Le projet WIGUP

introduit la technologie dans l'enseignement pour révolutionner la dynamique de classe dans le but de répondre aux besoins de l'élève. L'innovation WIGUP ...
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Le projet WIGUP : Quels impacts sur les compétences du 21e siècle ? Rapport synthèse de recherche Thierry KARSENTI, M.A., M.Ed., Ph.D.

Juin 2014

Dépôt légal : Bibliothèque et Archives Canada, 2014 ISBN : 978-2-923808-38-3

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Pour citer ce document : Karsenti, T. (2014). Le projet WIGUP : quels impacts sur les compétences du 21e siècle? Rapport synthèse de recherche. Montréal : CRIFPE.

L’usage du masculin n’est pas discriminatoire. Il a pour but d’alléger le texte.



Rapport synthèse de recherche Table des matières 1.

Introduction.................................................1

2.

Qu’est-ce que wigup?..................................2

3.

Objectifs.......................................................4

4.

Les technologies en éducation...................5

5.

Les compétences dites du 21e siècle...........6

6.

Les compétences entrepreneuriales..........9

7.

Méthodologie........................................... 13



Échantillon................................................................12



Collecte des données...........................................14



Analyse des données............................................15

8.

Principaux résultats.................................. 16



Types de projets réalisés......................................16



Principaux avantages (impacts positifs)........17



Principaux défis......................................................19



Impact global de la participation au projet WIGUP.....................................................20

9.

Conclusion................................................. 20

10. Recommandations.................................... 24 11. Bibliographie............................................ 25

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Rapport synthèse de recherche

1.

INTRODUCTION

Le projet WIGUP m’a réellement interpelé, notamment parce qu’il vise l’épanouissement des jeunes par leur engagement communautaire. Cette initiative a également piqué ma curiosité parce qu’elle favorise l’usage des technologies, tout en sensibilisant les élèves et leurs enseignants aux compétences du 21e siècle, et tout particulièrement les compétences en lien avec les perspectives entrepreneuriales, ce que trop peu d’initiatives abordent actuellement. Or, plusieurs études ont clairement mis en évidence que les compétences liées aux perspectives entrepreneuriales sont susceptibles de favoriser la motivation et la réussite scolaires.

J’ai donc décidé, avec mon équipe de la Chaire de recherche du Canada, de réaliser une étude exploratoire afin de mieux comprendre, entre autres, les divers impacts du projet WIGUP, soit à la fois les avantages et les défis rencontrés par les élèves et les enseignants ayant participé à un tel projet. Ce rapport présente d’abord, de façon succincte, l’initiative WIGUP. L’objectif global et les objectifs spécifiques de cette étude exploratoire sont ensuite exposés. Pour mieux comprendre l’importance de ce projet pour les jeunes, les enseignants, les écoles, voire notre société, trois sections présentent des éléments contextuels : les technologies en éducation, les compétences dites du 21e siècle et les compétences entrepreneuriales. La méthodologie de recherche est ensuite présentée, suivie des principaux résultats de recherche. Une conclusion suivie de recommandations vient clore ce bref rapport de recherche.

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2.

QU’EST-CE QUE WIGUP?

Sur le site WIGUP.tv, on découvre qu’il s’agit d’un réseau interscolaire créatif, conçu notamment en vue d’inspirer les jeunes âgés de 9 à 14 ans à devenir qui ils sont vraiment, mais aussi afin de développer chez eux à la fois diverses compétences du 21e siècle de même que des habiletés liées à l’esprit d’entrepreneuriat. La mission principale de WIGUP est d’offrir aux jeunes de 9 à 14 ans le meilleur contenu éducatif en développement personnel et en construction identitaire en ligne, afin de les aider à trouver leur voie et leur mission dans la vie. Cet objectif humaniste est rendu possible grâce à des partenariats uniques et à l’apport d’un personnel plus que compétent qui a à cœur le bien-être des enfants.

En parcourant le site de WIGUP, on y découvre sa philosophie, l’équipe responsable, de même que les membres et les partenaires de cette initiative. WIGUP, c’est également un site internet interactif, immersif et éducatif destiné aux enfants de 9 à 14 ans qui aidera les enfants à mieux se connaître eux-mêmes. La philosophie de WIGUP, c’est aussi d’honorer les contributions remarquables des enfants pour l’amélioration de nos sociétés, de notre monde. Pour WIGUP, chaque enfant possède une voie unique et personne d’autre que lui ne peut apporter sa contribution au monde, et trouver cette voie est une quête profondément personnelle qui mènera à l’amélioration du monde pour tous. Il ne fait donc nul doute que WIGUP participera à la promotion du potentiel des jeunes, tout en cherchant à le faire croître. WIGUP est à l’image de l’identité culturelle diversifiée et inspirante qui soutient la construction identitaire francophone des jeunes, et ce, à travers la francophonie mondiale. Le site WIGUP est aussi un genre de vitrine qui expose les projets scolaires exceptionnels et innovateurs en vue de faire honneur à l’unicité de chaque élève.



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Rapport synthèse de recherche WIGUP est donc un genre de réseau social sécuritaire permettant d’agrandir l’espace francophone et l’interconnexion de tous les jeunes de 9 à 14 ans, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs dans la Francophonie. WIGUP est ainsi un outil d’identification culturelle francophone stimulant la réflexion, le désir d’accomplissement et l’engagement communautaire des jeunes. Le site de WIGUP propose une variété d’outils aux enfants, tout en leur laissant tout l’espace pour qu’ils soient en mesure de réaliser eux-mêmes leurs propres projets. WIGUP introduit la technologie dans l’enseignement pour révolutionner la dynamique de classe dans le but de répondre aux besoins de l’élève. L’innovation WIGUP, c’est un canal Web qui offre un contenu intelligent et captivant afin d’inciter l’échange et le partage dans la communauté francophone mondiale. WIGUP amènera les jeunes à se servir de leur imagination tout en les incitant à imaginer comment ils peuvent agir pour créer un monde encore meilleur. Plusieurs des ressources proposées sont également basées sur des histoires et des personnages authentiques. L’initiative WIGUP diffuse des webisodes et des reportages donnant ainsi la chance aux élèves de vivre des expériences uniques. L’initiative WIGUP est donc susceptible de stimuler la créativité et l’innovation des jeunes leur permettant ainsi de dévoiler et de découvrir leur personnalité et qui ils sont vraiment. WIGUP est aussi un réseau interscolaire créatif susceptible d’accroître l’intérêt, la motivation et l’engagement des élèves à l’école tout en inculquant les compétences du 21e siècle. Les parents, les enseignants, les élèves et les enfants peuvent accéder au site WIGUP.tv autant de l’école que de la maison. Ils peuvent s’en servir pour s’inspirer du contenu captivant et éducatif des pavillons thématiques, ainsi que pour créer des projets novateurs et faire une différence dans leur communauté, voire dans le monde dans lequel nous vivons. Le site WIGUP.tv diffuse également des rencontres en direct à l’échelle locale ou internationale qui permettent aux élèves de vivre des expériences uniques. La plateforme WIGUP. tv propose enfin plus de 1000 vidéos de courte durée, des applications pour tableau blanc interactif, des Web-entrevues avec des personnalités connues, etc.

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3.

OBJECTIFS

L’objectif principal de cette étude est, de façon globale, de comprendre les divers impacts du projet WIGUP, soit à la fois les avantages et les défis rencontrés par les élèves et les enseignants qui ont participé à une telle initiative. Ce projet comporte aussi trois objectifs spécifiques. 1. Mieux comprendre l’impact du projet WIGUP sur le développement de compétences dites du 21e siècle chez les élèves. 2. Mieux comprendre l’impact du projet WIGUP sur le développement de compétences liées à l’esprit d’entreprise des élèves. 3. Mieux comprendre l’impact du projet WIGUP sur le développement de compétences technologiques des élèves.





Les compétences dites du 21e siècle sont présentées à la 5e section de ce rapport. Le Projet WIGUP



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4.

LES TECHNOLOGIES EN ÉDUCATION

Les technologies sont omniprésentes dans les projets réalisés dans le cadre de WIGUP. Il semble donc important de chercher à montrer, dans le cadre de ce rapport de recherche, comment les technologies jouent un rôle primordial dans la réussite éducative des élèves.

En quelques années à peine, les salles de classe de partout au Canada se sont métamorphosées. Difficile de le croire? Il y a à peine plus de 15 ans, Google n’existait pas. Oui, réellement, nous vivons à une époque de mutations rapides où les jeunes sont totalement captivés par les technologies. Ces dernières jouent d’ailleurs un rôle de plus en plus central dans tous les domaines d’activité; elles ont également une influence importante sur l’évolution de l’ensemble des sociétés de la planète et affectent de façon significative toutes les dimensions économiques, sociales ou culturelles. Car avec les technologies, tout change : notre façon de vivre, de travailler, de socialiser, mais aussi d’apprendre. Et même si les technologies sont avant tout des moyens efficaces de diffusion de l’information et de communication, elles se sont rapidement fait remarquer par l’étendue de leurs domaines d’application en éducation, surtout quand on arrive à concentrer l’enthousiasme des jeunes pour ces dernières dans le cadre de tâches scolaires. Pour l’OCDE, les technologies représentent d’ailleurs « l’avenir même » de l’éducation dans nos sociétés. En outre, étant donné l’omniprésence sociale des technologies, leur maîtrise par les nouvelles générations semble de plus en plus déterminante pour assurer leur réussite sociale. Cela montre encore plus, selon moi, l’importance du projet WIGUP. En effet, il y a tout lieu de croire que le fait de savoir s’autoformer, s’informer, et communiquer par différentes technologies forme désormais une condition essentielle pour pouvoir s’adapter à une société en mutation constante et devenir des acteurs sociétaux à part entière. Ces changements technosociaux récents amènent à reconsidérer le sens donné à la fracture numérique. Habituellement comprise comme une inégalité d’accès aux technologies, elle est de plus en plus entendue comme une inégalité de compétences face aux technologies émergentes, entre ceux qui savent les mettre à profit et ceux qui les subissent. Le projet WIGUP serait donc susceptible de participer à la réussite éducative des élèves. Ainsi, il y a tout lieu de croire que l’usage des technologies pour apprendre représente actuellement une compétence  

OECD. (2012). Connected minds: Technology and today’s learners. Paris : OECD Publishing. Karsenti, T. (2003). L’accès aux savoirs dans l’université internaute. Autre Forum, 7(4), 14-19. Le projet WIGUP



Projet WIGUP clé pour permettre aux jeunes et moins jeunes de mieux réussir en contexte éducatif, et plus largement dans la société du savoir dans laquelle nous vivons. Ce qui est intéressant, c’est que pendant plusieurs années, les chercheurs se sont réellement demandés si les technologies avaient un impact en éducation, un peu comme si par magie le fait de mettre un ordinateur en classe permettrait aux élèves d’apprendre plus, d’apprendre mieux, d’apprendre plus vite. Plusieurs chercheurs, par exemple David Jonassen – surtout dans son ouvrage Computers as mindtools for engaging learners in critical thinking –, ont entre autres prétendu que les technologies avaient le pouvoir de faire apprendre, sans aucune intervention de l’enseignant. D’autres se sont vivement opposés à cette thèse. Par exemple, en 1999, Thomas Russell a même publié un livre – The no significant difference phenomenon – où il a répertorié quelque 355 études pour montrer sa thèse : les technologies n’ont pas d’impact sur l’enseignement et l’apprentissage. De nos jours, tant selon la littérature scientifique dans le domaine que d’après les nombreux travaux que nous avons menés en contexte scolaire depuis plus de 15 ans, la question de l’impact – ou non – des technologies en éducation n’est plus la question à se poser. Il faut plutôt chercher à savoir comment les technologies de l’information et de la communication peuvent avoir un plus grand impact sur l’engagement des jeunes. Autrement dit, il semble que les technologies possèdent un immense potentiel pour accroître de façon positive divers types d’engagement des élèves en contexte scolaire. Mais dans tous ces contextes, même si les technologies ont un potentiel, c’est plutôt la manière dont elles sont mises en place par l’enseignant qui compte. À ce titre, l’enjeu actuel de l’usage des technologies en éducation consiste en grande partie à savoir comment rendre effectif leur potentiel pédagogique présumé. Nous pensons que l’initiative WIGUP peut participer à ces meilleurs usages des technologies, notamment en lien avec le développement de compétences des élèves. Lors de précédents travaux de recherche (voir Karsenti et Collin, 2012, 2013a, 2013b, 2013c, 2014d ; Karsenti et Fiévez, 2013a, 2013b, 2013c, 2014 ; Karsenti et Lira, 2010, 2011a, 2011b, 2011c ; Karsenti et Villeneuve, 2014), on a parfois cru que la simple présence des technologies en classe favorisait l’engagement des élèves. Ce n’est qu’en partie vrai. Car si l’usage n’est pas adéquat, soit l’engagement diminuera, soit les élèves auront du plaisir, mais ils n’apprendront rien. Ce constat est d’une importance capitale. L’intégration des technologies de l’information et de la communication en contexte scolaire doit s’arrimer pleinement à la mission de l’école : instruire, socialiser, qualifier. La finalité de l’éducation ne doit pas changer à cause des technologies; seule la façon de faire se transformera.



Cheung, A. C. K. et Slavin, R. E. (sous presse). How features of educational technology applications affect student reading outcomes: A metaanalysis. Educational Research Review.



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5.

LES COMPÉTENCES DITES DU 21e SIÈCLE

On retrouve en tout quelque huit principaux référentiels qui présentent les compétences devant être enseignées dans les écoles, et ce, en lien avec notre société du 21e siècle (voir Voogt et Pareja Roblin, 2012). Preuve d’un grand intérêt de la société civile pour les compétences dites du 21e siècle, trois de ces référentiels ont été réalisés par des organismes reconnus mondialement : l’UNESCO, l’OCDE et l’Union européenne. Les autres référentiels présentés dans leur travail de recension proviennent d’Australie et des États-Unis. Liste des principaux référentiels qui présentent les compétences du 21e siècle : 1.

21st century skills and competences for new millennium learners (OCDE);

2.

Key competences for lifelong learning (Union Européenne);

3.

TIC UNESCO : un référentiel de compétences pour les enseignants;

4.

Assessment and Teaching of 21st Century Skills;

5.

Partnership for 21st Century Skills;

6.

EnGauge10;

7.

National Educational Technology Standards (NETS)11;

8.

Technological Literacy Framework for the 2012 (NAEP)12.



     10 11 12

http://www.oecd-ilibrary.org/content/workingpaper/218525261154?site=fr http://europa.eu/legislation_summaries/education_training_youth/lifelong_learning/c11090_en.htm http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/access-to-knowledge/unesco-ict-competency-framework-for-teachers/ http://atc21s.org/index.php/resources/white-papers/ http://www.p21.org/about-us/p21-framework http://pict.sdsu.edu/21st.html http://www.iste.org/about-iste http://filebox.vt.edu/users/dstrater/papers/Strat.Assign6.pdf Le projet WIGUP



Projet WIGUP On retrouve encore à ce jour un aspect polymorphe, voire polysémique au concept des compétences dites du 21e siècle. Néanmoins, les travaux de Voogt et Pareja Roblin (2012) ont permis d’identifier les huit principales compétences retrouvées dans ces référentiels : 1. la collaboration; 2. la communication; 3. les compétences liées aux technologies de l’information et des communications (TIC); 4. les habiletés sociales et culturelles, la citoyenneté; 5. la créativité; 6. la pensée critique; 7. la résolution de problèmes; 8. la capacité de développer des produits de qualité et la productivité. Ce sont ces huit compétences dont nous avons tenté de voir la présence dans le cadre du projet Wigup. D’autres compétences sont mentionnées plus rarement, telles que la capacité d’apprendre, l’autonomie, la capacité de planifier, la flexibilité, l’adaptabilité ou la résolution de conflits. Privilégiées entre toutes, les compétences liées aux technologies de l’information et de la communication semblent se retrouver au cœur de la plupart des référentiels. Ces compétences dites technologiques se déclinent en trois catégories : L’« information literacy » réfère à la capacité (1) à accéder de manière efficace à de l’information pertinente, (2) à évaluer l’information avec une approche critique et (3) à l’utiliser avec justesse et créativité. L’« ICT literacy » réfère aux connaissances techniques qui permettent d’utiliser les technologies de l’information et de la communication. Elles peuvent aussi être comprises dans le sens plus large de l’utilisation des technologies numériques, des outils de communication et/ou des réseaux pour accéder, gérer, intégrer, évaluer et créer de l’information utile dans la société du savoir. La « technological literacy » réfère aux connaissances technologiques qui permettent de comprendre et d’utiliser les TIC pour régler des problèmes complexes ou pour créer des produits ou des services en réponse à des exigences de la société du savoir.



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6.

LES COMPÉTENCES ENTREPRENEURIALES

Le projet WIGUP semble en lien étroit avec le développement de compétences dites entrepreneuriales chez l’élève. Il semblait donc à la fois important et nécessaire d’aborder ce concept dans ce rapport. Dans notre contexte sociétal où les technologies sont omniprésentes et où on doit former les jeunes pour des métiers qui n’existent pas encore, les compétences dites entrepreneuriales sont appelées à prendre une place de plus en plus importante en contexte scolaire. Les compétences entrepreneuriales semblent d’une portée particulière, notamment parce qu’elles sont peu présentes dans les écoles, mais aussi et surtout parce qu’elles visent surtout le développement d’attitudes et d’habiletés qui permettront à l’élève de s’adapter plus facilement aux changements – à venir – de notre société afin qu’il soit en mesure de contribuer de façon significative non seulement à son propre avenir et à celui de ses proches, mais aussi et surtout au mieux-être de sa collectivité, voire au mieux-être du monde dans lequel on vit. Le rôle d’une éducation à l’esprit entrepreneurial est également de rendre l’élève capable de se prendre en main en lui permettant de développer ses capacités, et surtout de croire en son plein potentiel pour changer le monde. Autrement dit, les compétences entrepreneuriales sont des compétences dites transversales susceptibles d’aider l’élève et sa collectivité pendant toute sa vie. Les compétences entrepreneuriales, c’est aussi amener les élèves – même les plus jeunes – à développer une attitude qui les amène, de la façon la plus autonome possible, selon leur âge, à prendre des initiatives, à relever des défis, et à devenir des acteurs centraux dans la construction de leur propre avenir. Il faut aussi bien distinguer l’idée de compétences dites entrepreneuriales des compétences propres à l’esprit d’entreprise. L’esprit d’entreprise vise à créer une entreprise. L’esprit entrepreneurial vise plutôt à améliorer la qualité de vie dans sa communauté, voire dans le reste du monde. Les compétences dites entrepreneuriales acquises par l’élève peuvent être démontrées par les qualités entrepreneuriales acquises auxquelles s’ajoute notamment la capacité à recourir à des stratégies appropriées pour résoudre des problèmes, tout en utilisant les ressources nécessaires (ou en créant de nouvelles ressources) qui vont participer de façon significative à la résolution du problème. Autrement dit, faire preuve d’esprit entrepreneurial, c’est aussi être à l’écoute des besoins réels de sa collectivité, tout en cherchant à y répondre par une action Le projet WIGUP



Projet WIGUP concrète. En incitant les jeunes à entreprendre des projets à caractère entrepreneurial dès le primaire, il est aussi possible de leur inculquer le goût du défi et de la gestion du risque. En général, la mise en place de telles actions suscitera un grand engouement, tant chez l’élève que dans sa collectivité. L’enseignement des compétences entrepreneuriales vise, entre autres, à aider les élèves à devenir plus autonomes, en étant en mesure de réfléchir face à une situation problématique afin de trouver des solutions pragmatiques. L’acquisition de ces compétences pourrait permettre à l’élève non seulement de mettre en place des initiatives réfléchies, mais aussi et surtout de croire en son potentiel de les réaliser, voire d’en faire des projets phares pour notre société. Enseigner les compétences entrepreneuriales, c’est donc trouver des façons d’amener l’élève à acquérir les compétences, les attitudes, les aptitudes et les valeurs d’un entrepreneur qui réussit. Pour les compétences soient acquises au cours de son parcours scolaire, l’élève doit être en mesure de vivre des expériences ou des activités scolaires qui sauront l’aider en ce sens, par exemple apprendre des astuces spécifiques à l’entrepreneuriat et les entreprises en vivant une telle expérience, à petite échelle et avec des balises compatibles avec l’école. Selon plusieurs, l’enseignement des compétences dites entrepreneuriales exige de laisser une plus grande autonomie aux élèves afin qu’ils participent, par exemple, à certaines décisions, à certains choix, voire à certaines orientations que pourrait prendre un projet ou une activité d’apprentissage. Il ne faut pas non plus oublier l’importance d’apprendre à l’élève à établir des liens avec sa communauté. Apprendre à tisser de tels liens peut prendre du temps. L’initiation à cela peut prendre la forme, par exemple, de sorties éducatives, d’entrevues, de petits stages, etc. Avec les élèves plus jeunes, il est recommandé de permettre aux élèves de vivre des expériences d’entrepreneuriat qui leur permettront de découvrir les valeurs et les aptitudes qui en découlent. Il est aussi recommandé d’amener l’élève à faire preuve d’esprit d’initiative, à résoudre des problèmes et à découvrir des possibilités de projet entrepreneurial qui auront un impact dans sa communauté. Avec des élèves au secondaire, l’accent est mis sur un plus grand éventail de compétences, dans des situations de plus en plus intéressantes et stimulantes. Et c’est dans ce contexte que le projet WIGUP pourrait venir jouer un rôle majeur, car les compétences dites entrepreneuriales semblent rejoindre la philosophie de WIGUP où l’élève est au centre de son apprentissage.

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7.

MÉTHODOLOGIE

L’objectif de cette recherche est, de façon globale, de comprendre les divers impacts du projet WIGUP, soit à la fois les avantages et les défis rencontrés par les élèves et les enseignants qui ont participé à une telle initiative. Pour l’atteindre, nous avons mis en place une méthodologie originale (ex. : observations de classe, analyse des projets réalisés par les élèves, entrevues de groupe, entrevues individuelles) en adéquation avec les objectifs retenus (voir les sous-sections suivantes). Le devis utilisé sera celui que Karsenti et SavoieZajc (2011), Yin (1994) et Stake (1995) décrivent comme l’étude multi-cas. Yin (1994) précise que l’étude multi-cas, par rapport à l’étude de cas simple, a pour but de découvrir des convergences entre plusieurs cas, tout en étudiant les particularités de chacun d’eux. Merriam (1988) ainsi que Huberman et Miles (1991) signalent les avantages incontestables de l’étude multi-cas par rapport à l’étude d’un seul cas. Dans ce projet, nous ciblons deux classes d’élèves, dans deux écoles différentes en milieu francophone minoritaire. L’étude multi-cas permettra d’identifier les tendances communes aux deux classes, mais aussi leurs spécificités en lien avec nos objectifs de recherche. Nous serons ainsi en mesure de distinguer les résultats qui s’avèrent transversaux de ceux qui sont davantage spécifiques, tout en restant ciblés sur un échantillon volontairement restreint. Au stade où nous nous situons, l’étude de cas nous paraît l’approche la plus adaptée pour offrir une description riche et approfondie de notre objet d’étude. Dans le cadre de recherches ultérieures, nous n’excluons pas d’inclure des classes témoins dans le cadre d’une approche plus comparative, afin d’enrichir la compréhension de l’impact de l’initiative WIGUP.

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Projet WIGUP Échantillon Les deux salles de classe étudiées sont situées en Ontario, dans des milieux dits francophones minoritaires. L’une était de 5e année du primaire, l’autre de 6e année. Certains élèves dans ces deux classes étaient dans d’autres niveaux, ce qui arrive parfois en milieu francophone minoritaire. L’initiative WIGUP a été mise en place dans ces deux classes. Une formation personnalisée a été fournie aux deux enseignants titulaires de classe. Les élèves avaient accès à différents appareils technologiques dans leur établissement scolaire (ordinateur, etc.). Un tel contexte scolaire, technologiquement enrichi, était donc propice à l’étude de l’impact du projet WIGUP. Tel que le montre la Figure 1, l’âge moyen des participants était de 11 ans.

Figure 1. Âge moyen des participants à l’étude.

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Comme le montre la Figure 2, 65 % de l’échantillon (qui était constitué de l’ensemble des élèves des deux classes) était composé de filles.

Figure 2. Répartition des filles et des garçons parmi les participants à l’étude.

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Projet WIGUP Collecte des données La collecte des données s’est déroulée à l’hiver 2014. La méthodologie mixte de recherche comportait une variété d’outils complémentaires de collecte de données qui ont permis d’atteindre l’objectif principal de même que les 3 objectifs spécifiques (voir tableau cidessous) : 1.

des questionnaires en ligne;

2.

des entrevues individuelles et de groupe avec les enseignants et les élèves;

3.

des observations de chacune des classes;

4.

l’analyse des différents projets réalisés par les élèves.

La collecte des données a été effectuée en concertation étroite avec les directions d’école. Les observations de classe constituent une méthode estimée et répandue depuis la publication du texte de Rosenshine et Furst (1973) dans le Handbook of Research on Teaching. Elles ont été accompagnées d’une grille d’observation des élèves. Les entrevues, semidirigées (Van der Maren, 1996), se sont appuyées sur des protocoles prétestés. Elles ont notamment abordé les impacts de l’initiative WIGUP, ses avantages, les défis rencontrés, etc. Les questionnaires, quant à eux, ont aussi permis de recueillir des renseignements sociodémographiques et scolaires, tout en nous informant sur les avantages et les défis inhérents au projet WIGUP. Enfin, la collecte des différents projets réalisés par les élèves aura permis de mieux comprendre leurs projets entrepreneuriaux.

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Rapport synthèse de recherche Analyse des données Les entrevues individuelles et de groupe, de même que les observations de classe ont été analysées avec le logiciel QDA Miner 4, un logiciel d’analyse qualitative qui permet le codage de données textuelles, leur annotation, de même que le repérage de ces codes dans une série de documents. Il s’agira d’une analyse thématique adaptée de L’Écuyer (1990) et de Van der Maren (1996). L’analyse des entrevues a permis de prendre en compte de façon exhaustive les perceptions des enseignants et des élèves au sujet de l’impact de l’initiative WIGUP, des défis rencontrés, des avantages ressentis, etc. Elle contribuera en partie à l’objectif général de recherche, de même qu’à l’ensemble des objectifs spécifiques : 1. Mieux comprendre l’impact du projet WIGUP sur le développement de compétences dites du 21e siècle chez les élèves. 2. Mieux comprendre l’impact du projet WIGUP sur le développement de compétences liées à l’esprit d’entreprise des élèves. 3. Mieux comprendre l’impact du projet WIGUP sur le développement de compétences technologiques des élèves. Les réponses aux questionnaires (les questions fermées), quant à elles, ont été analysées avec le logiciel SPSS 22.0. Nous pensons que l’analyse prévue pour chaque objectif aura permis de donner un portrait riche de l’impact de l’initiative WIGUP. Dans le cadre de cette recherche, de grandes précautions ont été prises afin de respecter les règles déontologiques. Mentionnons notamment que le projet a été présenté aux personnes concernées, aux enseignants et aux parents afin d’obtenir leur consentement éclairé. Seules les données ne mettant pas en cause le caractère confidentiel de l’étude seront disponibles. Les sujets ont été libres de se retirer en tout temps du projet.

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8.

PRINCIPAUX RÉSULTATS

L’analyse des données est présentée en fonction des objectifs de recherche, soit afin de permettre de mieux comprendre les divers impacts du projet WIGUP (avantages et défis). La première sous-section présente d’abord sommairement l’éventail des types de projets réalisés par les élèves.

Types de projets réalisés L’analyse des entrevues individuelles et de groupe, l’analyse des réponses au questionnaire en ligne, l’analyse des observations de classe réalisées de même que l’analyse des productions réalisées par les élèves ont permis de comprendre la vaste étendue des projets réalisés dans le cadre de cette expérience d’implantation du projet WIGUP. On retrouve par exemple parmi les projets réalisés par ces élèves dont l’âge moyen est 11 ans : des collectes de livres pour l’Afrique, des collectes de jouets pour les enfants malades à l’hôpital, des couvertures pour les sans-abris de la collectivité, des ventes de bracelets – confectionnés par les élèves eux-mêmes – pour ramasser des sous pour la Fondation Sick Kids ou encore pour la WWF (World Wildlife Foundation), des ventes de viennoiseries – aussi préparées par les élèves – pour venir en aide à divers organismes qui aident les gens dans le besoin, etc. Les nombreux projets réalisés par les élèves témoignent avant tout des compétences développées en lien avec l’entrepreneuriat. Les élèves ont d’abord été en mesure d’identifier un problème dans leur collectivité (ou ailleurs dans le monde, comme pour le projet « Gift of Hope » pour l’Afrique, etc. Les élèves ont aussi été capables de chercher une solution pour participer à la résolution de ce problème (faire des dessins et les vendre, réaliser une vente de viennoiseries, ramasser des livres ou des bouteilles, etc.). Enfin, les élèves ont utilisé les technologies pour documenter leur processus, ce qui leur a réellement permis de prendre conscience des compétences entrepreneuriales acquises. Il était enfin impressionnant de constater que de jeunes enfants de 10 ou 11 ans aient été en mesure, parfois, d’amasser plus de 300 $ pour des causes caritatives. Cette expérience d’implication dans leur collectivité semble non seulement avoir suscité leur engouement, mais cela a avant tout participé à leur prise de conscience des besoins présents, tout près de chez eux. 16

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Rapport synthèse de recherche Principaux avantages (impacts positifs) L’analyse des entrevues individuelles et de groupe, l’analyse des réponses au questionnaire en ligne, l’analyse des observations de classe réalisées de même que l’analyse des productions réalisées par les élèves ont permis de comprendre les principaux avantages de la mise en place de l’initiative WIGUP dans les deux classes observées. L’ensemble de ces avantages semble d’abord étroitement lié aux compétences dites du 21e siècle. En tête des avantages rapportés par les élèves et les enseignants on retrouve la compétence qui, selon Voogt et Pareja Roblin (2012), vient aussi en tête de la plupart des référentiels qui illustrent les compétences du 21e siècle, la compétence liée aux technologies de l’information et de la communication. Le deuxième avantage tel que rapporté par les participants à l’expérience semble être lié aux habiletés de communication qui ont été développées dans le cadre de leur participation au projet WIGUP. Le sentiment de compétence est également revenu souvent, quoiqu’exprimé en des termes différents. Les élèves se sentaient « bons » d’avoir été en mesure de réaliser de tels projets. Ils se sentaient « compétents », « fiers » de leurs projets et de ses retombées. Les compétences entrepreneuriales arrivent au quatrième rang des avantages rapportés. Les élèves ont notamment souligné bon nombre d’habiletés (résolution de problèmes, trouver des solutions, etc.) liées à cette compétence qui, pour plusieurs, était tout à fait nouvelle en contexte scolaire. Un plus grand sentiment d’autonomie, d’affiliation et une plus grande motivation suivent parmi les principaux avantages rapportés. Les élèves ont par exemple rapporté avoir eu plus de « contrôle » dans le cadre de ce projet, voire avoir eu plus « leur mot à dire ». Le sentiment d’affiliation est lié à l’aspect social et de groupe de ce projet. Les élèves ont aimé « travailler en équipe », collaborer « avec leurs amis », faire un projet « à plusieurs », réaliser quelque chose « en équipe », etc. La motivation accrue, même si elle n’arrive pas en tête des avantages rapportés, semblait toutefois omniprésente, tant chez les élèves que chez leur enseignant, tant leur engagement a été important dans le cadre de leur participation au projet WIGUP. Le développement d’habiletés dites civiques fait également partie des nombreux avantages inhérents à la participation de ces deux classes d’élèves au projet WIGUP. Les élèves, comme il a été indiqué précédemment et comme les nombreux projets réalisés par les eux en attestent, ont appris ce que c’était « l’entraide », ils sont devenus plus « au courant des problèmes » dans leur communauté, admettant du même coup que le fait de participer à un tel projet les a rendus plus empathiques envers les autres, et tout particulièrement les personnes dans le besoin. Les élèves qui ont réalisé le projet de « collecte de couvertures » ont même indiqué n’avoir jamais réalisé à quel point des personnes (des sans-abris) pouvaient avoir besoin de « chaleur » et de « couvertures » dans leur ville, et que ce projet leur a avant tout permis de prendre conscience de ces besoins sociétaux. Enfin, parmi les principaux avantages de leur participation au projet WIGUP, les élèves et les enseignants ont mentionné le développement de leur créativité. Pour eux, il ne fait nul doute que chercher une solution aux problèmes rencontrés dans la société les a poussés à devenir « créatifs » dans leur recherche de solutions. Les élèves ont indiqué avoir « cherché Le projet WIGUP

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Projet WIGUP des solutions », tout en devenant « meilleurs pour en trouver ». Au-delà des avantages rapportés, tant par les élèves que par les enseignants des deux classes, il semble important de faire également remarquer que la variété des projets réalisés par les élèves, des jeunes de 10 ou 11 ans, atteste aussi grandement de la créativité dont ils ont fait preuve pour trouver des réponses à des problèmes sociaux rencontrés.

Figure 3. Principaux avantages de l’initiative WIGUP. 18

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Rapport synthèse de recherche Principaux défis L’enquête réalisée a également permis de mieux comprendre les principaux défis rencontrés par les participants à l’initiative WIGUP (Figure 4). Le premier défi était avant tout lié à la taille et à la manipulation des fichiers vidéos (la plupart des élèves ayant participé au projet ont réalisé des vidéos pour illustrer leur projet et ses retombées). Avant leur participation au projet WIGUP, les « élèves avaient peu d’expérience de travail avec la vidéo », et cela s’est parfois avéré difficile pour eux. En contrepartie, ce projet leur a également permis de développer des compétences technologiques fort importantes. En lien avec ce premier défi, le deuxième problème rapporté par les élèves est celui de la bande passante de leur école qui était parfois « un peu lente », surtout pour la « mise en ligne de vidéos ». Le troisième défi rencontré par les élèves est fort révélateur des compétences que leur participation au projet WIGUP leur a permis d’acquérir. Plusieurs ont indiqué avec rencontré des difficultés, « au début », à travailler en équipe pour trouver une solution à un problème concret et réel. Cela a été parfois un « apprentissage difficile, mais nécessaire ». Néanmoins, il semble intéressant de voir que les élèves ont été conscients de ce défi, mais qu’ils ont aussi été en mesure de le surmonter puisque pour plusieurs, le travail d’équipe constituait justement l’un des principaux avantages de leur participation au projet WIGUP. Le dernier principal défi rencontré par les élèves – et il faut aussi rappeler dans ce contexte leur âge, des élèves de 10 ou 11 ans la recherche d’un organisme à aider – ou n’était pas simple. Plusieurs n’avaient jamais entrepris des projets scolaires en dehors des murs de l’école, et cela a été pour eux un grand défi, que tous ont néanmoins fini par surmonter.

Figure 4. Principaux défis rencontrés par les participants à l’initiative WIGUP.

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Projet WIGUP Impact global de la participation au projet WIGUP Dans le cadre de cette recherche, nous avons également questionné de façon plus directe les élèves sur l’impact précis de leur participation au projet WIGUP sur diverses compétences dites du 21e siècle. Les résultats obtenus à cette échelle montrent à quel point les retombées d’un tel projet sont importantes, en lien avec des compétences-clés pour l’éducation des jeunes (Figure 5). Ce résultat montre notamment comment la participation au projet WIGUP a un impact sur le développement du leadership des jeunes (selon 78 % des élèves), sur leur capacité à persévérer (86 %), sur leur sens de l’organisation (91 %), sur leur sens de l’initiative (77 %), sur leur sentiment à se sentir responsables du monde dans lequel ils vivent (86 %), sur leur capacité à découvrir leurs passions (86 %), sur leur capacité à mieux se connaître eux-mêmes (86 %), sur leur capacité à tisser des liens avec leur communauté (73 %), sur leur sentiment de compétence (86 %), sur leur habileté à créer avec les technologies (86 %), sur leur capacité à se servir des médias sociaux pour apprendre (77 %), sur leur goût d’apprendre (82 %), sur leur habileté à chercher de l’information (77 %), sur leur capacité à travailler de façon autonome (95 %), sur leur motivation à apprendre (91 %), sur leur capacité à faire preuve d’esprit critique (95 %), sur leur habileté à résoudre un problème (95 %), sur leur habileté à collaborer avec les autres (95 %), sur leur habileté à communiquer (86 %), sur leur capacité à être créatif (91 %).

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Figure 5. Impact de la participation des élèves au projet WIGUP.

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9.

CONCLUSION

L’étude réalisée montre que le projet WIGUP a dix principaux impacts sur les jeunes, plusieurs en lien avec les compétences dites du 21e siècle et notre société de l’information. 10 principaux impacts du projet WIGUP : 1.

Le projet WIGUP a un impact majeur sur le développement de compétences liées à l’entrepreneuriat chez les élèves, une compétence des plus importantes au 21e siècle.

2.

Le projet WIGUP a un impact majeur sur le développement des habiletés de communication des élèves.

3.

Le projet WIGUP a un impact majeur sur la motivation des élèves.

4.

Le projet WIGUP a un impact majeur sur le sentiment de compétence des élèves.

5.

Le projet WIGUP a un impact majeur sur le développement de l’autonomie des élèves.

6.

Le projet WIGUP a un impact majeur sur le sentiment d’affiliation des élèves (ils sont fiers d’appartenir à leur école, à leur communauté).

7.

Le projet WIGUP a un impact majeur sur le développement de la compétence à collaborer des élèves.

8.

Le projet WIGUP a un impact majeur sur le développement de compétences technologiques des élèves.

9.

Le projet WIGUP a un impact majeur sur le développement de la créativité des élèves.

10. Le projet WIGUP permet aux élèves de développer des habiletés dites civiques et surtout de réaliser à quel point les technologies sont en mesure de les aider à faire du bien autour d’eux, que ce soit dans leur communauté ou ailleurs dans le monde comme l’ont démontré certains projets. Ces impacts sont susceptibles de participer de façon exceptionnelle au développement des compétences des jeunes qui auront eu la chance de vivre une telle expérience. Non seulement auront-ils été en mesure de mieux connaître leurs forces et leurs faiblesses, mais ils auront aussi été en mesure de développer des compétences et des habiletés qui leur permettront de devenir des citoyens épanouis qui participeront pleinement à l’essor des sociétés. À la lumière de cette recherche, il serait juste d’affirmer que WIGUP joue un rôle dans la poursuite des compétences dites entrepreneuriales. C’est du moins ce que cette étude de cas révèle. Développer les compétences entrepreneuriales chez les élèves, c’est aussi travailler au développement des principales valeurs qui font appel à des compétences essentielles 22

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et profitables à tous les citoyens actuels et en devenir : l’empathie, la solidarité, l’esprit d’équipe, l’esprit d’initiative, la créativité, le leadership, le sens des responsabilités, l’autonomie, le sentiment de compétence, le sens de l’organisation, etc. Le développement de compétences entrepreneuriales rendu possible par leur participation au projet WIGUP a donc permis à deux classes d’élève de développer une véritable culture de l’entrepreneuriat. Ces valeurs entrepreneuriales sont associées de très près à plusieurs compétences dites du 21e siècle et ne peuvent se développer que dans la mesure où elles font l’objet d’interventions spécifiques à l’école, ce à quoi a participé le projet WIGUP. Ce résultat n’est possiblement pas accidentel. Le WIGUP est en effet conçu en lien direct avec les compétences du 21e siècle. Rappelons que les valeurs et la mission principale de cette plateforme sont, entre autres, d’aider les jeunes à se découvrir, tout en développant des compétences. Et cette vision est clairement annoncée sur la plateforme WIGUP.tv. Développer les compétences entrepreneuriales chez l’élève, c’est aussi, parfois, transformer leur mentalité pour que l’engagement collectif et social fasse partie de leur personne, pour que chaque élève soit incité à répondre non pas uniquement à ses propres besoins ou à ceux de ses proches, mais aussi à ceux de sa collectivité. À l’image des résultats du projet WIGUP, il me semble nécessaire que l’ensemble des organisations scolaires, au Canada ou ailleurs, travaille pour amener les élèves à découvrir leur réel potentiel à faire du bien dans leur communauté, et ce, pour que les jeunes d’aujourd’hui participent activement à l’avenir de la société de demain.

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10.

RECOMMANDATIONS

En lien avec les résultats obtenus dans le cadre de cette recherche qui visait à mieux comprendre les impacts du projet WIGUP, il est possible de formuler quatre principales recommandations pour les milieux scolaires et les chercheurs universitaires. 1. La compétence entrepreneuriale semble importante en milieu scolaire, et il serait souhaitable que les élèves, les conseils ou les commissions scolaires, voire les ministères intègrent ce volet au curriculum des jeunes, et ce, afin que cette compétence soit enseignée aux jeunes, et ce, dès la 4e année du primaire. 2. Les résultats très positifs des deux classes ayant participé à cette initiative montrent comment le projet WIGUP participe non seulement au développement de compétences entrepreneuriales, mais aussi de façon plus large au développement de compétences dites du 21e siècle. Dans ce contexte, et en lien avec notre société de l’information, il semblerait intéressant que des salles de classes de différentes écoles expérimentent l’initiative WIGUP avec leurs élèves. 3. Les résultats très positifs obtenus auprès de deux classes montrent aussi la nécessité de poursuivre le suivi et la documentation de telles expériences afin de voir dans quelles mesures des initiatives comme WIGUP sont en mesure de participer non seulement au développement des jeunes, mais aussi et de façon plus globale au développement de notre collectivité, voire du monde dans lequel nous vivons. 4. Il serait intéressant que d’autres provinces, voire d’autres pays favorisent la mise en place d’une telle initiative. 5. Il serait enfin intéressant de chercher à évaluer les impacts à long terme, chez les élèves, de leur participation à de telles initiatives.

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11.

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