Nouvelles technologies pour la notification aux partenaires des ...

2 déc. 2013 - nouvelles technologies pour la notification des ITS aux partenaires. L'usage de ces nouvelles méthodes de notification aux partenaires peut ...
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examen des preuves Notification aux partenaires DECEMBRE 2013

Nouvelles technologies pour la notification aux partenaires des infections transmissibles sexuellement Colin Lee, médecin hygiéniste prévention et lutte contre les maladies transmissibles, Santé publique Ontario Mayank Singal, résident en santé publique et en médecine préventive Université de l’Alberta

Résumé

naires d’une exposition à une ITS donnée, en leur recommandant d’effectuer un suivi auprès d’une ASP. La notification aux partenaires consiste à informer ces derniers des cas avérés d’infections transmissibles Les ASP, y compris celles du Canada, se servent du sexuellement (ITS) auxquelles ils ont été exposés, afin de courriel et d’Internet pour notifier des infections les inviter à passer des tests et/ou à recevoir un traiteaux partenaires en ligne. La notification aux partement. Compte tenu de l’usage plus répandu d’Internet, naires par Internet et courriel (NPI) permet à ces du courriel et des messageries texte, de nombreuses organismes de prévenir des partenaires qu’il est personnes recherchent leurs partenaires sexuels en impossible de rejoindre par les moyens classiques ligne, et ne connaissent alors que leur adresse de courcomme le téléphone ou le courrier postal. Les taux riel ou leur pseudonyme (identité électronique). Cela de réussite varient entre 26 et 80 % de partenaires crée un défi pour les agences de santé publique (ASP) avisés. Certaines données prouvent que la NPI peut car, en l’espèce, les méthodes classiques de notification améliorer l’efficacité des méthodes de notification aux partenaires, c’est-à-dire le téléphone ou l’adresse classiques et augmenter les taux d’évaluation médide courriel, sont inapplicables ou infructueuses. Cet cale et de traitement parmi les partenaires. De plus, examen des données probantes est un résumé et une le contact par Internet et courriel est généralement synthèse des publications et des pratiques des organconsidéré comme acceptable par les partenaires, ismes de santé publique concernant l’utilisation de ces notamment par les hommes qui ont des relations nouvelles technologies pour la notification des ITS aux sexuelles avec d’autres hommes. Le principal risque partenaires. lié à la NPI concerne la protection de la vie privée et la confidentialité; cependant, les avantages de la L’usage de ces nouvelles méthodes de notification aux NPI l’emportent sur ses inconvénients. partenaires peut être classifié en fonction de la technologie (Internet/courriel et messagerie texte) et de la Nous disposons de peu de données sur la notipartie qui prend l’initiative (ASP ou patient). En général, fication par messagerie texte amorcée par une la notification amorcée par une agence de santé pubASP; cependant, ce procédé a permis d’aviser des lique via Internet ou messagerie texte sert à obtenir les partenaires impossibles à joindre par les méthodes coordonnées classiques afin de signaler l’infection au classiques. Par conséquent, la NPI et la notification partenaire et de lui proposer de passer des tests et/ou par texte entamées par une ASP doivent absolude recevoir un traitement suivant le protocole établi. ment être envisagées lorsque les moyens classiques En revanche, la notification amorcée par le patient, par sont impraticables ou infructueux. Actuellement, Internet ou messagerie texte, permet d’aviser les parteles publications de recherche ne permettent pas Con’t on page 2

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de déterminer si, dans l’ensemble, la NPI est plus efficace ou rentable que les méthodes classiques. De nouvelles recherches de la part des ASP seraient utiles pour élucider la question.

en ligne (4). Or, toute activité sexuelle implique un risque de transmission d’ITS. En fait, certaines données indiquent que les personnes qui recherchent des partenaires sexuels en ligne peuvent s’exposer à un risque accru d’ITS (2, 5, 6).

La notification aux partenaires amorcée par le patient peut être un moyen de compléter les efforts des ASP (dont un grand nombre subissent des La disponibilité des partenaires sexuels en ligne réductions ou des compressions budgétaires). Les peut rendre la notification plus difficile pour le outils de notification disponibles sur le Web comme personnel des ASP. Lorsque deux partenaires inSPOT et Let Them Know permettent aux sujets qui se sont rencontrés en ligne ne connaissent de signaler une infection à leurs partenaires par que leur identité électronique mutuelle (une courriel, Internet ou messagerie texte. Bien que ces adresse de courriel ou un nom d’utilisateur, par méthodes soient généralement considérées comme exemple) et que l’un des partenaires reçoit un acceptables, on estime préférable d’effectuer la notidiagnostic d’ITS, les renseignements qui servent fication en personne ou par téléphone. Néanmoins, généralement à retrouver les contacts, comme la décision de mettre en place de tels programmes le numéro de téléphone ou l’adresse du domipeut aussi dépendre d’autres facteurs comme la cile, ne sont pas disponibles. Cela signifie que le prévalence de la maladie, la fréquence de la recherseul moyen de communiquer avec le partenaire che de partenaires en ligne dans une province donest son identité électronique. Dans le cadre née, et les possibilités de financement. d’une étude menée auprès de 151 HRSH at-

teints d’une syphilis au stade initial, 21 % des sujets ont signalé avoir des partenaires dont ils ne connaissaient que l’adresse de courriel (7). Par conséquent, les ASP doivent être en mesure de contacter les partenaires en ligne.

Introduction & Rationale

La notification aux partenaires est le processus qui permet aux contacts sexuels d’un patient atteint d’une infection transmissible sexuellement (ITS) d’être informés et priés de passer des De même, l’emploi de la messagerie texte tests afin de détecter une maladie non diagpermettra au personnel des ASP de rejoindre nostiquée et asymptomatique (1). Il arrive aussi les partenaires dont le forfait de téléphone qu’on procède au traitement empirique des cellulaire est limité. On a observé que certains contacts sexuels, quels que soient les résultats contacts, surtout les jeunes, ne sont pas prêts à de leurs tests. Dans le contexte de la notificautiliser leurs temps d’antenne (pour les appels) tion aux partenaires, les nouvelles technologies sur leur cellulaire; ils préfèrent qu’on comdésignent notamment les manières suivantes de munique avec eux par texte pour des raisons prévenir un partenaire sexuel : cybersalons, sites d’économie (Alberta Health Services, communide rencontre, courriel, messagerie texte (aussi cation personnelle). La messagerie texte pourappelée « service de messages courts » ou SMS), rait donc faciliter la notification aux partenaires etc. chez un segment précis de la population qui Internet est devenu un moyen courant de renserait autrement difficile à joindre. contrer des partenaires sexuels (2). Sans égard Enfin, les nouvelles technologies peuvent aider à l’âge, au sexe, à l’orientation sexuelle ou au les patients à avertir leurs partenaires plus efrevenu, nombreux sont ceux qui trouvent des ficacement. De nombreuses ASP au Canada partenaires sexuels sur des sites de rencontre, et à l’étranger subissent des compressions dans des cybersalons et, plus récemment, grâce budgétaires et comptent sur des ressources aux médias sociaux comme Facebook (3). Ainsi, financières limitées; elles ne sont pas moins on estime qu’à Seattle, en 2005 et 2006, 8 % tenues de notifier les infections aux partenaires des femmes hétérosexuelles, 13 % des hompour limiter la propagation des ITS dans leurs mes hétérosexuels, et 69 % des hommes ayant collectivités. La mise à la disposition des pades relations sexuelles avec d’autres hommes tients d’outils électroniques comme le courriel (HRSH) ont recherché des partenaires sexuels

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ou la messagerie texte peut être un moyen d’augmenter le nombre de contacts rejoints, prévenus, testés et traités (9). Cette analyse des données probantes se pro-



Méthodes

Une recherche portant sur des essais avec et

sans répartition aléatoire, des études de cohorte, des séries de cas, des rapports de cas et des articles de synthèse sur la notification des ITS aux partenaires au moyen des nouvelles technologies, publiés dans des revues de langue anglaise entre janvier 2000 et mai 2012, a été menée. La stratégie de recherche a consisté à associer un terme lié à la technologie avec un terme lié à la notification et un terme lié à une maladie (tableau 1).

pose de résumer et de synthétiser les publications portant sur l’utilisation de ces nouvelles technologies. Elle pourra servir à orienter les pratiques de santé publique et les politiques et procédures en matière d’application des nouvelles technologies pour la notification des ITS aux partenaires.

Tableau 1. Termes de recherche utilisés pour les recherches bibliographiques. Concept de recherche

Termes de recherche

Technologie

Internet, média social, média de communication, téléphone cellulaire, téléphone portatif, courrier électronique, courriel, e-mail, twitter, facebook, cybersalon, forum de discussion, Listserve*, babillard, en ligne, enligne, réseau social, messagerie texte, messag* texte, média numérique, réalité virtuelle, cybersalon, cyber salon, cyber*, Web 2.0, multimédia, téléphone cell*, textos, service de messages courts, communication sans fil, groupe de discussion, tableau d’affichage, messag* instantané, myspace, youtube, marketing viral, marketing sur Internet ou communaut* en ligne (Internet, social media, communications media, cellular phone, mobile phone, electronic mail, email, email, twitter, facebook, chat room, discussion board, listserve*, message board, online, on-line, social network, text messaging, text messag*, digital media, virtual reality, chatroom, chat room, chat*, web 2.0, multimedia, cell* phone, texting, short message service, wireless communication, discussion group, bulletin board, instant messag*, myspace, youtube, viral marketing, internet based marketing, or online communit*) Notification aux partenaires, recherche des contacts, notification aux contacts, partenaire, notification de la maladie, notification, éclosion de la maladie et prise en charge des éclosions (Partner notification, contact tracing, contact notification, partner, disease notification, notification, disease outbreaks, and outbreak management)

Notification

Chlamydia, VIH, syphilis, gonorrhée, maladies sexuellement transmissibles, infection sexuellement transmissible (Chlamydia, HIV, syphilis, gonorrhoea, sexually transmitted diseases, sexually transmitted infection)

ITS

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Les moteurs de recherche suivants ont été utili Utilisation de la technologie par les sés : PubMed/MEDLINE, EMBASE, PsychINFO, agences de santé publique pour la la Cochrane Library, la Centre for Reviews and notification aux partenaires Dissemination database, et Google Scholar. Par NPI amorcée par une agence de santé ailleurs, nous avons passé en revue les résumés de publique la National STD Prevention Conference de 2008, Le premier cas documenté de notification aux 2010 et 2012, ainsi que les résumés de 2011 de partenaires par Internet et par courriel (NPI) a été l’International Society of Sexually Transmitted publié dans une série de cas liés à une éclosion de Diseases Research. Nous avons également effectué syphilis parmi les HRSH de San Francisco en 1999 trois entrevues avec des intervenants clés dans des (5). Les partenaires sexuels s’étaient rencontrés ASP afin de comprendre la perspective du personnel en ligne dans un cybersalon et n’avaient pas les de première ligne. coordonnées classiques de la plupart des contacts. Résultats L’agence de la santé publique de San Francisco a identifié cinq cas de syphilis en ligne à l’aide des La recherche bibliographique a produit 379 résulrenseignements électroniques fournis par deux tats, parmi lesquels 65 ont été sélectionnés en vue patients dépistés. Ces sept individus ont désigné 87 d’un examen approfondi fondé sur la pertinence. autres partenaires, dont plus de 40 % ont pu être Sur ces 65 publications, on compte 21 sondages avisés en ligne et recevoir une évaluation médicale. transversaux, neuf articles de synthèse ou autres Des recherches en ligne analogues ont rapporté sources secondaires publiées, six évaluations de des taux de notification fructueux : seulement 26 programme, six commentaires, cinq séries de cas ou % (29 sur 111) à Los Angeles, mais jusqu’à 80 rapports de cas, une étude de cohorte, une étude % (8 sur 10) à Chicago (10, 11). Un rapport de cas-témoin, des lignes directrices et un protocole 2010 de la U.S. National Coalition of STD Directors actuels concernant la notification des ITS aux partecontient des données sur le recours à la NPI à naires, et un compte-rendu des pratiques courantes. Chicago, à San Francisco, à Los Angeles, à Boston, Un essai contrôlé à répartition aléatoire faisait aussi à Philadelphie et dans l’État du Minnesota (12). partie des résultats, mais il a été interrompu préma De même, de nombreuses régions du monde entier turément car le nombre de participants était trop ont obtenu des taux satisfaisants de NPI (3, 13-17). faible et l’adoption de l’intervention à l’étude était Sur une période de sept mois à Philadelphie, 17 médiocre. Les données issues de 11 résumés de hommes ont indiqué avoir eu 70 contacts en ligne. congrès récents sur les ITS sont également incluses Sur ces 70 personnes, 31 (44 %) ont été avisées dans cet examen. d’une exposition à la syphilis, 26 (37 %) d’une exLes données liées à la notification des ITS aux position au VIH, et 13 d’une exposition à la syphilis partenaires au moyen des nouvelles technologies et au VIH (3). Dans l’État de New York, 84 NPI ont peuvent être divisées en deux grandes catégories été effectuées dans la population générale. Trentede pratiques. La première concerne la notification sept de ces partenaires (44 %) ont été notifiés aux partenaires par les ASP. En règle générale, les (ont répondu), et 16 (19 %) ont été informés (ont agences de santé publique ont recours aux nououvert le courriel, mais n’y ont pas répondu) (14). velles technologies lorsque les méthodes classiques Des notifications semblables ont eu lieu au Canada. sont inapplicables ou infructueuses. La seconde Dans un cas, l’agence de santé publique a obtenu catégorie regroupe les situations dans lesquelles les renseignements électroniques de 23 contacts les nouvelles technologies sont offertes au patient sur un site Web servant à rencontrer des partedépisté comme option de notification, en plus des naires (D. Laughton, communication personnelle). moyens classiques. L’ASP a créé un profil à son nom, et a contacté les personnes sans divulguer de renseignements confidentiels. De cette manière, elle a pu contacter 22 des 23 contacts en ligne (96 %) des cas dépistés porteurs du VIH. Quinze d’entre eux (65 %) ont

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répondu à l’ASP et ont reçu des services de santé publique. Il y a eu d’autres exemples analogues de NPI instaurées par une agence de santé publique et réussie au Canada. Notons que les interventions en santé publique ne sont pas toujours bienvenues sur les sites Web, et que certaines ASP ont donc dû créer des profils fictifs afin de mener à bien la notification aux partenaires fréquentant ces sites (C. Lee, communication personnelle).

ode de 18 mois, l’agence de la santé de la ville de Washington a identifié 361 cas dépistés de syphilis. Ces cas ont signalé avoir eu 888 partenaires, dont 381 avaient été trouvés sur Internet. Grâce à la NPI, l’agence a pu aviser 285 partenaires supplémentaires, ce qui représente une hausse de 83 % par rapport aux 345 notifications réalisées initialement par téléphone ou en personne. En outre, 26 % de partenaires additionnels ont reçu une évaluation médicale et ont été traités, ce qui a augmenté de 8 % le nombre de patients dont au moins un des partenaires a été traité pour la syphilis.

En sus de la communication via un site Web, les partenaires ont aussi été avisés par courriel du risque d’exposition. Un article de synthèse sur des cas de syphilis au stade initial à San Francisco révèle que McFarlane et ses collaborateurs ont découvert qu’à 14 (21 %) patients ont fourni des renseignements Chicago, les responsables des agences de santé sur 44 partenaires sexuels dont ils ne connaissaient publique ont été en mesure d’utiliser la NPI pendant que l’adresse de courriel (7). À titre d’exemple, un une éclosion de syphilis; parmi leurs 10 contacts homme de 36 ans a reçu un diagnostic de syphilis. Il initiaux, huit ont été avisés, sept ont été évalués et avait eu au moins 16 partenaires dans les 12 dernideux ont reçu un diagnostic de syphilis (11). ers mois, dont cinq n’étaient identifiables que par Acceptabilité de la NPI amorcée par une adresse de courriel. Le personnel de l’organisme une agence de santé publique de santé publique a envoyé des courriels à ces cinq contacts pour les inviter à se faire tester et traiter Non seulement la NPI paraît améliorer efficacement pour la syphilis (7). la notification aux partenaires, elle est en outre Efficacité de la NPI amorcée par une ASP considérée comme une pratique acceptable, notamment parmi les HRSH. Durant la première campagne de NPI documentée, publiée en 2000, 25 répon Une étude a comparé l’efficacité de la NPI amorcée dants sur 35 (71 %) étaient d’avis que la NPI était par une agence de santé publique avec celle des méappropriée et utile (5). Dans le cadre d’une enquête thodes de notification classiques (18). Cette étude anglaise auprès de 4 974 HRSH, 75 % des sondés américaine portant sur des personnes atteintes du estimaient que les sites Internet devraient permettre VIH/sida ou de la syphilis a comparé les 177 parteaux travailleurs de la santé d’accéder aux cybernaires avisés par courriel de 53 cas confirmés/sujets salons, et 84 % souhaiteraient entendre l’avis de infectés aux 234 partenaires avisés par les moyens l’un d’entre eux s’ils le croisaient en ligne (22). De classiques de 265 sujets témoins. Les taux de notifimême, une enquête américaine menée auprès de 1 cation (50 % vs 70 %; p < 0,0001) et d’évaluation 848 HRSH a révélé qu’entre 87 % et 94 % des sujets médicale (81 % vs 95 %; p < 0,0001) étaient infériutiliseraient la NPI dans une certaine mesure, et eurs dans le groupe avisé par courriel par rapport qu’une majorité d’entre eux se serviraient des renseiau groupe avisé par les méthodes classiques. Ces gnements inclus dans un éventuel courriel qu’ils aurésultats semblent indiquer que la NPI est moins efraient reçu pour les aviser d’un risque d’exposition ficace que la notification classique, mais il faut noter à une ITS (23). Pour la population hétérosexuelle, que des facteurs de confusion ont pu exagérer la on ne dispose d’aucune donnée sur l’acceptabilité différence : les témoins n’ont pas été appariés et les de la NPI lorsque l’identification électronique est le comportements à risque élevé, comme les relations seul moyen de contacter un partenaire. De manière avec des partenaires multiples ou probablement générale, lorsque plusieurs options sont ouvertes occasionnels, étaient plus fréquents chez les cas pour la notification aux partenaires, le courriel n’est confirmés (19, 20). pas la méthode de prédilection dans la population générale (24, 25). En plus des taux de notification, une étude a évalué certaines incidences en aval de la NPI amorcée par une agence de santé publique (21). Sur une péri-

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cas sont souvent incapables de communiquer avec leurs partenaires, et qu’ils utiliseraient des méthodes en ligne s’ils le pouvaient. Une étude réalisée au début des années 2000 a évalué le nombre de partenaires joignables (sans égard à la méthode), et une autre a décrit les pratiques de notification aux partenaires chez des jeunes adultes atteints d’une infection à Chlamydia à Melbourne, en Australie (28, 29). Les pourcentages de partenaires joignables pour les femmes hétérosexuelles, les hommes hétérosexuels et les HRSH étaient de 89-94 %, 89-90 % et 51-73 %, respectivement (29). En adéquation avec ces résultats, on a découvert que les HRSH, les hommes hétérosexuels et les femmes hétérosexuelles avisaient 15 %, 31 % et 46 % de leurs partenaires, respectivement. Les partenaires étaient contactés par téléphone (52 %), en personne (30 %), par messagerie texte (11 %) et par courriel (8 %). Près de la moitié des répondants estimaient qu’un site Web permettant d’envoyer des courriels/messages texte anonymes aux partenaires serait utile. Parmi ceux qui n’ont pas avisé tous leurs partenaires, 34 % ont affirmé qu’ils en auraient contacté davantage si un outil en ligne avait été disponible.

Rentabilité de la NPI amorcée par une agence de santé publique

Les données sur la rentabilité de la NPI amorcée par une agence de santé publique sont limitées. Les ASP peuvent prévoir des dépenses supplémentaires Efficacité de la NPI amorcée par le patient pour la formation du personnel, le soutien informatique et les évaluations. La NPI peut néanmoins Deux outils en ligne de notification aux partenaires s’avérer rentable car elle permet aux autorités de ont été mentionnés dans les publications. InSPOT santé publique de contacter des partenaires inest un système de notification en ligne permettant joignables par les moyens classiques (26). aux patients d’informer leurs partenaires par courriel (30). Il est possible d’envoyer le courriel de manière Messages texte envoyés par une agence anonyme, au besoin. L’outil a été mis au point à de santé publique San Francisco en 2004, et a été utilisé dans tous les Un article a évoqué une série de cas à New York États-Unis ainsi qu’au Canada (à Toronto, à Ottawa dans lesquels le personnel des ASP a utilisé la meset en Colombie-Britannique) et en Roumanie. Le sagerie texte pour informer un partenaire d’une deuxième système de notification s’appelle Let Them exposition à Chlamydia, et un autre d’une exposiKnow, et dessert Melbourne, en Australie (31). Il tion à la syphilis, après l’échec de tentatives de notipermet aux cas primaires d’envoyer un courriel ou fication par téléphone (27). Le premier patient avait un message texte à leurs contacts pour les informer déménagé dans un autre État, et ne pouvait pas d’une exposition à une ITS. répondre à la notification par téléphone. Le second Malgré quelques indications encourageantes sur partenaire disposait d’un forfait d’appels limité, l’emploi de ces outils en ligne, les données touchet ne pouvait qu’envoyer et recevoir des messages ant leur efficacité sont assez peu probantes (32). La texte. L’agence de santé publique a pu les rejoindre première étude d’évaluation d’inSPOT a rapporté l’un et l’autre par messagerie texte. 750 visites quotidiennes sur le portail aux États-Unis, Utilisation de la technologie pour la notificaet l’envoi de 50 000 cartes électroniques par 30 000 tion aux partenaires amorcée par le patient personnes sur une période de quatre ans (30). Le NPI amorcée par le patient degré d’utilisation des outils variait considérablement d’une ville américaine à l’autre : de 280 cartes Les données issues de sondages montrent que les

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étaient favorables à l’envoi et à la réception de courélectroniques à Portland, à 9 916 à Los Angeles en riels comme moyen de notification aux partenaires 2006. Les cartes électroniques ont été envoyées au pour les ITS (5, 28, 30, 36-41). D’après un sondage, sujet de la gonorrhée (15 %), de la syphilis (15 %), 65 % de la population générale et 74 % des HRSH de la chlamydiose (12 %), du VIH (9 %) et d’autres approuvaient l’envoi d’une carte électronique (30). maladies transmissibles (49 %). Environ un destinaDans une autre étude, l’acceptabilité du courriel taire sur trois a cliqué sur l’information concernant passait de 24 % à 60 % parmi les participants à les centres de tests. On ignore si ces notifications ont l’étude s’ils avaient accès à un courriel privé (24, fait augmenter le nombre d’évaluations médicales, 25). Les hommes tendent à être plus favorables au de cas détectés et de traitements. Les données provcourriel que les femmes (25, 42). enant de Toronto semblent indiquer que l’emploi de cet outil recule, d’environ 1 800 cartes électroniques L’intérêt de la notification par courriel contraste avec en 2008 à 300 cartes électroniques en 2010, et à son acceptabilité lorsqu’il existe plusieurs moyens 700 cartes électroniques en 2011, alors que l’unité de contact des partenaires (40). Lors d’un sondage de santé fait la promotion du service pour encouragauprès d’HRSH, par exemple, 56 % des répondants er son utilisation (B. Clarke, communication personpréconisaient l’emploi d’inSPOT pour aviser un nelle). partenaire, mais seuls 38 % auraient opté pour une carte électronique si d’autres méthodes avaient été Même à Los Angeles, où 50 000 cartes électroniques disponibles (39). Dans la pratique, 22 % des HRSH ont été envoyées à 80 000 destinataires entre 2005 ont utilisé le courriel et 2 % se sont servis d’inSPOT, et 2009, l’efficacité d’inSPOT n’a été que faiblement alors que 72 % ont choisi la communication en perdémontrée (33). Environ 15 % des clients d’une sonne ou par téléphone (35). Dans le cadre d’une clinique d’ITS connaissaient cet outil avant et après étude portant sur des jeunes adultes ayant reçu un la campagne de publicité. De plus, seulement 1 % diagnostic de chlamydiose, 52 % et 30 % des sujets de leurs clients sondés avaient déjà envoyé/reçu une ont informé leurs partenaires par téléphone et en carte électronique ou cherché à se faire tester après personne, respectivement, et seuls 8 % ont utilisé le avoir été avisés par ce moyen. Cependant, la mécourriel pour ce faire (28). thodologie des chercheurs ne prenait pas en compte les personnes qui avaient pu recevoir des soins médi- Une étude qualitative menée auprès d’hommes et caux ailleurs qu’à la clinique des ITS. de femmes ayant reçu un diagnostic de chlamydiose nous éclaire sur le point de vue des patients en matière de nouvelles technologies (43). Parmi les 40 personnes interrogées, 56 % ont opté pour la notification en personne, 44 % ont choisi d’aviser leur partenaire par téléphone, et 17 % ont utilisé le courriel ou la messagerie texte. La communication face à face (en personne) a été décrite comme « la méthode par excellence », car elle signale de l’attention, du respect et du courage. Si les appels téléphoniques ont été considérés par certains comme un procédé insensible, on en a aussi apprécié le caractère pratique, rapide et moins conflictuel. Le courriel a été jugé plus impersonnel, et la messagerie texte la méthode la moins acceptable. D’autres participants à l’étude ont estimé que le courriel et les messages texte pouvaient être mal compris ou ne pas être pris au sérieux. Néanmoins, les sondés étaient d’avis que le courriel et les messages texte restaient appropriés dans certaines circonstances, par exemple lorsque les relations étaient brèves et occasionnelles, qu’elles s’étaient mal ter-

Dans d’autres études portant sur la notification par courriel, l’emploi du service a été assez faible. À Denver, par exemple, 1 885 cartes électroniques ont été envoyées sur une période de 18 mois, et 1 300 d’entre elles l’ont été en un mois (34). Malgré une campagne de publicité, la reconnaissance et l’utilisation d’inSPOT sont restées limitées. De même, un essai à répartition aléatoire et contrôlé sur le recours à inSPOT à Seattle a été interrompu prématurément à cause d’une participation insuffisante, et un seul des 27 participants aléatoirement assignés à inSPOT a effectivement envoyé une carte électronique (35). Le service de notification Let Them Know a rapporté une moyenne de deux courriels par semaine, malgré une tendance à la hausse en 2010, semble-t-il (31). Acceptabilité et intérêt de la NPI amorcée

par le patient

Les recherches ont systématiquement démontré que la population générale, et les HRSH en particulier,

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minées, ou que le partenaire ne répondait pas aux courriels par semaine sur une période de 10 mois en appels téléphoniques (43). L’idée selon laquelle la 2008-2009 (31). méthode de contact du partenaire doit correspon D’après des études récentes, la notification aux dre à la nature de la relation se trouve confirmée partenaires par des messages texte est également dans d’autres publications (44). L’usage abusif du moins acceptable et moins préconisée que les courriel et de la messagerie texte (p. ex. envoi d’un méthodes de notification classiques (40, 41, 48). message de plaisanterie ou de harcèlement) n’est D’après un sondage mené auprès de 286 clients de pas un motif de préoccupation majeur et est assez cliniques de santé sexuelle en Australie, 11 % des rare, si l’on en croit les publications examinées (31, répondants utilisaient la messagerie texte, alors que 34). En revanche, les répondants étaient nombreux 52 % effectuaient la notification par téléphone, 30 à s’inquiéter de potentiels problèmes de confiden% en personne et 8 % par courriel (28). De même, tialité en cas d’utilisation du courriel et de la mesune étude de 2011 portant sur 393 HRSH de Seattle sagerie texte. a démontré que seulement 1 % des participants Rentabilité de la NPI amorcée utilisaient la messagerie texte pour informer leurs par le patient partenaires, alors que 72 % optaient la notification par téléphone ou en personne (35). D’après une Il existe peu de données concernant la rentabilité de étude de 2006, il semble que l’acceptabilité de la la notification par courriel et messages texte amormessagerie texte augmente de manière significative cée par le patient, mais ces systèmes sont relativelorsque les partenaires ont accès à un téléphone celment peu coûteux. Dans le cas d’inSPOT, les frais lulaire, comme l’a établi un sondage du Royaumede mise en exploitation ont été estimés à 15 000 Uni, où elle est passée de 17 % à 93 % (25). Les $ US, et les frais d’entretien à 3 000 $ US/an (30). facteurs favorisant l’acceptabilité de la notification Pour Let Them Know, ils ont été évalués à 17 000 par messagerie texte comprennent notamment : $ australiens et 2 000 $ australiens/an, respectivele fait d’être de sexe masculin (38, 42), d’être plus ment (31). Le Bureau de santé publique de Toronto jeune (adultes de moins de 25 ans) (49, 50), d’avoir dépense environ 60 $/semaine pour couvrir les accès à un téléphone cellulaire (25), et d’avoir un frais courants liés à inSPOT (B. Clarke, communicaniveau de scolarité supérieur (49). Certaines données tion personnelle). Si on présume qu’il s’effectue six émergentes indiquent que l’usage de la messagerie notifications par semaine, cela revient à 10 $/notifitexte peut réduire l’intervalle entre le diagnostic et le cation, ce qui est sûrement plus rentable qu’un coût traitement chez les cas primaires, mais cet avantage de 25 $/notification lorsque celle-ci est effectuée par n’a pas été démontré pour ce qui est de la notificale prestataire de soins de santé (45). tion aux partenaires (50-52). Utilisation de la messagerie texte pour la Enjeux des nouvelles technologies pour la

notification des ITS aux partenaires amorcée par le patient

Les données probantes sur la notification des ITS

notification des ITS aux partenaires

La NPI suppose des écueils et des enjeux particuli-

ers. La préoccupation dominante concerne le risque de violation de la vie privée et de divulgation de renseignements médicaux confidentiels (7, 10, 45). L’information transmise par Internet peut être, du moins en théorie, lue par des personnes auxquelles elle n’est pas destinée. Certains patients peuvent également avoir des comptes courriels communs avec d’autres personnes. D’après les publications répertoriées, bien que le courriel ne soit pas considéré comme un mode de communication sûr (45), les risques de violation de la vie privée sont assez faibles (53). Les renseignements transmis par courriel sont généralement non cryptés et peuvent

aux partenaires par messagerie texte consistent principalement en des rapports de cas et des renseignements liés à l’utilisation (46). Newell décrit le cas d’un Anglais de 26 ans qui a reçu par messagerie texte un code médical correspondant à une exposition à une ITS (47). Il a transmis l’information à son médecin, qui lui a administré le traitement indiqué. D’après Newell, les patients et les professionnels de la santé apprécient l’instantanéité et la sécurité offertes par les téléphones cellulaires, car aucun autre parent ne peut répondre à l’appel. Le service australien de notification Let Them Know a rapporté une moyenne de 57 messages texte et de deux

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théoriquement être interceptés par un intrus, y compris le fournisseur d’accès Internet de l’expéditeur et du destinataire. De nombreux organismes de plus grande envergure comme Santé publique Ontario utilisent les services d’une tierce partie pour assurer le cryptage des communications par courriel et les maintenir en circuit fermé afin d’augmenter la sécurité du contenu. Aucun cas de violation de la vie privée n’a été signalé durant les 11 années de service cumulées des systèmes inSPOT et Let Them Know. À notre connaissance, aucune occurrence d’atteinte à la vie privée liée à une NPI n’a été rapportée. L’autre préoccupation courante est de s’assurer que les messages électroniques ne se retrouvent pas dans les boîtes de pourriel (7). Enfin, certains s’inquiètent de ce que les partenaires sont moins susceptibles de répondre à des messages en ligne qu’à un appel téléphonique (10).

une ITS. Par exemple, on se sert de l’expression « Problème médical urgent » dans certaines autorités sanitaires. 4. Envoyer un message individuel à chaque partenaire plutôt qu’un message collectif. 5. Si on se sert d’un site Web pour fournir de l’information sur une ITS, l’unité de santé peut fournir un lien non consultable vers un site Web, protégé par un mot de passe et valide pour deux ouvertures de session, afin de prévenir de possibles abus. 6. Si on se sert d’un site Web pour fournir de l’information, le programmer de manière à ce qu’il efface l’historique ou qu’il indique à l’utilisateur comment le faire. 7. Communiquer en ligne pour obtenir d’autres coordonnées comme un numéro de téléphone ou une adresse de courriel, afin de faciliter les contacts ultérieurs.

Les enjeux liés à la notification par messagerie texte ou à l’emploi du courriel sont comparables : vie privée, usage abusif et risque que le message ne soit pas pris au sérieux. Les messages texte peuvent s’avérer encore moins sûrs que les courriels, car ils peuvent s’afficher sur un téléphone et être lus par des personnes auxquelles ils n’étaient pas destinés (45). Bien que l’usage abusif soit possible par l’envoi de messages texte qui ne sont en fait que des canulars, les cas rapportés sont très rares (31, 34). Pour augmenter la probabilité que les messages soient lus et pris au sérieux, l’expéditeur pourrait fournir des renseignements vérifiables sur lui, et expliquer en quoi le message texte a trait à une urgence médicale (7).

8. Lorsque le partenaire téléphone à l’unité de santé publique à la suite d’une NPI, le personnel doit vérifier son identité en consultant l’information descriptive consignée au dossier. 9. Signaler en personne l’exposition à une ITS. 10. Si on utilise des médias sociaux comme Facebook, envoyer des messages privés pour qu’ils ne soient pas visibles pour les autres utilisateurs.

Usage / Application of PN

On peut s’attendre à ce que les ASP prennent des mesures raisonnables pour protéger la confidentialité des renseignements médicaux personnels et affronter les autres défis soulevés par la NPI. Voici quelques-unes des stratégies décrites dans les publications, (7, 12, 45, 54, 55) :

La notification aux partenaires est une intervention de santé publique essentielle dans la lutte contre les ITS dans une population donnée (26, 56-58). L’ubiquité croissante des technologies comme le courriel, Internet et la messagerie texte nous confronte à de nouveaux défis, mais aussi à des possibilités d’améliorer la notification aux partenaires. 1. Encourager le patient dépisté à aviser son parteLa principale difficulté a trait à notre aptitude à naire pour qu’il se mette en contact avec une rejoindre les partenaires rencontrés en ligne qui ne unité de santé. publient pas leurs coordonnées classiques (comme 2. Utiliser une adresse de courriel crédible et fournir leur numéro de téléphone ou leur adresse), et pour des renseignements vérifiables au sujet de lesquels la notification par Internet (y compris par l’expéditeur. courriel) est la seule option. De plus, une petite partie de la population n’est pas en mesure de 3. Utiliser un en-tête de message indiquant une siturépondre aux appels téléphoniques d’un organation d’urgence, sans précisions sur l’exposition à

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isme de santé publique, probablement à cause d’un temps d’antenne limité; la messagerie texte peut alors s’avérer plus efficace. L’autre possibilité consiste à aider les patients dépistés à signaler une ITS à leurs partenaires par le biais de la NPI et de la messagerie texte.

Néanmoins, les résultats des études sont contrecarrés si l’on compare les cas à risque élevé en ligne avec des témoins à risque inférieur hors ligne. Par exemple, en cas de relations avec des partenaires en ligne, plusieurs d’entre eux étaient plus susceptibles d’être des partenaires occasionnels; or, ceux-ci sont moins facilement joignables que les partenaires réguliers (19, 20). Par conséquent, ces résultats laissent entendre que la NPI devrait compléter les méthodes de notification classiques car, sans elle, le taux de notification pourrait être nul.

NPI amorcée par un organisme de santé publique

Un examen des publications scientifiques démontre que la NPI amorcée par un organisme de santé publique constitue un très bon moyen d’aviser Les avantages de la NPI semblent aller au-delà les partenaires, et implique de meilleurs taux des taux de notification. Lors d’études réalisées à d’évaluation médicale et de traitement des ITS (5, Washington et à Chicago, l’organisme de santé 7, 10, 18, 21). De nombreuses régions du monde publique a pu non seulement aviser plus de parteentier, y compris du Canada, ont obtenu des taux naires, mais aussi effectuer plus d’examens médisatisfaisants de notification aux partenaires et caux et instaurer davantage de traitements (11, d’identification de nouveaux cas par Internet (3, 21). La notification par Internet et par courriel est 13-17). Ces rapports indiquent que la NPI amorcée considérée comme acceptable, notamment parmi par une ASP est efficace chez les HRSH et dans la les HRSH, la population ayant le plus fréquemment population générale, relativement à de multiples des partenaires en ligne (5, 22, 23). ITS, et nonobstant la diversité des plates-formes de réseaux sociaux en ligne. Il est important de Il est toutefois difficile d’évaluer précisément la rentnoter que nous ne disposons d’aucun véritable abilité de la NPI en l’absence d’un véritable élément élément de comparaison pour évaluer l’efficacité de comparaison. Notre analyse des publications n’a de la NPI, puisqu’elle n’a été utilisée qu’à défaut pas permis de mettre au jour une étude de rentabild’autres moyens de communication avec le parteité, mais les ASP peuvent escompter des dépenses naire. Grâce à la NPI, le personnel des ASP a été supplémentaires pour la formation du personnel, le en mesure de contacter des partenaires qu’il aurait soutien informatique et les évaluations. Malgré ces autrement été impossible de rejoindre (11, 21). coûts, l’opinion d’experts indique que la NPI peut En revanche, certaines raisons nous autorisent à être rentable car elle permet aux ASP de rejoindre croire que les méthodes classiques de notification des partenaires qu’il est impossible de contacter par aux partenaires sont encore pertinentes (18). Cela les méthodes classiques (26). n’a sans doute rien d’étonnant dans la mesure où Les avantages de la NPI se rapportant à de meille contact s’établit moins efficacement par courleurs taux de détection et de traitement de la riel qu’en parlant directement au partenaire (26). maladie l’emportent probablement sur le risque de violation de la vie privée qu’implique ce procédé (12). Certaines données fiables démontrent que la NPI entraîne de meilleurs taux de notification aux partenaires, d’évaluations médicales et de traitements subséquents des ITS (11, 21). En attendant, le risque d’atteinte à la vie privée paraît largement théorique. En fait, les ASP utilisent généralement la NPI pour établir un contact initial et recueillir les coordonnées classiques avant de révéler l’historique de l’exposition aux ITS. Notons d’ailleurs que les méthodes classiques de communication avec les partenaires (appel téléphonique/message vocal, lettre ou visite) ne sont pas à l’abri d’une violation de la

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vie privée, et peuvent comporter le même risque. Contrairement à la notification par Internet ou par D’après un rapport de 2010 de la National Coalition messagerie texte amorcée par une ASP, l’utilisation of STD Directors, de nombreux programmes améripar le patient des nouvelles technologies implique cains sur les ITS garantissent que la confidentialité généralement un élément de choix. Cette situation des patients est aussi bien protégée en ligne que par concerne le plus souvent le patient infecté à qui il les méthodes classiques (12). incombe d’informer le(s) partenaire(s), et qui peut recourir à la NPI ou à la messagerie texte en plus des Les données probantes sur l’emploi des messages moyens de notification classiques. texte par un ASP pour la notification d’ITS à des partenaires sont limitées. D’après quelques ar La principale raison de faciliter la notification par ticles publiés, le personnel de santé publique peut Internet ou par messagerie texte par les patients légitimement recourir aux nouvelles technologies est que cela les incite à aviser leurs partenaires, ce lorsque les méthodes classiques sont inapplicables qui permet d’améliorer les taux de notification. Lors ou infructueuses. Ainsi, lorsque des partenaires se d’une étude australienne, la moitié des répondants sont rencontrés en ligne et ne connaissent que leur étaient favorables à l’utilisation d’une plate-forme identité électronique respective, la NPI est le seul de courriel/messagerie texte, et plus du tiers de ceux type de notification possible. Si les responsables de qui n’ont pas contacté tous leurs partenaires étaient la santé publique ne sont pas en mesure de rejoinprêts à recourir à ce service (28). Par conséquent, dre un contact par téléphone cellulaire, il sera apil semblerait que certains patients soient disposés proprié d’envoyer un message texte demandant au à aviser leurs partenaires par des moyens électronpartenaire d’appeler la clinique au sujet d’un proiques. blème médical important (27, 47). Si les tentatives Les expériences concernant la notification par courclassiques de communication avec un partenaire riel amorcée par le patient font état de niveaux par téléphone ou par lettre échouent, il peut être d’utilisation variables dans des villes nord-américjustifié de le contacter par courriel, ou de rechercher aines ayant accès à inSPOT, et d’une faible utilisation l’intéressé sur les médias sociaux comme Facebook. à Melbourne où le système Let Them Know a été Il est essentiel que des mesures adéquates soient conçu. Le service Let Them Know ne rapporte que prises pour protéger la vie privée des individus. On deux courriels par semaine (environ 100 notificatrouvera ci-dessus une liste de stratégies visant à attions/an). Une campagne de publicité n’a pas accru ténuer les risques liés à la notification en ligne. l’usage du service inSPOT. Le seul essai à répartition Pour élaborer et mettre en œuvre des politiques aléatoire sur inSPOT a dû être interrompu avant et des procédures de notification par Internet et terme en raison de l’emploi très limité du service par messagerie texte, le personnel des ASP devrait dans le groupe d’intervention (35). En général, la favoriser la collaboration entre les intervenants notification par courriel est plus répandue chez les concernés. Il pourra s’agir du service des technolohommes et les personnes qui disposent d’une adgies de l’information (TI), du service juridique/de resse de courriel privée (24, 25, 42). consultations, de médecins-hygiénistes, de médecins exerçant dans les collectivités, de gestionnaires Nonobstant les statistiques d’utilisation, il semblerait que le service inSPOT n’ait pas permis d’améliorer de programmes d’ITS, de travailleurs sur le terrain, les taux d’évaluation médicale, de détection des ou de représentants de la collectivité. Par ailleurs, maladies ou de traitement. À Los Angeles, où le il est important que les unités de santé publique service inSPOT était le plus populaire, seulement 1 consignent leurs interventions en matière de NPI, de % des clients sondés à la clinique des ITS avaient enmanière à en évaluer l’efficacité, le caractère approvoyé une carte électronique, en avaient reçu une, ou prié et la qualité. Un modèle de protocole est fourni avaient cherché à se faire tester après avoir reçu une en annexe. Des directives supplémentaires relatives à notification par carte électronique (33). Il est possila NPI amorcée par un organisme de santé publique ble que certains destinataires de cartes électroniques sont disponibles en ligne (12, 55). aient cherché à se faire soigner ailleurs, et n’aient pas été pris en compte dans la méthodologie de l’étude. À l’instar de l’expérience de Denver,

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une campagne de sensibilisation n’a pas permis de mieux faire connaître le système inSPOT à Los Angeles. De plus, seule la moitié des cartes électroniques envoyées aux États-Unis concernait des ITS typiques : chlamydiose, gonorrhée, syphilis et VIH. La seconde moitié se rapportait à d’autres maladies transmissibles comme les morpions, la gale et l’hépatite (30).

partenaires par courriel et messagerie texte, ni de préférence particulière pour ces procédés dans la population générale, il est possible que les nouvelles technologies soient plus prisées dans certains segments de la population (32). Les jeunes, notamment, apprécient le caractère pratique, confidentiel et rapide des services de santé sexuelle en ligne ou mobiles (49, 50, 59). L’utilisation du courriel ou de la messagerie texte au détriment de la notification par téléphone ou en personne peut aussi dépendre de la nature de la relation. Si on soupçonne des mauvais traitements de la part du partenaire, les méthodes électroniques peuvent être encouragées. En fin de compte, la notification par courriel et messagerie texte doit être considérée comme un outil additionnel pour tous les patients qui doivent contacter leurs partenaires, en vue d’augmenter les taux de notification aux partenaires, notamment parmi les HRSH (60, 61).

L’emploi fortuit du service inSPOT pour aviser des partenaires d’autres maladies transmissibles peut expliquer l’inefficacité de la notification par courriel amorcée par le patient. L’autre raison expliquant la faible utilisation de ce service a peut-être trait au fait que les partenaires qui se rencontrent en ligne, par des sites de rencontre ou des cybersalons, ne connaissent que les pseudonymes l’un de l’autre et n’échangent pas forcément de courriels (B. Clarke, communication personnelle).

Bien que les études montrent que la majorité des Chaque région devra déterminer s’il est possible et sondés sont en faveur de l’envoi et de la réception rentable d’utiliser un système de notification par une de courriels à des fins de notification (5, 28, 30, 36tierce partie, comme inSPOT et Let Them Know, en 41), la plupart des gens préfèrent effectuer la notifiappréciant les besoins en matière de nouvelles techcation en personne ou par téléphone plutôt que par nologies, les avantages possibles et les coûts prévus courriel ou messagerie texte (28, 35). Si l’on en croit dans leur contexte particulier. les entrevues avec des patients, ces moyens classiques sont un signe d’attention, de respect et de Des dépenses supplémentaires peuvent être anticicourage, alors que les nouvelles technologies sont pées pour la formation du personnel, la surveillance considérées comme impersonnelles et insensibles. et l’évaluation des programmes. Les estimations Ceci est corroboré par le fait que la préférence pour brutes indiquent que les notifications amorcées par la notification en personne est encore plus marquée le patient, à raison de 10 $/notification, seraient plus lorsqu’il s’agit d’une maladie plus grave comme le rentables que la notification par un professionnel VIH (48). Néanmoins, la notification électronique de la santé, dont le coût est de 25 $ (45). D’après peut convenir dans certaines situations, par exemple les experts, l’utilisation du courriel et de messagerie lorsque les relations sont brèves et occasionnelles, texte peut également améliorer l’efficacité et la rentqu’elles se sont mal terminées, ou que le partenaire abilité de la notification aux partenaires (45, 61). ne répond pas aux appels téléphoniques. Conclusion La notification par le patient par messagerie texte est encore moins populaire que la notification par courriel en Amérique du Nord, mais légèrement plus Le succès de la notification aux partenaires est un élément crucial des efforts de lutte contre les ITS. répandue en Australie. La messagerie texte est netLorsque les méthodes classiques ne conviennent pas tement plus admise par les personnes qui ont accès ou sont impraticables, les organismes de santé pubà un téléphone cellulaire, les hommes, les jeunes lique doivent être prêts à intervenir dans le cybereet ceux dont la scolarité est plus avancée (25, 49). space afin de notifier une exposition à des ITS aux Dans l’ensemble, il semble que les patients soient partenaires, car ces derniers sont initialement entrés peu enclins à effectuer la notification par messagerie en contact par ce moyen. En outre, de nombreuses texte. ASP ne disposent pas des ressources nécessaires Bien que les données colligées ne démontrent pas pour effectuer la notification de toutes les ITS par un l’efficacité notable des systèmes de notification aux

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professionnel de la santé, comme l’a démontré le de la collectivité, et de confirmer l’efficacité et sondage des unités de santé publique de l’Ontario. l’acceptabilité de la NPI amorcée par un organisme En pareils cas, on encourage les cas primaires/ de santé publique au Canada. Par ailleurs, il serait patients infectés à informer leurs partenaires de utile de comprendre les dépenses encourues par un l’exposition. Le fait de mettre à la disposition des organisme de santé publique pour la formation du patients divers moyens de prévenir leurs partenaires, personnel et le soutien informatique additionnel, y compris le courriel et la messagerie texte, peut leur ainsi que les éventuelles économies permises par faciliter le processus de notification, de manière à ce la NPI, comparativement à la notification classique que les intéressés puissent se faire tester et recevoir employée seule. un traitement. À mesure que l’usage de la technolo Par ailleurs, il se présente de nombreuses opporgie se répand, son rôle dans la prévention et le traittunités d’évaluer l’efficacité de la notification aux ement des ITS ne peut que gagner en importance partenaires par le patient des ITS via courriel et (62). messagerie (63). La plupart des données obtenues jusqu’ici concernent les statistiques d’utilisation, Perspectives mais ne mesurent pas les incidences en aval en Les conclusions de cet examen reposent sur des termes d’augmentation des taux de notification, données concernant l’efficacité et l’acceptabilité de test ou de traitement. Or ces renseignements provenant généralement d’autres pays que le sont cruciaux pour déterminer la véritable efficacité Canada. Bien qu’il n’y ait aucune raison condes interventions. Enfin, il serait utile d’obtenir des vaincante de soupçonner que ces résultats ne données à l’échelle locale afin de pouvoir adapter s’appliquent pas à notre pays, des recherches à les programmes de notification aux partenaires pour l’échelle locale permettraient aux organismes de qu’ils répondent le mieux possible aux besoins de la santé publique de déterminer les besoins spécifiques collectivité.

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Annexe : Protocole proposé de notification aux partenaires par Internet et par courriel d’une exposition à des infections transmissibles sexuellement Patient pour lequel on dispose de coordonnées électroniques/de courriel

Dispose-t-on de coordonnées classiques?

OUI

Contact par des méthodes classiques

NON

Revoir les règles, politiques et procédures locales afin d’assurer la conformité

NON

Notification réussie?

OUI

Contact du partenaire par courriel ou par un site Web afin d’obtenir les coordonnées classiques, sans divulguer de renseignements confidentiels

Coordonnées classiques obtenues?

NON

Accentuer l’urgence de la communication par courriel/Internet, ou contacter un superviseur

OUI

Établir un contact par le biais des coordonnées classiques, et notifier conformément à la pratique habituelle

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Test, counseling et traitement selon la pratique habituelle

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Notification aux partenaires • Decembre 2013

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