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Nations Unies

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ASSEMBLtE G~N~RALE TRENTEET UNIÈME SESSION

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Mardi 5 octobre 1976, à 15h25 NEW YORK

principes de la Charte des Nations Unies, de son souciquant au rôle de l'OrgaDisation et de l'insistance avec laquelle n cherche à assurer la mise en oeuvre de sesrésolutions. C'est vous dire la quiétude et la confiance que nous inspire son élection à la présidence de la présente session.

SOMMAIRE Point 9 de l'ordre du jour : Discussion générale (suite) Discours de M. Hammadi (Irak) ....•...........• Discours de M. IengSary (Kampuchea démocratique) .. Discours de M. Borgonovo Pohl (El Salvador) Discours de M. Guzzetti (Argentine) .. . . . . . . . . . . .. Discours de M. Carvajal (Chili) Discours de M. Chissano (Mozambique) .........•.

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4. Je voudrais également rendre hommage au Secrétaire général pour les efforts qu'il a faits.afin d'assurer le succès du travail de l'Organisation. 5. La délégation de l'Irak adresse ses très sincères félicitations à la délégation de la République des Seychelles qui nous rejoint à la présente session afin de prendre part aux efforts que nous déployons tous afin d'édifier un nouvel ordre international fondé sur la paix, la justice et la prospérité. En félicitant les Seychelles à l'occasion de leur admission à l'Organisation des Nations Unies. je tiensà leur donner l'assurance de l'amitié de l'Irak et Je son sincère désir d'établir les liens les plus étroits avec les Seychelles dans l'intérêt de nos deux pays.

Président : M. Hamilton Shirley AMERASINGHE (Sri Lanka).

En l'absence du Président, M. Harry (Australie J, viceprésident, prend la présidence. POINT9DEVORDREDUJOUR Discussion générale (suite) 1. M. HAMMADI (Irak) {interprétation de l'arabe] : Au nom de la délégation de la République d'Irak, j'ai grand plaisir à adresser à M. Hamilton Shirley Amerasinghe - qui représente le groupe asiatique auquel l'Irak est fier d'appartenir - nos chaleureuses félicitations à l'occasion de son élection à la présidence de la trent~ et unième session de l'Assemblée générale. Notre fierté se trouve accrue en cette heureuse occasion du raffermissement constant des relations d'amitié et de cordialité qui unissent Sri Lanka et l'Irak, et surtout de leur coopération dans le cadre du mouvement non aligné.

2. Le grand succès connu par la cinquième Conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement des pays non alignés, qui s'est tenue à Colombo il y a quelques semaines, du 16 au 19 août, a mis en relief l'engagement du peuple et du Gouvernement de Sri Lanka quant aux principes et aux objectifs du mouvement, dans lesquels l'Irak voit la pierre angulaire de sa politique étrangère.

3. Je suis également heureux que l'occasion me soit donnée de rendre hommage aux apports très positifs que M. Amerasinghe a faits aux diverses activités de l'Organisation des Nations Unies. Je songe particulièrement à la façon dont il a présidé la troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer, le Comité spécial de l'océan Indien et le Comité spécial chargé d'enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l'homme de la population des territoires occupés. Les efforts que ce dernier comité continue de faire sous sa présidence pour mener à bien les tâches que l'Assemblée lui a confiées, malgré l'intransigeance et l'attitude dt> défi rencontrées de la part de l'entité sioniste, ne sont qu'un exemple de son attachement aux

6. Je voudrais également déclarer combien nous condamnons le veto opposé par les Etats-Unis d'Amérique à l'admission de la République socialiste du Viet Nam et de la République populaire de l'Angola à l'Organisation, alors que ces pays sont si bien qualifies pour jouer un rôle constructif dans l'instauration du nouvel ordre international. 7. Notre monde traverse une période historique marquée par un phénomène unique. L'évolution des relations internationales des dernières années a prouvé sans l'ombre d'un doute que les problèmes du monde du dernier quart du XX e siècle s'enchevêtrent à tel point qu'il est maintenant impossible à un Etat ou à un groupe d'Etats quelconque, pour fort ou capable qu'il puisse être, de résoudre ses problèmes seul. fi est indispensable que l'ensemble de la communauté internationale s'y attaque. Cette évolution a également démontré que la volonté des peuples qui se trouvent maintenant SUl' la scène internationale constitue un facteur dont il convient de tenir compte dans la recherche d'une solution à tout problème international. Par contraste, toute tentative de règlement qui méconnaîtrait la volonté des peuples ne ferait qu'intensifier encore les tensions internationales et irait fatalement vers un échec.

8. La logique de ces faits historiques a commencé à se faire de plus en plus sentir dans l'opinion publique mondiale, si bien que le passage de Pordre- traditionnel au nouvel ordre international est devenu une nécessité historique dont dépendent le destin de l'homme et sa survie même. Nous regrettons donc de constater qu'il existe encore une nette répugnance à reconnaître ces faits et à prendre les mesures préliminaires qui permettront de poser les bases du nouvel ordre international, surtout de la part des Etats' qui, 343

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autrefois, régnaient en maîtres incontestés sur les affafres mondiales. L'attitude de ces Etats est dictée par leur conception erronée que tout ce qu'il faut au monde, ce sont quelques changements secondaires, et qu'il leur suffit d'accorder de temps en temps un minimum de concessions inévitables, qui n'ont aucun effet sur les structures essentielles de l'ordre ancien et le maintiennent sous leur domination. 9. L'Irak révolutionnaire est aux côtés de ceuxqui croient, en raison de la logique desévénements que nous vivons, que les forces du bien dans le monde ne peuvent manquer de s'unir afm de poser desbases nouvelles et fortes de relations internationales et afin de l'emporter sur ces systèmes qui ne cherchent qu'à s'opposer à l'histoire dans une tentative désespérée et vaine pour en entraver le cours. 10. La période qui s'est écoulée depuis la trentième session de l'Assemblée générale a connu la persistance et l'intensification du conflit entre le nouveau et l'ancien, entre les forces qui s'opposent au colonialisme et à la domination économique et raciale et les vestiges toujours plus faibles des forces colonialistes et racistes et leurs alliés; le conflit entre les peuples qui n'acceptent rien moins que le plein exercice de leurs droits politiques et économiques inaliénables et l'alliance impie du colonialisme et du racisme, surtout en Afrique du Sud et en Palestine, au coeur de la patrie arabe, alliance qui persiste désespérément à vouloir usurper ces droits par des méthodes que condamne le: droit international contemporain; le conflit entre, d'une part, les Etats qui préconisent la nécessité d'établir un nouvel ordre politique, social et économique découlant des aspirations des peuples à une paix réelle fondée sur la justice et la prospérité, et, d'autre part, les forces qui s'obstinent par tous les moyens possibles à perpétuerleur domination, leur exploitationet leurssphères d'influence.

Il. Vous me permettrez d'examiner un certain nombre de questions et d'événements pour servir d'exemples à notre analyse des événements qui se déroulent sur la scène des relations internationales.

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12. n y a un an, j'ai eu l'honneur de parler à cette éminente assemblée, du haut de cette tribune, des grandes lignes et des principes fondamentaux de la politique que poursuit la République d'Irak en roe qui concerne la question de Palestine, qui représente l'exemple le plus criant de colonisation raciste, d'usurpation de territoires par la force et de déracinement d'un peuple entier arraché à sa patrie, comme elle constitue la substance du conflit entre la nation arabe et le sionisme et son allié, le colonialisme. J'ai parlé en particulier de l'intransigeance opiniâtre de l'entité sioniste et de ses actes de défi à l'encontre de la volonté de la communauté internationale, des principes proclamés de la Charte et des résolutions des Nations Unies. J'avais alors dit que la responsabilité de la tragédie de la Palestine retombe avant tout sur l'Organisation mondiale, et plus précisément sur l'Assemblée qui, outrepassant son mandat, avait en 1947 adopté la résolution sur le partage de la Palestine 1résolution 181 (/I)J, en violation desdispositions de la Charte. Contrairement au principe du droit des peuples à l'autodétermination, cette résolution méconnaissait les voeux du peuple arabe de Palestine qui constituait alors l'immense majorité de la population de la Palestine. Faisant l'éloge de la résolution 3236 (XXIX) de l'Assemblée

générale qui affirmait les droits inaliénables des populations arabes de Palestine, y compris le droit à l'autodétermination, à l'indépendance, à la souveraineté et au retour dans leurs foyers d'où elles avaient été déracinées, j'avais dit textuellement : "Les résolutions des Nations Unies, malgré leur importance, ne suffisent pas en elles-mêmes pour constituer un remède à un problème qui menace la paix et la sécurité internationales. Ces résolutions doivent être assorties de mesures qui en garantissent la mise en oeuvrer." 13. Si nous passons rapidement en revue les événements les plus importants survenus dans les pays arabes et au sein de l'Organisation pendant l'année écoulée, noustrouverons certaines raisons d'être satisfaits et optimistes et d'autres raisons qui viendront confirmer notre regret et notre condamnation. Le soulèvement du peuple de Palestine dans ses terres occupées, face aux actes barbares d'oppression commis par l'usurpateur sioniste, et sa mise en échec de tous les complots ourdis à l'intérieur et en dehors de la Palestine pour endiguer et éliminer sa révolution ont démontré une fois de plus la mesure du peuple arabe, son attachement à la plénitude de ses droits inaliénables et son empressement à faire tous les sacrifices nécessaires pour recouvrer ses droits.

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14. Pour ce qui est de la responsabilité de l'Organisation des Nations Unies quant à ce qui s'est passé et ce qui se passe encore en Palestine, nous voyons dans les résolutions 3376 (XXX) et 3379 (XXX) de l'Assemblée générale un tournant décisif tant dans la manière de faire efficacement face à cette tragédie que dans l'attitude de l'Assemblée générale à l'égard du conflit arabo-sioniste en général. En adoptant la résolution spécifique par laquelle l'Assemblée générale décidait que "le sionisme était une forme de racisme et de discrimination raciale", la communauté internationale a eu le courage, malgré les menaces et les actes de défi des forces du sionisme et du colonialisme, de reconnaître une simple vérité que ces forces s'étaient toujours efforcées d'étouffer. Les mesures ouvertes prises cette année par le régime raciste d'Afrique du Sud et l'entité sioniste pour renforcer leur alliance impie dissiperont peut-être tous les doutes restants quant à la nature véritable de l'entité qui existe maintenanten Palestine.

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15. La résolution 3376 (XXX) de l'Assemblée générale a confirmé ce que nous avions dit, il y a un an, à savoir que l'adoption de résolutions - 190 au total à la fin de l'année dernière - ne saurait contraindre l'entité sioniste, soutenue par le colonialisme, à respecter la volonté des peuples représentés ici. En conséquence, l'Assemblée a décidé que des mesures spécifiques et contraignantes devraient être prises par les principaux organes des Nations Unies à l'encontre de l'entité sioniste pour l'obliger à mettre en oeuvre ces résolutions. 16. Je voudrais, en cette occasion, rendre hommage au sérieux avec lequel le Comité pour l'exercice des droits Inaliénables du peuple palestinien, établi par l'Assemblée générale en vertu de cette dernière résolution, s'est acquitté des tâches précises qui lui avaient été confiées Les 1 Voir Documents officiels de l'Assemblée générale, trentième session, Séances plénières, 235ge séance.

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recommandations présentées par ce comité dans son premier rapport au Conseil de sécurité [AI31135, deuxième partie}, notamment les mesures et le caiendrier concernant le retrait des forces d'occupation sionistes des territoires arabes et le programme de mise en oeuvre de l'exercice par le peuple palestinien de son droit à rentrer dans ses foyers et de son droit à l'autodétermination, à l'indépendance nationale et à la souveraineté, constituent un élément important de la manière dont l'Organisation des Nations Unies joue son rôle principal en vue de résoudre la question de Palestine. Bien que le Comité ait veillé à ne soumettre au Conseil de sécurité que le minimum acceptable, ses recommandations se sont heurtées au veto des Etats-Unis. Il appartient donc maintenant à l'Assemblée d'assumer ses. responsabilités et de faire face à cet abus ainsi qu'au tort et à l'injustice qu'il entraîne. 17. L'objectif essentiel du sionisme est, et a toujours été, l'élimination de la nation arabe par tous les moyens possibles. Outre ses activités incessantes visant à étendre la superficie de l'entité sioniste, le sionisme cherche à fragmenter le monde arabe. Ce qui s'est passé, ce qui se passe encore au Liban est un exemple vivant de cette entreprise néfaste conçue et mise en oeuvre par le sionisme mondial qui porte la responsabilité de la tentative de démembrement et de destruction totale du Liban en employant à cette fin tous les moyens imaginables. 18. En tant que pays arabe progressiste, l'Irak ne peut garder le silence devant les complots qui se trament au Liban afm de détruire ou d'affaiblir la résistance palestinienne et le mouvement national du peuple libanais. Il persistera donc :.macement dans sa lutte pour faire échouer ces complots et pour protéger l'unité et l'indépendance du Liban' contre toute ingérence extérieure dans ses affaires intérieures. 19. L'Irak et la Palestine sont deux parties intégrantes de la nation arabe qui, plus que toute autre nation, a souffert et continue de souffrir de la fragmentation, de l'agression, de l'occupation et de l'exploitation. C'est pourquoi nous affirmons que la question de Palestine est au coeur du problème et que la libération des terres arabes de l'occupation sioniste et l'exercice, par le peuple de Palestine, de ses droits inaliénables constituent certaines des questions préalables les plus importantes à la réalisation de l'unité arabe. L'Irak souligne une fois de plus sa confiance dans l'unité de la nation arabe, dans la persistance de la lutte et le recours à toutes les ressources dont elle dispose pour réaliser l'union désirée et pour créer une société arabe qui jouerait un rôle actif dans l'édification de la plus grande société humaine à laquelle nous aspirons tous.

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20. La République d'Irak voit dans le mouvement non aligné l'une des pierres angulaires de sa politique étrangère. Elle soutient les principes de ce mouvement et attache la plus grande importance à sa capacité réelle de favoriser la sécurité et la paix dans le monde. L'Irak a été très désireux de contribuer à tous les efforts tendant à implanter solidement ces 'principes dans les relations internationales depuis la naissance du mouvement, lorsqu'il a porté son attention sur la réalisation de la liberté et de l'indépendance économique et politique de tous les peuples, cherchant à épargner à ces peuples les pièges des alliances militaires et des axes de polarisation. Le mouvement est donc devenu un

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moyen puissant qui permet aux Etats non alignés de faire face aux événements et aux courants de la vie internationale. Le mouvement non aligné a été en mesure de surmonter un grand nombre des obstacles qui s'opposaient à son développement. n a pu ainsi contribuer de manière féconde à la réalisation de la pleine indépendance de nombreux peuples du tiers monde et a pu ,les préserver des ravages de la guerre en les écartant des blocs, des axes et des dangers des bases militaires. Cette activité s'est accompagnée de la. croissance et de l'expansion du mouvement. C'est ainsi qu'il a pu s'acquitter de ses responsabilités d'une manière toujours plus efficace et jouer un rôle éminent dans l'élaboration de la politique internationale, démentant ainsi l'allégation qu'il n'était qu'un groupement international transitoire et s'affirmant en même temps comme l'incarnation de la volonté des peuples et de leurs aspirations à une vie libre et indépendante dans le cadre de la justice et de la paix. 21. La République d'Irak constate avec satisfaction qu'elle est à l'avant-garde des Etats qui ont contribué à ce tournant des relations internationales. Je suis également heureux de rendre hommage à la Conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement des pays non alignés tenue à Colombo, qui a constitué le couronnement de la bonnè volonté des Etats du mouvement. Le succès de la Conférence, comme le montrent ses nombreuses résolutions et sa déclaration finale [voir A131119ij, que nous appuyons et soutenons dans les domaines politique et économique, est une merveilleuse illustration de la clarté de vue et de la détermination des dirigeants, des peuples et des gouvernements des Etats membres. Leurs aspirations rejoignent les buts et objectifs de la Charte des Nations Unies et les efforts et les activités des Etats membres du mouvement viennent compléter les efforts et les activités de l'Organisation. 22. L'Irak tient à souligner une fois de plus qu'il se félicite de la politique de détente internationale qui a remplacé la politique d'affrontement et de guerre froide. Nous tenons toutefois à souligner en même temps que nous souhaitons que cette détente soit universelle, permanente, fondée sur la justice et le respect des droits des peuples à l'indépendance, à la souveraineté et au progrès. La détente ne doit pas être fondée sur la polarisation ou la répartition des sphères d'influence. Nous ne voulons pas non plus qu'elle se fasse aux dépens des Etats petits et faibles. De ce point de vue, nous appuyons entièrement le contenu de la déclaration finale de la Conférence de Colombo. 23. Parmi les problèmes qui menacent la paix et la sécurité mondiales, voire le destin même de l'homme, figure en premier lieu la persistance implacable de la course aux armements dans le monde. N'est-il point pénible en vérité de voir le coût annuel des armements passer à 300 milliards de dollars, alors qu'il y a quelques années il n'était que de 200 milliards de dollars, et cela à un moment où le désarmement nucléaire plus particulièrement est devenu l'une des exigences les plus pressantes du nouvel ordre international dont nous avons déjà parlé. Le détournement de ces sommes fabuleuses du noble objectif d'un développement socio-économique équitable illustre, de la façon la plus frappante et la plus cruelle, le vaste écart qul existe entre les besoins de la société humaine et la politique effective des Etats. Il confirme ce que nous avons déjà dit, à savoir que ce dont notre monde a besoin, ce sont des

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mesures plus efficaces sur un plan régional et mondial afin de réduire la course aux armements, de mettre un terme à la prolifération des armes nucléaires et de limiter l'utilisation de l'énergie atomique à des fins uniquement pacifiques. Tout en nous félicitant du nouvel accord conclu entre l'Union soviétique et les Etats-Unis d'Amérique 2 , nous voudrions souligner une fois de plus la nécessité de prendre des mesures efficaces pour mettre fin à tous les essais souterrains. Nous voudrions également réaffirmer notre appui aux résolutions et aux projets tendant à établir des zones exemptes d'armes nucléaires. Nous attachons également une attention particulière à la nécessité de voir adhérer tous les Etats sans exception au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires [résolution 2373 (XXII)}.

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persiste dans la région et de l'indifférence manifestée à l'égard de la Déclaration de Lusakaê , des différents appels lancés ultérieurement par les conférences des Etats non alignés et des résolutions répétées adoptées par l'Assemblée générale. L'influence persistante des puissances impérialistes dans l'océan Indien et le fait que certaines d'entre elles renforcent leur présence, intensifient leurs bases militaires et en construisent de nouvelles constituent une menace directe à la sécurité des pays du littoral et de l'arrière-pays et contribuent à aggraver la tension internationale. Nous soulignons une fois de plus la nécessité de soutenir les efforts du Comité spécial de l'océan Indien, notamment pour ce qui est d'accélérer la convocation de la conférence demandée par l'Assemblée dans sa résolution 3259 A (XXIX), et à laquelle participeraient les Etats du littoral et de l'arrière-pays, de même que les principaux usagers maritimes. Nous insistons aussi sur la nécessité de garantir à tous les Etats la liberté de navigation commerciale, de passage? de pêche et de recherche scientifique en haute mer dans l'océan Indien.

24. us événements qui se sont produits pendant l'année écoulée en Afrique australe constituent à nos yeux le commenceme'l~ de l'ultime étape dans l'âpre lutte entre les forces de libé'ration et de progrès et le colonialisme raciste installé dans le pays et soutenu par les puissances impérialistes, au premier rang desquelles figurent les Etats-Unis 28. A cet égard, l'Irak donne son appui et adhère à la d'Amérique. La victoire du peuple de l'Angola, qui a accédé résolution sur l'océan Indien adoptée par la Conférence de à sa pleine indépendance et à la souveraineté en dépit de Colombo [voir A/31/197, annexe IV, résolution 11}. Il va toutes les conspirations dont il avait fait l'objet, y compris sans dire que l'océan Indien constitue une cause de une agression militaire ouverte, a été la dernière étape de la préoccupation plus directe pour les Etats du mouvement libération des peuples des colonies portugaises et la réalisanon aligné, qui composent l'immense majorité des Etats du tion de leur indépendance. Ils sont ainsi venus renforcer le littoral et de l'arrière-pays de cet océan. front des forces qui luttent pour l'établissement d'un nouvel ordre international. Les mesures efficaces prises par 29. Après la victoire des populations de la République le Gouvernement révolutionnaire du Mozambique pour socialiste du Viet Nam, la République démocratique popuresserrer l'embargo imposé au régime minoritaire et raciste laire du Laos et le Kampuchea démocratique sur l'impériade Rhodésie, malgré les sacrifices économiques qu'elles lisme et ses agents, nous voudrions rendre hommage aux entraînent, et l'appui africain et international croissant mesures constructives prises par ces paysafin de consolider donné aux mouvements de libération des peuples de . leur indépendance et de reconstruire leurs sociétés et leurs Zimbabwe, de Namibie et d'Azanie sont de bon augure économies dévastées par l'agression colonialiste. Nous pour l'élimination définitive du colonialisme et du racisme accueillons avec une faveur particulière les mesures prises du continent africain dans un proche avenir. afin de réunifier les deux parties du Viet Nam. Quant à la Corée, nous regrettons de voir la tension monter dans le pays et l'impérialisme renforcer sa présence militaire et ses 25. Je voudrais réafflrmer ici la solidarité de la République d'Irak avec les mouvements de libération africains et son bases en Corée du Sud, ce qui accroît le danger d'une nouvelle guerre et constitue une menace réelle à la paix appui total à l'Organisation de l'unité africaine [OUA} mondiale. Nous insistons à nouveau sur la nécessité de luttant contre le colonialisme et le sionisme. retirer les troupes étrangères de la Corée du Sud afin de permettre au peuple coréen de déterminer son avenir sans 26. En Amérique latine, nous assistons à des tentatives par ingérence étrangère et de réunifier son territoire. lesquelles certaines grandes puissances s'efforcent de créer des régimes qui leur seraient dociles. Elles cherchent à 30. Depuis leur accession à l'indépendance politique, les assurer - contre la volonté des peuples concernés et à pays en développement s'efforcent de venir à bout des l'encontre de leurs intérêts - l'existence de régimes alignés problèmes de sous-développement, héritage d'une longue sur leur politique,qui agiraient en collusion avec elles et qui exploitation, et de réaliser des taux de croissance suffisants fermeraient les yeux sur l'exploitation de leur économie. de développer leur économie de qui leur permettraient Ceux qui se refusent à marcher au pas sont en butte à des manière à réduire le fossé qui les sépare des pays dévetentatives constantes de subversion de leur régime par tous loppés. Ces efforts intenses, toutefois, se sont toujours les moyens possibles. Nous souhaitons dire que l'Irak soutient fermement les tendances progressistes et les heurtés aux réalités de l'ordre international économique actuel, inégal, et qui joue contre les intérêts des Etats en mouvements de libération de l'Amérique latine. Nous développement. salUOns, en particulier, la lutte du peuple chilien et sa ferme attitude contre la dictature. 31. L'Irak a participé de manière active, aux côtés des 27. L'Irak attache la plus grande importance à la Déclara- autres Etats en développement, aux différentes conférences tion faisant de l'océan Indien une zone de paix [résolution 3 Déclaration de Lusaka sur la paix, l'indépendance, le développe2832 (XXVI)} et s'inquiète de la présence impérialiste qui ment, la coopération et la démocratisation des relationsintema2 Traité sur les explosions nucléaires souterraines à des fins pacifiques, signé le 28 mai 1976(voir A/31/125, annexe).

tionales, adoptée lorsd., la troisième Conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement des pays non alignés, tenue du 8 au 10 septembre 1970.

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économiques internationales qui ont eu lieu pour assurer des relations économiques internationales équitables et pour créer un nouvel ordre économique international qui permettrait aux pays en développement de traiter d'égal à égal avec les pays développés et qui les aiderait à réaliser leurs aspirations légitimes: mettre un terme à l'exploitation et assurer un niveau de vie plus élevé pour leur peuple. C'est à cette fin qu'avaient été convoquées les sixième et septième sessions extraordinaires de l'Assemblée générale. L'Irak, à l'époque, faisait partie des Etats qui se déclaraient optimistes quant à l'aboutissement de ces deux sessions. 32. J'avais dit à la fm de la déclaration que j'avais faite à la septième session extraordinaire, le 10 septembre 19754 , que la solution radicale des problèmes économiques internationaux, selon l'Irak, consistait à redresser l'équilibre des forces dans les relations économiques et à évaluer objectivement chacune des propositions positives et chacun des plans constructifs formulés, en fonction uniquement de leur apport individuel à la cause de la justice économique entre Etats et celle de leur souveraineté sur leurs affaires économiques, sans tenir compte de la source de la proposition et à condition qu'elle soit appliquée de bonne foi et sans incidence politique. 33. Mais voici qu'en passant en revue les résultats d'une année entière de négociations, nous ressentons un sentiment de profond désappointement. Au début de ma déclaration, j'avais parlé du conflit entre les forces qui cherchent à créer un nouvel ordre international et les forces qui se cramponnent à l'ordre ancien. Ce conflit se manifeste de la manière la plus patente dans les relations économiques internationales, dans divers domaines et à différents niveaux. La raison principale de la déplorable stagnation qui caractérise les réunions traitant de ces sujets réside, n'en doutons pas, dans l'attitude négative de certains Etats industriels capitalistes et leur intransigeance à l'égard des revendications légitimes des nations en développement. L'Assemblée a, lors de ses sixième et septième sessions extraordinaires, tracé les grandes lignes du nouvel ordre économique international et dressé le plan d'action qui devait en permettre l'exécution. Or, nous constatons que ces Etats s'opposent à toute mesure susceptible de jeter les bases du nouvel ordre. Cela nous amène à conclure que ces Etats ne parlaient pas sérieusement en présentant leurs propositions. leur conduite montre qu'ils manquent de la volonté politique voulue pour mettre en oeuvre les propositions dont ils sont eux-mêmes les auteurs.



34. Cette attitude déplorable a donné lieu aux difficultés qu'a connues la Conférence de Paris sur la coopération économique internationale à laquelle l'Irak prend une part active. La Conférence est quasiment parvenue à une impasse en raison du refus intransigeant de certainspays industriels capitalistes d'accepter les justes exigences des pays en développement, surtout en ce qui concerne la conservation du pouvoir d'achat des revenus de leurs exportations et les dettes qui pèsent lourdement sur ces payset constituent un grand obstacle à leur développement économique. 35. Cette situation s'est reproduite à la quatrième session de la Conférence du Nations Unies sur le commerce et le développement {CNUCEDj, qui a eu lieu à Nairobi du 5 au 4 Voir Documents officiels de l'Assemblée générale, septième session extraordinaire, Séances plénières, 2346 e séance, par. 171.

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31 mai 1976 et qui avait suscité. chez le Groupe des Soixante-Dix-Sept les plus grands espoirs, d'autant plus qu'ils avaient présenté à la Conférence un programme intégré préparé par la troisième Réunion ministérielle du Groupe à Manilles. Lesrésultats de la quatrième session ont été décevants et n'ont pu répondre aux aspirations légitimes des pays en développement. En outre, des Etats industriels capitalistes ont commencé à adopter certaines attitudes négatives, comme de recourir à des tactiques destinées à rompre runité des Etats en développement, à lespartager et à semer la zizanie entre eux afin'de les détourner de leurs objectifs principaux. Cependant - nous le proclamons avec fierté et satisfaction -, toutes ces tentatives se sont soldées par un lamentable échec grâce à la solidarité du Groupe des Soixante-Dix-Sept qui est sorti plus uni encore de la Conférence et pénétré d'une foi plus forte en la justice de sa cause. les pays du Groupe sont convaincus plus que jamais de la nécessité d'accélérer l'instauration du nouvel ordre économique. Le Groupe des Soixante-Dix-Sept a refusé de se laisser entraîner dans des conflits secondaires qui pourraient le détourner de l'objectif essentiel. Il a même réussi à établir, au cours de la récente Conférence sur la coopération économique entre les pays en développement et les réunions qui l'ont précédée, à Mexico, un programme pratique de coopération économiquë panni ses membres {voir A/C.2/31/7j. 36. Je suis heureux de dire que, pendant la Conférence de Colombo, l'Irak a attiré l'attention des pays en développement sur la nécessité d'établir des organisations spécifiques pour les producteurs de matières,premières à l'instar de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole. La délégation de l'Irak à la Conférence a présenté une étude économique sur la question, dans 'la ferme conviction que les producteurs de produits de base parmi les pays en développement devraient serrer les rangs pour faire face aux monopoles mondiaux et pour obtenir des prix équitables pour leurs produits, cela étant pour eux l'unique moyen d'accroître leur capacité d'importer ce dont ils ont besoin pour développer leur pays. 37. Nous pensons que l'attitude de certains Etats industriels capitalistes, et à leur tête les Etats-Unis d'Amérique, et leurs tentatives réitérées de choisir l'affrontement ou de faire des promesses sans lendemain de préférence à des négociations fructueuses et à un dialogue positif démontrent une manière égoïste d'analyser les exigences futures des relations économiques internationales. D'autre part, nous tenons à exprimer notre satisfaction et notre appréciation à certains des Etats industriels d'Europe occidentale qui ont adopté une attitude relativement positive et manifesté une plus grande compréhension du bien-fondé des demandes pressantes des pays en développement. Nous sommes particulièrement sensibles à la sympathie que ces Etats ont manifestée aux pays en développement lors de la quatrième session de la CNUCED et des sessions de la Conférence de Paris sur la coopération économique internationale. 38. Avant de conclure, je voudrais parler de l'attitude de l'Irak à l'égard de l'Organisation des Nations Unies. Des S Voir Actes de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le dé"eloppement, quatrième session, vot 1 : RappOrt et annexes (publication des Nations Unies, numéro de vente: F.76.II.D.I0), annexe V.

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etrorts tenaces sont faits pour affaiblir le rôle desorganisations int~r..tionales et pour en minimiser l'importance, efforts qui ont pris tout particulièrement notre organisation pour cible. Des voix se sont élevées pour condamner la nouvelle majorité et les justes résolutions qu'elle adopte~ voix qui ne s'étaient pas fait entendre durant la période initiale de la vie des Nations Unies, .lorsque les Etats occidentaux dirigés par les Etats-Unis· d'Amérique dominaient complètement l'Organisation et pouvaient 2 volonté obtenir la majorité nécessaire. Il est en vérité regrettable de voir certains Etats, notamment les Etats-Unis d'Amérique, ébranler de plus en plus la confiance de la communauté internationale en l'aptitude de l'Organisation à atteindre les objectifs désirés. L'emploi du veto au Conseil de sécurité a em~ché le Conseil de s'acquitter des fonctions qui lui sont attribuées par la Olarte. Le meilleur exemple en est l'occupation persistante de la Namibie parl'Afrique du Sud et .le défi continu que l'entité sioniste oppose aux résolutions de l'Organisation des Nations Unies et à la communauté internationale en refusant de se retirer de Jérusalem , et de. autre. territoires arabes occupés. 39. L'exercice du droit de veto ou la menace du recours à ce drôit contre une résolution visant à réaliser les objectifs et les buts m6mes de la Olarte des Nations Unies est contraire au principe de la bonne foi dans la mise en oeuvre des instnaments internationaux. Il convient donc d'y voir un abus illégal de ce droit. n ne peut en résulter qu'une confiance affaiblie dans l'aptitude du Conseil de sécurité à protéger l'intégrité tenitoriale des Etats, contraignànt ceux-ci l revenir aux méthodes traditionnelles qui ont infligé à l'humanité le fléau de deuxguerres mondiales. 40. Nous croyons primordialement en la nature démocratique des relations internationales. Nous croyons en l'application de cette démocratie dans les organes et institutions des Nations Unies de meme que dans leurs programmes. Nous sommes pour le renforcement et la consolidation de cette organisation mondiale sur une base démocratique solide, parce que nous savons que la société future que nous souhaitons pour nos peuples ne sera réalisée ni ne pourra survivre que s'il existe une organisation internationale forte, propre à assurer l'administration et le développement du nouvel ordre avec la participation active de tous ses membres. C'est un noble objectif que de renforcer les Nations Unies et de leurpermettre de jouerun rôle essentiel dans la communauté à laquelle nous aspirons. Nous devrions tous conjuguer nos efforts à en poursuivre la réalisation.

sous la présidence de M. Amerasinghe, nostravaux rempor: teront de grands succès. 42. Nous adressons également nos chaleureuses félicitations à M. Gaston Thom, président de la trentième session de l'Assemblée générale, pour les succès remportés dans ses hautes fonctions. 43. Nous sommes enfm heureux d'exprimer à la République des Seychelles nos sincères félicitations et nos souhaits de chaleureuse bienvenue au sein de l'Organisation. 44. Nous déplorons vivement le fait que la République socialiste du Viet Nam soit encore empêchée de participer à nos travaux bien qu'elle remplisse toutes les conditions requises par la Charte des Nations Unies. Les Etats-Unis d'Amérique ont décidé d'abuser encore une fois de leur droit de veto sans aucune raison valable. C'estlà un mépris de la volonté de tous les peuples' épris de paixet de justice et également un défi manifeste lancé à la communauté internationale. Nous renouvelons ici notre ferme soutien à la candidature de la République socialiste du Viet Nam comme membre de notre organisation internationale. Nous renouvelons également notre soutien à la candidature de la République populaire d'Angola, dont nous regrettons l'absence parmi nous.

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45. La trente et unième session de l'Assemblée générale se tient au moment où tous les peuples du monde et notamment les peuples des pays non alignés et du tiers monde mènent partout une lutte victorieuse contre l'impérialisme, le colonialisme, le néo-colonialisme, le racisme, le sionisme et contre toutesles formes d'ingérence, d'agression, d'expansion et d'exploitation étrangères, pour l'indépendance, la souveraineté, l'intégrité territoriale,.le droit de disposer de leur propre destinée et pourl'instauration d'un nouvel ordre économique international fondé sur la justice et l'égalité. le succès de la récente cinquième Conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement des pays non alignés, à Colombo, vient confmner ce mouvement impétueux de la lutte des peuples menée sur tousles plans~ politique, militaire, diplomatique, économique, organisa- . tionnel, pourleurliberté, leur dignité et le progrès social. 46. Nous vivons dans un monde en pleine et rapide

41. M. IENG SARY (Kampuchea démocratique)6: La délé'gation du Kampuchea démocratique est heureuse d'adresser ses chaleureuses félicitations à M. AmeraGinghe pour son élection unanime à la direction des travaux de cette trente e'l unième session de l'Assemblée générale. La responsabilité qui lui est confiée constitue un vibrant hommage accordé à son pays, Sri Lanka, pour sa politique constante d'indépendance, de paixet de non-alignement et, l travers Sri Lanka, qui assume actuellement la présidence du groupe des pays non alignés, elle marque également un vibrant hommage rendu à tout le mouvement et aux principes de non-alignement. Nous sommes persuadés que,

mutation. Au cours de ces trois dernières décennies, les peuples d'Asie, d'Afrique et d'Amérique latine, exploités et opprimés pendant des siècles, se sont éveillés, ont pris conscience de leurs propres forces et, les armes à la main, se sont engagés dans des luttes âpres, complexes et pleines de sacrifICes pour se libérer du système inique du colonialisme ancien et nouveau, pour se débanasser de tous les liens de domination et d'exploitation étrangères. Ils ont arraché de hautelutte leur Ube~,leur indépendance et leur dignité, et ils ont recouvré le droit de disposer de leur propre destinée. Ces victoires ont ébranlé au fur et à mesure lesfondements mêmes du système colonialiste et néo-colonialiste. Elles ouvrent à l'humanité tout entière la voie de la libération totale. Partout, la volonté d'indépendance nationale finit par triompher. Aucune force au monde ne peut venir à bout dela détermination des peuples à recousrer leurliberté, leur dignité et leur entité nationale.

6 L'orateur s'est exprirM ~n khmet. La version française ete sa ct6daration a été communiquée par la etéléption.

47. Des ruines du colonialisme émergent des dizaines de nouveaux Etats indépendants qui s'engagent résolument



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dans la lutte pour défendre et consolider le~r indépendance politique et économique, leur souveraineté et leurintégrité territoriale contre tous les actes de domination, d'exploitation, d'ingérence et d'agression: des grandes puissances riches. Ds mobilisent toutes leurs potentialités et leurs capacités pour mettre en oeuvre leur droit inaliénable de disposer de leurs ressources nationales et de bâtir une nouvelle société en conformité avec les aspirations de leur peuple et avec les conditions spécifiques de leur nation. Marqués par lesmêmes. vicissitudes du passé sous les régimes colonialistes et liés par des aspirations et des intérêts communs, ces Etats indépendants du tiers monde rejettent d'un commun accord les relations internationales désuètes fondées sur l'inégalité et la dépendance. Ils réclament avec force l'établissement de relations nouvelles entre les peuples et les nations, adaptées aux changements sianificatifs intervenus dans le monde et fondées sur les principes de respect mutuel de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, d'égalité et des avantages réciproques, de non-ingérence dans les affaires intérieures d'autresEtats, du droit de chaque peuple à régler lui-même ses propres affaires. 48. Ces principes sont ceux du mouvement non aligné. Né

du refus catégorique opposé à la politique de blocs et de la nécessité impérieuse pour les Etats nouvellement indépendants de préserver et d'affermir leur liberté et leur souveraineté chèrement acquises contre l'ambition, la convoitise et les vi:oées d'expansion des grandes puissances riches, le mouvement non aligné vient une nouvelle fois de manifester sa vitalité et son dynamisme à la Conférence de Colombo. Il est devenu, avec toutes les autres forces du tiers monde et celles éprises de paix et de justice dans le monde, un courant d'une ampleur et d'une puissance sans précédent qui ébranle les structures d'un monde en pleine mutation. Les principes du non-alignement imprégnés de justice et d'équité expriment l'aspiration profonde et la volonté résolue des pays du tiersmonde qui englobent près des trois quarts de la population de notre planète et constituent la majorité des Etats membres de notre communauté internationale. Et grâce aux efforts persévérants du mouvement non aligné, ces principes s'imposent désormais au reste du monde. 49. La cohésion des pays non alignés, fondée sur ces

principes et sur des objectifs de lutte clairs, leur action résolue, fondée sur la solidarité des pays du tiers monde réunis dans le Groupe des Soixante-Dix-Sept, constituent une force puissante. Durant ces dernières années, le mouvement non aligné a pris d'importantes initiatives pour une conception plus juste et plus réaliste des rapports entre les peuples et les nations. La convocation de la troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer a été faite sur la suggestion de la troisième Conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement des pays non alignés, tenue à Lusaka en septembre 1970. La lutte pour l'instauration d'un nouvel ordre économique international a été lancée par la quatrième Conférence des chefs d'Etat ou de gouvernement des pays non alignés, à Alger en septembre 1973, qui a pris l'initiative de demander à l'Organisation de convoquer les sixième et septième sessions extraordinaires de l'Assemblée générale. La troisième Réunion ministérielle du Groupe des Soixante-Dix-Sept à Manille, la quatrième session de la CNUCED à Nairobi et, tout récemment, la Conférence sur la coopération économique entre lespays en

développement à Mexico montrent par ailleurs le dynamisme et la solidarité qui animent le Groupe des SoixanteDix-Sept dans ses efforts pour l'avènement d'un nouvel ordreéconomique international. 50. La voix des pays non alignés et du tiers monde est devenue ainsi une voix que la communauté mondiale ne peut ignorer dans tous ses débats et dans la recherche des solutions aux problèmes internationaux. L'émergence de nombreux Etats indépendants du tiers monde, le dynamisme et la vitalité du mouvement non aligné ont changé la face du monde, qui n'est plus à l'image façonnée par les grandes puissances riches au moment de la création de l'Organisation des Nations Unies, au moment où les rapports internationaux de domination et de dépendance n'étaient pas encore misen cause. 51. Lepeuple du Kampuchéa ne s'èst pastenu à l'écart des bouleverSements dans le monde. Il a participé activement avec tous les autres peuples à la lutte commune contre l'impérialisme, le colonialisme, le néo-colonialisme, pour se libérer de toutes les formes de domination, d'oppression et d'exploitation. Il n'a jamais accepté le joug du système colonialiste et néo-colonialiste qui lui a été imposé pendant plus d'un siècle et contre lequel il a mené dèsle début une lutte longue, difficile, opiniâtre et complexe sur tous les plans, politique, militaire, diplomatique, remportant des victoires successives jusqu'à la victoire totale sur la guerre d'agression de l'impérialisme américain, le 17 avril 1975. Pour la nation et le peuple du Kampuchea, cette glorieuse victoire a une trèsgrande portéehistonque, car elle marque leur libération totale et 4éfinitive de l'impérialisme, du colonialisme, du néo-colonialisme et de toutes les autres formes de domination et d'exploitation. Notre nation tout entière a recouvré son âme et son entité. Notre peuple a retrouvé sa dignité et tient désormais fermement entre ses mains sa propre destinée en toute indépendance et souveraineté. 52. Le 17 avril 1975 est aussi la victoire de la solidarité indéfectible manifestée à la lutte du peuple du Kampuchea par les peuples et les pays non alignés et du tiers monde et par tous les peuples et pays épris de paixet de justice dans le monde, y compris le peuple, la jeunesse et les hommes politiques progressistes épris de paix des Etats-Unis d'Amérique. C'est enfinla victoire de la politique d'indépendance, de paix et de non-alignement contre la politique de domination, d'oppression, d'exploitation, d'ingérence et d'agression.· 53. Pour arracher cette victoire historique, notre nationet notre peuple ont dû consentir d'immenses sacrifices. Plus d'un million d'habitants ont été tués·et blessés, soit environ 13 p. 100 de la population totale. L'économie a été ravagée. Les moyens et instruments de production ont été en grande partie détruits: des centaines de milliers de boeufs et de buffles nécessaires aux travaux agricoles ont été tués; les usines, plantations, champs, rizières, forêts ont été détruits de 70 à 80 p. 100; les voies de communication, ponts, routes, voies ferrées, ports, etc., l'ont été de 60 à Sp p. 100; des centaines de villages et agglomérations urbaines ont été rasés et rayés de la carte. 54. Notre nation et notre peuple ont consenti tous ces lourds sacrifices, par amour de la patrie, pour la libération

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du pays et leur propre libération, pour l'honneur et la dianité .nationale, la démocratie, l~ paix et l'intégrité territoriale et aussi pour la solidarité avec les peuples du monde, les mouvements de libération nationale et de démocratie, et pour la paix dans le monde.

55. C'est avec ces mêmes motivations que, immédiatement aprbs la libération, notre peuple s'est engagé, partout dans le pays, dans un vaste et impétuc\lx mouvement révolutionnaire de masse, pour remplir deux tâches fondamentales : défendre et édifier le pays.

56. Depuis la libération, nous avons défendu avec succès et consolidé les acquis de la révolution. La sécurité règne sur tout le territoire. Toutefois, nos propres expériences et celles des autres révolutions dans le monde nousenseignent que, aprbs leur défaite, les impérialistes américains, leurs valets et les autres fortes réactionnaires continuent sans arret à s'achvner contre notre pays, notre peuple et notre révolution. Comme il leur est impossible sinon difficile de nous attaquer ouvertement de l'extérieur, ils s'évertuent à rassembler les débris des forces de trahison pour mener des activités de subversion, de provocation, de division et de sape à l'intérieur de notre pays et pour s'ingérer dans nos affaires intérieures. Grâce à une vigilance révolutionnaire de tous les instants et à une union étroite, notre nation, notre peuple et notre armée leur ont infligé de sévères défaites. Mais, guidés par leur nature agressive et aveuglés par leur ambition démesurée, les impérialistes américains, leurs valets et les autres forces réactionnaires ne veulent pas tirer leçon de leur défaite et ils s'obstinent à poursuivre leurs activités criminelles. Il est certain que notre peuple et nos forces armées révolutionnaires leur infligeront encore, en toute indépendance et souveraineté, de nouvelles et honteuses défaites. 57. Aprbs la guerre, nous avons résolu au fur et à mesure les problèmes posés par le relèvement économique dans les domaines agricole, artisanal, industriel, social, etc. En particulier, nous avons résolu fondamentalement le probl.me des. vivres. La populatlon n'a pas à se soucier de la famine. Nous continuons à résoudre avec succès nos probl~es afin de bâtir une économie indépendante sans laqueUe une véritable indépendance politique ne saurait exister. 58. Dans cette nouveUe étape de sa lutte, notre peuple continue à s'en tenir fermement à la même ligne politique qui l'a conduit à la victoire historique du 17 avril 1975, à savoir la ligne d'indépendance, de souveraineté et du principe selon lequel il faut compter sur sespropres forces, le principe de l'autosuffisance. Il continue dans l'enthousiasme et dans l'union nationale à faire preuve d'esprit createur, de détermination et de vigiiance révolutionnaire.

59. Beaucoup de peuples et pays amis nous ont manifesté leur soutien et leur encouragement à poursuivre dans cette voie. Ils nous ont accordé des soutiens et aides qui contribuent à renforcer notre indépendance, notre souveraineté et notre intégrité territoriale, et à resserrer nos liens d'amitié et de solidarité entre nos peuples et nos pays. Nous sommes heureux de renouveler ici, à tous ces peuples et pays amis, l'expression de la profonde gratitude de notre peuple et de notre gouvernement. ;.. 1

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60. Notre peuple a toujours voulu vivre en paix et en liberté à l'intérieur des frontières de son pays pour y bâtir une société conforme à ses propres aspirations. Bien qu'agressé, dominé et asservi durant plusieurs siècles et amputé d'une grande partie de son territoire national, notre peuple ne nourrit aucun sentiment de mépris ou d'hostilité, aucune visée d'intervention, d'agression. et d'expansion à l'égard d'aucun peuple et d'aucun pays. Dans ses relations extérieures, le Kampuchea démocratique continue toujours à mener une politique d'indépendance, de paix, de neutralité et de non-alignement. C'est là un choix stratégique et non conjoncturel, car il est conforme aux aspirations de notre peuple, à sa culture, à son histoire et. à la position géographique de notre pays. Pays non aligné, le Kampuchea démocratique respecte et applique scrupuleusement les principes de non-alignement, lesquels sont conformes aux principes fondamentaux énoncés dans la Charte des Nations Unies. Il ne participe à aucune alliance ni à aucune association régionale. Il s'oppose à toute installation de base militaire étrangère sur son territoire et à toutes les formes d'intervention et d'ingérence dans ses affaires intérieures. Notre peuple se doit de défendre résolument son indépendance, sa souveraineté nationale, son intégrité territoriale et son droit inaliénable de décider lui-même de sa propre destinée pour lesquels il a tant lutté et consenti tant de sacrifices. En même temps, le Kampuchea démocratique continue à mobiliser ses efforts pour établir et entretenir, avec ses voisins comme avec tous les autres pays dans le monde, d'étroites relations d'amitié fondées sur le strict respect mutuel de l'indépendance, de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, du principe d'égalité et des avantages réciproques. Jamais le Kampuchéa démocratique ne s'ingère dans les affaires intérieures des autres pays. Il respecte scrupuleusement le droit souverain de chaque pays de 'disposer et de décider lui-même de ses propres affaires sans· aucune ingérence étrangère. 61. A tous les mouvements de lutte des peuples pour l'indépendance, la liberté, la démocratie et le progrès social, contre l'impérialisme, le colonialisme, le néo-colonlalisme, le racisme, le sionisme et toutes les autres formes de domination et d'exploitation étrangères, le Kampuchea démocratique continuera comme par le passé à manifester sa solidarité agissante et son ferme soutien. 62. Le dynamisme irrépressible du mouvement émancipateur des nations et des peuples opprimés alerme l'impérialisme et toutes les forces de domination et d'exploitation étrangères qui multiplient leurs activités pour renforcer leurs derniers bastions, préserver leurs privilèges et freiner les aspirations des peuples à la liberté, à la justice et au progrès social. 63. Premièrement, la Corée reste divisée depuis plus de 30 ans, car les Etats-Unis d'Amérique s'obstinent à poursuivre leur politique de "deux Corées" et leur domination sur la partie sud de la Corée. Au mépris du communiqué conjoint nord-sud, en date du 4 juillet 1972, et de la résolution 3390 B(XXX), ilsont renforcé leurs forces d'occupation en Corée du Sud et y ont envoyé de grandes quantités d'armes modernes y compris des armes nucléaires. Ils ont dressé des plans pour agresser et occuper la République populaire démocratique de Corée en quelques jours. En Corée du Sud, le régime néo-colonialiste arrête, emprisonne, assassine les

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18e léan"" - 5 octobre 1916

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patriotes coréens tenus coupables d'avoir réclamé la réunification indépendante et pacifique de leurpatrie.

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et constant à la République populaire.de Chine dans, salutte pour le 'respect de sa souveraineté nationale et de son intégrité territoriale, pour le retour de cette ne en son sein.

64. Tous ces faits montrent clairement que les Etats-Unis

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d'Amérique et le régime de Séoul ptéparent activement une nouvelle agression de la République populaire démocratique de Corée, que les forces américaines stationnées en Corée du Sud constituent en fait l'obstacle fondamental à la réranification de la Corée et une grave menace à la paixdans cette région du monde.

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65. Le Kampuchea démocratique soutient fermement' les

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trois principes et l'orientation en cinq points du président Kim Il Sung pour résoudre le problème de Corée. Le problème de Corée ne peut être résolu que conformément à la résolution 3390 B (XXX), c'est-à-dire par la cessation de l'intervention et de l'agression des Etats-Unis d'Amérique en Cotée, le retrait total de la Corée du Sud des forces américaines et de leur matériel militaire, doni les armes nucléaires, ,la dissolution du prétendu "Haut Commandement des Nations Unies" et la transformation de l'accord provisoire d'armistice en un accord de paix.

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66. Deuxièmement, au Moyen-Orient, tant que le peuple

palestinien n'aura pas recouvré ses droits nationaux inaliénables, il sera vain d'espérer y établir une paix durable.

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Etats-Unis d'Amérique, à faire obstacle à tous les efforts et à toutes les résolutions pertinentes de l'Organisation des Nations Unies en vue de régler le problème. Il s'obstine à poursuivre son agression contre les peuples palestinien et arabe,à refuser au peuple palestinien l'exercice de sesdroits nationaux inaliénables reconnus par la résolution 3236 (XXI'Ç). Bien 'plu~, il renforce l'établissement de ses colonies de peuplement sur les territoires arabes occupés parla force.

fl8. Le Kampuchea démocratique a toujours soutenu fermement la justelutte du peuple palestinien et il continuera àle faire jusqu.'à ce que le peuple palestinien puisse exercer ses droits nationaux inaliénables y compris ses droits à l'autodétermination, à l'indépendance et à la souveraineté, et jusqu'à ce 4u'il puisse exercer le droit inaliénable de retourner dans son foyer et vers ses biens d'où il a été déplacé et déraciné. Nous nous réjouissons des progrès importants réalisés par l'Organisation de libération de la Palestine, qui est reconnue par l'Organisation des Nsttons Unies, le groupe des pays non alignés, Ja Ligue des Ewts arabes, l'Organisation de l'unité africaine et l"écrasantt majorité de la communauté internationale. 69. Le Kampuchea démocratique continaera égalemf:'nt à soutenir fermement la juste lutte des autres peuples arabes pour récupérer leurs territoires occu~s de force par le sio.nisme israélien depuis 1967. Nous avons la conviction que, grâce à leur lutte solidaire, per~vérante, opiniâtre et résolue, et grâce à la solidarité de tt~UlJ les peuples épris de paix et de justice, la cause justl' et sacrée du peuple palestinien et des autres peuples arabes triomphera.

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continuent à se poser avec acuité• 72. Au Timor oriental, le peuple est toujours frustré de I'indépendance qu'il a pourtar4t chèrement acquise après une longue et vaillante lutte. En effet, au lendemain, mëme de cette indépendance, son pays a été agressé puis annexé parla force. L' Assembl~ générale, à sa trentième session, et le Conseil de sécurité ont adopté des résolutions" demandant le retrait de toutes les forces étrangtres, le respect par ' tous les pays de l'intégrité territoriale du Timor oriental et des droitsinaliénables du peuple timorais à l'autodétermination et à l'indépendance. Ce sont !à des rés,olutions fort pertinentes, mais que le pays frustràteur continue à ignorer. L'annexion du Timor oriental est un acte perpétré au mépris des aspirations de son peuple. La juste lutte du peuple et du Gouvernement de la République démocratique du Timor oriental, sous la direction du Frente Revolucitmâria Timor Leste Independente 1FRET/LIN},: pour recouvrer son indépendance reçoit le soutien et la solidarité agissante du Kampuchea démocratique. Ni la force ni les sophismes ne pourront affaiblir la volonté d'indépendmce du peuple du Timor oriental.

67. Le sionisme israélien continue, grâce à l'aide des

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71. Quatrièmement, les problèmes de décolonisation

70. Troisièmement, Taiwan n'a pas encore pu être réinté-

grée à sa mère-patrie à cause de l'intervention et de l'occupation militaire des Etats-Unis d'Amérique depuis plus de 27 ans déjà. Nous renouvelons notre soutien ferme

73. Cette volonté d'indépendance s'affirme aujourd'hui avec une force sans précédent en Mrique australe, qui est devenue le théâtre le plus brûlant de la décolonisation. Les régimes minQritaires racistes de Salisbury et de Pretoria ont rejeté toutes les décisions de l'Organisation des Nations Unies et ont refusé l'offre de changement pacifique, contenue dans le Manifeste de Lusaka'. Avec l'Lde d'autres puissances impérialistes, ils accentuent les mesures de répression, renforcent leur domination fasciste, intensifient leurs préparatifs de guerre et multiplient leurs manœuvres de division contre les peuples de Zimbabwe, de Namibie et d'Azanie. Les massacres comme celui de Soweto, les arrestations, détentions, tortures et d6portations des populations civiles se poursuivent et sont de véritables défis lancés à la communauté m.temationale. Mais les p;JJples de l'Afrique australe sont arrivés au point de ne plus subir dans le silence les humiliations, la servitude et l'injustice en raison de la couleur de leur peau. Os ont intensifié avec détermination leur combat contre le système inhumain et oppressif de l'apartheid et de la discrimination raciale pour recouvrer la liberté, lajustice et la dignité humaine. 74. Nous apporèons notre entièr~ solidarité aux luttes des peuples de Zimbllbwe, de Namibie et d'Azanie ainsi qu'à tous les pays amiS, dans cette région de l'Afrique australe qui, en soutien à I.:eS luttes, ont prisdes mesures énergiques contre les régime,s l'acistes de Salisbury et de Pretoria. Par leur combat résolu el persévérant, par leur unité et leur ' vigamce devs;,t les manoeuvres de division de l'impérialisme et de toutes les forces de domination étrangère, les peuples de Zimbabwe, de Namibie et d'Azanie arracheront leur indépendance et leur dignité humaine. Ce combat a 7 RésoMion 3485 (XXX) cie ..ASlemblée ,énérale et résol~tionl 384 (1975) et 389 (1976) du Conleilde ~cudt~. 8 Voir Docu~nt' oli7citl$ dt 1'Â6,~mblét lénérllit, "finitqUlltrlimt "lIIon, ÂnMXtI, point 106 de l'ordre du jour, docUment A/7754.

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Allelb"" "'.lIe - TRIlleel _me ItI!Iion - Séances plénièrea

reçu un iJnportantencouragement de tous les paysafricains qui ont lancé dans l'unité, au troisième' Sommet de l'OUA', un vibrant appel au' renforcement de la lutte armée et ont décidé d'accorder à cet effet le maximum d'aide politique, économique et militaire. C'est là une position juste qui montre que l'Afrique appartient aux Africains, que la décolonisation du continent africain est l'oeuvre des peuples africains. Nous ,apportons notre soutien total à cette juste position ainsi qU'à tous les efforts des peuples africain$ pour la décolonisation totale de l'Afrique.

15. Dans cet esprit, nous renouvelons notre ferme solidarité avec la lutte du peuple des Comores pour le respect de son'unité nationale, de sa souveraineté et de son,intégrité territoriale par la réintégration de l'île Mayotte à l'archipel. 16. En ce qui concerne le Sahara occidental, conformément à notre position constante, nous estimons que ce problème doit être réglé sur la base du principe de l'autodétermination. Nous sommes confiants que le $ommet de l'OUA saura prendre des décisions conformes à l'esprit de l'amitié et de la solidarité des Etatsde la région.

80. Par ailleurs, il convient d'adopter une solution à l'anachronisme actuel constitué par le contrôle que les grandes puissances riches continuent à exercer notamment au sein du Conseil de sécurité alors que les pays du tiers monde s'affhment avec toujours plus de force sur la scène internationale comme au sein de l'Assemblée générale. Cet anachronisme dessert et affaiblit le rôle de l'Organisation. Il est évident que le rôle, la composition et les règlements du Conseil de sécurité gagneraient à être modifiés en fonction des nouvelles réalités mondiales. Il convient d'étudier sérieusement la limitation, sinon l'abolition, du droit de veto dont l'usage n'a servi, en fait, qu'à préserver les privilèges des grandes puissances riches contre les intérêts du tiers monde. En effet, l'usage du droit de veto polir s'opposer aux mesures justes et pertinentes prises par la majorité des Etats Membres des Nations Unies contre les Etats qui ont violé la Charte a paralysé les efforts de l'Organisation dans la recherche d'une solution au problème palestinien et au problème de décolonisation en Mrique australe. De même, l'usage du droit de vetopour s'opposer à l'admission de nouveaux membres au sein de l'Organisation est un frein mis au dynamisme du tiers monde.

12 milles marins prétendus "passag par certaines gran des fms d'espionn notre peuple.



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17. Par aUleurstnous appuyons, fermement les mouvements d'émancipation des peuples d'Amérique latine. Nous renouvelons notre solidarité avec le peuple et le Gouvernement de Cuba dans leur revendication légitime pour faire restituer la base de Guantanamo·par Ies Btats-Unis d'Amérique. Nous soutenons la juste lutte du peuple et du. Gouvernement de. Panama pour recouvrer leur souveraineté effective et leurjutidicti~n totale sur la ZOne du canal. Nous réitérOns notre solidarité au peuple de, Porto Rico dans sa lutte pour le plein exercice de sesdroits nationaux.

18.

Cinqui~mement,

les profonds changements intervenus sur la scene internationale durant ces trois dernières déconnies impliquent forcément une nouvelle structuration de rOrganisation des Nations Unies et la révision de sa charte arm qu'elles soient adaptées aux réalités actuelles et répondent aux aspirations de tous les peuples qui veulent être maîtres de leur propre destinée et disposer des ressources nationales en toute indépendance et souveraineté, établir des relations internationales fondées sur la justice et, l'égalité. dans un monde nouveau fondé sur l'indépendance authentique~ la démocratie, le progrès social et 'la paix, et débarrassé de l'impérialisme, du nêo-coloniaIisme, du racisme et de toutes les ~utres formes de domination et d'exploitation étrangères.

81. D est indéniable que, si l'on veut réellement renforcer le rôle de l'Organisation des Nations Unies à l'époque actuelle, les décisions concernant les grands problèmes -iondiaux ne sauraient plus être l'apanage des grandes _..issances riches, mais devraient relever de la responsabilité de tous les Etats, grands et petits, placés sur un même pied d'égalité. Et l'organe où cette responsabilité pourrait s'exercer avec le plus d'efficacité est l'Assemblée générale, où tous les Etats sont représentés et dont les pouvoirs gagneraient à être plusétenduset plusefficaces.

83. Sixièmement, la troisième Conférence des Nations Unies sur le droit de la mer piétine, à cause notamment de l'obstination des grandes puissances maritimes à 'préserver leurs privilèges et à ne pas respecter le droit souverain des autres Etats côtiers. Notredélégation voudrait réitérer icila position du Kampuchea démocratique sur un certain nombre de problèmes. 84. I.e Kampuchéa démocratique estime que la mer doit être mise, au service du développement, du bien-être et de la prospérité des peuples, de la paix et de la justice. Les nouvelles règles du droit de la mer doivent garantir tous les Etats et plus particulièrement les. Etats en développement contre toute menace à leur sécurité, à leur souveraineté et à leur intégrité territoriale. La liberté de navigation et le développement du commerce international ne doivent pas servir de prétexte pour limiterIa souveraineté des Etats côtiers et leurs droitssur les ressources naturelles de la mer.

9.Troisième sessiQnde la Ccmférence des chefs d'Etat et de lOuvernement de l'Orsarùsation de l'UlÛté africai.ne, tenue à Addis-Abéba du 5 au 9 novembre 1966.

85. Conformément â ces prmcipes, le Kampuchea démocratique précise de nouveau qu'il ne peut accepter les "passages inoffensifs" sur sa mer territoriale qu'il a fixée à

87. En ce qui co chea démocratiqu entière souveraine tation de ses ress sujette à aucune réserve en ce sen plateau continent relIes pour des r entreprendre, que de telles activit' Kampuchea dém fait accompli à s entreprise étrangè atteinte à ses droi

88. S'agissant de fonds marins de patrimoine comm une autorité inte nécessaires, peut développement.

82. La révision de la Charte et la nouvelle structuration de l'Organisation revêtent un caractère très important, car elles ont une très longue portée. Elles doivent donc être adaptées à l'évolution irréversible de notre monde vers un monde meilleur et plus juste. L'efficacité des actions de l'Organisation est liée aux réponses qu'elle saura donner et aux positions qu'elle saura prendre face aux nouvelles réalités mondiales.

79. ta révision de la Charte des Nations Unies doit avoir pour objec.tif essentiel le renforcement du rôle de l'Organisatlon dans la recherche des solutions aux importants et graves problèmes du monde actuel dominé par les problèmes du tiers monde et aussi dans l'application effective des résolutions de notre assemblée, générale. A cet effet, il est d'abord nécessaire que les hautes responsabilités au sein de notre organisation mondiale soientconfiées en priorité à des personnalit~s qui ont Une parfaite connaissance des problèmes du tiers monde, qui ont manifesté Jeur détermf nation de se.rvir cet objectifet qui ont reçu la confiance des pays. du tiersmonde.

86. Le Kampuch droit de tout Et mique exclusive partie de la ha économique, l'Eta aux fins de l'e conservation et naturelles, du fo"l susjacentes. Nul venir puiser ces r l'Etat côtier. Un souvereineté de l'

..

89. Les problèm rent la préoccup bientôt quatre an efforts pour rem actuel. Ce systè domination, d'ex pays développés dans le superflu développement s' rent, depuis l'acq toujours confron misère, de la ma! l'analphabétisme. 90. Let; termes dl continuent à se d matières première ment dévalorisés. tiens financières tragique. Par aill permis l'importati et financière du à savoir notam dévaluation des population.

ISe séance - 5 œtobre 1976

12 mâles marins depuis septembre 1969. En effet, les prétendus "passages inoffensifs" sont maintes fois utilisés par certaines grandes puissances maritimes et leurs alliés à des fms d'espionnage et de subversion contre notre payset notre peuple. 86. Le Kampuchea démocratique soutient sans réserve le droit de tout Etat côtier de disposer d'une zone économique exclusive de 200 mâles marins et ne faisant pas partie de la haute mer. A l'intérieur de cette zone économique, l'Etat côtiera les droitssouverains et exclusifs aux fms de l'exploration et de l'exploitation, de la conservation et de la gestion de toutes les ressources naturelles, du fO"ld de la mer et de son sous-sol et deseaux susjacentes. Nul ne peut prétendre, sous aucun prétexte, y venir puiser ces ressources sans autorisation préalable de l'Etat côtier. Un tel acte constitue une violation de la souveremeté de l'Etai côtier. 87. En ce qui concerne le plateau continental, le Kampuchea démocratique estime que l'Etat côtieren a la pleine et entière souveraineté aux fms de l'exploration et de l'exploitation de ses ressources naturelles. Cette souveraineté n'est sujette à aucune limitation, aucune restriction, aucune réserve en ce sens que, si l'Etat côtier n'explore pas son plateau continental ou n'exploite pas ses ressources naturelles pour des raisons qui lui sont propres, nul ne peut entreprendre, quelle qu'en soit la circonstance ou la raison, de telles activités sans son consentement exprès. Le Kampuchea démocratique s'oppose catégoriquement à tout fait accompli à son préjudice, à toute action ou à toute entreprise étrangère passée, présente ou à 'venir qui porterait atteinte à ses droits souverains sur son plateau continental. 88. S'agissant de l'exploration et de l'exploitation des fonds marins de la zone internationale qui constitue le patrimoine commun de l'humanité, nousestimons que seule une autorité internationale qualiflée, dotée des pouvoirs nécessaires, peut défendre les intérêts légitimes des paysen développement. 89. Les problèmes de développement économique demeurent la préoccupation majeure de notre monde. Depuis bientôt quatre ans, les pays du tiers monde ont uni leurs efforts pour remplacer l'ordre économique international actuel. Ce système révolu, fondé sur les rapports de domination, d'exploitation et de dépendance, a permis aux pays développés de s'enrichir très rapidement et de vivre dans le superflu et le gaspillage, alors que les pays en développement s'appauvrissent de plus en plus et demeurent, depuis l'acquisition de leur indépendance politiqué, toujours confrontés aux dramatiques problèmes de Ia misère, de la malnutrition, de la faim, de la maladie et de l'analphabétisme. . 90. Les termes de. l'échange dé ces paysen développement continuent à se détériorer, car les produits de base et les matières premières dont ils sont détenteurs sont constamment dévalorisés. Leur endettement, avec toutes les implications fmancières qui en résultent, s'aggrave de façon . tragique. Par ailleurs, les relations iniques et inégales ont permis l'importation dans ces pays de la crise économique et financière du monde capitaliste avec tous ses corollaires, à savoir notamment l'inflation, la hausse des prix, la dévaluation des monnaies, la baisse du niveau de vie de la population.

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91. Bref, le fossé entre les pays riches et les pays pauvres ne cesse de s'élargir. Les pays développés ne peuvent se somtraire à leur responsabilité, à divers titres, dans cette évolution de plus en plus alarmante. L'instauration d'un nouvel ordre économique international fondé sur l'égalité, le respect et les avantages réciproques, sur la non-ingérence dans les affaires intérieures des autres Etats, est devenue une nécessité urgente. 92. De nombreuses conférences et débats internationaux ont été tenus et ont permis aux pays en développement et aux pays développés de prendre, après de laborieuses négociations, un certain nombre de résolutions concernant l'étllhlissement de ce nouvel ordre économique international. Bien que ces résolutions ne soient pas toutes satisfaisantes pour les pays en développement, aucune d'entre elles n'est encore mise en application. Il est clairque le chemin qui reste à parcourir est encore long et semé d'obstacles dressés par. les grandes puissances riches en we de préserver leurs privilèges. L'expérience nous a enseigné à tous que tout abandon de privilèges ne peut être que le fruit d'une lutte opiniâtre, persévérante et pleine de sacrifices. 93. Cependant, parallèlement à cette lutte commune pour l'instauration d'un nouvel ordre économique international, des pays en voie de développement sont en train de mener svec détermination et succès une lutte acharnée et persévérante pour arracher leur indépendance économique et consolider leur indépendance politique. Certes, les pays du tiers monde sont actuellement pauvres parce que pillés et exploités pendant des siècles par le colonialisme et ensuite par le néo-colonialisme dansle cadre des rapportsactuels de domination et de dépendance. Mais ces pays possèdent un grand potentiel humain et d'importantes richesses naturelles. Leur mobilisation et leur utilisation à bon escient permettent un rapide développement économique non pas à l'image des pays riches, mais suivant un modèle qui correspond aux réalités politique, économique, sociale et culturelle spécifiques de chaque nationet de chaque peuple. 94. Confiants dans les forces, les possibilités et les capacités de leur nation et de leur peuple, beaucoup de pays en développement ont ainsi obtenu des succès encourageants dans l'édification de leuréconomie en se fondant sur les principes d'indépendance, de souveraineté et d'autosuffisance. Ces principes ne signifient ni le repli sur soi, ni la volonté délibérée de vivre ei. autarcie et de se détacher de la coopération internationale, ni le rejet de toute aide étrangère. Us signifient que les efforts d'édification de l'économie doivent nécessairement s'appuyer avant tout sur les forces inépuisables et créatrices du peuple ainsi que sur l'utilisation de toutes les ressources et de tout le potentiel de la nation. Ils impliquent nécessairement une lutte résolue et permanente contre l'impérialisme, le colonialisme, le néo-colonialisme et contre toutes les autres formes de domination et d'exploitation étrangères, pour l'exercice de la pleine souveraineté nationale sur toutes les ressources et les activités économiques du pays, y compris le droit souverain de nationaliser lessociétés transnationales, qui ne font "f.o'absorber toutes les énergies du pays en vue de le subi oonner aux pays développés. L'aide étrangère est utilis~~ en complément des efforts de la nation tout entière, pourvu qu'elle soit inconditionnelle, non liée,et participe à la consolidation de l'indépendance,