Regard santé TELUS

Richard Osborn,. Directeur associé,. TELUS Capital de ... Pour Doug Roth, chef de la direction stratégique et directeur financier de la Fondation, le partenariat ...
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Regard santé TELUS Octobre 2016

S’atteler à la tâche : financer l’innovation en santé Ce que le gouvernement doit attendre du secteur de la santé numérique

Richard Osborn, Directeur associé, TELUS Capital de risque

Dans le contexte des négociations de l’Accord sur la santé, il va sans dire que l’avenir du financement des soins de santé au Canada passe au premier plan. Les réductions proposées à la hausse annuelle des transferts en santé se heurtent à la forte opposition des provinces et des territoires, particulièrement à l’égard de l’augmentation des coûts et des demandes qu’engendre la population vieillissante. Cela dit, tout n’est pas de mauvais augure. Le fédéral semble montrer un intérêt à « faire les choses autrement » : financer des programmes ciblés qui misent sur des approches novatrices afin de répondre aux enjeux liés aux soins de santé et de redonner des forces au système pancanadien.

Changer le mode de pensée traditionnelle constitue un défi de taille qui nécessite d’analyser le mécanisme de financement des soins de santé. La responsabilisation en matière de financement, qui vise à assurer une meilleure prestation de soins et à améliorer les résultats médicaux, est un élément nouveau sur la scène canadienne. Comme l’a écrit récemment le Globe and Mail : « Au Canada, le débat sur les soins de santé tourne trop souvent autour de l’enveloppe plutôt que de la qualité de la prestation des services, et c’est une des raisons pour lesquelles le système s’est installé dans la médiocrité. »i

Stimuler l’amélioration de la prestation et les résultats en santé Les nouveaux modèles de financement tels que le paiement au résultat, qui comprend les obligations à impact social (OIS), offrent un complément au système public si précieux pour les Canadiens tout en procurant au gouvernement une flexibilité financière désormais indispensable. Le principe du paiement au résultat gagne en attrait en raison de sa capacité à stimuler l’amélioration de la prestation et les résultats en santé des patients. Dans ce deuxième article d’une série en quatre volets, S’atteler à la tâche, TELUS partage sa vision des attentes gouvernementales auxquelles devrait répondre le secteur de la santé numérique. La série montre comment l’industrie privée, en collaboration avec notre système financé sur les fonds publics, peut résoudre certains des problèmes de longue date apparemment insolubles auxquels fait face le secteur canadien de la santé.

L’information pour la vie.

La première obligation à impact social a été émise en 2010 au Royaume-Uni afin de diminuer le taux de récidive d’un groupe de détenus. Depuis, ce modèle ne cesse de susciter l’intérêt et compte plus d’une cinquantaine de projets aux quatre coins du monde, notamment au Royaume-Uni, aux États-Unis et en Israël.

Les projets de paiement au résultat axés sur les soins préventifs peuvent renforcer significativement notre écosystème national de soins de santé.

Les modèles de paiement au résultat financent les coûts initiaux des projets de soins préventifs à l’aide de l’investissement des partenaires afin d’appuyer le soutien gouvernemental tout en permettant d’optimiser les ressources publiques.

Le paiement au résultat n’est pas synonyme de privatisation Les dépenses gouvernementales liées aux soins de santé mettent en grande partie l’accent sur la maladie et les problèmes urgents. Par la force des choses, il en reste bien peu pour garnir l’enveloppe allouée aux initiatives de soins préventifs. Les efforts de paiement au résultat relâchent la pression financière sur les budgets fédéraux, mais ne visent pas la privatisation des soins de santé. En fait, ce mode de financement cible des objectifs établis en collaboration, mesurables et porteurs de réels changements qui misent sur le résultat final plutôt que sur la façon d’y parvenir. Cette approche est favorable à l’innovation de la prestation et à l’implantation de changements à grande incidence. Essentiellement, selon l’Association canadienne des soins de santé, il s’agit là du symbole de «  la création de mesures incitatives qui récompensent la compression des coûts, la valorisation de la qualité et... l’amélioration des résultats pour les patients. »

Une première obligation à impact social pour le système de santé canadien L’un des plus grands organismes de bienfaisance du Canada, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, comprend le pouvoir de transformation des innovations en matière de financement public-privé. En octobre 2016, la Fondation a annoncé l’émission de la première obligation à impact social servant à financer un nouveau programme de prévention de l’hypertension, du jamais vu pour le système de soins de santé canadien. De concert, l’Agence de la santé publique du Canada, le Centre d’investissement d’impact MaRS, Miller Thomson et un certain nombre d’autres investisseurs à motivation sociale, dont TELUS Capital de risque, ont rendu possible l’initiative sur la prévention communautaire de l’hypertension (IPCH).

Le paiement au résultat repose uniquement sur le financement public actuel, aussi épuisé soit-il. Néanmoins, le présent essor du partenariat public-privé permet de pallier les lacunes de certains projets avec l’argent d’investisseurs privés. Cette approche ne date pas d’hier, mais les projets de paiement au résultat axés sur les soins préventifs peuvent renforcer significativement notre écosystème national de soins de santé. Ces modèles financent les coûts initiaux des projets de soins préventifs à l’aide de l’investissement des partenaires afin d’appuyer le soutien gouvernemental tout en permettant d’optimiser les ressources publiques. Les instances publiques paient lorsque les projets atteignent les objectifs, et du coup, le gouvernement se départit du risque lié à un résultat décevant.

De manière générale, les obligations socialement responsables encouragent les œuvres de bienfaisance, les fondations et les investisseurs privés à injecter des fonds de capital-risque au sein de programmes sociaux déterminés. Les bénéfices obtenus en retour sont établis en fonction de la valeur qu’apporte l’initiative de soins préventifs au système de santé.

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Un jalon de l’histoire

Le programme sur l’hypertension de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC est la seconde obligation à impact social émise au Canada, mais il s’agit du premier projet de soins préventifs de ce type à être déployé à grande échelle. Le directeur du Centre d’investissement d’impact MaRS, Adam Jagelewski, qualifie le lancement du programme de « moment charnière » pour les services sociaux canadiens. L’IPCH ouvrirait la porte à une toute nouvelle source de financement pour les fournisseurs du secteur de la santé, un point de vue que partage la Fondation.

Dans le cadre du programme de prévention communautaire de l’hypertension, la sélection et l’inscription des patients préhypertensifs se tiendront au cœur de pharmacies déterminées de Toronto en juin 2017 et de Vancouver au début de 2018. Les participants seront sélectionnés en fonction de leur admissibilité et de leur intérêt. L’inscription est gratuite et le programme s’échelonne sur six mois. Durant cette période, les participants bénéficieront de ressources éducatives portant sur les risques liés à l’hypertension, d’un encadrement actif, de mesures incitatives ainsi que de ressources communautaires et technologiques.

Pour Doug Roth, chef de la direction stratégique et directeur financier de la Fondation, le partenariat public-privé s’avère un outil permettant d’améliorer la santé de la population canadienne tout en laissant place à l’innovation sur le plan du financement. En fait, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC ainsi que l’Agence de la santé publique du Canada ont choisi de cibler la prévention de l’hypertension dans le cadre de cette initiative, car toutes deux sont du même avis : les soins préventifs constituent la solution la plus efficace à la réduction des coûts liés aux soins de santé.

À l’issue du programme, les participants seront invités à exercer un suivi et à effectuer des mesures supplémentaires afin d’attester le succès de l’initiative de prévention et l’amélioration des lectures de leur pression artérielle. Sur une période de deux ans, le programme prévoit trois cohortes comptant plusieurs milliers de Canadiens, ce qui en fait le plus important projet de paiement au résultat du monde.

Le lourd tribut de l’hypertension Chaque année, au Canada, plus de 60 000 personnes succombent à un accident vasculaire cérébral ou à une maladie du cœur, et quelque 350 000 autres sont hospitalisées. Principal facteur de risque d’AVC et de cardiopathie, l’hypertension affecte près de six millions de Canadiens âgés de 20 à 79 ans. On estime que le Canada dépense annuellement plus de 22 milliards de dollars en traitement des affections liées à l’hypertension. Malgré cela, les soins préventifs doivent se contenter des miettes. Particulièrement pour les aînés, l’hypertension est un important facteur de risque cardiovasculaire modifiable, entre autres affections. Un Canadien sur cinq est sur le point ou à risque d’éprouver des problèmes de tension artérielle, un signe précurseur d’hypertension et des affections cardiovasculaires et cérébrovasculaires qui y sont associées. Les recherches démontrent que 50 % des aînés ayant une tension artérielle normale élevée sont susceptibles de souffrir d’hypertension au cours des quatre prochaines années.ii

L’IPCH est une première étape essentielle d’un modèle évolutif qui, au fil du temps, toucherait des centaines de milliers de Canadiens d’un océan à l’autre.

Le partage des risques et des bénéfices Dans le but de financer le coût initial du programme, et sur la base de projets similaires qui ont porté leurs fruits, la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC mobilisera des capitaux provenant d’investisseurs d’impact en santé, auxquels elle versera des montants établis en fonction des paiements reçus de l’Agence de la santé publique du Canada. De la même manière, la somme payée par l’Agence dépend de l’atteinte des objectifs adoptés et du succès du programme, notamment à l’égard du niveau moyen de contrôle de l’hypertension chez l’ensemble des participants.

L’hypertension est un grave problème de santé qui peut être évité en appliquant des mesures préventives efficaces, comme pratiquer davantage d’activité physique, manger mieux et arrêter de fumer. Par conséquent, l’objectif de l’IPCH est de contrecarrer la tendance normale des participants préhypertensifs à développer une hypertension artérielle en apportant des changements salutaires à leur santé.

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L’argent des investisseurs est à risque, car le projet génère un revenu uniquement lorsque les résultats ciblés sont atteints. Un programme qui n’obtient pas les résultats visés, à savoir recruter un nombre suffisant de participants et engendrer une baisse de leur pression artérielle, génère un retour équivalant aux deux tiers du capital investi.

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Plus important encore, un programme fructueux se traduira par une amélioration de la santé des participants et par des économies considérables en aval qui se répercuteront sur l’ensemble du système de santé. À titre de grand investisseur stratégique canadien axé sur le soutien de l’innovation en santé, TELUS Capital de risque s’aligne rigoureusement sur l’approche préventive de l’IPCH. Mobilisant ressources communautaires, partenaires locaux et technologie numérique, l’IPCH constitue une première étape essentielle d’un modèle évolutif qui, au fil du temps, toucherait des centaines de milliers de Canadiens d’un océan à l’autre.

La manière dont TELUS s’attelle à la tâche En tant que partenaire fournisseur de technologies et de solutions en santé au Canada, TELUS travaille sans relâche afin de soutenir l’administration publique et les secteurs de prestation des soins. L’objectif : stimuler ce type d’approches créatives, évolutives et axées sur les résultats en vue d’améliorer le système de soins de santé et surtout, la vie de la population canadienne.

Grâce à TELUS Capital de risque, la division de l’investissement stratégique de TELUS, nous allons : investir dans les solutions technologiques qui ont le pouvoir de bénéficier à la fois au système de soins de santé et aux Canadiens qui en ont recours. Ces solutions touchent des domaines d’innovation en santé numérique tels que les nouveaux modèles de soins de santé de première ligne, les soins de santé à domicile, le suivi des patients à distance, les télésoins, la participation du patient, la médecine de précision, l’Internet des objets, etc. contribuer au déploiement de l’innovation au-delà des projets-pilotes régionaux caractéristiques du système de santé fragmenté du Canada en faisant appel à la présence nationale et à l’infrastructure de communications de TELUS. dépasser le cadre du financement ou de la mise de fonds afin d’investir dans les innovations de santé numérique et de modèle commercial qui pourront être déployées à l’échelle pancanadienne, et d’intégrer ces solutions à divers aspects de la présence de TELUS sur la scène canadienne. Groupe d’entreprises de risque figurant parmi les partenaires canadiens de longue date les plus actifs, TELUS Capital de risque reconnaît sa responsabilité à appuyer l’écosystème de soins de santé dans la résolution des enjeux auxquels fait face le Canada. Notre visée : contribuer à réaliser le plein potentiel des innovations indispensables, de concert avec le gouvernement et les autres partenaires. En mettant à contribution les capitaux, les liens, les partenariats et l’appui aux méthodes de financement axé sur les résultats, comme en font foi les obligations à impact social de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC, TELUS Capital de risque aspire à jouer son rôle dans la remise en question du mode de pensée traditionnelle, ainsi qu’à favoriser l’adaptation du système de soins de santé si précieux pour les Canadiens, au profit de leur bien-être à long terme.

Références Picard, André. “Health ministers’ meeting is a preliminary bout”, Globe and Mail, 16 octobre 2016.

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Statistiques de la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC

AST1445-10-2016

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