l'estime de nos concitoyens AWS

malgré les faits montrant le contraire, une grande majorité de gens n'ont pas perçu une amélioration de l'accessibilité au cours des dernières années, et le fait d'avoir un médecin de famille influe notablement et positivement sur les perceptions individuelles en matière d'accès. Alors audelà des bruits ambiants.
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É D I T O R I A L

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L’ESTIME DE NOS CONCITOYENS Il faudrait vivre dans une bulle pour ne pas avoir constaté que bon nombre de chroniqueurs et de poli­ticiens s’en donnent à cœur joie depuis déjà trop longtemps sur le dos des médecins québécois. À en écouter ou à en lire certains, nous sommes respon­ sables de tous les maux du système de santé. En effet, selon une légende urbaine savamment alimentée par le ministre de la Santé à coups de propos déni­ grants et de demi-vérités, les médecins québécois travailleraient tous maintenant à temps partiel et, évidemment, uniquement de jour, en semaine ! Il est surprenant et choquant que de telles inepties puis­ sent être véhiculées sur la place publique alors que les médecins de famille offrent en heures défavo­ra­ bles des soins dans toutes les urgences de la pro­vince, dans plus de 50 cliniques-réseau, dans 350 GMF, dans des unités d’obstétrique, de soins intensifs et de soins de courte et de longue durée. C’est l’environ­ nement médiatique dans lequel nous avons évolué en 2016 au Québec. De plus, pour poursuivre dans la même veine, bon nombre de chroniqueurs et de politiciens n’hésitent pas à clamer au nom du peuple que celui-ci n’a plus d’estime pour la profession médicale. Étant curieux de savoir ce qu’il en était véritablement, la Fédération a donc mandaté la firme SOM pour procéder à un sondage auprès d’un vaste échantillon représentatif de 1546 de nos concitoyens afin de connaître leurs opinions et leurs perceptions relatives à différents enjeux touchant la profession médicale et les soins de santé. Et, surprise, plutôt que d’être honnis, les médecins bénéficient d’une opinion positive auprès de quatre citoyens sur cinq (79 %) ! Et cette opinion est demeurée la même ou a évolué positivement chez 86 % des répondants au cours des dernières années, plus spécifiquement en ce qui a trait aux médecins de famille. Jumelé au fait que trois répondants sur quatre (75 %) jugent que le degré de dévouement des médecins de famille est élevé, on peut donc conclure qu’il y a manifestement un schisme entre les propos véhiculés dans les médias ou à l’Assemblée nationale

et les perceptions réelles des Québécois à l’égard du travail des médecins. De plus, d’autres données de ce sondage sont égale­ ment extrêmement intéressantes. D’abord, seulement un Québécois sur cinq (21 %) fait prioritairement confiance au gouvernement pour améliorer l’accès aux médecins de famille alors que près d’un sur deux (46 %) fait plutôt confiance en premier lieu aux méde­ cins de famille. À noter aussi que les déclara­tions démagogiques de Gaétan Barrette selon les­quelles les médecins exerceraient pratiquement tous à temps partiel au Québec n’ont pas convaincu grand monde : seulement 10 % de la population croit que les méde­ cins de famille travaillent moins de 35 heures par semaine, et 83 % sont d’avis que ces derniers travaillent autant sinon davantage que les autres professionnels de la santé (pharmaciens et infirmières, notamment). Enfin, même sur le plan de la rémunération, nos conci­ toyens font la part des choses : près de 80 % d’entre eux qualifient la rémunération des médecins de famille de « correcte » ou de « trop peu élevée ». Les médecins omnipraticiens québécois peuvent donc garder la tête bien haute. Ils ont toujours droit à l’estime de leurs concitoyens. Raison de plus pour poursuivre nos efforts afin d’améliorer l’accès aux soins de première ligne, car c’est pour les patients que nous travaillons, et non pour les médias, les parlemen­ taires et encore moins pour Gaétan Barrette ! Surtout que ce sondage nous indique aussi deux choses : malgré les faits montrant le contraire, une grande majorité de gens n’ont pas perçu une amélioration de l’accessibilité au cours des dernières années, et le fait d’avoir un médecin de famille influe notablement et positivement sur les perceptions individuelles en matière d’accès. Alors au-delà des bruits ambiants et des critiques injustifiées, poursuivons notre enga­ gement pour un accès amélioré. C’est le message que nos concitoyens nous lancent. Le 15 décembre 2016

Le président, Dr Louis Godin

lemedecinduquebec.org

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