Le tour du monde des records

Mais tout ça n'est possible qu'à condition que l'air soit ... Apnéiste : personne qui fait de la plongée sous-marine en apnée, sans bouteille d'air comprimé.
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Le tour du monde des records 20 minutes dans une eau à 0 °C Normalement, c’est mortel. Pourtant, Lewis Gordon Pugh l’a fait dans ces eaux glaciales de l’Antarctique, établissant le record mondial de la baignade la plus au sud du globe. Son truc ? En s’entraînant 4 fois par semaine dans une piscine à 2 °C, il a acquis des réflexes surprenants. Ainsi, dès qu’il se trouve dans l’eau froide, sa température, sans que l’on sache comment, grimpe instantanément à 38 °C au lieu des 37 °C habituels du corps humain. Ensuite, alors que nous ne pouvons nous empêcher de haleter sitôt que nous sommes plongés dans une eau glaciale, Lewis Pugh maîtrise sa respiration. Ce qui lui évite de boire la tasse et de se noyer. Enfin, sa technique qui consiste à nager le plus vite possible lui permet de produire un maximum de chaleur dans ses muscles et de maintenir sa température interne

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juste au-dessus de 35 °C, le seuil critique pour le corps.

14 mois en apesanteur Le cosmonaute russe Valery Poliakov détient le record du plus long séjour dans l’espace : 437 jours à bord de la station Mir, en 1994 et 1995 ! Entre le mal de l’espace (analogue au mal de mer), le sang qui se concentre dans la tête et l’irradiation nucléaire par le vent solaire, ça n’a pas été une partie de plaisir. Et les difficultés du cosmonaute ont continué à son retour : ses jambes s’étaient si bien adaptées à l’apesanteur (où elles n’avaient plus à soutenir le

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poids du corps) qu’elles ne le portent plus ! Le problème ne vient pas des muscles : pour éviter leur fonte, Valery Poliakov passait de 4 à 5 heures par jour à faire de la musculation. Le point faible, ce sont les os : comme les muscles, le squelette se renforce ou s’affaiblit selon les besoins. Chez les haltérophiles, par exemple, il est plus massif que chez une personne ordinaire. Or, dans l’espace, les os des jambes se fragilisent. Ainsi, sur 1,25 kg de calcium contenu dans ses os, un astronaute perd 140 mg par jour. À ce rythme, un séjour de 500 jours dans l’espace est la limite à ne pas dépasser. […]

2 fois leur poids sur le dos Personne ne vaut les Sherpas népalais lorsqu’il s’agit de porter de lourdes charges pendant des journées entières. À plus de 2000 m, sur des terrains accidentés, ils se coltinent des

leur propre poids lors d’un effort prolongé. Des scientifiques belges ont tenté de percer le secret des Népalais, sans succès. Ils n’ont pas de technique particulière. Tout ce qu’on sait, c’est qu’ils s’économisent : ils marchent lentement, pas à plus de 2 km/h, et multiplient les pauses. Dans les passages un peu raides, ils s’arrêtent 45 secondes toutes les 15 secondes ! […]

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(120 kg) ! Les Occidentaux, eux, n’arrivent à porter qu’un quart de

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chargements qui peuvent atteindre jusqu’à 2 fois leur poids

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Travailler à plus de 800 °C C’est le lot des pompiers. S’ils n’étaient pas vêtus d’un équipement adéquat, ce serait une mission impossible. Car la chaleur tue plus sûrement que le froid. Que notre température passe le cap des 42 °C et c’est la mort assurée ! Heureusement, pour éviter la catastrophe, le corps a des ressources. Ainsi, des expériences ont prouvé que nous pouvons tenir 20 minutes à 127 °C (un four moyen pour cuire des petits choux) ! Comment ? Nos vaisseaux de surface se dilatent et concentrent la chaleur au niveau de la peau, qui est ensuite éliminée grâce à la transpiration. Ce qui permet de multiplier par 20 la déperdition de chaleur. Mais tout ça n’est possible qu’à condition que l’air soit très sec. Dans un environnement humide, la chaleur est beaucoup moins supportable. C’est la raison pour laquelle on supporte 90 °C dans un sauna (sec) et seulement 50 °C dans un hammam1

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(humide).

À 171 m de profondeur en apnée Si le Français Loïc Leferme a pu établir ce record mondial en 2004, c’est que son organisme ne fonctionne plus tout à fait comme le nôtre ! En effet, les apnéistes2 sont capables de retenir leur respiration bien plus longtemps (7 minutes) que vous et moi (de 1 à 2 minutes). Grâce à un entraînement intensif, l’organisme de Loïc Leferme supporte un taux d’oxygène sanguin extrê-

1. Hammam : bain de vapeur. 2. Apnéiste : personne qui fait de la plongée sous-marine en apnée, sans bouteille d’air comprimé.

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mement faible (moins de 50 % de la normale), alors que le nôtre nous pousse à inspirer dès que le taux d’oxygène passe en dessous de 96 % de la normale. Et puis le plongeur arrive à ralentir le rythme de son cœur, gros consommateur d’oxygène, de 60 à 25 battements par minute ! Mais le plus impressionnant, c’est que son corps résiste à la pression énorme qui s’exerce à 171 m de profondeur (18 fois la pression atmosphérique). C’est incroyable : dès 100 m de profondeur, la pression devrait ratatiner ses poumons en comprimant l’air qu’ils contiennent jusqu’à les réduire à la taille de deux mandarines. De quoi tuer le plongeur par asphyxie ! Pourtant, Loïc Leferme descend bien plus bas. C’est sans doute que son organisme a mis en place des mécanismes d’adaptation particuliers. Lesquels ? Pour l’instant, les scientifiques n’en ont aucune idée.

Superflexible

est né avec des articulations moins rigides que la moyenne. En gros, elles ont plus de jeu, ce qui augmente naturellement l’amplitude de ses mouvements. Mais la souplesse dépend aussi de la capacité d’étirement des muscles. Et cela, ça se travaille. Des étirements répétés favorisent notamment la production de fibres musculaires rapides, moins élastiques et plus souples que leurs consœurs les fibres lentes. Bien sûr, si l’on veut mettre ses pieds derrière la tête, mieux vaut s’entraîner souvent et

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Moussa Huit Huit. Et pour cause, il est hyperlaxe, c’est-à-dire qu’il

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Ne vous fatiguez pas, jamais vous n’arriverez à la hauteur de

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commencer très jeune. Cela permet de ralentir le processus naturel qui, avec l’âge, rend nos muscles de plus en plus raides.

45 minutes de chute libre Largué à 8000 m au-dessus de la Corse, Thierry Demonfort a plané pendant 45 minutes grâce à des voiles tendues entre ses membres, pour atterrir plusieurs dizaines de kilomètres plus au sud, en Sardaigne3. Il est parachutiste d’essai pour la Marine nationale et joue les écureuils volants pour développer des tactiques d’infiltration en territoire ennemi. Sautant à une altitude inférieure à celle de l’Everest, tout juste a-t-il besoin d’un masque à oxygène. Mais pour d’autres parachutistes, qui visent des hauteurs où l’air a presque disparu, des tenues pressurisées sont indispensables. Leur idole est Joe Kittinger, un pilote de l’US Air Force. En 1960, un ballon rempli d’hélium l’a hissé dans la stratosphère, pour le plus haut saut en parachute de l’histoire :

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s’élançant à 31 km d’altitude, il a atteint les 990 km/h avant d’être ralenti par l’atmosphère qui se densifiait. Aujourd’hui, ses successeurs visent les 40 km, la hauteur maximale où un ballon peut monter…

2 mois à 6700 m d’altitude Nicolas Jaeger, médecin alpiniste, est l’homme qui a passé le plus de temps à une si haute altitude. À cette hauteur, l’oxygène est si rare (il y en a 2,5 fois moins qu’au niveau de la mer) qu’il est très difficile de respirer. S’il a résisté, c’est que le corps humain est 3. Sardaigne : île et région italienne.

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capable de s’adapter à cet environnement extrême. Comment ? En augmentant le nombre de globules rouges, les cellules du sang qui stockent l’oxygène, et en utilisant un mode de fonctionnement (dit « anaérobie ») qui utilise un minimum de ce gaz. Toutefois, cette adaptation n’est que temporaire. Elle nous permettrait de survivre quelques semaines à 7000 m, mais à peine quelques heures en haut de l’Everest (à 8500 m), le plus haut sommet terrestre. Au-delà de ce délai et de cette altitude, les bénéfices de l’acclimatation cessent, nos neurones s’asphyxient, commencent à se détruire et c’est la mort assurée. Jaeger en a d’ailleurs fait les frais. En 1980, il voulait séjourner au sommet de l’Himalaya. Il n’est jamais revenu.

19 g en pleine poire La limite des avions de chasse, aujourd’hui, ce sont les pilotes : ils ne peuvent pas résister aux accélérations de 12 g

bord d’un avion de chasse qui accélère, le sang du pilote se concentre au bout des mains et des pieds. Il peine à revenir jusqu’au cœur et, du coup, celui-ci envoie moins de sang au cerveau. Aux alentours de 4,5 g, c’est l’évanouissement, et la mort si le traitement dure. Histoire de mieux tenir le choc, les pilotes sont aujourd’hui équipés de combinaisons anti-g, qui facilitent le retour du sang vers le cœur. Ils peuvent ainsi rester conscients jusqu’à 9 g. En 1954, John Stapp ne disposait pas de cet

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de 12 g, cela revient à passer de 0 à 120 km/h en 1 seconde ! À

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(1g = 9,8m/s2) dont leurs engins sont capables. Une accélération

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équipement quand on l’a placé dans un traîneau propulsé par une fusée, dans le cadre de recherches de l’US Air Force sur le siège éjectable. Il a survécu à une accélération record de 19 g pendant 5 secondes, le temps d’être propulsé de 0 à 1017 km/h !

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© Jérôme BLANCHART et Carine PEYRIÈRES, « Le tour du monde des records », Science et Vie Junior, o n 199, avril 2006, p. 50-55.

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