ON S’ORGANISE

Même ceux qui n’aiment pas ça et qui disent ne pas le faire finissent par y être forcés à un moment ou à un autre : ils planifient. Que ce soit la tête dans le frigo en attendant une inspiration divine, dans le métro ou dans le train en revenant à la maison, durant l’échange de textos avec le conjoint vers 15 h pour se poser la sempiternelle question : qu’est-ce qu’on mange pour souper ? Et même une fois à l’épicerie, à 17 h 15 quand on ne sait pas encore ce qu’on mangera 45 minutes plus tard, on doit réfléchir un minimum.

LA SPONTANÉITÉ PLANIFIÉE

44%

Pourquoi ne pas cumuler ces précieuses minutes à un moment où on aura plus le temps de réfléchir sans être à la course ? Et planifier des repas pour une semaine, ça n’a pas besoin de prendre une heure : 15 minutes, et c’est décidé.

À 17 H, 44 % DES PARENTS NE SAVENT TOUJOURS PAS CE QU’ILS VONT MANGER POUR SOUPER... 3 FOIS PAR SEMAINE ! *

COMMENT planifier ?

Un repas planifié est à moitié préparé, disent les sages. À l’heure du multitâche, on rêve tous d’être les champions de l’organisation, mais encore faut-il savoir comment s’y entraîner. Voici donc quelques bons trucs pour passer ni vu ni connu dans le clan des prévoyants, mais, surtout, pour souper en famille plus souvent et arriver à la table peut-être un peu échevelé, mais bien disposé.

Pour vivre l’heure de pointe du souper le plus paisiblement possible (et finalement, passer un agréable moment autour de la table avec toute la famille). Si on arrive à la maison et qu’on n’a aucune idée de ce qu’on mangera, que les enfants sont affamés, c’est la soirée de toute la famille qui démarre sur les chapeaux de roues. Tout le monde est stressé, on fait tout rapidement et on n’a pas le temps de s’asseoir correctement à table pour savourer le repas et un beau moment en famille. Et on a un deadline : l’heure du dodo des enfants ! * Étude Tout le monde à table, 2011, Université de Montréal

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PHOTOS ASSIETTES MATHIEU LÉVESQUE. ILLUSTRATEUR RODOLPHE THUAUD

POURQUOI planifier ?

Chacun peut trouver sa façon. Le samedi ou le dimanche (ou le jour où on fait normalement la grosse épicerie de la semaine). Pour certains, c’est le dimanche matin, après le journal et le café. Toute la famille est là et tout le monde est relax. C’est le temps de se poser LA question à 1000 dollars : qu’est-ce que la famille a le goût de manger cette semaine ? Ici, on implique tout le monde. Mais comme la réponse va probablement être « chais pas », on garde à proximité quelques inspirations de recettes (comme ce magazine) et on dresse la liste des plats de la semaine. Après, on regarde les ingrédients et on s’assure de noter ce dont on a besoin sur sa liste d’épicerie. C’est tout. Une quinzaine de minutes plus tard, on a un plan pour la semaine. Et si on avait prévu manger du poisson mercredi et qu’on n’a plus le goût, on a toujours le droit de changer d’idée, mais au moins, on a notre plan A de prévu et on n’est pas pris au dépourvu.

Le chiffre magique : 4

Dans l’équipe, il y en a des pros du souper en famille. Mais pour y arriver, il faut avoir planifié (pas nécessairement cuisiné) au moins 4 soupers sur 7. Avouez que 4 soupers, ce n’est pas la fin du monde.

10 bonnes recettes de base

Ricardo le dit et le répète depuis longtemps : une banque de 10 recettes, c’est tout ce que ça prend pour nos soupers de semaine. On pige dans nos plats d’enfance préférés, les classiques de la famille ou la recette que l’on réussit à tout coup. Une fois que l’on a ça, c’est parti. Les autres recettes viendront s’ajouter pour ajouter de la variété.

Petits raccourcis

Plusieurs produits du commerce peuvent nous faire gagner de précieuses minutes de préparation : légumes déjà coupés, fromage déjà râpé, viandes déjà marinées, etc. Pour quelques sous de plus, on soupera peut-être 10 minutes plus tôt ! Voyez nos suggestions de recettes avec ces ingrédients du commerce, p. 66.

Et le dimanche, on s’organise

Même si l’idée est bonne, il n’est pas réaliste de penser pouvoir cuisiner tous ses soupers de semaine tous les dimanches. Mais on peut prendre de l’avance à l’occasion, pour souffler un peu.

› Échanger des plats. On s’organise avec des amis pour que, le dimanche, chacun cuisine un plat différent en triplant les portions. L’un peut préparer trois lasagnes, le deuxième trois pâtés chinois et le dernier trois pains de viande. En fin de journée, les familles se rencontrent pour échanger leurs plats : deux repas prêts de plus pour la semaine! (Merci à la famille Tremblay pour la belle idée). › Cuisiner une recette en double. On en aura pour les lunchs de tous le lendemain midi, et on en aura même un peu pour un autre souper. › Laver et couper les légumes au retour de l’épicerie. Ça fait des provisions de crudités prêtes pour les petits ventres affamés au retour à la maison. › Faire de grosses réserves. À l’occasion, on cuisine une ou deux recettes en grosses portions et on se fait des réserves. Ces plats congelés sauvent la vie lors des soirs où l’on est plus pressé. Allez voir nos recettes qui se congèlent (p. 39). ricardocuisine.com 35

ON CUISINE LA CUISINE DANS LE FEU DE L’ACTION

30min

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PRÉPARER LES REPAS PRENAIT 6 HEURES PAR JOUR EN 1900, 45 MINUTES EN 2000 ET DE 15 À 30 MINUTES EN 2007. *

Pour les soirs de semaine, c’est comme dans les films d’action : il y a les bons et les mauvais. Mais comme les soirs heureux n’ont pas d’histoire, parlons plutôt des autres, ceux des Aventures du train en retard, Du mystère du devoir oublié ou Du retour du vilain rhume (troisième volet). Comme de raison, le moment est bien choisi pour s’apercevoir qu’on a oublié de décongeler le pâté. Les dossiers recettes qui suivent vous aideront à vous mettre à table en peu de temps.

PHOTO ASSIETTE MATHIEU LÉVESQUE. ILLUSTRATEUR RODOLPHE THUAUD

PAS DE TEMPS à perdre Une fois que tout a été bien planifié, la partie est gagnée… ou presque. On rentre à la maison sans s’inquiéter de ce qu’on va manger, mais encore faut-il trouver l’énergie de cuisiner. Or, c’est justement à ce moment précis que l’on sent tout le poids de la fatigue accumulée. En semaine, le « 5 à 7 » dans les familles est le moment de la journée où il y a le plus de tâches à cocher à la minute. L’équipe du magazine Ricardo a développé trois stratégies indispensables pour simplifier la préparation des repas de semaine : 1. Des plats libre-service, qui passent directement de la cuisine à la table. 2. Des plaques à tout faire où tous les ingrédients cuisent en même temps. 3. Des soupers prêts-à-monter à partir de raccourcis du commerce. Peu importe laquelle de ces ruses l’on choisira d’adopter, elles garantissent toutes que l’effort que l’on mettra à cuisiner sera largement compensé par le plaisir de s’attabler ensemble. * Selon des données de l’organisme Les diététistes du Canada.

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10 IDÉES

casse-routine

ON PASSE À TABLE

LE TRAIN-TRAIN PEUT VENIR À BOUT DE NOS MEILLEURES INTENTIONS ET, CE JOUR-LÀ, ON A BESOIN D’UN PETIT EXTRA POUR QUE LE PLAISIR SE RÉINVITE À LA TABLE. CRÉER UNE SURPRISE, MÊME TOUTE SIMPLE, SUFFIT SOUVENT. VOICI QUELQUES IDÉES POUR VARIER LES HABITUDES DE LA MAISONNÉE.

PRENDRE ENFIN LE TEMPS DE SE RETROUVER

Après avoir planifié, listé, coupé, décongelé, cuisiné, c’est enfin le temps de se rassembler. C’est pour cette seule raison que l’on a fait tout ça : profiter de ce moment en famille, souvent le seul de toute la journée. Il pourrait y avoir dans ces soupers-là de très beaux souvenirs en devenir. Pas besoin de dire que ce n’est pas le temps de faire des reproches sur le bulletin ou de revenir sur les clés oubliées au bureau. On met ces préoccupations-là de côté, on aura bien le temps d’y repenser. On ferme l’ordi, les téléphones et la télé. C’est le temps de passer à table.

L’INFLUENCE de la télé

Pas de chichi, on soupe en famille devant la télé. Après tout, on est ensemble, non ? À l’occasion, pas de problème. Sauf que… Selon les chercheurs en nutrition, en pédiatrie et en sciences du comportement qui s’intéressent de plus en plus à ce phénomène, les méfaits sont bien réels. Dans ces familles : • La télévision incite à manger vite et trop : des adolescents américains ont engouffré 36 % plus de pizza et 71 % plus de macaroni devant la télévision qu’en écoutant de la musique. • Les enfants sont influencés par les publicités télévisées, dont la majorité mettent en vedette des aliments de piètre valeur nutritive. • Il est plus difficile de se concentrer sur les signes corporels reliés à l’appétit et à la satiété. • Les jeunes ont plus tendance à consommer des aliments frits, ainsi que des boissons gazeuses et d’autres boissons sucrées de façon quotidienne, ce qui fait monter le total des calories et les risques de surpoids. • Les fruits et les légumes se font généralement plus rares. • Le temps passé à table se prolonge parfois jusqu’à la fin d’une émission, entraînant ainsi une surconsommation d’aliments. 114 ricardocuisine.com

* Étude Tout le monde à table, 2011, Université de Montréal

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BUFFET DU JEUDI

On présente les restes de la semaine sur le comptoir sous forme de buffet. Chacun prépare son assiette. Les enfants peuvent même s’amuser à écrire le nom des plats sur de jolies étiquettes. PHOTO ASSIETTE MATHIEU LÉVESQUE. ILLUSTRATEUR RODOLPHE THUAUD. TEXTE « L’INFLUENCE DE LA TÉLÉ » HÉLÈNE LAURENDEAU

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1 FAMILLE SUR 3 MANGE DEVANT LA TÉLÉ AU SOUPER *

4 SOUPER CHIC

On sort la belle vaisselle, celle qu’on garde habituellement pour la « visite », et on mange dans la salle à manger plutôt qu’à la table de tous les jours.

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5

On mange sur une nappe étendue par terre dans le salon.

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Pichet-surprise On ajoute un petit quelque chose au pichet d’eau : des tranches de citron ou de lime, des feuilles de menthe.

SOIRÉE DES D. J.

PENDANT QU’ON PRÉPARE LE REPAS, ON CHOISIT LES CHANSONS PRÉFÉRÉES DES ENFANTS. ON ALTERNE : LUNDI, C’EST LE PLUS JEUNE, MARDI, C’EST LE PLUS VIEUX.

SOUPER DANS LE NOIR

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SOUPER-TÉLÉ

Chaises musicales Ce soir, on change de place à table; c’est tout simple et ça transforme la dynamique des repas.

On simule une panne d’électricité (après avoir préparé le souper, bien sûr) et on mange dans le noir, à la chandelle.

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PIQUE-NIQUE D’HIVER

Quand cela reste occasionnel, on peut retrouver le plaisir de souper devant la télé. Et pourquoi ne pas commencer une série que l’on regardera quand tout le monde est là.

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SOUPERDÉJEUNER

On se fait des crêpes, du pain doré, des gaufres ou des œufs-tournés-bacon et on soupe en pyjama.

NOËL EN ÉTÉ

On mange de la tourtière et des boulettes. Et pourquoi pas de la bûche, aussi ? Ça pourrait vite devenir une tradition.

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10 IDÉES

pour discuter UNE FOIS QUE TOUT LE MONDE EST ATTABLÉ, ON VEUT DE L’AMBIANCE. ON POURRA FAIRE QUELQUES SECONDES SUR UN « PIS ? PASSÉ UNE BONNE JOURNÉE ? », MAIS LA CONVERSATION AURA TÔT FAIT DE S’ESSOUFFLER. LES REPAS EN FAMILLE SERVENT AUSSI À EN APPRENDRE DAVANTAGE SUR NOS ENFANTS ET À AIGUISER LEUR CURIOSITÉ SUR LE MONDE QUI LES ENTOURE. VOICI DES IDÉES POUR ANIMER VOS SOUPERS. 1 Parler bouffe

Pour les plus jeunes, c’est facile et concret. On leur demande s’ils aiment ce qu’ils sont en train de manger. On peut même leur demander de donner une note au souper, de 1 à 10. Est-ce que cette recette mérite de trouver sa place dans le best-of de la famille ? On fait du chemin sur le sujet de la nourriture en leur demandant : « Si tu ouvrais un restaurant, comment s’appellerait-il et qu’est-ce que tu y servirais ? Sur une île déserte, quel plat emporterais-tu et pourquoi ? Où ça pousse, une arachide ? »

2 Des jeux

Il existe des jeux qui donnent des idées de discussion. Ricardo a testé le jeu Brin de jasette avec ses filles, et le résultat a été très concluant. Tour à tour, chaque membre de la famille tire une carte et lit la question (on la lit pour les plus jeunes). On se posera des questions comme : « Quelle est ta routine le soir avant d’aller au lit ? Quel est ton moment favori dans la semaine ? Si tu étais choisi pour la finale de Star Académie, quelle chanson chanterais-tu et pourquoi ? » C’est un jeu qui fait qu’on aborde de nouveaux sujets et ça peut nous faire découvrir des aspects inconnus de nos enfants.

3 Détecteur de mensonges

À tour de rôle, chaque personne raconte deux anecdotes qu’elle a vécues dans la journée. Une vraie et une inventée. Tous doivent essayer de deviner laquelle est laquelle.

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4 Voyage, voyage

Tous les membres de la famille nomment un pays ou une ville où ils aimeraient aller et racontent avec qui ils voyageraient, ce qu’ils visiteraient, ce qu’ils mangeraient, ce qu’ils rapporteraient comme souvenir.

5 Pour rire

Tour à tour, tout le monde nomme deux choses qui les font rire. Ensuite, chacun essaie d’imiter le rire de tout le monde. Fiston rit comme papa, ensuite comme maman, ensuite comme sa petite sœur, etc.

6 Dans mon temps

Tous les membres de la famille se rappellent un souvenir de leur maternelle. Le nom du professeur, du meilleur ami, de l’activité favorite, etc. Et tant qu’à être dans les souvenirs d’enfance, on raconte notre émission de télé favorite quand on était petit.

7 Nouvelle identité

On s’imagine à tour de rôle changer d’identité. On se pose des questions comme : « Si tu changeais de nom, comment aimerais-tu t’appeler ? Si tu avais un super-pouvoir, comme un superhéros, qu’est-ce que ce serait ? Si tu étais un animal, lequel ce serait ? Et si tu étais une célébrité ? »

8 Le journal

On s’inspire d’une page du journal (qu’on aura choisie d’avance, afin de diriger un peu la discussion). On répond aux questions des enfants sur ce qu’on pense de cette situation, on leur demande leur avis, etc.

9 En langue étrangère

On apprend aux enfants quelques mots en langue étrangère, par exemple les chiffres de 1 à 10 en espagnol ou les jours de la semaine en anglais, les couleurs en allemand ou les saisons en italien.

10 Jeux de mots

On prépare une liste de mots un peu difficiles, et tous essaient de deviner leur signification. Qu’est-ce qu’un oxymoron ? Quelle est la caractéristique de quelqu’un qui est soupe au lait ? De quelle couleur est un objet azur ?

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