le monde

On n'a pas de cours d'économie, ni de philosophie, ni de politique. On ignore ... nous concerne, mais mon Dieu qu'on sait faire le théorème de. Pythagore et ...
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on refait nt, je resterais a…u lit ve ou S le monde je sais que, de toutes parce que… façons, je serai fatigué et … j’ai l’impression que je pourrais faire un tas de choses plus constructives que de m’asseoir et d’écouter en classe.

moins attentif à la première période. J’aimerais que l’école commence plus tard.

… je ne dors pas assez ! Même ceux qui aiment l’école trouvent ça difficile de se lever le matin.

… pour voir mes amis. … pour m’impliquer dans l’école et monter des projets.

… parce que j’ai pas le choix ! Le secondaire c’est un passage obligé pour le cégep, où on va enfin étudier ce qu’on aime.

Trouvez-vous que l’école vous prépare à la vie en société ?

… pour assister aux cours de ma concentration.

l’école secondaire réinventée

Fini les tableaux verts, les bureaux en rang d’oignons et les interminables exposés didactiques… mais maintenant, quoi ? Curium repense l’école avec les élèves de l’école secondaire Robert-Gravel.

La mission de l’école est… second... aire, selon vous, c’ nous apprendre ce qu’est la vraie vie.

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... nous apprendre à apprendre.

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... permettre d’exprimer notre créativité, parce qu’il y a plusieurs types d’intelligences. Certains sont bons en maths, d’autres en danse. « Si tu demandes à un poisson de grimper dans un arbre, il va passer sa vie à croire qu’il est con. »

... aider à nous définir comme personne. Nous apprendre à nous découvrir, à savoir ce qui nous intéresse et ce que nous avons envie de faire de notre vie.

« Malheureusement, l’école ne nous apprend pas à devenir adultes. On nous transmet une culture générale (les faits), mais on ne nous apprend pas à agir. Je pense qu’on se fie beaucoup sur les parents pour ça, mais l’école devrait au moins nous donner les bases. » « On nous prépare à faire un métier pour faire de l’argent. Mais j’aimerais qu’on apprenne des choses utiles dans la vie de tous les jours. Je trouverais ça important qu’il y ait des cours de nutrition ou de couture, par exemple. » « On apprend seulement en 5e secondaire - et encore, c’est une initiative de mon école - à faire un budget ou comment fonctionnent les impôts. On devrait commencer à apprendre ça plus tôt. Ce ne sont pas tous les parents qui peuvent l’apprendre à leurs enfants. » « La plupart font faire leurs impôts par un comptable. (Rires) » « On n’a pas de cours d’économie, ni de philosophie, ni de politique. On ignore tout ou presque de la politique qui pourtant nous concerne, mais mon Dieu qu’on sait faire le théorème de Pythagore et qu’on sait écrire en lettres attachées ! C’est important d’apprendre à s’exprimer, mais aussi de connaître le passé, les erreurs qu’on a faites, ce qu’on a fait de bien et quelles sont les répercussions de nos choix. En philosophie, on t’enseigne à défendre un point de vue et à comprendre ceux des autres. En France, les élèves font de la philo dès le primaire. Et selon moi, ce serait génial de faire la même chose ici !  » « C’est vrai. Je crois qu’on nous sous-estime. C’est notre société, mais on ne nous explique rien. C’est normal que beaucoup de jeunes ne votent pas, on ne leur a pas assez parlé de politique. Ils n’ont aucune idée pour qui voter. »

Malheureusement, l’école sert parfois à faire de nous de « bons citoyens », à nous faire entrer dans un moule. C’est vraiment dommage. Ça nous empêche de nous épanouir.

Dans certaines écoles, tout le monde est pareil, tous des numéros. Les garçons n’ont pas le droit d’avoir les cheveux longs ou les oreilles percées. Mais c’est toléré pour les filles. Elles, par contre, n’ont pas le droit d’avoir les cheveux courts. Ces règles basées sur le genre ne devraient pas être tolérées.

« L’éducation à la sexualité devrait aussi être plus présente. On nous apprend quoi faire pour ne pas tomber enceinte ou attraper une ITS. Mais on ne nous parle pas de l’importance du consentement, des orientations sexuelles ou des genres ! En 3e secondaire, la prof ne parle que de relations hétérosexuelles. Il y a des élèves de différentes orientations dans les classes ! Et certains ont besoin de savoir qu’ils ne sont pas seuls pour ne pas se sentir comme un extraterrestre. Aussi, arriver à mettre des mots sur ce que tu sens en toi, c’est important. Plusieurs adolescents font leur éducation par la porno. C’est complètement biaisé. Développer des comportements sexuels malsains, c’est souvent à l’adolescence que ça se passe. Alors, c’est important de nous dire les vraies choses. » « Oui !!! Les vraies choses. (Unanime) » « Il pourrait aussi y avoir un sexologue présent dans l’école quelques jours par semaine. Pour les gens qui ressentent le besoin de consulter. Pas nécessairement un cours… » « Pour l’instant, ce qu’on enseigne est très technique : ça, c’est comme ça, pis ça va là. Je pense que c’est important d’avoir un professeur ouvert d’esprit. Parce que dès que le prof est fermé, tu te refermes. »

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Texte Noémie Larouche Photos Joe Alvoeiro

Mais j’y vais quand même…

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on refait le monde Pour lire le manifeste c'est ici

Moi, je propose qu’on fasse des cours dehors !

Je suis d’accord. Surtout, quand il fait super chaud à l’intérieur… L’an dernier en anglais, on est allés lire dehors. Je trouvais ça vraiment plus stimulant. J’ai lu plus de pages que d’habitude.

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On pourrait aussi rendre l’apprentissage plus individualisé. Dans une classe, il y a des auditifs, des visuels, des kinesthésiques (pour qui le mouvement facilite la concentration)… On n’a pas la même façon d’apprendre.

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Je ferais plus de cours d’éducation physique. Après, on est plus posés, plus concentrés. L’an passé, quand on commençait à être tannés, le prof de français nous faisait lever et bouger.

Personnellement, rester assis sur une chaise, ça ne me dérange pas. Je suis confortable assis sur une chaise, à condition qu’elle ne soit pas trop petite ou fendue au milieu.

« On nous oblige à rester assis à notre bureau tout le temps alors qu’on sait que la concentration d’un élève est en moyenne de 20 minutes. On devrait trouver des façons plus dynamiques d’apprendre, parce que la vie a changé depuis que l’école a été créée. Simplement pouvoir bouger dans les périodes ou encore écouter de la musique, sans paroles. Moi, la musique classique m’aide énormément à me concentrer. »

« C’est comme en maths,  je suis vraiment super poche. Mais le prof nous donne la matière pendant environ trente minutes. Après, on peut travailler en équipe ou seuls. On peut écouter de la musique. On peut faire ce qu’on veut, s’asseoir où on veut dans la classe et quand on a besoin d’aide, on va le voir. Au début, je me disais que je ne serais jamais capable. Mais finalement je comprends mille fois mieux la matière ! C’est bien aussi parce qu’il y a des gens très, très bons en maths et ça les énerve de devoir écouter pendant tout ce temps… »

« Au primaire, je suis allée dans une école alternative. On nous donnait des échéances et c’était à nous d’organiser notre temps. C’est nous qui avions aménagé la classe. Il y avait une bibliothèque, des sofas, etc. Le professeur était là. Il donnait quelques cours magistraux. Sinon, on travaillait dans nos trucs et on pouvait aller le voir au besoin. C’est un modèle qui me convenait bien. »

« En 1re secondaire, en histoire, on étudiait les dieux, et le prof nous a demandé de monter une pièce de théâtre sur le sujet. C’était vraiment le fun, parce qu’on faisait partie de la matière. On utilisait quelque chose qu’on aime pour apprendre quelque chose qui nous intéressait plus ou moins. Ça a rendu le tout plus amusant. »

Manifeste des élèves L’école de demain, les élus des conseils d’élèves de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys l’ont imaginée eux aussi. Ils ont rédigé le Manifeste des élèves en faveur d’une réussite globale. Ses signataires militent pour une école publique, novatrice, citoyenne et démocratique. L’école, disent-ils, doit être un espace de vie convivial, elle doit éveiller la conscience sociale, favoriser la collaboration et outiller ses élèves pour affronter les défis de l’époque (le développement durable, notamment).

Et la technologie dans tout ça ?

L’école du futur sera-t-elle entièrement informatisée ? Cahiers et crayons seront-ils supplantés par ordinateurs et tablettes ? Rien de moins sûr… Le gouvernement du Québec a demandé à des étudiants du milieu collégial de se pencher sur la question. Premier constat : techno ou pas, l’école doit d’abord « mettre l’accent sur certaines valeurs telles que l’autonomie, l’originalité, la créativité, la responsabilité… » Les étudiants affirment notamment : – que les technologies ne devraient être utilisées que « lorsqu’elles apportent une réelle plus-value » ; – que leur efficacité pédagogique n’a pas encore été démontrée ; – et que leur utilisation pose de sérieuses questions d’équité (des gadgets technos, ça coûte cher). Ils encouragent même la prise de note manuelle en classe pour exercer, et surtout préserver, cette précieuse faculté qu’est la mémoire. N

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Je trouve qu’on devrait mettre nos apprentissages en contexte. Quand je demande de l’aide à ma mère en maths, et qu’elle me dit : « je ne m’en rappelle plus », je me demande vraiment à quoi ça me sert. Mais si on m’enseigne l’entrepreneuriat, là, je vois l’utilité.

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Et si on repensait un peu les méthodes d’enseignement actuelles. Des idées pour révolutionner l’école ?

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