PAYSAGE ET EOLIENNES Analyse de l'intégration paysagère des Eoliennes sur le site de Mont-Crosin
Rapport 255.01
Avril 2007 Mandant : JUVENT SA
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Eoliennes Mont-Crosin - Mont-Soleil - Montagne du droit
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P SAGE PAYS E ET EOL LIENN NES Analyse de l'intégration paysagère des Eoliennes sur le site de Mont-Crosin
M Mandant: JUV VENT SA
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Eoliennes Moont-Crosin - Mo ont-Soleil - Mon ntagne du droit
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GROUPE DE TRAVAIL Direction de projet Y. Leuzinger, biologiste, licencié ès sciences, ing. Environnement Collaboration E. Contesse, Ing. HES en gestion de la nature C. Brossard, biologiste, licencié ès sciences Groupe d'accompagnement Richard Patthey - slfp Fondation suisse pour la protection et l'aménagement du paysage Rita Wider - OFEV Office fédéral de l'environnement - Section paysage et infrastructure
Fichiers concernés 255 Rapport avril 2007.doc 255 Rapport avril 07 Annexes photos.pub 255_carte d'analyse du paysage.mxd
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TABLE DES MATIERES 1 Situation et contexte ................................................................................................ 6 1.1 Un site eolien reconnu ................................................................................. 6 1.2 études antérieures ....................................................................................... 6 1.3 étude paysagère, généralités et cahier des charges....................................... 7 1.4 Limites des investigations ............................................................................. 8 1.5 De la définition du paysage .......................................................................... 8 2
Les éoliennes et le paysage ................................................................................... 10
3 Le paysage concerné ............................................................................................. 12 3.1 Un paysage jurassien typique ..................................................................... 12 3.2 Constituants principaux .............................................................................. 13 4 Analyses paysagères.............................................................................................. 18 4.1 Eléments clefs du paysage ......................................................................... 18 4.2 Influence des éoliennes dans ce contexte ................................................... 19 4.3 Limites physiques du site ........................................................................... 21 4.4 Limites réglementaires ............................................................................... 22 4.5 Limites techniques de nouvelles implantations ........................................... 23 4.6 Intégration des éoliennes dans la culture sociale actuelle ............................ 25 4.7 Analyse des données objectives et subjectives ............................................ 25 4.8 Limites sociales d'acceptation .................................................................... 26 5 Propositions .......................................................................................................... 28 5.1 Propositions d'intégration paysagères ......................................................... 28 5.2 Contraintes de base ................................................................................... 28 5.3 Volumes disponibles .................................................................................. 29 5.4 Unités de production ................................................................................. 31 Espaces ouverts ......................................................................................... 31 5.5 5.6 Espaces disponibles pour l'implantation ..................................................... 32 6 Incidences pour le Plan directeur ........................................................................... 34 6.1 Implantation des éoliennes et nombre maximal .......................................... 34 6.2 Démantèlement ......................................................................................... 34 6.3 Equipement ............................................................................................... 35 6.4 Protection des eaux ................................................................................... 35 6.5 Protection contre le bruit ............................................................................ 35 6.6 Forêt et pâturage boisé .............................................................................. 35 6.7 Protection de la nature ............................................................................... 35 6.8 Protection du paysage et hauteur des éoliennes ......................................... 35 7
Procédure ............................................................................................................. 37
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Remarques finales ................................................................................................. 38
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Mandat La société Juvent SA souhaite préserver l'accueil favorable de la population envers les installations éoliennes du Mont-Crosin Mont-Soleil. Dans le cadre de l'élaboration d'un plan directeur régional pour l'implantation d'éoliennes, Juvent SA a mandaté le bureau Natura en septembre 2006 pour réaliser une étude concernant les impacts des éoliennes sur le paysage. Concrètement, il s'agissait de définir les limites du site à accueillir de nouvelles éoliennes en fonction des caractéristiques paysagères locales et régionales. Cette analyse devait déboucher sur des propositions de mesures concrètes en lien avec les dimensions du paysage. Le présent rapport est la synthèse des travaux et recherches effectuées.
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1 SITUATION ET CONTEXTE 1.1
UN SITE EOLIEN RECONNU Le site étudié appartient à une série de lieux dont le potentiel éolien dans l'arc jurassien a été reconnu. Il est actuellement équipé avec huit éoliennes de l'entreprise Juvent SA. Largement médiatisée, cette implantation est un projet pilote admis par la population locale et largement reconnu dans les médias. Les pâturages de cette crête jurassienne sont depuis longtemps un haut lieu du tourisme régional. La présence des éoliennes a augmenté la fréquentation du site.
Une éolienne à Mont-Crosin
Les éoliennes ont été autorisées jusqu'à présent sur la base de permis selon la LAT, avec une procédure de dérogation selon l'art. 24 pour chaque implantation. Les procédures n'ont jamais été contestées et la population est même fière d'avoir ce parc technologique à ses portes. Le volet économique de la restauration soutient ce parc et en est directement bénéficiaire. Les habitants, exploitants ou non, acceptent la présence des éoliennes et la gestion du flux touristique est maîtrisée. Dans ce contexte, Juvent SA désire aujourd'hui augmenter le nombre d'installations du parc éolien.
1.2
ETUDES ANTERIEURES Le premier projet a été développé par la firme Cannon Energie SA. Une étude d'impact1 a été effectuée pour la définition d'un plan de quartier. Elle contient les divers volets liés à de telles installations. Cette étude ne remettait pas en question l'implantation d'éoliennes, mais fixait des contraintes environnementales. C'est sur cette base que le projet a été développé par Juvent SA, sans que le plan de quartier n'ait été finalisé. Après l'implantation des huit premières éoliennes, la région Centre Jura a décidé, suite au souhait d'agrandir le site, de faire établir un plan directeur2 réglant l'affectation du
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Projet d'énergie éolienne canton de Berne, Mont Crosin / Montagne du droit, juin 1995
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Plan directeur régional pour l'implantation d'éoliennes, juin 2006
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site. Ce projet a été déposé une première fois en été 2000 pour une phase de consultation puis transmis aux services cantonaux pour préavis3. Cet examen a montré que "des conflits subsistaient entre les secteurs d'implantation proposés et les autres intérêts en présence". Les autorités n'ont pu alors donner leur accord que pour sept secteurs. En 2005, Centre Jura a décidé de terminer cette étude et un dépôt public a été fait en 2006. Cette procédure s'est terminée par la publication, par l'OACOT en décembre 2006, des prises de position parvenues lors de la procédure.
Quelle capacité maximale ?
1.3
Dans l'intervalle, des négociations entre Juvent SA et certains partenaires de la procédure ont eu lieu. Elles ont abouti à la mise en route de la présente étude qui doit compléter les études précédentes dans le domaine du paysage, intégrant notamment la définition de la capacité paysagère maximale du site vis-à-vis du paysage lui-même et de l'acceptation par ses utilisateurs. Le rapport de l'OACOT reprend cette exigence en montrant le vide actuel dans ce domaine.
ETUDE PAYSAGERE, GENERALITES ET CAHIER DES CHARGES La recherche concernant les impacts paysagers des éoliennes est encore lacunaire. Ces derniers dépendent de plusieurs facteurs généraux, mais aussi régionaux. La perception subjective supplante de loin l'analyse objective. Ainsi, il est difficile de définir des critères absolus comme nous le montrerons dans les chapitres suivants; il faut travailler avec des repères régionaux et se mettre d'accord entre partenaires concernant l'approche souhaitée. Ainsi, il s'agira avant tout de définir le contexte paysager dans lequel s'insère le projet actuel. Cette première démarche sera basée sur une approche objective du paysage, intégrant les unités paysagères, ses dimensions générales et celles de ses constituants. Différentes approches sont proposées dans les chapitres suivants.
Harmonie objective ou subjective?
Ensuite, les critères subjectifs seront approchés et intégrés dans la réflexion. Ils représentent les images et le ressenti ancrés dans la manière dont les acteurs vivent ce paysage avec son parc éolien actuel. De cette manière il sera possible de projeter des problèmes potentiels lors des phases suivantes de l'implantation d'éoliennes.
Ces analyses de base sont ensuite approfondies et des conseils ou des prescriptions sont donnés afin d'éviter la perte d'identité du site dans son état actuel. Ces prescriptions pourront être introduites dans le plan directeur.
3 Procédure de conciliation au sens de l'article 113 al. 1 OC qui peut être assimilée à un examen préalable.
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1.4
LIMITES DES INVESTIGATIONS La présente étude nécessite de définir d'emblée les limites qu'elle se donne et les réponses auxquelles elle ne répondra pas. Ainsi, les éoliennes de la région concernée font partie du paysage actuel et leur présence ne sera pas remise en question fondamentalement; seuls l'arrangement, le nombre maximum et les emplacements des futures installations seront discutés. De même, le périmètre du plan directeur, c'est à dire celui sur lequel des installations potentielles pourront être érigées, n'est pas non plus rediscuté. Le parallèle et la transposition des résultats dans un autre site sont ainsi exclus. Nous ne débattrons évidemment pas non plus de la rentabilité des éoliennes ou de leur adéquation à répondre aux besoins actuels et futurs d'énergie durable et propre. Pourtant nous tenterons de définir pourquoi ces installations peuvent avoir des effets contraires sur la perception paysagère d'un lieu et donner des appréciations diamétralement opposées quant à la justification de leur présence.
Il s'agit donc bien uniquement de proposer, dans un périmètre donné et avec les caractéristiques des éoliennes sur le marché actuellement, les limites que se fixeront les partenaires des procédures futures afin de conserver un certain équilibre paysager.
1.5
DE LA DEFINITION DU PAYSAGE Le paysage est le miroir des relations, actuelles et anciennes, de l'homme avec la nature qui l'environne. Le paysage a donc une histoire à raconter et que l'on peut essayer de retranscrire4. Le paysage pose toujours des questions, mais les réponses sont généralement ailleurs, dans la compréhension de l'histoire du territoire concerné. Un paysage n'est pas une œuvre d'art. C'est le résultat de multiples décisions et actions politiques et administratives avec leurs conséquences sociales, économiques et environnementales.
Perception différente en fonction de la lumière
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Parmi les nombreuses définitions du paysage, c'est cette approche que nous privilégierons dans notre étude, en intégrant les diverses composantes du paysage ainsi défini. Sous cet angle, l'appréciation du paysage est souvent une attitude essentiellement subjective. A cet égard, les goûts se fixent souvent dès l'enfance. Nous nous attachons à ce qui fut le décor de notre éveil
Neuray G. et al, 1982. Des paysages, pour qui? pourquoi? comment? Les presses agronomiques Gembloux.
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physique et de notre initiation à la connaissance du monde. Nous tolérons mal que soit défigurée cette image qui se confond avec notre développement. Pour imager notre approche, on peut dire encore que le paysage est la structure des écosystèmes par opposition à leur fonctionnement. L'implantation d'éoliennes doit donc être considérée comme un facteur nouveau que l’on ne peut pas intégrer ou cacher dans le paysage: il faut le redéfinir, une nouvelle page de l'évolution du paysage concerné est ouverte, nous pouvons essayer de diriger cette évolution. C'est bien l'objectif majeur de ce travail. Perception lointaine: dans la réalité, le mouvement capte l'œil
Un paysage, ses structures et ses acteurs. Les éoliennes font désormais partie du paysage de ces crêtes.
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2 LES ÉOLIENNES ET LE PAYSAGE De nombreuses études se penchent depuis quelques années sur la problématique des impacts des éoliennes sur le paysage, ou pour certaines d'entre elles, sur le paysage créé par les éoliennes elles-mêmes. Les quelques études réalisées en Suisse n'ont jamais apporté de réponses vraiment satisfaisantes, tant il est difficile d'éviter la subjectivité des descriptions ou de l'approche des paramètres perturbants. La plupart se sont focalisées sur des photomontages et des prises de vues arbitraires pour démontrer la possible intégration des éoliennes. Certaines études contiennent d'ailleurs des photomontages sur lesquels les éoliennes sont à peine perceptibles en raison de l'éloignement des prises de vues. De même on définit souvent globalement des surfaces de visualisation future des installations et on en tire des conclusions plus ou moins pertinentes. Dans ce cas on fait fi de la réalité du terrain qui peut masquer totalement les mâts ou au contraire les mettre en évidence à quelques mètres de distance. Ainsi, dans la plupart des cas, même la photographie n'apporte rien à une approche paysagère constructive. Il faut définir d'autres pistes.
Une photographie ne révèle que rarement l'impact réel que les éoliennes ont sur notre perception du paysage!
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Certains pays ont défini des procédures types pour les études d'impact sur l'environnement pour les nouvelles implantations. C'est le cas notamment en France5. En dehors des éléments classiques liés à une EIE (milieux, bruit, flore et faune, etc.), un chapitre entier est dédié à l'approche paysagère. L'élément principal consiste à appréhender ce domaine selon différents critères de manière systématique, afin de pouvoir définir un paysage éolien cohérent. Ainsi, il est précisé d'emblée que seul l'intégration, par l'agencement des installations, est à même de répondre aux besoins du paysage. Il faut donc, d'après ce manuel, réinventer un paysage puisque ce dernier ne pourra pas "absorber" ou cacher les éoliennes.
Neau et al.,2004. Guide de l'étude d'impact sur l'environnement des parcs éoliens.
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Une étude allemande, résultat d'une procédure d'opposition à l'implantation d'éolienne, se penche sur l'esthétique du paysage. Les éléments clefs contribuant à l'esthétique du paysage concerné sont repris systématiquement et analysés pour montrer les modifications importantes du paysage sous divers angles6.
Partout en Europe, les éoliennes sont en question. Personne n'a trouvé une solution généralisable! Chaque cas est unique, à l'image des paysages rencontrés. Il s'agit donc de définir le contexte puis de trouver des paramètres qui permettent de conserver certaines caractéristiques du paysage, tout en intégrant les nouveaux constituants que représentent les éoliennes. La topographie et la présence de certains constituants du paysage modifie notre perception.
Une éolienne en plus modifie-elle notre perception?
6 Nohl W., 2005. Auswirkungen der geplanten Windkraftanlage auf dem Streuberg auf das Landschaftsbild.
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3 LE L PA AYSAG GE CO ONCE ERNÉ Un paysage consiste en divers com mposants, dont certainss sont objecctifs, c'est à dire indépendantss de l'obseervateur, et d'autres subjectifs. s Les premieers donnentt des q le informations sur les caaractéristiquees physiques du payssage, les sstructures qui urs arrangem ments. Les dimensions d respectives du paysage e font coomposent aiinsi que leu dits objectifs au mêm au ussi typiqueement partiee de ces constituants c me titre qu ue les éléments histtoriques ayaant abouti à leur arran ngement. Lees composaants subjecttifs se raapportent à la manière dont d la tramee paysagère e est vécue, interprétée pour aboutirr à un seentiment poositif ou néggatif. Ils son nt liés au vécu v imméd diat et à la résultante de la stimulation dees sens au moment m ou un individu perçoit le paaysage.
elle le Il est ausssi important de définir à quelle éche paysage concerné c esst appréhen ndé, à savo oir se positionne er selon une perception dans l'aire ou lointaine d'étude im mmédiate, rapprochée r e. Les constituan nts du payysage prennent une place prépondérrante dans l'aire immédiate, les structures paysagèrees influenceent forteme ent la n de l'aire raapprochée aalors que ce e sont perception les grande es unités paaysagères q qui influence ent le plus l'aire lointaine. L'esthétiqu ue paysagèrre, c'est à dire la culture e d'un lieu qui intègre la notion de valeu ur partagée, revêt divers aspects. L'orgganisation du paysage e, sa diversité, sa naturité, ses spécificités ainsi que due sont dees paramètrres essentie els de son étend cette cultu ure d'un lieu u. V Vision rapprochée partielle p et vue loin ntaine
3.1
pitres qui suivent s anaalysent don nc le Les chap paysage sous ces diveers angles.
UN PAYSAGE JURASSIEN TYPIQUE Lee site concerné fait parttie du Jura plissé, carac ctérisé par ses s vallées eet ses crêtess plus ou u moins prononcées. Lees vallées ett les monts sont s alignéss parallèlemeent dans un n sens ap pproximatif est - ouesst. Les mon nts sont parfois coupéés transverssalement pa ar les rivvières, formant ainsi less cluses. Loorsque seul un flanc esst découpé par la force des eaaux, les petits vallons latéraux ainsi formés portent p le noom de combes. La crê ête du Mont-Soleil est e peu proononcée et le somme et présente une surfacce aplanie large d'environ 1 km. C'est sur ces teerres que l''agriculture s'est implaantée depuis de ment à la sylviculturee. Prairies permanente es et noombreuses années, en complém pââturages se répartissentt en fonction n de la qualiité des sols. L'agriculturre pratiquée e reste
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daans une largge mesure extensive parr rapport à la a plaine et c'est c la production laitière qui prrédomine. Les L fermes isolées i sontt encore cen ntrées aux milieux m des terres exploitées m même si un certain c éclateement a eu lieu avec le temps. Lees flancs soont avant tout coloniséss par la forê êt de conifèères, avec lees sapins ro ouges (éépicéas) et blancs com mme essences principales. Abrupt et parfois découpé co omme poour le cirque de St.-Im mier (Champ p-Meusel), le e flanc sud présente u une rupture nette en ntre la zone agricole et la forêt. Au nord par contree, la transittion est len nte et vissuellement aléatoire entre les zoones agricoles du haut et celles du plateau u des Frranches-Montagnes. L''organisation n du paysa age, en traansition douce, traduit ces coontraintes géomorpholoogiques peu prononcée es. Ce flancc nord est d donc un élé ément traansitoire enttre le Jura plissé p et le Ju ura tabulaire e des Franch hes-Montagnes.
e donc con nstituée de zones z La trame paysagère est e fermées comprenantt tous les stades s ouvertes et de transition en raaison de lla présence de pâturages boisés pluss ou moins denses. Co omme aucoup de régions ju urassiennes,, ces dans bea pâturages particulierrs sont lee témoin d'une agriculture e ancestralee. La spécifficité du sitte est ainsi large ement due à la présen nce de ce milieu m caractéristtique. La position dominantte de la crêête, son éte endue ale et son caractère semi-ouverrt ont transversa attiré dep puis des déécennies des randonn neurs, marcheurss régionaux ou touristess. Les années 40 à 70 on nt vu la construction de plussieurs résidencess secondaaires. La restauration et l'hôtellerie e se sont aussi a implan ntés de ma anière logique pa ar rapport à la clientèèle potentiellle de passage et à l'attrait du d site. Vue sur une poch he paysagère et dep puis une poche. L'ampleurr du paysage ne peeut se révéler que si la vue n'esst pas perturbée.
s le site sont s donc lees exploitantts, les Acctuellement, les acteurss principauxx présents sur réésidents seccondaires et les touristes. Ces de erniers ont été stimuléés ces dern nières an nnées par la réalisattion d'un sentier s déc couverte su ur le thèm me des éne ergies reenouvelabless (solaire ett vent). En hiver, le ski s de fond au soleil et au-dessu us du brrouillard est le pendant de la randonnée estivale.
3.2
CONSTITUANTS PRINCIPAUX Cee paysage jurassien peut être caractérisé é par diveers constitu uants, don nt les arrrangementss caractérisstiques peuvent ensuitte être définis. Les u unités répétitives, formées de constituantss arrangés de maniè ère identiqu ue, sont réunies en unités u ui formerontt l'assise de l'analyse. paaysagères qu
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3.2.1
Constituants objectifs On peut citer dans cette catégorie tous les éléments du paysage qui forment une unité soit de construction, de gestion ou d'utilisation. Des catégories peuvent être faites par la suite, ainsi qu'une pondération de l'importance de chaque constituant dans la lecture du paysage ou son importance pour la culture du lieu. Il en résulte le tableau suivant: En nombre, en surface et en répartition sur l'ensemble du territoire concerné, les éléments naturels et les surfaces exploitées sont prioritaires dans le paysage concerné. Constituants
Types de constituants
1.1 1.1 1.1 1.1 1.2 1.2 1.2 1.3 1.3
Chemins pédestres Chemins viscinaux Routes de liaison Routes régionales Lignes à basse tension Lignes à haute tension Lignes téléphoniques Mâts éoliens Mâts divers
2.1 2.1 2.1 2.1 2.2 2.2 2.2
Murs de pierre sèche Barrières fixes - barbelés Barrières en bois Clôtures électriques Portails - clédards Bovi-stops Bornes
3.1 3.1 3.1 3.1 3.2 3.2 3.2 3.2
Fermes exploitées Fermes habitation secondaires Autres habitations secondaires Restaurants Annexes agricoles Locaux techniques Installations solaires Installations diverses
4.1 4.1 4.1 4.2 4.2 4.2 4.3 4.3 4.3 4.3
Forêts de conifères Lisières Pâturages boisés Bosquets arborescents Arbres isolés Buissons Prairies sèches Affleurement rocheux Murgiers Falaises rocheuses
5.1 5.1 5.1 5.1 5.2 5.2
Prairies permanentes Cultures ouvertes Pâturages sec Pâturages humides Jardins potagers Vergers
Routes et chemins
Eléments techniques
Lignes aériennes
Mâts
Eléments de séparation
Eléments d'exploitation
Ouvrages d'exploitation
Habitations
Constructions utilitaires
Locaux divers
Forêts
Eléments naturels et semi-naturels
Bocage
Mileux particuliers
Surfaces agricoles
Surfaces exploitées
Cultures privées
Les constituants sont nombreux et peuvent être regroupés en divers types. Certains sont plus significatifs(en rouge) que d'autres.
La visibilité quasi permanente des mâts des éoliennes leur donne une importance particulière parmi les éléments techniques. Le réseau dense de chemins divers, généralement gravelés, cloisonne le paysage dans une trame de parcelles bien définies.
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3.2.2
Arrangements particuliers (Voir carte des unités paysagères) L'imbrication de divers types de pâturages boisés est particulière du site. Une alternance de zones ouvertes et fermées, avec de nombreuses transitions donne à ce paysage une grande cohérence quant à sa lecture comme paysage agricole et forestier.
3.2.3
Constituants subjectifs Les couleurs du site sont en conformité avec sa vocation et ajoutent une touche à la cohérence du site. En effet, même si les couleurs prises isolément ont un code universel, c'est leur arrangement et leur cohérence qui déterminent leur contribution à la culture du lieu. Les odeurs perceptibles dépendent des vents, de la saison et des activités humaines dans un périmètre rapproché. Aucune perturbation olfactive ne perturbe le site. Les bruits sont aussi très dépendants des activités humaines et des vents. Ils sont en général en conformité avec les usages du site, sauf aux abords des routes régionales et des éoliennes. Le bruit des pales dépend fortement de la distance de perception et de la vitesse du vent qui le modifie malgré la vitesse constante de ces dernières. Il est perçu de manière différente en fonction de son vécu et de ses attentes personnelles dans ce paysage. Il est généralement vécu comme un élément accompagnateur peu perturbant de ces installations, de peu d'importance. Le bruit particulier des pales est ressenti comme oppressants uniquement lors des journées très calmes et surtout en absence de visibilité. Aucun élément connu ne permet en effet de le relier à une utilisation classique dans un tel paysage. Ce phénomène est accentué en hiver lorsque la neige absorbe les autres bruits et que la nature est endormie. Les vents sont rarement nuls sur ces crêtes. Ils accompagnent donc notre perception du paysage et lui donne un accent de naturité par leur action indépendante de l'action humaine et leur adéquation au climat. Cet élément donne d'ailleurs un point d'attache aux acteurs qui perçoivent ces installations comme des moulins des temps modernes. Le vent a depuis longtemps permis à l'homme de puiser une partie de l'énergie solaire7. Les éoliennes sont donc perçues agréablement en raison aussi de ce lien de cause à effet entre la puissance du vent et son utilisation pour l'homme. Cette particularité confère aux éoliennes une incidence supplémentaire dans le paysage, à savoir le mouvement des pales. Dans un paysage immobile, le mouvement continu des pales attire l'œil de manière importante et de ce fait focalise l'attention.
Toute personne traversant ce paysage est ainsi influencée par la vision des éoliennes. Le vécu antérieur est alors primordial pour expliquer les effets que cette vision fournit à la personne concernée. Son attente d'un paysage agricole pourra mettre ses sens en éveil et susciter une réaction négative à la vue de structures non conformes au schéma de son vécu. Au contraire sa connaissance du contexte, sa volonté de se rassurer concernant la possibilité de créer de l'énergie sans effets indirects sur la santé lui
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Une partie du rayonnement solaire incident réchauffe inégalement l'atmosphère au-dessus des terres et des mers, créant ainsi des zones de basse et de haute pression qui mettent en mouvement des masses d'air.
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donnera un sentiment de satisfaction. Cet aspect du vécu initial est un élément subjectif par excellence sur lequel nous reviendrons en détail.
3.2.4
Valeur culturelle du site La notion de valeur culturelle est en lien direct avec l'esthétique du paysage. L'organisation de ce dernier est primordiale. Si elle correspond à sa vocation actuelle et qu'un lien peut être fait entre la connaissance historique du site et la structure du paysage lors de sa perception, il sera généralement perçu de manière positive. Dans notre cas, les traces historiques montrent une utilisation sylvo-pastorale du lieu. Son utilisation actuelle, avec les adaptations d'échelle et de temps, correspond toujours à cette vocation et les éoliennes sont des éléments nouveaux déconnectés de cette utilisation historique du site. Cependant, le lieu est adapté en raison des vents, ce que chacun peut ressentir et intellectualiser. Il correspond à un besoin de technologie adaptée et aux effets secondaires minimes dans la logique de la plupart des acteurs concernés. La diversité d'un site est aussi un des garants de la sensation d'adéquation à la culture du lieu. La diversité des structures est grande dans notre cas, même si la biodiversité est limitée (altitude, climat, types de milieux, etc.). Les éoliennes ne perturbent pas cette diversité tant qu'elles n'occultent pas la perception des divers constituants et des structures. La naturité du site, c'est à dire le sentiment de se trouver dans un espace ou les éléments naturels dominent, influence aussi la perception du lieu. L'absence d'infrastructures lourdes sur cette crête donne à ce site une grande valeur en termes de perception de la naturité. Les éléments naturels sont certes gérés et entretenu de manière très forte par l'agriculture et la sylviculture, mais la rencontre est positive car en contradiction avec la concentration des infrastructures des centres urbains. Les éoliennes jouent ici un rôle non négligeable. Elément de haute technologie, cette contradiction dans un paysage considéré comme naturel est l'exception qui confirme la règle et qui donne le sentiment que technologie et naturité sont compatibles.
Notre appréciation des lieux est faussée par notre vécu. Les éléments naturels sont très peu nombreux dans un paysage rural.
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Cette naturité toute relative est relevée par la spécificité du lieu. En effet il est rare de pouvoir bénéficier d'une part d'un milieu semi-ouvert, agricole et forestier, tout en bénéficiant d'une vue panoramique tant vers le sud que vers le nord. L'ampleur de la vue est digne des crêtes les plus abruptes, mais les constituants sont différents. Le secret de l'attrait de ce lieu pour la promenade réside certainement dans cette combinaison!
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Ainsi la culture du lieu est très fortement liée à l'agriculture de montagne et à la sylviculture. La culture, l’élevage, le bois, nécessaire au chauffage, sont depuis des décennies indissociables de ces crêtes. L'absence de grandes infrastructures relie passé et présent. La technologie moderne se greffe bien dans ce contexte culturel et les atteintes au paysage, notamment aux dimensions de ce dernier comme nous le verrons, sont minimisées dans la pensée collective.
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4 ANALYSES PAYSAGÈRES 4.1
ELEMENTS CLEFS DU PAYSAGE La succession de zones ouvertes et fermées, avec plusieurs composantes de transition entre ces deux extrêmes est un facteur majeur. Les zones fermées sont essentiellement des forêts de conifères de même que les structures de transition. Les éléments bocagers isolés, dans les zones ouvertes, sont par contre essentiellement des arbres et arbustes à feuilles caduques. La géomorphologie locale et la localisation sommitale de ce paysage ajoute une spécificité au lieu par l'ampleur des vues potentielles sur la région. La structure formant ainsi la trame paysagère est très largement influencée par l'homme, mais l'essentiel des constituants est naturel ou réalisé avec des éléments naturels. Nous sommes donc en présence d'une semi-naturité considérée par la majeure partie des acteurs comme naturelle. L'adéquation entre la perception des structures et les usages admis de longue date permet une lecture agréable pour la plupart des usagers. Les dimensions du paysage sont diverses. On peut les exprimer de différentes manières en fonction des éléments considérés.
Constituants 1.2 1.2 1.2 1.3
Lignes à basse tension Lignes à haute tension Lignes téléphoniques Eoliennes
Dimensions (m) Lignes aériennes
Mâts Hauteur totale
Eléments de séparation
4.2 4.2 4.2
Bosquets arborescents Arbres isolés Buissons
Des Bises au Mont Crosin Du Mont Crosin au Mont-Soleil
1.5
Habitations
9
Locaux divers
4
Forêts
20 - 25
Bocage
10-15 10-20 3
Géomorphologie Pli nord min Pli nord max Pli sud min Pli sud max Variation moyenne crête Variation maximale Hauteur théorique du pli
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10.5 6 70 - 100 110 - 140
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1100 1260 1200 1290 40 à 45 110 à 170 1370
18
Mis à parrt les structures géomoorphologique es du site, les hauteurs h caaractérisant les constittuants sont toutes de dimensions usuellles. Les élém ments les plus marquantss sont, coomme dans de d nombreuxx paysages,, les arbrees et les divers poteaux des lignes éleectriques. nnes contraastent ainsi avec toute es les Les éolien grandeurss caractérristiques d du site. Elles représente ent des élém ments 5 à 8 fois plus grands que les plus grands constituants présents. Une autre e grandeur caractéristique du sitte est celle dess surfaces ouvertes p par rapportt aux surfaces fermées. f Le site de Mont-Crosin / MontSoleil est en e effet un patch de divverses poch hes de zones ouvvertes (pâturages et zoones cultivée es) et fermées (fforêts), arrangées selon n une succe ession principalement déterm minée par laa topographiie des lieux. Les zones plattes ont été successive ement défrichéess pour l'agricculture alorss que les pe entes, les crêtess, les com mbes ou lees promon ntoires rocheux ont été laissés en fforêt. Lors d'un parcours dans d le site, les usagerss perçoivent donc le paysage par ces diverses su uccessions et e les diverses unités u se succèdent tou ut en ouvran nt des fenêtres successives et différentees sur le paysage C certain nement le rythme de cette lointain. C'est succession qui donn ne aux acteurs du lie eu ce sentiment d'harmonie dans u un paysage e aux ourtant diverrsifiés et a priori peu natturel. usages po U poche avec et sans éolienne Une
4.2
INFLUENCE DES EOLIENNES DANS CE CONTEXTE Laa perception immédiatte du site est fortem ment influen ncée par lees éolienness qui coontrastent tootalement avvec les autrres constitua ants. Elles représentent r t les constittuants les plus maarquants, qu'aucun q a acteur ne peut ignorer. Elles sont totale ement d site. Les éoliennes sont s de ce faait une attraction, dééconnectéess de l'histoirre évolutive du un n élément qui q devrait normalemen n nt choquer tout t acteur dans ce coontexte. Pou urtant, l'h histoire récente a modifié ce regard et peu de personne p nee voit l'objet en soi ni sa a nonad déquation dans ce payysage. L'asp pect dominant est très vite devenu u le symbole e que reeprésente l'éolienne, à savoir l'eespoir que la technoloogie pourraa permettre e une coontinuité de notre mode de vie tecchnologique ement pousssé, par l'utilisation d'én nergie prropre. Comm p uant du paysage me indiquéé dans les chapitres précédents, ce constitu deevient mêmee un attrait supplémenttaire du site lorsque le lien entre l'u usage, la ma arque technologiquee et la bon nne conscieence de l'uttilisateur viss-à-vis de ccette techno ologie ère des caraactéristiquess du site. prropre prend le dessus sur l'appréciaation premiè Lee mouvemen nt des paless est en adééquation ave ec le processsus de fabrrication d'énergie. Lees moulins de d tout type ont marquéé l'utilisation du vent pour les besoin ns humains. Tout le monde coomprend dee manière intuitive le lien entre le l mouvemeent généré et la
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production potentielle d'énergie par transfert de force, même si on ne comprend rien à l'énergie électrique en soi. Comme le mouvement est lent, il n'agresse pas le visiteur. En effet tous les mouvements rapides ont la particularité de déranger, voir d'irriter. Les mouvements lents ont par contre un effet apaisant, surtout si on comprend le sens de ce mouvement, dans notre cas le lien entre le vent que l'on ressent physiquement et le mouvement des pales. Le bruit est aussi un facteur qui peut irriter. Dans le cas des éoliennes, ce bruit est relativement limité et aussi en lien direct avec le travail de l'éolienne. Il est donc associé aux mêmes réflexions, intellectuelles, que la présence de cet engin ou son mouvement. Le bruit n'est pas contraire aux fonctions et au fonctionnement de ce moulin moderne. Il semble donc bien supporté et accepté, pour autant qu'il soit associé directement à l'éolienne et qu'il n'interfère pas dans la perception des autres bruits ou de manière régulière dans le cadre de vie journalier (par exemple pour les habitants des lieux). Le vent, les cloches des vaches, le chant des oiseaux, la parole dominent encore nettement dans la perception auditive des acteurs sauf lorsque l'on est très proche des appareils eux-mêmes. Globalement, on peut dire que les éoliennes sont totalement déconnectées dans le paysage immédiat en relation avec ses formes et caractéristiques fondamentales. Elles sont par contre intégrées de manière positive dans la perception des acteurs pour de multiples raisons qui ne sont ni esthétiques, ni en adéquation avec les caractéristiques physiques du site. Des éléments étrangers auxquels on rattache une fonction. Elle influence notre perception.
Au niveau de la perception rapprochée (les régions et les villages limitrophes), les critères restent les mêmes, du moins pour les acteurs régionaux. Tous les habitants ont ponctuellement ou régulièrement visité le site et sont influencés par leur connaissance des lieux. Par contre en ce qui concerne les dimensions de perception, ce sont généralement les éléments de la géomorphologie de la chaîne concernées qui dominent. Les dimensions des éoliennes sont dans ce cas en relation avec la hauteur des plis, les différences de hauteurs des structures géologiques. Les éoliennes sont pourtant largement disproportionnées par rapport aux constituants marquants tels que les arbres. Leur perception directe, dans un environnement dégagé, n'est pas non plus en adéquation avec le paysage. Dans ce cas aussi, la présence et le mouvement des pales hors du contexte paysager sont interprétés en relation avec l'objectif de production d'énergie propre des installations.
La perception lointaine varie énormément d'un point à l'autre.
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Autre élément important, cette perception directe n'est pas la règle. La plupart du temps, des objets divers interfèrent entre l'acteur et les éoliennes, tels que bâtiments, lignes électriques ou tout autre constituant de l'environnement immédiat. Dans ce cas, la perception de la grandeur relative des éléments diminue encore le sentiment de perturbation que représentent de fait les éoliennes. Les éoliennes en arrière plan d'un site déjà perturbé
Vue des éoliennes depuis le pied du Chasseral
Dans nos régions très mouvementées, la perception éloignée des éoliennes n'est pas un élément perturbateur significatif. En effet elles sont rarement perceptibles, cachées par les constituants du lieu. Le flanc nord de Chasseral est par contre une région qui permet une vue éloignée directe sur le site de Mont-Crosin. Les dimensions du flanc boisé du Mont-Soleil sont nettement supérieures à celles des éoliennes, permettant ainsi de relativiser dans cette vue éloignée les dimensions des éoliennes ellesmêmes. Dans le contexte régional, l'antenne de Chasseral est un élément perturbateur de même type que les éoliennes, avec des dimensions encore plus imposantes. Il est intéressant de constater que pour tous ceux qui connaissent le site, cet élément fait partie du paysage régional; l'antenne est devenue presque un symbole régional, en tous les cas un repère paysager intégré dans la perception sociale.
Vue du Chasseral depuis Mont-Crosin
4.3
LIMITES PHYSIQUES DU SITE Dans le cadre de la réflexion concernant l'évolution du site, il est important de poser des bases pour l'extension de la centrale éolienne. On pourrait postuler que le site étant déjà perturbé par des éoliennes il faut maximaliser l'implantation dans ce secteur. Le risque majeur de cet axiome serait de dépasser les limites d'acceptation du paysage en termes d'interprétation positive de la population. Tous les chapitres précédents ont pour but d'essayer de comprendre un paradoxe évident: l'inadéquation de ces constituants techniques dans le paysage et leur large acceptation populaire. A partir de ce constat, notre propos est maintenant de trouver comment gérer l'évolution du site en s'assurant de ne pas dépasser les "limites d'acceptation de perception collective positive" de la charge sur le paysage.
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En reprenant les éléments marquants de l'analyse, une démarche de ce type doit tenir compte des paramètres et caractéristiques physiques du site. En premier lieu, on peut citer le respect des dimensions topographiques en termes de grandeur des installations, mais aussi de leur emplacement et de leur regroupement. Ensuite, il semble primordial de maintenir l'ampleur du paysage, c'est à dire les diverses vues et les dégagements. Si le paysage éolien devient trop fort ou prédominant, la diversité du site sera cachée et sa lecture réduite à la seule composante technique des éoliennes. En clair, les parcelles de naturité originale doivent continuer à être perceptibles par les acteurs, la sensation du paysage avant éolien doit toujours être dominante. Les unités d'exploitations du parc éolien doivent s'individualiser et ne pas couvrir tous le site.
Ainsi les limites déterminées par :
physiques
du
site
sont
•
Les dimensions des installations relation avec celles du paysage
•
L'emplacement et l'implantation des éoliennes dans des volumes cohérents
•
Les regroupements des installations et leur implantation
•
Les distances d'implantation par rapport aux zones habitées en permanence.
en
La limite de perception "positive" est variable, mais elle existe pour tous.
4.4
LIMITES REGLEMENTAIRES Dans le cadre de ce travail, nous ne discutons pas des limites du plan directeur en élaboration. Nous tiendrons compte par contre des limites des zones de protection existantes pour discuter de l'opportunité de mettre en relation les surfaces potentielles d'implantation avec les objectifs des diverses zones protégées ou à vocations particulières dans les communes. Des propositions seront faites pour adapter le plan directeur et les plans de zones communaux le cas échéant et pour adapter la procédure au concept Suisse concernant l'énergie éolienne.
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4.5
LIMITES TECHNIQUES DE NOUVELLES IMPLANTATIONS Les installations actuelles ont les dimensions suivantes : Puissance Lieu
Nr.
H tot
Diam. Rotor
Mont Crosin ouest
E1
69 m
44 m
600
28
Mont Crosin ouest
E2
69 m
44 m
600
28
Mont Crosin ouest
E3
69 m
44 m
600
28
Mont Crosin ouest
E4
70 m
47 m
660
20-26
Mont Crosin est
E5
77 m
52 m
850
14-31
Mont Crosin est
E6
77 m
52 m
850
14-31
Mont Soleil
E7
100 m
66 m
1750
11-25
Vacherie de Sonvilier
E8
100 m
66 m
1750
11-25
Le mouvement des éoliennes capte le regard, indépendamment de la hauteur des pales.
kW Max
Vitesse Tours / mn
Les hauteurs totales (hauteur max des pales) des dernières installations sont de 100 m. On constate une évolution vers des éoliennes plus grandes, tant pour la hauteur des mâts que pour celle du diamètre des rotors. L'efficacité des éoliennes augmente en effet avec la diminution des turbulences, qui diminuent nettement avec la hauteur. De même les contraintes techniques sur les rotors diminuent si les différences de vitesse du vent sont plus faibles entre le point bas et le point haut de la circonférence des rotors. On constate aussi que la vitesse de rotation diminue avec les nouvelles générations d'éoliennes.
Les éoliennes actuelles seront complétées ou remplacées par des installations plus grandes, de l'ordre de 140 à 160 m de haut.
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L'extension du site est prévue actuellement avec des installations aux caractéristiques suivantes:
Lieu
Nr.
H tot
Diam. Rotor
kW Max
Tours / mn
MC Ost CB Courtelary
F1
140 m
80 m
2000
6 - 20
MC West Augsburger
F2
140 m
80 m
2000
6 - 20
MC West Fankhauser
F3
140 m
80 m
2000
6 - 20
Mont Soleil CB St. Imier
F4
140 m
80 m
2000
6 - 20
La hauteur augmente pour atteindre 140 m, alors que la vitesse des rotors continue de diminuer. La puissance attendue est évidemment plus grande.
Comment intégrer des éoliennes plus grandes dans le paysage. Quelques règles doivent être appliquées, même si notre perception est avant tout subjective.
Les futures installations pour une vision à 5 ou 10 ans auront des dimensions encore plus imposantes:
Lieu
Nr.
H tot
Diam. Rotor
kW Max
Vision future
FX
160 m
100 m
3000
Tours / mn
Les limites techniques dépendent, pour notre région, de la capacité à acheminer le matériel. Les pales doivent en effet être transportées d'une seule pièce et les routes d'accès sont limitées.
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4.6
INTEGRATION DES EOLIENNES DANS LA CULTURE SOCIALE ACTUELLE Un questionnaire formel n'a pas été réalisé, mais des entretiens menés au hasard (25 groupes ou personnes isolées) ont permis de tester quelques éléments connus de l'appréciation du paysage et des éoliennes en particulier dans le site d'étude. Comme indiqué dans les chapitres précédents, la très grande majorité des personnes questionnées, acteurs locaux, régionaux ou touristes, apprécient les éoliennes et se déplacent pour les voir, les ressentir dans le paysage. Il est très frappant de constater que tous les acteurs mentionnent la relation entre la technique "propre" (dans le sens durable du terme) et ses attentes et projection sur le futur. La jouissance du paysage des crêtes ne semble pas être perturbée et chacun se réfère aussi à cette notion du paysage rural et forestier en harmonie. Cela signifie donc qu'il est encore fortement perceptible et ressenti. Vient ensuite le lien entre le vent et les éoliennes, avec la référence aux moulins qui nous ont permis si longtemps de vivre sans perturbations environnementales majeures. L'esthétique des éoliennes en tant qu'objet est aussi citée. Elles ne sont presque jamais considérées comme laides ou dérangeantes. Par contre leur implication dans le paysage n'est presque jamais évoquée. Dans le cas contraire, on défend l'éolienne en comparant avec les lignes à haute tension ou les antennes de tous types. Il n'y a donc pas ou très peu d'analyses objectives. Un test sur trois groupes s'est révélé intéressant. L'intervenant a prétendu que de nouvelles recherches étaient en cours concernant des ondes extrêmement dangereuses pour l'homme et les animaux produites par les pales des éoliennes. Très vite le discours des personnes questionnées est devenu plus hésitant, voire très vite craintif vis-à-vis des installations. Ce test n'est évidemment pas significatif, mais il montre que l'acceptation des éoliennes dans la conscience collective tient beaucoup à leur signification en termes de développement de technologies non polluantes. L’appréciation de l'impact des éoliennes sur le paysage concerné est donc fortement influencée par la projection personnelle concernant l’utilité des installations.
Les éoliennes sont perçues agréablement non pas parce qu'elles s'intègrent au paysage, mais bien par ce qu'elles représentent: un futur technologique possible!
4.7
ANALYSE DES DONNEES OBJECTIVES ET SUBJECTIVES Les données objectives montrent que les éoliennes sont en total désaccord avec les structures paysagères dans lequel elles sont implantées. Elles sont hors dimension et peu en relation avec les structures techniques préexistantes. Ni leurs formes, ni leurs couleurs ne permettent une intégration au site. Ce sont donc des installations anachroniques qui ont été intégrées sans réflexions préalables au paysage récent, et dont la perception est bonne en raison de l'utilité
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reeconnue, dans notre moonde technoologique non n remis en question, q dee ces installa ations uttilisant la forrce du vent au a profit de l'homme. Daans la défin nition du payysage que nous n prenon ns pour guid de de ce traavail, force est e de coonstater quee les élémen nts subjectifss prennent le e pas sur less éléments oobjectifs!
és que la forrce éolienne est une solution, Acctuellement, les visiteurrs du site sont persuadé vooire la soluttion, de la production énergétique en Suissee. Les prom moteurs de cette én nergie saven nt eux quelles en sont les limites dans notre production globale, ta ant en terme de quantité de production quee de régulation de la disttribution. n des perssonnes con ncernées lorsque cettee évidence sera Qu uelle sera la réaction coonsciente? Cette C questtion doit êttre abordée e si on ne veut pas que les ac cteurs peercepteurs du d paysage se s sentent trompés dan ns quelques années.
L'énergie éoliennee doit être perçue dans d son contexte: un apport très faib ble dans la constelllation de nos besoiins annuels!
4.8
LIMITES SOCIALES D'ACCEPTATION Nous acceptoons aujourd'hui le parc éolien du Mont-Corsin M p pour des raiisons subjec ctives. pagne le proojet est donc c essentiellee à sa percep ption. Par co ontre, L'information qui accomp cation tant pour les acteurs quee pour les geestionnaires du site, un revirement de la justific technique dee tels projetts, en termees de solution pour l'aavenir, pourrrait s'avérer très prroblématique. Poour l'éviter, l'informatioon doit êtree poursuivie e, mais ellee doit être plus précise et coommuniquer clairementt les limites de cette tec chnologie pour le futur de la produ uction d'électricité. Ceci C permetttrait notamment d'expliquer pourq quoi certain ns milieux censés dééfendre le développem d ment durablee s'opposen nt à l'implan ntation d'éooliennes. Ce e sont deeux subjectivités qui s'opposent mais m la conffrontation est e faussée car les possitions reespectives soont mal com mprises.
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Les besoins en énergie en Suisse sont multiples. L'électricité représente 23 % de la demande énergétique totale. Les énergies renouvelables (sans l'énergie hydraulique) peuvent subvenir en 2007 à environ 1% des besoins en électricité. En 2010, si le concept énergie éolienne suisse est appliqué, au maximum 20 % de l'électricité "renouvelable" pourra être produit par les éoliennes (production de 100 Wh). Il faudrait alors un parc d'environ 60 éoliennes, c'est à dire 4 à 5 fois le parc actuel! Ainsi, ce n'est pas le principe éolien qui est remis en cause par certains milieux de la défense du paysage, mais la relation entre la perturbation du paysage et l'apport réel d'énergie de cette source particulière. Peut-on modifier les paysages de crêtes durablement (même si les éoliennes peuvent être démontées sans dommage elles doivent rester en place pour amortir les coûts de construction) pour une production totale d'énergie électrique de moins de 1%? Ainsi, il est primordial que les personnes qui subjectivement trouvent les éoliennes adaptées aux paysages de la Montagne du droit, en fonction de la notion du besoin en énergie renouvelable, soient informées. La solution éolienne est pour l'instant une expérience nécessaire et intéressante et non pas une solution de remplacement dans l'immédiat. Elle ne permet en tous les cas pas de remplacer l’énergie nucléaire.
En parallèle à cette communication ciblée, le paysage préexistant doit conserver son essence pour les acteurs de l'espace immédiat de la centrale éolienne, ses habitants et ses acteurs occasionnels. Les caractéristiques fondamentales doivent donc être préservées, notamment: •
La perception de l'ampleur du paysage
•
La perception de la diversité du site
•
La relation entre les constituants et l'histoire du site, incluant le passé et l'histoire récente
•
Une dimension acceptable en termes de l'utilisation du "volume" au dessus de la crête.
Nous verrons comment formaliser ces recommandations dans les chapitres suivants.
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5 PROPOSITIONS 5.1
PROPOSITIONS D'INTEGRATION PAYSAGERES Les éoliennes font partie du paysage actuel du site. Pour éviter de dépasser les capacités du paysage, et donc l'acceptation par les acteurs, nous suggérons une approche en plusieurs temps pour préciser la manière d'implanter les nouvelles éoliennes dans le périmètre du plan directeur: •
Délimitation des surfaces potentielles en tenant compte des contraintes de base (surfaces forestières, rayon autour des habitations, secteurs protégés, etc.)
•
Limitation des surfaces en fonction de la hauteur des éoliennes en tenant compte des volumes "disponibles"
•
Choix des emplacements selon un concept « d'unité de production »
•
Préservation d'espaces ouverts sans installations afin de permettre la perception du paysage pré-éolien et l'ampleur de ce paysage.
On trouvera en annexe les cartes entières au format A3.
5.2
CONTRAINTES DE BASE Cette première approche élimine, sur la base de la carte des unités paysagères, les surfaces avec les critères définis dans le plan directeur et retenus à ce stade du dossier.
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C'est le cas notamment des surfaces forestières (limites légales) et d'un rayon de 150 mètres autour des habitations permanentes. Les surfaces forestières sont exclues de manière définitive. Le rayon de 300 mètres autour des habitations permanentes délimite des plages dans lesquelles des exceptions sont possibles avec accord particulier entre le promoteur et les propriétaires. Il en résulte une surface résiduelle que l'on soumet à la phase suivante.
Les bords des crêtes, les forêts et les zones proches des habitations sont exclues des sites potentiels d'implantation.
5.3
VOLUMES DISPONIBLES En tenant compte des grandeurs du paysage, il est évident que les éoliennes sont incompatibles avec toutes les dimensions des éléments naturels et des structures humaines existantes. Par contre, on peut remarquer que les hauteurs des plis géologiques sont régulières et que la différence minimale de hauteur est toujours du côté nord. En gardant une proportion de ½ par rapport au pli minimal, on peut garder une proportion équilibrée dans le paysage rapproché. De même, le déséquilibre visuel diminue avec l'éloignement des installations de la zone de rupture de pente. On peut prendre comme volume "acceptable" celui reliant les plis avec un pendage (inclinaison) proche de celui des couches géologiques (courbe rouge) dans le sens transversal. En effet, la géomorphologie des lieux est influencée par ces couches.
En inscrivant les éoliennes dans le volume théorique des plis géologiques, on respecte une partie des dimensions du paysage.
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Pour le profil longitudinal le long de la crête, on peut relier les deux points extrêmes du Plan directeur avec une courbe résultant des deux pentes naturelles de ces extrémités. On obtient un volume dans lequel on ne permet l'installation d'éolienne uniquement lorsque les pales ne dépassent pas de ce volume. Cette démarche délimite des secteurs en bordure de la crête qui doivent être exclus des surfaces d'installations potentielles. Dans la partie centrale, le volume disponible permettrait selon cette estimation une hauteur totale d'éolienne de 180 m dans les parties centrales.
On peut aussi inscrire le "volume" disponible pour les éoliennes dans le sens des courbes de la crête.
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30
5.4
UNITES DE PRODUCTION Le paysage pré-éolien est structuré autour des centres de production agricole, les fermes. Cette organisation laisse des plages importantes de paysage sans habitations. Nous proposons de prévoir les installations selon le même modèle, à savoir des « unités de productions » de quelques éoliennes regroupées, séparées par des poches exemptes d’installations. Pour former un groupe, la distance entre les éoliennes doit être au maximum égale au double de la hauteur d'une éolienne (cercles autour des éoliennes). Dans les cas futurs, une distance maximale de 300 m devrait ainsi séparer des éoliennes d’une même "unité". Cette référence est celle qui permet de définir des zones ouvertes dans le domaine forestier. On considère une zone ouverte hors forêt lorsque la distance entre deux arbres est au moins égale à leurs deux hauteurs respectives.
Les éoliennes appartiennent à la même "unité" de production lorsqu'elles sont distantes au maximum du double de leur hauteur.
5.5
ESPACES OUVERTS En fonction des sites déjà occupés par des éoliennes, des espaces ouverts libres d'éoliennes doivent persister. Sur la base de la structure de la végétation, nous avons défini des poches de zones ouvertes. Elles sont déterminées par des barrières visuelles telles que haies, lisières forestières, lignées de bâtiments ou les crêtes. Délimitées sur les cartes puis validées dans le terrain, ces poches représentent une succession de divers paysages ouverts qui accompagne toute découverte de ce paysage semi-ouvert. Les poches sans éoliennes permettent de vivre le paysage "initial" et d’éviter sa banalisation. Les éoliennes sont aussi redécouvertes d’une poche à l’autre. La carte annexée défini les poches et propose une succession possible de poches pleines et vides en partant des installations existantes. Si nous proposons que ce principe soit appliqué de manière rigoureuse, le choix des nouvelles poches à remplir peut être discuté en relation avec les caractéristiques des sites et des contraintes techniques.
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31
Les poches paysagères forment des unités distinctes dans lesquels le paysage est perceptible bien que restreint dans son ampleur par les constituants qui les délimitent.
5.6
ESPACES DISPONIBLES POUR L'IMPLANTATION De cette démarche d’exclusions successives résulte des surfaces potentielles d’implantation bien précises dans lesquelles une hauteur maximale des installations est proposée.
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En tenant compte des divers principes émis, nous pouvons proposer un espace résiduel cohérent d'implantation. Il tient compte des poches paysagères déjà remplies par des éoliennes en place ou planifiées.
Les plages grises représentent des poches qui peuvent accueillir des éoliennes. Les autres poches garantissent la possibilité de percevoir encore le paysage avant éolien.
Les études détaillées d'implantation pourront encore prendre en compte un regroupement des installations sous forme d'unités de production. Dans ces conditions, nous estimons que le nouveau paysage des crêtes, avec les éoliennes actuelles et futures, conservera son attractivité et permettra encore au moins une reconnaissance populaire même si la lecture du paysage sera influencée de manière centrale par les éoliennes.
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6 INCIDENCES POUR LE PLAN DIRECTEUR Nos propositions ne remettent pas en question le plan directeur en préparation. Elles permettent toutefois de préciser les directives émises et répondent en ce sens à de nombreuses demandes d’adaptation du rapport de l’OACOT du 19 décembre 20068.
6.1
IMPLANTATION DES EOLIENNES ET NOMBRE MAXIMAL Notre concept renforce la notion de concentration des éoliennes et précise les sites d’implantation potentiels. Elles ne peuvent être installées que dans les plages désignées par le plan, excluant directement certains secteurs. La notion des poches assure une succession de zones avec et sans éoliennes, ces dernières étant réunies en groupe de production. Nous proposons donc de calquer la notion de périmètre d’implantation sur celle des poches en lieu et place des sept périmètres prévus par le PD. Par contre, la notion de remplissage minimal d’une poche avec éolienne est remise en question. Nous préférons insister sur le respect à long terme des poches vides, le remplissage des autres pouvant se faire selon les besoins. Le nombre maximal d’éolienne peut être évalué sur la base de la dimension des poches pleines potentielles. En calculant une distance minimale entre éoliennes dans ces dernières, on peut estimer que l’implantation maximale de 25 - 30 éoliennes est possible sur le site d’un point de vue paysager en tenant compte des prescriptions émises. Les contraintes techniques (accès, vent, perturbation des éoliennes entre elles, etc.) détermineront si ce maximum théorique peut être atteint.
6.2
DEMANTELEMENT Notre approche ne modifie en rien ce chapitre. Nous pouvons toutefois suggérer, lors d’un démantèlement, de prévoir le remplacement en adaptant les prescriptions paysagères de manière conforme si ce n’était pas le cas pour l’installation existante.
8
Plan directeur régional pour l’implantation d’éoliennes Mont-Crosin – Mont-Soleil – Montagne du Droit. Résultats de la procédure de conciliation au sens de l’article 113 al. OC. NATURA
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6.3
EQUIPEMENT Les équipements, tels que planifiés, ne posent pas de problèmes particuliers pour le paysage en dehors de la période de chantier. La demande de prévoir un concept général d’équipement par périmètre d’implantation plaide toutefois pour une procédure différente que celle de la dérogation selon art. 24 LAT (voir chapitre spécifique).
6.4
PROTECTION DES EAUX Aucune incidence de notre analyse sur ce point
6.5
PROTECTION CONTRE LE BRUIT Nous proposons d’exclure toute implantation d’éoliennes dans un périmètre de 150 mètres autour des habitations permanentes. Une implantation dans un périmètre inférieur de 300 mètres d’une telle habitation doit faire l’objet d’une expertise acoustique et un accord doit être trouvé avec le propriétaire sur cette base avant toute implantation.
6.6
FORET ET PATURAGE BOISE Notre approche est conforme aux exigences des services concernés. Nous avons exclu des surfaces d’implantation potentielles les surfaces forestières non pâturées (selon délimitation officielle dans les couches disponibles dans le SIG cantonal). Pour les pâturages boisés, le défrichement est aussi exclu (c’est à dire la modification de la vocation pâturage boisé à la zone), ce qui n’empêche pas, après consultation des services concernés, d’éventuels abattages ponctuels.
6.7
PROTECTION DE LA NATURE Pas de contradictions sur ce point.
6.8
PROTECTION DU PAYSAGE ET HAUTEUR DES EOLIENNES La commune de Cormoret a défini une zone de protection du paysage englobée dans le périmètre n°6 du PD. Cette réglementation exclu a priori toute implantation d’éolienne, même si ce cas n’est pas traité spécifiquement dans le RCC. La commune devrait en priorité analyser ce point et définir une position. Il en résultera deux alternatives, à savoir NATURA
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35
l’exclusion des secteurs concernés des surfaces potentiellement utilisables ou la modification de la réglementation pour être en conformité avec le PD. Le concept des poches dépasse les limites communales et répond à une démarche pour l’ensemble de la crête dans le périmètre du PD. Nous estimons donc que l’exclusion d’une seule partie, sur territoire de Cormoret, n’est pas une réponse adéquate pour la protection du paysage. La hauteur des éoliennes est un aspect important du concept paysager. Notre approche propose une hauteur totale maximale des éoliennes de 140 à 160 mètres dans le volume disponible. Nous ne prétendons pas, contrairement au rapport technique accompagnant le PD, que ce doublement de la hauteur par rapport aux éoliennes actuelles est sans effet sur le paysage. Par contre, nous proposons de définir des volumes à ne pas dépasser, ce qui délimite des implantations possibles de hauteur en fonction de la situation précise des engins. Ainsi, la hauteur maximale de mâts de 115 mètres est conforme à notre approche, mais cette hauteur n’est pas acceptable sur tout le périmètre, notamment pas en bordure du site vers les flancs. Une précision du PD à ce sujet est nécessaire et des zones de hauteur maximale peuvent être définies.
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7 PROCÉDURE Le plan directeur doit être modifié. Les remarques de l’OACOT doivent être prises en compte. Nos propositions apportent des réponses à de nombreuses demandes, d’autres doivent être résolues par les auteurs du PD. Le cas de la zone de protection du paysage de la commune de Cormoret devrait être abordé rapidement. Nous remarquons que la procédure prévue, un plan directeur et des permis de construire sur la base de dérogations selon art. 24 LAT, ne répond pas au concept d’énergie éolienne pour la Suisse. Il prévoit en effet d’utiliser la procédure du plan spécial d’affectation. Afin d’éviter tout blocage éventuel lors des demandes de permis de construire et d’intégrer les notions paysagères présentées ici, cette procédure nous paraît plus adaptée9. La procédure de plan spécial est l'affaire des communes. Les quatre communes concernées devraient ainsi mettre en œuvre une telle procédure, en se basant sur le plan directeur adapté. Les communes pourraient aussi demander de pouvoir déléguer leurs compétences au canton, qui devrait alors statuer sur la réalisation d'un plan spécial cantonal. D'entente avec le mandant (Juvent SA), nos données sont disponibles pour l’association régionale Centre-Jura, les communes concernées et le canton. A notre avis, aucune étude supplémentaire n'est nécessaire sauf en ce qui concerne la vision globale des aménagements techniques nécessaires pour les futures installations. Centre-Jura doit maintenant décider dans quelle mesure elle intègre nos propositions dans sa démarche et recentrer éventuellement la procédure.
9 Précisons que la fondation suisse pour la protection et l’aménagement du paysage, qui a accompagné cette étude, peut se rallier à notre approche. Par contre elle insiste pour qu’un plan d’affectation soit élaboré.
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8 REMARQUES FINALES Notre étude comporte un défi et de nombreux risques. Confrontés à la gestion du paysage, le développement du parc éolien de Mont-Crosin Mont-Soleil doit pouvoir se faire en tenant compte de perceptions différentes de ce paysage. Notre défi a consisté à trouver des bases solides pour des prises de décision quant à l'implantation des futures installations, qui puissent être admises par les nombreux acteurs concernés. Le risque majeur, dans une démarche non scientifique, est de créer le sentiment de l'exactitude des propos. Nous espérons avoir suffisamment montré que ce n'est qu'une des approches possibles, qui a comme avantage principal de préciser les bases de la démarche de la définition des limites à ne pas dépasser, pour conserver un sens à ce paysage en tenant compte de son passé, de son présent et d'un futur possible. Une autre erreur serait de penser que la solution proposée ici est généralisable à d'autres sites alors que chaque paysage a ses caractéristiques propres. Par contre la démarche systématique, intégrant de nombreux paramètres des paysages concernés, pourra peut-être faire école.
Yves Leuzinger, avril 2007
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ANNEXES CARTOGRAPHIQUES
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PAYSAGE ET ÉOLIENNES Analyse de l'intégration paysagère des Eoliennes sur le site de Mont-Crosin Annexe photographique
Rapport 255.01
Avril 2007
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Le paysage en quelques images Un paysage doux et structuré
Des poches sans végétation et des composants structurés
Un paysage en lien avec son passé
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Le paysage en quelques images De nombreuses structures semi-naturelles
Groupes de fermes, champs et forêts
Un paysage de pâturages boisés plus ou moins ouverts
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Le paysage et ses poches paysagères Une poche centrale bien délimitée, par la végétation et la topographie
Les zones ouvertes forment des poches délimitées de manière nette ou plus diffuse
Les zones ouvertes permettent les vues lointaines, donnent de l'ampleur au paysage traversé
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Le paysage et ses éoliennes Chaque passage dans la région offre une perception différente des éoliennes
De nouveaux composants dans le paysage, beaucoup plus grands que tous les autres
Le paysage initial peut encore être perçu dans sa globalité, mais les éoliennes captent le regard
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Le paysage et ses éoliennes Une cohabitation jusqu'ici sans problèmes
Une perception masquée par les tons du paysage ou ses constituants
Les habitants du plateau franc -montagnard ont intégré les éoliennes dans leur paysage
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Le paysage et ses composants Les structures agricoles dominent, les éoliennes et les antennes émergent
En fonction du lieu d'observation, les éoliennes sont dominantes ou dominée. Ce sont par contre les seuls à être en mouvement continu
Un paysage très apprécié ou les fonctions de production et de détente dominent
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Le paysage et ses composantes supplémentaires Une poche paysagère caractéristique
Une implantation planifiée
Des accès et des locaux indispensables
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Le paysage a des limites . . . ? Une éolienne supplémentaire
Trois éoliennes supplémentaires
Combien d'éoliennes en plus ?
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Le paysage a des limites . . . ? Une nouvelle barrière sur les crêtes ?
Une éolienne de 140 mètres ou plus ?
Remplacer et compléter le parc avec des éoliennes de 140 mètres ou plus ?
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Les volumes d’implantation des éoliennes Mise en relation des profils géologiques avec ceux du terrain
Profil de terrain calé sur une coupe géologique
Le modelage des couches sous jacentes permet d’extrapoler un volume cohérent
Extrapolation des couches géologiques
Les hauteurs totales des éoliennes doivent être contenues à l’intérieur du volume défini
Mouvement de terrain théorique
Espace d’implantation avec hauteur maximale de 160m
Espace d’implantation avec hauteur maximale de 100m
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Une approche possible Etat initial
Situation à éviter
Situation meilleure
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Situation à éviter
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