L'OFFICIEL HOMMES

Eléments de recherche : - CITE DE LA MUSIQUE : à Paris 19ème, uniquement institutionnel, concerts, ... TV : site internet de la Cité . ... je l'aurais lu moi-même.
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L'OFFICIEL HOMMES 5 RUE BACHAUMONT 75002 PARIS - 01 53 01 10 30

MARS/MAI 13 Trimestriel Surface approx. (cm²) : 2765 N° de page : 124-129

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Eléments de recherche : - CITE DE LA MUSIQUE : à Paris 19ème, uniquement institutionnel, concerts, expositions, activités pédagogiques LAURENT BAYLE : directeur de la Cité de la Musique - CITEDELAMUSIQUELIVE.TV : site internet de la Cité ...

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OSUPERWOMAN PIONNIÈRE DE LA PERFORMANCE ÉLECTRO, LA FEMME DE LOU REED VA ENTREPRENDRE CETTE ANNÉE UNE TOURNÉE AVEC LE KRONOS QUARTET ET ORGANISER UN FESTIVAL À LA CITÉ DE LA MUSIQUE. Par T. COLE RACHEL

L'ouragan Sandy vous a-t-il causé beaucoup de dommages? Tj ai laissé quèlques projecteurs, quèlques claviers, des vieux décors de scène, de la paperasse - tout flottait dans la cave. Dans un premier temps, j'ai pensé: catastrophe, pertes irremplaçables ! Puis je me suis dit : quand aurais-je trouvé le temps au juste de sortir tout ça de la cave pour m'en servir à nouveau? Jamais. A Êtes-vous souvent sollicitée pour programmer des festivals ? C'est un concours de circonstances. Créer un environnement potentiellement intéressant en rassemblant des "éléments" hétéroclites est une idée qui me plaît beaucoup. Sur le circuit des festivals ou des concerts, on ne voit jamais les autres artistes. Au contraire, je voulais un projet interactif.

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que les artistes puissent dialoguer entre eux. J'ai moi-même rencontre mon mari à l'occasion d'un festival organisé par John Zorn ! (Saxophoniste et compositeur américain, nair.) A l'époque, le show que je proposais était très bizarre et impliquait un poulet - ne me demandez pas pourquoi! qui courait dans tous les sens. À y repenser, c'était un peu cruel, mais on aimait tous beaucoup ce volatile et on en prenait grand soin. Donc, sur scène, il y avait des robots et/ ce poulet. Rétrospectivement, ça a l'air vraiment débile... Quoi qu'il en soit, Lou m'a demande si je voulais bien le rejoindre sur scène pour une de ses chansons. Il m'a donné un texte à lire à voix haute devant lui, et quand j'ai fini il s'est exclamé: "Oh, c'est juste parfait, exactement comme je l'aurais lu moi-même. " C'est comme ça que notre relation

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ENic/Sa, L'ANNÉE DE LA SORTIE DE SON ALBUM "BIG SCIENCE" MUSIQUE3 3042355300524/GMA/MSJ/2

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EN FÉVRIER iggc, A LOS ANGELES

EN CE QUI ME CONCERNE, M'ABSENTER DE TEMPS À AUTRE EST UN IMPÉRATIF a démarre. Ensuite, nous sommes allés à toutes ces conventions de geeks sur les nouvelles technologies.. Voilà notre histoire. Qui a donc débute à l'occasion d'un festival. J'aimerais savoir comment les artistes s'y prennent pour préserver au quotidien leur créativité? Je suis obligée de prendre le large. Là. par exemple, je m'apprête à partir trois jours pour travailler J'aimerais que ça soit plutôt trois semaines, mais c'est impossible. Je dois saisir au vol toutes les occasions de m'échapper pour réfléchir et pour pouvoir travailler. Ici à New York, il y a tellement de tentations... on se disperse sans arrêt. Je comprends pourquoi des gens comme Phil Glass finissent par prendre un appartement à Rio - un endroit où il ne connaît personne - pour pouvoir bosser. Il n'y va pas dans le but de faire la fête; il y va pour écrire. Il s'enferme et en quèlques semaines cest plié... Puis il rentre chez lui. MUSIQUE3 3042355300524/GMA/MSJ/2

C'est amusant de penser à tous ces gens qui se ruent à New York dans l'idée de s'épanouir en tant qu'artistes... pour finalement découvrir qu'il leur faut s'en éloigner pour pouvoir continuer à travailler! Vivre ici esl follement excilaiil. Il v a tellement de truc» fantastiques à voir, de gens incroyables à rencontrer... Impossible de ne pas vouloir vivre ça. On peut manger de tout, entendre toutes sortes de sons .. Qui voudrait se priver d'une telle richesse ? Pour ma part, j'essaie de voir un maximum d'expos, de spectacles, de pièces de théâtre... Mais arriver à combiner ce style de vie et la discipline que requiert un travail relève quasiment de l'impossible. En ce qui me concerne, rn absenter de temps à autre est impératif. Fous habitez à New York depuis plus de trente anè. Votre vision de lu ville, en particulier en tant que laboratoire artistique, a-t-elle change avec les années ?

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DANS SONSTLDIO D'ENREGISTREMENT, A NEW YORK EN SEPTEMBRE 1982 MUSIQUE3 3042355300524/GMA/MSJ/2

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Incontestablement au moins quinze fois depuis que j'habite ici. A mon arrivée, je faisais partie d'une scène de sculpteurs et de peintres - même si on ne se représentait pas comme tels, ni d'ailleurs comme musiciens ou danseurs. On se définissait simplement comme artistes. On se trimballait en camionnette et on s'habillait comme des ouvriers du bâtiment. On voulait changer le monde et on l'a fait, rien qu'en s'impliquant à fond dans notre travail. À l'époque, je connaissais tout le monde dans le circuit de l'art. Absolument tout le monde. À présent, il y a beaucoup, beaucoup plus de gens. Vous allez voir un truc au MoMa et il y a foule. Je suppose que c'est une bonne chose, mais en même temps je suis toujours un peu snob et parfois je rêverais d'être seule dans ce genre d'endroits, comme quand j'étais plus jeune. Et puis, c'est tellement institutionnalisé maintenant. C'est vrai-

trouver. La signification profonde de toutes les œuvres que j'aime, ou presque — et aussi de celles que j'ai créées - se trouve dans le travail lui-même. Il suffit de regarder, de mémoriser, de réfléchir et, avec un peu de chance, la raison d'être de l'œuvre vous apparaît, vous avez compris. Les musiciens comparent souvent les mérites respectifs du studio et la scène. Quel est votre rapport à ces exercices ? J'apprends beaucoup du public. L'avoir en face de soi est un outil précieux pour se corriger: on voit tout de suite ce qui fonctionne ou pas. Je veux avant tout communiquer, vous savez. Peut-être l'artiste le plus génial du monde n'a-t-il jamais montré ses œuvres à quiconque, peut-être crée-t-il seul dans sa chambre. C'est possible. Mais, les œuvres d'art que j'apprécie le plus, celles qui ont vraiment ma prédilection, sont celles qui me parlent. Ce qu'elles disent n'est peut-être pas très clair,

PARFOIS JE ME DIS QUE JE PRÉFÉRERAIS ŒUVRER DANS LA RECHERCHE MÉDICALE ment Disneyworld. J'aimerais juste qu'accéder aux œuvres et entretenir une relation avec elles soit plus facile, au lieu d'être un pion dans la foule des consommateurs. Aussi, il y a tellement plus d'artistes en activité de nos jours, comment est-ce possible de tout voir et assimiler ? Les nouvelles technologies ont occupé une place prépondérante dans votre travail. Ont-elles toujours la même importance ? Absolument. En ce moment, je collabore avec le Kronos Quartet. Comme ils voulaient mettre en œuvre un projet qui leur permettrait d'inclure une narration, de raconter des histoires, je leur ai suggéré de le faire avec leurs instruments. Avant de me rendre compte que je ne savais pas du tout comment concrétiser cette idée. On est donc en train de concevoir un logiciel destiné à produire des textes correspondant aux notes, ou aux suites de notes jouées. Rien à voir avec des sous-titres barbants: il s'agit d'une rafale de mots devant apparaître en concordance avec la musique. Ce procédé permet de prendre conscience du fait que nous sommes capables de lire bien plus rapidement que nous le croyions possible. C'est une façon de transposer de la musique, des sons et même des vocaux dans un autre langage, dans un contexte différent et - potentiellement - inattendu. J'aime beaucoup chercher à comprendre comment nous assimilons l'information. Au départ, I être humain commence à lire et comprendre des symboles - nous faisons ça tout le temps sans même nous en rendre compte. Nous voulons désespérément trouver une signification aux choses. Nous sommes perpétuellement en quête de sens. C'est le véritable but de ce projet : non pas créer du sens, mais le MUSIQUE3 3042355300524/GMA/MSJ/2

ou pas très joyeux, il se peut aussi qu'on ait du mal à le saisir, mais on le ressent. On perçoit qu'il y a matière à réflexion. C'est également le but que je poursuis. J'ai visionné une de vos interviews, où l'on vous demandait si votre ressenti en tant qu'artiste avait change en deux décennies. Vous répondiez que vous étiez aussi peu sûre de vous qu'à vos débuts. C'est toujours le cas. Dans le domaine de l'expérimentation, j'ose davantage, mais j'ai toujours la même appréhension: et si ça ne fonctionnait pas ? En revanche, je ne me soucie plus le moins du monde de la police de Fart. Je n'ai plus aucun respect pour cette clique. Les critiques m'indiffèrent complètement. Je n'attends rien d'eux, ils n'ont rien d'intéressant à dire. Je suis devenue artiste parce que je voulais être libre, pour découvrir qu'au final, ce milieu peut aussi s'avérer l'un des plus étriqués qui soient... Parfois je me dis que je préférerais œuvrer dans la recherche médicale, même si je me doute que les chercheurs ont aussi leur lot de problèmes. Quoi qu'on fasse, il faut toujours se plier en quatre pour y arriver... Ça fait partie du jeu. Remplir un dossier pour obtenir une subvention, bosser à côté... J'ai toujours trouvé des jobs, comme donner des conférences, ce genre de trucs... Et je ne pense surtout pas que tout m'est dû. J ai beaucoup de chance, je suis privilégiée : je fais ce que je veux. | Traduction de Laurence Romance Du 5 mars au ic mars, à Paris, Laurie Anderson organise son festival, Domaine privé, et invite Antony and thejohnsons, Glenn Branca, Colin Stetson et CocoRosie. Point d'orgue de cet événement, son concert samedi i) mars, à 20 heures, à la Cité de la musique, www.citedelamusique.fr

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