LE SOMMEIL NORMAL

Rythme veille-Sommeil. Rythme infradien: période > 30 heures: Rythme des saisons. Rythme ultradien: P
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LE SOMMEIL ET LA VEILLE Patricia Franco Patricia Franco

Généralités

Définir le sommeil? • État particulier qui se traduit par une suspension de la vie consciente - naturelle - périodique - réservible (= coma, hibernation) • Important quantitativement et qualitativement : 8 heures/jour soit 25 ans dans une vie.

Pourquoi dormir? • « Fatigue » disparaît après une nuit de sommeil sommeil = récupération • Sommeil est différent de la fatigue physique: récupération physique possible sans dormir

Le sommeil est-il indispensable? • Besoin de sommeil L’absence de sommeil (dette): sommolence puis besoin irrépressible de sommeil

• Privation totale et prolongée de sommeil: - rat: mort après plus de 10 à 20 jours - homme: perturbations comportementales et physiologiques

Privation totale et prolongée de sommeil chez le rat

Conséquences d’une privation de sommeil chez l’homme • Somnolence diurne (accidents de la route, accident du travail, sécurité des transports, difficultés sociales..) • Troubles de l’attention et de la mémoire • Troubles de l’humeur (irritabilité, dépression) • Retard de croissance • Retard scolaire • Baisse d’efficacité au travail

Prévalence de la somnolence diurne • La

prévalence de la somnolence diurne subjective est de 6% au sein de la population adulte.

• En France, plus de 8000 personnes meurent par an dans des accidents liés à la circulation. • 16% des accidents sur la route ouverte et 20% des accidents sur autoroute sont dûs à la somnolence au volant

Le cycle circadien veille-sommeil Le sommeil de l’homme revient avec une périodicité circadienne (environ un jour) (circa: environ – dies: jour) Horloge biologique: noyau suprachiasmatique

Rythmes Biologiques Un rythme biologique se définit comme la variation périodique ou cyclique d’une fonction particulière d’un être vivant. Rythme circadien: proche de 24 heures - Propriété quasi universelle - Régulation de multiples systèmes physiologiques • Activité locomotrice • T°c interne • Secrétions hormonales • Rythme veille-Sommeil Rythme infradien: période > 30 heures: Rythme des saisons. Rythme ultradien: P Lumière: Inhibition dose-dépendante

Régulation circadienne • Propriété quasi universelle, bien conservée: T°, alimentation, hormones,.. • Rôle de l’environnement +++ • MAIS existence de facteurs génétiques Génèse des rythmes circadiens: Dans le noyau surpra-chiasmatique: Horloge biologique -Lésion du NSC: abolition de rythmicité -Transplantation de tissu fœtal chez animaux lésés -Existent dans cellules isolées du NSC

L’hypothalamus

Structure diencéphalique située juste sous le thalamus et comprenant plusieurs petits noyaux impliqués dans la reproduction, les rythmes circadiens et l'homéostasie.

Enregistrements qui montrent que les rythmes circadiens peuvent être rétablis par une greffe de neurones.

Quatre gènes et leurs protéines sont impliqués dans la régulation des rythmes circadiens. Ils forment une boucle de rétrocontrôle sur laquelle agit la lumière. Une souris dont le gène clock a été muté perd toute rythmicité en condition d’obscurité permanente.

Plusieurs génes impliqués chez la drosophile • Gène per: code pour prot PER = protéine du cerveau avec taux plus important la nuit = facteur de transcription: autorégulation=RYTHMICITE Si destruction du gène:arythmie Si mutation du gène: changement de production de PER = changement de période du rythme circadien (RC) Rythmicité circadienne de synthèse de PER • Gène tim: produit TIM: • Activité de PER et TIM coordonnée • Dimérisation entre TIM-PER: indispensable

Plusieurs génes impliqués Chez la drosophile 2 autres gènes impliqués chez la drosophile: • Clock • Cyc Facteurs de transcription +des gènes per et tim Formation d’un hétérodimère: interaction avec TIM et PER

Régulation circadienne • Action de l’environnement (alternance Lumière-obscurité) Gène Cry: Lumière associé prot Crytochrome et Tim -> dégradation de TIM donc altère complexe PER-TIM • Environnement non indispensable Gène dbt (double time): DBT se lie à PER Destruction via phosphorylation: durée complexe PER-TIM Permet une stabilité. INTERACTION GENETIQUE-ENVIRONNEMENT

Plusieurs gènes impliqués chez le mammifère • m per 1,2,3: importance de mper 2 • m cry 1,2: importance +++, remplacement fonction de TIM. Hétérodimère entre PER-CRY • bmal 1: équivalent de cyc PER-CLOCK= centre de la machinerie cellulaire pour RC

Expression des gènes du rythme circadien chez les mammifères

Expérience en libre cours

24h 24,18h

24h En situation d’isolement les rythmes se décalent puisque notre horloge interne a une période de plus de 24 heures (24,18h)

Zeitgebers: synchronisateurs externes

Influence des gènes

Photorecepteurs dispersés dans la couche ganglionnaire de la rétine

La glande pinéale

La glande pinéale (ou épiphyse) est une glande endocrine diencéphalique attachée à l'extrémité postérieure du thalamus, juste au-dessus du colliculus supérieur. Elle sécrète la mélatonine.

Le métabolisme de la mélatonine • Synchroniseur interne • Reflet de l’activité des NSC

La secrétion de la mélatonine Pic de mélatonine

Variation de la mélatonine

Mélatonine: indicateur de la photopériode

Claustrat et al. Restorative Neurology 1998

Variations circadiennes des fonctions métaboliques

Les stades de sommeil

Reconnaître un sujet endormi? • COMPORTEMENT: - Inactivité - Posture typique ( ! Dauphins, Albatros,..) - Réactivité réduite aux stimulations extérieures - Réversibilité rapide • Mais difficultés: - clinophilie (ne bouge pas) - mouvements au cours du sommeil - somnambulisme,..

Sommeil chez le dauphin

Reconnaître un sujet endormi? • ELECTROENCEPHALOGRAMME (EEG): constitue un reflet de l’activité cérébrale. 1929: Découverte de l’EEG humain: Hans Berger

L’influx nerveux est un influx électrique ! champ électrique

Electroencéphalogramme (ECG) EEG: enregistrement de l’activité électrique des neurones à la surface du scalp (ou sur la surface du cortex: électrocorticogramme).

Chaque électrode enregistre l ’activité simultanée de millions de neurones

Electroencéphalogramme (ECG)

Position standard pour le placement des électrodes EEG. C, central ; Cz, vertex ; F, frontal ; O, occipital ; P, pariétal ; T, temporal. Une paire d’électrodes est nécessaire pour obtenir un enregistrement.

Electroencéphalogramme (ECG)

Dans une population de neurones corticaux situés sous l’électrode, chaque neurone reçoit de nombreuses afférences synaptiques. L’amplitude reflète donc le degré de synchronisation de l’activité cérébrale sous jacente.

Epilepsie Crise d’épilepsie •Hyperactivité anormale synchrone d’un groupe de neurones corticaux. •Crise partielle ou généralisée •Associées à de grands signaux EEG : pointes ou pointes ondes. •10% de la population au moins une fois dans sa sa vie. •Epilepsie si crises se répètées :1% de la population. •Maladie ou symptôme ou induites par des médicaments ou à l’arrêt de l’alcool, des benzodiazépines, des barbituriques.

Classification des rythmes EEG

Amplitude (µvolt)

Fréquence (1-70 Hz) (1 cycle par seconde= 1 Hz)

Classification des rythmes EEG Rythme désynchronisé : tracé EEG de faible amplitude et de grande fréquence - un niveau de vigilance élevé.traduisant Rythme synchronisé : tracé EEG de grandes amplitude et de faible fréquence qui traduit un niveau de vigilance faible. #: > 13 Hz Frontale ": 8-13 Hz Eveil, relaxation, occipital, yeux fermés $: > 4-7 Hz Endormissement, Enfant %: < 4 Hz Sommeil profond, Enfant

Variation de l’EEG durant le Sommeil Lent Veille Sommeil lent léger Stade 1: Enrichissement ondes lentes Stade 2: Fuseaux Sommeil lent profond Stade 3: ondes delta 20-50% Stade 4: ondes delta > 50%

Sommeil Lent Sommeil à ondes lentes (SOL) encore appelé sommeil de type NREM : ensemble des phases du sommeil à l’exception du sommeil paradoxal et caractérisé par la présence d’ondes lentes sur l’EEG. Sommeil Lent Léger: Stade 1: Enrichissement ondes lentes Stade 2: Présence de fuseaux rapides et decomplexes K Fuseaux de sommeil : bouffées d’activité EEG, d’une durée de quelques secondes, caractérisées par des ondes de 12 à 14Hz Complexe K : figure EEG consistant en une onde négative de grande amplitude, suivie d’une onde positive lente. Sommeil lent profond: présence d’ondes delta entre 0,5 à 2 Hz , amplitude 75 µV Stade 3: ondes delta 20-50% Stade 4: ondes delta > 50%

Le Sommeil Paradoxal Sommeil paradoxal encore appelé sommeil de type REM (rapid eye movement) : phase du sommeil pendant laquelle se produisent des mouvements rapides des yeux. Cette phase est également associée à une atonie musculaire et aux rêves.

EEG veille // Sommeil Paradoxal Veille

Sommeil paradoxal

Sommeil Paradoxal = Sommeil REM: Rapid Eye Movement Sleep

1950: Aserinsky et Kleitman, Dement

Sommeil Paradoxal et hypotonie

1962: Michel Jouvet

Polygraphie EEG: une ou deux dérivations C3-A2; C4-A1 EOG: deux dérivations (Oeil droit-A1; Œil gauche-A1) EMG: menton Electromyogramme: enregistrement de l’activité électrique des muscles de la région du menton. Electro-oculogramme: enregistrement des différences de potentiel induites par les déplacements des globes oculaires.

Stades de sommeil Rechtschaffen & Kates 1968 Se fait par époque = période minimale d’analyse 20 ou 30 s un stade = aspect de l’EEG, EOG, EMG dominant (51%) au cours de l’époque

Eveil

Sommeil Lent Stade 2

Sommeil Paradoxal

Sommeil Lent Stade 4

Sommeil Lent • & activité du cerveau ( & consommation O2 et glucose) • EEG à ondes delta • Perte de sensibilité aux stimulis (informations sensorielles n’atteignent presque plus le cortex) • & générale du métabolisme (respiration, cœur, tension, etc.) • 4 stades (stade 0 = éveil)

:

Sommeil Paradoxal

• Intense activité du cerveau (parfois plus qu ’à l ’éveil) • Ondes alpha et bêta • Correspond au rêve en général (90% des gens éveillés pendant le paradoxal disent qu’elles rêvaient) • Mouvement rapide des yeux (REM) • Perte de tonus musculaire, paralysie complète • Augmentation des rythmes cardiaque et respiratoire • Érection (pénis, clitoris) • Durée: 5 à 50 minutes

Modifications physiologiques au cours du sommeil En sommeil paradoxal: • abolition du tonus musculaire • respiration irrégulière • augmentation du rythme cardiaque, de la tension artérielle • thermorégulation suspendue • érection du pénienne

Organisation nocturne: Hypnogramme Hypnogramme: graphique donnant le déroulement des stades du sommeil en fonction du temps. SLP domine

REM et SLL dominent Durée de sommeil: 7h30 +/-1 h

Cycle de sommeil calme (NREM)- sommeil paradoxal (REM): 90-110 min 4 à 6 cycles

Pourcentage et durée des stades REM: 20-25%

Stade 3 +4: 15-20%

Veille: < 5% Stade 1:2-5%

Stade 2: 45-55%

Sommeil Lent: 75-80%

Facteurs modifiant la distribution des stades de sommeil • Individuel: typologie • La privation de sommeil • Age

Durée de sommeil

Gros dormeurs (> 9 h) et Petits dormeurs (< 6 h)

Typologie du sommeil

Régulation du cycle Veille/Sommeil: 2 processus

Pression de sommeil

Processus circadien : modalité de régulation du sommeil contrôlée par le système circadien, indépendante de l’alternance veille/sommeil. Processus homéostasique : modalité de régulation du sommeil dépendante du sommeil, croissante pendant la veille et décroissante pendant le sommeil.

Privation de Sommeil • Si privation de sommeil, augmentation du sommeil lent la nuit suivante • Augmentation fonction de la durée de la période d’éveil

Evolution en fonction de l’âge Grande variabilité interindividuelle et éthnique !

Diminution du sommeil de jour avant 6 ans !

Retard progressif du coucher après 6 ans !

Nouveau-né: 16 à 17 h 1 an: 13 h 3 ans: 12 h 6 ans: 10 h 12 ans: 9 h 18 ans: 8 h

Diminution du sommeil paradoxal avec l’âge

50-60%

20-25%

15-20%

20-25%

70-75%

Evolution en fonction de l’âge 'Temps sommeil total à partir de 40 ans (Nombre et durée éveils 450 400 350 300 250 Min

Temps au lit (min) Temps de sommeil Total (min) Temps d'éveil intra-sommeil (min)

200 150 100 50 0 20-29 ans

30-39 ans

40-49 ans

50-59 ans

> 60 ans

Evolution en fonction de l’âge ' Sommeil Lent profond déjà début âge adulte ' Sommeil Pardoxal plus tardif 100 90 80

%

70 60

Stage 1 (% ) Stage 2 (% )

50

SWS (% )

40

REM (% ) Efficacité de sommeil (% )

30 20 10 0 20-29 ans

30-39 ans

40-49 ans

50-59 ans

> 60 ans

Hirshkowitz J Clin Neurophysiol 1992

Evolution en fonction de l’âge

Chokroverty 1999

Conclusion • Le sommeil normal est à évaluer en fonction de chaque individu • Il est nécessaire pour un bon fonctionnement diurne • Il faut le respecter