Rapport annuel 2011 - Inria

1 janv. 2012 - des sciences du numérique. ...... Mathématiques appliquées, calcul et .... enseignement de gestes chirurgicaux et la télémaintenance.
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Rapport Annuel Inria 2011

2011 RAPPORT ANNUEL Éducation

Médecine

Information

Transport

Logiciels Assistance

Environnement

Domaine de Voluceau — Rocquencourt B.P 105 78153 Le chesnay Cedex France Tél.:+33(0)139 63 55 11 Tél.:+33(0)139 63 53 30

www.inria.fr

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La recherche au cœur du débat

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Le numérique au cœur de la vie

Comme l’ont fait hier l’imprimerie, le téléphone ou le chemin de fer, le numérique modifie profondément nos foyers, nos entreprises, nos industries, nos écoles, en démultipliant les moyens de communication, en automatisant certaines tâches pour gagner en productivité et en inventant de nouveaux modèles d’échanges.

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L’importance croissante du numérique dans la vie de tous les jours, de manière visible, matérielle, ou invisible et immatérielle, soulève un grand nombre de questions. P. 58 Tous acteurs de la régulation Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Cnil.

2011, au cœur d’Inria

P. 61 Un désordre fertile Daniel Kaplan, délégué général de la Fing.

P.18 En chiffres

P. 64 Laissons les chercheurs chercher ! Henri Verdier, président du pôle de compétitivité Cap Digital.

Le paysage de la recherche est en perpétuelle évolution. Les responsables de l’institut et les chercheurs s’expriment sur l’année écoulée. P.19 Stratégie Vue par Michel Cosnard, Claude Kirchner et Hervé Mathieu. P.23 Missions Recherche, partenariats, transfert et rayonnement des sciences du numérique. P.49 Pilotage Les défis de la modernisation, les huit centres de recherche.

• Les pages signalées par la pastille ci-contre sont interactives ! Photographiez l’image avec l’application Pixee pour accéder aux contenus en ligne. Pixee est une application gratuite disponible sur iPhone, Android et BlackBerry. • Comment ça marche ? Les téléphones mobiles sont équipés d’une caméra embarquée pour prendre des photos... mais pas seulement. Des formules mathématiques récemment inventées au sein d’Inria permettent aux téléphones d’appréhender le contenu des images, comme le fait notre cerveau. Le téléphone compare alors l’image capturée à plusieurs milliers d’images pour retrouver la plus proche et nous délivrer les informations qui lui sont associées. À vous de jouer ! 3DJHDXJPHQWpH

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• Réalisation, coordination, iconographie et suivi de réalisation : direction de la communication • Rédaction : Angie (F. Marsiano) et Technoscope (I. Bellin, F. Breton, S. Caulier) • Crédits photos : © INRIA, C. Bachelet (17), M. Bourguet (25, 26, 28, 29, 36, 55), P. Caron (19, 20, 22,24, 35, 36, 46, 55), N. Fagot (5), Kaksonen (28, 30, 31, 32, 33, 34, 36, 44, 53, 55), C. Lebedinsky (28, 45, 54), H. Raguet (8, 25, 27, 42), E. Pietriga (42), V. Poirel (46), J.-M. Ramès (28, 40), H. Robak (46), S. Tetu - La Company (21, 27, 36, 45, 54), C. Tourniaire (11, 37, 39, 40, 41, 51, 61), GettyImages, R. Dautigny, Ph. Eranian • Conception et réalisation : Angie (RAIN011) • ISSN : 1263-2961 • Impression : Graph 2000



LE NUMÉRIQUE AU CŒUR DE LA… Aujourd’hui VIE… et demain

Le numérique est désormais au cœur de notre quotidien. On le trouve dans la plupart des objets et des services que nous utilisons tous les jours, qu’il s’agisse d’Internet, d’ordinateurs, de téléphones mobiles, d’appareils photo, de baladeurs audio, de téléviseurs, de consoles de jeux ou de récepteurs GPS. Mais il se niche aussi de façon parfois moins visible dans les véhicules, les outils industriels, les dispositifs médicaux, les systèmes décisionnels… En l’espace de quelques années à peine, toutes ces technologies ont déjà profondément changé notre vie, au point de devenir indispensables. Et elles vont continuer de le faire à l’avenir, à travers des applications en cours de développement. C’est dans cette voie que sont engagés les chercheurs d’Inria, institut public de recherche, qui inventent le monde numérique de demain. 1

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Inria

Comment gérer la surdose ?

Information

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C’est bien connu, trop d’info tue l’info. Et il ne suffit pas d’avoir accès à la connaissance pour en profiter réellement. Avec le développement des technologies numériques et la démocratisation des outils de communication, nous sommes aujourd’hui submergés d’informations de toutes sortes qu’il devient de plus en plus difficile d’analyser, de hiérarchiser et de mémoriser. Sans même parler des mails, des tweets et des autres messages qui se déversent quotidiennement à travers les réseaux, la moindre requête dans un moteur de recherche renvoie vers des dizaines de pages Web, constituant autant de sources d’information qu’il faut patiemment explorer. Comment s’y retrouver quand on sait que notre cerveau ne peut pas tout assimiler ? De nombreuses équipes d’Inria effectuent des recherches visant à organiser et à clarifier cette masse de données sans cesse croissante de façon à la rendre utilisable et compréhensible par tous. C’est le cas de l’équipe-projet Orpailleur , qui développe des outils intelligents de gestion et d’extraction des connaissances dans des bases de données. Ou encore d’Aviz , qui travaille sur de nouvelles méthodes pour visualiser et synthétiser des informations en naviguant dans de grandes masses de données, en s’attachant à les contextualiser.

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Le numérique au cœur de la vie

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Inria

Objectif zéro défaut

Logiciels

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Le 4 juin 1996, Ariane 5 explosait en plein ciel lors de son vol inaugural. La faute à un simple bug dans un des logiciels gérant le pilote automatique de la fusée… De fait, en informatique, la moindre erreur de conception peut avoir des conséquences humaines ou économiques catastrophiques. Surtout quand elle concerne un programme embarqué critique, comme ceux qui commandent des systèmes aéronautiques, nucléaires, médicaux ou automobiles. Pour éviter que de tels accidents se produisent, plusieurs équipes d’Inria spécialisées en algorithmique et en programmation se sont attelées au problème de la sûreté des logiciels en développant des outils destinés à traquer les failles des programmes dès leur conception. Abstraction a ainsi mis au point Astrée, un analyseur de code capable de détecter des erreurs en réalisant des calculs automatiques. Gallium cherche à améliorer la fiabilité des logiciels grâce à Objective Caml, un langage de programmation de haut niveau, plus sûr et plus expressif, et grâce à CompCert, un compilateur traduisant fidèlement les codes sources, sans y introduire d’erreur. De nombreux projets en cours, exploitant de puissants concepts informatiques et mathématiques, visent le même but : rendre les logiciels parfaitement fiables, qu’il s’agisse de navigation, de contrôle, d’automatisation ou de communication. Pour notre sécurité à tous !

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Le numérique au cœur de la vie

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Inria

Équipe Magrit

Le virtuel au service des chirurgiens

Médecine

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Préparer une intervention chirurgicale grâce à une simulation informatique, voire pratiquer une opération en superposant des informations supplémentaires dans le champ de vision du chirurgien ; ces pratiques, qui semblent sortir tout droit d’un roman de science-fiction, pourraient bien devenir courantes dans un proche avenir. Et notamment grâce à la réalité augmentée, une technique permettant d’enrichir le champ opératoire d’informations telles que des modèles d’organes ou de vaisseaux représentés en 3D, et donc de voir au-delà du visible, pour mieux guider les gestes du spécialiste. C’est sur ce thème que travaille l’équipe Shacra au sein de MIX-Surg, un des trois instituts hospitalouniversitaires (IHU) auxquels s’est allié Inria, sur les six retenus dans le cadre du programme Investissements d’avenir lancé en 2010. Tandis que l’équipe-projet Magrit travaille sur des représentations numériques fidèles du réseau vasculaire et sur des simulations d’organes. En combinant imagerie, simulation, modélisation et même robotique (pour automatiser et sécuriser certains gestes techniques), ces approches devraient sensiblement améliorer la chirurgie mini-invasive et contribuer à faire progresser la médecine et le confort des patients.

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Le numérique au cœur de la vie

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Inria

Équipe Wam

Vers des villes intelligentes Plus de la moitié de la population mondiale habite désormais en milieu urbain. Et cette tendance va s’accentuer au cours du siècle. Pour s’adapter à cette profonde évolution et à ses conséquences en termes sociaux et environnementaux, les villes doivent revoir leurs infrastructures et leurs services en profitant au maximum des possibilités offertes par le numérique et les nouvelles technologies. En s’appuyant sur Internet, de nombreuses applications pour smartphone montrent déjà la voie, en permettant, par exemple, de connaître en temps réel la position et l’heure de passage du bus que l’on attend ou de trouver instantanément l’adresse d’un restaurant dans un quartier inconnu. Mais il reste encore beaucoup à faire pour rendre les villes réellement intelligentes, notamment en donnant aux citoyens les moyens de nourrir des réseaux d’informations contextuelles utiles à tous.

Urbanisme

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Inria prépare cette mutation. L’équipe-projet Wam a ainsi développé une application en réalité augmentée permettant de visiter Grenoble en profitant d’informations visuelles et sonores complémentaires sur smartphone. En utilisant des données Web géolocalisées et des technologies de communication sans fil comme le wi-fi, la téléphonie 3G ou les étiquettes RFID sur des équipements, une multitude de services interactifs verront bientôt le jour dans les villes numériques, aussi bien pour assister les personnes en situation de handicap que pour guider les automobilistes ou informer les usagers.

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Le numérique au cœur de la vie

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Inria

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Le numérique au cœur de la vie

Équipe Coprin

Aide numérique à domicile

Assistance

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En 2020, l’Europe comptera près de 84 millions de personnes de plus de 75 ans. Avec une espérance de vie en hausse constante et des liens familiaux et sociaux qui se distendent, de plus en plus de personnes âgées se retrouvent dans des situations d’isolement total. Et toutes ne peuvent pas faire appel à des aides à domicile pour les assister dans leurs gestes quotidiens. Un problème que connaissent également les handicapés, contraints de recourir à toutes sortes d’astuces pour réaliser des tâches banales. Et si des solutions venaient du numérique et de la robotique ? Dans le cadre de l’action d’envergure PAL (Personally Assisted Living) , Inria a mobilisé neuf équipes réparties dans ses centres afin de développer des solutions pour améliorer la vie des personnes dépendantes. Ainsi, l’équipeprojet Coprin a mis au point Marionet-Assist, un dispositif automatisé permettant à une personne à mobilité réduite de sortir d’un fauteuil ou de se relever après une chute (l’accident le plus fréquent). E-motion étudie des systèmes artificiels dotés de capacités de perception, de décision et d’action suffisamment évoluées pour interagir avec des humains. Et Maia travaille sur des machines autonomes douées d’intelligence artificielle. De quoi imaginer, un jour, des robots réellement domestiques, capables de nous aider dans notre vie quotidienne…

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Inria

L’art de partager l’électricité

Énergie

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Tout le monde en est désormais conscient : l’énergie est précieuse. Et sa gestion constitue un enjeu majeur du XXIe siècle, aussi bien sur le plan économique qu’écologique. Face aux limites intrinsèques des ressources fossiles, de nouveaux modes de production et de consommation s’imposent, favorisant et valorisant les énergies renouvelables, qu’elles soient solaire, hydraulique ou éolienne. Aujourd’hui, particuliers et entreprises peuvent produire de l’électricité et l’utiliser pour leurs besoins propres ou la revendre à l’opérateur national pour la partager. Mais, pour que le système fonctionne et se développe, il faut de puissants outils numériques pour gérer cette répartition en temps réel sur des réseaux de type smart grid. Inria travaille dans ce but à travers l’ I-Lab Metis , une structure mixte associant la société Artelys aux équipes-projets Tao et Maxplus . Au sein de ce laboratoire commun, chercheurs et industriels combinent leurs moyens et leurs savoir-faire pour réaliser un système de gestion d’énergie en mode smart grid. Spécialisée en optimisation, en statistique et en aide à la décision, Artelys profite des recherches en algorithmique et en modélisation des équipes pour accélérer la mise au point de solutions opérationnelles à proposer à des clients en France et à l’international.

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Le numérique au cœur de la vie

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Indiscrétions sur Internet

Communication

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Sur le Net, tout le monde se croit à l’abri derrière un pseudonyme. Mais une étude du MIT (Massachusetts Institute of Technology), à laquelle des chercheurs Inria ont participé, montre que la plupart des internautes utilisent les mêmes identifiants sur les différents sites qu’ils visitent. Et, avec le développement des réseaux sociaux et du commerce en ligne, il est relativement simple de relier ces identités virtuelles pour cibler, pister, voire identifier les utilisateurs à des fins commerciales, politiques ou… criminelles. À une époque où Internet et les échanges numériques sont au cœur de la société, la question de la sécurité et de la confidentialité des données personnelles est cruciale, aussi bien pour le respect de la vie privée que pour la bonne marche de l’économie. Une cinquantaine d’équipes Inria travaillent actuellement sur ce thème, qui constitue un enjeu majeur à l’ère de la communication. Certaines, comme Secsi ou Caramel , se concentrent sur les protocoles et les clés de cryptage permettant de garantir la confidentialité des échanges d’informations. D’autres, comme Planete , étudient les failles de sécurité des logiciels de communication populaires et l’anonymat des identifiants. L’équipe-projet Secret a participé à l’élaboration de Shabal , un algorithme permettant de mettre à l’épreuve les standards de cryptage des données confidentielles. Autant de pistes à explorer, de méthodes à inventer et d’outils à développer pour vivre le numérique en toute sécurité.

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Le numérique au cœur de la vie

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Le numérique, un moteur de croissance Le numérique est au cœur de notre société. Dans nos foyers, bien sûr, mais aussi dans nos écoles, nos entreprises et nos industries. Comme l’ont fait hier l’imprimerie, le téléphone et le chemin de fer, le numérique modifie profondément notre économie, en démultipliant les moyens de communication, en automatisant certaines tâches pour gagner en productivité, et en inventant de nouveaux modèles d’échanges. Et si le numérique s’appuie toujours sur des dispositifs matériels (processeurs, ordinateurs, serveurs, réseaux, etc.), il donne aussi une véritable valeur à l’immatériel, que ce soit pour les biens culturels (musique, cinéma…), les services ou la création intellectuelle. Il en va ainsi des outils logiciels. De plus, le numérique change la donne économique en abaissant sensiblement le coût de l’innovation, comme le montre l’histoire des plateformes de commerce en ligne et des réseaux sociaux.

Une étude de Coe-Rexecode, publiée en mai 2011, estime que l’économie numérique, de manière directe ou indirecte, a contribué pour 26 % en moyenne à la croissance entre 1980 et 2008 en France, pour 32 % en Allemagne et au Japon et pour 37 % aux États-Unis. Preuve de son importance, mais aussi du potentiel restant à exploiter pour la croissance française. Inria participe activement à cette mutation avec ses projets de recherche, de transfert de technologies, en particulier à travers les I-Labs, structures mixtes associant des équipes de chercheurs et des PME-PMI au sein de laboratoires communs autour de projets industriels.

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2011, AU CŒUR d’Inria 17

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Inria — Rapport annuel 2011

STRATÉGIE Profil en chiffres

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start-up créées.

4432 publications de référence.

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logiciels déposés à l’APP (Agence pour la protection des programmes).

23

179

• 83 %

équipes-projets (au 1er janvier 2012), dont 83 % sont communes avec des universités et autres établissements de recherche.

4351

personnes ont concouru aux missions d’Inria, dont 68 % de personnel scientifique.

• 68 %

1282

doctorants dans les équipes de recherche.

brevets initiaux déposés.

66

équipes associées avec des universités et laboratoires étrangers.

304 thèses soutenues.

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2011, au cœur d’Inria

Interview

“ACCROÎTRE L’IMPACT DE NOS RECHERCHES EST PRIMORDIAL”

Interview

“INRIA EST PRÊT À ABORDER Michel Cosnard, LA DÉCENNIE QUI S’OUVRE” président-directeur général

Michel Cosnard,

Président-Directeur général

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Inria — Rapport annuel 2011

STRATÉGIE Interview

À l’échelle européenne, notre approche globale intègre formation, recherche, innovation et usages.

En 2011, l’institut a construit de nouveaux sites à Bordeaux, Lille et Saclay, et inauguré le PCRI à Saclay. Comment poursuivez-vous ces développements dans un contexte de stabilisation de la dotation de l’État ?



Michel Cosnard D’une part, grâce à l’augmentation de nos ressources propres, liée en grande partie aux succès de nos équipes dans les appels à projets. D’autre part, grâce à une meilleure efficacité dans leur utilisation avec un objectif d’excellence en matière de gestion. Notre première édition des Prix Inria reflète d’ailleurs parfaitement ces deux aspects. Le paysage de la recherche française a beaucoup évolué. Comment l’institut vit-il ces mutations ?



M. C. 2011 a été la première année complète d’Allistene – structure de concertation dédiée aux sciences et technologies du numérique, qui réunit le CEA, le CNRS, l’Institut Mines-Télécom, la CPU, la CDEFI et notre institut – et l’année de lancement de nombreux investissements d’avenir. La création d’Allistene est la preuve que les sciences du numérique sont une priorité pour

Nous avons un objectif d’excellence en matière de gestion.

notre pays, au même titre que la santé, l’énergie, l’environnement et les sciences humaines et sociales. Cette alliance nous a permis de renforcer nos partenariats et de définir de façon concertée les priorités nationales en sciences et technologies du numérique. Le programme Investissements d’avenir a par ailleurs été l’occasion de lancer de nouvelles activités partenariales, notamment dans les domaines de la santé, de l’environnement ou des sciences de l’homme et de la société. Beaucoup de nos équipes de recherche sont impliquées dans des laboratoires d’excellence (Labex) et des équipements d’excellence (Équipex) avec des partenaires académiques locaux. Inria, en tant qu’organisme national, est partenaire de trois instituts hospitalo-universitaires (Paris, Strasbourg et Bordeaux). Et, dans le cadre du programme Économie du numérique ou encore des instituts de recherche technologique (IRT), nos partenaires sont des industriels, grands groupes ou PME. La recherche européenne est aussi en pleine effervescence depuis la création en2010del’EITICTLabs,dontInriacoordonne le volet recherche. Où en est-on ?



M. C. L’EIT ICT Labs, une des trois communautés de la connaissance et de l’innovation de l’Institut européen d’innovation et de technologie (EIT) dédiées aux sciences du numérique, se met en place et semble très prometteuse. Elle devrait permettre de créer le pont entre recherche et industrie en finançant des innovations jusqu’à leur développement technologique – dépôt de brevet, de lo-

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2011, au cœur d’Inria

giciel, création d’entreprise ou autres modalités de transfert. Ses deux points forts sont  : une programmation conjointe (les 23 partenaires proposent les sujets de recherche et les financent avec l’aide de l’Europe) et une nouvelle approche globale intégrant formation, recherche, innovation et usages, dont une des déclinaisons pourrait par exemple être la formation de nouveaux profils d’étudiants, à la fois scientifiques et entrepreneurs.

Claude Kirchner, délégué général à la recherche et au transfert pour l’innovation

Prix Inria 2011

“Une première édition emblématique de notre démarche” « Les Prix Inria ont pour vocation de reconnaître et de distinguer des scientifiques ayant contribué de manière exceptionnelle au champ des sciences informatiques et mathématiques, ou ayant apporté des contributions majeures au transfert ou à l’innovation dans ces disciplines. Ils distinguent également des ingénieurs ou techniciens ayant eu des apports remarquables en termes de soutien ou d’appui aux recherches. En 2011, le Grand Prix a honoré Gérard Huet, pionnier de l’école française d’informatique, dont les travaux ont été déterminants notamment pour garantir la qualité des logiciels. Le Prix jeune chercheur a souligné le talent de Bruno Lévy, un passionné de géométrie qui bouleverse la représentation 3D, que ce soit pour les images de synthèse des jeux vidéo ou les images

Ces évolutions influencent-elles vos thématiques de recherche ?



M. C. Nos recherches restent dans une certaine continuité et en phase avec le développement fulgurant des technologies numériques. Dans ce monde en construction, nous sommes surtout attentifs à accroître l’impact de nos recherches. Nous nous intéressons de plus en plus aux usages, une approche qui englobe l’étude des réseaux sociaux – que ce soit pour le respect de la vie privée ou le droit à l’oubli –, l’internet des objets, l’interaction hommemachine ou l’assistance à domicile, ainsi que les problématiques liées au développement durable. C’est pourquoi nous nous rapprochons des grands acteurs économiques et sociaux du monde numérique. Nous avons d’ailleurs demandé à trois d’entre eux d’intervenir dans les pages suivantes.

de simulation numérique. Le Prix de l’innovation Inria-Dassault Systèmes a distingué Stéphane Donikian, créateur de la spin-off Golaem et de ses simulateurs numériques de comportements humains dans les environnements 3D. Le Prix du soutien à la recherche et à l’innovation a été décerné à Julien Wintz, jeune ingénieur qui a mis en place et anime une plateforme de calcul scientifique permettant aux chercheurs d’expérimenter leurs logiciels dans leur domaine d’application. Enfin, le Prix du service de support à la recherche a récompensé un formidable travail d’équipe autour de la certification des comptes de l’institut, première étape dans le processus de simplification et d’harmonisation des pratiques chez Inria. »

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Inria — Rapport annuel 2011

STRATÉGIE

Rétrospective

“Une permanence dans la stratégie et des ambitions renouvelées” « Premier constat : la justesse des fondamentaux autour desquels s’est construit l’institut, tels que les a posés le premier président d’Inria, JacquesLouis Lions, en 1979. Plus de quarante ans après, ils sont toujours d’actualité. Que ce soit le couplage de l’informatique et des mathématiques, l’importance du transfert industriel, la structure de recherche en équipes-projets petites et réactives, la formation via l’accueil de doctorants et de jeunes ingénieurs ou l’ouverture à l’international. Au cours des ans et des présidences successives, cela s’est traduit par la création de start-up, la participation aux divers programmes européens et la mise en place de partenariats durables comme le groupement Ercim, la participation au W3C dès les débuts du Web, de nombreuses activités sous contrat, de fortes relations internationales ou encore une évaluation exigeante des équipes de recherche. Des orientations fort bien

résumées par le mot d’ordre du premier plan stratégique de l’institut, en 1994 : excellence scientifique et transfert technologique. Deuxième constat : le plan ambitieux de doublement en dix ans des activités et des moyens d’Inria (effectifs et budgets), impulsé par Bernard Larrouturou (président de 1996 à 2003) dans le but de porter l’institut au meilleur niveau mondial et concrétisé par le contrat signé en 2000 avec l’État, a été une réussite incontestable. Pour preuve, le dernier Visiting Committee international ayant évalué l’institut fin 2008 l’a situé comme leader européen et parmi les meilleurs organismes de recherche mondiaux dans son domaine. Autre indice révélateur : le grand nombre de Grants que nos chercheurs décrochent au Conseil européen de la recherche (ERC).

Hervé Mathieu,

délégué général à l’administration des ressources et des services jusqu’en mars 2012

de projets pour accompagner des partenariats forts avec les universités, les écoles et les entreprises. Et il reste encore beaucoup à faire pour que l’informatique soit reconnue pas seulement comme un outil mais comme une science à part entière. »

Tout en maintenant cette stratégie, notre ambition est d’ouvrir encore plus nos recherches vers l’industrie et la société. D’une part, en intégrant dans nos recherches les enjeux sociaux et environnementaux, comme nous l’avons fait dans le passé pour les télécoms et les sciences du vivant. D’autre part, en jouant le rôle de catalyseur de recherches, de stimulateur

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2011, au cœur d’Inria

MISSIONS … VUES PAR NOS CHERCHEURS RECHERCHE

PARTENARIATS TRANSFERT RAYONNEMENT DES SCIENCES DU NUMÉRIQUE

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS … vues par nos

chercheurs

Après ses études d’ingénieur à l’Insa de Lyon, où elle s’est spécialisée en réseaux et télécommunications, Nathalie Mitton a travaillé dans l’équipe-projet Pops . Chargée de recherche Inria, elle dirige désormais la toute nouvelle équipe Fun, qui s’intéresse aux réseaux hétérogènes d’objets communicants.

Nathalie Mitton, responsable de l’équipe Fun, centre Lille – Nord Europe

“Collaborer avec des entreprises sur des projets industriels”

« Étant attirée par les sciences depuis mon enfance, j’ai suivi des études d’ingénieur à l’Insa de Lyon. Comme j’ai choisi de me spécialiser en réseaux et télécommunications, j’ai poursuivi avec une thèse sur les réseaux sans fil dans le cadre du Citi, un labo Insa qui travaillait en partenariat avec Inria. Cette recherche m’a vraiment passionnée et j’ai eu envie de continuer au sein d’Inria. En 2006, j’ai rejoint l’équipeprojet Pops , dans laquelle j’ai progressivement pris des responsabilités, avant de monter l’équipe Fun , qui va prolonger ses travaux sur les réseaux ubiquitaires du futur à partir de 2012. Nous visons, en effet, à développer et à unifier des réseaux d’étiquettes RFID, de capteurs et de robotsactionneurs qui fonctionnent sur batterie et communiquent sans fil, par ondes radio. De nombreuses applications sont déjà envisagées,

notamment dans le domaine de l’environnement : par exemple, pour détecter des feux de forêt, en utilisant des capteurs de température, pour contrôler la pollution de l’air ou de l’eau, ou encore pour étudier le comportement de groupes d’animaux en les équipant de capteurs. Ce que j’apprécie chez Inria, c’est l’ouverture : le dialogue avec les autres centres régionaux, les relations avec de nombreux chercheurs dans le monde et les contacts étroits avec l’industrie. Nous avons ainsi établi un contrat de recherche externe (CRE) avec France Télécom, et créé l’I-Lab EtiPops, avec la PME locale Etineo. Cette structure mixte, dans laquelle nous travaillons sur la géolocalisation, présente plusieurs avantages : elle nous permet de combiner nos moyens, de cadrer nos recherches avec une feuille de route sur trois ans, et de nous fixer des objectifs industriels, avec la réalisation de produits. Une façon de rendre nos recherches très concrètes. »

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2011, au cœur d’Inria

Rémi Gribonval,

directeur de recherche Inria, centre Rennes – Bretagne Atlantique

François-Xavier Le Dimet,

professeur émérite à l’université Joseph-Fourier, centre Grenoble – Rhône-Alpes

“Inria m’a accordé sa confiance pour avancer dans mes recherches”

“Mes recherches concilient mes deux passions : la musique et les mathématiques” « C’est ma passion pour les mathématiques qui m’a entraîné vers l’ENS. Et celle pour la musique qui m’a conduit à choisir un master combinant les deux domaines. J’ai poursuivi dans la même voie en préparant une thèse sur le traitement du son avec l’Ircam et l’École polytechnique. Puis je suis parti pour un post-doctorat à l’université de Caroline du Sud, aux États-Unis, où j’ai approfondi les aspects théoriques des algorithmes que j’utilisais. Depuis que j’ai intégré l’équipe Metiss , en 2001, j’explore la notion de parcimonie, qui permet notamment de représenter et de traiter des signaux audio avec très peu de paramètres. Les techniques qui en découlent permettent, par exemple, de compresser des données audio, d’isoler des voix ou de séparer des instruments dans un enregistrement. Mais ces recherches vont bien au-delà du son, avec des applications dans l’imagerie médicale, la biologie, l’astronomie et, plus largement encore, dans l’apprentissage automatique (machine learning). Certaines sont déjà étudiées dans le cadre de Small et d’Échange, deux projets que j’ai coordonnés, l’un européen, l’autre de l’ANR (Agence nationale de la recherche). Autant de pistes à explorer avec l’équipe que je serai prochainement amené à diriger… » Diplômé de l’École normale supérieure, Rémi Gribonval travaille actuellement sur la notion de parcimonie dans le traitement de signal au sein de l’équipe-projet Metiss . En 2011, l’Académie des sciences lui a décerné le Prix Blaise-Pascal pour récompenser ses travaux. Il a reçu une bourse de l’ERC (European Research Council) pour son projet Please.

François-Xavier Le Dimet mène ses recherches au sein de l’équipe-projet Moise , qui succède au projet Idopt, dont il était responsable. Il enseigne aussi à la Florida State University et vient d’être nommé Fellow of the American Meteorological Society.

« Une vie de chercheur est faite de rencontres. Je dois beaucoup à Jacques-Louis Lions, président d’Inria au début des années 1980. J’avais suivi ses cours, pour mon DEA en analyse numérique, et il m’a toujours soutenu activement et chaleureusement dans mes recherches. Cette dimension humaine a été fondamentale, au même titre que les échanges que j’ai pu avoir avec d’autres scientifiques à travers mes voyages, aux États-Unis, en Russie, en Chine… C’est, en outre, à partir de la théorie du contrôle optimal de JacquesLouis Lions que j’ai imaginé une méthode d’assimilation de données qui a intéressé les météorologues. Au départ, cette approche se heurtait aux limites des capacités de calcul des

ordinateurs de l’époque, mais elle a été adoptée depuis par la plupart des centres météo dans le monde, en contribuant à l’amélioration de leurs prévisions. Aujourd’hui, je continue de la développer au sein de l’équipe Moise , en essayant notamment d’exploiter les informations dynamiques provenant des images satellite. Mais la question du couplage entre des données recueillies via des observations et les modèles mathématiques représentant des phénomènes complexes concerne bien d’autres domaines que le climat, comme l’océanographie, l’hydrologie, la biologie ou même la recherche pétrolière. »

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS

… vues par nos chercheurs

Michel Banâtre,

directeur de recherche Inria, centre Rennes – Bretagne Atlantique

“Conduire des recherches originales en prise directe avec le monde économique“ Michel Banâtre a mené de nombreux travaux avec les équipes LSP , Solidor et Aces , en concentrant ses recherches sur les systèmes distribués, les architectures tolérantes aux fautes et l’informatique ambiante. Guidé par le souci constant du transfert technologique, il est à l’origine du dépôt d’une vingtaine de brevets, de la mise en place de nombreuses collaborations d’envergure avec des partenaires industriels et de la création de deux start-up.

« J’ai fait mes premiers pas dans la recherche en tant qu’ingénieur à l’université de Rennes 1, où j’ai suivi tout mon cursus dans la filière informatique, qui venait de se créer, au début des années 1970, avant de devenir directeur de recherche au sein d’Inria, en 1986. J’aime la recherche qui sort des sentiers battus, celle qui permet de construire les systèmes et les services de demain. Mais je reste convaincu de la nécessité du transfert technologique comme moyen pour valider des résultats de recherche. Pour beaucoup de chercheurs, la promotion d’une idée scientifique s’arrête souvent à la liste des publications qu’elle a pu engendrer. Moi, je veux aller jusqu’à sa validation en environnement réel, voire, lorsque cela s’y prête, à son exploitation

industrielle. Évidemment, il ne faut pas hésiter à s’immerger dans les domaines applicatifs retenus, et ne pas ignorer les problèmes liés à la protection industrielle, comme les brevets ou le prototypage. C’est ce qui a guidé tout mon parcours de chercheur. Et ce qui me motive encore. Ma première expérience en la matière remonte à la période 1979-1985, avec le système Enchère, exemple type de mon approche. Mon but était d’appliquer le principe des systèmes distribués, que j’étudiais dans le cadre de ma thèse d’État, aux ventes aux enchères pratiquées par les producteurs de fruits et légumes de ma Bretagne natale. Menée en étroite collaboration avec des coopératives locales, cette réalisation a fait l’objet d’un transfert technologique avec une PME rennaise, sans toutefois aboutir à une commercialisation. C’est là que j’ai réellement compris toute la difficulté de transformer une belle idée en solution commerciale… Mais j’ai persévéré dans cette voie, dans le domaine des architectures et des systèmes avec Bull, Texas Instruments ou Alcatel-Lucent. De même, mes recherches sur l’informatique ambiante ont fait l’objet d’un transfert vers le groupe JCDecaux. Plus récemment, mes travaux sur les objets

physiques couplés m’ont permis d’aborder la problématique de la traçabilité sécurisée en logistique, avec toutes les applications potentielles dans des secteurs aussi variés que le luxe ou le médical. Mon approche ne s’oppose pas à une recherche plus académique. Selon moi, elle devrait même aller de soi quand les concepts ou les outils proposés par les chercheurs peuvent faire partie de solutions industrielles, ou même être les produits de demain… »

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2011, au cœur d’Inria

Catherine Bonnet,

Martin Hachet,

responsable de l’équipe Disco, centre Saclay – Île-de-France

responsable de l’équipe Potioc, centre Bordeaux – Sud-Ouest

“L’échange avec les autres nous ouvre l’esprit“

“Rendre les technologies 3D interactives accessibles à tous“

Chargée de recherche Inria et responsable de l’équipe Disco , qui regroupe une quinzaine de membres, Catherine Bonnet travaille sur l’analyse et le contrôle de systèmes interconnectés dans des environnements complexes. Très attachée à la médiation scientifique, elle fait également partie du bureau de l’association Femmes et mathématiques.

« Après le bac, j’ai suivi des études de mathématiques, par goût, sans trop savoir où cela me mènerait. J’ai continué avec une thèse sur la modélisation d’un rotor d’hélicoptère pour l’Aérospatiale. À mon arrivée chez Inria, en 1994, j’ai étudié un problème de contrôle de moteur pour Renault. Ces expériences m’ont aidée à comprendre les enjeux de la recherche théorique et des méthodes exactes, qui permettent de développer des modèles et des outils génériques pour résoudre des problèmes concrets. Depuis, je pense toujours aux applications potentielles, même quand mes recherches paraissent très abstraites. Ainsi, dans le cadre de Disco , qui porte sur l’analyse et le contrôle

de systèmes interconnectés dans des environnements complexes, nous travaillons sur la leucémie myéloïde aiguë, une forme particulière de ce cancer. Nous collaborons avec un médecin de l’hôpital Saint-Antoine et son équipe de biologistes, qui nous aident à valider et à affiner les modèles que nous développons. Au sein de l’institut, j’apprécie d’ailleurs de côtoyer toutes sortes de scientifiques, lors de voyages, de conférences, ou dans les locaux de Supélec, où nous sommes hébergés. Car c’est l’échange qui nous ouvre l’esprit, qui nous nourrit. Et je participe à des actions de sensibilisation aux mathématiques et à la recherche, en expliquant aux jeunes filles que ces domaines ne sont pas incompatibles avec une vie de femme, et qu’ils n’obligent pas à se couper du monde, comme on le croit encore trop souvent… »

Issu de l’université de Bordeaux, Martin Hachet a rejoint l’institut pour participer au projet Iparla. Chargé de recherche Inria, il dirige à présent la toute nouvelle équipe Potioc , qui développe des technologies 3D interactives pour le grand public.

« Tenté à l’origine par l’audiovisuel, j’ai entrepris des études en informatique un peu par hasard. J’ai rapidement apprécié le potentiel créatif de cette science : on part de rien, on construit tout ! Lors de ma thèse, qui portait sur la réalité virtuelle, j’ai réalisé un dispositif permettant d’agir manuellement avec des objets en 3D affichés sur grand écran. Mais les solutions disponibles à cette époque, surtout développées pour les industriels de l’automobile et de l’aéronautique, nécessitaient des dispositifs complexes et coûteux. Ce qui motive mes recherches actuelles, c’est justement l’envie de rendre ces outils accessibles au plus grand nombre, pour que chacun puisse les utiliser de façon intuitive. J’ai travaillé dans ce sens au sein du projet Iparla, où nous avons exploité les interfaces tactiles des tablettes et des smartphones pour redéfinir les relations homme-machine dans des contextes de mobilité. J’espère aller plus loin avec Potioc , en explorant de nouvelles approches pour manipuler des représentations 3D en donnant davantage d’importance au plaisir d’utilisation, notamment dans les domaines de l’art, de la culture, de l’éducation ou même de l’aide à la personne. »

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS

Recherche De nouveaux défis scientifiques et sociétaux CONTRIBUTEURS Pascal Guitton, directeur de la recherche Stéphane Ubeda, directeur du développement technologique Jean Roman, directeur scientifique adjoint en charge du domaine Mathématiques appliquées, calcul et simulation Roberto Di Cosmo, directeur de l’Irill Jean-Pierre Banâtre, directeur des partenariats européens

L’institut a identifié et relevé de nouveaux défis scientifiques et sociétaux. L’avancement des savoirs, le développement de compétences technologiques et leurs retombées sont primordiaux pour la communauté des chercheurs et les industriels. Les systèmes numériques, qui ont investi toutes les facettes de nos vies professionnelles et privées, sont au cœur de notre société actuelle. « Nous travaillons sur de nombreux aspects liés à cette révolution qui n’est souvent perçue que par les usages, rappelle Pascal Guitton, mais notre rôle est aussi de proposer des recherches en rupture qui s’attaquent à de nouveaux défis souvent difficiles à identifier a priori. » Cette réflexion sur de nouveaux sujets se mène notamment avec les délégués scientifiques et les directeurs scientifiques adjoints, par exemple en suscitant des rencontres entre chercheurs autour de thématiques communes. Susciter de nouveaux sujets de recherche

« En 2011, nous avons organisé trois séminaires nationaux autour de thématiques transversales, ajoute-t-il. Les chercheurs échangent leurs idées, travaillent ensemble pendant plusieurs jours. Des connexions nouvelles émergent, parfois même de nouveaux projets multidisciplinaires. » Ainsi, une quinzaine de personnes se sont rencontrées pour évoquer leurs travaux autour des interfaces cerveau-ordinateur, ces dispositifs permettant de commander des ordinateurs ou des machines à partir de mesures des activités électriques du cerveau. Encore très exploratoires, ces recherches permettront un jour à des personnes lourdement handicapées d’accéder à une partie du monde numérique (jeux, musée virtuel…). Par ailleurs, Inria organisait de façon indépendante des journées destinées à présenter le bilan des différentes actions

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2011, au cœur d’Inria Géométrie algorithmique : intersection de quadriques ; équipe Vegas.

Christine Guillemot,

directrice de recherche Inria, centre Rennes – Bretagne Atlantique

“Normaliser est une façon de valoriser nos expériences“ Dans la plupart des applications audiovisuelles et multimédias, comme dans les télécommunications, la normalisation est nécessaire afin de garantir l’interopérabilité entre les équipements développés par les industriels. Dès qu’une nouvelle technologie voit le jour, comme récemment la télévision 3D, un groupe d’industriels prend l’initiative (en l’occurrence le groupe MPEG, Motion Picture Experts Group) pour développer des normes. « Dans le cadre de nos recherches sur des algorithmes de compression et de transmission d’images, la normalisation est une voie naturelle et importante pour valoriser nos résultats, même si la publication reste un moyen essentiel pour faire connaître nos travaux et nos avancées auprès de la communauté scientifique. » Néanmoins, compte tenu des enjeux économiques, ce sont avant tout les industriels qui portent les solutions devant les instances de normalisation telles que l’ISO. Les chercheurs travaillent en général en amont, transfèrent leur technologie à un industriel qui dépose des brevets et défend la solution.

« Nous sommes parfois amenés à contribuer à leurs côtés. C’est très chronophage. Mais néanmoins stratégique. Cela permet d’être en prise directe avec les défis technologiques du moment et, en cas de succès, cela assure un impact fort de nos résultats au sein des applications. » Le processus de normalisation dure en général plusieurs années pendant lesquelles l’algorithme est amélioré. Cela suppose des tests très complets. « Pour ces aspects de développement logiciel, nous bénéficions pour trois ans du financement d’un poste d’ingénieur par le biais d’une action de développement technologique. Cela nous permet de finaliser nos algorithmes et de mettre plus de chances de notre côté, même si le succès n’est pas toujours au rendez-vous. »

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missions de normalisation et de standardisation ont été menées en 2011, notamment auprès d'organismes comme IETF, ISO, W3C, ETSI, OGF.

Christine Guillemot est responsable de l’équipe-projet Temics , devenue Sirocco . Avec quatre chercheurs, deux ingénieurs et 11 doctorants et post-doctorants, elle travaille sur le traitement d’images et de séquences vidéo en 2D et 3D, notamment les aspects compression et communication de ces contenus.

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS Recherche

À gauche : Robotique sociale ; prototype de robots en forme de lampes conçus pour interagir avec les humains dans leur environnement quotidien ; équipe Flowers. À droite : Mur d’images immersif et interactif (CadWall) d'Inria Sophia Antipolis – Méditerranée.

scientifiques collectives. Ces exposés n’étaient habituellement suivis que par un petit nombre de chercheurs. Afin d’augmenter leur visibilité, des journées scientifiques regroupant l’ensemble des actions incitatives ont été organisées pour la première fois en novembre 2011. « Ces présentations de recherches collectives, souvent très riches, ont ainsi pu profiter à une centaine de chercheurs de tous les centres, explique Pascal Guitton. Une quarantaine de sujets regroupés en sept thématiques ont été exposés. » Ces rencontres seront pérennisées en 2012. Soutenir les projets de grande envergure

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actions d’envergure actives en 2011.

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actions de recherche collaboratives (ARC) actives en 2011.

Pour encourager les synergies entre équipes et encourager des recherches multidisciplinaires, l’institut soutient des actions d’envergure ; il s’agit de projets sur quatre ans, qui réunissent plusieurs équipes-projets complémentaires autour d’un défi complexe. L’objectif est que ces recherches produisent un impact significatif – y compris à l’extérieur d’Inria –, que ce soit un logiciel finalisé, une démarche validée ou une avancée théorique majeure. Ainsi, l’action d’envergure PAL (Personally Assisted Living) permet à neuf équipes-projets (Grenoble, Sophia Antipolis, Nancy et Rennes) de concevoir et d’expérimenter ensemble des technologies d’assistance à la personne (âgée, handicapée, accidentée) à domicile. « L’originalité du dispositif est de combiner l’acquisition de données, révélant par exemple une chute, à une réaction de systèmes robotiques dotés d’autonomie, précise Stéphane Ubeda, le tout à un coût abordable. Nous avons équipé deux appartements (à Nancy et Grenoble) de capteurs non intrusifs et mené les premières expérimentations automatiques ainsi que des protocoles avec une trentaine de patients. » Des universitaires et des industriels ont aussi pu partager ces expériences. Pour amplifier l’impact de ces recherches, l’institut a décidé de renforcer largement son soutien aux actions d’envergure en 2012.

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2011, au cœur d’Inria

Anne Canteaut,

directrice de recherche Inria, centre Paris – Rocquencourt

“Nous évaluons la sécurité des algorithmes cryptographiques“

Favoriser le développement technologique

Le développement logiciel fait partie du quotidien de toutes les équipes Inria, dans le cadre de projets européens ou de l’Agence nationale de la recherche (ANR) ou tout simplement pour illustrer ou démontrer un travail de recherche. Pour que toutes les équipes puissent développer du code de qualité ou pour mettre en place des plateformes matérielles (comme les chaises roulantes ou bras articulés développés dans PAL), Inria a créé une organisation dédiée. Les ingénieurs des services d’expérimentation et de développement (SED) de chaque centre Inria – tous scientifiques et la plupart docteurs – et la cinquantaine de jeunes ingénieurs sous contrat qui leur prêtent main-forte chaque année viennent épauler les chercheurs. Dans le cadre des actions de développement technologique (ADT), les ingénieurs intègrent les équipes de recherche pendant au moins deux ans. Ces ADT, lancées via des appels à projets internes, se développent : on en compte 30 à 50 nouvelles chaque année. Multiplier les collaborations fructueuses

L’ADT Mobsim regroupe par exemple trois ingénieurs dans le cadre du développement du simulateur de réseaux radio NS3 qui, promu par Inria, est en passe de devenir le standard mondial. Dans le cadre de l’équipement d’excellence (Équipex) FIT (Future Internet of Things) qui a démarré en 2011, c’est la communication par Internet de réseaux de plusieurs centaines de capteurs de mesures physiques implantés dans cinq sites (Grenoble, Lyon, Rennes, Lille, Paris) qui est testée grâce aux technologies développées par une dizaine d’ingénieurs. Des équipements mis à la disposition de tous les chercheurs français. Enfin, dans le cadre de la plateforme de recherche Sofa qui réunissait cinq équipes-projets autour de la simulation

C’est à un drôle de jeu que s’attellent les chercheurs en cryptographie : d’un côté, inventer des algorithmes pour authentifier des fichiers confidentiels ; de l’autre, attaquer les algorithmes concurrents pour trouver leurs failles. C’est ainsi que, depuis 2004, la petite dizaine de standards de « hachage » – des fonctions indispensables qui créent une sorte d’empreinte des fichiers – a été mise en défaut. L’institut américain NIST (National Institute of Standards andTechnology) a lancé une compétition pour définir fin 2012 un nouveau standard plus robuste. « Après avoir atteint les demi-finales avec notre algorithme baptisé Shabal, depuis 2009, nous évaluons la sécurité des cinq finalistes encore en lice. Rechercher de nouvelles attaques nous donne aussi de nouvelles idées de fonctions. Par exemple, sachant que le degré élevé des polynômes de hachage est un des critères pertinents de sécurité, nous avons développé un outil mathématique inédit pour l’évaluer correctement. Cela a conduit à éliminer l’algorithme japonais Luffa des finalistes. » C’est devenu la base d’un travail théorique plus général. « Et pour parvenir à quantifier la sécurité des fonctions de hachage, nous avons développé de nouvelles techniques qui évaluent précisément la qualité de la construction de l’algorithme et l’impact des imperfections. »

Anne Canteaut est responsable de l'équipe-projet Secret depuis 2008. Dans son équipe, avec trois chercheurs permanents et une dizaine de doctorants et post-doctorants, elle s’intéresse à la protection de l’information, notamment à la sécurité d’algorithmes cryptographiques. En 2012, elle présidera le comité de programme de la conférence internationale du domaine : Fast Software Encryption (FSE) à Washington.

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS Recherche

À gauche : ANG, déambulateur intelligent expérimental ; équipe Coprin. À droite : Robots tout-terrain guidés wifibot ; équipe Pops.

400 ingénieurs de développement.

réaliste des organes, quatre ingénieurs ont terminé en 2011 le développement d’une suite logicielle de simulation médicale en temps réel (Mix-Surg), qui sera utilisée dans le futur institut hospitalo-universitaire (IHU) de Strasbourg. Le développement peut aussi ignorer les frontières : « Des ingénieurs d’Inria et de l’institut Fraunhofer de Darmstadt (Allemagne) vont construire pendant trois ou quatre ans un environnement générique complètement interopérable pour piloter des systèmes de réalité virtuelle ou augmentée applicables à tous les domaines, avec un focus sur le téléenseignement de gestes chirurgicaux et la télémaintenance industrielle », précise Stéphane Ubeda. Créer des plateformes expérimentales

Dédiées à l’expérimentation scientifique, par exemple pour évaluer des algorithmes, les plateformes expérimentales, en général développées avec des partenaires territoriaux, sont gérées par les chercheurs et surtout par les ingénieurs de développement. Elles sont ouvertes aux scientifiques et aux entreprises dans des domaines de recherche et d’application très variés. « Ainsi, Num3sis à Sophia Antipolis est une architecture modulaire dédiée au calcul scientifique et à la simulation numérique, explique Jean Roman. Elle permet d’intégrer rapidement des logiciels, de lancer des simulations complexes, de visualiser des résultats. Grâce au travail mené par le SED, elle est déclinable potentiellement à toutes les applications, que ce soit l’imagerie médicale ou la dynamique des fluides. » Jean Roman cite aussi PlaFRIM (Bordeaux), plateforme fédérative de calcul haute performance pour la recherche en informatique et mathématiques. Opérationnelle depuis mai 2010, elle permet de tester des algorithmes et des codes de calcul scientifique avant de les déployer sur les grands centres nationaux de calcul.

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2011, au cœur d’Inria

©GeoEye

©ASI

À gauche : Visualisation de données avec le logiciel Graphdice ; équipe Aviz. À droite : Classification automatique d'images satellitaires (©GeoEye et ASI) ; équipe Ayin/Ariana.

L’European Research Council reconnaît la part visionnaire d’Inria C’est la quatrième année que ce programme de financement européen (le Conseil européen de la recherche, plus connu sous son acronyme anglais, European Research Council ou ERC) récompense des chercheurs aux idées particulièrement ambitieuses et visionnaires. Les premiers lauréats, ceux de 2007, présenteront leurs résultats finaux en 2012. « Inria a eu des lauréats à tous les appels, ce qui est rare, tant pour les jeunes chercheurs (dont la dotation peut aller jusqu’à 1,5 million d’euros) que pour les chercheurs confirmés (jusqu’à 2,5 millions d’euros). Les 23 lauréats hébergés dans les équipes-projets Inria – 18 chercheurs en informatique et 5 en mathématiques appliquées – profitent de conditions exceptionnelles », témoigne Jean-Pierre Banâtre, directeur des partenariats européens. Concrètement, grâce à ces moyens financiers inhabituels, ils créent ou renforcent leur équipe et consacrent 75 à 80 % de leur temps à leur projet, dans une grande liberté. Le rêve pour tout chercheur. D’où l’intérêt croissant suscité par l’ERC, même

si la sélection est rigoureuse (le taux de réussite est de 10 à 15 %). On compte désormais 10 à 15 candidats Inria à chaque nouvel appel. « Sept chercheurs de nos équipes ont été distingués par l'ERC en 2011 : Xavier Rival, Rémi Gribonval, Erwan Faou et Andreas Enge en tant que jeunes chercheurs, et Marie-Paule Cani (INP Grenoble), Nicholas Ayache et Dale Miller en tant que chercheurs confirmés. » L’originalité de cette dotation est d’être individuelle. La sélection tient compte du potentiel de l’individu et de l’excellence de son parcours autant que de la qualité de son projet, de l’originalité de son approche et des impacts escomptés. Toutes disciplines confondues, l’ERC a déjà octroyé plus de 2 200 bourses. Dans le domaine informatique, Inria est l’établissement européen hébergeant le plus grand nombre de lauréats. Le financement ambitieux de l’ERC (7 milliards d’euros sur cinq ans), unique au monde, sera renouvelé et même accentué pour 2013-2020. Il nous est aujourd’hui envié, et des candidats du monde entier se présentent pour mener leurs recherches en Europe.

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les effectifs d’Inria ont doublé en dix ans.

10

à 15 candidats Inria se présentent à chaque appel ERC.

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS Recherche

À gauche : Faisceau de matière blanche du cerveau humain (coupe coronale) ; équipe Asclepios. À droite : Manipulation moléculaire via écran multi-touch ; équipe Mint.

L’Irill ou le logiciel libre comme sujet de recherche

6%

de part de marché pour le logiciel libre et les services associés en France (2,5 milliards d’euros sur un marché national des logiciels et services de 40 milliards d’euros).

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Le nombre de logiciels libres a presque doublé tous les deux ans dans la distribution Debian (utilisée par Ubuntu).

L’Initiative pour la recherche et l’innovation sur le logiciel libre (Irill) a été lancée en octobre 2010 par Inria, l’université Pierre-et-Marie-Curie et l’université Paris-Diderot. Le centre accueille des chercheurs intéressés par les nouveaux problèmes posés par le développement des logiciels libres, prêts à construire des outils pour les résoudre, et à les promouvoir auprès des développeurs. C’est une démarche particulièrement innovante tant sur la forme que sur le fond. « Aujourd’hui, pratiquement tous les utilisateurs de logiciel ont recours à des logiciels libres », affirme Roberto Di Cosmo, directeur de l’Irill. C’est dire si ce mouvement initié dans les années 1980 s’est étendu. « On peut ne pas partager l’idée que tous les logiciels doivent être libres, mais cela deviendra la règle pour des raisons techniques : il faudra avoir accès à tout le code pour construire et faire évoluer des systèmes informatiques de plus en plus complexes, soumis à des exigences de qualité de plus en plus fortes. » Ainsi les outils de suivi, de gestion et d’échange qu’utilisent les développeurs de logiciels libres doivent évoluer : la taille de ces « objets techniques » s’étend au fur et à mesure que croît le nombre de logiciels et que s’étendent les communautés qui les développent. C’est la première mission de l’Irill : devenir un centre de compétences unique au monde, attirant des chercheurs capables d’identifier les problématiques de ces bases de code grandissantes et de finaliser des solutions et des outils permettant ce développement collaboratif. « De tels profils sont encore assez rares. Dans le monde de l’informatique, les chercheurs, qui publient des articles, et les développeurs de code se parlent peu. Notre

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2011, au cœur d’Inria

Julia Lawall,

directrice de recherche Inria, centre Paris – Rocquencourt

“C’est l’opportunité d’interagir étroitement avec cette communauté“

objectif est de connecter ces communautés entre elles et avec les industriels, en particulier les PME, qui utilisent du logiciel libre. » Le libre bouleverse les lignes… de code

Les efforts de l’Irill, qui accueille une vingtaine de personnes, commencent à porter leurs fruits. Une quinzaine de réunions ont été organisées en 2011 pour rassembler pendant plusieurs jours des dizaines de développeurs de différentes communautés (GNU, Debian, suite bureautique LibreOffice) et favoriser les contacts. « Nous ne proposons pas de postes permanents, mais accueillons des chercheurs en poste chez nos partenaires. Notre pari est de soutenir des projets qui réunissent des chercheurs qui partagent notre conception, pour les rendre plus visibles, leur faire profiter de notre dynamique pendant quelques années. Ils laisseront ensuite la place à d’autres chercheurs et à d’autres projets et garderont le contact en construisant une large communauté. » Pour l’instant, l’Irill héberge trois projets phares de recherche, tous destinés à améliorer la qualité du code et programmés dans le langage OCaml issu d’Inria : Coccinelle , sur l’évolution du code du noyau Linux, dirigé par Julia Lawall ; Mancoosi , sur la qualité des distributions de logiciel libre, avec notamment Stefano Zacchiroli, leader du projet Debian ; Ocsigen , sur une nouvelle façon de programmer des applications Web riches. Deuxième vocation de l’Irill : aider à moderniser la formation pour préparer les étudiants en informatique à ces nouvelles formes de travail collaboratif, tant du point de vue technique qu’humain. Le cadre de travail peut être en effet déroutant, les échanges étant parfois vifs entre contributeurs. « Nous avons commencé par réunir des enseignants-chercheurs en informatique pour échanger expériences et bonnes pratiques. À terme, cela pourrait donner lieu à un modèle commun pour des cours, voire des masters spécialisés en logiciel libre. » Troisième vocation : le transfert technologique et la valorisation. « C’est ce qui prendra le plus de temps », reconnaît Roberto Di Cosmo. L’économie des logiciels est basée depuis quarante ans sur la vente de licences, un modèle qui connaît aujourd’hui ses limites, comme pour la musique et la vidéo. Il faut désormais valoriser l’adaptation des logiciels, leur qualification, leur certification, la formation, et les autres services associés ; autant de domaines émergents qui demandent de nouvelles compétences.

Julia Lawall est une militante discrète du logiciel libre. Ses recherches ont pourtant déjà contribué à bouleverser les pratiques dans la communauté Linux, ce système d’exploitation libre développé en 1991, aujourd’hui parmi les plus fiables et les plus utilisés. Elle s’est intéressée au logiciel libre un peu par hasard, en 2005, en étudiant les problèmes de passage d’une version de Linux à une autre, avec Gilles Muller alors à l’École des mines de Nantes (aujourd’hui au centre Inria Paris – Rocquencourt). Ils ont identifié un problème clé pour lequel ils ont développé un langage capable de repérer dans les millions de lignes de code de Linux les transformations, de les spécifier et même de rechercher les erreurs, un outil générique unique. Un beau cadeau pour Linux, intégré depuis 2010 au noyau du système et désormais utilisé par la plupart des développeurs. « Travailler dans le domaine du logiciel libre, exceptionnel en termes de qualité et de fonctionnalité, est une formidable occasion d’interagir directement avec les développeurs, de découvrir de nouveaux problèmes de recherche. C’est aussi la garantie d’un impact immédiat de nos travaux. » Si Julia Lawall reste un cas à part dans la communauté Linux, en ayant rejoint l’Irill pour poursuivre son projet, elle est désormais entourée de scientifiques engagés dans des recherches similaires. Après des études en mathématiques et informatique dans l’Ohio (États-Unis), une thèse à l’université d’Indiana sur les langages de programmation suivie d’un post-doc au centre Inria Rennes – Bretagne Atlantique sur l’optimisation de programmes, Julia Lawall a été pendant onze ans maître de conférences à l’université de Copenhague (Danemark) pour travailler sur la robustesse des systèmes d’exploitation. Elle est aujourd'hui responsable du projet Coccinelle à l'Irill.

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS

Partenariats Des partenariats toujours plus structurés CONTRIBUTEURS Antoine Petit, directeur général adjoint Hélène Kirchner, directrice des relations internationales Olivier Festor, directeur de la recherche d’EIT ICT Labs Thierry Priol, ancien directeur de la recherche d’EIT ICT Labs

Les projets de structuration de la recherche en sciences du numérique continuent de porter leurs fruits. En parallèle, les nombreux appels du programme d’investissements d’avenir qui ont jalonné l’année 2011 ont permis de conforter les politiques partenariales et de transfert, qui sont des priorités de l’institut. « Les partenariats, en France ou à travers le monde, sont indispensables pour être à la pointe dans nos domaines de recherche et être connus et reconnus sur la scène internationale », pose Antoine Petit, directeur général adjoint d’Inria. Cette vision anime la politique de partenariats de l’institut à tous les niveaux. C’est ainsi qu’Inria a signé cette année un accord-cadre de coopération avec le CNRS. « Cet accord souligne la complémentarité de nos actions et notre volonté de travailler ensemble, explique Antoine Petit. Il acte aussi notre contribution conjointe à la mise en place de politiques de site dans le domaine des sciences du numérique, en collaboration étroite avec les universités et les écoles. » Ainsi, la tenue d’un comité de site annuel permettra aux deux organismes, aux universités et aux écoles d’échanger sur leurs priorités et de mettre en place une véritable politique coordonnée. Des investissements qui consolident la politique d’Inria

Dans le cadre des appels d’offres du programme d’investissements d’avenir (PIA), Inria a accompagné les universités et les écoles en participant à 17 laboratoires d’excellence (Labex) et à trois initiatives d’excellence (Idex) sélectionnés. « Ce programme a également été l’occasion pour l’institut d’affirmer sa présence dans les sciences de la vie et de l’environnement », explique Antoine Petit. Par exemple, l’institut participe à trois des six instituts hospitalo-universitaires sélectionnés, à plusieurs projets en bio-informatique et à deux projets d’institut d’excellence sur les énergies décarbonées (IEED). « Le PIA nous a

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2011, au cœur d’Inria Optimisation de stockage des données du Web sémantique ; équipe Leo.

Marc Thiriet,

chercheur CNRS, centre Paris – Rocquencourt

“Notre action revêt deux aspects : la recherche et la diffusion“ « Tony Wen-Hann Sheu, de la NationalTaiwan University, est venu pour un séjour de neuf mois au laboratoire Jacques-Louis-Lions à Paris en 2001. Nous avions un intérêt commun pour la biomécanique des systèmes respiratoires et sanguins et nous avons entamé une collaboration qui s’est étendue depuis auTaida Institute for Mathematical Sciences et au centre de calcul haute performance taïwanais notamment. Nous nous sommes également investis dans la diffusion des connaissances en mettant en place des échanges d’étudiants pour des écoles d’été et en donnant régulièrement des conférences. Notre activité a été soutenue aussi bien par la France (Inria et Égide, l’Institut français à Taïwan) que par Taïwan (National Science Council et les représentants en France). Nous avons notamment reçu pour 2007-2008 un “partenariat Hubert-Curien” (PHC) pour le développement d’échanges scientifiques, financé par le ministère des Affaires étrangères et européennes avec le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Ce double aspect recherche et diffusion nous a valu d’être sélectionnés pour le Prix francotaïwanais, et nous avons reçu 19 000 euros chacun. Cet argent me permettra de financer l’école d’été (Cermacs) à Luminy, et Tony Wen-Hann Sheu organisera un séminaire similaire l’année prochaine à Taïwan. Nous envisageons aujourd’hui de monter un jumelage entre nos deux laboratoires afin, notamment, d’étudier les voies d’action de l’acupuncture. Nous déposerons un dossier dans le cadre de la convention de coopération signée entre le Conseil national des sciences de Taïwan (NSC) et Inria, qui permettra de constituer des équipes associées entre les deux pays. »

83 %

des équipes-projets sont communes avec des universités, des grandes écoles, et d'autres organismes de recherche.

MarcThiriet est membre de l’équipe-projet Reo . Il a reçu en 2011, avec son collègue Tony Wen-Hann Sheu, de l’université deTaipei, le Prix de la Fondation scientifique franco-taïwanaise, créé par le Conseil national des sciences deTaïwan (NSC) et l’Académie des sciences. Ce prix récompense leurs travaux sur les fluides physiologiques, commencés en collaboration il y a une dizaine d’années.

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS Partenariats

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Étude multirésolution des ondes d’instabilité tropicale dans l’océan Pacifique ; collaboration CNRS (LPO), Inria (équipe Moise) et IRD (Legos, Locean).

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aussi permis de renforcer notre rôle d’acteur national dans le domaine du transfert et de l’innovation. Inria est ainsi membre actif dans deux des huit projets labellisés d’institut de recherche technologique (IRT), et partenaire dans deux autres projets. » Les premiers fruits de la grande alliance européenne

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millions d’euros, c’est le financement apporté pour dix ans par l’État chilien au projet de centre de recherche et d’innovation Ciric.

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équipes Inria participent à des équipes associées avec le Chili.

100

personnes ont assisté au premier workshop d’Inria@Silicon Valley.

Créée fin 2009, la communauté de la connaissance et de l’innovation européenne EIT ICT Labs, dont Inria coordonne la participation française, a vu cette année les projets de recherche se mettre concrètement en place. « Inria est le 3e contributeur avec une participation à 47 activités, en termes de recherche, de transfert ou de formation, et le 2e contributeur en termes de budget, puisqu’il a reçu 1,9 million d’euros en 2011 », souligne Olivier Festor, qui a succédé en novembre àThierry Priol au poste de directeur de la recherche d’EIT ICT Labs. Les équipes Inria participent à deux lignes d’actions de recherche, sur l’architecture de l’Internet et sur l’informatique dans les nuages (cloud computing). Elles sont également très impliquées dans les actions thématiques d’ICT Labs ainsi que dans ses activités de transfert technologique. « Les lignes d’action regroupent autour d’un thème les partenaires intéressés afin de dégager des pistes de recherche, de prototypage ou de transfert qui sont mises en œuvre sous le terme d’activités », explique Thierry Priol. Ces outils permettent en particulier de combler un manque entre la recherche et le transfert en donnant les moyens d’aller plus loin dans le développement d’une technologie. Ainsi, par exemple, l’équipe-projet Myriads a pu évaluer les prototypes issus des projets européens XtreemOS et Contrail sur des logiciels d’infrastructure de cloud afin d’en faciliter le transfert. Une implication croissante en Amérique du Sud…

L’actualité internationale a été marquée par deux réalisations majeures. Le projet Ciric (Communication and Information Research and Innovation Center) a été sélectionné fin 2011, en réponse à un appel d’offres de l’État chilien pour la création

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2011, au cœur d’Inria

Ioana Manolescu, directrice de recherche Inria, centre Saclay – Île-de-France

“Des partenaires d’horizons très divers“

d’un centre d’excellence international pour la compétitivité, orienté transfert et création d’entreprise. Il s’agit pour Inria de consolider les collaborations avec le Chili – 11 équipes Inria participent déjà à six équipes associées – et de transférer les résultats de la recherche. « L’économie chilienne est très dynamique et attire les établissements étrangers, souligne Hélène Kirchner, directrice des relations internationales. Par exemple, le Fraunhofer (Allemagne) y a créé un centre pour les biotechnologies et le Csiro (Australie) en monte un pour les ressources minières. » Dirigé par Claude Puech, le centre démarre sur trois lignes de recherche et de transfert cruciales pour le pays : Internet et télécommunications, gestion des ressources naturelles et énergies hybrides. Il s’appuie sur des projets de recherche conjoints entre Inria et neuf universités chiliennes. Parallèlement, Inria a signé un accord avec le consortium international Alma, qui déploie le plus grand réseau mondial de radiotélescopes (66 antennes ultramillimétriques) dans le désert chilien d’Atacama. « Ces antennes vont capter une quantité gigantesque de données et les chercheurs Inria contribueront à analyser et à visualiser ces données et à interagir avec elles pour pouvoir les interpréter et les manipuler. » … mais aussi en Amérique du Nord

Inria a également étendu sa visibilité dans le nord du continent américain en lançant cette année 11 nouvelles équipes associées au sein du programme Inria@Silicon Valley, engagé en 2010 en accord avec le Citris (Center for InformationTechnology Research in the Interest of Society) et destiné à structurer des collaborations avec les universités de Berkeley et Stanford. « Le workshop organisé en mai à Berkeley a réuni une centaine de chercheurs, dont 77 Américains, et contribué à créer une réelle dynamique. Nous avons déjà reçu six propositions d’équipes associées pour 2012. Par ailleurs, nos chercheurs déposent avec leurs collègues américains des projets auprès des agences de financement américaines », conclut Hélène Kirchner.

« Travailler dans EIT ICT Labs permet d’obtenir du financement pour des compléments ou des extensions. L’équipe travaillait déjà sur l’intégration de données, en particulier dans deux projets ANR : Codex , sur la mise au point de techniques efficaces pour la gestion des données Web à très grande échelle, et Geonto , sur l’intégration de données géographiques. Nous avons voulu voir comment les partenaires d’EIT ICT Labs pouvaient contribuer à élargir ces travaux et nous avons trouvé de vraies pistes pour aller plus loin avec de nouveaux contacts aux Pays-Bas et en Allemagne. Une autre particularité que j’ai beaucoup appréciée est que les activités réunissent des partenaires d’horizons très différents : chercheurs, industriels, ingénieurs employés par les collectivités locales… Cela m’a permis de confronter mon approche théorique (ce que je pourrais faire avec des données ouvertes) avec les problèmes très concrets rencontrés sur le terrain, par exemple par un développeur d’Helsinki qui travaillait sur la réalisation d’un portail de données ouvertes sur sa région. C’est très instructif de voir une autre facette du problème que je traite. Par ailleurs, la procédure de soumission est légère et Inria met à disposition des moyens spécifiques pour les équipes qui travaillent dans EIT ICT Labs. Ainsi, l’équipe a eu la possibilité d’embaucher un doctorant financé par Inria en lien avec nos activités EIT ICT Labs. » Ioana Manolescu est responsable de l’équipe Leo sur la représentation et le traitement des données et des connaissances. Elle coordonne, au sein d’EIT ICT Labs, l’activité intégration de données pour la ville numérique (Databridges) et participe à une activité sur la gestion de données dans l’environnement cloud.

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS

Transfert Une politique de transfert mature CONTRIBUTEURS Bruno Sportisse, directeur du transfert et de l’innovation David Monteau, directeur adjoint du transfert et de l’innovation Patrice Prez, chargé des partenariats et des projets d’innovation au centre de Sophia Antipolis – Méditerranée

Aboutissement d’un travail de plusieurs années, la politique de transfert d’Inria est maintenant soutenue par des outils matures et des pratiques qui se professionnalisent grâce à des partenaires comme Oséo, CDC Entreprises et France Brevets. « La politique de transfert d’Inria se joue sur le long terme. Le doublement de l’institut en une décennie et les évolutions du système de recherche et d’innovation nous ont conduits à structurer notre activité de transfert. Nous disposons aujourd’hui de trois outils matures qui vont désormais soutenir notre activité : notre labellisation institut Carnot, le programme Ambition logicielle, et la création, avec CDC Entreprises, d’une société de capital-risque, IT-Translation », résume Bruno Sportisse, directeur du transfert et de l’innovation. La labellisation institut Carnot est une reconnaissance de la primauté donnée par Inria aux partenariats bilatéraux avec les industriels (ALU Bell Labs, Microsoft Research, EDF, etc.). Elle permet en particulier à l’institut de soutenir les équipes impliquées dans ces partenariats et de professionnaliser ses pratiques. Une autre voie de transfert utilisée par l’institut consiste à créer des start-up. Cependant, ces jeunes entreprises n’ont pas toujours les moyens financiers de construire une offre commerciale. « La création d’IT-Translation est l’aboutissement de plusieurs années de pratique de l’accompagnement de créations d’entreprises issues de la recherche publique, dans le domaine de l’édition logicielle, souligne Bruno Sportisse. Cet outil permet d’investir dans l’entreprise au moment de son démarrage afin qu’elle puisse conserver une trajectoire technologique et construire un produit. » Une action renforcée vers les PME

La voie de transfert privilégiée par Inria passe par les PME innovantes. « Avec le programme Ambition logicielle, notre action vers les PME prend une nouvelle dimension : les

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2011, au cœur d’Inria Interfaces protéiques ; équipe ABS.

Marc Lavielle,

directeur de recherche Inria, centre Saclay – Île-de-France

“Le service de valorisation d’Inria a été déterminant dans la création de Lixoft“ « J’utilise les outils statistiques pour créer des logiciels efficaces, fiables et rapides pour modéliser des phénomènes biologiques complexes. En pharmacologie, notamment, cette approche permet de décrire le devenir d’un médicament dans l’organisme et son effet thérapeutique. Notre logiciel Monolix est un outil de modélisation qui permet également de simuler des patients virtuels afin de tester différentes thérapies de façon rapide, fiable et à moindre coût. Grâce à cet outil d’aide à la décision, il est possible de limiter les échecs et les essais thérapeutiques inutiles. Les algorithmes très puissants de Monolix permettent de traiter des modèles beaucoup plus complexes que ce qu’il est habituellement possible de faire. Les services de valorisation d’Inria ont tout de suite identifié les potentialités du logiciel et m’ont aidé à monter un consortium pour poursuivre son développement avec cinq grands noms de l’industrie pharmaceutique : Novartis, Roche, J&J, Sanofi et AstraZeneca. Une fois l’outil arrivé à maturation, nous avons fait un projet de transfert qui a été évalué par le comité de suivi des actions de transfert technologique (Csatt)

et nous avons finalement créé Lixoft en juin 2011 pour le développement et la commercialisation de Monolix (il reste toutefois gratuit pour les académiques). Le plus important dans cette dernière étape a été de trouver un porteur pour le projet. C’est Jérôme Kalifa, qui était intéressé et avait déjà une expérience de création d’entreprise, qui a pris la direction de la start-up. De mon côté, je dirige le conseil scientifique de l’entreprise et Inria est toujours lié à Lixoft par un contrat de recherche qui finance un poste d’ingénieur. Popix travaille sur de nouvelles méthodes statistiques qui seront régulièrement implémentées dans Monolix. Dans ce sens, Lixoft et Popix participent au projet européen sur la modélisation de la maladie et du médicament (DDMoRe) visant à développer une plateforme logicielle incluant Monolix. »

23

nouveaux brevets ont été déposés en 2011.

106

logiciels ont été déposés à l’Agence de protection des programmes en 2011.

Marc Lavielle est responsable de l’action exploratoire Popix, membre du laboratoire de mathématiques de l’université Paris-Sud et membre du conseil scientifique de la start-up Lixoft (Prix Oséo 2011).

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS Transfert

À gauche : Visualisation du trafic aérien mondial sur le mur d’écran de la plateforme Wild ; équipe In Situ. À droite : Toucheo, système interactif combinant l’interaction multitouch directe à la visualisation 3D stéréoscopique ; équipe Potioc en collaboration avec Immersion SAS.

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start-up créées en 2011 (cf. p69).

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projets de transfert ont été examinés par le Csatt depuis trois ans.

dispositifs expérimentés au cours des années précédentes arrivent à maturité et se focalisent aujourd’hui sur les PME du secteur logiciel. Ce sont elles, en effet, qui sont en première ligne pour transformer nos technologies en produits ou en services, c’est-à-dire en emplois », explique Bruno Sportisse. En particulier, ce dispositif prend en compte la difficulté de transformer un prototype en un produit commercialisable (coût, délai, risque pour l’entreprise). « Il est essentiel de maîtriser ce risque afin de donner les meilleures chances de succès au transfert, ajoute David Monteau, directeur adjoint du transfert et de l’innovation. Pour cela, nous offrons aux PME l’accès à l’expertise Inria et un processus d’accompagnement élaboré avec Oséo, un organisme qui connaît bien les PME, puisque sa mission est de les aider à innover. » Une approche thématique permet également d’apporter une aide plus focalisée sur des secteurs identifiés comme porteurs de croissance pour les PME. Par exemple, un processus d’accompagnement a été mis en place en partenariat avec Oséo et Genci pour permettre aux PME d’accéder au calcul haute performance et gagner ainsi en productivité. « Une trentaine de PME sont entrées dans le programme cette année pour construire un projet qui peut bénéficier d’un financement par Oséo. Deux autres initiatives comparables sont en cours de lancement, sur les logiciels libres et sur les technologies logicielles pour la santé », précise David Monteau. Des opérations de transfert accompagnées dans la durée

Qu’il s’agisse de la création d’une entreprise ou d’un consortium, d’un partenariat ou d’un I-Lab (laboratoire commun entre une équipe et une PME), le transfert est un long processus. La technologie doit être amenée à un stade approprié qui suppose une maturité juridique (vérification de la compatibilité des licences des composants du logiciel) et technico-économique (identifier les applications potentielles, les entreprises, etc.). Depuis 2009, le scientifique porteur d’un projet est aidé par le comité de

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2011, au cœur d’Inria

Erwan Mahé,

directeur du développement de la société Artefacto

“On espère transférer la technologie en 2012“ Artefacto mise beaucoup sur la recherche et le développement. Cette jeune société rennaise spécialisée en réalité virtuelle et augmentée, notamment dans le domaine de l’urbanisme, compte 10 chercheurs sur 35 salariés. « Inria est notre principal partenaire de recherche collaborative, depuis 2006. Et beaucoup de nos chercheurs sont des doctorants issus de projets ANR (Agence nationale de la recherche) ou FUI (fonds unique interministériel) menés en commun. L’I-Lab que nous avons créé en 2010 avec l’équipe-projet Lagadic (qui développe des méthodes de traitement d’images en temps réel et de localisation en 3D) est pour nous une structure simple et idéale. » La PME espère ainsi réussir son premier transfert industriel : une solution robuste de visualisation sur écran d’un projet d’aménagement urbain dans un environnement existant, autrement dit qui mélange réel et virtuel. Elle devra être utilisable sur de petits équipements comme des téléphones ou des tablettes, en temps réel et en mobilité. « Avec l’I-Lab, nous avons les moyens de développer rapidement la technologie,

un point crucial dans notre activité, très concurrentielle. Nous travaillons en confiance en adaptant notre feuille de route au fur et à mesure des recherches, sans autre contrainte que la réussite. » Un chercheur de chaque entité partenaire a travaillé sur le projet la première année, un ingénieur a ensuite été recruté par Inria pour développer la solution sur plateforme mobile. Artefacto mène encore un projet avec Lagadic (ReV-TV) sur la production d’émissions de télévision interactives. Mais aussi un projet européen (Emospeech) avec l’équipe Talaris et la société Acapela sur une plateforme de reconnaissance et de synthèse vocale. Et enfin des recherches avec Wam sur un prototype de réalité augmentée sonore.

Architecte de formation, Erwan Mahé est, depuis sa création en 1998, directeur du développement de la société Artefacto, spécialisée dans la conception et la production d’outils de communication en 3D.

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millions d’euros, c’est le montant du fonds IT2I souscrit par InriaParticipation et CDC Entreprises pour investir dans les start-up issues de la recherche publique dans le logiciel.

100

représentants des PME ont participé à la rencontre Inria-Industrie, organisée avec Oséo, les pôles Medicen, Cap Digital et Systematic, le Centre national de référence santé à domicile-autonomie, sur les technologies de la santé.

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I-Labs créés depuis 2009.

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS Transfert

Visualisation du réseau métabolique de la levure avec mise en évidence des voies métaboliques ; équipe Gravité.

Olivier Clatz,

chercheur de l’équipe-projet Asclepios, centre Sophia Antipolis – Méditerranée

“Un soutien pour l’aspect business“ « J’ai commencé il y a deux ans à travailler sur un projet de création d’entreprise avec Pierre Fillard. Nous étions partis sur un système d’assistance à la planification et à l’analyse d’images médicales mais, en discutant avec des utilisateurs potentiels, nous nous sommes aperçus que le marché n’était pas suffisant pour créer une société. En revanche, les chirurgiens étaient très demandeurs de technologies permettant de visualiser les images dans des conditions stériles, au bloc opératoire. Notre projet a donc très fortement évolué, ce qui a demandé un réel et complet engagement du porteur ! Cette démarche s’est faite en interaction avec le comité de suivi des actions de transfert technologique (Csatt), dont l’avantage est d’obliger à formaliser l’aspect business et à tirer parti des avis et conseils pour approfondir ou réorienter le projet. Nous avons aussi bénéficié d’un suivi par le chargé des partenariats et des projets d’innovation du centre, Patrice Prez, pour faire le point régulièrement et définir les priorités et les stratégies (demande de financement, opportunité de postuler à des concours, réalisation de tests, etc.). C’est ainsi que nous préparons actuellement le concours Oséo création développement et que nous bénéficions de deux ingénieurs financés par le Csatt, qui nous ont rejoints dans l’aventure. » Olivier Clatz est chargé de recherche Inria, membre de l’équipe-projet Asclepios et coordinateur de l’équipe associée CompuTumor avec le MIT aux États-Unis. Il développe actuellement un projet de création d’entreprise.

suivi des actions de transfert technologique (Csatt). « Cet accompagnement sur la durée est une spécificité d’Inria. Il permet de limiter les risques et d’ouvrir des horizons, démarche cruciale au démarrage des projets de transfert », note Patrice Prez, chargé des partenariats et des projets d’innovation (CPPI) au centre Inria de Sophia Antipolis. Environ 150 projets ont bénéficié d’un tel accompagnement depuis trois ans. En pratique, cela signifie un travail de longue haleine, au contact des équipes. « Une grosse partie de l’accompagnement consiste à faire adopter au chercheur un autre prisme d’analyse afin d’identifier les usages liés au logiciel et la valeur qu’il peut apporter à l’entreprise. Autrement dit, passer de la logique d’invention à la logique d’innovation », explique Patrice Prez. L’expérience accumulée par l’institut dans cet accompagnement des projets de transfert devrait servir le tout nouveau consortium de valorisation thématique, CVStene, un projet du programme d’investissements d’avenir porté par Inria avec ses partenaires de l’alliance Allistène, et bénéficier ainsi à l’ensemble de la recherche publique. Une autre facette du transfert, la standardisation, se développe également en France avec l’ouverture en septembre 2011 du bureau national français du World Wide Web Consortium (W3C) porté par Inria. Destiné en particulier à promouvoir les standards ouverts du Web auprès des PME-ETI innovantes, il est particulièrement important pour assurer leur bon positionnement sur le marché. Professionnaliser la gestion de la propriété intellectuelle

Inria a également avancé dans la professionnalisation de sa politique de propriété intellectuelle en signant un accord avec France Brevets. « Notre politique est pragmatique, insiste Bruno Sportisse. Nous décidons au cas par cas de la meilleure façon de réaliser le transfert d’une technologie. L’accompagnement par France Brevets va nous aider notamment à coupler notre politique brevets avec la standardisation ou à renforcer l’impact de nos technologies à l’international. »

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2011, au cœur d’Inria

MISSIONS

Rayonnement des sciences du numérique

Il est temps d’enseigner le numérique ! CONTRIBUTEURS Gilles Dowek, directeur de recherche Inria, centre Saclay – Île-de-France, et directeur scientifique adjoint Thierry Vieville, directeur de recherche Inria, centre Sophia Antipolis – Méditerrannée, et chargé de mission médiation scientifique à la direction de la recherche

10 000

élèves environ devraient suivre en 2012-2013 cet enseignement, proposé dans plus de 500 établissements.

Le numérique est partout, dans nos vies personnelles et nos vies professionnelles. Enseigner l’informatique au lycée et au collège comme sont enseignées l’histoire ou la physique est un devoir citoyen. Inria participe activement à cette mission et contribue à la mise en œuvre de l’option Informatique et sciences du numérique, proposée aux élèves de terminale S à la rentrée 2012. « De notre naissance à notre mort, nous sommes en contact permanent avec des objets numériques. Il y en a partout, dans nos salons, nos cuisines, nos bureaux… Le numérique a changé nos vies, notre façon de travailler, de consommer, de communiquer. L’enseignement doit prendre en compte cette révolution », affirme Gilles Dowek, directeur de recherche et directeur scientifique adjoint d’Inria. Le constat est sans appel : si chaque personne un tant soit peu éduquée sait ce qu’est l’ADN ou qui est Marie Curie, personne ne sait vraiment comment fonctionnent ces objets numériques que nous utilisons tous les jours. Gérard Berry, membre de l’Académie des sciences et président de la commission d’évaluation d’Inria, a coutume de dire que « les citoyens ont le choix d’être des “suiveurs”, et donc de simples utilisateurs, ou des cocréateurs, en “soulevant le capot” de ce monde numérique pour voir ce qu’il y a dedans et se l’approprier ». EtThierry Vieville, directeur de recherche et chargé de mission médiation scientifique à la direction de la recherche, de renchérir : « L’objectif est aujourd’hui de partager les connaissances et les pratiques suffisantes pour que chacun maîtrise les objets numériques et soit en mesure de se forger une opinion sur les enjeux sociétaux et économiques du numérique. » Il convient donc d’enseigner largement l’informatique et les sciences du numérique à tous les élèves des

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MISSIONS Rayonnement

Maude Pupin, maître de conférences à l’université Lille 1

“Il a fallu repartir de zéro“ Quand l’inspecteur d’académie de Lille a demandé aux professeurs d’informatique de l’université de participer à la formation des enseignants de la spécialité ISN, Maude Pupin a tout de suite été volontaire. « C’est important que l’informatique soit enseignée avant le supérieur, que les élèves soient sensibilisés au numérique », explique-t-elle. Ils se sont retrouvés à neuf enseignants-chercheurs de l’université Lille 1 et quatre enseignants du second degré qui enseignaient déjà l’informatique en BTS. Ils ont élaboré les supports de cours et formé les 40 professeurs volontaires qui vont assurer l’option ISN dans 33 des 86 lycées publics de l’académie de Lille à la rentrée 2012. « S’ils sont tous enseignants scientifiques, leur niveau de sensibilité à l’informatique est très disparate, il a fallu partir de zéro », raconte Maude Pupin. Les enseignants auront reçu dix jours de formation à l’algorithmique et aux langages de programmation, à la représentation numérique de l’information, à l’architecture, aux systèmes et aux réseaux. Maude Pupin a tout de même un regret : « Il n’y avait qu’une seule femme parmi les 40 enseignants formés. » Preuve qu’il reste encore du chemin à parcourir pour généraliser l’informatique !

Maude Pupin est maître de conférences en informatique à l’université Lille 1, et membre de l’équipe Bonsai (bio-informatique).

lycées et des collèges pour développer leur culture scientifique, comme c’est déjà le cas avec l’enseignement de physiquechimie, destiné à préparer à vivre à l’ère industrielle. Un rôle de premier plan pour agir au cœur de l’école

Inria contribue ainsi depuis de nombreuses années à la diffusion des connaissances en sciences du numérique (portes ouvertes, interventions de scientifiques dans les classes, Fête de la science) ainsi qu’à la création de contenus scientifiques vulgarisés et de ressources pédagogiques (sites Interstices, Fuscia.info, Silo – Science informatique au lycée : oui !). Pour l’enseignement de spécialité Informatique et sciences du numérique (ISN), qui sera proposé à la rentrée 2012 aux élèves de terminale S, Inria a contribué à la formation des enseignants et à la réalisation des manuels. Ce travail se fait avec les enseignants-chercheurs en informatique des universités et les partenaires des différentes académies. La formation a été proposée à tous les enseignants de mathématiques, physique-chimie, sciences et technologies industrielles, mais également sciences de la vie et de la terre, etc. Le nombre de volontaires a largement dépassé les prévisions initiales. Une mission cruciale pour les enjeux de demain

À raison de quelques dizaines d’enseignants dans la plupart des académies, ce sont pas moins d’un millier d’enseignants qui auront suivi plus de 50 heures de formation et qui seront fin prêts, à la rentrée 2012, à enseigner cette nouvelle discipline, sous le contrôle d’un nouvel inspecteur général de cette spécialité. Pour commencer, près de 400 classes de terminale S, soit plus de 10 000 élèves, recevront ainsi deux heures de cours par semaine dans le cadre d’un enseignement de spécialité et pourront présenter cette option au baccalauréat. Le manuel du professeur est disponible depuis la rentrée 2011, celui de l’élève le sera pour la rentrée 2012. Ces ouvrages ont été conçus

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Fête de la science À gauche : Lycéens en visite au centre de Nancy – Grand Est. Ci-dessous : Animation sur la cryptographie au centre de Paris – Rocquencourt.

Véronique Poirel, chargée de médiation scientifique, centre Nancy – Grand Est

“Notre cœur de cible, ce sont les lycéens“

et rédigés par un groupe d’enseignants-chercheurs et de professeurs réunis autour de Gilles Dowek etThierry Vieville. « C’est une expérimentation, ce n’est qu’un début », insiste Gilles Dowek, qui travaille depuis cinq ans à la mise en œuvre d’un tel enseignement et reste optimiste quant à son élargissement aux autres terminales et surtout aux classes de 1re et de 2de. En attendant que l’informatique soit enseignée dès le collège… L’option ISN va aussi contribuer à améliorer l’attractivité des métiers informatiques. Et Gilles Dowek de conclure : « Les jeunes ingénieurs non informaticiens ont suivi quelques dizaines d’heures de cours d’informatique et ce sont eux qui, demain, vont construire les avions, les ouvrages d’art, les voitures, etc., autant de projet où l’informatique représente souvent plus de 30 % du coût. »

Unité asymétrique de l'enveloppe du virus de la fièvre aphteuse visualisée avec le logiciel Samson ; équipe Nano-D.

Cela fait longtemps que le centre Inria Nancy – Grand Est joue le rôle de courroie de transmission entre le monde de la recherche et le public. « Mais notre cœur de cible, en termes de médiation, ce sont les lycéens », précise Véronique Poirel. Depuis 2007, le centre multiplie les initiatives : conférences dans les établissements scolaires, accueil de lycéens pour l’opération “Une journée avec un chercheur”, accompagnement de projets comme MATh.en.JEANS… À la rentrée 2009, le centre a accompagné trois lycées expérimentant l’enseignement de l’informatique en classe de 2de. Il suit aussi depuis 2010 une classe de 2de qui a inscrit les sciences et techniques du numérique dans un parcours expérimental. C’est donc tout naturellement qu’il a accompagné, avec l’université et le Loria, la formation des 38 professeurs qui enseigneront la spécialité ISN à la rentrée prochaine, et les a accueillis, pour leur présenter des outils pédagogiques et des ateliers ludiques et participatifs autour des notions d’algorithmique, ateliers qu’ils pourront exploiter avec leurs élèves. « Au cours de cette journée, ils ont vu qu’il existait de nombreuses ressources, qu’ils ne seraient pas seuls face aux élèves ! », témoigne Véronique Poirel.

Véronique Poirel est depuis 2010 chargée de la médiation scientifique et de la culture scientifique et technique au sein du centre Inria Nancy – Grand Est.

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Inria — Rapport annuel 2011

MISSIONS Rayonnement

LES BIENHEUREUX SÉDENTAIRES

LES RÉVOLTÉS DU NUMÉRIQUE

LES RANDONNEURS VIGILANTS

LES APPRENTIS VOYAGEURS

LES BAROUDEURS PRAGMATIQUES

LES GRANDS EXPLORATEURS

Baromètre TNS Sofres pour Inria

Les Français et le nouveau monde numérique Pour mener à bien ses missions – produire des connaissances et les partager avec le plus grand nombre –, Inria a souhaité comprendre les perceptions des Français vis-à-vis du numérique.

79%

des Français estiment que le numérique est devenu indispensable en matière d’éducation.

88%

des Français pensent que le numérique est utile à la santé, mais… 25 % des personnes interrogées pensent qu’un chirurgien ne pourra jamais opérer à distance, alors que cela a été fait pour la première fois en 2001.

En partenariat avec TF1 News, Metro et France Inter, Inria a donc commandé une étude à l’institut de sondageTNS Sofres. Menée au cours de l’été 2011, cette grande enquête a consisté à interroger en face-à-face 1 200 Français âgés de 14 ans et plus. Il ressort de l’édition 2011 que les Français ont des difficultés à se repérer dans l’univers du numérique, à en appréhender toutes les dimensions, à en avoir une vision complète. S’ils se déclarent ouverts au nouveau monde numérique, ils manquent d’information sur les progrès accomplis et sur les bénéfices pour la société. Près de 9 Français sur 10 (87 %) estiment que le numérique a des conséquences très positives sur l’accès à la connaissance. Ils sont pourtant 25 % à penser que les voitures ne se conduiront jamais toutes seules et 27 % à juger que le numérique n’est pas utile à l’environnement… Fort de ce constat, Inria veut maintenant contribuer à la construction d’une cartographie du numérique et à sa diffusion auprès de nos concitoyens. Un site Web d’informations et d’échanges sur les enjeux du numérique va ainsi être lancé en 2012. Ouvert et participatif, ce site proposera des informations claires et accessibles à tous et donnera la parole à tous les acteurs du monde numérique. Pour favoriser le débat public autour des sujets de société liés au numérique, Inria a voulu également porter à la connaissance des élus et des décideurs cet éclairage sur les attentes de l’opinion en matière de numérique. C’est un véritable observatoire des perceptions du numérique qu’Inria a souhaité mettre en place, les résultats seront ainsi actualisés chaque année.

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2011, au cœur d’Inria

PILOTAGE L’ANNÉE DE LA MODERNISATION LA VIE DES HUIT CENTRES FOCUS SUR LA NOUVELLE IDENTITÉ

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Inria — Rapport annuel 2011

PILOTAGE

L’année de la modernisation Afin que les travaux scientifiques des équipes Inria soient toujours au plus haut niveau international, ce sont tous les métiers d’accompagnement de la recherche qui s’inscrivent dans une quête de performance et d’amélioration permanente. L’institut, qui a doublé en dix ans, trouve ainsi l’organisation adaptée à sa dimension actuelle… dans un paysage de la recherche en forte mutation.

CONTRIBUTEURS Luc d’Archimbaud, directeur des affaires administratives, financières et patrimoniales en 2011 Éric Gautrin, directeur des systèmes d’information, des infrastructures et des services informatiques Muriel Sinanidès, directrice des ressources humaines

L’institut a relevé plusieurs défis majeurs au cours de l’année 2011. Premier chantier : la redéfinition des métiers du service financier à la suite de la certification des comptes de l’année 2010, « une reconnaissance de la qualité de nos processus internes de gestion financière, se félicite Luc d’Archimbaud. Deux des six réserves émises par les commissaires aux comptes ont déjà été levées ». Et la démarche collective exemplaire qui a permis d’homogénéiser les procédures a été récompensée par le Prix 2011 du service de support à la recherche. Des chantiers à la hauteur des enjeux

« Sur cette nouvelle base, nous avons engagé une transformation profonde de tous les métiers de support financier pour une plus grande efficacité et une meilleure qualité de service », poursuit-il. Une dizaine de groupes de travail se sont réunis au cours de l’année sur le contrôle de gestion, les achats, les

Les lauréats du Prix 2011 du service de support à la recherche.

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2011, au cœur d’Inria

Muriel Amiel,

responsable du service administratif et financier, centre Grenoble – Rhône-Alpes

Une évolution des métiers et des pratiques

frais de mission, la gestion des contrats… Parmi les résultats de cette concertation, la gestion financière locale sera centrée sur les contrats de recherche plutôt que sur les dépenses et les recettes. Côté achats, l’organisation sera rationalisée pour prendre en compte les aspects non seulement juridiques mais aussi économiques : « Désormais, un responsable national anime cette fonction à l’échelle de l’institut. Des acheteurs sont responsables de chacun des 10 segments d’achats identifiés (informatique, formation, documentation, papier…) et négocient pour l’ensemble de l’institut », précise Luc d’Archimbaud. Parallèlement, les outils de gestion financière et comptable ont évolué. Second chantier : celui des moyens informatiques et des systèmes d’information. « Nous poursuivons la réorganisation engagée en 2010, résume Éric Gautrin. Certains services seront à terme gérés au niveau national, comme les réseaux, le stockage des données ou les outils collaboratifs, les services informatiques des centres étant essentiellement dédiés à du service de proximité et au soutien à la recherche. D’autres services seront développés ou rationalisés, comme les systèmes d’information de gestion, d’information scientifique, l’appui aux services d’expérimentation et de développement ou les services aux utilisateurs. » Une transition technique… et humaine

Un plan mobilité, accompagné d’un plan formation d’envergure, a permis de pourvoir une trentaine de postes dans un climat social serein, la plupart en travail à distance. Une charte a été spécialement établie pour permettre à ces nouvelles équipes réparties de collaborer au mieux. La transition technique des services aux utilisateurs devrait aboutir en 2013. Parallèlement, une démarche qualité a été initiée pour professionnaliser la gestion des incidents informatiques, des demandes utilisateurs, des projets, notamment en s’appuyant sur des standards comme ITIL. Un catalogue de services

« Sur le site de Grenoble, nous avons initié une politique spécifique “achats” sur la base de notre propre cartographie d’achats, avec des axes prioritaires comme le nettoyage (marché incluant un plan de progrès). La modernisation nationale des procédures nous a permis d’identifier tout ce qui pouvait être mutualisé à l’échelle de l’institut. La chargée des achats de Grenoble a participé au groupe de travail national qui a réuni acheteurs, juristes des marchés publics, services généraux et informatiques. À l’échelle du centre, elle a sollicité tous les agents des services généraux et toutes les assistantes d’équipes de recherche et de services. Elle a ensuite formé les prescripteurs à la nouvelle culture de l’achat et anime ce réseau local en organisant des présentations à chaque nouveau marché. De manière générale, cette modernisation des pratiques nous a permis de définir de nouvelles règles internes respectant la réglementation et notre organisation locale. Outre l’évolution des métiers, des procédures ont été simplifiées avec des économies de gestion à la clé, à l’instar des frais de mission, désormais forfaitaires. Un gain de temps pour l’agent, l’assistante d’équipe de recherche et de service, le service financier mais aussi le service comptable. »

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PILOTAGE

L’année de la modernisation

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personnes de la DSI ont changé de poste, la plupart en travail à distance.

80

personnes de la DSI ont bénéficié d’une formation.

10 %

L’État a fixé un objectif d’économies de 10 % sur les achats en trois ans.

permettra bientôt d’homogénéiser les niveaux de service des différents centres. Pour conduire ces changements, collectifs et individuels, les équipes ressources humaines ont souvent été en première ligne. « Nous avons travaillé en amont avec les directions concernées, rappelle Muriel Sinanidès. L’objectif était que toutes les problématiques RH puissent être prises en compte. » Les efforts ont notamment porté sur l’analyse de l’impact de ces évolutions sur les compétences, les activités et les organisations de travail, l’appui aux managers dans la conduite de ces évolutions ou encore l’accompagnement des agents et le développement de leurs compétences. Un travail d’accompagnement pour tous

Des dispositifs d’accompagnement des parcours ont été développés en 2011 : création d’une fonction « responsable de gestion des cadres » – chargé d’accompagner les responsables de service durant leur mandat – et mise en place du « suivi chercheurs » – accompagnement spécifique des chercheurs dans la construction de leurs projets professionnels. « Des réflexions ont été menées parallèlement sur la problématique du bien-être au travail, aboutissant à la définition d’un cadre d’actions visant à cultiver le sens du collectif, améliorer les conditions de travail et donner à chacun une place dans les nécessaires évolutions de l’institut. » En matière de diversité, Inria s’est engagé sur le thème du handicap en précisant sa politique et en définissant un plan d’action autour de l’intégration, de l’accessibilité et de la sensibilisation au handicap. « Dans tous les secteurs, ces changements ont été menés avec le souci permanent d’une bonne concertation avec les représentants du personnel, souligne Muriel Sinanidès. Nous avons enfin engagé, en 2011, un travail important autour de notre propre fonctionnement. » Un enjeu fort de modernisation et d’optimisation des activités de gestion. Cette efficacité accrue permettra de mieux accompagner les agents dans les étapes clés de leur parcours professionnel, et de mieux anticiper les évolutions des métiers.

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2011, au cœur d’Inria

PILOTAGE

La vie des huit centres Chacun des centres Inria couvre l’ensemble des missions et des domaines de recherche de l’institut… avec quelques spécificités scientifiques et administratives qui tiennent aux relations entretenues avec l’écosystème local. Dans les pages suivantes, les huit directeurs présentent un chantier de l’institut tel qu’il s’est traduit dans leur centre.

Les bâtiments des huit centres de recherche Inria.

François Sillion, directeur de centre de recherche

BORDEAUX – SUD-OUEST

GRENOBLE – RHÔNE-ALPES

Fédérer des ressources en calcul pour la recherche

Favoriser les synergies dans les sciences numériques pour le vivant

« En mutualisant les compétences et les moyens de notre centre de recherche, de l’Institut de mathématiques de Bordeaux (IMB) et du Laboratoire bordelais de recherche en informatique (Labri), nous avons créé une plateforme expérimentale de calcul intensif. Baptisée Plafrim, cette infrastructure à vocation nationale est opérationnelle depuis 2011. Évolutive, elle met déjà en commun plus de 1 000 cœurs de calcul, les dernières technologies de processeurs, de mémoire et d’architecture. Ces moyens sont mis à la disposition des chercheurs et des partenaires industriels ou institutionnels pour leurs besoins tant en termes de modélisation et de simulation que de développement logiciel et d’expérimentation, avec le soutien important des ingénieurs du service d’expérimentation et de développement de l’institut. Une belle réussite de partenariat régional. »

« L’institut a choisi Lyon, ville qui rassemble bon nombre d’industriels et de chercheurs en biologie et en médecine, pour développer des activités de modélisation et de simulation en sciences du vivant, une des priorités de notre plan stratégique. Quatre équipes mènent désormais des recherches dans ce domaine en partenariat avec les laboratoires de l’université de Lyon, des écoles et du CNRS : Bamboo en bio-informatique, Numed et Dracula en biomathématiques, et Beagle en biologie numérique. Dans le cadre de l’opération de restructuration universitaire Lyon Cité Campus, un quartier informatique devrait bientôt voir le jour sur le site de la Doua et rassembler les équipes Inria et leurs partenaires scientifiques. Nous avons choisi de prendre les devants en installant début 2011 une antenne Inria dédiée aux sciences du vivant, pour l’heure avec les équipes Beagle et Dracula. Cette proximité porte déjà ses fruits avec, notamment, la création d’un séminaire scientifique commun. Elle permet également aux chercheurs de mieux profiter du reste de l’écosystème d’Inria. »

Isabelle Terrasse, directrice de centre de recherche 53

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Inria — Rapport annuel 2011

PILOTAGE

La vie des huit centres

Karl Tombre, directeur de centre de recherche

Nozha Boujemaa, directrice de centre de recherche

David Simplot-Ryl, directeur de centre de recherche

NANCY – GRAND EST

Expérimenter les nouvelles attributions des assistant(e)s d’équipes de recherche LILLE – NORD EUROPE

Exposer la recherche au cœur de l’écosystème industriel « Nous avons ouvert un plateau de 200 m2 dans le pôle d’activités lillois EuraTechnologies, dédié aux technologies numériques depuis mars 2009. C’est le premier showroom ouvert à l’extérieur d’un centre Inria. Il nous permet d’être au plus près des dizaines d’entreprises – des grands groupes comme Capgemini ou Microsoft, aux PME et aux start-up innovantes – installées dans cette ancienne filature reconvertie. Nous participons à l’animation du pôle. Dans notre espace ouvert à tous, nous présentons chaque année un nouveau démonstrateur (en 2011, une flotte de robots collaboratifs qui montre notre savoir-faire en matière de planification de trajectoires). Chaque trimestre, les activités d’une start-up Inria sont mises en valeur. Nos chercheurs exposent régulièrement leurs activités à des industriels sur des sujets précis. C’est une façon efficace de montrer la plus-value de la recherche, de trouver de nouveaux partenaires, d’inciter nos chercheurs au transfert de leurs travaux et de faire de la médiation scientifique. Nous avons reçu 1 500 visiteurs l’an dernier, notamment des scolaires. »

« Chaque équipe de recherche est épaulée par une ou un assistant(e). Véritable bras droit du responsable, elle ou il fait l’interface entre les chercheurs et les différents services de support à la recherche pour le suivi du budget, l’organisation des déplacements, les recrutements, l’accueil des nouveaux arrivants… Grâce à la modernisation des outils de gestion financière et à l’évolution du système d’information des ressources humaines de l’institut, progressivement les assistants vont être déchargés d’une partie du suivi budgétaire des équipes. Ils pourront ainsi consacrer plus de temps au suivi de projets collaboratifs (ANR, Europe) ou aux actions de transfert de l’équipe, déchargeant ainsi les chercheurs d’une bonne partie du suivi organisationnel et administratif. En 2011, nous avons commencé à expérimenter avec succès ce repositionnement de leurs attributions, avec des assistantes et des équipes de recherche volontaires. Attribuer ces tâches à du personnel permanent permet par ailleurs à l’institut de capitaliser sur ces compétences spécifiques. »

SACLAY – ÎLE-DE-FRANCE

Structurer la communauté des chercheurs en sciences du numérique « Une étape importante dans la création du campus francilien des sciences du numérique est en cours avec les dernières opérations immobilières. Le PCRI, bâtiment en copropriété avec l’université Paris-Sud, a été inauguré en novembre 2011 et héberge une équipe Inria et six équipes communes avec le laboratoire de recherche en informatique (LRI), unité mixte entre l’université Paris-Sud et le CNRS. Les locaux réuniront environ 80 personnes de l’institut sur un total de 250. À Palaiseau, dans le cadre de l’opération Digiteo Labs, l’institut est propriétaire d’un bâtiment construit sur le site du campus de l’École polytechnique, qui accueillera 250 personnes à partir de mi-2012 (dont 150 d’Inria). Ce bâtiment doit héberger, en plus de la direction du centre et des services, trois équipes propres, le laboratoire commun à Inria et à Microsoft Research et le laboratoire d’informatique de l’École polytechnique (LIX), unité mixte CNRS/École polytechnique, dont six équipes sont communes avec Inria. Enfin, une cinquantaine de chercheurs seront hébergés dans le bâtiment Digiteo que le CNRS construit au Moulon. »

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2011, au cœur d’Inria

Bertrand Braunschweig, directeur de centre de recherche

Gérard Giraudon, directeur de centre de recherche

Isabelle Ryl, directrice de centre de recherche

RENNES – BRETAGNE ATLANTIQUE

Profiter de nouvelles infrastructures de support à la recherche

SOPHIA ANTIPOLIS – MÉDITERRANÉE PARIS – ROCQUENCOURT

« En mai 2011, nous avons inauguré plusieurs bâtiments sur le campus de Beaulieu, où nous sommes installés : un total de 8 500 m2, comportant l’accueil du centre, des bureaux, un espace de conférences et un centre de documentation. Ce projet ambitieux, initié en 2003, est le fruit d’un travail collectif qui a impliqué les services des affaires financières et des affaires juridiques aux côtés du service général et technique et de l’administration du centre. Inria dispose désormais ainsi d’une expertise en maîtrise d’ouvrage tant pour la prise en charge des marchés de travaux que pour le suivi de leur externalisation. Les nouveaux bâtiments sont accessibles aux personnes handicapées, respectent la norme environnementale HQE et peuvent évoluer en matière de connectivité. L’espace de conférences comporte un amphithéâtre de 240 places et un espace modulable pouvant accueillir trois groupes de 70 personnes pour des ateliers, des tutoriels… Cette nouvelle infrastructure, indépendante, est aussi à disposition de nos partenaires académiques ou institutionnels. Une Rencontre Inria industrie et la réunion plénière du consortium Quaero y ont déjà eu lieu. »

Susciter l’intérêt des étudiants pour les sciences du numérique « Nous accompagnons l’académie de Versailles depuis 2004, par exemple dans la mise en place, en 2010, d’une option expérimentale Informatique et objets du numérique en classe de seconde. C’est donc naturellement que nous avons poursuivi notre engagement à ses côtés pour la création de l’enseignement de spécialité Informatique et sciences du numérique, qui débutera à la rentrée 2012 au niveau national. Cette option, un pas important pour la discipline informatique, est soutenue par tous les centres Inria. Plus particulièrement, le centre de Rocquencourt a accueilli durant l’année 2011 les élèves intéressés et une centaine d’enseignants autour de démonstrations et de conférences. Un chercheur, François Fages, est devenu référent auprès de l’académie pour le suivi de la mise en place de l’enseignement dans les lycées. Il va à la rencontre des professeurs et des élèves. En parallèle, le centre a continué à mener de nombreuses actions auprès du grand public et des jeunes, comme la Fête de la science, les Olympiades de mathématiques et le Salon culture et jeux mathématiques. »

Mutualiser les développements logiciels « Le premier service d’expérimentation et de développement (SED), baptisé Dream, a été créé en 2002. L’objectif était de susciter une dynamique de groupe en mutualisant les outils et les méthodes de développement que les ingénieurs utilisaient pour contribuer aux développements logiciels des équipes de recherche et des plateformes d’expérimentation. Une des clés était de fédérer les développements d’un maximum d’équipes-projets autour d’une architecture logicielle de développement suffisamment générique. C’est le travail qu’a mené Julien Wintz, ingénieur de recherche, depuis 2008 : il a développé la méta-plateforme DreamTool Kit (DTK), pour laquelle il a reçu en 2011 le Prix Inria du soutien à la recherche et à l’innovation. DTK permet d’accélérer le développement des logiciels des équipes de recherche et de les enrichir, notamment en associant calcul, visualisation et interaction dans la salle de réalité virtuelle Gouraud-Phong. Cela favorise aussi les collaborations entre équipes de recherche et génère des partenariats industriels. Cette expérience a vocation à être déclinée dans les autres centres Inria. »

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Inria — Rapport annuel 2011

PILOTAGE

Focus sur la nouvelle identité Pour valoriser l’excellence scientifique de ses talents, assurer le rayonnement numérique de la France à l’étranger, jouer un rôle moteur dans la modernisation de la société, Inria a redéfini son identité. Trois maîtres mots dans cette démarche : lisibilité, visibilité, attractivité.

La nouvelle griffe, « Inria, inventeurs du monde numérique », replace l’homme au cœur du projet de l’institut et souligne les notions d’interaction et de créativité qui caractérisent la recherche en sciences du numérique. Quel rôle doit jouer cette nouvelle identité d’Inria ? « Nous évoluons dans un environnement complexe, exigeant, en mutation forte et constante, explique Laurent Stencel, directeur de la communication, et Inria a pour vocation d’œuvrer dans le cercle restreint des instituts de recherche faisant autorité dans les sciences du numérique. » Il était donc important de réfléchir à la façon la plus efficace et la plus pertinente de rendre lisible, pour le plus grand nombre, l’activité de recherche et d’innovation de l’institut. « Grâce à ce travail, l’institut peut être plus spontanément identifié comme un contributeur de référence sur toutes les questions qui concernent la place du numérique dans notre société. Nous espérons également qu’il contribue à multiplier les opportunités de contacts, de rencontres, à accélérer le transfert technologique vers les entreprises et l’innovation. »

nt. m

Créée avec et pour ses équipes

Laurent Stencel, directeur de la communication

Pour repenser son identité en tenant compte de l’ensemble de ses enjeux, Inria s’est inscrit dans une démarche collaborative de réflexion et de création réunissant chercheurs et personnel d’accompagnement de la recherche amenés à représenter Inria devant différents publics (universitaires étrangers, industriels, chercheurs d’autres sciences, jeune public, journalistes). Les fondamentaux d’Inria ont pris corps au fil des ateliers, dans la synthèse des différentes contributions élaborées dans les centres. Les mots, le trait et les symboles traduisent ainsi en quelques formules simples : un métier, le contour d’un champ de recherche, un rôle à jouer dans la société, l’ambition d’une science partagée…

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ISABELLE FALQUE-PIERROTIN, PRÉSIDENTE DE LA CNIL

DANIEL KAPLAN, DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DE LA FING

HENRI VERDIER, PRÉSIDENT DU PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ CAP DIGITAL

LA RECHERCHE AU CŒUR DU DEBAT 57

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Inria — Rapport annuel 2011

Vie privée et numérique. « Notre institut a signé une convention avec la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) pour associer notre expertise en matière de Web (connaissances et veille technologique) à l’engagement pour la protection des données privées à l’ère numérique. » • Michel Cosnard, président-directeur général d’Inria

TOUS ACTEURS DE LA RÉGULATION ! ISABELLE FALQUE-PIERROTIN, PRÉSIDENTE DE LA CNIL

Comment analysez-vous l’évolution du numérique en matière de risque d’atteinte aux libertés ?



I. F.-P. Il faut dire tout d’abord que le numérique présente bien des aspects positifs en matière de libertés. Il suffit de voir le rôle joué par les réseaux sociaux dans les révolutions arabes ; la possibilité offerte par Internet de s’exposer, de débattre, de montrer ses talents ; la plus grande facilité d’entreprendre permise par les technologies numériques… Évidemment, lorsque le numérique se généralise, les risques aussi. Je crois vraiment que la question fondamentale est celle des données personnelles. Elles sont la matière première du numérique, tant dans les échanges privés que pour les entreprises. Dans des branches comme l’assurance et la banque, on utilise de plus en plus l’analyse de ces données pour optimiser les choix, prendre des décisions au quotidien. Mais toutes les entreprises n’ont pas bien pris conscience des risques systémiques du numérique, notamment la possibilité de piratage des données qu’elles détiennent et ne protègent pas suffisamment. Or elles doivent comprendre que ce genre

d’accident peut considérablement nuire à leur image, ce qui aura forcément des retombées économiques. Que faire pour que des protections efficaces soient effectivement mises en œuvre par les entreprises ? Et comment s’assurer qu’elles ne font pas une utilisation abusive des données en leur possession ?



I. F.-P. Je ne pense pas que la gestion du risque puisse être uniquement pilotée par la sanction et l’urgence. Il faut sensibiliser les entreprises en amont, leur faire comprendre non seulement la nécessité de se conformer à la loi, mais aussi le besoin de transparence et de confiance exprimé par les utilisateurs et l’intérêt commercial qu’elles peuvent en retirer. Nous allons être aidés en cela par la refonte de la directive européenne de 1995, qui va devenir un règlement, imposant notamment la transparence effective. En matière de collecte et d’utilisation des données, je pense que le principe doit être celui de la proportionnalité des moyens avec les finalités : en quoi telle donnée estelle nécessaire pour offrir tel service ? Cette politique préventive nécessite aussi une

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La recherche au cœur du débat ISABELLE FALQUE-PIERROTIN 1996 Conseiller d’État, présidente de la Commission interministérielle relative à Internet. 1997 Expert auprès de l’OCDE. 1997 à 1998 Rapporteur général du rapport du Conseil d’État sur Internet et les réseaux numériques. 2001 à 2010 Présidente du Conseil d’orientation et déléguée générale du Forum des droits sur l’Internet.

Bio

Depuis septembre 2011 Présidente de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil).

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Inria — Rapport annuel 2011

TOUS ACTEURS DE LA RÉGULATION !

évolution des instances de régulation. Ainsi, nous nous efforçons de fournir aux entreprises des outils concrets pour les aider à connaître et à respecter la loi : audits, mise en place de labels, qui peuvent donner un avantage concurrentiel à ceux qui les obtiennent. Et nous incitons les correspondants de la Cnil dans les entreprises, qui existent depuis 2004, à ne pas se cantonner à un simple rôle administratif, mais à devenir, en quelque sorte, des « agents de conformité » à la loi. Que peut-on faire si les entreprises ne jouent pas le jeu ?



I. F.-P. En ce cas, le recours aux sanctions est inévitable. Mais nous commençons bien sûr par dialoguer. Je suis toujours étonnée par le fatalisme, vis-àNous devons exiger une vis des grandes plus grande transparence entreprises du sur les usages et les garanties numérique, sedes entreprises de l’économie lon lequel on numérique, mais aussi ne pourrait rien informer le grand public faire pour les sur les règles à suivre contraindre à respecter la loi. pour mieux se protéger. Ce n’est pas vrai : nous avons les moyens de négocier avec elles pour qu’elles se soumettent à des obligations. Nous observons sur ce point une évolution très nette : même aux États-Unis, les législateurs et l’opinion publique sont mûrs pour imposer une régulation au secteur numérique, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années, parce que tout le monde est désormais concerné par l’utilisation des données personnelles. Une coopération internationale s’installe d’ailleurs sur le sujet.

code de verrouillage, alors qu’ils n’éteignent jamais leur téléphone ; en cas de perte ou de vol, toutes leurs données sont à disposition de n’importe qui ! Là encore, nous devons faire œuvre pédagogique, faire comprendre aux utilisateurs qu’ils sont les premiers acteurs de leur propre protection. Mais aussi qu’ils sont responsables vis-à-vis des autres. Les jeunes, n o t a m m e n t , n’ o n t p a s f o r c é m e n t conscience des conséquences de ce qu’ils publient sur les réseaux sociaux. Et l’État ? Pensez-vous qu’il y ait toujours une crainte dans la population que les données personnelles puissent être utilisées par le pouvoir de manière attentatoire aux libertés ?



I. F.-P. On en parle moins que de l’utilisation commerciale, mais au moindre incident, dès qu’il y a polémique sur la création d’un nouveau fichier public, le croisement de plusieurs fichiers ou l’utilisation indue d’un fichier sensible, l’inquiétude renaît. Il est vrai qu’aujourd’hui, avec toutes les traces numériques que nous laissons, la notion même d’anonymat est vidée de son sens, et cela peut inquiéter. L’État doit donc être exemplaire, et la Cnil met en œuvre ses pouvoirs d’avis et de contrôle pour le vérifier. C’est une exigence de la démocratie, particulièrement sensible face à l’impératif de sécurité qui croît. Certains pointent un autre risque potentiel : l’utilisation des données pour faire du « profilage » des utilisateurs à leur insu. C’est un risque réel. L’utilisation des données personnelles pour piloter les politiques d’entreprise, que j’évoquais précédemment, ne doit pas mener à un profilage individuel qui aboutirait, par exemple, à exclure des individus de droits fondamentaux, comme celui d’être assuré ou de posséder un compte bancaire, en fonction de critères statistiques subjectifs et opaques. Ou encore, dans le domaine politique et social, d’utiliser ces données – qui sont souvent publiques – pour se livrer à des tentatives de manipulation des individus. Nous devons y être vigilants.

Les enquêtes montrent cependant une ambivalence des utilisateurs en matière de données numériques. Qu’en pensez-vous ?



I. F.-P. C’est le fameux « privacy paradox » : beaucoup s’inquiètent de l’utilisation qui pourrait être faite de leurs données personnelles, mais peu prennent la peine de protéger celles qui se trouvent sur leur ordinateur, et encore moins sur leur smartphone. 25 % des utilisateurs n’ont aucun

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La recherche au cœur du débat Innovation et numérique. « Les technologies numériques se sont invitées dans nos vies et dans nos pratiques. Analyse des réseaux sociaux, recherche de nouvelles interfaces… les récents chantiers scientifiques intègrent l’étude des usages. C’est le sens des « Usage labs » et « Living labs » développés ces dernières années. Et du rapprochement avec des acteurs comme la Fing… » • Michel Cosnard, président-directeur général d’Inria

UN DÉSORDRE FERTILE DANIEL KAPLAN, DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL DE LA FING (FONDATION POUR L’INTERNET NOUVELLE GÉNÉRATION)

Comment analysez-vous l’impact des pour poursuivre, étendre, diversifier cette communication. Avec une constante : elle technologies numériques sur la société ?



D. K. Le premier point important, c’est la massification des pratiques numériques et leur diversification. L’idée d’un monde virtuel séparé du monde réel ne correspond pas à la réalité. Aujourd’hui, le numérique est au cœur des mécanismes sociaux et économiques, des organisations et des modes de vie. Il change la façon de bouger, d’occuper l’espace, d’organiser son temps, de communiquer, de travailler, de produire, distribuer et consommer… Deuxième point : le développement du numérique s’inscrit depuis toujours dans une tension entre ordre et désordre. Nous sommes fiers de notre traduction de computer par « ordinateur », mais elle n’est pas neutre : l’ordinateur… met de l’ordre ! À cette informatique tournée vers l’efficacité, l’ordre, s’en ajoute une autre qui privilégie l’innovation, le changement de pratiques sociales, l’interpénétration entre sphères publique et privée, et surtout la communication entre les gens, moteur principal du développement du numérique. Dès qu’on leur ouvre un nouvel espace, les gens l’investissent

n’accepte jamais de « se faire contenir ». Ce qui est forcément un facteur de désordre.



Et vous estimez ce désordre « utile » ?

D. K. Oui, à plusieurs titres. On sait depuis longtemps que toute une partie de la communication entre les gens n’a d’autre objet que la communication elle-même. Elle peut paraître futile, mais est très importante pour mettre de l’huile dans les rouages sociaux. C’est la marque du lien, de l’humanité. Bien sûr, on peut toujours faire une hiérarchie dans l’utilisation des réseaux sociaux, qui irait des « lolcats » — ces vidéos de chats qui n’ont d’autre but qu’amuser — au « printemps arabe ». Pourtant, tout se tient : ce sont les mêmes qui s’amusent sur les réseaux et peuvent ensuite les utiliser autrement. On n’a pas l’un sans l’autre. Autre effet marquant du numérique : l’abaissement considérable des barrières à l’innovation. On peut, avec un simple microordinateur, inventer des services, des applications, des outils, voire des produits, avec la possibilité d’aller rapidement de l’idée au

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Inria — Rapport annuel 2011 DANIEL KAPLAN 1986 Fondateur de JKLM, l’une des premières agences de communication électronique au monde. 1995 Dirige pour l’Acsel (Association de l’économie numérique) le rapport « Internet, les enjeux pour la France ».

Depuis 2000 Cofondateur et délégué

général de la Fondation pour l’Internet nouvelle génération (Fing), projet collectif et ouvert dont la mission est de « produire et partager des idées neuves et actionnables pour anticiper les transformations numériques ».

Bio

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La recherche au cœur du débat Comment résister à « l’exposition » de soi-même par les autres sans son consentement ?



prototype. Et il y a toujours d’autres personnes avec qui échanger ou partager. L’innovation « ascendante » s’appuie sur le numérique pour atteindre d’autres échelles (pensons au logiciel libre), de nouveaux domaines (automobiles, drones, machines à laver, services urbains…).Tout cela bouleverse l’ordre établi des marchés, des métiers, invente de nouvelles pratiques. Réfléchissons, par exemple, à ce que pourrait être une ville qui se penserait, grâce au numérique, comme une plateforme d’innovation ouverte pour coproduire des services en matière de mobilité, de propreté, de sécurité, d’éducation, de vie sociale, de culture… La société craint le « traçage » de l’État ou du marketing. Comment répondezvous à cette question de la confiance ?



D. K. Les actes de notre vie produisent des traces numériques de plus en plus nombreuses. Celles-ci sont des ressources vitales pour une économie tournée vers les services, avec un marketing de plus en plus ciblé et personnalisé. Mais aussi pour des autorités publiques de plus en plus inquiètes. On dit souvent que les mêmes qui s’inquiètent du fichage fournissent volontiers des informations en ligne et disent tout sur Facebook. Ce « paradoxe », maintes fois souligné, n’est qu’apparent. Les gens ne se dévoilent pas vraiment sur les réseaux sociaux : ils se mettent en scène, pour se projeter vers les autres, avec (souvent) une idée précise du résultat attendu. Le problème vient de ce qu’aujourd’hui les organisations se dotent de moyens toujours plus puissants de collecte et d’exploitation des données personnelles, alors que les individus n’en retirent rien : ni connaissance, ni conscience, ni capacités d’action. Imaginons que demain vous ayez accès à toutes les données que les organisations possèdent sur vous, pour en faire ce que vous voulez : analyser votre consommation ou votre mode de vie, faire un bilan de compétences, mesurer votre bilan carbone, mettre différents fournisseurs en concurrence… En considérant les données personnelles comme des actifs mobilisables par les individus, on renverse la relation avec les organisations et on recrée les conditions d’une confiance. Ce projet anime aujourd’hui des chercheurs, des innovateurs et même des gouvernements dans plusieurs pays du monde.

D. K. Je crois plus à des réponses agiles qu’à la chasse aux données dans l’espoir de les effacer définitivement. Je pense par exemple aux méthodes d’obfuscation – noyer (pour les autres) les données signifiantes sous un déluge de « bruit ». En matière de « droit à l’oubli », nous nous sommes intéressés à des travaux s’appuyant sur la manière dont la mémoire humaine réécrit en permanence le passé pour créer des systèmes qui, au fur et à mesure que le temps passe, oblitéreraient aléatoirement certains Il est clair aujourd’hui que enregistrements, en les technologies numériques réalloueraient ou en ne suffiront pas à changer flouteraient d’autres. le monde, mais aussi La valeur statistique que le monde ne changera subsisterait, mais l’on ne pourrait plus attri- pas sans l’apport des buer de manière cer- technologies numériques. taine une donnée à un individu…Tout cela pose beaucoup de défis techniques, qui sont autant de champs ouverts pour les chercheurs en informatique ! Quels sont selon vous les autres enjeux pour la recherche ?



D. K. En premier lieu, l’écologie. Nous retrouvons là la problématique de l’ordre et du désordre. Le numérique peut certes permettre une certaine rationalisation, une réduction des pertes. C’est nécessaire, mais insuffisant au regard des enjeux, qui demandent des changements radicaux. Il faut alors réfléchir à la relocalisation, à la durée de vie des objets et surtout au partage, un type de croissance qui nécessite des circuits, des réseaux… Bref, beaucoup de numérique pour que cela marche à grande échelle. Seulement, il y a toujours quelque chose qui ne fonctionne pas comme prévu ! Nous avons besoin de solutions prêtes à l’imprévu, les plus « génératives » possibles, dont le plus grand nombre d’innovateurs pourra s’emparer. Le principal défi pour les chercheurs, c’est d’être à la fois dans les grands programmes, qui sont indispensables, mais aussi sur les chemins de traverse. Il s’agit de casser les barrières disciplinaires, croiser des connaissances, détourner des outils, oser essayer des choses qui peut-être n’aboutiront pas, mais feront progresser la société. Je suis persuadé que de là viendront les indispensables innovations de rupture.

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Inria — Rapport annuel 2011

Nouvelle économie et numérique. « Plus rapide, plus inattendue, plus foisonnante, l’innovation dans le domaine du numérique questionne les modèles classiques. Dans le cadre de notre programme de transfert, et grâce au concours d’industriels et de professionnels du transfert de technologies, nous avons accompagné plus de 130 projets de transfert ces trois dernières années. 130 cas particuliers… » • Michel Cosnard, président-directeur général d’Inria

LAISSONS LES CHERCHEURS CHERCHER ! HENRI VERDIER, PRÉSIDENT DU PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ CAP DIGITAL

On parle beaucoup d’« économie numérique » ; mais que recouvre ce terme ? Existe-t-il vraiment deux économies, une numérique et une autre qui ne le serait pas ?



H. V. Je crois profondément que le numérique a lancé un processus de transformation économique et sociale globale, comme la Renaissance et la Révolution industrielle. Lors de cette dernière, on voit bien que l’économie du charbon et de l’acier a changé l’industrie, mais a également suscité la création de grandes usines, dont l’organisation a ensuite servi de modèle à l’école, aux hôpitaux, à l’armée, à l’urbanisme… tout en appelant un certain état du capitalisme. En entrant plus dans le détail, je crois que l’on pourrait distinguer quatre catégories d’acteurs du numérique : les fournisseurs d’infrastructures (télécommunications, machines, etc.), déjà anciens ; les pure players d’Internet, tournés vers la recherche de valeur ajoutée maximale, « over the top » ; les activités traditionnelles (industrie ou service) qui doivent faire leur révolution numérique sous peine de connaître des difficultés ; enfin, un secteur hybride naissant qui mêle électronique, calcul et services, où l’on

trouve les réseaux de distribution d’énergie intelligents (smart grids), la robotique, les objets communicants… C’est à mon avis le plus prometteur en termes de création d’emplois. Pensez seulement à tout ce qu’on va pouvoir faire grâce à la domotique et à la robotique pour maintenir plus longtemps les personnes âgées chez elles par exemple. Mais pourquoi ce secteur hybride échapperait-il aux entreprises traditionnelles ?



H. V. Je ne dis pas qu’elles en seront absentes. Mais enfin, ce ne sont pas les théâtres qui ont fait l’industrie du cinéma, ni les cochers celle de l’automobile… et ce ne sont pas forcément les grands constructeurs automobiles qui auront le monopole de la voiture électrique, parce qu’ils restent profondément des « motoristes », alors qu’il va falloir apprendre à gérer des réseaux et des flux. En achetant des batteries, des PME de 10 personnes pourront fabriquer des voitures, en focalisant leur créativité dans un concept ou un design. On pourrait se risquer à dire qu’il y a deux économies numériques. D’une part, celle qui est technocentrée, qui mobilise

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La recherche au cœur du débat HENRI VERDIER Depuis 2006 Membre fondateur et président du pôle de compétitivité Cap Digital. 2007 Directeur chargé de l’innovation de Lagardère Active. 2009 Directeur de la prospective de l’Institut Télécom chargé de la création du think tank « Futur numérique ».

Bio

Depuis 2009 Membre du comité de prospective de l’Arcep. 2010 Cofondateur de la société MFG-Labs.

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Inria — Rapport annuel 2011

LAISSONS LES CHERCHEURS CHERCHER !

Quelles sont les conséquences pour les entreprises ? Quelles stratégies adopter ?



d’importantes ressources intellectuelles et capitalistiques, et qui peut être planifiée – dont nous avons besoin, ne serait-ce que pour assurer la sécurité des systèmes critiques. Et celle qui se fonde sur la « commoditisation » de certaines ressources, sur l’innovation et un travail sur l’expérience utilisateur, dans laquelle des adolescents débrouillards peuvent changer la donne. On entre alors dans un monde complètement différent. Quelles sont les caractéristiques de ce « nouveau monde » économique ?



H. V. Il est basé sur trois éléments. D’abord, la baisse vertigineuse du coût de la puissance de calcul : le moindre microordinateur possède un studio d’enregistrement plus performant que celui des Beatles, le dernier smartphone est plus puissant que le supercalculateur Cray II de 1985, et tous sont interconnectés. Ensuite, l’accélération constante des progrès : la génération précédente pouvait penser utiliser durant toute une carrière les technologies apprises à l’école ; ce n’est évidemment plus le cas. Enfin, quoi qu’on en dise, l’élévation du niveau d’éducation générale qui, associée aux deux autres tendances, confère une puissance considérable aux individus extérieurs aux organisations. La conjonction de ces éléments crée un basculement dès lors que des jeunes passionnés peuvent jouer avec une technologie. En termes d’innovation, cela engendre un modèle « darwinien » : 100 essais pour un succès, mais un succès qui peut changer le monde. On ne peut plus anticiper L’innovation n’est pas la suite les ruptures : trois étudiants logique de la R&D : alors que certaines entreprises meurent brésiliens dans garage sont assises sur leurs brevets, d’autres un peut-être en commencent par s’assurer un train d’inventer marché, puis achètent aux quelque chose autres les brevets dont elles qui va dévaster ont besoin pour se développer. votre marché, et vous ne le savez pas ! D’autant que ces innovations procèdent plus par combinaison de technologies que par développement de nouvelles technologies.

H. V. La conséquence principale, c’est qu’il y a plus de puissance créative à l’extérieur des organisations qu’à l’intérieur. Pour employer le jargon économique, cela devient « l’externalité » principale, et le plus important pour une organisation est alors sa capacité à attirer vers elle cette créativité. Notamment en créant des plateformes qui captent cette création.Windows est un bon exemple : des milliers de gens ont développé des logiciels pourWindows, ce qui lui a donné de la valeur et l’a fait survivre depuis trente ans ! Amazon aussi, avec une plateforme sur laquelle viennent se greffer des centaines d’applications ; ce qui n’est pas la même chose que la simple mise en ligne d’un catalogue. Ici, nous sommes vraiment dans une nouvelle économie. Selon vous, quel est le rôle de la recherche dans cette nouvelle économie ?



H. V. En Europe domine l’idée que la science pure engendre la science appliquée, qui engendre l’innovation, qui engendre le produit, qui engendre le marché. Donc, qu’il faut obliger les chercheurs à penser aux applications et les entrepreneurs à faire de la R&D. Je crois au contraire que l’innovation n’est pas la poursuite logique de la R&D. C’est un geste créatif qui rencontre le marché et crée une expérience utilisateur, une valeur d’usage. Cela ne signifie pas que la recherche ne joue aucun rôle dans l’innovation ; au contraire, rien ne se ferait sans elle.Toutes les innovations dans le domaine numérique qui ont changé le monde – Microsoft,Yahoo, Google, Facebook,Twitter… – ont été créées par des gens de moins de 20 ans qui n’étaient pas de bons chercheurs, mais vivaient sur un campus saturé de technologies. C’est pourquoi je crois beaucoup à la recherche théorique. Il faut laisser les chercheurs chercher dans le maximum de directions possibles, car personne ne peut préjuger de ce dont il aura besoin dans deux ans. Et il faut créer des lieux d’échanges, à l’image des campus américains, pour que les innovateurs puissent « faire leur marché » dans le travail des chercheurs.

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RÉSULTATS BUDGET BILAN SOCIAL ÉQUIPES-PROJETS PARTENAIRES ACADÉMIQUES ÉQUIPE DE DIRECTION CONSEIL D’ADMINISTRATION CONSEIL SCIENTIFIQUE COMMISSION D’ÉVALUATION CONTACTS WEB

BILAN FAITS & CHIFFRES 67

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Inria — Rapport annuel 2011

Résultats DISTRIBUTION THÉMATIQUE DES ÉQUIPES-PROJETS

•5

•4

• 1 — 40 Algorithmique, programmation, logiciels et architectures • 2 — 33 Mathématiques appliquées, calcul et simulation • 3 — 40 Perception, cognition, interaction • 4 — 35 Réseaux, systèmes et services, calcul distribué • 5 — 31 STIC pour les sciences de la vie et de l’environnement

•1

•3

•2

4 432

RÉPARTITION DES PUBLICATIONS EN 2011 2 762

62 livres 1 608 revues et chapitres de livres 2 762 actes de colloques 4 432 publications de référence 518 rapports 304 thèses 46 habilitations

1 608 518

304

62

46

60

%

des publications Inria ont été déposées dans l’archive ouverte HAL (hyperarchive en ligne) en 2011.

37

%

de taux de succès moyen aux appels à projets de l’ANR.

42

missions de normalisation et de standardisation ont été menées en 2011, notamment auprès d’organismes comme IETF, ISO, W3C, ETSI, OGF.

71

brevets licenciés au 31 décembre 2011.

106 23 255

ÉVOLUTION DU NOMBRE DE PUBLICATIONS DE RÉFÉRENCE

dépôts de logiciels APP.

4 432

3 742

dépôts de brevets initiaux.

1 797

2001

2006

brevets en portefeuille.

2011

68

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Bilan Faits & chiffres

8 PRIX OBTENUS PAR LES ÉQUIPES INRIA :

7 NOUVEAUX LAURÉATS DE L’ERC :

• Prix annuel EADS des applications des sciences aux domaines de l’aérospatiale Grégoire Allaire, équipe Defi • Grand Prix Fondation EADS Sciences de l’informatique et leurs applications Georges Gonthier, laboratoire commun Inria Microsoft-Research • Gay-Lussac Humboldt Research Award Hubert Garavel, équipe Vasy • Prix Irène Joliot-Curie, catégorie Femme-Entreprise de l’année Pascale Vicat-Blanc, équipe Reso

• Prix Blaise Pascal Rémi Gribonval, équipe Metiss • Prix La Recherche en Sciences de l’information Xavier Leroy, Sandrine Blazy, Zaynah Dargaye et Jean-Baptiste Tristan, équipe Gallium • Prix Michel Monpetit - Inria Anne-Marie Kermarrec, équipe Asap • Prix La Recherche en Mathématiques Olivier Saut, Angelo Iollo, Damiano Lombardi, Jean Palussiere, Didier Bresch, Thierry Colin, Emmanuel Grenier, Benjamin Ribba, François Cornélis, équipe MC2

ACCUEIL DE VISITEURS SCIENTIFIQUES ÉTRANGERS 800

Starting Grants : • Erwan Faou, équipe Ipso • Rémi Gribonval, équipe Metiss • Xavier Rival, équipe Abstraction • Andreas Enge, équipe Lfant Advanced Grants : • Dale Miller, équipe Parsifal • Nicholas Ayache, équipe Asclepios • Marie-Paule Cani, INPG Grenoble et équipe Imagine

MONTANT ANNUEL DES RECETTES TITRÉES DE REDEVANCES POUR BREVETS ET LOGICIELS (en millions d’euros)

600

842

400 200

378

0 2001 Europe Asie & Océanie Amérique du Sud

66

2006

475

2011

Amérique du Nord Afrique et Moyen-Orient

équipes associées avec des établissements de recherche étrangers et en particulier 11 nouvelles équipes associées avec les universités californiennes de Berkeley et Stanford dans le cadre du programme « Inria@SiliconValley ».

2009

52 M€

En 2011, Inria a pu compter sur 51 811 000 euros issus des contrats et subventions de recherche dont 15,02 millions d’euros en provenance de l’Europe de la recherche (PCRD).

2010

2011

7

start-up créées en 2011 : Alien, Alphability, Ambientic, HiKoB, Lixoft, OCamlPro, Tocea.

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Inria — Rapport annuel 2011

Budget 2011 ÉVOLUTION DU BUDGET Le budget primitif d’Inria pour l’année 2011, qui avait initialement inscrit une prévision de ressources et de dépenses de 231,1 M€, a été corrigé pour prendre en compte, d’une part, une réduction de la dotation de l’État (annulation de 0,297 M€ lors du vote de la loi de finances par le Parlement) ; d’autre part, une modification des taux de mise en réserve. Il s’est établi, de fait, à 229,5 M€ (+ 9,4 M€, soit + 4,3 % par rapport au budget primitif de 2010). Le budget prévisionnel (intégrant les reports de 2010) a été porté à 265,2 M€ en dernière décision modificative. Concernant les recettes, la dotation de l’État n’a que très faiblement augmenté, passant de 165,0 M€ en 2010 à 166,4 M€ (+ 0,9 %). La subvention pour charges de service public a représenté 70,7 % des recettes nettes de l’organisme et a couvert 73,4 % de ses charges : 162,9 M€ ont été attribués au titre de la dotation de base et 3,6 M€ au titre de l’action 3 relative au financement du dispositif postdoctoral ministériel. Après une très forte croissance en 2010 (+ 45 %), les ressources propres titrées ont également progressé de manière modérée en 2011, passant de 68,4 M€ à 69,1 M€ (+ 1,1 %). Représentant 29,3 % des financements totaux en 2011, elles ont eu pour origine : • pour 51,9 M€, les contrats et soutiens finalisés de recherche* ; • pour 2,9 M€, des produits de ventes et de prestations de services ; • pour 14,4 M€, des subventions et produits divers. Hors produits et charges calculés, le compte financier a arrêté le montant des recettes encaissées à 235,6 M€ (contre 233,4 M€ en 2010). Le taux global de réalisation des recettes s’établit à 98,4 %

(contre 101,1 % en 2010), faisant apparaître une moins-value de - 3,7 M€. Avec un prélèvement exceptionnel au fonds de roulement de 2,8 M€ et des reports de l’exercice antérieur de 23,1 M€, les ressources totales ont été de 261,5 M€ en 2011.

DESTINATION ET NATURE DES DÉPENSES Par destination, les dépenses mandatées (226,8 M€) ont porté : • pour 127,0 M€, sur les activités scientifiques des centres de recherche (agrégat 1), soit 56 % des dépenses (contre 51,4 % en 2010) ; • pour 27,5 M€, sur les actions de recherche communes (agrégat 2), soit 12,1 % des dépenses (contre 17,3 % en 2009) ; • pour 72,3 M€, sur les fonctions support (agrégat 3), soit 31,9 % des dépenses (contre 31,2 % en 2010). Par nature, ces dépenses se sont ventilées comme suit : • 155,2 M€ de charges de personnel (68,4 % des dépenses, contre 66,2 % en 2010), dont 118,5 M€ de masse salariale limitative et 36,7 M€ de masse salariale non limitative. L’effectif des personnels « sous plafond » (c’est-à-dire ceux dont la rémunération est assise sur la dotation de l’État) a atteint 1 674,9 équivalents temps plein travaillés (ETPT) en 2011, le plafond associé au budget initial étant de 1 676,9 ETPT (le plafond en ETP fixé en loi de finances étant pour sa part de 1 794 ETP). L’effectif des personnels « hors plafond » (ceux dont la rémunération est assise sur les ressources propres) a été de 839 ETPT. • 54,3 M€ de charges de fonctionnement et d’investissement courant, soit 23,9 % des dépenses (contre 24,9 % en 2010) ; • 17,3 M€ de charges relatives aux opérations d’investissement programmé (OIP), soit 7,6 % des dépenses (contre 8,8 % en 2010).

70

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Bilan Faits & chiffres

265,2

Il convient de noter que 9,3 M€, versés sous forme d’acomptes à des mandataires pour des réalisations immobilières, n’ont pas été traités en mandatement. En intégrant ces versements, les dépenses effectives totales se sont élevées à 26,6 M€ pour les OIP et, globalement, à 236,1 M€ (soit 90,3 % des ressources de l’année).

millions d’euros, c’est le budget d’Inria pour l’année 2011.

70,7%

CERTIFICATION DES COMPTES

des recettes sont constituées des dotations de l’État.

Depuis 2010 – et donc pour la seconde fois sur l’exercice 2011 –, les comptes annuels de l’établissement font l’objet d’une certification par un collège de commissaires aux comptes et intègrent des ajustements comptables d’inventaire (produits constatés d’avance, produits à recevoir, charges constatées d’avance, charges à payer).

+13,6

millions d’euros, c’est le résultat comptable établi en 2011.

Le compte financier de 2011 fait apparaître un résultat d’exploitation de + 4,5 M€, un résultat financier de + 0,2 M€ et un résultat exceptionnel de + 8,9 M€. Le résultat comptable de l’exercice dégage ainsi un bénéfice de + 13,611 M€. La différence avec le résultat budgétaire (+ 8,748 M€) s’explique, d’une part, par des opérations d’exécution budgétaire n’ayant pas d’impact direct sur le compte de résultat (recettes budgétaires et dépenses budgétaires inscrites au bilan : + 13,384 - 21,790 = - 8,406 M€) et, d’autre part, par la prise en compte de « charges calculées » (+ 7,626 M€ : dotations aux amortissements, dotations aux provisions, etc.) et des « produits calculés » (- 4,083 M€ : reprises sur provisions antérieures).

* Dont 17,4 M€ de contrats européens et 13,6 M€ de contrats ANR. ** Les réserves levées portent sur le suivi des congés payés et l’évaluation des provisions pour comptes épargne temps ainsi que sur les procédures de contrôle relatives à laTVA. Les réserves maintenues – qui constituent autant d’axes d’amélioration pour le contrôle interne – portent sur quatre processus : recensement des dettes fournisseurs, suivi des immobilisations, suivi des comptes d’attente, homogénéité d’application de la méthode de comptabilisation à l’avancement des ressources propres.

Le bilan net (passif et actif) s’établit à 212,962 M€ (+ 5,2 % par rapport à 2010). Les comptes de l’exercice ont été certifiés par les commissaires aux comptes. Le nombre des réserves associées à cette certification est passé de six en 2010 à quatre en 2011**.

71

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Inria — Rapport annuel 2011

Budget 2011 Compte de résultat (M€)

2010

2011

variation

220,040

225,938

+ 2,7 %

47,890

49,277

+ 2,9 %

(45,018) (2,872)

(46,521) (2,756)

(+ 3,3 %) (- 4,0 %)

170,547 0,002 1,600

171,017 4,086 1,557

+ 0,3 % ∞ - 2,7 %

217,867

221,402

+ 1,6 %

43,488

41,302

- 5,0 %

10,003 92,972 49,853 14,910 4,459 2,180

10,491 94,527 52,313 14,279 5,591 2,900

+ 4,9 % + 1,7 % + 4,9 % - 4,2 % + 25,4 % + 33,0 %

Résultat d’exploitation

2,173

4,536

+ 109 %

• Produits financiers

0,065

0,179

+ 176 %

0,003 0,007 0,052 0,003

0,145 0,005 0,000 0,030

∞ - 33,2 % - 100 % + 753 %

0,011

0,005

- 51,7 %

0,011

0,005

- 51,7 %

0,054

0,174

+ 222 % + 111 %

• Produits d’exploitation dont : - Montant net du chiffre d’affaires (production vendue) (produits des activités annexes)

- Subventions d’exploitation - Reprises sur provisions et transferts de charges - Autres produits de gestion courante

• Charges d’exploitation dont : - Achats (consommations de l’exercice en provenance de tiers) - Impôts, taxes et versements assimilés - Salaires et traitements - Charges sociales - Dotations aux amortissements - Dotations aux provisions - Autres charges de gestion courante

dont : - Revenus des valeurs mobilières de placement - Différences positives de change - Produits sur cessions de valeurs mobilières de placement - Autres produits financiers

• Charges financières dont : - Différences négatives de change

Résultat financier Résultat courant • Produits exceptionnels dont : - Produits exceptionnels sur opérations de gestion - Produits exceptionnels sur opérations en capital - Reprises sur provisions et transfert de charges

• Charges exceptionnelles dont : - Charges exceptionnelles sur opérations de gestion - Charges exceptionnelles sur opérations en capital

Résultat exceptionnel • Total des produits

2,227

4,710

15,618

14,444

- 7,5 %

0,327 15,076 0,214

0,075 14,369 0,000

- 77,2 % - 4,7 % - 100 %

6,660

5,543

- 16,8 %

5,290 1,369

5,490 0,053

+ 3,8 % - 96 %

8,958

8,901

- 0,6 %

235,723

240,561

+ 2,1 %

• Total des charges

224,537

226,950

+ 1,1 %

Résultat de l’exercice (bénéfice)

+ 11,185

+ 13,611

+ 21,7 %

72

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Bilan Faits & chiffres

Personnels EFFECTIFS

•1

Décembre 2011

•1—1 658 personnels financés sur dotation d’État : 38,1 % •2—891 personnels financés sur ressources propres : 20,4 % •3—83 enseignants-chercheurs en délégation ou sur chaire : 2 % •4—1 719 personnels ni rémunérés, ni financés par Inria : 39,5 %

•4

•2

•3

•9

•1

EFFECTIFS GLOBAUX DES CENTRES ET DU SIÈGE

•2

Décembre 2011

•8

•1—327 Bordeaux

•3 •7

•2—646 Grenoble •3—312 Lille •4—495 Nancy

•4

•5—604 Paris – Rocquencourt •6—678 Rennes •7—458 Saclay

•5

•6

•8—567 Sophia Antipolis

•9 —264 Siège

4351 1153 610 c’est l’effectif global d’Inria.

•6 •1

CATÉGORIES D’ACTIVITÉ

•5

(Personnel scientifique 68 % - Personnel de soutien et de support 32 %)

•1—1 415 chercheurs et enseignants-chercheurs •2—258 post-doctorants •3—1 282 doctorants

•4 •2 •3

•4—827 ITA

recrutements effectués.

stagiaires de fin d’études accueillis.

•5—546 ingénieurs contractuels •6—23 autres

73

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Inria — Rapport annuel 2011

Personnels NATIONALITÉS ÉTRANGÈRES

•14 •1 •12

Décembre 2011

•13

• 1 — 253 Europe (UE) • 2 — 39 Europe (autres) • 3 — 38 Proche-Orient • 4 — 33 Maghreb (hors Tunisie) • 5 — 49 Tunisie • 6 — 35 Afrique (hors Maghreb) • 7 — 63 Amérique du Sud • 8 — 19 Amérique centrale et Mexique • 9 — 28 États-Unis et Canada •10 — 7 Australie et Nouvelle-Zélande •11— 43 Chine •12 — 10 Corée du Sud, Japon et Taïwan •13 — 57 Sous-continent indien •14 — 24 Sud-Est asiatique (principalement Vietnam)

•11

•10

•9 •8 •7

•2

•6 •5

•4

•3

117

CHERCHEURS TITULAIRES PAR TRANCHE D’ÂGE Décembre 2011

97

94

• — Hommes

• — Femmes

6

17

8

2

24 à 29 ans

30 à 35 ans

•8

36 à 41 ans

42 à 47 ans

•5

•4

60 à 65 ans

Décembre 2011

•3 •6

54 à 59 ans

DOCTORANTS (TOUS FINANCEMENTS) PAR CENTRE

•1 •2

•7

3 48 à 53 ans

• • • • • • • •

personnels de nationalité étrangère rémunérés par Inria.

43,6 43,7

ans

c’est l’âge moyen des ingénieurs et techniciens administratifs (ITA).

32 22

698

ans

46

15

nationalités étrangères représentées.

c’est l’âge moyen des chercheurs titulaires Inria.

62

18

77

1 — 107 Bordeaux 2 — 84 Lille 3 — 140 Nancy 4 — 207 Grenoble 5 — 240 Rennes 6 — 179 Paris-Rocquencourt 7 — 153 Saclay 8 — 172 Sophia Antipolis

27

ans

c’est l’âge moyen des doctorants.

1282 doctorants dans les équipes de recherche, dont 22 % de femmes.

74

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Bilan Faits & chiffres

Équipes-projets actives en 2011 ALGORITHMIQUE, PROGRAMMATION, LOGICIELS ET ARCHITECTURES Algorithmique, calcul certifié et cryptographie Algorithms Algorithmes. Paris – Rocquencourt. Bruno Salvy. Arenaire (3, 11, 21) Arithmétique des ordinateurs. Grenoble – Rhône-Alpes. Florent de Dinechin. Caramel (3, 25) Cryptologie, arithmétique : matériel et logiciel. Nancy – Grand Est. Pierrick Gaudry. Cascade (3, 12) Conception et analyse de systèmes pour la confidentialité et l’authentification de données et d’entités. Paris – Rocquencourt. David Pointcheval. Galaad (3, 38) Géométrie, algèbre, algorithmes. Sophia Antipolis – Méditerranée. Bernard Mourrain.

Vegas (3, 25) Algorithmes géométriques effectifs pour la visibilité et les surfaces. Nancy – Grand Est. Sylvain Lazard.

Gallium Langages de programmation, types, compilation et preuves. Paris – Rocquencourt. Xavier Leroy.

Alf (3, 43) La loi d’Amdahl est pour toujours. Rennes – Bretagne Atlantique. André Seznec.

Marelle Mathématiques, raisonnement et logiciel. Sophia Antipolis – Méditerranée. Yves Bertot.

Cairn (3, 10, 43) Systèmes sur puce reconfigurables : architectures, algorithmes et compilation. Rennes – Bretagne Atlantique. Olivier Sentieys.

Mexico (3, 10) Modeling and exploitation of interaction and concurrency. Saclay – Île-de-France. Stefan Haar.

Compsys (3, 11, 21) Compilation et systèmes embarqués de calcul. Grenoble – Rhône-Alpes. Alain Darte.

Moscova Mobilité, sécurité, concurrence, vérification et analyse. Paris – Rocquencourt. Jean-Jacques Lévy.

Programmation, vérification et preuves

Pareo (3, 25) Îlots formels : fondements et applications. Nancy – Grand Est. Pierre-Étienne Moreau.

Abstraction (3, 12) Interprétation abstraite et analyse statique. Paris – Rocquencourt. Patrick Cousot. Ateams (1) Analyse et transformation à base des compositions fidèles des outils. Lille – Nord Europe. Paul Klint.

Lfant (3, 23) Théorie algorithmique des nombres rapide et flexible. Bordeaux – Sud-Ouest. Andreas Enge.

Carte (3, 25) Théorie des calculs adverses, et sécurité. Nancy – Grand Est. Jean-Yves Marion.

Salsa (3, 41) Résolution de systèmes algébriques et applications. Paris – Rocquencourt. Jean-Charles Faugère.

Cassis (3, 24, 25) Combinaison d’approches pour la sécurité des systèmes infinis. Nancy – Grand Est. Michaël Rusinowitch.

Tanc (3, 13) Théorie algorithmique des nombres pour la cryptologie.

Contraintes Programmation par contraintes. Paris – Rocquencourt. François Fages.

Architecture et compilation

Geometrica (3, 10, 38) Calcul géométrique. Saclay – Île-de-France et Sophia Antipolis – Méditerranée. Jean-Daniel Boissonnat.

Secret Sécurité, cryptologie et transmissions. Paris – Rocquencourt. Anne Canteaut.

transactions. Saclay – Île-de-France. Catuscia Palamidessi.

Saclay – Île-de-France. Daniel Augot.

Parsifal (3, 13) Recherche de preuve et raisonnement sur des spécifications logiques. Saclay – Île-deFrance. Dale Miller. PI.R2 (3, 31) Conception, étude et implémentation de langages pour les preuves et les programmes. Paris – Rocquencourt. Pierre-Louis Curien. Proval (3, 40) Preuve de programmes. Saclay – Îlede-France. Christine Paulin. Secsi (3, 10) Sécurité des systèmes d’information. Saclay – Île-de-France. Jean Goubault-Larrecq.

Systèmes embarqués et temps réel Aoste (3, 38) Modèles et méthodes pour l’analyse et l’optimisation des systèmes temps réel embarqués. Paris – Rocquencourt et Sophia Antipolis – Méditerranée. Robert de Simone. Dart (3, 33) Apports du parallélisme données au temps réel. Lille – Nord Europe. Jean-Luc Dekeyser. Espresso (3, 43) Environnement de spécification de programmes réactifs synchrones. Rennes – Bretagne Atlantique. Jean-Pierre Talpin. Pop Art (3, 18, 35, 42) Contrôle-commande temps réel sûr. Grenoble – RhôneAlpes. Alain Girault. S4 (3, 43) Synthèse et supervision de systèmes, scénarios. Rennes – Bretagne Atlantique. Benoît Caillaud. Trio (3, 25) Temps réel et interopérabilité. Nancy – Grand Est. Nicolas Navet. Vasy (3, 18, 35) Validation de systèmes, recherche et application. Grenoble – Rhône-Alpes. Hubert Garavel. Vertecs Modèles et techniques de vérification appliqués au test et au contrôle de systèmes réactifs. Rennes – Bretagne Atlantique. Thierry Jéron.

TASC (3, 6, 37) Theory, algorithms and systems for constraints. Rennes – Bretagne Atlantique. Nicolas Beldiceanu.

Celtique (3, 10, 43) Certification de logiciel par analyse sémantique. Rennes – Bretagne Atlantique. Thomas Jensen.

Typical (3, 13) Types, logique et calcul. Saclay – Îlede-France. Benjamin Werner.

Comete (3, 13) Concurrence, mobilité et

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Inria — Rapport annuel 2011

Équipes-projets actives en 2011 MATHÉMATIQUES APPLIQUÉES, CALCUL ET SIMULATION Modèles et méthodes stochastiques Alea (3, 23) Algorithmes d’apprentissage évolutionnaires avancés. Bordeaux – Sud-Ouest. Pierre Del Moral. Aspi (3, 34, 43) Applications statistiques des systèmes de particules en interaction. Rennes – Bretagne Atlantique. François Le Gland. CQFD (3, 23) Contrôle de qualité et fiabilité dynamique. Bordeaux – Sud-Ouest. François Dufour. Mathfi (3, 7, 39) Mathématiques financières. Paris – Rocquencourt. Agnès Sulem. Regularity* (4) Modélisation probabiliste de la régularité et application à la gestion des incertitudes. Saclay – Île-de-France. Jacques Lévy-Véhel. Tosca (3, 25) Simuler et calibrer des modèles stochastiques. Nancy – Grand Est et Sophia Antipolis – Méditerranée. Denis Talay.

non réguliers. Grenoble – Rhône-Alpes. Bernard Brogliato. Commands (3, 9, 13) Contrôle, optimisation, modèles, méthodes et applications pour les systèmes dynamiques non linéaires. Saclay – Île-de-France. Frédéric Bonnans. Corida (3, 25) Contrôle robuste infini dimensionnel et applications. Nancy – Grand Est. Marius Tucsnak. Maxplus (3, 13) Algèbres max-plus et mathématiques de la décision. Saclay – Île-de-France. Stéphane Gaubert. Necs (3, 18, 35) Systèmes commandés en réseau. Grenoble – Rhône-Alpes. Carlos Canudas de Wit.

Modélisation, simulation et analyse numérique Calvi (3, 25, 28) Calcul scientifique et visualisation. Nancy – Grand Est. Éric Sonnendrücker. Concha (3, 26) Complex flow simulation codes based on high-order and adaptive methods. Bordeaux – Sud-Ouest. Roland Becker. Défi (3, 13) Détermination de formes et identification. Saclay – Île-de-France. Houssem Haddar.

Modélisation, optimisation et contrôle de systèmes dynamiques

Gamma3 (29) Génération automatique de maillages et méthodes avancées. Paris – Rocquencourt. Paul-Louis George.

Apics Analyse et problèmes inverses pour le contrôle et le signal. Sophia Antipolis – Méditerranée. Laurent Baratchart.

Ipso (3, 10, 43) Méthodes numériques préservant les invariants. Rennes – Bretagne Atlantique. Philippe Chartier.

Bipop (3, 18, 35, 42) Modélisation, simulation, commande et optimisation des systèmes dynamiques

MC2 (3, 23) Modélisation, contrôle et calcul. Bordeaux – Sud-Ouest. Thierry Colin. Micmac (7) Méthodes et

ingénierie du calcul multi-échelle de l’atome au continuum. Paris – Rocquencourt. Claude Le Bris. Nachos (3, 38) Modélisation numérique et calcul intensif pour des problèmes d’évolution en domaines complexes et milieux hétérogènes. Sophia Antipolis – Méditerranée. Stéphane Lanteri. Opale (3, 38) Optimisation et contrôle, algorithmiques numériques et intégration de systèmes complexes multidisciplinaires régis par des EDP. Grenoble – RhôneAlpes et Sophia Antipolis – Méditerranée. Jean-Antoine Désidéri. Poems (3, 9) Propagation des ondes : étude mathématique et simulation. Paris – Rocquencourt. Patrick Joly. Simpaf (3, 33) Simulation et modèles pour les particules et les fluides. Lille – Nord Europe. Antoine Gloria. Smash (3, 27) Simulation, modélisation, analyse de systèmes hétérogènes. Sophia Antipolis – Méditerranée. Richard Saurel. Tropics Transformations et outils informatiques pour le calcul scientifique. Sophia Antipolis – Méditerranée. Laurent Hascoët.

Optimisation, apprentissage et méthodes statistiques Classic (3, 12) Computational learning, aggregation, supervised statistical, inference and classification. Paris – Rocquencourt. Olivier Catoni. Dolphin (3, 33) Optimisation multicritère

parallèle coopérative. Lille – Nord Europe. El-Ghazali Talbi. Geostat Géométrie et statistiques dans les données d’acquisition. Bordeaux – Sud-Ouest. Hussein Yahia. Mistis (3, 18, 35) Modélisation et inférence de phénomènes aléatoires complexes et structures. Grenoble – Rhône-Alpes. Florence Forbes. Realopt (3, 8, 23) Reformulations et algorithmes pour l’optimisation combinatoire. Bordeaux – Sud-Ouest. François Vanderbeck. Select (3, 40) Sélection de modèles en apprentissage statistique. Saclay – Île-de-France. Pascal Massart. Sequel (3, 5, 20, 33) Sequential learning. Lille – Nord Europe. Philippe Preux. Sierra (3, 12) Apprentissage statistique et parcimonie. Paris – Rocquencourt. Francis Bach. Tao (3, 40) Thème apprentissage et optimisation. Saclay – Île-de-France. Marc Schoenauer.

PERCEPTION, COGNITION, INTERACTION Interaction et visualisation Alice (3, 25) Géométrie et lumière. Nancy – Grand Est. Bruno Lévy. Artis (3, 18, 35) Acquisition, représentation et transformations pour l’image de synthèse. Grenoble – Rhône-Alpes. Nicolas Holzschuch. Aviz Analyse visuelle. Saclay – Île-de-France. Jean-Daniel Fekete.

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Bilan Faits & chiffres

Évasion (3, 18, 35) Environnements virtuels pour l’animation et la synthèse d’images d’objets naturels. Grenoble – RhôneAlpes. Marie-Paule Cani. In-situ (3, 40) Interaction située. Saclay – Île-deFrance. Emmanuel Pietriga. Iparla (3, 8, 23) Visualisation et manipulation de données complexes sur terminaux mobiles communicants. Bordeaux – Sud-Ouest. Christophe Schlick. Mint* (3, 33) Méthodes et outils pour l’interaction à gestes. Lille – Nord Europe. Laurent Grisoni. Reves Rendu et environnements virtuels sonorisés. Sophia Antipolis – Méditerranée. George Drettakis.

Langue, parole et audio Alpage (31) Analyse linguistique profonde à grande échelle. Paris – Rocquencourt. Laurence Danlos.

Représentation et traitement des données et des connaissances

Smis (3, 30) Systèmes d’information sécurisés et mobiles. Paris – Rocquencourt. Philippe Pucheral.

Axis Conception, analyse et amélioration de systèmes d’informations dirigées par les usages. Paris – Rocquencourt et Sophia Antipolis – Méditerranée. Brigitte Trousse.

Wam (3, 18, 35, 42) Web, adaptation et multimédia. Grenoble – Rhône-Alpes. Vincent Quint.

Dahu (3, 10) Vérification en bases de données. Saclay Île-de-France. Luc Ségoufin.

Robotique

Dream (3, 17, 43) Diagnostic, recommandation d’actions et modélisation. Rennes – Bretagne Atlantique. Marie-Odile Cordier. Edelweiss Échanges, documents, extraction, langages, Web, ergonomie, interactions, sémantique, serveurs. Sophia Antipolis – Méditerranée. Olivier Corby.

Graphik (3, 14, 32) Représentation de connaissances et raisonnements à base de graphes. Sophia Antipolis – Méditerranée. Marie-Laure Mugnier.

Parole (3, 25) Analyse, perception et reconnaissance de la parole. Nancy – Grand Est. Yves Laprie.

Gravite (3, 8, 23) Visualisation et exploration interactive de graphes. Bordeaux – Sud-Ouest. Guy Mélançon.

Signes (3, 8, 23) Signes linguistiques, grammaire et sens : algorithmique logique de la langue. Bordeaux – Sud-Ouest. Christian Retoré.

Maia (3, 25) Machine intelligente et autonome. Nancy – Grand Est. François Charpillet.

Arobas Robotique avancée et systèmes autonomes. Sophia Antipolis – Méditerranée. Patrick Rives. Coprin (7) Contraintes, optimisation et résolution par intervalles. Sophia Antipolis – Méditerranée. Jean-Pierre Merlet. E-Motion (3, 18, 35, 42) Géométrie et probabilité pour le mouvement et l’action. Grenoble – RhôneAlpes. Christian Laugier.

Exmo (3, 18, 35, 42) Échanges de connaissance structurée médiatisés par ordinateur. Grenoble – Rhône-Alpes. Jérôme Euzenat.

Metiss (3, 43) Modélisation et expérimentation pour le traitement des informations et des signaux sonores. Rennes – Bretagne Atlantique. Frédéric Bimbot.

Talaris (3, 25) Traitement automatique des langues : représentation, inférence et sémantique. Nancy – Grand Est. Claire Gardent.

connaissances, raisonnements. Nancy – Grand Est. Amedeo Napoli.

Flowers (9) Interactions, exploration et apprentissage en robotique développementale et sociale. Bordeaux – SudOuest. Pierre-Yves Oudeyer. Imara Informatique, mathématiques et automatique pour la route automatisée. Paris – Rocquencourt. Fawzi Nashashibi. Lagadic (3, 43) Asservissement visuel en robotique, vision et animation. Rennes – Bretagne Atlantique. François Chaumette.

Vision, perception et interprétation multimédia

Mostrare (3, 20, 33) Modèles de structures arborescentes, apprentissage et extraction d’information. Lille – Nord Europe. Joachim Niehren.

Ariana (3, 38) Problèmes inverses en observation de la Terre et cartographie. Sophia Antipolis – Méditerranée. Josiane Zerubia.

Orpailleur (3, 25) Représentation de

Imedia Images et multimédia : indexation, navigation et recherche. Paris – Rocquencourt. Anne Verroust. Lear (3, 18) Apprentissage et reconnaissance en vision par ordinateur. Grenoble – Rhône-Alpes. Cordelia Schmid. Magrit (3, 25) Augmentation visuelle d’environnements complexes. Nancy – Grand Est. Marie-Odile Berger. Perception (3, 18, 35) Interprétation et modélisation d’images et de vidéos. Grenoble – Rhône-Alpes. Radu Horaud. Prima (3, 18, 35) Perception, reconnaissance et intégration pour la modélisation des activités. Grenoble – Rhône-Alpes. James Crowley. Pulsar Système de perception, d’interprétation et d’apprentissage pour la reconnaissance d’activités. Sophia Antipolis – Méditerranée. François Brémond. Sirocco* (3, 43) Analysis representation, compression and communication of visual data. Rennes – Bretagne Atlantique. Christine Guillemot. Temics (3, 43) Traitement, modélisation et communication d’images numériques. Rennes – Bretagne Atlantique. Christine Guillemot. Texmex (3, 17, 43) Techniques d’exploitation des données multimédias. Rennes – Bretagne Atlantique. Patrick Gros. Willow (3, 12) Modèles de la reconnaissance visuelle d’objets et de scènes. Paris – Rocquencourt. Jean Ponce.

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Inria — Rapport annuel 2011

Équipes-projets actives en 2011 RÉSEAUX, SYSTÈMES ET SERVICES, CALCUL DISTRIBUÉ Calcul distribué et applications à très haute performance Algorille (3, 25) Algorithmes pour la grille. Nancy – Grand Est. Jens Gustedt. Cepage (3, 8, 23) Chercher et essaimer dans les plateformes à grande échelle. Bordeaux – SudOuest. Olivier Beaumont. Graal (3, 11, 21) Algorithmique et ordonnancement pour plateformes hétérogènes distribuées. Grenoble – Rhône-Alpes. Frédéric Vivien. Grand-Large (3, 33, 40) Calcul parallèle et distribué à grande échelle. Saclay – Île-de-France. Brigitte Rozoy. Hiepacs (3, 23) Algorithmes parallèles hautement scalables pour les simulations numériques frontières. Bordeaux – Sud-Ouest. Luc Giraud. Mescal (3, 18, 35) Intergiciel, passage à l’échelle. Grenoble – RhôneAlpes. Bruno Gaujal.

d’interopérabilité et de performances de réseaux. Rennes – Bretagne Atlantique. Gerardo Rubino. Distribcom (3, 10, 43) Algorithmes itératifs et distribués pour la gestion de systèmes de télécommunications. Rennes – Bretagne Atlantique. Albert Benveniste. Gang (3, 31) Réseaux, graphes et algorithmes. Paris – Rocquencourt. Laurent Viennot. Hipercom (3, 13, 40) Communication hautes performances. Paris – Rocquencourt et Saclay – Île-de-France. Pascale Minet. Madynes (3, 25) Supervision des réseaux et services dynamiques. Nancy – Grand Est. Olivier Festor. Maestro (32) Modèles pour l’analyse des performances et le contrôle des réseaux. Sophia Antipolis – Méditerranée. Philippe Nain. Mascotte (3, 38) Méthodes algorithmiques, simulation, combinatoire et optimisation des télécommunications. Sophia Antipolis – Méditerranée. David Coudert.

Systèmes et services distribués Aces (3, 43) Informatique diffuse et systèmes embarqués. Rennes Bretagne Atlantique. Michel Banâtre. Adam (3, 33) Adaptive distributed applications and middleware. Lille – Nord Europe. Laurence Duchien. Adept (3, 43) Algorithmes pour des systèmes dynamiques sûrs. Rennes – Bretagne Atlantique. Michel Hurfin. Arles Architectures logicielles et systèmes distribués. Paris – Rocquencourt. Valérie Issarny. Asap (3, 17, 43) As scalable as possible : fondements des systèmes large échelle dynamiques. Rennes – Bretagne Atlantique. Anne-Marie Kermarrec. Ascola (3, 6) Langages d’aspects et de composition. Rennes – Bretagne Atlantique. Mario Sudholt. Cidre (19) Confidentialité, intégrité, disponibilité et répartition. Rennes – Bretagne Atlantique. Ludovic Mé.

Planete Protocoles et applications pour l’Internet. Grenoble – Rhône-Alpes et Sophia Antipolis – Méditerranée. Walid Dabbous.

Focus (22) Foundations of component-based ubiquitous systems. Sophia Antipolis – Méditerranée. David Sangiorgi.

Rap Réseaux, algorithmes et probabilités. Paris – Rocquencourt. Philippe Robert.

Indes Programmation diffuse et sécurisée. Sophia Antipolis – Méditerranée. Manuel Serrano.

Runtime (3, 8, 23) Supports exécutifs performants pour architectures parallèles. Bordeaux – Sud-Ouest. Raymond Namyst.

Reso (3, 11, 21) Protocoles et logiciels optimisés pour réseaux très haut débit. Grenoble – Rhône-Alpes. Paulo Goncalves.

Réseaux et télécommunications

Trec (3, 12) Théorie des réseaux et communications. Paris – Rocquencourt. François Baccelli.

Myriads* (17, 43) Conception et mise en œuvre de systèmes distribués autonomes. Rennes – Bretagne Atlantique. Christine Morin.

Moais (3, 18, 35) Multiprogrammation et ordonnancement pour les applications interactives de simulation. Grenoble – Rhône-Alpes. Jean-Louis Roch.

Dionysos (3, 43) Analyse de sûreté de fonctionnement,

Phoenix (3, 8, 23) Technologie des langages de programmation pour les services de communication. Bordeaux – Sud-Ouest. Charles Consel. Pops (3, 33) Système et réseau pour petits objets portables et sécurisés. Lille – Nord Europe. Nathalie Mitton. Regal (3, 41) Répartition et gestion d’applications à large échelle. Paris – Rocquencourt. Pierre Sens. Rmod (3, 33) Analyses et construction de langage pour l’évolution d’applications orientées objet. Lille – Nord Europe. Stéphane Ducasse. Sardes (3, 18, 35, 42) Architecture de systèmes réflexifs pour les environnements distribués. Grenoble – Rhône-Alpes. Jean-Bernard Stefani. Triskell (3, 17, 43) Construction fiable et efficace d’applications par assemblage de composants logiciels. Rennes – Bretagne Atlantique. Benoît Baudry.

Oasis (3, 38) Objets actifs, sémantique, Internet et sécurité. Sophia Antipolis – Méditerranée. Éric Madelaine.

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Bilan Faits & chiffres

STIC POUR LES SCIENCES DE LA VIE ET DE L’ENVIRONNEMENT Biologie numérique et bio-informatique ABS Algorithmes et biologie structurale. Sophia Antipolis – Méditerranée. Frédéric Cazals. Amib (3, 40) Algorithmes et modèles pour la biologie intégrative. Saclay – Île-deFrance. Mireille Régnier. Bonsai (3, 33) Bioinformatics and sequence analysis. Lille – Nord Europe. Hélène Touzet. Ibis (35) Modélisation, simulation, analyse expérimentale et contrôle de réseaux de régulation bactériens. Grenoble – Rhône-Alpes. Hidde de Jong. Magnome (3, 23) Models and algorithms for the genome. Bordeaux – SudOuest. David Sherman. Symbiose (3, 43) Systèmes et modèles biologiques, bio-informatique et séquences. Rennes – Bretagne Atlantique. Dominique Lavenier.

Images, modèles et algorithmes pour la médecine et les neurosciences Asclepios Analyse et simulation d’images biomédicales. Sophia Antipolis – Méditerranée. Nicholas Ayache. Athena Imagerie computationnelle du système nerveux central. Sophia Antipolis – Méditerranée. Rachid Deriche. Cortex (3, 25) Intelligence neuromimétique. Nancy – Grand Est. Frédéric Alexandre.

Demar (3, 32, 36) Déambulation et mouvement artificiel. Sophia Antipolis – Méditerranée. David Guiraud.

Moise (3, 18, 35) Modélisation, observations, identification en sciences de l’environnement. Grenoble – Rhône-Alpes. Éric Blayo.

Macs Modélisation, analyse et contrôle pour le calcul des structures. Paris – Rocquencourt. Dominique Chapelle.

Neuromathcomp (3, 12, 38) Neuroscience mathématique et computationnelle. Paris – Rocquencourt et Sophia Antipolis – Méditerranée. Olivier Faugeras.

Pomdapi* Modélisation pour l’environnement, optimisation et modèles de programmation. Paris – Rocquencourt. Jérôme Jaffré.

Masaie (3, 25) Outils et modèles de théorie du contrôle non linéaire pour l’épidémiologie et l’immunologie. Nancy – Grand Est. Gauthier Sallet.

Sage (3, 43) Simulations et algorithmes sur des grilles de calcul appliqués à l’environnement. Rennes – Bretagne Atlantique. Jocelyne Erhel.

Modemic* (14) Modélisation et optimisation des dynamiques des écosystèmes microbiens. Sophia Antipolis – Méditerranée. Alain Rapaport.

Observation, modélisation et commande pour le vivant

Numed (3, 11, 21) Modélisation numérique en médecine. Grenoble – Rhône-Alpes. Emmanuel Grenier.

Anubis (3, 23) Outils de l’automatique pour le calcul scientifique, modèles et méthodes en biomathématiques. Bordeaux – Sud-Ouest. Jacques Henry.

Reo (3, 41) Simulation numérique d’écoulements biologiques. Paris – Rocquencourt. Jean-Frédéric Gerbeau.

Parietal Modélisation de la structure, du fonctionnement et de la variabilité du cerveau à partir d’IRM à haut champ. Saclay – Île-deFrance. Bertrand Thirion. Shacra* (3, 33) Simulation in healthcare using computer research advances. Lille – Nord Europe et Nancy – Grand Est. Stéphane Cotin. Visages (3, 15, 43) Vision, action et gestion d’informations en santé. Rennes – Bretagne Atlantique. Christian Barillot.

Observation et modélisation pour les sciences de l’environnement

Bang (3, 41) Analyse numérique de modèles non linéaires pour la bio et géophysique. Paris – Rocquencourt. Benoît Perthame.

Clime (7) Couplage de la donnée environnementale et des modèles de simulation numérique pour une intégration logicielle. Paris – Rocquencourt. Isabelle Herlin.

Bigs (3, 25) Biologie, génétique et statistiques. Nancy – Grand Est. Samy Tindel. Biocore (14) Biological control of artificial ecosystems. Sophia Antipolis – Méditerranée. Jean-Luc Gouzé.

Estime Estimation de paramètres et modélisation en milieu hétérogène. Paris – Rocquencourt. Jérôme Jaffré.

Sisyphe Signaux et systèmes en physiologie et ingénierie. Paris – Rocquencourt. Michel Sorine. Virtual Plants (14, 2) Modélisation de la morphogenèse des plantes à différentes échelles, des gènes aux phénotypes. Sophia Antipolis – Méditerranée. Christophe Godin. * Équipes en cours de création en 2011 et créées au 1er janvier 2012.

Digiplante (2, 4) Modélisation de la croissance et de l’architecture des plantes. Saclay – Île-de-France. Paul-Henry Cournède.

Fluminance (16) Analyse, description et contrôle d’écoulements fluides à partir de séquences d’images. Rennes – Bretagne Atlantique. Étienne Mémin.

Dracula (3, 21) Modélisation multi-échelle des dynamiques cellulaires : application à l’hématopoïèse. Grenoble – Rhône-Alpes. Mostafa Adimy.

Magique-3D (3, 26) Modélisation avancée en géophysique 3D. Bordeaux – Sud-Ouest. Hélène Barucq.

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Inria — Rapport annuel 2011

Partenaires académiques d’Inria 1. Centrum Wiskunde & Informatica 2. Cirad 3. CNRS 4. École centrale 5. École centrale de Lille 6. École des mines de Nantes 7. École des ponts ParisTech 8. École nationale supérieure d’électronique, d’informatique et de radiocommunications de Bordeaux 9. École nationale supérieure de techniques avancées 10. École normale supérieure de Cachan 11. École normale supérieure de Lyon 12. École normale supérieure de Paris 13. École polytechnique 14. Inra 15. Inserm

16. Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture 17. Institut national des sciences appliquées de Rennes 18. Institut polytechnique de Grenoble 19. Supélec (Rennes) 20. Université Charlesde-Gaulle (Lille 3) 21. Université ClaudeBernard (Lyon 1) 22. Université de Bologne (Italie) 23. Université de Bordeaux

30. Université de Versailles – SaintQuentin-en-Yvelines 31. Université DenisDiderot (Paris 7) 32. Université des sciences et techniques du Languedoc (Montpellier 2) 33. Université des sciences et technologies de Lille (Lille 1) 34. Université de Haute Bretagne (Rennes 2) 35. Université JosephFourier (Grenoble 1) 36. Université de Montpellier 1 37. Université de Nantes

24. Université de Franche-Comté

38. Université de Nice – Sophia Antipolis

25. Université de Lorraine

39. Université Paris-Est Marne-la-Vallée

26. Université de Pau et des Pays de l’Adour

40. Université Paris-Sud (Paris 11)

27. Université de Provence

41. Université Pierre-etMarie-Curie (Paris 6)

28. Université de Strasbourg

42. Université PierreMendes-France (Grenoble 2)

29. Université de technologie de Troyes

43. Université Rennes 1

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Bilan Faits & chiffres

Équipe de direction

Michel Cosnard Antoine Petit PrésidentDirecteur directeur général général adjoint

Nozha Boujemaa Centre de recherche Saclay – Île-de-France

Karl Tombre Centre de recherche Nancy – Grand Est

Bertrand Braunschweig Centre de recherche Rennes – Bretagne Atlantique

Marie-Laure Inisan-Ehret Agence comptable

Hervé Mathieu

Paul Jolie

Claude Kirchner

Chris Hankin

Gérard Berry

Délégué général à l’administration des ressources et des services

Délégué général à l’administration des ressources et des services

Délégué général à la recherche et au transfert pour l’innovation

Président du conseil scientifique

Président de la commission d’évaluation

jusqu’en mars 2012

depuis mars 2012

Gérard Giraudon

Isabelle Ryl

François Sillion

David Simplot-Ryl Isabelle Terrasse

Centre de recherche Sophia Antipolis – Méditerranée

Centre de recherche Paris – Rocquencourt

Centre de recherche Grenoble – Rhône-Alpes

Centre de recherche Lille – Nord Europe

Centre de recherche Bordeaux – Sud-Ouest

Laurent Stencel

Jean-Pierre Banâtre

Pascal Guitton

Hélène Kirchner

Bruno Sportisse

Direction de la recherche

Direction des relations internationales

Direction du transfert et de l’innovation

Muriel Sinanidès

Renaud de Vernejoul

Direction de la communication

Direction des partenariats européens

Stéphane Ubeda

Luc d’Archimbaud Laurent Azoulay

Éric Gautrin

Direction du développement technologique

Direction des affaires administratives, financières et patrimoniales

Direction des affaires administratives, financières et patrimoniales

jusqu’en février 2012

depuis mars 2012

Direction Direction des systèmes des ressources d’information, humaines des infrastructures et des services informatiques

Délégation à l’administration du siège

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Inria — Rapport annuel 2011

Conseil d’administration Président

Membres nommés

Membres élus

Michel Cosnard, président-directeur général d’Inria

Jean-Luc Beylat, président d’AlcatelLucent Bell Labs France

Représentants des personnels scientifiques, ingénieurs et techniciens

Membre de droit Alain Fuchs, présidentdirecteur général du CNRS

Représentants de l’État Marc Bellœil, chargé de mission, département organismes spécialisés, DGRI (Recherche) Grégory Cazalet, chef du bureau 3 (Mires), Direction du budget Cécile Dubarry, chef du service des technologies de l’information et de la communication, DGCIS (Télécommunications) Éric Grégoire, conseiller scientifique de formation, DGESIP (Enseignement supérieur)

Bernard Jarry-Lacombe, secrétaire national CFDT cadres Marie-Noëlle JégoLaveissière, directrice recherche et développement, Orange Labs Gilles Le Calvez, directeur recherche et développement du Groupe Valeo Jean-Yves Mérindol, président de l’École normale supérieure de Cachan Luc Pabœuf, président du CESR d’Aquitaine

Lisette Calderan, Jocelyne Erhel, Laurent Pierron, Serge Steer

Voix consultatives Chris Hankin, président du conseil scientifique Antoine Petit, directeur général adjoint d’Inria Malika Moha, contrôleur général Marie-Laure InisanErhet, agent comptable d’Inria

Laure Reinhart, directrice générale déléguée, Oséo et Oséo Innovation Gérard Roucairol, président de l’association Ter@tec

Donatienne Hissard, sous-directrice des échanges scientifiques et de la recherche (Affaires étrangères) Christine Marteau, responsable du pôle télécommunications, DGA (Défense) Franck Tarrier, chef du bureau du logiciel, DGCIS (Industrie)

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Bilan Faits & chiffres

Conseil scientifique Président Chris Hankin, professeur de sciences informatiques (Imperial College), directeur de l’Institute for Security Science and Technology

Membres nommés

University of Leuven (KUL)

« technologies, services, qualité et innovation » (Bouygues Telecom)

François Bichet, responsable de la stratégie technologique (Dassault Systèmes)

Claudine Medigue, responsable du laboratoire d’analyses bio-informatiques pour la génomique et le métabolisme (LABGeM)

Jacques Blanc-Talon, responsable du domaine scientifique « ingénierie de l’information et robotique » (DGA)

Yann Barbaux, vice-président, directeur exécutif des centres de recherche technologique (EADS)

Lucas Cardelli, principal researcher (MSR Cambridge)

Yolande Berbers, professeur, Katholic

Yves Caseau, directeur général adjoint

Chahab Nastar, vice-président de la recherche en business intelligence (SAP)

Olivier Pironneau, professeur d’analyse numérique (université Pierre-et-Marie-Curie)

Élus chercheurs Albert Cohen, André Seznec, Luc Segoufin

Élus ingénieurs, techniciens Christine Leininger

Jean-Pierre Panziera, directeur de l’ingénierie (Bull HPC)

Commission d’évaluation Président Gérard Berry, directeur de recherche d’Inria

Vice-présidente Hélène Barucq, directeur de recherche d’Inria

Nommés externes Didier Berthoumieux, Alcatel Lucent François Bourdoncle, Exalead Anne Doucet, université Paris 6

Jacques Droulez, Collège de France, CNRS Shérif Makram, Philips Éric Moulines, Telecom ParisTech Laurence Nigay, université JosephFourier Xavier Vigouroux, Bull HPC

Patrick Gros Sylvain Petitjean Marc Schoenauer Denis Talay

Bruno Sericola Monique TeillaudDevillers Emmanuel Thomé

Élus chercheurs

Élus ingénieurs, techniciens

Sylvie Boldo Liliana Cucu-Grosjean Julien Diaz Nicolas Holzschuch Gia-Toan Nguyen Marc Pouzet Antoine Rousseau Mathias Rousset Nicolas Sendrier

Nommés internes Olivier Beaumont Stéphane Ducasse Alain Girault Jean-Frédéric Gerbeau

Patricia Bournai Florian Dufour Edmonde Duteurtre Roger Pissard Gibollet

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www.inria.fr Suivez-nous sur : • twitter.com/inria • youtube.com/inriachannel

• Les pages signalées par la pastille ci-contre sont interactives ! Photographiez l’image avec l’application Pixee pour accéder aux contenus en ligne. Pixee est une application gratuite disponible sur iPhone, Android et Blackberry. • Comment ça marche ? Les téléphones mobiles sont équipés d’une caméra embarquée pour prendre des photos… mais pas seulement. Des formules mathématiques récemment inventées au sein d’Inria permettent aux téléphones d’appréhender le contenu des images, comme le fait notre cerveau. Le téléphone compare alors l’image capturée à plusieurs milliers d’images pour retrouver la plus proche et nous délivrer les informations qui lui sont associées. À vous de jouer ! • L’application mobile Pixee est éditée par la société MILPIX, SA créée en 2007. Plus d'informations sur pixee.com et milpix.com 3DJHDXJPHQWpH

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La recherche au cœur du débat

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Le numérique au cœur de la vie

Comme l’ont fait hier l’imprimerie, le téléphone ou le chemin de fer, le numérique modifie profondément nos foyers, nos entreprises, nos industries, nos écoles, en démultipliant les moyens de communication, en automatisant certaines tâches pour gagner en productivité et en inventant de nouveaux modèles d’échanges.

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L’importance croissante du numérique dans la vie de tous les jours, de manière visible, matérielle, ou invisible et immatérielle, soulève un grand nombre de questions. P. 58 Tous acteurs de la régulation Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de la Cnil.

2011, au cœur d’Inria

P. 61 Un désordre fertile Daniel Kaplan, délégué général de la Fing.

P.18 En chiffres

P. 64 Laissons les chercheurs chercher ! Henri Verdier, président du pôle de compétitivité Cap Digital.

Le paysage de la recherche est en perpétuelle évolution. Les responsables de l’institut et les chercheurs s’expriment sur l’année écoulée. P.19 Stratégie Vue par Michel Cosnard, Claude Kirchner et Hervé Mathieu. P.23 Missions Recherche, partenariats, transfert et rayonnement des sciences du numérique. P.49 Pilotage Les défis de la modernisation, les huit centres de recherche.

• Les pages signalées par la pastille ci-contre sont interactives ! Photographiez l’image avec l’application Pixee pour accéder aux contenus en ligne. Pixee est une application gratuite disponible sur iPhone, Android et BlackBerry. • Comment ça marche ? Les téléphones mobiles sont équipés d’une caméra embarquée pour prendre des photos... mais pas seulement. Des formules mathématiques récemment inventées au sein d’Inria permettent aux téléphones d’appréhender le contenu des images, comme le fait notre cerveau. Le téléphone compare alors l’image capturée à plusieurs milliers d’images pour retrouver la plus proche et nous délivrer les informations qui lui sont associées. À vous de jouer ! 3DJHDXJPHQWpH

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• Réalisation, coordination, iconographie et suivi de réalisation : direction de la communication • Rédaction : Angie (F. Marsiano) et Technoscope (I. Bellin, F. Breton, S. Caulier) • Crédits photos : © INRIA, C. Bachelet (17), M. Bourguet (25, 26, 28, 29, 36, 55), P. Caron (19, 20, 22,24, 35, 36, 46, 55), N. Fagot (5), Kaksonen (28, 30, 31, 32, 33, 34, 36, 44, 53, 55), C. Lebedinsky (28, 45, 54), H. Raguet (8, 25, 27, 42), E. Pietriga (42), V. Poirel (46), J.-M. Ramès (28, 40), H. Robak (46), S. Tetu - La Company (21, 27, 36, 45, 54), C. Tourniaire (11, 37, 39, 40, 41, 51, 61), GettyImages, R. Dautigny, Ph. Eranian • Conception et réalisation : Angie (RAIN011) • ISSN : 1263-2961 • Impression : Graph 2000



Rapport Annuel Inria 2011

2011 RAPPORT ANNUEL Éducation

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