Prologue

Un spécialiste en biologie synthétique, un ingénieur en robotique, un expert en intelligence artificielle et un physicien menant des travaux sur l’ordinateur quantique. Les quatre hommes de sciences se tiennent debout derrière une vitre blindée. Le visage tendu, ils regardent inquiets l’étrange machine qui se tient à l’intérieur. Le fait que la pièce soit renforcée ne les rassure pas pour autant. — Vérifions encore une fois les paramètres avant de commencer, lance d’une voix fébrile l’ingénieur en robotique. — Ce serait effectivement plus sage, ajoute le biologiste. Les quatre hommes retournent à leurs postes et analysent les données :

— Le logiciel de débogage ne trouve aucune erreur. La programmation est parfaite, dit l’expert en intelligence artificielle. Puis il se tourne vers les autres et attend les résultats. — Autant pour moi, lance le physicien, pas de problème dans les algorithmes des circuits quantiques. Un moment de silence, puis une voix s’élève : — Les composants du microcontrôleur sont en adéquations avec les circuits quantiques, c’est bon pour moi aussi, exulte l’ingénieur en robotique. Les trois spécialistes sont en attente du verdict de leur compagnon. Il tarde à leur annoncer le résultat et l’angoisse monte. Une seule erreur et c’est l’échec assuré. C’est leur dernier essai leur a t’ont signalé. Celui d’avant a été une véritable catastrophe. Ils auraient pu tous y passer. L’explosion a décollé la grande vitre blindée. Ils ont tout juste eu le temps de se réfugier sous leurs postes de travail. Les ordinateurs ont été détruits, écrasés par le poids de la vitre. Le laboratoire a été démoli, mais ils sont sortis indemne. — Alors ? s’impatiente le physicien. — Voilà…voilà, ça vient, se stresse le biologiste, c’est l’affaire de quelques secondes. Les yeux collés sur son écran, il énumère les données : 2

— Le programme prébiotique utilisant des acides aminés est ok. La séquence de fabrication du génome artificiel est correcte. Donc tout est paré pour la reprogrammation de l’ADN de synthèse. — C’est bon, j’enclenche le compte à rebours et on y retourne, annonce le physicien. Les quatre paires d’yeux sont rivées sur l’engin sphérique. Même si le blindage qui les sépare leur a déjà sauvé la vie, ils épongent leur front. Et le compte à rebours ne fait qu’ajouter de la tension. …trois…deux…un… La sphère se met à vibrer de plus en plus vite, de plus en plus fort. Le bruit qui monte devient insupportable rendant l’isolation de la pièce à expérimentation inutile. Les savants se bouchent les oreilles avec leurs mains. Ils ne décollent pas leur regard du spectacle qui s’offre à eux. La machine rougie et une chaleur insupportable envahie le laboratoire. Les quatre hommes ont les oreilles qui bourdonnent et ont leurs blouses blanches saturées de transpiration. Puis la machine s’affole, ce ne sont plus de simples vibrations. Le laboratoire est secoué par un véritable séisme. Les savants s’accrochent tant bien que mal. En plus de la chaleur, une épaisse fumée accompagnée d’une forte odeur de soufre remplissent les lieux. Ils s’écroulent l’un après l’autre en suffocant.

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Puis les secousses cessent et le calme revient. L’épaisse fumée se dissipe dévoilant quatre corps allongés sur le sol. Plusieurs minutes s’écoulent. Puis c’est l’ingénieur en robotique qui se réveille le premier. Alors que ses camarades se réaniment à leur tour, il se tient devant l’épaisse vitre. Au fur et à mesure que les autres se lèvent leurs regards se croisent. Ils aperçoivent leur collègue pétrifié, tel un robot. Il regarde quelque chose, une chose qui semble le tétaniser. Mais que voit-il ? Les trois scientifiques l’ont rejoint. Devant l’horreur, ils se trouvent dans le même état que lui. Une abomination qui les regarde. Un regard de désolation suivit d’un cri de souffrance, glace le sang de ceux qui l’on créé.

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