MON PAYS

gressins avant de retourner dans ma chambre où je mangeai en pensant à ce qui m'attendait, blottie ... J'avais peur. Tout à coup, une fille s'approcha de moi.
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MON PAYS

C'était un jour normal, comme tous les autres ; un dimanche qui aurait très bien pu être un lundi, un jeudi ou n'importe quel autre jour de la semaine. Je me réveillai à six heures et demie, trop tôt ; et j'avais faim, et j'avais peur... Je descendis dans la cuisine, mais il n'y avait rien d'anormal... Tout était comme d'habitude. J'ouvris alors le placard du buffet et je m'emparai du pot de nutella et des gressins avant de retourner dans ma chambre où je mangeai en pensant à ce qui m'attendait, blottie bien au chaud sous mes couvertures. Il était désormais huit heures. Maman avait crié qu'il était tard et que je devais vite me préparer pour aller au cross. Ce jour-là, je devais participer à une compétition. Le télephone sonna ; c'était mon entraîneur. " Ah là là ! il va me tuer ", me dis-je, et maman, qui semblait avoir lu dans mes pensées, me lança : " Dépêche-toi, sinon c'est moi qui vais te tuer ! " J'étais pleine d'énergie, prête pour gagner. La nuit d'avant, je n'avais pensé qu'aux erreurs que je commettais quand je courais et j'avais regardé des vidéos de coureurs comme Alain Mimoun, ainsi que le film qui racontait l'histoire de mon idole : Jessie Owens, pour m'imprégner de leur force, de leur courage et de leur volonté. Arrivée au stade, j'avais bien regardé autour de moi ; j'avais examiné et étudié le terrain ; j'avais mis le pied droit sur la piste, puis le pied gauche : " Mon Dieu, quelle émotion ! " avais-je pensé. C'était l'heure. Tout en goûtant ce grand frisson qui parcourait mon dos, je regardai la ligne d'arrivée ; j'étais très concentrée. Tout le monde se mit en position pour partir. J'avais peur. Tout à coup, une fille s'approcha de moi. Je la connaissais. C'était Mathilde. Elle me détestait. Personne ne savait pourquoi... ou bien... personne ne voulait voir pourquoi elle ne m'aimait pas. Elle me haïssait parce que j'étais syrienne, musulmane et donc, terroriste, pensait-elle. Je sentais qu'elle me regardait ; j'apercevais la froideur de son regard posé sur moi. Je voulais partir, courir ; j'avais hâte que le départ soit donné. Les gens parlaient, s'interpellaient et un bruit assourdissant montait des gradins. Moi, je n'attendais que le coup de sifflet pour m'élancer, voler et embrasser la ligne d'arrivée. 1

Nous étions encore dans les starting-blocks quand Mathilde, qui était près de moi, me lança sur un ton haineux : " Rentre en Syrie ! On ne veut pas de gens de ton espèce ici ! ". Sa voix glaciale avait percé mes tympans et s'était mise à résonner dans ma tête. J'étais comme paralysée quand, tout d'un coup, je me souvins du film que j'avais regardé la veille, La Couleur de la Victoire. Je me souvins de quand Jesse Owens était entré dans le stade de Berlin où tout le monde lui criait : " Va-t'en, sale négro ! " Il n'avait probablement pensé qu'aux paroles de son entraîneur : " N'écoute pas tout, prends seulement ce dont tu as besoin ! " Le coup de sifflet retentit et je partis telle une flèche. J'étais aussi légère qu'un papillon, un papillon rouge et blanc, qui volait sans penser à rien. À chaque foulée, je sentais la fatigue et la souffrance se transformer en énergie qui fendait le vent glacial. C'était un 2000 mètres et l'on était presque à la fin de ce long parcours. L'adrénaline augmentait et mon corps, mes jambes, mes pieds semblaient avoir des ailes. J'accélérai subitement et entamai la dernière ligne droite. Encore quelques mètres à parcourir avant de franchir la ligne d'arrivée. Cette fois, j'y étais ! J'avais remporté la course ! J'étais si fatiguée que je ne sentais plus mes jambes, mais j'étais contente. J'avais gagné et toute ma fatigue, immense, m'importait peu. Après toutes les félicitations d'usage, les trois premières avaient été invitées à monter sur le podium pour recevoir leur médaille... Moi, j'avais obtenu la médaille d'or et Mathilde, arrivée troisième, me détesterait encore plus... Je me sentais comme se sent toute championne. J'avais gagné la médaille la plus convoitée et j'étais contente, vraiment contente d'avoir gagné, d'avoir assouvi ma soif de courir, et surtout d'avoir vu la fierté dans les yeux de mes parents. Ils étaient très satisfaits de leur enfant. Pendant tout le trajet pour rentrer à la maison, je n'avais pas arrêté de parler de ma victoire. Cette nuit-là, je dormis bien. Le réveil sonna : j'ouvris les yeux. J'étais heureuse de me réveiller et d'avoir encore toute une journée à vivre devant moi. Je m'habillai, descendis manger quelque chose et puis papa m'amena à l'école. Eh oui, j'avais dix-huit ans et je n'avais pas encore 2

mon permis ! À peine arrivée au lycée, ma copine Michelle m'avait prise dans ses bras pour me féliciter de ma victoire. Puis, nous avions fait ce qu'on fait normalement à l'école. Nous avions suivi les cours et bavardé un peu, du moins quand les professeurs avaient les yeux tournés ailleurs et qu'ils ne nous voyaient pas. C'était enfin la dernière leçon de la matinée, le français. L'enseignante, Madame Leroy, était entrée et nous avait présenté un projet auquel toute la classe devait participer. Elle nous avait ainsi donné plusieurs indications concernant le thème abordé. Chaque année, elle présentait un projet qui traitait d'un thème actuel et important. En 2015, il n'y avait rien de plus urgent que celui des migrants qui traversaient mers et frontières pour atteindre ce qu'ils pensaient être un eldorado. Elle commença donc à évoquer ce thème, en nous expliquant qu'il y avait une forte augmentation du nombre de résidents étrangers en France, en Italie, et dans d'autres pays d'Europe, et que cela était dû aux conditions de vie désastreuses dans lesquelles devaient vivre, ou plutôt survivre, les gens habitant dans des pays soumis à la dictature ou détruits par la guerre. En classe, nous fîmes un débat sur l'hospitalité et à la fin du cours, elle nous dit que l'on continuerait le lendemain. Cet après-midi-là, je n'avais envie de rien faire. Je rentrai à la maison, mangeai et ensuite, je filai dans ma chambre, sans dire un mot. Je passai une nuit difficile ; j'étais touchée de trop près par ce sujet. Le réveil sonna comme chaque matin. J'étais réveillée depuis longtemps, mais je n'avais pas la force de me lever. Je ne voulais pas aller à l'école. Peu de temps après, maman s'est réveillée à son tour et elle a commencé à crier contre moi. Il fallait que j'y aille... Il était 7h50, maman et moi étions en face de l'école. Je me sentais incapable de descendre de la voiture et d'entrer dans la cour du lycée. Cependant maman me salua en souriant et je lui répondis avec le regard craintif de quelqu'un qui demande de l'aide. J'aurais voulu qu'elle me ramène chez nous. Je ne voulais pas travailler sur ce thème qui ne me concernait que trop, l'hospitalité dans les pays européens ; je savais 3

trop bien ce qui m'attendait... J'entrai en classe ; j'étais si énervée que je sentais le sang courir dans mes veines et les forts battements de mon cœur. Je ne regardai personne, car j'avais peur des regards. Je sentais celui de la prof sur moi et j'entendais déjà cette futile et stupide question qu'elle ne manquerait pas de me poser. " Mina, tu pourras nous raconter quelque chose à ce propos, n'est-ce pas ? " " Je suis la seule fille étrangère de la classe. Je suis Mina. Je suis Mina, j'ai 18 ans et je ne me rappelle rien de mon pays..." pensai-je alors. "Je ne me souviens plus des odeurs, des rues, des couleurs des maisons, des visages contents des enfants... Le néant ! Je suis Mina, je suis syrienne et dans mon pays, la guerre a tout détruit : maisons, rues, villes et familles entières. Des familles qui ont laissé leurs souvenirs, leur pays, leur patrie derrière elles et ont risqué leur vie pour garantir un avenir à leurs enfants en demandant l'hospitalité à l'étranger. Beaucoup de familles sont reconnaissantes envers les pays qui les ont accueillies au mieux, mais elles ont en même temps le mal du pays, surtout quand elles se sentent insultées et rejetées. Que devrai-je leur dire ? Je me sens comment ? Je vais bien, j'ai une famille fantastique, l'amie la plus douce du monde ; je cours, j'aime l'école, j'aime lire... mais je ne sais pas quoi répondre ! " Par chance, la cloche sonna avant que j'eus à parler. J'étais sauve. Je me remis à respirer normalement. J'étais enfin libérée de ce poids qui m'avait oppressée pendant toute l'heure, cette satanée heure. De cette leçon, il ne me resta que peu de mots, ceux que je détestais le plus et que je ne voulais pas entendre : " Pourquoi les immigrés viennent-ils en Europe ? ", " Estil juste qu'ils viennent chez nous ? " Mme Lacroix entra et nous prîmes nos livres d'histoire sur lesquels, têtes baissées, nous semblions figés. Moi, je ne regardais que la pendule. Les minutes n'en finissaient pas de s'écouler. Auparavant, je n'avais jamais pensé au temps, s'il était lent ou rapide, ni comment il passait. Mais ce jour-là, je compris qu'il était relatif, que pendant que certains prenaient des notes, que d'autres copiaient leurs devoirs et que 4

d'autres encore bavardaient, moi je fixais la pendule accrochée au mur et le temps ne passait jamais. Je fixais encore les aiguilles du temps lorsqu'une voix m'interpella. " Mina, tu peux continuer, s'il te plaît ? " Encore une question ? Quelle dure journée ! " Mais pourquoi étais-je si perturbée ? C'était juste une question, rien de plus ! Cependant, comme je n'écoutais pas, je n'avais pas compris ce que m'avait demandé Madame Lacroix. En outre, je n'aimais pas sa matière. Je pensais, jusqu'à ce jour-là, que l'histoire était inutile, insignifiante. Michelle m'indiqua où nous étions arrivés et je commençai à lire. Je lisais et pour la première fois, je comprenais ce que je lisais ! Je pris alors un ton intense parce que les mots que je lisais étaient intenses, pleins de signification. Ils évoquaient la Seconde Guerre mondiale et les réalités qui se cachaient derrière le scénario sanglant de la guerre : les victimes juives des Allemands. Ils parlaient de la folie et de l'inhumanité de Hitler. J'avais si bien aimé cette leçon d'histoire que j'en parlai à maman. Le soir, je réfléchis encore au sort des juifs. Je trouvais qu'ils étaient comme des migrants qui ont laissé leur pays pour quelque chose de mieux, mais qui ont trouvé la mort ! Il s'agissait de faits réels qui s'étaient passés il n'y avait pas si longtemps... Environ soixante-dix ans... Soudain, j'eus peur... J'eus peur que l'histoire se repète. Le surlendemain, Madame Lacroix aborda à nouveau ce sujet. " La guerre a toujours été présente. La guerre est cruelle, elle fait beaucoup de victimes, de ruines, et elle détruit l'humanité. Personne ne s'oppose assez à elle et c'est ainsi que lors de la Seconde Guerre mondiale, les juifs ont subi des disciminations seulement parce qu'ils étaient des migrants, des migrants désormais intégrés, mais indésirables, des migrants que les nazis voulaient éliminer. Et maintenant, c'est à votre tour. Vous devrez préparer des exposés sur la guerre et ses conséquences.", dit Madame Lacroix. " Encore ? Non ! J'en ai marre, on a passé la semaine à parler des migrants. " pensai-je. 5

Arrivée à la maison, je ne savais pas quoi écrire. Il était 19h00 et je n'avais toujours rien écrit. Je détestais la guerre, mais je ne savais pas comment approfondir le sujet. " J'ai trouvé ! ", hurlai-je soudain. Le mois précédent, nous avions étudié un philosophe très intéressant. Son nom était Kant. Je ferais donc un exposé qui aborderait toutes ses brillantes idées, des idées que je partageais. J'étais contente d'y avoir pensé. Ce matin-là, des noms et des œuvres retentissaient dans la classe : Machiavelli qui considérait que la guerre était juste en cas de nécessité et Filippo Tommaso Marinetti qui, dans son roman La Battaglia di Tripoli, avait exalté la guerre. Cétait mon tour, j'étais agitée ! " Alors Mina, tu nous présentes Kant ? ", dit Madame Lacroix. " Oui, je vais parler d'Emmanuel Kant, un philosophe allemand né en 1724 à Königsberg. Il parle dans son œuvre politique, La Paix perpétuelle (1795), du droit et des relations entre les États. Dans cet écrit, il s'oppose à la guerre, féroce et cruelle, et exalte la paix perpétuelle. C'est pour cela, pour son idée de soutenir la paix perpétuelle, compatible avec la liberté de chacun, qu'il est considéré innovant. En outre, il affirme que l'homme se conduit mal et combat souvent son propre frère. La paix, malheureusement, n'existe pas à l'état naturel, il faut l'instituer dans un ordre légal imposé par une autorité mondiale supérieure à tout et à tous. Il développe donc les idées des Lumières, de Hobbes et de Locke à propos de l'état de nature, les droits, la liberté, la tolérance, la puissance et le cosmopolitisme. Ce projet juridique est encore actuel de nos jours. Pour éviter la guerre, résultat de la soif de puissance et de l'ambition politique, et pour qu'il y ait la paix dans un État, il faut séparer les peuples pour que chacun d'eux ait une religion, une langue, une culture. Cependant il ne s'oppose pas au mélange des populations ; au contraire, il dit que tous les hommes possèdent le droit cosmopolitique, qu'ils sont citoyens du monde. Le mélange mène au bien et conduit à l'intégration de diverses cultures, à la connaissance de différentes langues et civilisations. Kant présente une pensée très actuelle, qui n'a pas encore été réalisée ". J'avais terminé mon exposé, mais je ne me sentais pas satisfaite. 6

Il manquait quelque chose : ce que j'en pensais. " Je peux ajouter que... Je pense que... Je pense qu'on doit réfléchir davantage à la guerre, la paix, l'humanité, aux migrants qui arrivent dans nos pays et y apportent leur culture et leurs racines, leurs traditions qui nous semblent parfois étranges, mais qui représentent une grande richesse. N'oublions pas qu'ils travaillent pour ce pays qui devient le leur ; ils sont prêts à combattre pour ce pays, comme les juifs ont combattu lors de la Première Guerre mondiale pour l'Allemagne... qui leur a ensuite ôté la vie. " J'avais parlé tout d'une traite. Tout le monde m'écoutait ! De retour à la maison, je racontai ma journée à maman et lui expliquai comment j'avais pris mon courage à deux mains et parlé devant ma classe. Après mon entraînement de course à pied, je me douchai, dînai et allai dans ma chambre. Je pensais encore à mon pays, à la guerre civile qui le déchirait. Il y avait déjà eu tant de morts ! C'était frustrant de ne rien pouvoir faire, de ne pas pouvoir rentrer à Alep. Personne n'osait me demander s'il y avait des victimes parmi mes proches, s'il y avait des enfants qui mouraient ou bien s'ils allaient à l'école, mangeaient, dormaient, jouaient et vivaient avec leurs parents comme tous les enfants de leur âge. Le lendemain, nous devions assister à une conférence sur les migrants donnée au lycée par un professeur d'histoire de l'Université de Lyon. Dès le début, il projeta une page du site lemonde.fr pour qu'on la commente tous ensemble. L'anxiété et l'inquiétude grandissaient en moi. Un garçon déclara que les migrants sont comme des invités et qu'on doit bien les accueillir. " Mais personne ne leur a dit de venir chez nous ! " lui répondit un autre. J'étais sidérée. C'était inacceptable que des jeunes pensent cela. Ils étaient cruels de tenir des propos aussi blessants pour nous qui étions les enfants de ces migrants. Je me levai alors et m'emparai du micro. " Un jour, une jeune fille qui s'appelle Malala a dit : n'attends pas que quelqu'un arrive et parle à ta place. Je vais donc parler pour moi, Mina. Je suis syrienne et je suis arrivée dans ce pays, la France, quand j'avais deux ans. Je ne me souviens plus de mon pays, mais je demande souvent à mon père de m'en parler, même si cela le fait souffrir. En 1982, le président Hafez al-Asad voulait imposer sa puissance, mais les grands hommes, 7

parmi lesquels il y avait mon grand-père Omar, s'y sont opposés. Il y eut le massacre de Hama qui fit perdre à ma ville 35 000 personnes. Mon grand-père faisait partie du groupe socialiste conduit par Michel Aflaq et Salah al-Din al-Bitar. Il est mort pour défendre son pays. Orphelin de père à l'âge de douze ans, mon père a grandi et épousé maman, Nihad. Dans les années 90, la Syrie affronta Israël et le 11 septembre 2001 commença la terreur. Mon père avait peur de fonder une famille dans un pays si instable. C'est pourquoi je suis venue en France. Mes parents ont fui leur pays pour que leurs enfants grandissent avec un père et une mère à leurs côtés. Les Européens ont peur de ces gens arrivant sales après un long et fatigant voyage. Sans les connaître, ils en ont peur... Vous avez peur pour votre pays, votre économie, votre vie, surtout quand on parle d'Arabes, de musulmans. Dans vos têtes, les coups de feu du tristement célèbre 13 Novembre parisien résonnent encore... 21h25, des détonations puissantes aux terrasses du bar Le Carillon et du restaurant Le Petit Cambodge : trois morts et dix blessés ; 21H30 un attentat au fast-food Quick ; deux minutes après, le même scénario au café Bonne Bière et à la pizzeria Casa Nostra : trois morts et huit blessés. Des coupables morts aussi, pour s'être fait exploser, pas pour Dieu mais pour le pouvoir et la politique. Seul Salah Abdeslam, le cerveau qui a tout projeté, est encore vivant. Les autorités l'ont enfin retrouvé et moi qui suis musulmane, je veux qu'il soit condamné car avec ces attentats, il a fait goûter la douleur aux mères musulmanes et chrétiennes. Cette guerre civile a ruiné un pays et fait couler le sang partout. La guerre est effarante, atroce, brutale, mauvaise et c'est inadmissible qu'un enfant doive la subir. Je parle de ma Syrie, de la guerre, mais il y a des migrants qui demandent l'asile simplement pour pouvoir manger. Ils fuient la pauvreté. Soyons donc généreux et partageons avec eux les biens de notre monde. " Ce jour-là, j'avais enfin répondu comme je le désirais à la question de Mme Leroy. J'avais su clamer sans avoir peur que j'étais syrienne et que la France était mon pays, tout comme l'était la Syrie, ma terre, où je voulais que la guerre cesse, où je voulais que la vie renaisse et fleurisse. J'étais fière d'être Mina, ce papillon rouge et blanc qui avait maintenant appris à voler encore plus haut et avait trouvé sa fleur, son pays, son univers.

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