Le manque de sommeil Le sommeil joue un rôle très important dans ton état de santé. Normalement, tu devrais passer environ le tiers de ton temps à ­dormir, mais ton rythme de vie limite souvent, et de plus en plus, le temps que tu passes à dormir. Le déficit de sommeil est un mal en croissance qui a des conséquences sur ta santé et ta sécurité. La société dans laquelle tu vis accorde une grande importance à la performance et à la réussite, ce qui contribue souvent à reléguer le sommeil au dernier rang de tes priorités. Qui n’a pas déjà vu un ou une camarade de classe arriver à l’école l’œil bouffi, les cheveux en bataille, se plaignant de ne pas avoir assez dormi et rêvant de la fin de semaine pour pouvoir rattraper le ­sommeil perdu ? Malheureusement, une nuit de sommeil perdue l’est définitivement.

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Sains et actifs W11109

Les problèmes sociaux et les problèmes de sécurité engendrés par le manque généralisé de sommeil sont tellement importants et prennent tant d’ampleur que le Congrès américain a convoqué, en 1998, une commission nationale sur les troubles du sommeil qui a fait des recommandations concrètes au gouvernement. Depuis, chaque année, se tient même une semaine statutaire de sensibilisation sur le sommeil, la National Sleep Awareness Week. La promotion de comportements responsables en matière de sommeil est en train de devenir aussi importante que les ­campagnes publicitaires menées contre l’alcool au volant. Plus encore, des études réalisées à grande échelle dans les milieux scolaires démontrent que les habitudes de sommeil influencent grandement les ­résultats des élèves du secondaire. L’une de ces études, menée par la ­docteure Eve Van Cauter, a prouvé que le déficit de sommeil limitait de 30 % la capacité des jeunes à métaboliser le sucre dans le sang, entraînant une baisse importante de la sécrétion d’insuline. La production d’hormone du stress, appelée cortisol, grimperait en revanche à des niveaux élevés, ­favorisant l’hypertension et les pertes de mémoire. On dit que l’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, mais est-ce plausible quand on sait que le manque de sommeil des adolescents jouerait un rôle déterminant dans leur taux de réussite scolaire ? On sait maintenant que, vers l’âge de 12 ans, le cycle de sommeil se modifie en raison d’importants changements hormonaux et que la plupart des ­adolescents ont besoin d’environ 9 heures 15 minutes de sommeil par nuit. Un ­changement brusque dans le cycle hormonal fait que les jeunes ­s’endorment tardivement, entre 23 heures et 1 heure du matin, quand la sécrétion de mélatonine atteint son seuil maximal, et ouvrent l’œil naturellement entre 9 et 10 heures, quand le taux de cortisol, hormone du stress qui induit le réveil, amorce sa remontée. Durant la fin de semaine, c’est un moindre mal, mais les jours de semaine, il est certain que cela crée une carence de sommeil et fait en sorte que les adolescents ont de la difficulté à ne pas s’endormir en classe. Lorsqu’ils doivent en plus concilier études, travail et vie personnelle, l’équation se complique et a des effets néfastes sur leur santé et leur sécurité.

LE SOMMEIL

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