Seul le discours prononcé fait foi
La petite hydraulique dans l’Oberland bernois
Une expertise sociale pour prévenir les conflits Exposé de Martin Pfisterer, président de sol-E Suisse SA, membre de la direction de BKW FMB Energie SA à l’occasion de la conférence de presse du 17 novembre 2010 à Thoune
1. Objectifs en matière de petite hydraulique La stratégie énergétique de la Suisse et celle de BKW FMB Energie SA (FMB) se fondent sur quatre piliers:
L’utilisation rationnelle de l’énergie
Les nouvelles énergies renouvelables
La rénovation et le remplacement des grandes centrales nucléaires
Les importations d’électricité
Pour ce qui est des énergies renouvelables, le législateur suisse a quantifié les objectifs. D’ici à 2030, il souhaite que la production atteigne 5,4 térawattheures, ce qui devrait alors représenter 5 à 10 % de la demande d’électricité en Suisse. Il est prévu qu’environ 40 % de l’électricité issue des énergies renouvelables (2 térawattheures) soient produits par des nouvelles centrales hydroélectriques. Pour obtenir cette quantité d’électricité, il faudra construire au cours des prochaines années jusqu’à 400 petites centrales hydroélectriques en Suisse, en tablant sur une production moyenne annuelle de cinq à dix millions de kilowattheures. Et le nombre des nouvelles centrales sera encore nettement plus élevé si l’on tient compte des mini-centrales hydroélectriques.
Cette contribution de 2 térawattheures est nécessaire d’urgence. Du fait de la suppression progressive des cinq centrales nucléaires suisses, en raison de leur ancienneté, il manquera à la Suisse environ quinze fois plus, soit quelque 30 térawattheures pour assurer son approvisionnement en électricité.
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2. Concentration sur les Préalpes et les Alpes: conséquences Du fait de la géographie du pays, les 400 petites centrales hydroélectriques nécessaires devront être construites en priorité dans les Préalpes et les Alpes, et éventuellement dans le Jura, c’est-à-dire là où il y a suffisamment d’eau et de déclivité. Dans le Mittelland, densément peuplé, et les grandes agglomérations, il est généralement rare de trouver des ruisseaux avec une déclivité suffisante et où la construction de petites centrales hydroélectriques est bien acceptée.
Nous savons d’expérience que, pour des raisons techniques et économiques, une grande partie des projets ne sont pas réalisables; il faut donc que le nombre de projets initial soit nettement plus élevé. Les mesures de promotion de la Confédération entrées en vigueur en 2009 ont fait naître des centaines d’idées de projets dans les Préalpes et les Alpes, comme le souhaitait le législateur. Aujourd’hui, ces régions sont bien sûr sous pression. La réaction à cette concentration de projets dans les Préalpes et les Alpes prend la forme d’une opposition, qui ne cesse de croître ces derniers temps, comme on peut l’imaginer. Les résistances sont locales ou régionales, motivées par des arguments liés à la protection du paysage et au tourisme, ou encore à la nuisance de voisinage. Mais il existe aussi des dissensions de fond à l’échelle nationale, par exemple du côté de la Fédération suisse de pêche. 3. Opposition dans le cas Bort/Grindelwald: changement d’approche FMB et ses filiales entendent atteindre les objectifs fixés sans s ’enliser dans des conflits sans fin. Il ne suffit pas de réaliser des études et de mettre au point des stratégies. Ce qui compte pour l’approvisionnement de demain, c’est l’approbation et la construction de petites centrales hydroélectriques qui utilisent une énergie locale et renouvelable. Dans le cas de la petite centrale hydroélectrique Bort à Grindelwald, l’opposition, qui bénéficie d’un large soutien dans le village, est très forte. Le projet, conforme aux directives cantonales, serait réalisable, mais se heurte à une vive hostilité, principalement motivée par des critères liés à la protection du paysage et au tourisme. FMB a décidé de ne pas poursuivre ce projet dans les conditions actuelles. Si les intérêts ou les besoins venaient à changer, il n’est pas exclu qu’elle le reprenne à un stade ultérieur.
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Suite aux débats autour de ce projet, une étude conjointe a été réalisée par FMB, l’opposition et la commune pendant près d’une année afin de trouver des sites de remplacement dans la région de Grindelwald, mais n’a pas abouti. Cette étude indique qu’il est nécessaire de chercher de nouvelles approches. 4. Atteindre les objectifs tout en évitant les conflits: expertise sociale FMB cherche de nouvelles approches afin de prévenir les conflits dans le cadre de la réalisation de projets de petite hydraulique.
Deux personnalités politiques de l’Oberland bernois, Madame Christine Häsler, députée au Grand Conseil (Les Verts, Grindelwald), et Monsieur Peter Flück, Conseiller national et député au Grand Conseil (PLR, Brienz), se sont déclarés prêts à réaliser ensemble, sur mandat de FMB et jusqu’au printemps 2011, une expertise sociale sur la base de trois idées de projets concrets dans l’est de l’Oberland. Ils mettront au point des critères pour examiner le degré d’acceptation des projets en vue de les évaluer. L’expertise a pour but d’élaborer des recommandations afin d’éviter les tensions et de prévenir les conflits relatifs aux projets de petites centrales hydroélectriques.
FMB espère qu’avec ces nouvelles approches, la réalisation des petites centrales hydroélectriques pourra se faire sans susciter de conflits démesurés et sans atermoiements, et ce dans l’intérêt de tous.
