COMMUNIQUÉ Pour diffusion immédiate

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Le livre vert dilue le rapport Pronovost « Le Québec est dû pour un grand virage agricole… et ça presse ! » — Nature Québec Québec, le 15mai 2012 — « Le Livre vert, Donner le goût du Québec, n’est pas à la hauteur des défis identifiés par la commission Pronovost et ne constitue pas une base solide pour une politique agricole digne de ce nom. Dans les faits, il propose une agriculture à deux vitesses, dont la plus grande est celle qui nous a amené les problèmes que nous connaissons », a déclaré Christian Simard, directeur général de Nature Québec. L’organisme présentait aujourd’hui son mémoire en commission parlementaire. Comme le gouvernement soutient l’agriculture en y investissant plus de 1 milliard $ de fonds publics par année, Nature Québec recommande, à l’instar de Pronovost, « d’utiliser ce puissant levier pour soutenir une agriculture qui mette en priorité la santé des écosystèmes qui la soutiennent, qui occupe le territoire avec des fermes de taille variable, et qui remplisse une diversité de fonctions… ». Concrètement, Nature Québec recommande d’appliquer globalement à tous les programmes de financement l’approche de l’écoconditionnalité, qui lie directement le soutien économique de l’État à l’adoption de bonnes pratiques agroenvironnementales dans les fermes (protection réelle des bandes riveraines, rotation des cultures, plan de conservation…). « Il y va de la crédibilité de la démarche gouvernementale et, au-delà, de la mise en marché de produits distinctifs reconnus eu égard à la qualité de l’environnement », affirme pour sa part l’agronome Christine Gingras, directrice adjointe de Nature Québec. L’écocondionnalité n’est que timidement abordée dans le Livre vert. Par le passé, le soutien massif à l’agriculture a été concentré sur l’aide à la production, même si celle-ci était souvent largement déficitaire et problématique sur le plan de l’environnement. Il faut maintenant soutenir une agriculture multifonctionnelle par le biais de contrats où le producteur, en plus de produire des denrées alimentaires, est reconnu et rémunéré comme intendant de milieux naturels, ainsi qu’un producteur de biens et de services environnementaux (BSE). Nature Québec demande donc un programme d’appui à la multifonctionnalité large et significatif, autant dans ses volets sociaux qu’environnementaux. « On doit apprendre de nos erreurs. Il faut cesser de soutenir massivement, par le biais de l’assurance-récolte, des productions déficitaires et à lourds impacts. Il faut prioriser la multifonctionnalité, laquelle doit devenir le pivot de la nouvelle politique agricole », souligne Christine Gingras. Dans le Livre vert, on tend à marginaliser le concept en parlant « d’appui à la multifonctionnalité en région ». L’environnement en milieu agricole : une situation loin d’être réglée Un des postulats plus ou moins exprimés par le Livre vert, c’est que l’essentiel en environnement a été fait et qu’il suffit maintenant de se concentrer sur des produits distinctifs, qu’il suffira de bien mettre en marché. Pourtant, le phosphore, malgré des progrès réels, est encore mesurable à des concentrations préoccupantes en plusieurs endroits. Sept des huit rivières qui présentent à leur embouchure des eaux de mauvaise ou de très mauvaise qualité sont des cours Tél. : (418) 648-2104 d’eau en milieu agricole (Yamaska, Mascouche, Châteauguay…). La concentration de pesticides en milieu agricole est toujours considérée comme préoccupante. Téléc. : (418) 648-0991 Les concentrations d’atrazine, de métolachlore et de dicamba ont diminué, www.naturequebec.org mais le glyphosate, associé aux OGM, est en augmentation. Dans un cours [email protected]

d’eau longeant des productions maraîchères, on a identifié 36 pesticides, dont 15 dépassaient les critères pour la protection de la vie aquatique. Ménager la chèvre et le chou Plus de 4 ans après la publication du rapport Pronovost, il est plus que temps d’accoucher d’une politique agricole digne de ce nom. Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec doit revoir son Livre vert en retournant aux recommandations des rapports Pronovost, Saint-Pierre (financement) et Ouimet (occupation du territoire). « Ce n’est pas en ménageant la chèvre et le chou qu’on y arrivera », conclut Christian Simard. — 30 — Nature Québec (www.naturequebec.org) est un organisme national à but non lucratif qui regroupe près de 5000 individus et 100 groupes affiliés œuvrant dans les domaines de l'environnement et du développement durable. Fondé en 1981, l’organisme s’est prononcé publiquement au cours des années sur un grand nombre de questions environnementales, dont les aires protégées, l’agriculture, l’exploitation forestière et le développement énergétique. Information : Mylène Bergeron, coordonnatrice aux communications et aux sollicitations Tél. : (418) 648–2104 poste 2074 ou (418) 931-1131 [email protected]