nature qubec propose un virage majeur

7 sept. 2007 - limiter aux seuls déchets de production et en s'opposant à la substitution de productions nourricières dans un but de production d'énergie.
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COMMUNIQUÉ Pour diffusion immédiate

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NATURE QUÉBEC PROPOSE UN VIRAGE MAJEUR

LA CONSERVATION DES SOLS DOIT ÊTRE AU CŒUR DE LA POLITIQUE AGRICOLE DU QUÉBEC Québec, le 7 septembre 2007 — « Les orientations actuelles en agriculture nous conduisent à un mur, autant du point de vue de l’économie que de l’environnement. Dans le seul bassin versant de la rivière Yamaska, les pratiques actuelles provoquent la perte de plus de 400 000 tonnes métriques par année de sols agricoles. C’est plus de 25 000 voyages de camion qu’on jette à l’eau ». C’est en ces termes que s’est exprimé ce matin Christian Simard, directeur général de Nature Québec, devant la Commission sur l’avenir de l’agriculture et de l’agroalimentaire québécois (CAAAQ). Face à cette situation, Nature Québec propose un virage majeur en agriculture au Québec. L’organisme considère que la conservation de sols de bonne qualité et le soutien aux pratiques agricoles durables (les PAD) devraient être au cœur de la nouvelle politique agricole québécoise. Cette orientation contraste fortement avec les orientations actuelles qui sont axées sur l’augmentation des volumes de production, sans égard à l’utilisation durable des sols et à la protection des ressources. C’est cette position centrale, accompagnée de recommandations précises, qu’ont défendue les représentants de Nature Québec dans leur mémoire. Des pratiques agricoles durables même pour l’agriculture intensive

Nature Québec recommande d’appliquer les pratiques agricoles durables (PAD) à tous les modèles de production agricole y compris à l’agriculture intensive. Nature Québec recommande de maintenir, et si possible d’augmenter les budgets globaux d’aide à la production agricole, et de les réorienter pour soutenir les pratiques agricoles durables, la conservation des sols et des ressources. Dans le cas de productions dépassant la capacité de charge des sols et des écosystèmes, notamment certaines productions porcines, « il faudra prévoir des mesures de transition visant la stabilisation puis la décroissance, afin de minimiser l’impact sur l’emploi et permettre l’intégration de la main d’œuvre dans les secteurs émergents » a précisé Charles-Eugène Bergeron, technologue agricole et administrateur bénévole à Nature Québec. Une agriculture qui ne dégrade plus l’eau

Dans son mémoire, Nature Québec précise que la gestion actuelle des plans agroenvironnementaux de fertilisation (PAEF) n’a pas donné les résultats escomptés et n’a pas permis de réduire les rejets, notamment les rejets de phosphore qui dégradent les cours d’eau et les lacs. Nature Québec recommande de modifier le contenu, la gestion et l’application des PAEF afin qu’ils contiennent des objectifs de réduction de rejets précis et mesurables, et qu’ils fassent l’objet d’un contrôle serré par le ministère ou des tiers indépendants. Son non-respect devrait avoir des conséquences financières, notamment quant à l’accès à l’aide gouvernementale.

Tél. : (418) 648-2104 Téléc. : (418) 648-0991 www.naturequebec.org [email protected]

« Nous croyons également qu’il y a lieu d’épauler financièrement les agriculteurs qui utilisent peu ou pas de pesticides de synthèse et de tarifer ceux qui ont font un usage excessif afin d’encourager concrètement les changements de comportement » a souligné Denis Côté, agronome-chercheur, responsable de la commission Agriculture à Nature Québec. Des aires agricoles protégées

Nature Québec recommande que l’on instaure des bandes riveraines permanentes de 5 mètres de largeur avec des essences forestières mixtes, et que l’on crée des incitatifs économiques pour en favoriser l’élargissement au-delà des 5 mètres. De plus, Nature Québec favorise le développement de corridors et de ceintures vertes autour des agglomérations urbaines. Nature Québec recommande également que la nouvelle politique agricole du Québec définisse des aires agricoles protégées exemptes de cultures transgéniques et sans utilisation de pesticides. Le mémoire de Nature Québec intitulé Pour une agriculture respectueuse de ses ressources (http://www.naturequebec.org/ressources/fichiers/Agriculture/ME07-06-21_respect_ressources.pdf) se prononce également sur la production d’éthanol et de bio-carburants en souhaitant les limiter aux seuls déchets de production et en s’opposant à la substitution de productions nourricières dans un but de production d’énergie. Il propose enfin un mode de gouvernance qui fait plus de place aux acteurs régionaux à l’échelle des territoires et des bassins versants. — 30 — Nature Québec (www.naturequebec.org) est un organisme national à but non lucratif qui regroupe près de 5 000 individus et 100 groupes affiliés œuvrant dans les domaines de l'environnement et du développement durable. Fondé en 1981, l’organisme est intervenu publiquement au cours des années sur un grand nombre de questions touchant les aires protégées, l’agriculture, l’eau, l’exploitation forestière et le développement énergétique. Information : Mylène Bergeron, coordonnatrice aux communications et aux sollicitations Tél. : (418) 648–2104 poste 2074 — [email protected]