 décès supplémentaires dont 14 000 en France). Les personnes de plus de 75 ans ont été les premières victimes, la chaleur étant un facteur aggravant (comme la pollution), notamment pour les femmes.

Figure 7 : Nombre de décès durant la canicule 2003 à Paris Source Institut de Veille Sanitaire, 2003  22   

L’Organisation Mondiale de la Santé prévient du risque accru des allergies (asthmes provoqués par les smogs d’ozone) des intoxications alimentaires et des affections véhiculées par des parasites (telles que la maladie de Lyme véhiculées par les tiques 2 ).

• Impact sur l’eau et les précipitations   Augmentation des inondations : entre 1975 et 2001, l’Europe compte 238 inondations (en moyenne 9 inondations par an). En 2002, 15 inondations majeures ont été recensées (en Allemagne, Autriche, oHongrie, République Tchèque et Slovaquie) et ont engendré des pertes économiques de l’ordre de 25 milliards €.

Figure 8 : Evolution des inondations en France Source : OMS ‐ CEES, 2003  Evolution des précipitations variable selon les régions : durant le dernier siècle, les précipitations en Europe du Nord ont augmenté de 10 à 40 % alors que les précipitations ont diminué de 20 % 3 dans le bassin méditerranéen. Elévation du niveau des océans : augmentation de 0,8 cm par décennie en France et Grande-Bretagne ; augmentation de 3 cm par décennie en Norvège.

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 L’environnement en Europe – Etat et perspectives 2005    pour chaque degré Celsius supplémentaire, l’air peut absorber 7 % de vapeur d’eau supplémentaire soit une  augmentation de 3 % des précipitations pour chaque degré supplémentaire en Europe.    3

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• Impacts sur les glaciers et l’enneigement   Fonte des glaciers : dans les Alpes, les glaciers ont perdu un tiers de leur surface et la moitié de leur masse entre 1850 et 1980. Entre 1980 et 2003, un quart supplémentaire des glaciers a disparu (dont 10 % imputable à la canicule de 2003).

Figure 9 : Variations des fronts glaciaires des Alpes Source : Louis Reynaud 

• Impacts sur la biodiversité   Les effets du changement climatique sur la biodiversité sont plus difficiles à identifier car multimodaux (pollutions, exploitation, destruction…). Depuis 1960, la période de croissance annuelle moyenne des végétaux s’est prolongée de 10 jours et la productivité végétale a augmenté de 12 % 4 . L’aire de répartition des espèces 5 s’est décalée de 400 km entre 1900 et 2000, soit environ 10 mètres par jour. L’arrivée des migrations d’oiseaux est précoce (de neuf jours en 25 années pour certaines espèces).                                                             

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 L’environnement en Europe – Etat et perspectives 2005   Source : ECCP II ‐ 2005 

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• Impact sur la vigne Le débourrement concerne la période où la vigne sort ces premiers bourgeons alors que les vendanges correspondent à la maturité du raisin. En 60 ans, la date des vendanges est avancée de 20 jours en moyenne pour le vignoble du Châteauneuf du Papes (Rhône). Le retard de levée de dormance, l’avancée de la date de floraison et les vendanges plus précoces sont autant de manifestations des effets de la température sur les stades physiologiques de la vigne.

Figure 10 : Evolution des dates de vendanges depuis 1945 à Châteauneuf du Papes Source : Ganichot 2002 ONERC 

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2.2 Les impacts attendus du changement climatique selon les simulations du GIEC • impact sur la température Augmentation des températures entre 2 et 6,3°C. Les hivers « froids » (une année sur dix entre 1961 et 1990) deviendront plus rares à partir de 2020 et disparaîtront à horizon 2080. Les canicules seront plus fortes et plus fréquentes. Cette carte est réalisée d’après la période de référence 1960-1990.

Figure 11 : Evolution de la température moyenne d’ici 2100 (Scénario A2 GIEC 6 ) Source : Livre vert de la Commission des Communautés Européennes, 2007                                                                Données de DMI/PRUDENCE (http://prudence.dmi.dk) et traitées par le Centre commun de recherche dans le 

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cadre de l'étude PESETA, financée par ce dernier (http://peseta.jrc.es).  

26   

• Impact sur les précipitations La tendance plus humide au Nord et plus aride au Sud devrait persister et s’accentuer au cours du temps : + 1 à 2 % de précipitations supplémentaires par décennie pour l’Europe du Nord contre 1 % maximum de diminution des précipitations par décennie pour l’Europe du Sud. Cette carte se base sur le période de référence 1960-1990.

Figure 12 : Evolution des précipitations annuelles moyennes à horizon 2100 (Sc. A2) Source : Livre vert de la Commission des Communautés Européennes, 2007    En hiver, la plus grande partie de l’Europe deviendra humide (entre +1 et +4 % par décennie) alors qu’en été, il subsistera un fort gradient climatique entre l’Europe du Nord (humidification de 2 % par décennie) et l’Europe du Sud (assèchement jusqu’à 5 % par décennie).

• Impact sur le littoral   La partie majeure de l’Europe centrale et méridionale s’enfouit lentement, « de 5cm à l’horizon de 2080 7 » alors que la majeure partie de l’Europe du Nord émerge de l’océan.                                                              7

 Source : Projet ACACIA, créé en 2006, remplacé par le programme EDLEWEISS 

27   

• Impact sur les glaciers et l’enneigement   D’ici 2050, trois quarts des glaciers alpins devraient disparaître. Une remontée moyenne de 150m en altitude de la limite d’enneigement pour chaque degré supplémentaire est estimée. Selon les simulations de Météo France (modèle SAFRAN/CROCUS) une augmentation des températures de 1,8°C entrainerait : - une diminution d’un mois de la durée d’enneigement pour les stations de basses et moyennes altitudes (environ 1 500 m), et de deux semaines pour les stations de très hautes altitudes (+ de 3 000 m) ; - une diminution du manteau neigeux de 40 cm pour les Alpes du Nord, et de 20 cm pour les Alpes du Sud et les Pyrénées (cf. figure 36).

• Impact sur la biodiversité   Les changements de durées saisonnières pourraient affecter le succès reproducteur de certaines espèces (étude en cours de l’ONCFS…). « L’espace climat » de certaines espèces risque de se modifier, bouleversant la distribution géographique des espèces (migration vers le Nord d’espèces et de maladies envahissantes). Un réchauffement d’1°C dans les Alpes entraînerait une perte de 40 % des plantes endémiques (perte de 97% pour un réchauffement de 5°C). Peut être assisterons-nous à l’arrivée de nouvelles espèces par la suite.

• Impact sur l’agriculture   Selon l’ECCP (European Climat Change Programme) II de 2006 les impacts du changement climatique sur l’agriculture en Europe pourraient être bénéfiques (fertilisation accrue due à l’augmentation de CO2 ; allongement des saisons de croissance et disparition de certains parasites et maladies) mais essentiellement négatifs (stress hydrique, dégradation des sols, diminution des activités d’élevage due à la chaleur, augmentation des gelées nocturnes , perte de terres et de salinisation due à la montée du niveau des océans, risque accru d’incendies et de tempêtes dans les forêts).

Bien entendu, comme le montre les modèles climatiques, les impacts seront très différents en Europe, entre le Sud et le Nord, mais aussi entre l’Est et l’Ouest.

28   

Le Changement climatique à l’échelle nationale La métropole se compose de 5 zones climatiques : méditerranéenne, océanique, continentale, semi-océanique et montagnarde.

3.1 Contexte - 1992, création de la Mission Interministérielle de l’Effet de Serre (MIES), rattachée au ministère chargé de l'écologie et du développement durable depuis 2002, qui participe à l’élaboration et à la mise en œuvre du Plan Climat, a le rôle de chef de délégation lors des négociations internationales et assume la fonction d'Autorité nationale désignée (AND) pour le Mécanisme de développement propre (MDP) ; 8 - 2000, programme national de lutte contre le changement climatique (PNLCC) ; - 2001, création de l’Observatoire National des Effets du Réchauffement Climatique (ONERC) ; - 2004, mise en place du Plan Climat (pour une stabilisation des émissions d’ici 2010). Lancement d’une campagne de sensibilisation. Début 2009, les émissions sont stabilisées ; - 2005, intégration de la Charte de l'environnement à la constitution ; - 2005, loi POPE du 13 juillet (Programme sur les Orientations de la Politique Energétique). La loi fixe une réduction de 3% par an des émissions de gaz à effet de serre (pas de diminution mais une stabilisation des émissions de GES). Sont mis en place : le Plan national d'allocation des quotas (PNAQ), les certificats blancs et un mécanisme de surveillance ; - 2006, actualisation du Plan Climat. - 2007-2009 : Grenelle de l’Environnement : volonté de généraliser les Plans Climat territoriaux, avec un volet « adaptation des territoires aux changements climatiques »

                                                             8

 Quatrième communication nationale à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements  Climatiques, Chapitre II ‐ 2008 

29   

3.2 Observation de l’impact du changement climatique en France Métropolitaine : indicateurs de l’ONERC 9 Créé par la loi du 19 février 2001, l’ONERC matérialise la volonté du parlement et du gouvernement de prendre en compte les questions liées aux effets du changement climatique. L’observatoire est doté d’un Conseil d’Orientation dont le président, Paul VERGÈS, et les 26 autres membres, ainsi que leurs suppléants, sont nommés par arrêté du Premier ministre.

• Nombre de jours de gel

10

Définition : température égale ou inférieure à 0°C.

Figure 13 : Evolution du nombre annuel de jours de gel depuis 1951 Source : ONERC – Météo France  La diminution du nombre de jour de gel est de l’ordre de 5 jours en moyenne tous les 10 ans, soit 25 jours environ depuis 1951 en France métropolitaine (26 stations de mesure).

                                                             9  http://onerc.org/listAllIndicators.jsf  

10

 Indicateur retenu par le groupe CLIVAR de l’Organisation Mondiale de la Météorologie 

30   

• Nombre de jours de gel entre la première et la dernière gelée

Figure 14 : Evolution du nombre de jours entre la première et la dernière gelée Source : Météo‐France/ONERC

Depuis 1950, le nombre de jours de gel entre la première et la dernière gelée 11 a diminué en moyenne de 11 jours/décennie à Toulouse et de 9 jours/décennie à Nancy.

• Nombre de journées estivales Définition : au cours de la journée, la température a dépassé 25°C.

Figure 15 : Evolution du nombre annuel de journées estivales depuis 1951 Source : Météo‐France /ONERC 2007    En moyenne, Paris gagne 4 jours/décennie de journées estivales contre 5 jours/décennie pour Toulouse (au total 43 stations de mesure). Années records en 1976 (102 journées estivales à Toulouse et 65 à Paris) et 2003 (115 journées estivales à Toulouse et 78 à Paris).                                                              11

 Nombre de jours de gel – Météo‐France/ONERC 2007 : période séparant la gelée la plus précoce entre juillet à décembre d’une année A et la gelée la plus tardive entre janvier et juin de l'année A+1 

31   

• Températures moyennes La température moyenne de la France a augmenté de 0,9°C (0,7°C au niveau mondial).

Figure 16 : Evolution des températures moyennes en France métropolitaine Source :  Météo‐France/ONERC 2007    La dernière décennie compte 7 des 10 années les plus chaudes.

12

Figure 17 : Augmentation de la température moyenne annuelle entre 1901-2000 Source : Météo‐France/ONERC 2007    L’augmentation de la température au siècle dernier est de 1,1°C pour le Sud Ouest, contre 0,7°C dans le Nord Est.                                                               Ecart des températures moyennes sur la période 1901-2004 par rapport à la période 1971-2000

12

 

32   

• Pluies diluviennes sur le sud-est méditerranéen de la France   Définition : une pluie diluvienne correspond à une quantité d’eau supérieure à 100 mm (100 litres d’eau par m²) tombée en 24 heures. Les pluies diluviennes sont étudiées sur les 15 départements du sud-est méditerranéen (sauf la Corse) de la France : Alpes de Haute-Provence (04), Hautes Alpes (05), Alpes-Maritimes (06), Ardèche (07), Aude (11), Aveyron (12), Bouches-du-Rhône (13), Drôme (26), Gard (30), Hérault (34), Lozère (48), Pyrénées-Orientales (66), Tarn (81), Var (83), Vaucluse (84)

Figure 18 : Evolution du nombre annuel de jours de pluies diluviennes pour les régions méditerranéennes françaises entre de 1958 à 2007 Source : Météo‐France/ONERC 2007  Le seuil de 190 mm en 24h est franchi en moyenne 4 fois par an (2003 10 jours > 190 mm). Le seuil de 100 mm est atteint en moyenne 22 fois par an.

33   

• Hivers au Col de Porte (Massif de la Chartreuse – Isère) Définition : période de décembre à avril Le laboratoire du Col de Porte (Météo-France) se situe à 1 325 mètres d’altitude et héberge le Centre d’Etude de la Neige (CEN).

Figure 19 : Evolution des durées d'enneigement au Col de Porte Source :  Météo‐France/CEN/CNRM/ONERC 2008    La durée d’enneigement a diminué en moyenne d’une semaine par décennie et de deux semaines par décennie pour une hauteur de neige supérieure à 1 m. Le Col de Porte enregistre une augmentation des températures moyennes annuelles pour la période 1960-2007 de 2°C (0,4°C par décennie).

34   

• Les glaciers français - Bilan des glaciers tempérés des Alpes françaises Depuis 150 ans, les glaciers Alpins ont perdu 40 % de leur surface.

Figure 20 13 : Bilans de masse cumulés de 3 glaciers des Alpes françaises depuis 1900 Source : LGGE/ONERC 2008  - Bilan du glacier d’Ossoue

14

:

Depuis 150 ans, les glaciers Pyrénéens ont perdu de 80 % de leur surface.

Figure 21 : Bilan annuel de masse du glacier d'Ossoue depuis 2001 Source : Association Moraine  L'accumulation correspond au gain de matière (neige hivernale), l'ablation constitue la perte de masse (fonte estivale de neige et de glace). Le bilan résulte de l'accumulation diminuée de l'ablation. Entre 2001 et 2007, le glacier d’Ossoue a perdu 9,53 m d’équivalent « eau », soit plus de 10m d’épaisseur.                                                              13

  « Les petits triangles représentent les mesures de terrain, les triangles larges les mesures photogrammétriques et la courbe en trait plein rouge représente les résultats d'un modèle numérique (Adapté de Vincent, Journal of Geophysical Research, 107 (D19), 2002) »  14 Association Moraine créée en 2001

35   

• La vigne

Figure 22 : Evolution des dates de vendanges à Saint Emilion depuis 1892 Source : INRA/ONERC 2008    Un siècle de données est disponible pour le vignoble de St-Emilion (Gironde).  

Figure 23 : Dates de vendanges en Côtes du Rhône méridionales Source :  Inter‐Rhône/ONERC 2008  En 50 ans, les vendanges sont plus précoces de trois semaines, avec une accélération depuis 1990, comme pour l’essentiel des vignobles français.  

36   

Figure 24 : Evolution des dates de vendanges et des dates de floraison en Champagne Source : CIV Champagne/ONERC 2008    La date de pleine floraison (date à laquelle 50% des fleurs sont ouvertes) est indépendante de toute action anthropique. Depuis 20 ans, les vendanges ont lieu deux semaines plus tôt (moyenne décennale) et la date de pleine floraison est plus précoce (la durée du cycle de floraison reste stable autour de 96 jours).

37   

Figure 25 : Stades de développement de la vigne en Alsace (cépage riesling) Source : INRA/ONERC 2008    Depuis 1980, les dates de débourrement (date à laquelle 50% des bourgeons sont au stade C 15 ) et de floraison ont avancé d'environ 15 jours et celles de véraison (date à laquelle 50% des baies ont commencé à se ramollir) d'environ 23 jours.

                                                            

15

 Le stade C correspond à l’apparition des pointes vertes défini par Baggiolini en 1952. 

38   

• La date de floraison des arbres fruitiers L'avancée de floraison des arbres fruitiers se serait produite sous forme de «rupture » à la fin des années 80. Des observations similaires ont été faites en Allemagne (Chmielewski et coll., 2001, 2004) et au Japon.

Figure 26 : Evolution de la date de floraison du pommier « Golden Delicious » Source : INRA‐CTIFL/ONERC    Depuis la fin des années 80, le pommier « Golden Delicious » est plus précoce de 7 à 8 jours.

39   

• Evolution des pratiques agricoles

Figure 27 : Evolution des pratiques agricoles (maïs) Source : INRA/ONERC 2008    En 30 ans, le raccourcissement des cycles physiologiques par une maturité plus précoce en saison du maïs est de 3 semaines.

Figure 28 : Evolution des pratiques agricoles (blé) Source : INRA/ONERC 2008    En 30 ans, le raccourcissement des cycles physiologiques par une maturité plus précoce en saison du blé est de 4 semaines (Mirecourt).

40   

• Front d'expansion de la chenille processionnaire du pin16   La chenille processionnaire du pin nécessite des conditions climatiques très particulières pour se développer, régulant ainsi son expansion. C’est donc un bon indicateur du changement climatique.

Figure 29 : Front d'expansion de la chenille processionnaire du pin Source : INRA/ONERC 2008    Le front d'expansion de la chenille processionnaire dans le sud du Bassin Parisien s'est déplacé en moyenne de 87 km vers le nord entre 1972 et 2004. La progression est de 2.7km/an entre 1972 et 1992 et de 5.5 km/an ces 10 dernières années.

• Exposition des populations aux risques climatiques Les risques climatiques sont les avalanches, les tempêtes, les feux de forêts, les inondations et les mouvements de terrain. Plus la densité de population et le risque sont élevés, plus l’indice est fort. Cet indicateur est plus un indicateur sur les risques humains que climatiques. Les régions les plus exposées sont : Rhône- Alpes (17% des communes), PACA (34%), Ilede-France (21%), Languedoc-Roussillon (15%), Haute-Normandie (15%).

• Les océans et le changement climatique Les indicateurs sont : la température, le niveau des océans, la salinité et la concentration en chlorophylle A.                                                              16  La progression latitudinale et altitudinale annuelle de la chenille processionnaire du pin en France (Thaumetopoea pityocampa, famille des Notodontides, ordre des Lépidoptères).  41   

3.3 Les impacts attendus du changement climatique en France métropolitaine selon les simulations du GIEC 17 • Impact sur la température et les précipitations - Scénario B2 (« scénario régional » GIEC) : augmentation de la température moyenne comprise entre 2° et 2,5°C d’ici 2100 ; baisse des précipitations en été (entre 5 et 25%) et hausse en hiver. - Scénario A2 (« scénario hétérogène » GIEC), augmentation de la température moyenne comprise entre 3° à 3,5°C d’ici 2100 ; baisse des précipitations en été (entre 20 et 35% - Sud et côte océanique) et hausse des précipitations en hiver (contour océanique, massif central, Alpes, vallée du Rhône) ; accroissement des phénomènes extrêmes.

Figure 30 : Température moyenne en hiver : actuel (gauche) et scénario A2 (droite) Source :  Météo‐France/CNRM (unité : pourcentage)  

Figure 31 : Température moyenne en été : actuel (gauche) et scénario A2 (droite) Source : Météo France / CNRM (unité : pourcentage) 

                                                            

17

 Deux modèles de simulation au niveau national : modèle de Météo-France et du CERFACS (Centre Européen de Recherche et de Formation Avancée en Calcul Scientifique), modèle de l’IPSL (Institut Pierre-Simon Laplace) 

42   

Figure 32 : Précipitations moyenne en hiver : actuel (gauche) et scénario A2 (droite) Source : Météo‐France/CNRM (unité : pourcentage)   

Figure 33 : Précipitations moyenne en été: actuel (gauche) et scénario A2 (droite) Source : Météo‐France/CNRM (unité : pourcentage) 

• Impact sur la ressource en eau

Figure 34 : Variation relative du débit de la Seine : 2070-2099 par rapport à 1985-1991 Source : SISYPHE (modèle MODCOU)    Les scénarii du GIEC présagent une réduction du débit d’étiage en été et une hausse du débit des cours d’eau (Nord de la France). Entre janvier et mai, le débit de la Seine augmenterait de 50 %. 43   

• Impact sur la neige et les glaciers   Pour une réchauffement de 2°C, l’enneigement à 1500m serait de 4 mois contre 5 mois actuellement dans les Alpes du Nord, et de 2 mois contre 3 mois pour les Alpes du Sud et les Pyrénées (diminution de 40 à 50 % du manteau neigeux). A plus de 2000m, l’enneigement serait réduit de 12 jours. 18

Aujourd’hui 

Aujourd’hui + 2°C 

Figure 35 : Durée moyenne de l'enneigement actuelle à gauche et prospective à droite dans les Alpes et les Pyrénées 19 Source : Modèles SAFRAN et CROCUS 

                                                            

18

 « Impact d’un changement climatique sur le manteau neigeux et l’hydrologie des bassins versants de montagne » Pierre Etchevers et Eric Martinont (Météo-France/CNRM/CNE).  19  A 1500 m - exprimée en jours par an

44   

Pour une augmentation de 1°C, le seuil critique est 2900m, en dessous, les glaciers auront fondus (5 glaciers sur 9 dans les Pyrénées ; Las Néous, Le Petit Vignemal, Ossoue, Seil de la Baque Est et Portillon d’Oô). Pour une augmentation de 3°C, seul le glacier du Mont Blanc subsistera.

Figure 36 : Disparition du glacier de Saint Sorlin (38) – scénario B1 du GIEC (+1.8°C) Source : Thèse de Martin Gerbaux – LGGE 2007  Le scénario B1 est dit « scénario convergent », fondé sur une économie de service.

45   

• Impact sur la biodiversité La productivité et la surface de forêt française progressent depuis 40 ans en raison de l’augmentation de la concentration atmosphérique de CO2 (excepté en 1999 en raison des tempêtes et en 2003-2005 en raison des sécheresses).

Figure 37 : Aire de répartition des espèces arborées scénarii A2 (+3.5°C) et B2 (+2°C) Source : B. Roman‐Amat, ENGREF 2008    Les espèces de l’Atlantique Sud et de la Méditerranée verront leurs aires de répartition augmenter fortement, de 3 à 5 fois selon les scénarios. Une augmentation des températures de 1°C provoquerait le déplacement des espèces de 50 à 200 km vers le Nord et de 150 m en altitude.

46   

• Impact sur l’agriculture Dans le sud de la France les grandes cultures et les prairies seront défavorisées (gel pour les arbres fruitiers). Dans le Nord, la situation est inverse puisque le réchauffement aura des effets positifs.

Figure 38 : Répartition de la production viticole en 2100 Source : Sylvie Daoudal/Sciences et avenir 

47   

4. Le changement climatique étudié à l’échelle régionale en France Métropolitaine Les Agences Régionales pour l’Environnement de Rhône-Alpes et de Bourgogne ont produit un rapport sur le changement climatique en mettant l’accent sur l’adaptation. Aujourd’hui, l’ARPE Midi-Pyrénées s’est engagée dans cette thématique en étudiant les impacts observés du changement climatique. Ce travail est proche de celui de l’ONERC, dont cinq indicateurs concernent la région Midi-Pyrénées sur la vingtaine existante [cf. 4.3]

4.1 La région Bourgogne 20   La région Bourgogne est un territoire de plaines et de plateaux dont l’activité principale repose sur l’agriculture (céréales, oléagineux, vins et élevage). Composée de 59 % de terres agricoles et de 31 % de surfaces boisées, la région est parcourue par deux grands fleuves français : la Seine et la Loire.

• La température La ville de Dijon est la station climatique de référence pour la région Bourgogne. L’augmentation de la température moyenne annuelle suit la tendance observée au niveau national, cependant l’augmentation est plus marquée la nuit que le jour.

Figure 39 : Evolution des températures annuelles à Dijon entre 1888 et 2004 Source : Météo‐France / OREB, « La Bourgogne face aux changements climatiques »‐ 2005                                                               20

 Journée organisée par l’OREB (Observatoire Régional de l’Environnement de Bourgogne) en mai 2005. 

48   

• Les précipitations Depuis 1876, les précipitations annuelles en Bourgogne ont augmenté de 10 %, avec une fréquence accrue : 10 jours de plus de précipitations supérieures à 1mm entre octobre et mars. Malgré une grande variabilité selon les saisons de l’impact du changement climatique sur le régime des précipitations, l’augmentation et la fréquence des pluies sont particulièrement marquées en hiver (augmentation de 20% en 150 ans). En été (entre juin et août), les précipitations diminuent de 7,5 %.

Figure 40 : Evolution des précipitations annuelles à Dijon entre 1830 et 2000 Source : Météo‐France / OREB, « La Bourgogne face aux changements climatiques »  

Figure 41 : Evolution des précipitations hivernales à Dijon entre 1830 et 2000 Source : Météo‐France / OREB, « La Bourgogne face aux changements climatiques, 2005 ». 

49   

• La forêt Pour la région Bourgogne, l’augmentation de productivité de la forêt est comprise entre 1,2 % et 2,5 %, selon les départements.

Figure 42 : Evolution de la productivité forestière en Bourgogne Source : IFN / OREB, « La Bourgogne face aux changements climatiques » 2005. Bien que la période soit peu significative (10 ans), la forêt Bourguignonne connaît actuellement des modifications : - dépérissement du Hêtre des stations à sols superficiels de la Côte d’Or et de la HauteMarne, dû vraisemblablement à la sécheresse de 2003 et aux tempêtes. - progression de l’aire de répartition des chênes pédonculés et des chênes sessiles en plaine de Saône, liée à de nouvelles contraintes hydriques.

50   

• Les oiseaux L’impact du changement climatique sur la population avifaune se traduit notamment par l’arrivée précoce de certaines espèces migratrices et l’expansion vers le Nord et l’Ouest d’espèces méridionales : - le héron garde-bœufs, présent uniquement en Espagne dans les années 80, est depuis une quinzaine d’années observé en Bourgogne (vallées de la Saône, du Doubs et de la Loire) où il hiverne. - la fauvette mélanocéphale est la première espèce méditerranéenne de l’avifaune française. Son aire de distribution correspond à celle du chêne vert. Depuis 2001, la Saône-et-Loire marque la nouvelle limite Nord de la répartition de cette espèce. - depuis le début des années 60, le retour des hirondelles de fenêtre en Saône-et-Loire avance de 6 jours par décennie.

Figure 43 : Evolution des migrations de l'Hirondelle de fenêtre entre 1960 et 2000 Source :  OREB, « La Bourgogne face aux changements climatiques » 2005 

51   

• La vigne L’OREB renseigne 3 indicateurs sur la vigne : l’évolution des bans des vendanges, l’évolution des stades phénologiques et l’évolution du poids des vendanges.

Figure 44 : Evolution des dates des bans de vendange depuis 1970 Source : CTIV Bourgogne / OREB,  « La Bourgogne face aux changements climatiques » 2005    Les dates des bans de vendanges se sont avancées de 23 jours en Côte-d’Or depuis 1970.

Figure 45 : Evolution des stades phénologiques Source : CTIV Bourgogne / OREB, « La Bourgogne face aux changements climatiques » 2005    52   

La période de pleine floraison (plus de 50% des fleurs ouvertes) est en moyenne plus précoce d’une quinzaine de jours (début juin en 2002 ; fin juin en 1970).

Figure 46 : Evolution du poids d'une grappe (Chardonnay et Pinot Noir) de 1994 à 2004 Source : CTIV Bourgogne / OREB, « La Bourgogne face aux changements climatiques » 2005 Le poids du raisin : une grappe de raisin pesait en moyenne 40g en 1994 contre 70g en 2004. Ces moyennes sont calculées à partir de 225 parcelles réparties sur tout le vignoble Bourguignon, pour les cépages de Chardonnay et de Pinot Noir. D’autres modifications sur la vigne, telles que le changement des arômes et la diminution de l’acidité, ont été observées mais leur relation avec le changement climatique n’a pas été établie.

53   

4.2 La Région Rhône Alpes Rhône-Alpes Environnement Energie (RAEE) identifie les secteurs d’activités sensibles au changement climatique : la santé, le secteur agricole et le tourisme hivernal. Les impacts observés sont essentiellement liés à la canicule de 2003.

• La santé La ville de Lyon enregistre en 2003, suite à la canicule, une hausse de 80% du nombre de décès. La différence de température entre les villes et les campagnes peut atteindre 5°C (îlot de chaleur).

Figure 47 : Effet d'îlot de chaleur urbain Sources : Lawrence Berkeley, 2002/RAE, » Les impacts du changement climatique » 2007 

Figure 48 : Evolution du taux de mortalité en 2003 par rapport à Août 2001 et 2002 Source : RAEE « Changement climatique, comment s’adapter en Rhône‐Alpes ? », 2007 

54   

4. 3 La région Midi-Pyrénées Midi-Pyrénées est caractérisée par trois zones climatiques : montagneuse (Pyrénées au Sud et Massif Central au Nord), continentale et méditerranéenne (limite Est). L’ARPE, avec ces partenaires régionaux, s’attache à regrouper des données permettant de quantifier l’impact du changement climatique.

4.3.1 Observation de l’impact du changement climatique  

• Impacts sur la température moyenne (source Météo France)

Figure 49 : Evolution de la température moyenne annuelle en Midi-Pyrénées Source : Météo‐France/ARPE 2008  La température moyenne annuelle de la région Midi-Pyrénées a augmenté de 1,3°C entre 1945 et 2007 (1,1°C sur le siècle), contre 0.9°C au niveau national et 0.74°C au niveau mondial.    

55   

Figure 50 : Evolution départementale de la température moyenne annuelle (1977-2007) Source : Météo‐France/ARPE 2008  Sur les trente dernières années, la température moyenne annuelle a augmenté de 0,98°C à St Girons (09), de 1,45°C à Millau (12), de 1,6°C à Blagnac (31), et de 1,79°C à Auch (32).

Figure 51 : Evolution départementale de la température moyenne annuelle (1977-2007) Source : Météo‐France/ARPE 2008 

 

Sur les trente dernières années, la température moyenne annuelle a augmenté de 1,05°C à Tarbes (65), de 1,26°C à Montauban (82), de 1,57°C à Gourdon (46), et de 1,73°C à Albi (81).

56   

• Impacts sur les températures minimales et maximales (source ACMG) L’ACMG (Association Climatique de Moyenne Garonne) dispose de données climatiques sur la température, les précipitations et l’humidité depuis une trentaine d’années pour 3 stations climatiques du Tarn-et-Garonne : Nègrepelisse, Montalzat et Sérignac. L’analyse des séries montre les différences dans un même département.

Figure 52 : Les stations de mesure de l'ACMG dans le Tarn-et-Garonne Source : ARPE 2008

Figure 53 : Evolution des températures moy. annuelles min. et max. à Montalzat Source : ACMG/ARPE 2008    La station de mesures climatiques de Montalzat enregistre une augmentation des températures moyennes annuelles minimales de 1,79°C et maximales de 2,04°C (moyenne régionale 1.3°C).

57   

Figure 54 : Evolution des températures moy. annuelles min et max à Nègrepelisse Source : ACMG/ARPE 2008    La station de mesures climatiques de Nègrepelisse enregistre une augmentation des températures moyennes annuelles minimales de 1,51°C et maximales de 1,68°C (moyenne régionale 1.3°C).  

Figure 55 : Evolution des températures moy. annuelles min. et max. à Sérignac Source : ACMG/ARPE 2008    La station de mesures climatiques de Sérignac enregistre une augmentation des températures moyennes annuelles minimales de 1,80°C et maximales de 1,85°C (moyenne régionale 1.3°C).

58   

• Impacts sur les précipitations annuelles (source : Météo-France)

Figure 56 : Evolution des précipitations moy. annuelles en Midi-Pyrénées Source : Météo‐France/ARPE 2008    Les précipitations annuelles pour la région Midi-Pyrénées ont diminué de 170 mm entre 1977 et 2007.  

Figure 57 : Evolution départementale du cumul annuel des précipitations Source :  Météo‐France/ARPE 2008  Sur les trente dernières années, les précipitations annuelles ont diminué de 101 mm à Millau (12), de 110 mm à Blagnac (31), de 150 mm à Auch (32) et de 258 mm à St Girons (09).

59   

 

Figure 58 : Evolution départementale du cumul annuel des précipitations Source :  Météo‐France/ARPE 2008  Sur les trente dernières années, les précipitations annuelles ont diminué de 73 mm à Montauban (82), de 184 mm à Gourdon (46), de 222 mm à Albi (81), et de 263 mm à Tarbes (65).

• Impacts sur le cumul des précipitations annuelles (source ACMG):

Figure 59 : Evolution du cumul des précipitations annuelles à Montalzat  Source : ACMG/ARPE 20008    La station de Montalzat enregistre une diminution du cumul annuel des précipitations de 112 mm en 30 ans. 60   

Figure 60 : Evolution du cumul des précipitations annuelles à Nègrepelisse Source : ACMG‐ARPE 2008  La station de Nègrepelisse enregistre une diminution du cumul annuel des précipitations de 39 mm en 30 ans.

Figure 61 : Evolution du cumul des précipitations annuelles à Sérignac Source : ACMG/ARPE 2008    La station de Sérignac enregistre une diminution du cumul annuel des précipitations de 39 mm depuis 1977.

61   



L’impact sur l’eau

Une thèse de Benjamin RENARD du CEMAGREF (UR Hydrologie-Hydraulique) publiée en 2006 et intitulée « Détection et prise en compte d’éventuels impacts du changement climatique sur les extrêmes hydrologiques en France » a permis d’identifier les stations de mesure des cours d’eau les « plus naturels », c'est-à-dire avec le moins d’influences anthropiques (prélèvement, rejet, endiguement…). Les deux stations de référence retenues se situent dans les Pyrénées : - le Salat à Roquefort-sur-Garonne (Haute-Garonne) ; - La Neste de Cap-de-Long à Aragnouet, « Les Edelweiss » (Hautes-Pyrénées).

Figure 62 : Evolution du module : station des Edelweiss Source : EDF/CEMAGREF    Le module (moyenne annuelle du débit d’un cours d’eau) de la Neste à Edelweiss a diminué d’un tiers depuis 1949 (0,32 m3/s en 1949 contre 0,23 m3/s en 2002).

Figure 63 : Evolution du module : station de Roquefort-sur-Garonne Source : EDF/CEMAGREF  Aucune diminution significative du module du Salat à Roquefort-sur-Garonne n’est enregistrée (45 m3/s en 1918 contre 41 m3/s en 2002). Les épisodes extrêmes hydrologiques (crue et étiage) enregistrés sur le Salat à Roquefortsur-Garonne sont sensiblement les mêmes depuis 1918. A l’inverse, les périodes d’étiages ont augmenté sur la Neste de Cap de Long à Aragnouet. 62   

• Impact sur la vigne Les seules données disponibles en Midi-Pyrénées concernent le Madiran, vignoble du piémont pyrénéen localisé sur les départements du Gers, des Hautes-Pyrénées et des Pyrénées-Atlantiques. Des données sur le Collioure, vignoble à influence méditerranéenne situé dans les Pyrénées Orientales (au piémont Pyrénéen à l’extrémité Est) sont présentées aussi.

Figure 64 : Date du premier jour de vendange des cépages Banyuls et Collioure Sources : Cave Coopérative/ARPE 2008    La limite de ces données résulte dans la longueur de la série (17 ans). L’impact du changement climatique se traduit par une avancée de la date des vendanges pour le Banyuls et le Collioure d’une vingtaine de jours (avancée de 15 jours pour le Bordelais).

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Figure 65 : Première date de vendange pour le Madiran - Domaine Tailleurguet

 

Au niveau du madiran, les données récupérées au domaine de Tailleurguet, à Maumusson, dans le Gers (32) couvrent 209 années de vendanges. De 1800 à 1930, les données sont issues des recherches historiques de M. DARTIGUES sur le vignoble du Madiran. A partir de 1930, ce sont les dates des premières vendanges pour le domaine de Tailleurguet. Depuis 1800, la date des vendanges est plus précoce de 6 jours, contre une quinzaine de jours pour le bordelais. Une analyse plus rigoureuse de ces données est en cours avec l’INRA Avignon (Bernard BACULAT) et le CNRS de Montpellier (Inaki GARCIA). Si le climat continue à changer, la carte de Sylvie Daoudal sur la répartition de la production viticole en 2100 (Cf. p41) sera d’actualité.

64   



Impact sur la forêt (CRPF / ONF / ESAP) 21

Suite à la canicule de 2003, sont enregistrés : - une forte baisse de l’activité végétale printanière des peuplements résineux. -une accumulation de sécheresses à répétition depuis 2003 accompagnée d’une augmentation de l’aridité depuis 12 ans (Lacaune, 81). - des dépérissements du sapin de Vancouver, de l’épicéa et du douglas liés au stress hydrique accompagnés d’attaques de ravageurs et pathogènes secondaires. Les dépérissements des pins sont davantage liés à un agent primaire (défoliateur) indépendant des évolutions climatiques. Les conséquences sur le territoire sont les suivantes : En Aveyron, une perte de 19 800 ha est enregistrée (41 % de la surface des peuplements résineux- perte de 15 500 ha de pins, de 3 200 ha de Douglas et de 1 100 ha d’épicéas/sapins). Dans le Tarn, une perte de 11 120 ha est enregistrée (26 % de la surface des peuplements résineux- perte de 6 000 ha de pins, de 4 300 ha d’épicéas/sapins et de 1 500 ha de douglas).

                                                             21

 « Dépérissement des Reboisements Résineux du Sud Massif Central », étude publiée en janvier 2007 par l’Ecole Supérieure d’Agriculture de Purpan (Toulouse), l’Office National des Forêts (ONF) et le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) 

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5. Le changement climatique sur la chaîne Pyrénéennes

5.1 Observation de l’impact du changement climatique Les Pyrénées sont marquées par deux climats : méditerranéen au Sud et à l’Est, océanique au Nord et à l’Ouest. L’étude du changement climatique en montagne permet d’observer les impacts sur un territoire plus petit du fait du gradient altitudinal de la montagne. Selon le GIEC, pour chaque degré de température supplémentaire, la végétation se déplace de 150m en altitude et de 200 à 300 km en latitude. Il est donc plus aisé d’étudier l’impact du changement climatique en montagne.

• Impact sur les glaciers (source : association Moraine) Depuis le petit âge glaciaire (1850), les glaciers des Pyrénées ont connu « une régression spectaculaire puisque la perte de superficie est d’environ 80% […] alors que, durant la même période, les glaciers alpins ont perdu 40% de leur surface ».

Figure 66 : Localisation des glaciers Pyrénéens étudiés par l’Association Moraine Source : Association Moraine ‐ Pierre RENE 2007 

66   

-

Le glacier des Oulettes de Gaube

C’est le glacier le plus bas des Pyrénées (2270-2600 m), anormalement situé puisque la limite théorique des glaciers en versant Nord des Pyrénées est de 2900 m. Du fait de sa forte régression, ce glacier s’est divisé en deux, formant les glaciers du petit Vignemale et celui des Oulettes. En 150 ans, la surface du glacier des Oulettes s’est réduite de 60% (recul de 450m).

Figure 67 : Evolution de la surface du glacier d'Ossoue Source : Association Moraine 2003 

Figure 68 : Variations du front du glacier des Oulettes depuis 1850 Source : Association Moraine 2003  Le graphique représente les variations de distance en mètre à partir de 2003 (zéro mètre) jusqu’en 1850 du front du glacier (450 m). 67   

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Le glacier d’Ossoue

De type plutôt alpin (grand bassin d’accumulation et zone inférieure très pentue), le glacier d’Ossoue a reculé de 420 m et sa superficie est passée de 90 à 58 ha (diminution de 50%) en 150 ans. Le recul du front est de 900m (une perte 36 % en longueur).

Figure 69 : Evolution de la surface du glacier d'Ossoue Source : Association Moraine 2003 

Figure 70 : Variation du front du glacier d'Ossoue depuis 1850 Source : Association Moraine 2003  Le graphique représente les variations de distance en mètre à partir de 2003 (zéro mètre) jusqu’en 1850 du front du glacier (900 m). 68   

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Le glacier du Taillon

En 150 ans, le glacier du Taillon a perdu 60% de sa surface. Le recul du front est de 740m (une perte 55 % en longueur).

Figure 71 : Evolution de la surface du glacier du Taillon Source : Association Moraine 2003 

Figure 72 : Variation du front du glacier du Taillon depuis 1850 Source : Association Moraine 2003  Le graphique représente les variations de distance en mètre à partir de 2003 (zéro mètre) jusqu’en 1850 du front du glacier (750 m).

69   



Impact sur la forêt en montagne (Yan VITASSE, de l’UMR BIOGECO de Bordeaux)

Les trois réponses possibles des espèces végétales (et animales) au réchauffement climatiques sont : - La migration vers des latitudes plus froides ou des altitudes plus élevées ; - La persistance locale (capacité d’adaptation) ; - L’extirpation : les espèces s’étendent localement dans les zones les plus chaudes de leurs aires de répartition ;

Figure 73 : Réponses des espèces végétales et animales au changement climatique Sources : Jump and Penuelas 2005, Aitken et al. 2008  Les écosystèmes montagnards sont particulièrement intéressants à étudier dans le cadre du réchauffement climatique car il existe des variations thermiques importantes sur des distances faibles (gradients altitudinaux).

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Figure 74 : Répartition altitudinale d’espèces forestières dans les Pyrénées centrales Source : Yan VITASSE 2008  Dans les Pyrénées, nous retrouvons : - L’étage collinéen (du niveau de la mer à 1000 m en versant sud et 800 m en versant nord) se caractérise par une température annuelle moyenne de 8 à 12°C et une période de végétation supérieure à 200 jours. Il est dominé par les chênes. 22 -

L’étage montagnard (entre 1000m et 1900 m en versant sud et entre 800m et 1700 m en versant nord) se caractérise par une température moyenne annuelle entre 4 et 8°C, des précipitations, une humidité atmosphérique, et une nébulosité importantes et une période de végétation supérieure à 200j. Il est dominé par les hêtres et les sapins en versant nord, et par les pins sylvestre en versant sud.

-

L’étage subalpin (entre 1900 m et 2600 m en versant sud et entre 1700m et 2300 m en versant nord) se caractérise par une température moyenne annuelle de – 2°C à +4°C et une période de végétation comprise entre 100 et 200 jours. Il est dominé par les Pin à crochets. Il forme des forêts claires, associées à des landes de rhododendrons, raisins d’ours ou genévriers. La limite supérieure, " estives ", correspond à la disparition du Pin à crochet au dépend du Pin. En ombrée, l’étage subalpin inférieur peut être occupé par des sapinières.

                                                              Q. robur, Q. petraea, Q. pubesecens, Q. Pyrenaica ainsi que Q. ilex et Q. Faginea sur le versant espagnol. 22

 

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-

L’étage alpin (entre 2500 m et 3000 m) se caractérise par une température moyenne annuelle inférieure à 0°C et une période de végétation inférieure à 100 jours. Il est dominé par des pelouses et par des zones rocheuses (éboulis) à végétation clairsemée, où quelques arbrisseaux " nanifiés " subsistent.

-

L’étage nival (plus de 3000 m) se caractérise par les neiges éternelles. Il est dominé par des lichens et mousses.

Une remontée des espèces de 3 mètres par an durant la fin du XXème siècle est enregistrée 23 . Dans les Pyrénées espagnoles, le hêtre est remonté de 70 mètres en 50 ans 24 .

Figure 75 : Evolution de la longueur de saison pour le hêtre et le chêne Source : Yan VITASSE 2008    Pour chaque degré supplémentaire le long du gradient altitudinal, la longueur de saison de croissance du chêne (Quercus) et du hêtre (Fagus) s’allonge.

                                                             23 24

 (Grabherr et al. 1994, Lenoir et al. 2008, Parolo and Rossi 2008). Lenoir et al. (2008),   (Penuelas and Boada 2003) 

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5.2 Les études en cours sur la chaîne des Pyrénées et la Région Midi-Pyrénées Ce travail est basé sur une première rencontre avec les institutions publiques, privées ou de recherches qui ont été identifiées comme fournisseurs de données permettant de quantifier l’impact du changement climatique à l’échelle régionale.

• l’agriculture L’INRA (Institut National de Recherche Agronome) travaille sur les pâturages dans l’Aveyron et dans les Pyrénées (raréfaction de la luzerne du à l’assèchement). ARVALIS (’institut de végétal), analyse l’impact du changement climatique sur le blé tendre. Les vignobles du piémont Pyrénéen : le Madiran/Jurançon (Gers) et l’Irouleguy (Pyrénées Atlantiques, Aquitaine) ainsi que d’autres vignobles Midi-Pyrénéens (Gaillac, Cahors, Fronton…) sont étudiés.

• l’eau Le CEMAGREF, EDF et l’Agence de l’Eau Adour-Garonne (AEAG) mènent une étude relative à l’impact du changement climatique sur la ressource en eau du bassin Adour Garonne selon les différents scénarii du GIEC (programme IMAGINE 2030).

• La météorologie L’ANELFA travaille sur le phénomène de grêle. Elle dispose de grêlimètres installés localement permettant un suivi sur plus de trente ans de l’intensité, la fréquence et la taille des grêlons. Météo-France complète son analyse est développe de nouveau modèle, notamment pour étudier l’enneigement en montagne.

• La biodiversité L’Observatoire des Galliformes de montagne (OGM), hébergé par l’ONCFS de St-Gaudens, réalise une étude sur 6 espèces de galliformes de montagne (grand et petit tétras, lagopède alpin, gélinotte de bois, perdrix bartavelle, perdrix grise des Pyrénées) dont la démographie et les conditions météorologiques seraient étroitement liées. Les associations de naturalistes, le Conservatoire Botanique des Pyrénées, le Parc National des Pyrénées et les Parc Naturels Régionaux participeront également à l’apport de nouvelle connaissance concernant l’impact du changement climatique sur ces dernières années. D’autres organismes sont également concernés (fédération de pêche…).

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Ce document apporte une première pierre à l’édifice de la connaissance des impacts du changement climatiques à l’échelle de Midi-Pyrénées et des Pyrénées. Accroître la connaissance du changement climatique permet de définir des politiques régionales d’atténuation et d’adaptation au plus prés des réalités et des besoins du territoire. Certaines données présentées méritent cependant de rester prudent. 30 années de données est une période trop courte pour valider la valeur de la tendance (surtout pour les précipitations). Néanmoins, cette description factuelle, en attendant de mettre à jour ce document avec des données plus précises, apporte des premiers éléments sur l’impact du changement climatique en Midi-Pyrénées. Les politiques d’adaptation et d’atténuation ne peuvent pas s’appuyer uniquement sur la modélisation. Ainsi pour un même scénario du GIEC, le climat de Paris en 2100 pourrait être celui de Cordoue ou de Barcelone selon le modèle utilisé. C’est pourquoi il est nécessaire de bien connaître les impacts observables du changement climatique sur son territoire. Aujourd’hui, il faut continuer à accroître cette connaissance de l’impact du climat sur la région Midi-Pyrénées et sur les Pyrénées. Pour ce faire, la recherche doit être encore plus mobilisée. De nouveaux réseaux d’observations doivent être mis en place, notamment pour les données météorologiques qui font défaut au niveau local. Ces nouveaux réseaux d’informations permettraient d’avoir une photo du début du 21ème siècle plus précise d’ici une vingtaine d’années. Certains domaines méritent également une attention plus particulière. L’eau est une ressource essentielle dans le Sud-Ouest Européen. Les difficultés de Barcelone concernant son alimentation en eau pourraient se généraliser à l’ensemble du sud de l’Europe. Les problèmes de santé, relatifs aux canicules (2003) ou à l’émergence de nouvelle maladie (paludisme…) ne sont pas traités actuellement mais demandent une attention particulière, en lien avec l’émergence de nouvelles maladies. La ville et les bâtiments : l’effet d’ilot de chaleur urbain (cf. p 54) et l’adaptation des bâtiments aux conditions extrêmes, notamment aux fortes chaleurs, doivent être pris en compte dans les projets d’urbanisme. Météo-France commence à modéliser l’effet de l’été 2003 sur les grands projets d’urbanisme, comme celui du Grand Paris. La suite de ce travail consiste en la mise en réseau de la connaissance, des pratiques et des techniques d’adaptation avec les régions espagnoles pyrénéennes (Pays Basque, Navarre, Aragon et Catalogne), la Principauté d’Andorre ainsi que les deux régions voisines, Aquitaine et Languedoc-Roussillon. Les Pyrénées nécessitent une attention particulière ; c’est le réservoir naturel et aquatique du Sud ouest Européen, et à ce titre, nous devons avoir une attention toute particulière à ce massif. Pour terminer, un grand merci aux différents organismes qui nous ont aidés à réaliser ce document en nous fournissant les données, et dans certains cas, en nous aidant dans l’interprétation de celles-ci.

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Table des figures

Figure 1 : Evolution de la concentration atmosphérique en CO2 ............................................... 14  Figure 2 : Variation des températures à l’échelle mondiale ......................................................... 15  Figure 3 : Evolution des glaciers ...................................................................................................... 16  Figure 4 : Les scénarii du GIEC ....................................................................................................... 17  Figure 5 : Evolution des températures au niveau mondial selon les scénarii ........................... 17  Figure 6 : Les scénarii du GIEC par région .................................................................................... 20  Figure 7 : Nombre de décès durant la canicule 2003 à Paris...................................................... 22  Figure 8 : Evolution des inondations en France ............................................................................ 23  Figure 9 : Variations des fronts glaciaires des Alpes .................................................................... 24  Figure 10 : Evolution des dates de vendanges depuis 1945 à Châteauneuf du Papes.......... 25  Figure 11 : Evolution de la température moyenne d’ici 2100 (Scénario A2 GIEC) .................. 26  Figure 12 : Evolution des précipitations annuelles moyennes à horizon 2100 (Sc. A2).......... 27  Figure 13 : Evolution du nombre annuel de jours de gel depuis 1951 ....................................... 30  Figure 14 : Evolution du nombre de jours entre la première et la dernière gelée .................... 31  Figure 15 : Evolution du nombre annuel de journées estivales depuis 1951............................ 31  Figure 16 : Evolution des températures moyennes en France métropolitaine ........................ 32  Figure 17 : Augmentation de la température moyenne annuelle entre 1901-2000.................. 32  Figure 18 : Evolution du nombre annuel de jours de pluies diluviennes pour les régions méditerranéennes françaises entre de 1958 à 2007 .................................................................... 33  Figure 19 : Evolution des durées d'enneigement au Col de Porte.............................................. 34  Figure 20 : Bilans de masse cumulés de 3 glaciers des Alpes françaises depuis 1900 ......... 35  Figure 21 : Bilan annuel de masse du glacier d'Ossoue depuis 2001 ....................................... 35  Figure 22 : Evolution des dates de vendanges à Saint Emilion depuis 1892 ........................... 36  Figure 23 : Dates de vendanges en Côtes du Rhône méridionales ........................................... 36  Figure 24 : Evolution des dates de vendanges et des dates de floraison en Champagne..... 37  Figure 25 : Stades de développement de la vigne en Alsace (cépage riesling)....................... 38  Figure 26 : Evolution de la date de floraison du pommier « Golden Delicious » ...................... 39  Figure 27 : Evolution des pratiques agricoles (maïs).................................................................... 40  Figure 28 : Evolution des pratiques agricoles (blé) ....................................................................... 40  Figure 29 : Front d'expansion de la chenille processionnaire du pin.......................................... 41  Figure 30 : Température moyenne en hiver : actuel (gauche) et scénario A2 (droite) ............ 42  Figure 31 : Température moyenne en été : actuel (gauche) et scénario A2 (droite) ............... 42  Figure 32 : Précipitations moyenne en hiver : actuel (gauche) et scénario A2 (droite)........... 43  Figure 33 : Précipitations moyenne en été: actuel (gauche) et scénario A2 (droite) ............... 43  Figure 34 : Variation relative du débit de la Seine : 2070-2099 par rapport à 1985-1991 ..... 43  Figure 35 : Durée moyenne de l'enneigement actuelle à gauche et prospective à droite dans les Alpes et les Pyrénées .................................................................................................................. 44  Figure 36 : Disparition du glacier de Saint Sorlin (38) – scénario B1 du GIEC (+1.8°C) ........ 45  Figure 37 : Aire de répartition des espèces arborées scénarii A2 (+3.5°C) et B2 (+2°C)....... 46  Figure 38 : Répartition de la production viticole en 2100 ............................................................. 47  Figure 39 : Evolution des températures annuelles à Dijon entre 1888 et 2004 ........................ 48  Figure 40 : Evolution des précipitations annuelles à Dijon entre 1830 et 2000 ........................ 49  76   

Figure 41 : Evolution des précipitations hivernales à Dijon entre 1830 et 2000....................... 49  Figure 42 : Evolution de la productivité forestière en Bourgogne ............................................... 50  Figure 43 : Evolution des migrations de l'Hirondelle de fenêtre entre 1960 et 2000 ............... 51  Figure 44 : Evolution des dates des bans de vendange depuis 1970........................................ 52  Figure 45 : Evolution des stades phénologiques........................................................................... 52  Figure 46 : Evolution du poids d'une grappe (Chardonnay et Pinot Noir) de 1994 à 2004..... 53  Figure 47 : Effet d'îlot de chaleur urbain ......................................................................................... 54  Figure 48 : Evolution du taux de mortalité en 2003 par rapport à Août 2001 et 2002 ............. 54  Figure 49 : Evolution de la température moyenne annuelle en Midi-Pyrénées ........................ 55  Figure 50 : Evolution départementale de la température moyenne annuelle (1977-2007)..... 56  Figure 51 : Evolution départementale de la température moyenne annuelle (1977-2007)..... 56  Figure 52 : Les stations de mesure de l'ACMG dans le Tarn-et-Garonne................................. 57  Figure 53 : Evolution des températures moy. annuelles min. et max. à Montalzat................ 57  Figure 54 : Evolution des températures moy. annuelles min et max à Nègrepelisse............. 58  Figure 55 : Evolution des températures moy. annuelles min. et max. à Sérignac .................. 58  Figure 56 : Evolution des précipitations moy. annuelles en Midi-Pyrénées .............................. 59  Figure 57 : Evolution départementale du cumul annuel des précipitations ............................... 59  Figure 58 : Evolution départementale du cumul annuel des précipitations ............................... 60  Figure 59 : Evolution du cumul des précipitations annuelles à Montalzat ................................. 60  Figure 60 : Evolution du cumul des précipitations annuelles à Nègrepelisse ........................... 61  Figure 61 : Evolution du cumul des précipitations annuelles à Sérignac................................... 61  Figure 62 : Evolution du module : station des Edelweiss ............................................................. 62  Figure 63 : Evolution du module : station de Roquefort-sur-Garonne........................................ 62  Figure 64 : Date du premier jour de vendange des cépages Banyuls et Collioure .................. 63  Figure 65 : Première date de vendange pour le Madiran - Domaine Tailleurguet ................... 64  Figure 66 : Localisation des glaciers Pyrénéens étudiés par l’Association Moraine................ 66  Figure 67 : Evolution de la surface du glacier d'Ossoue .............................................................. 67  Figure 68 : Variations du front du glacier des Oulettes depuis 1850.......................................... 67  Figure 69 : Evolution de la surface du glacier d'Ossoue .............................................................. 68  Figure 70 : Variation du front du glacier d'Ossoue depuis 1850 ................................................. 68  Figure 71 : Evolution de la surface du glacier du Taillon.............................................................. 69  Figure 72 : Variation du front du glacier du Taillon depuis 1850................................................. 69  Figure 73 : Réponses des espèces végétales et animales au changement climatique .......... 70  Figure 74 : Répartition altitudinale d’espèces forestières dans les Pyrénées centrales ......... 71  Figure 75 : Evolution de la longueur de saison pour le hêtre et le chêne.................................. 72 

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