T o u s d ro its d e trad u ctio n , d e rep ro d u ctio n , d 'ad ap tatio n ...

Alef ou le. M em qui sont les deux autres leres de ce mot ? H achem répond au T av que, certes, tous ses arguments sont justes, m ais Il ne peut créer le monde ...
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ISBN : 978-965-92302-2-8

Copyright 5775 (2014) Editions Kaate Mar

Maor Wallach Press LTD

Imprimé en Israël

Relecture: Moshé Haïm Sebbah

Mise en page: Jérémie Argaman

Couverture et graphisme: Dov Bensoussan

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Renseignements : +972 546 793 770

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Kaatemar 117/28 Maagalé Yavné, Jérusalem

Pour tout ce qui concerne ce livre, écrire à

Tous droits de traduction, de reproduction, d’adaptation, de diffusion et d’édition par n’importe quel type de procédé ou de support sont réservés pour tous pays.

et qu’Hachem les inscrive dans le livre de la vie, Amen.

Qu’ils soient bénis

pour aider à la réalisation de ce projet.

et désintéressée de tous les bénévoles qui se sont motivés

Ce livre n’aurait jamais pu voir le jour sans l’aide précieuse

Remerciements

PRÉFACE

Le secret des 22 lettres de la Création

Nous avons donc essayé de retrouver une infime partie de cet "arbre à l’envers" en montrant, cours après cours, enseignement après enseignement, Paracha après Paracha, qu’il fallait parfois regarder vers le ciel pour mieux comprendre ce qui se passait sur terre ; tout en prenant

La Torah est le "plan du monde" disent nos Maîtres, et cela ne comprend pas seulement ses aspects visibles et dévoilés, mais également sa dimension profonde et cachée, appelée "les secrets de la Torah". Ils disent aussi que le monde est comme un "arbre à l’envers", ses racines sont "En-Haut", utilisant cette métaphore afin de nous enseigner que, souvent, les aspects les plus visibles, les plus concrets et les plus "terrestres" de l’existence, s’enracinent dans une dimension invisible, imperceptible par nos sens et "céleste".

Le message le plus fondamental d’Israël est celui de l’Unité  : l’Unité de D.ieu, l’Unité de la Torah, mais aussi l’Unité du monde et de l’Histoire. Ainsi, tout ce qui se passe dans ce que nous appelons "l’Histoire profane" a une trace, une source, une racine, dans ce que l’on appelle "l’Histoire Sainte".

Ceci afin de familiariser tout un chacun avec les idées essentielles du Judaïsme, telles qu’elles ressortent d’une lecture simple de la Torah, et de mesurer combien est riche et toujours actuel cet enseignement plusieurs fois millénaire.

Tout au long de nos enseignements, d’abord oraux, sur notre site internet www.ravdynovisz.tv et ensuite écrits, dans ce livre, nous avons essayé d’unir et de relier les aspects les plus profonds et les plus secrets de notre Torah aux sujets, aux problèmes et aux thèmes les plus concrets et les plus actuels de notre Histoire contemporaine, dans notre temps, notre époque et notre civilisation.

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Rav Haïm DYNOVISZ

A présent, entrez dans le somptueux palais du Maître du monde et découvrez combien l’Infini est proche de nous.

Notre but est d’apprendre à lire l’Histoire et d’interpréter l’existence avec les yeux et la sagesse de celui qui possède les clés capables d’ouvrir la porte fermée sur le "Pourquoi".

Mais très vite le lecteur entrera dans le monde fabuleux des secrets de la Torah et découvrira avec stupéfaction que rien n’était plus proche de lui que ces secrets qu’il croyait inaccessibles.

Bien évidemment, nombreuses sont les notions nouvelles qui demanderont un minimum de concentration et d’efforts afin d’être appréhendées et comprises.

soin, malgré tout, de faire descendre "l’invisible" dans la simplicité et la clarté d’un discours, en le mettant véritablement à la portée de tous, quel que soit son niveau de préparation et de connaissances.

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Avant-propos

Le secret des 22 lettres de la Création

Ce livre n’est pas un "cours oral retranscrit", mais il est une nouveauté totale, un message jamais entendu, au point que même ceux qui connaissent les cours oraux, auront l’impression de les étudier pour la première fois. L’écrit a son génie propre, et son "intelligence" est un monde en soi.

Mais pourquoi réécrire le cours déjà suffisamment clair à l’oral ? Le livre pourra-t-il apporter quelque chose que la parole aurait oublié  ? Bien évidemment, oui ! La formulation écrite de la même pensée, de la même idée, utilise des formes et des chemins qui capteront l’attention, réveilleront la compréhension et éclairciront le message d’une façon telle que la parole seule ne peut le faire.

Notre site, "ravdynovisz.tv", déjà très connu et diffusé partout dans le monde, suivi par des centaines de milliers d’élèves dans de très nombreux pays, et attirant aussi bien Juifs que non-Juifs, apporte la puissance vivante de la parole qui donne à l’enseignement sa spécificité particulière qu’aucun livre au monde ne peut remplacer. Mais, parallèlement à cela, nous savons que les "mêmes" enseignements, à leur tour retransmis à l’écrit par le biais du livre, apportent un éclairage nouveau, unique, lui aussi indispensable à la compréhension totale du message transmis.

Comme je l’ai déjà expliqué dans mes précédents ouvrages, la Torah nous a été donnée sous sa forme écrite et orale, chacune apportant une dimension spécifique et unique, irremplaçable et complémentaire. A notre niveau aussi, nous essayons de présenter au public francophone des enseignements puisant aux sources de ces deux dimensions, écrite et orale.

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29 avril 2014

Rav Haïm Dynovisz

Voici donc le premier d’une longue série, avec l’aide et la volonté du Maître du monde sans Lequel rien ne peut exister, vivre et réussir.

A l’heure où j’écris ces lignes, plusieurs ouvrages, qui attendent leur publication, ont déjà été réalisés dans le même esprit et la même forme de travail en équipe, par madame Antonietti et moi-même.

C’est à ce moment précis que j’adresse ma reconnaissance, mes remerciements et mon respect pour l’immense travail réalisé par mon élève, Tsipora Hodaya Antonietti, sans laquelle ce livre n’aurait jamais vu le jour. C’est elle qui a réalisé l’immense et difficile travail de faire passer les enseignements de leur dimension orale à celle, nouvelle, de l’écrit. Au final, la forme et le fond de cet ouvrage sont l’aboutissement de mon long travail personnel mais, sans elle, je n’aurais pu, seul, vous présenter ce livre.

Ma petite équipe d’élèves et moi-même avons décidé de "faire", de commencer, d’avancer, et ce livre a été réalisé à partir des cours du site. De très nombreux autres attendent déjà d’être écrits.

Surhumaine, tout simplement parce qu’il y a déjà aujourd’hui plus de 2000 cours vidéo sur le site ! Mais celui qui se désespère de terminer ne commence jamais rien ! Nous sommes sur terre pour "faire". Le résultat, lui, n’est qu’entre les Mains du Maître du monde.

Conscient donc de la nécessité d’apporter à mes enseignements cette dimension écrite, je me suis entouré d’une équipe d’élèves capables de m’aider dans cette tâche gigantesque, voire surhumaine, de "transformer" les cours vidéo en livres.

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Ce cours a été donné à Jérusalem par le Rav Haïm Dynovisz, le 15 avril 2012 et peut être visionné sur le site www.ravdynovisz.tv dans la catégorie "Zohar" sous le titre "Les lettres de la Création".

Le Matok MiDévash (célèbre commentateur contemporain du Zohar, rescapé des camps de la mort, et ayant vécu à Jérusalem jusqu’à l’âge de 100 ans) explique que "les 22 lettres de la Torah sont passées devant le Créateur, pour voir laquelle d’entre elles allait définir ce qu’est la réalité du monde", c’est-à-dire la raison pour laquelle nous sommes ici, et dans quelle réalité nous devons vivre. En effet, le monde est le même pour tous, mais la perception que nous en avons, change selon les mentalités, les époques.... : certains conçoivent que ce monde est là pour la guerre, d’autres pour que l’on en profite et que l’on y soit le plus heureux possible, ou encore pour y vivre selon un mode de vie

A travers ce texte métaphorique, parabole d’une profondeur inimaginable, Rabbi Shim’on nous livre des messages prodigieux, nous permettant de comprendre ce qu’est le Judaïsme authentique, et la véritable Torah vers laquelle nous devons tendre.

Dans la "Hakdamat HaZohar", l’Introduction au Zohar, Rabbi Shim’on Bar Yo’haï (Rashbi) rapporte un midrash (commentaire ésotérique des Maîtres d’Israël) affirmant qu’au début de la création, toutes les lettres se sont présentées devant le Maître du monde, pour être choisies comme première lettre de la Torah.

LES LETTRES DE LA CREATION

Introduction

Le texte nous dit que "lorsqu’Hachem a voulu créer le monde, toutes les lettres sont passées devant Lui, dans l’ordre décroissant". En effet, chaque

C’est le secret des lettres et de ce qu’elles représentent, qui va nous éclairer dans cette recherche.

Plus profondément encore, derrière cette parabole, se cachent deux questions qui sont le cœur de tout : de quelle manière notre monde pourra-t-il être le réceptacle capable de recevoir ce qu’Hachem veut lui donner  ? Comment va-t-il s’associer au Créateur pour, avec Lui, arriver au Projet ? A mesure que les lettres vont se présenter, avec leurs arguments pour être choisies, et à mesure qu’Hachem expliquera pourquoi Il refuse leur candidature, nous verrons se préciser le Projet de la création. En devenant le bon réceptacle, nous comprendrons de quelle manière le monde dévoilera sa véritable dimension féminine, qui lui permettra de s’associer à la dimension masculine représentée par le Divin. Ce couple fondamental, représenté par Hachem et l’homme, pourra faire naître le Projet et le réaliser !

La Torah s’appelle "réchit", commencement. C’est pourquoi Rashi, dans son premier commentaire sur la Torah, traduit le verset "Béréchit… Au commencement, D.ieu créa le ciel et la terre" par "D.ieu créa le ciel et la terre POUR LA TORAH". le seul moyen pour atteindre la réalité qui justifie notre présence sur terre, est de vivre en accord avec la Torah. Pour autant, le nombre de courants et de manières de la vivre, est tel qu’il faut déterminer quelle est l’idéologie de départ, qui doit inspirer toutes les autres. Ce Midrash est donc un texte essentiel  : il va nous aider à comprendre quel est le modèle fondamental autour duquel tous les courants, à l’intérieur du Judaïsme doivent se retrouver.

Le phénomène de l’inversion de l’alphabet n’existe qu’au niveau de la féminité. Rashbi, en expliquant que les lettres ont comparu en sens inverse, fait donc allusion au fait que le monde appartient à la dimension féminine. Or, la féminité évoque la notion de réceptacle. Le souci des lettres était donc de trouver de quelle manière la réalité de ce monde allait correspondre à la féminité véritable, et être le réceptacle dont le

(Pour ce qui est de "la ‘Hokhma" et "la Bina", nous préciserons que les Maîtres d’Israël enseignent qu’il y a DIX ATTRIBUTS DIVINS représentant l’ensemble des FORCES CREATRICES ET AGISSANTES dans ce monde. Nous ne les traduirons, ici, que d’une manière littérale, sans approfondir le sens véritable des attributs  : KETER : Couronne ; ‘HOKHMA : Sagesse ; BINA : Discernement ; ‘HESSED : Bonté ; GUEVOURA : Rigueur ; TIFERET : Harmonie ; NETSA’H : Détermination ; HOD : Courage ; YESSOD : Stabilité ; MALKHOUT : Royauté)

Toute la Torah est fondée sur des codes. Le Matok MiDévash explique que cette formule "tashrak" renvoie à un système fondamental : "quand les lettres font allusion à l’attribut de la ‘Hokhma (la sagesse), on les écrit dans l’ordre normal ; c’est la lumière directe, "or yashar", qui fait allusion à la dimension masculine" (l’ordre alphabétique évoque donc, d’une façon codée, la dimension masculine). "Mais, lorsque l’on fait allusion à l’attribut de la Bina (le discernement, attribut qui est féminin), on écrit les lettres à l’envers, selon l’ordre Tav Shin Resh Kof. Et cette lumière s’appelle "or ‘hozer", la "lumière inversée" qui est le symbole de la féminité".

lettre hébraïque a une valeur numérique  : la première, Alef, a pour valeur numérique 1 ; la dernière, Tav, a pour valeur 400, puis Shin 300, Resh 200… Les lettres se sont présentées de la plus grande à la plus petite, c’est-à-dire dans l’ordre inverse de l’alphabet ("besséder tashrak", Tav Shin Resh Kof...) Pourquoi cet ordre inversé et cette descente de la notion la plus forte à la moins forte ?

religieuse, etc. Quelle est l’idéologie véritable pour laquelle le monde a été créé ? Chacune des lettres, qui fondent la parole, véhicule un message. La première lettre de la Torah va donc définir l’idéologie fondamentale selon laquelle le monde est créé, et qui justifie notre présence sur terre.

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Introduction

Le secret des 22 lettres de la Création

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D’après les Maîtres du Sod (des secrets), le "ète" n’est pas une formule grammaticale, mais il est un code faisant allusion à une notion profonde : l’union du masculin et du féminin. "Bara Elokim ète hashamaïm...." signifie que la première chose que D.ieu a créée, c’est le "ète", l’union entre les dimensions masculine et féminine. Tout a été créé selon le

La première lettre de la dimension masculine est Alef, et la première de la dimension féminine est Tav. Or, la Torah, dès le premier verset, dévoile le mot "ète" (qui s’écrit Alef Tav) : "Bara Elokim ÈTE hashamaïm véÈTE haarets, D.ieu créa les cieux et la terre". A quoi sert la conjonction "ète" qui, en hébreu, ne semble être d’aucune utilité grammaticale ?

Le masculin est au niveau de la ‘Hokhma, car il donne la semence où tout est déjà contenu, mais de façon indifférenciée, alors que la féminité fait apparaître les différences, tous les détails et les éléments les plus petits, et met chaque chose à sa place : l’œil, le bras... Elle la structure et en fait un être vivant. Ainsi, le masculin va du petit vers le grand : il cherche l’idée générale (ordre normal de l’alphabet). Le féminin, quant à lui, va du grand vers le petit : il est la recherche du détail (ordre inverse).

Mais pourquoi, le masculin est-il appelé l’attribut de la ’Hokhma, et la dimension féminine est-elle appelée Bina  ? Ce sont deux attributs du cerveau, mais la ‘Hokhma est la sagesse révélée, le roua’h hakodesh, l’inspiration divine qui vient d’En-Haut, alors que la Bina représente notre façon d’intégrer, à notre niveau, la chose reçue.

On le comprend aisément grâce à l’exemple de l’architecte qui nous présente un projet dessiné tout entier sur une feuille de papier : c’est "or yashar", Alef, Beth, Guimel. Car la théorie, au niveau des grandes idées, est très claire. Ecrire des idées, ne nécessite pas beaucoup d’énergie et tout peut tenir sur une simple feuille très légère. Mais, quand il faut arriver à la réalisation, il y a deux problèmes  : d’abord, il faut le Tav, la lettre la plus lourde, c’est-à-dire des tonnes de matériaux, beaucoup d’argent et de personnel ; et c’est à l’envers car, au début des travaux, on voit seulement un chantier avec un grand trou et des éléments partout. C’est pourquoi celui qui travaille au niveau de la réalisation a besoin de déployer des forces inimaginables. Il ne perçoit, au départ, que des

La dimension masculine fait allusion à la ma’hashava, à la pensée, au PROJET  ; tandis que la dimension féminine fait allusion à LA REALISATION. Nos Maîtres ont choisi de représenter le féminin par l’ordre inverse de l’alphabet et la valeur maximale, Tav, 400, alors que le masculin est Alef, avec la valeur minimale, 1, et l’ordre alphabétique.

Le monde d’En-Haut fait allusion aux racines spirituelles de notre monde matériel ; celui-ci est appelé le monde d’En-Bas. Notre tradition enseigne que tout ce que nous voyons et captons au niveau de nos sens n’est que le reflet d’une autre réalité qui existe véritablement, mais audelà des aptitudes de nos sens physiques.

Mais pourquoi n’est-il pas écrit simplement  : "ète hashamaïm vehaarets"  ? C’est parce que le principe masculin-féminin se retrouve à deux niveaux : dans le monde d’En-Haut (les mondes supérieurs) et dans le monde d’En-Bas. On se rend compte, dit Rashbi, que toute la création, même les mondes supérieurs, fonctionne selon ce principe.

principe du masculin et du féminin : le masculin (hashamaïm, le ciel, qui envoie l’eau qui féconde) et le féminin (haarets, la terre, qui reçoit la graine et l’eau, fait tout le travail de gestation, et fait sortir la végétation et tout ce qui permet la vie).

Maître du monde a besoin pour réaliser Son Projet. Quel modèle de vie nous permettra d’être les réceptacles pour recevoir ce qu’Il veut nous donner ? Quelle manière de vivre correspond au Projet, et permettra de transformer le monde afin qu’il se connecte à Hachem, et soit l’épouse du Maître du monde  ? C’est l’association entre D.ieu et l’homme, le couple où le masculin est la dimension divine, et le féminin est la dimension humaine ; et le Projet réalisé sera l’enfant de cette union.

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Introduction

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C’est tout le fonctionnement du Judaïsme authentique : "NA’ASSE venishma’, nous FERONS, puis nous comprendrons". Car la réalité vraie n’est pas ce qui se pense, mais CE QUI SE VIT. La Torah nous conduit à L’ACTION. Elle ne s’attache pas à quelque chose qui se réalisera dans un autre monde, comme le disent les religions. La ‘Hokhma, ce qui est reçu d’En-Haut, doit entrer dans un système de Torah, et amener à l’action et à la réalisation. La Torah refuse ce qui est peut-être juste, mais n’est pas réalisable.

Certes, au début d’un projet, nul ne sait si celui-ci est viable, ou si c’est une illusion, c’est au niveau de la réalisation que nous y serons fixés. L’homme bien intentionné réalisera s’être trompé, lorsqu’il déploiera tous les efforts et les moyens nécessaires, puis échouera au niveau de la réalité.

Nos Maîtres disent que "sof ma’assé béma’hashava té’hila", la réalisation finale dépend et s’enracine dans la pensée première. Si la pensée est juste, elle sera réalisable, dans le cas contraire, on ne pourra pas la réaliser. Et tous les échecs sur terre indiquent que la pensée de départ n’était pas bonne.

De ce texte, il apparait un secret fabuleux, le secret des lettres défilant devant le Maître du monde, chacune revendiquant de répondre au problème qui se pose, qui n’est pas de penser, mais de REALISER ! Et c’est pourquoi elles viennent A L’ ENVERS, car, sur cette terre, il ne s’agit pas d’être masculin, mais FEMININ : comment va-t-on réaliser le Projet ? Et, pour cela, il faut accepter de commencer avec tous les matériaux en désordre et de déployer des forces extraordinaires !

Ce principe est illustré magnifiquement par un échange vif rapporté dans le Talmud (Baba Mesti’a 59b) entre Rabbi Eli’ézer et ses compagnons d’étude qui ne voulurent pas se ranger à son avis. Rabbi Eli’ézer fit plusieurs signes surnaturels, et une voix sortit même du ciel lui donnant raison  : "la Halakha est fixée toujours selon l’avis de Rabbi Eli’ézer!" Mais Rabbi Yéhoshoua’ se leva en disant "La Torah ne se trouve pas dans le ciel !" Car la Torah n’a pas été donnée pour le ciel, mais pour les hommes. Nous sommes sur terre pour vivre, non une vérité qui est dans le ciel, mais une vérité qui est sur terre. La Halakha est la vérité qui est vraie sur terre !

(Il y a, parmi les Maîtres d’Israël, deux grands courants qui traversent toutes les générations. Le premier courant met surtout l’accent sur l’exigence de la loi, sans trop tenir compte des faiblesses humaines inhérentes à ce monde. Le second met l’accent sur la capacité concrète de l’homme à accomplir la loi, mais bien évidemment sans la transformer ou la falsifier ; il s’agit uniquement d’une approche plus sensible et plus humaine. L’école de Shamaï a, pendant très longtemps, symbolisé la première tendance, et l’école de Hillel la seconde.)

C’est pourquoi dans toutes les discussions entre les grands Maîtres, à la fin, on ne retient seulement ce qui peut être réalisable, et c’est ce qui devient la Halakha (la loi). Le Talmud, citant fréquemment différents avis, concernant une même question, conclut généralement selon une des opinions rapportées. Les écoles de Beth Shamaï et Rabbi Méir bien que plus grandes que les autres, la Halakha n’est souvent pas comme elles ! La Halakha est selon l’opinion de Beth Hillel et Rabbi Yéhouda, car on choisit ce qui est le plus proche de la réalité vécue. Rabbi Yéhouda a dépassé Rabbi Méir dans la capacité de FAIRE DESCENDRE LA VERITE DANS LE VECU. Rabbi Yéhouda correspond à la dimension féminine, de la réalisation et de la mise en pratique, et Rabbi Méir à la dimension masculine.

éléments non encore ordonnés. Il vit dans une forme d’obscurité, car il ne voit encore ni la maison à réaliser, ni la lumière, ce qui est beaucoup plus difficile que d’être un penseur et un théoricien.

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Le secret des 22 lettres de la Création

"Les lettres de la Création" (15/04/2012)

Vous pouvez retrouver ce cours en vidéo sur le site www.ravdynovisz.tv ou en flashant le QR code ci-dessous

Tout au long de notre étude, nous verrons ce que représentent les 22 lettres de la Torah. Ainsi, grâce à leurs arguments, et à ceux d’Hachem pour les refuser, sera dévoilé peu à peu le Projet d’Hachem pour Son monde ; Projet qui sera manifesté par Son choix de la première lettre de la Torah.

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Ce cours a été donné à Jérusalem par le Rav Haïm Dynovisz, le 16 avril 2012 et peut être visionné sur le site www.ravdynovisz.tv dans la catégorie "Zohar" sous le titre "Le secret de la lettre Tav".

Le TAV, dernière et vingt-deuxième lettre de l’alphabet hébraïque, a pour valeur numérique quatre cents. C’est la première lettre du mot "Torah". L’étude de la Torah est la couronne de toutes les qualités nécessaires à la réalisation du Projet divin sur terre. La Torah est elle-même le plan, le logiciel du Projet divin. Tout y est inscrit, expliqué, révélé, mais avec une telle profondeur, cachée derrière des codes presqu’impénétrables, au point que, seul celui qui consacre sa vie à l’étudier, réussit à en percer le secret. Il parvient alors à vivre au niveau du Projet divin, et sa vie devient véritablement celle d’un serviteur, ou d’un messager du Créateur et Maître du monde. Etudier, ce n’est pas seulement apprendre et savoir, mais c’est avant tout se connecter en permanence au Maître du monde. La Torah est le lien puissant qui assure, entretient et renforce le lien entre D.ieu et Son monde. Ce lien est aussi comme un canal à l’intérieur duquel se propage l’énergie divine, source de forces prodigieuses qui confèrent à celui qui les reçoit, une "nature spirituelle" totalement au-dessus des limites de ce monde. La Torah est l’âme d’Israël, son cerveau, son cœur et le secret de sa survie miraculeuse.

LA LETTRE TAV

La lettre Tav

"De plus, tu es aussi la dernière lettre du mot "mavet", la mort". Le Tav est rejeté, car il est responsable de la mort des justes et de l’existence de la mort. Il est à la fois porteur de vérité et porteur de mort. Quelle est la signification de ces arguments ?

Hachem dit au Tav que ces justes vont mourir à cause de lui. Quel lien essentiel peut-il donc exister entre la mort de ces justes et le Tav, pour qu’il soit refusé ?

Hachem répond au Tav que, certes, tous ses arguments sont justes, mais Il ne peut créer le monde avec lui car, lui dit-Il, "tu seras un jour utilisé comme signe que Je placerai sur le front des hommes justes qui ont accompli la Torah de Alef jusqu’à Tav". Cela fait allusion à un texte métaphorique rapporté par le Talmud : il s’agit des hommes intègres du temps de la destruction du premier Temple, qui seront tués parce qu’ils ne se sont pas préoccupés de ramener leur génération à la Torah. Cela n’aurait peut-être servi à rien, mais ils auraient dû au moins essayer ! Il faut toujours essayer !

Trois questions se posent ici : que signifie qu’"émeth", la vérité, est le Sceau d’Hachem ? Pourquoi faudrait-il créer le monde sous ce signe ? Et pourquoi créer le monde avec la dernière lettre du mot "émeth", plutôt qu’avec le Alef ou le Mem qui sont les deux autres lettres de ce mot ?

Il avance comme autre argument : "Ce n’est que par moi que Tu peux créer Ton monde, car je suis la dernière lettre du mot "émeth" (vérité) qui est Ton Sceau. De plus, Toi-même, Tu Te fais appeler Elokim émeth".

La valeur numérique de Mem est 40. Or, dans toute la Torah, le 4 et ses multiples évoquent la matrice de la réalisation : il faut 4 mères pour qu’apparaissent les douze tribus d’Israël, contenues au départ dans la pensée du père, Ya’akov, et pour que soit formé un peuple. Il y a aussi 400 ans en Egypte, 40 ans dans le désert, 40 jours pour recevoir la Torah, 4 exils avant la Délivrance finale. Et il y a les 4 lettres du Nom

Comment s’écrit le mot "émeth" ? Le Matok MiDévash dit qu’il s’écrit avec la première lettre de la Torah, puis avec la lettre qui est au milieu, puis avec le Tav qui est la dernière lettre de la Torah : c’est-à-dire avec Alef, dimension masculine de la pensée, et Tav, dimension féminine de l’action et de la réalisation  ; et aussi, au milieu, avec le Mem qui fait allusion, disent nos Maîtres, à toutes les étapes nécessaires pour passer de l’idée à la réalisation.

Ainsi, toute la création est sous le signe de la vérité, avec pourtant une anomalie, au tout début, qu’il va falloir comprendre. Mais, après la création de l’homme et le Shabbat, le Tav retrouve sa véritable place et l’on retrouve le mot "émeth". C’est pourquoi nos Maîtres disent qu’"émeth" est le signe, le Sceau d’Hachem. L’argument du Tav est donc juste.

Certes, la vérité est essentielle. D’ailleurs, le mot "émeth" apparaît dès le début de la création, puis à la fin, pour montrer que toute la création est sous le signe de la vérité. En effet, les dernières lettres des trois premiers mots de la Torah ("Béréchit bara Elokim") forment le mot "émeth", mais dans le désordre "tam". C’est une allusion à la vérité, mais avec une anomalie due à l’inversion des lettres. De plus, dans le mot "émeth", le Tav est à la fin, alors qu’ici les lettres du mot "émeth" en désordre placent le Tav en première position. Que signifie cette inversion ? Par ailleurs, à la fin du récit de la création "asher bara Elokim la’assot" (tout ce que D.ieu avait créé pour être parachevé), on retrouve dans les dernières lettres de ces mots, "émeth", mais cette fois-ci dans l’ordre.

Le Tav est le premier à se présenter devant Hachem. Il est la lettre par excellence de la féminité. Or, il s’agit de préparer le monde à être le réceptacle, l’épouse du Divin. Le Tav est donc persuadé qu’il sera retenu pour être la première lettre de la Torah et le modèle inspirateur de la création !

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La lettre Tav

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C’est la perfection de D.ieu : pour arriver à la fin, à la réalisation, il faut d’abord passer par l’étape de "la’assot" faire, réparer ; et donc traverser toutes les catastrophes et les difficultés de l’histoire. Le penchant du mal fait partie du Projet et, en ce sens, il est parfait. C’est seulement

Nous avons vu que le récit de la création se termine par  : "asher bara Elokim LA’ASSOT" : Hachem a volontairement créé Son monde imparfait, afin que l’homme puisse le réparer ! Il nous dit : J’ai créé un monde où il y avait encore tant à faire, pour que vous puissiez travailler et le terminer !

C’est aussi la raison pour laquelle il est la lettre de la féminité car, seul ce qui peut naître et vivre, est la vérité vraie  : la féminité est le dévoilement de l’authenticité.

C’est pourquoi le Tav dit qu’il est le plus important du mot émeth : étant la dernière lettre, il représente, non une vérité qui serait seulement pensée ou ressentie, mais la vérité incarnée dans le vécu, et le Projet réalisé. Cela explique que, dans la Torah, le Tav apparaisse au début puis à la fin de la création.

On comprend ainsi ce que représente "émeth" : même si l’idée est juste (Alef), pour arriver à la réalisation (Tav), il faut passer par le Mem que sont toutes les douleurs de l’enfantement, et par toutes les souffrances, les difficultés et les larmes.

Pourtant, Hachem Lui-même dit que cela n’aurait servi à rien ! Mais c’est précisément parce que ces justes n’y croyaient plus et qu’ils étaient écœurés de ce monde, que cela ne pouvait pas marcher. Le danger de ceux qui sont accrochés à la vérité, c’est qu’ils risquent d’être dégoûtés des autres. Les justes de l’époque de la destruction du premier Temple ont voulu passer du Alef au Tav, sans passer par le Mem : ils voulaient voir déjà le monde réalisé, sans passer par les douleurs de l’enfantement, sans le Mem qui permet de faire le lien entre Alef et Tav. C’est la raison pour laquelle, s’ils avaient parlé à leur génération, on ne les aurait pas écoutés. Ils étaient seulement des théoriciens, déconnectés de ce monde, parlant de mitsvot qui n’ont rien à voir avec la réalité, au lieu de

De là, on comprend que le vrai juste n’est pas celui qui vit selon la Torah uniquement, mais celui qui fait le maximum pour ramener sa génération à la Torah  ! Et c’est ce que dit Hachem  : le monde a été détruit, non à cause de ceux qui fautaient, mais à cause des justes qui n’ont pas mené le combat permanent pour essayer de ramener leur génération, même s’il fallait, pour cela, se mettre en danger.

C’est pourquoi, ici, émeth apparaît avec les lettres dans l’ordre, car c’est cela la vraie vérité : prendre conscience qu’il y a dans ce monde des imperfections, et avancer avec, sans se décourager, jusqu’à ce que l’on arrive à la réalisation du Projet. Rien n’est pire que de tourner le dos à ce monde, comme l’ont fait les justes de la génération du Temple. La vérité se construit avec ce monde, et cela prend du temps, des efforts, beaucoup de patience et d’humilité. Il faut traverser l’histoire ! Il n’y a pas de raccourci dans la vérité : cela passe par toutes les souffrances qui nous font avancer au rythme du monde réel, et non de nos illusions.

ainsi qu’il pouvait y avoir une association entre Hachem et l’homme : il fallait qu’il reste une imperfection que l’homme ait à réparer, et quelque chose qu’il doive compléter.

divin, qui sont le makor, la racine de tout dévoilement de D.ieu. C’est toujours 4 et ses multiples, ce qui signifie que toute réalisation passe par 4 étapes : le 4 est la matrice qui permet la réalisation. Pour passer de Ya’akov aux 12 tribus, il faut 4 mères ; pour passer d’Hachem à Son monde, il faut 4 lettres dans le Nom divin ; pour passer d’un peuple sans Torah à un peuple avec la Torah, il faut 40 jours, ou 40 ans, ou 400 ans ; pour devenir le peuple de la Délivrance éternelle, il faut passer par 4 exils.

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C’est seulement tout à la fin de l’histoire, après tout le réajustement et la souffrance, que le Tav et la vérité pourront être dévoilés, et ce sera le Shabbat du monde.

Il nous reste à comprendre le dernier argument d’Hachem  : "tu es aussi la dernière lettre du mot maveth". La vérité et la mort sont des notions opposées. Pourtant, en hébreu, ces mots sont très proches, au point qu’il suffit d’enlever le Alef de "émeth" pour trouver la mort !

Certes, répond Hachem au Tav, tu représentes l’un des fondements du Projet, mais Je ne peux créer le monde avec toi, car trouver cet

Il faut savoir trouver l’équilibre entre la pensée et l’action, l’idéalisme et le pragmatisme. Chaque qualité possède aussi des défauts, et c’est le rôle de l’homme de l’en nettoyer. Il faut les trois lettres de la vérité : voir le Projet réalisé (Tav), mais il faut aussi la source (Alef) et le passage de l’un à l’autre (Mem).

Grâce au génie du Lashon HaKodesh, la langue de la sainteté, le Zohar nous montre ici tous les aspects de la vérité et tous ses dangers, suivant que l’on enlève une lettre ou une autre, au mot émeth. Le Tav disait qu’il en est la dernière lettre, et représente donc une vérité réalisée. Mais il lui fut reproché (si l’on enlève le Mem) d’être une vérité déconnectée de la réalité, et de ne pas se soucier de la faire descendre dans le concret et le vécu de ce monde ; en ce sens, il est responsable de la destruction de la génération. L’autre danger (si l’on enlève le Alef) est de couper notre action de sa Source et d’aboutir à la mort.

Certes, le Tav représente l’action mais, si l’on enlève le Alef qui évoque Hachem, Source de toute action, et le Projet divin, on aboutit à la mort. C’est ce que disait le verset : "C’est d’Hachem que tu dois te souvenir car c’est lui qui te donne la force de toutes ces réalisations."(Devarim 8, 18) La qualité du Tav (qui est de voir déjà le Projet réalisé) devient un défaut, si l’on en oublie la vraie Source, qui est Hachem.

"Le secret de la lettre Tav" (16/04/2012)

Vous pouvez retrouver ce cours en vidéo sur le site www.ravdynovisz.tv ou en flashant le QR code ci-dessous

équilibre, ce niveau de émeth parfait, est extrêmement difficile. Il est donc impossible de commencer la création avec toi.

voir la vraie Torah qui permet de gérer ce monde et de répondre à ses questions.

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La lettre Tav

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Nous savons qu’il existe une correspondance entre les différentes parties du corps et les qualités de l’âme. C’est pourquoi, concernant le combat de Ya’akov avec l’ange d’’Essav, Rashbi se demande laquelle de ses jambes a été blessée, et il répond que c’est la jambe droite, que l’on appelle Netsa’h. Rashbi révèle que le but de l’ange d’’Essav était d’empêcher que la véritable dimension nationale d’Israël ne puisse se dévoiler. Dans la mesure où Moshé était au niveau de Netsa’h, blesser la jambe droite signifiait empêcher Moshé d’entrer en Erets Israël, car cela aurait été la Délivrance immédiate, par la connexion de la terre au ciel. Et nous subissons les conséquences de ce coup jusqu’à la Délivrance

Mais je dois aussi me demander comment le monde va recevoir ce que je veux transmettre, car la vérité n’est pas seulement ce qui est vrai en théorie, mais ce que l’on peut en vivre concrètement dans ce monde.

Dans le but de dévoiler les cinq forces de l’âme, intervient à présent un nouvel attribut, nouvelle force de l’âme appelée Yessod. Il s’agit de la détermination, de la volonté et du courage, afin de révéler ce qui est en nous. Yessod signifie exactement le fondement. Il est représenté par Yossef qui reste le même dans son attachement à Hachem et dans son intégrité, quelles que soient les tentations ou situations. Il faut être déterminé à dévoiler ce que je suis potentiellement.

Chaque âme saine possède ces cinq qualités, qui sont des forces de l’âme. Mais, à la différence des qualités du corps qui fonctionnent toutes seules (on entend, on voit, on sent…), celles de l’âme ne peuvent être révélées que s’il y a effort et mérite. Nous les avons, et c’est une richesse intérieure inimaginable, mais il faut les dévoiler.

Rashbi explique qu’Aharon est le pilier de Hod. Or, un verset des lamentations de Jérémie dit "Kol hayom dava", tout le jour, elle porte sur elle le deuil (Eikha 1, 13). Rashbi dit que les lettres des mots "dava" (deuil) et Hod sont les mêmes, et il explique qu’Israël portera le deuil ("dava") pendant "tout le jour du Hod". Or, comme l’écrit David dans un Psaume, "un jour (pour D.ieu) est comme mille ans" (Téhilim 90, 4).

‘Essav s’est attaqué à la jambe droite, à Netsa’h, et il est resté Hod, le pouvoir religieux, comme on l’a vu durant tout le temps de l’exil. Israël a perdu la direction et la dimension politiques, mais il n’a jamais perdu sa direction spirituelle : nous avons toujours eu, à notre tête, des dirigeants et sources d’inspiration religieux.

Mais Rashbi va beaucoup plus loin et explique aussi que, selon le principe de "makdim réfoua lamaka" (la guérison devance la maladie), avant que le problème ne se dévoile dans l’histoire, la graine du tikoun, de la réparation, a déjà été mise en place. Dans le langage de la Kabbalah, le premier qui fit le tikoun de la jambe droite, c’est Shemouël, car il est le prophète de la royauté d’Israël, l’inspirateur de la naissance véritable de la nation. Certes, c’est encore à l’état de graine, mais la potentialité est déjà là, puisque David incarne le pouvoir politique, et le prophète Nathan représente le pouvoir spirituel sur la Terre. Il y a entente, respect et soumission réciproques entre les dimensions politique et spirituelle. C’est pourquoi nos Maîtres disent que Shemouël était aussi grand que Moshé et Aharon réunis. Certes, cette union des deux dimensions dura seulement quarante ans mais, lorsque se lèvera le soleil de la Délivrance finale, après les 2000 ans de notre dernier exil, le Mashia’h ben Yossef (Messie fils de Yossef) et le Mashia’h ben David (Messie fils de David) représenteront les deux jambes d’Israël. Ce sera la guérison de Ya’akov qui pourra à nouveau marcher sur ses deux jambes.

Finale puisque, durant toute son histoire, Israël connaîtra la difficulté de rester une nation sur sa Terre et sera très souvent exilé.

ces qualités en tant qu’individu, il faut aussi les construire en tant que citoyen : se soucier de l’avenir du peuple auquel on appartient, et lui témoigner du ‘Hessed quand il le faut (appelé Netsa’h) et de la Guévoura quand il faut (appelée Hod).

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La lettre Noun

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Nos Maîtres expliquent comment c’est ce bien voilé qui fait qu’il y a aussi un mal. En effet, en l’absence de bien, le mal n’a pas où puiser sa substance et sa force n’ayant aucun masque à l’intérieur duquel il pourra déguiser ses véritables intentions ; c’est la raison pour laquelle, ce bien est appelé voilé, parce qu’il voile l’intention véritable du mal. Or, quand un homme qui est mauvais a trouvé où est son inspiration de bien, il devient le pire danger pour l’humanité entière, car tout est voilé et tout le monde accepte de jouer le jeu de l’illusion. De sorte que

Le 5 fait aussi allusion à Elokim, qui est Hachem dans Sa fonction de créateur. Nos Maîtres dévoilent que l’ustensile d’Hachem, qui contient toutes Ses énergies créatrices, est le Hé (dont la valeur numérique est 5) qui représente les cinq forces créatrices. C’est pourquoi le Nom divin en tant que créateur a cinq lettres, qui représentent ces cinq forces. Mais Son Nom évoque aussi "midat hadin", l’attribut de la rigueur, et le "tsimtsoum" qui est la retenue, le voilement. Hachem a apporté toute la potentialité, mais elle est voilée derrière toutes les difficultés et les épreuves de l’histoire. Et l’homme doit dévoiler ce potentiel et réaliser, "la’assot".

La raison pour laquelle l’ange de ‘Essav a frappé la jambe droite plutôt que la jambe gauche, est qu’il s’attaque plus particulièrement à l’idée d’une nation juive sur sa Terre, plus qu’à la religion juive en général. Il a laissé la jambe gauche qui représente la dimension religieuse, parce qu’à elle seule, elle ne peut permettre à Israël de réaliser sa mission sur terre.

Nous avions déjà dit que le Noun peut être soit tout En-Haut, soit tout En-Bas. Le Noun, de valeur numérique 50, représente les 50 portes de la Délivrance, donc quelque chose de très élevé : nous recevons la Torah quand s’ouvre la 50ème porte. Mais il représente aussi l’impureté, car il fait allusion aux 50 portes d’impureté dont nous avions déjà franchi 49, en Egypte, avant la délivrance. (Le monde a été créé sur le principe d’une chose et son contraire. S’il existe cinquante étapes menant à la Délivrance finale, il existe aussi cinquante étapes menant à l’obscurité totale, jusqu’au point de non-retour de l’exil qui est la cinquantième étape. Notre peuple a été sauvé in extremis, lorsqu’il allait franchir cette cinquantième porte.)

Mais pourquoi le Noun est-il refusé, puisqu’il représente des notions tellement essentielles ? Hachem lui dit : "Retourne à ta place, car c’est à cause de toi que j’ai demandé aussi au Samekh de ne pas jouer le rôle de lettre créatrice, pour qu’il puisse continuer à jouer son rôle de soutien". Le Noun et le Samekh font tous deux allusion à la "néfila", la chute : le Noun à ceux qui tombent, et le Samekh à celui qui retient ceux qui tombent.

C’est pourquoi le combat d’’Essav est sur les deux jambes, sur Netsa’h et Hod car, si elles sont abîmées, il n’y aura pas de dévoilement. Un Israël en exil ne lui fait pas peur, mais un Israël revenu sur sa Terre est dangereux pour lui, et c’est ce qu’il veut à tout prix empêcher.

Elokim a mis dans le monde cinq forces qui sont les cinq attributs divins, mais Il les a créées de façon voilée, et tout le travail de l’homme est le dévoilement. Et les civilisations du mensonge vont voiler ces forces, chacune à sa manière.

le plus grand ennemi du bien, c’est l’idéologie du voile. Certes, il y a différentes manières de se voiler, mais c’est toujours le même voile qui cache l’intention véritable.

Rashbi révèle que les cinq séphirot dont nous avons parlé correspondent aux cinq premiers millénaires, et que l’on portera le deuil de la destruction du Temple, tout le jour de Hod, c’est à dire durant tout le cinquième millénaire (le deuxième Temple, en effet, a existé pendant une partie du quatrième millénaire, et le Temple sera reconstruit à la fin du sixième millénaire ; il n’est donc resté entièrement détruit que pendant le cinquième millénaire).

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La lettre Noun

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"Tu es reconnu comme Roi dans tous les mondes et ton pouvoir s’exerce dans toutes les générations." (Psaumes 145, 13). Certes, le visible ne nous montre pas cette Royauté, mais David est au niveau de voir que la

Mais ensuite, dans le psaume lui-même, les versets reprennent toutes les lettres dans l’ordre, du Alef au Tav (à l’exception du Noun). L’ordre alphabétique croissant met en évidence la dimension masculine (dévoilement d’Hachem dans les réceptacles de ce monde). Ce psaume, considéré comme le plus grand que David ait écrit, dévoile donc la dimension masculine. David a, ainsi, fait un tikoun (réparation) extraordinaire car, lui qui est féminin, fait la louange du masculin. C’est pourquoi nos Maîtres disent que ce psaume fait allusion à la Délivrance, et au monde à venir qui sera l’union complète entre les dimensions masculine et féminine.

Ce psaume fait allusion à la chute du Noun. Tout d’abord, le titre en est "Téhila léDavid", voici la prière de David, qui commence par un Tav, ce qui est une allusion à la féminité (comme nous l’avons vu, l’alphabet décroissant, du Tav au Alef, évoque la dimension féminine). David incarne cette dimension (c’est-à-dire la construction du monde en réceptacle du divin) et son œuvre s’appelle les Téhilim, mot qui commence par un Tav, pour bien nous faire comprendre que la Malkhout est féminine.

C’est David qui nous révèle, dans le psaume 145, le secret de la chute du Noun, et aussi comment le relever. Car cette chute fait allusion à celle de la royauté de David, la "soucca qui est tombée" évoquée pendant la fête de Souccot.

Il y avait déjà, dans la Torah, des allusions au fait que le Samekh et le Noun ne peuvent se séparer. Moïse fut le premier à recevoir le dévoilement de ces deux lettres l’une à côté de l’autre, d’abord dans le buisson, puis au Sinaï. Le buisson se dit en hébreu "séné", Samekh Noun Hé ; et le Sinaï, montagne du don de la Torah, s’écrit Samekh Noun Yod. Or, Yod Hé sont les deux premières lettres du Nom incarnant le

C’est pourquoi, dans le psaume 119, David reprend l’alphabet mais, cette fois, chaque lettre a 8 versets. Le Noun ne tombe pas car David utilise le chiffre 8 pour exprimer qu’il s’agit de visions du ‘Olam Haba, du monde à venir. Ce psaume, consacré à la fois au ‘Olam Haba et à l’amour d’Israël pour la Torah d’Hachem, nous montre que c’est par le zékhout, par le mérite de la Torah, que viendra le dévoilement du Noun, dévoilement de la lumière de la royauté d’Hachem dans le monde à venir.

Pour l’instant, le Noun représente la majorité des hommes qui ne cessent de tomber devant toutes les épreuves de l’existence ; et le Samekh évoque les justes qui soutiennent le monde pour que sa chute ne soit pas irréversible. Mais, dans la mesure où, au moment de la Délivrance Finale, le monde ne chutera plus, ces deux lettres ne peuvent être les lettres du Projet.

Royauté d’Hachem est partout. Immédiatement après, David saute le Noun et arrive directement au Samekh  : "Somekh Hachem lékhol hanofélim", Hachem soutient tous ceux qui tombent (Psaumes 145, 14). C’est une allusion au Noun qui a disparu car, lorsque David est arrivé à cette lettre, la prophétie l’a quitté et il est tombé du niveau où il était ; c’est le Samekh qui est venu le relever. Dans la suite du psaume, "même la chair finira par te louer", (Psaumes 145, 21) David évoque à nouveau la Délivrance finale, mais cette fois-ci au futur : même les gens charnels verront que c’est la bouche d’Hachem qui parle !

Il fallait être purifiés, et Moshé a commencé le compte du ‘Omer (le compte des 49 jours depuis la sortie d’Egypte jusqu’au don de la Torah, le 50ème jour). On compte 49 jours pour relever les 50 portes tombées, et c’est en les relevant que l’on reçoit la Torah. Le Noun a donc un statut très ambigu car il est, soit tout En-Haut, soit tout En-Bas.

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La lettre Noun

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Le secret des 22 lettres de la Création

"Les 5 qualités de l’âme" (24/06/2012)

"Être un Juif pour et dans mon peuple" (25/06/2012) "Sors de ta tour d’ivoire" (01/07/2012)

Vous pouvez retrouver ces cours en vidéo sur le site www.ravdynovisz.tv ou en flashant les QR codes ci-dessous

Rashi explique que le "séné" incarne la présence d’Hachem au milieu de Son peuple dans la souffrance, "‘imo anokhi betsara" (Psaumes 91, 15). Le buisson, avec les épines et le manque d’eau dans le désert, représente la souffrance du peuple, et le rajout du Hé exprime la présence d’Hachem. C’est la raison pour laquelle nous avons l’habitude d’écrire un Hé, lorsque nous parlons d’Hachem avec une seule lettre.

Quand il est parlé du dévoilement d’Hachem dans ce monde, Son Nom est écrit en toutes lettres. Mais, quand Il ne Se dévoile pas, on écrit seulement Yod Hé. A plus forte raison lorsque ces deux lettres sont séparées, cela montre que le dévoilement est minime. La première fois que Moshé a un dévoilement d’Hachem, au "séné", il y a seulement le Hé. La deuxième fois, il y a seulement le Yod. Avec Moshé, a commencé le dévoilement qui se fera à la Délivrance.

C’est pourquoi ‘Amalek s’attaque seulement aux deux dernières lettres, car il n’est pas dérangé par un D.ieu qui est dans le ciel. Sa guerre est seulement contre Son dévoilement, Sa manifestation dans ce monde.

Divin, tel qu’il ne peut encore être dévoilé dans ce monde (Vav Hé sont les deux lettres de la révélation du Divin dans ce monde).

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Ces cours ont été donnés à Jérusalem par le Rav Haïm Dynovisz, les 2 et 9 juillet 2012 et peuvent être visionnés sur le site www.ravdynovisz.tv dans la catégorie "Zohar" sous les titres "l’éternité d’Israël", et "être un saint, c’est pas sain".

Le MEM, treizième lettre de l’alphabet hébraïque, a pour valeur numérique quarante. C’est la première lettre du mot "Ma’assé", l’action. L’action est l’essence du Judaïsme authentique. Pourquoi apprendre et étudier, si l’étude ne débouche pas sur l’action et l’engagement total de soi  ? La valeur d’une idée, selon le Judaïsme, se mesure à la capacité de la vivre. Une idée peut être vraie en soi, sur le plan théorique, mais, s’il est impossible de la faire descendre dans le monde de l’action, elle ne s’appelle pas une vérité Torahique et elle est étrangère à la nature juive authentique. L’action est le seul critère capable de valider ou non une idée : qu’en est-il sur le terrain de la réalité ? Combien d’idéaux, beaux et séduisants au départ, se sont avérés être de véritables désastres pour l’humanité, lorsqu’ils sont descendus dans l’arène de l’histoire. Dans un autre domaine, la notion de "juif de cœur" est, elle aussi, une aberration au regard du Judaïsme authentique. Il est en effet impossible d’adhérer à l’esprit sans le concrétiser par la lettre. C’est la raison pour laquelle les commandements, les mitsvot, sont l’essence du Judaïsme, plus encore que l’étude, car l’esprit véritable de la Torah ne se trouve que dans la lettre de l’action. Dans un autre domaine, le "nouvel Israël", juif par l’esprit, est encore plus éloigné et différent du Judaïsme, que ne le sont l’obscurité de la lumière.

LES LETTRES MEM ET LAMED

Les lettres Mem et Lamed

Le secret des 22 lettres de la Création

Le Mem dit au Maître du monde : "Sans moi Tu ne peux T’appeler Roi, car je suis la première lettre du mot mélekh". Comme l’explicite le Matok MiDévash : "Tu es en train de créer un monde dans lequel Tu veux Te dévoiler comme Roi", et le dévoilement de cette Royauté est le but de tout le Projet de la création. Le Mem, première lettre du mot "roi", revendique donc d’être la lettre inspiratrice de la création. Et son argument est extrêmement fort !

Le LAMED, douzième lettre de l’alphabet hébraïque, a pour valeur numérique trente. C’est la première lettre du mot "Limoud", l’étude. L’étude régulière de la Torah est le fondement essentiel de l’identité juive authentique. L’étude est au Juif ce que la respiration est à l’homme. Il ne s’agit pas uniquement d’un savoir, d’une connaissance ou d’une science, mais tout simplement de la vie. L’étude de la Torah connecte le Juif à une source de forces et d’énergies qui construisent, façonnent et déterminent le caractère et le tempérament particulier du peuple de l’éternité. C’est à la fois le mystère et la dimension surnaturelle de la Torah. Au-delà de l’étude et de la compréhension, elle est bien plus qu’un savoir ; elle nous lie à l’Infini, nous "colle" au Maître du monde et nous permet d’échapper aux limites de l’espace temps à l’intérieur desquels vivent les nations sans Torah. Ces nations naissent, grandissent, atteignent leur apogée, puis s’affaiblissent, vieillissent et disparaissent. C’est pour cela qu’Israël a traversé l’histoire, laissant derrière lui les empires que l’on croyait invincibles. Grâce à la Torah, l’existence d’Israël échappe à toutes les limites qui s’imposent et finissent l’histoire des nations.

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Le Mem a pour valeur numérique 40. Nous avons vu qu’il y a 5 qualités de l’âme : 3 qualités personnelles, ‘Hessed, Guévoura et Tiféret ; et 2 qualités en tant que membre d’un peuple, Netsa’h et Hod. On arrive à 40 en multipliant 5 par le 8 de la Bina. Les 5 forces d’Israël sont donc

De même que la lune reçoit sa lumière du soleil, la Malkhout reçoit sa lumière de la Bina qui joue le rôle de soleil. Tant que la lumière reçue n’est pas totale, cela se manifeste par un faible croissant de lune, soit montant quand on va vers le bien, soit décroissant. C’est seulement le 15 du mois que la lumière est parfaite, quand la royauté reçoit toute la lumière de la Bina, et elle s’appelle, selon nos Maîtres, Mem patoua’h. Pourquoi nos Maîtres ont-ils choisi d’appeler Mem, ce phénomène de la réception totale de la lumière de la Bina par la royauté ? Et pourquoi la Bina est-elle inspiratrice de la Malkhout ?

La lumière de la royauté, c’est la Bina, et la lune qui la représente peut être pleine, croissant ou invisible. La lune reflète seulement la lumière du soleil, et représente une instabilité dans la lumière. Nos Maîtres disent qu’une seule fois, dans toute l’histoire, la royauté a été entière, et c’est le règne de Shelomo. Rashi explique que, d’Avraham à Shelomo, il y a 15 générations de dirigeants d’Israël, ce qui fait allusion aux 15 jours montants de la lune. Ainsi, Shelomo est comparé à la pleine lune, d’où son nom dont la racine est "shalem", entier, parfait. La royauté suit le cycle de l’astre lunaire ; elle ne pouvait donc ensuite que descendre, et c’est le schisme, puis la destruction du Temple. Rashi compte ensuite 15 générations descendantes. Après quoi, étant descendue tout en bas, la royauté remontera forcément, avec le dévoilement du Mashia’h.

"Car le Mem patoua’h, ouvert (par différence avec le Mem sofit, fermé, lorsqu’il est à la fin d’un mot) incarne le secret de la royauté : quand la lumière de la Bina se répand à l’intérieur de la Malkhout, à ce moment-là, la royauté est appelée Mem patoua’h et elle est dite entière, parfaite". Au contraire, quand elle n’a pas toute sa lumière, la Malkhout n’est pas entière.

Les lettres Mem et Lamed