JANVIER 2014 N°10 / 3 €

www.CNRJ.org

SPECULUM UNIVERSALIS « Editorial » Par Pierre-Yves Chiron et Audrey Gautier

Le pays est partagé entre savanes et forêt

pendant la deuxième guerre civile de Cen-

équatoriale (au Sud), et connaît pour l'essen-

trafrique.

tiel un climat tropical. La République centrafricaine dispose par ailleurs de nombreuses

Pourquoi notre ONG travaille sur la

ressources naturelles, notamment l'uranium,

question jeunesse ?

l'or et les diamants. La question de la jeunesse mondiale s’inscrit Le territoire de la République centrafricaine

dans un contexte mondial particulier. En

recouvre celui de la colonie française d'Ou-

2011, nous, CNRJ, avions fait un constat

bangui-Chari, qui fait partie de l'Afrique-

global et une déclaration, nous n’en change-

Équatoriale française de 1910 à 1960. Après

rions pas une ligne aujourd’hui tant il est

l'indépendance, le pays a à sa tête différents

vrai que d’une part les choses n’ont que très

régimes autoritaires, notamment celui de

peu évoluées et que d’autre part le monde

Jean-Bedel Bokassa, président, puis auto-

reste pour une grande partie sourd encore

proclamé empereur. L'ancienne puissance

à cet état.

coloniale continue d'y jouer un rôle imporNous voici avec un bulletin spécial d’infor-

tant.

« Nous, citoyennes, citoyens, qui nous autorisons à penser et à diffuser habituellement

mation et d’appel à l’aide sur la « Centre Afrique ». C’est la nécessité de l’urgence qui

La République centrafricaine dispose par

nos idées dans la sphère du débat public,

nous oblige à une telle information mais

ailleurs de nombreuses ressources naturel-

nous sommes les témoins de l’écroulement

aussi a lancer cet appel à l’aide.

les, notamment l’uranium, l’or et les dia-

psychique auquel l’Homme d’aujourd'hui est

mants. Le pétrole et l’énergie hydroélectri-

confronté, sous ses très nombreuses décli-

Donc tout d’abord quelques informa-

que sont d’autres ressources potentielle-

naisons. Cet écroulement se retrouve dans

tions générales sur la Centre Afrique !

ment importantes mais inexploitées à ce

toutes les activités humaines dont les activi-

jour.

tés psychoaffectives : la symbolisation, le symbolisme, le symbolique, les sentiments,

La République centrafricaine, aussi appelée

Les Français colonisèrent la région à la fin

les aspects affectifs, la capacité à élaborer de

la Centrafrique, en sango Ködörösêse tî

du XIXème siècle et l’administrèrent sous le

la pensée et à juger etc. c'est-à-dire à partir

Bêafrîka, est un pays d'Afrique centrale, dont

nom d’Oubangui-Chari. Le projet colonial

de quoi finalement la vie humaine s’organise.

la population est estimée à 4 500 000 habi-

français, avait pour objectif de traverser le

C’est pourquoi, ce jour, de par le présent

tants, pour une superficie d'environ 623 000

continent africain d’ouest en est. Ce projet

manifeste, nous nous constituons en Cercle

km².

est stoppé net en 1898 à Fachoda, par les

National de Réflexion sur la Jeunesse. »

Anglais (on parle du fameux complexe français de Fachoda).

Ou même encore :

Sud à l'est, la République démocratique du

Les premières élections libres avec multipar-

« En effet, (…) une des déclinaisons de cet

Congo et la République du Congo au sud. Le

tisme ont lieu en 1993. Elles portent au

écroulement des repères, et, par-là, de la

pays est membre de l'Union africaine, de la

pouvoir Ange-Félix Patassé, renversé en

logique de transmission, se traduit dans la

Communauté économique et monétaire de

2003 par François Bozizé. Celui-ci, réélu en

manière dont nous traitons collectivement

l'Afrique centrale et de la Communauté des

2005 et 2010, est à son tour renversé en

notre jeunesse, qui ne nous paraît plus ac-

États sahélo-sahariens.

2013 par la Seleka, une alliance de milices,

ceptable.

Il est entouré par le Cameroun à l'ouest, le Tchad au nord, le Soudan et le Soudan du

SOMMAIRE 2 « Edito » Par Pierre-Yves Chiron et Audrey Gautier

4 « Appel à l’aide pour la Centre Afri-

LE SPECULUM UNIVERSALIS- DIRECTEUR DE PUBLICATION : Frédéric Fappani / REDACTRICE EN CHEF : Audrey Gautier / MISE EN PAGE : LC Ont participé à ce numéro : Frédéric Fappani ( Président international de ONG CNRJ) / Pierre-Yves Chiron ( Secrétaire général de ONG CNRJ ) / Maurice Guimendego ( Spécialiste RCA rattaché au pole international) / Audrey Gautier ( Rédactrice du LSU)

que » Par Frédéric Fappani

LE SPECULUM UNIVERSALIS N°10 (2014) est une publication éditée par l’ONG CNRJ, Cercle National de Réflexion Nationale sur la Jeunesse. Il est la version internationale du Speculum Mentis . Association loi 1901 déclarée en Préfecture de Police de Paris. Déclaration de l’ONG CNRJ en préfecture en cours.

5 « CENTRAFRIQUE : L’urgence humanitaire absolue » Par Maurice Guimendego

Dépôt légal à parution- Diffusion : 5 000 exemplaires ISSN : 2267- 4934

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SPECULUM UNIVERSALIS Notre jeunesse est systématiquement stig-

nouvelle qui arrive, mais aussi en témoi-

mobiliser les réseaux dans le monde sur

matisée dans les médias, dans les discours

gner. »

cette question et pour apporter de l’aide.

des femmes et des hommes politiques, mais également dans le cadre des politiques pu-

Alors pourquoi un tel appel mainte-

Tout cela se fait en lien avec Paul Oumarou

bliques qui lui sont destinées. Les réponses

nant … spécialement pour l’Afrique

KOALAGA responsable de notre ONG

données aux questions la concernant sont le

Centrale ?

pour l’ensemble de l’Afrique, qui peu envisager et mobiliser localement les réseaux et

plus souvent inadaptées, que ce soit dans les domaines de l'éducation et de la formation,

Suite au travail remarquable de Jeremy DE-

de l'accès à l'emploi, de l'accès à l'autono-

LAPLAGNE, responsable, du pôle internatio-

mie, du logement, de la participation ci-

nal, le CNRJ est maintenant présent dans

toyenne, etc. Et finalement la jeunesse ne

plus de 20 pays aujourd’hui dans le monde

reçoit pas la dignité qui lui est due. »

les solidarités en Afrique.

et comme le dirait Frédéric Fappani, aujourd’hui « le soleil ne se couche plus sur

Et si la jeunesse était une solution? « Considérée essentiellement comme un « mal » social à traiter, parfois comme un fléau qui ferait d’elle l’ennemi intérieur menaçant notre société du chaos, la jeunesse n’est jamais considérée comme une ressource. Jamais elle n’est valorisée ou mise en avant. Comment les adultes ne voient-ils pas que traiter la jeunesse de la sorte ce sont en somme tant « nous-mêmes » que notre « avenir » que nous mal-traitons collectivement ? Car une société contre sa jeunesse est une société sans avenir. Les adultes sincères, authentiques sont dans l’obligation aujourd’hui de prendre leurs responsabilités. C’est pourquoi nous avons pris la décision de fonder le Cercle National de Réflexion sur la Jeunesse. Nos deux revues « Le Spéculum Mentis » et « Le Spéculum Universalis » regorgent de chiffrages de toutes les activités humaines, dans lesquelles les jeunes n’ont pas la considération qu’ils méritent. Ainsi nous posons le contexte de la jeunesse dans le monde dans la perspective suivante (comme le dit Fréderic FAPPANI) : « La jeunesse se trouve dans une Humanité en crise, qui meurt à petit feu, qui est désabusée, ne croit plus en rien si ce n'est qu'à ses peurs, ses croyances que rien ne sert à rien, que tout est laid surtout l'Autre et ses actions. Mais à ce moment historique, où la part d'ombre parait gagner sur la lumière, nous voulons croire que des choses, des actions lumineuses sont possibles et même plus encore, nous savons qu’il existe un avènement nouveau de l’Homme et voulons participer à cet avènement d’une Humanité

l’ONG CNRJ ». L’implantation de notre ONG est assez récente en Centre Afrique. C’est Loïc Romy Gotto, qui a été nommé représentant officiel, de notre ONG sur place. Nous étions en pleine installation sur place, lors de l’intervention des français en Centre Afrique puis à partir du 17 décembre 2013, la situation s’est dégradée. En conclusion,

Ainsi Loïc Romy Gotto, écrivait à notre Président Frédéric Fappani :

Nous profitons de ce bulletin aussi pour « Je vais (…) bien, sauf que des hommes en

adresser toutes nos pensées à nos repré-

armes ont fait apparition hier nuit dans (le)

sentants en République Démocratique du

quartier. C'étais hier nuit, et ils ont tués

Congo et en Centrafrique qui subissent les

deux jeunes. Ils ont confisqué mon télépho-

drames de leur conflit au quotidien et qui

ne de connexion et ont pillé plusieurs mai-

trouvent malgré tout la force d'observer, de

sons. (…) Je compte mettre en place le

penser et d'agir en faveur de la Jeunesse et

bureau CNRJ-Centrafrique dans la semaine

de la Paix !

à venir si tout tente de redevenir à l'ordre. (…) Vue l'Etat du pays il nous faut agir et

Mais donnons maintenant la parole à Frédé-

vite ! J'ai une équipe de jeunes très coura-

ric FAPPANI et à son « Appel à l’aide pour

geux, j'espère qu'avec eux on avancera ».

la Centre Afrique » et à Maurice GUIMENDEGO, avec son « CENTRAFRIQUE : L’ur-

Depuis Loïc Romy GOTTO, et son équipe

gence humanitaire absolue ».

ont aidé plusieurs centaines de personnes, de différentes origines malgré un climat

Textes, qui respectivement vous indique-

guerrier et vengeur. Ils ont cependant du

rons la position de notre ONG et un éclai-

se refugier en banlieue de Bangui et seront

rage sur les raisons du besoin.

bientôt de retour.

N’hésitez pas à soutenir notre ONG au moins en diffusant dans vos réseaux ce bul-

Devant les besoins humanitaires et finan-

letin !

ciers de la Centre Afrique, Frédéric FAPPANI a nommé Maurice GUIMENDEGO au sein de la présidence de l’ONG comme personne en charge de la question de la Centre Afrique. Ils cherchent ensemble à

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SPECULUM UNIVERSALIS « Appel à l’aide pour la Centre Afrique » Par Frédéric Fappani, Président international de l’ ONG CNRJ

Au 28.12.2013, ils annoncent leurs retours

situation sur place, déterminera bien plus

sur Bangui dans quelques jours.

que le simple présent et avenir de la Centre Afrique.

A l’heure actuelle notre jeune équipe sur place n’a pas les moyens de faire face aux

En effet, Il se joue là un rapport de l’Homme

nombres importants de personnes dans le

à lui-même dans ce 21éme siècle et dans

besoin qui arrivent à Bangui.

son rapport à sa diversité.

Sur place, nous pensons que les Nations

La Centre Afrique n’est pas rien en termes

Unis, l’Union Européenne et les ONG doi-

d’Histoire

vent augmenter leurs efforts et être aider à

symboliques sur place mais aussi pour le

le faire.

Monde. Bien souvent s’est joué là-bas le

et

d’enjeux

Historico-

destin des peuples dont celui des européens Les peuples, les citoyens doivent aider, ap-

qui bien souvent n’y pensent pas.

puyer ces différentes instances dont des

l’enjeu central !

Voila

aides en direction des ONG, en effet c’est elle, qui pour le moment portent l’essentiel

Sans cette compréhension et en restant

des interventions :

juste sur les aspects de maitrise, d’influence et d’économique nous courrons là, à la ca-

Les Nations unies ont annoncé qu'elles

tastrophe tant sur place que sur le plan

comptaient intensifier les discussions sur

mondiale.

l'éventuel déploiement d'une force de mainLa situation en Centre Afrique est des plus

tien de la paix. Il faut maintenant que le

En effet, la Centre Afrique pourrait devenir

préoccupantes.

déploiement est lieux.

symbolique d’un échec de l’Homme face à l’Homme et le début d’un conflit de civilisa-

Notre correspondant, Loïc Romy Gotto,

L'Union européenne a annoncé l'envoi d'ur-

originaire de Centre Afrique, a du faire face

gence de 20.000 bâches pour les réfugies

à des difficultés personnelles importantes

mais cela ne suffira pas. Nous invitons les

De manière pragmatique, j’appel donc à

(attaques, destruction partielles de ses biens

citoyens européens à se mobiliser.

soutenir les instances dont je parlais ci-

etc. par des membres des forces Seleka).

tions si nous n’y prenons pas garde.

dessus et j’invite ceux qui le peuvent à venir Nous invitons à soutenir matériellement,

en soutien Financier, Matériel et Humain à

financièrement et humainement l’ensemble

notre ONG.

des ONG déjà présentes sur la zone. Chaque ONG connait des besoins propres les contacter. La situation en Centre Afrique et la manière dont nous réussirons collectivement ou pas à intervenir humanitaire ment, sera un symbole. D’après le World Factbook de la CIA (EtatsUnis), près de 50% de la population est chrétienne dont 25% de catholiques et 25% Malgré cela, l’assistance qu’il a ont donné sur

de protestants. 15% des habitants sont de

place avec une trentaine d’autres personnes

religion islamique.

a été importante et envers toutes les personnes, quelque soit leur religion.

Le reste de la population, soit environ 35%, reste fidèle aux religions africaines tradition-

Finalement notre équipe à quitter la zone

nelles (animisme, génies, ancêtres, divinités).

Bangui, suite aux affrontements et à la situa-

Et donc de la clarté avec laquelle nous abor-

tion trouble, et est allé se refugier avec un

derons l’interethnique, l’interreligieux, l’éco-

groupe à quelques kilomètres.

nomique mais

aussi la complexité de la

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SPECULUM UNIVERSALIS « CENTRAFRIQUE : L’urgence humanitaire absolue » Par Maurice GUIMENDEGO, ONG CNRJ

un drame inévitable et sans commune mesu-

Si

re qui allait frapper la Centrafrique.

« l’économie-monde », un concept cher à

la

Centrafrique

est

rentrée

dans

Fernand BRAUDEL, alors gageons qu’elle L’appel au secours des humanitaires, ceux

n’est pas « un territoire marginalisé par l’histoi-

des Centrafricains eux-mêmes, ni même

re ». C’est ce qu’affirme pourtant Patrice

celui du Premier ministre Nicolas TIAN-

GOURDIN dans un dossier fort documenté

GAYE, à la tribune des Nations Unies en

intitulé « République centrafricaine : géopoliti-

septembre dernier sont restés vains ou

que d’un pays oublié » paru dans le Journal Le

n’ont ému personne.

Monde.

On a laissé se métastaser ce conflit, au nom

Bien que complet sur le s’intervention fran-

d’une sacro-sainte non-ingérence dans les

çaise, il faudrait relever une billevesée de

affaires africaines. « Les Africains doivent se

taille quant à l’analyse des crises successives

prendre en charge, seuls ».

subies par la Centrafrique.

Je veux bien l’entendre mais de quelle ma-

Tenir de tels propos, équivaudrait à oublier

nière ? Seuls quelques pays sont en mesure

qu’une partie de l’histoire coloniale françai-

d’engager des troupes : La RSA, le Tchad et

se en Afrique s’est jouée à Fachoda. De nos

le Burundi.

jours presque personne en France ne connaît Kodok, petite bourgade du Soudan

La presse de ces derniers jours, le Monde

Le premier n’y reviendra plus jamais. Les

établie sur les rives du Nil Blanc et située à

dans sa livraison du

20 décembre et Le

pertes importantes en hommes subies quel-

environ 600 kilomètres au sud de Khar-

Figaro Magazine de la même semaine, vien-

ques semaines avant le raz-de-marée de la

toum.

nent de consacrer à la République centrafri-

Séléka et les critiques acerbes des milieux

caine des dossiers les plus complets et forts

politiques sud-africains à l’issue de ce coup

Même sous son ancienne appellation, Facho-

instructifs, depuis l’intervention militaire de

de main manqué aux forces de François

da, ce village reste inconnu de nos contem-

l’armée française du 5 décembre dernier,

BOZIZE, suffisent à l’en dissuader. Douze

porains. C’est pourtant pour ce coin reculé

dans ce pays.

soldats Sud-africains avaient perdu la vie.

de l’Afrique que la France représenté par

Après les cacophonies du début et le senti-

Quant au Tchad, l’ami et le voisin de tou-

LEY, tous deux explorateurs et agissant

ment léger d’un spectacle que l’on pensait,

jours, nul besoin de dire qu’il a des intérêts

respectivement au nom de la France et la

de très courte durée, nous voilà embarqués

liés avec la Centrafrique et il serait vain de

Grande-Bretagne ont failli entrer en guerre

dans une aventure qui, si nous n’y faisions

les énumérer. Le Président Idriss DEBY

à l’automne 1898. Cette amnésie collective

attention pourrait encore nous inquiéter

entend jouer avec les ressources du pétrole

résulte en partie du fait que la crise en elle-

plusieurs hivers durant.

tchadien, un leadership dans une zone où

même ait été un affrontement diplomatique

jusqu’ici le Colonel Kadhafi s’était rendu

plus que militaire.

Pierre Savorgnan de BRAZZA et Sir STAN-

Les organisations humanitaires, qui comme

seul maître de la sous-région se posant tan-

toujours se retrouvent en premières lignes,

tôt en agresseur ou souvent en bienfaiteur.

L’ère des explorations passées, on assista à

nous avaient prévenu pourtant d’un drame,

Les événements de ces dernières heures, où

une colonisation des plus méthodiques. Par

que dis-je d’une situation quasi-génocidaire

sont impliquées les unités tchadiennes de la

le régime concessionnaire d’abord (lire les

dans un pays exsangue et réduit à sa plus

MISCA, montrent aux yeux des observa-

travaux de Catherine COQUERY-VIDROVITCH)

simple expression, depuis la dernière inva-

teurs un rôle ambigu tendant pour celles-ci

puis la pacification et enfin, par une série de

sion dans sa région capitale par des rebelles

à soutenir les rebelles de la Séléka.

missions diverses touristiques, anthropologi-

dit de la Seleka. Les 2/3 du pays l’avaient été

ques, scientifiques parmi lesquelles on peut

depuis fort longtemps, occupés, pillés et

Le Burundi est loin d’être le troisième lar-

citer « La Croisière noire » par CITROEN,

martyrisés : dans le Sud-est et le Centre par

ron. Après les ennuis internes en 2006, il a

pour ne citer que celle-là.

la LRA (Armée de Résistance du Seigneur)

acquis une expérience telle qu’il est prompt

et le nord et Nord-Ouest par des mouvan-

à venir en aide en nombre suffisant comme

ces hétéroclites se revendiquant de l’islam.

il l’a fait dans le règlement du conflit malien.

Les ONG n’avaient eu de cesse, dès le dé-

La Centrafrique est bien seule, malgré tout.

but de l’année 2013, d’alerter l’opinion pu-

La position de l’armée française, en premiè-

blique ou les instances internationales, sur

re ligne n’est donc plus que justifiée.

Vouloir tenir la Centrafrique hors de l’histoire viendrait à oublier, un intérêt scientifique que pouvait procurer la Centrafrique dans ces années 1920 à 1930. Outre le raid automobile par CITROEN cité ci-dessus, la mission secrète conduite par André GIDE

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SPECULUM UNIVERSALIS de Juillet 1925 à Février 1926 a son impor-

même année. Son Gouverneur Général. Le

Demain sera un autre jour. Les événements

tance. L’Institut Pasteur, représenté par la

Général De GAULLE.

de ces derniers jours montrent un penchant certain des unités tchadiennes pour les

Duchesse de TREVISE fut du « Voyage au Congo ». Bien de produits, vaccins en tout

-Que dire de l’épopée du « Bataillon de

troupes de la Seleka. De quoi alimenter les

genre et autres molécules furent testés sur

Marche » du Général LECLERC. Parmi ces

thèses d’une connivence de ces troupes

les habitants de l’Oubangui-Chari, dans la

vaillants « tirailleurs », nombreux vinrent de

avec les rebelles. Ces mêmes événements

lutte contre la trypanosomiase, la lèpre, et

l’Oubangui-Chari.

nous montrent à quel point le secteur de l’aéroport, actuellement défendu par les

autres maladies vénériennes des plus courantes à cette époque.

-C’est ignorer également la constitution de

troupes françaises est sensible et reste le

la nouvelle RCA. Un des pays laïcs de toute

dernier bastion à défendre absolument.

Du point de vue de la littérature, l’Oubangui

la sous-région et l’on ne notera jamais assez

-Chari (actuelle Centrafrique) aura fourni

le rôle des libertaires et Libres penseurs

L’urgence humanitaire est bien-là. Les rares

deux « Prix Goncourt » à la littérature fran-

dans cette Constitution ; une copie presque

et courageuses ONG déjà implantées ne

çaise : René MARAN en 1921 avec

conforme de celle la République française.

suffiront plus à protéger, à secourir ou à

« Batouala, véritable roman nègre » et Geor-

Oui, le conflit centrafricain est plus grave

sauver les 500 000 déplacés, aujourd’hui. Il

ges CONCHON en 1964, « L’Etat nègre ».

qu’on ne le pense. Après l’intervention mili-

faudrait en faire plus. La faim n’attend plus.

Ces chefs-d’œuvre préfiguraient déjà ce

taire que certains jugent de partielle et dans

La maladie aussi. Les épidémies guettent.

qu’allait devenir la nouvelle « République

la mesure où elle n’est limitée qu’à l’ouest

Que dirons-nous demain ?

centrafricaine » ; un Etat que l’on voulait sans

du pays et à Bangui, il va bien falloir se ren-

âme, véritablement.

dre présent dans le reste du pays.

Que dire de la situation politique de l’épo-

Les villes de Bambari, Bria, Ndélé, Birao,

dégradant pour nombre d’enfants, de fem-

que précoloniale ? Il y avait des sultanats,

Bangassou qui ont toutes subi les frasques

mes et d’innocents affamés, déplacés et

des chefferies traditionnelles.La Centrafri-

des mercenaires de la Seleka et des fanati-

malades, un enjeu insoupçonné. Celui d’une

que existait déjà, dans ses formes complexes

ques de la LRA, vont devenir des refuges et

rivalité pour l’occupation du seul territoire

du point de vue du peuplement. A terre

à terme, des poches de résistance très acti-

encore épargné quoi que l’on dise des pré-

n’appartenant à personne, elle existait, bien

ve.

Il se joue en Centrafrique, au-delà des événements qui sans cesse meurtriers, violents

occupations ethnico-religieuses. L’autre enjeu avant d’être économique est surtout

aussi dans sa constitution politique avec toutes les richesses mais aussi les écueils

Il y a donc urgence à porter des troupes en

géopolitique. Mais, cela est du ressort des

que cette originalité pouvait constituer.

ces lieux distants de 400 kilomètres voir

politiques qui nous gouvernent. Ce qui nous

BANGASSOU, RAFAI, ZEMIO, voilà quel-

plus, de la région de Bangui. 1600 hommes,

intéresse et nous oblige pour l’instant est

ques noms qui ont fait de la Centrafrique ce

c’est donc peu, très peu.

l’humain, la jeunesse et l’enfance maltraités. Mes amis, au secours !

qu’elle est aujourd’hui. L’urgence est avant tout humanitaire. Selon -Face aux tentations de divisions parcellaires

MSF (Médecins sans frontières), il aurait

des Etats, sentant venir les indépendances, il

près d’un demi-million de personnes dépla-

Vous voulez nous faire parvenir

eut quelques velléités fédéralistes écrasées

cées dans tout le pays. A Bangui, il y aurait

une aide ou une proposition d’ai-

hélas, dans l’œuf. Celle portée par Barthélé-

près de 200 000 personnes répartis sur

de ?

my BOGANDA fut noble. Les « Etats-Unis

divers sites autour des édifices religieux et

d’Afrique d’expression latine » auraient pu

des monastères. Le site de l’aéroport Bangui

naître. Mais son théoricien fut assassiné en

-Mpoko compterait 5000 déplacés. Un nou-

mars 1959 dans des conditions jusqu’ici

veau camp vient d’être ouvert depuis quel-

inexpliquées.

ques jours ; le Séminaire interdiocésain de Bimbo, nous le signale notre correspondant un

(ONG CNRJ) qui a subi, lui et sa famille des

« territoire oublié par l’histoire », c’est lui dé-

faits de violence et qui en échappé fort heu-

nier un rôle de premier plan par lui, joué

reusement.

-Arguer

que

la

Centrafrique

est

lors de la Seconde guerre mondiale. C’est nier les conditions du ralliement de l’AEF à

En plus de l’insécurité permanente, la crise

la France Libre conduites par Félix EBOUE

humanitaire au sens large est avérée. Les

dès le 30 août 1940 puis la visite du Général

pathologies s’accroissent. Les épidémies

DE GAULLE à Bangui le 21 Octobre de la

arrivent. La faim aussi.

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