Question de corpus

Le champ lexical de la mort est très présent dans le texte : « funeste », (v. ... corps, de la taille à l'acte I au cou à l'acte II : la présence du sable sur scène est la ...
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Question de corpus Autoévaluation Dans les quatre documents soumis à votre étude, quels registres sont utilisés pour évoquer ou représenter la mort ? J’ai réussi si... ❒ J’ai analysé tous les documents, sans oublier la photographie. ❒ J’ai rédigé des phrases complètes dans un français correct. ❒ J’ai cité le texte pour justifier mes arguments, sans oublier les numéros de ligne. ❒ J’ai rédigé plusieurs paragraphes distincts.

❒ J’ai analysé des procédés littéraires pour éviter de paraphraser, notamment les temps et les modes, les champs lexicaux, les figures de style et les types de phrases. ❒ Je n’ai pas fait référence aux textes par leur numéro mais plutôt par le nom de l’auteur ou des personnages présents. ❒ Je me suis relu attentivement pour vérifier qu’il ne reste pas de fautes de langue.

Pour l’analyse des documents, j’ai réussi si : 1  … dans l’introduction : ❒ j’ai comparé l’époque des documents : Le Malade imaginaire et Phèdre sont deux pièces qui datent du XVIIe siècle. La mise en scène de Frederick Wiseman de la pièce de Samuel Beckett, Oh les beaux jours ! date de 2005 et Poussière a été créée en 2016. ❒ J ’ai comparé le genre des documents : trois extraits de pièces de théâtre, la photographie d’une représentation théâtrale. Pour approfondir ma présentation : ❒d  eux textes relèvent du théâtre classique : un extrait d’une comédie classique (Le Malade imaginaire), un extrait d’une tragédie classique (Phèdre) ; ❒u  n texte et une image contemporains : la représentation d’une pièce relevant du théâtre de l’absurde (Oh les beaux jours !) et un extrait d’un texte qui s’apparente à une tragédie teintée d’humour noir (Poussière) ; ❒ t rois textes présentant un dialogue et une image qui représente un monologue. ❒ J ’ai présenté le thème commun aux quatre documents, en lien avec la question posée : la mort, qu’elle soit simulée, évoquée ou réalisée sur scène. ❒ J ’ai défini ce qu’est un registre littéraire : l’ensemble des caractéristiques d’un texte qui provoque un effet particulier sur le lecteur. On en trouve deux dans le corpus : le registre comique et le registre tragique.

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2  ... dans la comparaison des documents, j’ai identifié les deux registres, que j’ai analysés avec plusieurs éléments parmi les suivants : A  Le registre comique ❒ Le comique de situation : ❒ chez Molière : ❒ la mise en scène de la mort, révélée par Toinette à la fin de la scène par le paradoxe : « Ah ! Ah ! le défunt n’est pas mort. » (l. 32). ❒ l’opposition entre la tristesse de Toinette, marquée par l’utilisation d’un lexique péjoratif (« malheur », l. 1), les interjections (« ah ! mon Dieu ! ah ! » l. 1) et le verbe « pleurer » (l. 14) ; et la joie de Béline marquée par les exclamations (« le Ciel en soit loué ! », l. 12). ❒ le retournement de situation, comme le montrent les didascalies : « se levant brusquement » et « surprise et épouvantée » aux lignes 29 et 30. ❒ chez Norén : ❒ l’opposition entre le thème de la discussion des personnages (la mort, les enterrements) et H qui « ronge une cuisse de poulet » (l. 34), action triviale, qui renvoie aux besoins de l’homme. Le verbe « ronger » (l. 31) indique aussi une forme d’animalité. ❒ cela provoque un petit quiproquo comique, une incompréhension entre J et A : « Vous allez ronger ça longtemps ? » et la précision ensuite « Non, elle. » des lignes 31 à 33. Le changement de sujet est abrupt et provoque une brusque rupture dans le dialogue. ❒ A et B sont en couple, mais leur comportement ne correspond pas aux normes du couple, il est en décalage : la caresse de B est refusée par A (« si tu ne me touches pas », l. 44). ❒ dans la mise en scène de la pièce de Beckett : ❒ l’opposition entre la mort omniprésente (le sable qui recouvre le personnage jusqu’à la taille, le pistolet noir posé devant elle) et son attitude paradoxalement désinvolte, coquette (le geste de se recoiffer, de se regarder dans le miroir). ❒ la présence d’accessoires comme le chapeau et le parapluie, qui détonnent avec la menace mortelle du sable. ❒ les oppositions de couleurs : les couleurs sombres évoquent la mort (le sac noir, le fond bleu), mais le personnage est marqué par la clarté (robe blanche et colorée, miroir rouge). Cette opposition crée le comique de situation propre au théâtre de l’absurde. ❒ Le comique de mots : ❒ chez Molière : ❒ l’énumération de participes présents péjoratifs (« dégoûtant, […] mouchant, toussant, crachant […], fatiguant […] et grondant […] », l. 17 à 19). ❒ le paradoxe qui révèle la supercherie, avec la négation du verbe « mourir » : « le défunt n’est pas mort » (l. 32). ❒ chez Norén : ❒ l’utilisation d’un niveau de langue vulgaire par A : « plus un seul con » (l. 14). ❒ dans la situation évoquée par A : « Je croise quelqu’un que je croyais mort. Et en fait soudain il est là… » (l. 18-19). Ici, le comique vient de l’erreur du personnage sur un sujet aussi grave que la mort. On retrouve cela avec « soudain il est là » et « oui, celui qui est plus là » aux répliques l. 26 et 28 : le « oui » introduit paradoxalement un énoncé contraire au précédent. ❒ chez Molière et Norén, l’atmosphère grave de la mort est contrebalancée par la question financière de l’héritage : le stratagème de Toinette révèle la cupidité de Béline (« il y a des papiers, il y a de l’argent dont je veux me saisir », l. 25-26), et A explique qu’il ne veut pas mourir car il ne veut pas « tout […] laisser » (l. 41) à B. 7

❒ Le comique de répétition pour amplifier le comique de mots : ❒ chez Molière : ❒ Béline reprend la phrase « Votre mari est mort. » (l. 5) à la première personne et sous la forme interrogative : la répétition avec un changement de type de phrase montre sa surprise et crée un effet comique. ❒ La répétition d’une phrase est ensuite inversée, formant ainsi un chiasme de types de phrases : « Assurément ? » (l. 8) dit par Béline est repris en écho par Toinette, à la forme affirmative. ❒ chez Norén : ❒ l’absurde passe par l’incohérence du discours des personnages. C’est ce qu’on retrouve dans l’échange entre A et B, qui montre l’absence de position affirmée de A : « Non » est répété en anaphore au début de quatre répliques (l. 37-40), pour affirmer parfois des énoncés opposés (« Non, je veux mourir. » puis « Non, je veux pas ça »), et parfois des énoncés concordants (« Non, tu ne veux pas ça » et « Non, je veux pas ça. »).

B  Le registre tragique ❒ L’omniprésence de la mort : ❒ chez Racine : ❒ Le champ lexical de la mort est très présent dans le texte : « funeste », (v. 13), « tranche ma destinée » (v. 21), « morts » (v. 24), « expirant » (v. 28), « la mort » (v. 31), « expire » (v. 33). ❒ le choix de la mort : « dans les flots un supplice trop doux » (v. 20) pour Œnone, la métonymie « le fer » (v. 21) et finalement « un poison » (v. 26). ❒ « les moments me sont chers » au vers 10 donne une tonalité tragique à la scène car la fin de la tirade coïncide avec la mort de Phèdre. ❒ la référence mythologique à Médée au vers 26, qui a tué ses propres enfants. ❒ la représentation de la mort au présent, ce qui la rend plus frappante : « jette » (v. 28), « vois » (v. 29), « rend » (v. 32), « expire » (v. 34). ❒ chez Norén : ❒ le champ lexical de la mort : « les enterrements » (l. 11 et 15), « mort » (l. 18 et 20), « on est déjà mort » (l. 29), « mourir » (l. 37). ❒ dans la mise en scène de la pièce de Beckett : le pistolet posé devant Winnie symbolise la présence concrète de la mort. ❒ L’intervention d’une force qui dépasse l’homme, la fatalité : ❒ chez Racine : ❒ Phèdre fait référence aux dieux lorsqu’elle évoque ceux qui lui ont inspiré un amour incestueux pour Hippolyte (« le ciel mit dans mon sein une flamme funeste », v. 13). Elle rejette donc sa responsabilité dans la naissance de cet amour. ❒ chez Norén : ❒ l’intervention d’une force supérieure qui décide de la mort : « comme s’ils avaient été appelés ou élus » (l. 23 et 24). ❒ la question du nombre en gradation inverse : « il en restera plus beaucoup » (l. 11-12), « il restera bientôt plus un seul con » (l. 14). Le parallélisme et la progression de « beaucoup » à « un seul » montre que la mort de tous est inévitable. ❒ dans la mise en scène de la pièce de Beckett : ❒ le sable représente la force fatale qui provoque la mort du personnage. Il va petit à petit recouvrir son corps, de la taille à l’acte I au cou à l’acte II : la présence du sable sur scène est la représentation concrète de cette mort inévitable, fatale. 8

Pour aller plus loin et lier les registres autour d’un thème : la question de la mémoire ❒ Chez Norén, A parle de ses troubles de mémoire concernant les morts : « Je me souviens à peine. De qui ils étaient. Je commence à les confondre. » (l. 17-18). La mort est alors présentée comme une suppression totale de la personne et de son identité. ❒ Au contraire, chez Racine, Thésée souhaite la mort de la « mémoire » (v. 37) de ce qu’a fait Phèdre : le tragique, ici, relève de l’impossibilité d’oublier le drame. ❒ Chez Beckett, le tragique vient au contraire du fait que la menace de la mort est oubliée. Winnie ne semble pas se rendre compte de la situation et vaque à ses occupations comme si de rien n’était. ❒ Enfin, chez Molière, l’oubli du défunt appartient au registre comique : « quelle perte est-ce que la sienne, et de quoi servait-il sur la terre ? » (l. 15-16), dit Béline. La mort d’Argan, et l’oubli, sont alors présentés comme un bienfait pour les autres hommes.

3  … dans la phrase de bilan : ❒ J ’ai répondu à la question posée à partir de mes analyses, en une ou deux phrases. ❒ J ’ai montré qu’on peut identifier plusieurs registres dans un même document.

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Pour analyser un texte de théâtre : ▪ place de l’extrait dans la pièce ▪ type de scène : dialogue, monologue... ▪ nombre de personnages ▪ type de prise de parole : tirade, stichomythies… ▪ présence de didascalies, d’apartés…

Images et procédés d’expression

Registre(s) et leurs caractéristiques présentes

Thème(s)

Date / contextes ou courants artistiques

Genre

▪ dialogue : Toinette s’adresse à Béline puis Argan à Béline ▪ au moins trois personnages ▪ répliques de dialogues ▪ présence de didascalies qui montrent le retournement de situation

▪ contraste entre le champ lexical de la mort (« enterrements », « mort », « mourir ») et H qui « ronge une cuisse de poulet » (distraction et trivialité, presque animalité) ▪ quiproquo comique entre J et A ▪ anaphore en « Non » (x 4) : incohérence de l’enchainement du discours ▪ niveau de langue vulgaire (« con »)

▪ dialogue ▪ dernière scène ▪ a u moins sept personnages ▪ dialogue : Phèdre s’adresse à Thésée ▪ répliques de dialogues ▪ au moins deux personnages ▪ répliques de dialogues et une tirade de Phèdre

▪ champ lexical de la mort ▪ verbes au présent d’énonciation : la mort a lieu devant les autres personnages et les spectateurs ▪ référence à Médée : symbole de la femme monstrueuse qui a tué ses propres enfants

Comique : ▪ comique de situation ▪ comique de mots ▪ comique de répétition (qui amplifie le comique de mots)

Tragique : ▪ omniprésence de la mort ▪ intervention d’une force qui dépasse l’homme, la fatalité

Comique : ▪ comique de situation ▪ comique de mots ▪ comique de répétition (qui amplifie le comique de mots)

▪ paradoxe : « le défunt n’est pas mort » (entre « défunt » et la négation du verbe « mourir ») ▪ tristesse (lexique péjoratif, interjections) / joie (exclamations) ▪ répétition, chiasme de types de phrases (affirmative / interrogative / interrogative / affirmative) ▪ énumération des participes présents péjoratifs

Un dialogue éclaté sur les enterrements et l’oubli des morts

Le suicide et la révélation de la vérité

La mort mise en scène pour révéler une vérité

Tragique : ▪ omniprésence de la mort ▪ intervention d’une force qui dépasse l’homme, la fatalité

Théâtre ▪ 2018

Théâtre

Norén (texte 3)

▪ 1677 ▪ classicisme ▪ réécriture d’un mythe antique, la guerre de Troie (L’Iliade d’Homère)

Racine (texte 2)

Théâtre

Molière (texte 1)

▪ 1673 ▪ classicisme

Tableau comparatif

▪o  mniprésence de la mort (pistolet posé devant elle, sable qui représente la mort inéluctable) ▪m  ise en scène de la distraction (attitude coquette, miroir, objets étonnants comme le parapluie et le sac) ▪ c ontraste de couleurs : sombres (noir du sac, bleu de l’arrière-plan) / claires (robe blanche et colorée, sable, lumière)

Tragique : ▪o  mniprésence de la mort ▪ intervention d’une force qui dépasse l’homme, la fatalité

Comique : ▪ c omique de situation

La mort progressive par l’ensablement et la distraction

▪ 2005 ▪O  h les beaux jours ! de Samuel Beckett, mise en scène par Frederick Wiseman ▪ t héâtre de l’absurde

Photographie d’une représentation théâtrale

Image

Question de corpus Carte mentale Dans les quatre documents soumis à votre étude, quels registres sont utilisés pour évoquer ou représenter la mort ?

Le comique de situation : ❒ ... ❒ ...

Le comique de mots : ❒ ... ❒ ...

Le comique de répétition : ❒ ... ❒ ...

LE COMIQUE

Pour aller plus loin : ❒ ... ❒ ...

Dans la comparaison des documents, j’ai identifié les deux registres que j’ai analysés avec plusieurs éléments parmi les suivants.

LE TRAGIQUE

L’omniprésence de la mort : ❒ ... ❒ ...

L’intervention d’une force qui dépasse l’homme, la fatalité : ❒ ... ❒ ...

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